Muse tourne avec Robe

Sooner Routhier a conçu l’éclairage de la tournée mondiale « Simulation Theory » du groupe anglais Muse. Lancée en février, cette tournée fait suite à la sortie très acclamée du huitième album du groupe en novembre 2018. C’était le tout premier projet d’éclairage de Sooner pour le groupe, et elle était ravie de collaborer avec le directeur artistique Jesse Lee Stout pour la création de cette tournée.

Sooner a choisi Robe pour faire partie intégrante de son projet, avec 98 projecteurs pour les arénas (74 MegaPointe et 24 BMFL Spot) et 114 pour les concerts dans les stades (72 MegaPointe, 30 BMFL Spot, 12 BMFL FollowSpot LT).

Le matériel d’éclairage a été fourni dans le monde entier par la société de location américaine Upstaging, et supervisé en tournée par le chef d’équipe Seth Conlin. Sooner a programmé le spectacle lors des répétitions de la production à Beaumont (Texas), et Aaron Luke était son directeur/opérateur d’éclairage en tournée.

L’univers de « Simulation Theory »

C’est Jesse et Metaform Studio, sa société basée à Los Angeles, qui ont assuré la direction créative et la conception scénique de la tournée. Jesse a également supervisé tout ce qui concernait l’esthétique, y compris les pochettes d’album, les séances photos, les jeux vidéo et la production d’un film en direct après la tournée, qui porteraient tous sur le même thème narratif… l’univers de la « Simulation Theory », inspiré d’un mélange de science-fiction et de jeux vidéo des années 80-90.

La réalisation des pochettes de l’album et les emprunts à SOS Fantômes rejoignent, entre autres, Kill Bill et Aeon Flux, tandis que le vaisseau spatial fait son apparition. Cela se traduit dans la vidéo, puis, dans un format totalement différent, dans la forme de la scène. C’est l’affirmation d’un parti-pris artistique cohérent, qui, mêlé à un grand spectacle rock, renforce la puissance et la présence du groupe.

Le scénario demandait un grand écran IMAG convexe en fond de scène, essentiel au décor, car Jesse ne voulait pas que les gens soient distraits ou regardent vers les côtés comme c’est le cas avec les écrans IMAG placés dans la position classique.
L’autre aspect majeur de l’architecture scénique était une élégante piste dégagée à l’avant qui permettait à Matt Bellamy, en particulier, de se rapprocher du public et des fans, un lien vital qui est au cœur de tout spectacle de Muse.

L’ensemble de l’équipe souhaitait s’écarter des productions précédentes, qui comportaient d’imposantes pièces d’architecture mobiles. Avec « Simulation Theory », ils voulaient être plus théâtraux et plus bruts, et se présenter de manière plus spectaculaire sous la forme de NPC (personnages non joueurs), terme du jargon des jeux vidéo qui désigne les figurants qui entourent et assistent les personnages principaux.

Les interprètes ont été strictement chorégraphiés par Andrew Winghart avec une succession de mouvements robotiques hautement stratégiques et formaient des formes géométriques précises et stylisées qui renforçaient le scénario. Leurs costumes réfléchissants et leurs masques à LED imitant les lunettes de réalité virtuelle, également portés par le groupe, affirment la prise de conscience du futur de la Réalité Virtuelle et de la Réalité Augmentée.

L’éclairage, comme un vrai personnage

En matière d’éclairage, Jesse souhaitait une approche intelligente et originale, et il était convaincu que Sooner était un excellent choix. Tous deux avaient déjà travaillé ensemble sur plusieurs projets, notamment The Weeknd et Imagine Dragons.
« L’éclairage était essentiel », a commenté Jesse, expliquant que, l’Univers de la théorie de la simulation étant un environnement « Cyber Black », l’éclairage est devenu un personnage à part entière de l’action.

Dans l’esprit science-fiction, Sooner souhaitait instaurer une « linéarité » dans l’éclairage, avec des lignes fortes et claires et un fond uniformes intégrant des barres profilées capables de sortir rapidement de l’ombre et participer subrepticement à l’action .
Les couleurs et les combinaisons de couleurs étaient francs, riches et directs pour avoir le plus d’impact possible, et dans un véritable style Black, la lumière sculptée par Sooner a apporté un air d’anticipation frénétique à l’événement.

Jesse avait déjà introduit de nombreux éléments à LED dans le spectacle : les lunettes portées par le groupe, les uniformes et les accessoires, le « gant électrique » réalisé spécialement pour Matt Belamy, le contour à LED du piano, la batterie, etc
Jesse et Sooner ont également discuté en détail des ambiances lumineuses des moments particuliers dans le décor, notamment en utilisant les MegaPointe sur les tours dans le public. Un autre objectif était d’avoir un éclairage « immersif ».

Robe se pointe

C’est sur la base de ses expériences précédentes avec la marque au service d’artistes exigeants comme Depeche Mode, The Weeknd, Halsey autres, et aussi de leur puissance, leur énergie et leurs fonctionnalités, que Sooner a choisi les projecteurs de Robe.

Pour la version du spectacle dans les arénas, 32 des MegaPointe ont été déployés sur les rampes qui entourent le décor, 22 le long de l’avancée et sur la scène B à son extrémité, et 20 sur des tours autour des gradins public.

Les 24 BMFL Spots étaient accrochés au-dessus de la scène B et télécommandé, avec d’autres projecteurs, par un système BlackTrax. Les BMFL étaient principalement utilisés pour l’éclairage de face. Ils ont suivi avec précision tous les mouvements sur la scène et « concentré leur puissance » pour faire ressortir le groupe.

Dans la configuration stades, 44 MegaPointe étaient installés sur les rampes autour du plateau et 28 sur les tours dans le public. 30 BMFL Spot étaient montés sur deux tours de retard séparées derrière le système de diffusion de façade (15 sur chaque tour), ce qui donnait un impressionnant ensemble frontal. Les 12 BMFL FollowSpot LT étaient accrochés sur les deux mêmes tours de retard, six sur chacune.

Sooner avait besoin de projecteurs réellement polyvalents, fonctionnant aussi bien en Beam, en Spot ou en Wash. Le MegaPointe était donc un choix évident. « Avec la multitude de subtilités et de détails musicaux que je voulais mettre en valeur et souligner, j’avais besoin d’un éclairage fiable capable de réagir très rapidement, comme le MegaPointe », a-t-elle expliqué.
Les BMFL, elle les avait déjà utilisés à de nombreuses reprises et adorait la qualité de la lumière et les « belles » teintes de peau, ainsi que les températures de couleur et les autres caractéristiques « parfaites ». En plus de ces projecteurs, il y avait dans le système d’autres projecteurs asservis ainsi que nombre de barres à LED et de stroboscopes.

Aaron Luke, le directeur de l’éclairage, a commenté la bonne tenue de tous ces appareils pendant plus de 10 mois de tournée. Selon lui, les MegaPointe sont « polyvalents et dotés d’une grande richesse fonctionnelle », le tout dans un format compact, et ils offrent, comme dit Sooner, un véritable hybride Spot/Beam « sans compromis ».

Plus d’infos sur le site Robe Lighting France

Crédits - Texte : Robe Lighting – photos : Louise Stickland

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