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NEXO dévoile son processeur immersif DME10 et le nouveau système hybride Alpha +

Texte : Ludovic Monchat - Photos : Ludo & NEXO

L’ISE 2025 de NEXO a été intéressant et plus d’un titre. Deux en fait. La maison de Plailly a présenté DME10, son processeur immersif par objets conçu pour le live et sans doute plus dans un futur proche, et elle a remis à l’honneur le « tas de bois » qu’on a tant aimé avec l’Alpha +, qui de l’Alpha à papa n’a plus que le nom. Si vous n’étiez pas à Barcelone, on vous invite à une plongée en eaux sonores !

Gros avantage de l’ISE, un pavillon entier est dédié à l’écoute de systèmes de toute taille qui nous rappelle les salons d’antan où business et patacaisse se confondaient. C’est ainsi qu’on a pu assister à la démo NEXO axée autour d’une imposante configuration immersive pilotée par la nouvelle matrice immersive DME10, suivie par les premiers dB d’un Alpha + délicieusement atypique voire régressif et qui va casser la baraque au propre comme au figuré en faisant tomber des confettis des passerelles…

DME10

Que propose DME10 ? La même solution configurable suivant ses besoin de ses concurrents tout en partant d’un châssis très bien né et sacrément fourni en ressources. Les entrées comme les sorties sont au nombre de 256 avec un mélangeur matriciel 256 x 256 natif en 96 kHz, le tout en Dante redondant.

Le nombre d’objets maxi par projet est de 128 vers 64 sorties physiques, mais la machine est livrée en 32 objets vers 16 sorties. Au-delà, une licence flexible permet de double ou quadrupler objets comme sorties jusqu’à atteindre 128 x 64.
Le chic de DME10 est sa puissance. Au taquet soit à 128 x 64, le DSP effleure les 50% de ses ressources. Du coup il est prévu d’exploiter ces même ressources en mode splitté avec deux fois 64 objets vers 32 sorties totalement indépendantes et même en trois blocs de 32 objets vers 16 sorties.

Comme toujours, la star, c’est la face arrière ne serait-ce que pour le plaisir de voir deux ports Dante et la somme de signaux qu’ils véhiculent. Double alim, Midi, GPI, tout est là.

Le contrôle de DME10 se fait avec les consoles Yamaha, le système Nuendo, AFC Controller, ProVisionaire Design mais aussi nombre de systèmes de tracking.
La puissance de calcul de ce processeur offre aussi ne grande flexibilité avec, par exemple la possibilité d’aller au-delà de 8 canaux paramétriques par canal de sortie, le traitement en FIR des enceintes ou un anti écho acoustique. Bien entendu l’alimentation est redondée.
Pour rendre l’immersif et encore plus accessible, NEXO va proposer dans dix Experience Centers à travers le monde, des démos de la machine et la possibilité de faire de la préproduction et du design avec.

A l’écoute, la puissance et la fluidité de la DME10 ne font aucun doute, tout comme le savoir-faire de Yamaha dont la R&D et des blocs d’AFC Image ont été mis à contribution. La bande son créée par Nexo défile avec grâce et si on prend soin de fermer les yeux, le dépaysement est total.

Rien de tel qu’un vrai piano même sans être actionné par des doigts pour attirer l’oreille et l’oeil.

La profondeur, l’élévation mais plus encore le mouvement aussi rapide soit-il, sont très bien restitués grâce au choix du DBAP et les seuls petits regrets que l’on peut avoir proviennent de certaines banques de son mises à contribution et dont la qualité de captation ou de génération des effets sonores accusent leur âge ou bien ont déjà été très employés et se reconnaissent au premier grillon ou coup de tonnerre.

La partie classique avec l’emploi d’un Disklavier bien présent dans la salle et jouant live avec un orchestre absent de cette dernière, prouve la validité de l’immersif par objets où, en plus, le placement du public est moins sensible que face au sempiternel gauche/droite. Attention en revanche à choisir des enceintes large bande disposant d’une pression et d’une dynamique en rapport avec le programme audio et la cible visée en termes de SPL. Il a manqué par moments un peu d’ampleur et d’impact dans le grave.


MC Gareth, ou plus précisément Gareth Collyer le directeur des ventes et du markéting de Nexo micro en main et trop fier des deux grosses nouveautés de la firme de Plailly.

La séquence « spatiale » est de toute beauté et on aurait presque envie de baisser la tête quand certains objets nous passent au-dessus de la tête. Les déplacements, c’est vraiment la spécialité maison !

Enfin le chœur si bien enregistré spécifiquement pour les démos en immersif est splendide, et prouve à quel point la bataille de l’immersif se gagnera par les processeurs, les enceintes et leur placement, mais surtout et avant tout par les médias ou la prise de son et la distribution de cette nouvelle matière qui ne part plus vers un simple gauche/droite mais vers un ensemble de sources de diffusion avec une stratégie leur rendant leur naturel et leur dynamique. Espérer qu’une source stéréo ou un gauche/droite apporte quelque chose forcée en immersif par objets est un doux rêve.

ALPHA +

Vous avez aimé l’Alpha, vous allez adorer son jeune cousin. Alpha +, un système hybride avec une cohérence de ligne source dans l’aigu et une simplicité de mise en œuvre de point source très optimisé en termes de couverture et fait pour retrouver la claque de la membrane, la dimension physique qui vous remplit plus vite une piste de danse et un look qui en impose sans trop s’étaler.

Le système Alpha + à cour dans l’auditorium partagé entre Nexo, Yamaha et Nuendo. Le système à jardin on l’entrevoit derrière le Disklavier. En revanche on l’entend !

La sensibilité, la fiabilité, le son, la portée, la couverture, la modularité et la distorsion font aussi un sacré bond en avant, aidés par les derniers contrôleurs amplifiées mkII et par un travail sur les charges, les guides d’onde et les presets qui n’ont plus rien d’empirique. Du coup ce genre de tas de bois peut sans aucun risque revenir à la mode et le rester, surtout quand l’accroche n’est pas possible et la longueur de tir ne dépasse pas les 35 mètres environ. Comme nous l’a glissé avec les yeux pétillants de plaisir François Deffarges en regardant son système : « ça, c’est dans le catalogue de personne ! »

Imaginez le meilleur des deux mondes : la patate et la portée de la tête M210.

Nous avons écouté brièvement et à bas volume l’Alpha +, mais avant d’en parler, quelques mots sur les trois modules qui composent Alpha + et lui donnent sa flexibilité l : le principal M210, le grave B218 et le sub L20.

M210 et ses 148 dB de SPL Max, excusez du peu, est l’élément en charge de tout ce qui va du bas médium jusqu’à l’extrême aigu, tâche dont il s’acquitte de manière très convaincante avec ses deux 10” et ses quatre moteurs de 3”.
Le couplage entre les deux ensembles de transducteurs a nécessité de tenir compte du fait que le montage s’apparente à une enceinte avec deux haut-parleurs de grave à droite et à gauche et une source d’aigu au centre, ce qui a impliqué le choix de 4 moteurs de 3” pour pouvoir descendre la fréquence de raccordement sans avoir recours à des 4”.
Gros avantage, l’aigu est exempt de distorsion car un 3” et surtout en 4 exemplaires, ne force pas pour en faire. Comme nous l’a précisé Joseph, l’apport en grave des moteurs est plus nécessaire pour linéariser la polaire via un travail sur la phase, que pour apporter du bas, ce dont les deux 10” s’acquittent parfaitement.

Une coupe de la tête M210. Le néodyme et l’excursion minime d’un transducteur dévolu au médium, l’a rendu presque extra plat.

Les 10” à aimant au néodyme, très rigides et fabriqués sur cahier des charges pour couvrir la bande allant de 150 Hz à environ 1 kHz, sont placés verticalement dans une charge close avec une pièce de mise en phase facilitant le raccord avec les 4 moteurs placés devant eux, et ces deux transducteurs à membrane sont prolongés par un pavillon asymétrique qui débouche en face avant.
Aucun risque d’échauffement dans leur volume clos des 10”, la bobine des transducteurs est une 3” et pour mémoire les 10” de l’Alpha original étaient enfermés dans des pots !


Les quatre moteurs et leurs guides de line array, le seul moyen pour être cohérent et projeter le haut du spectre.

Les compressions proposent deux modes, le standard avec 40° verticaux composés par une projection allant de +20 à -20 et le mode narrow avec deux moteurs à 0° et deux à -20. Ceci est possible par une astuce mécanique faisant varier leur courbure.

La dispersion horizontale est aussi bien pensée avec 60° pour le lointain s’ouvrant progressivement jusqu’à atteindre 120° pour le champ proche en standard. Deux flanges magnétiques offrent une dispersion différente avec 90° pour les trois moteurs du haut et 120 pour celui du bas pour le premier, et un second flange optimisé pour la longue portée avec les 4 moteurs tirant à 60°, une option intéressante pour stacker deux M210, celui du haut pour le lointain et celui du bas s’ouvrant pour le champ proche.

La gestion de la dispersion horizontale avec à gauche le mode normal : les deux moteurs du haut en 60°, et les deux du bas en 90° et enfin 120°. Au milieu le flange ouvrant les deux moteurs à 90° les reste étant inchangé. A droite enfin le flange passant les 4 moteurs à 60° Deux presets différents sont prévus.

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B218, une octave oui, mais des gars de Plailly !

Le B218 qui n’est pas un sub mais bien le « bass box », est spécialisé dans l’octave qui envoie des marrons et des châtaignes entre 75 et 160 Hz.
Pour cela Nexo a opté pour une paire de 18” à aimant néodyme, bobine de 4” particulièrement nerveux et placés dans une chambre commune avec une charge pavillonnaire symétrique.

Une coupe du B218. Remarquez le volume minime et les renforts face à la membrane des deux 18”. Ca pousse fort !

Le choix du 18” est dû à la volonté de garder le même format que le L20, le vrai sub, et cela a pris du temps de trouver les bons transducteurs et de les charger dans le minuscule volume avant, calculé précisément pour les rendre très tendus et ultra efficaces dans une plage aussi petite qu’une octave.
Le fruit de ce travail qui a nécessité de renforcer considérablement cette partie de l’ébénisterie, ce sont 146 dB de SPL Max sans risque de casse puisqu’un algorithme embarqué dans les NXAMP optimise l’excursion maximale des deux HP avec le voltage que peuvent produire les étages de sortie, ici de NXAMP4x4mk2.

Le L20 enfin un sub connu puisqu’il accompagne la série P+. Passe-bande et bâti autour d’un 20” à très forte élongation et une bobine de 4,5” accueillant 4 enroulements séparés internes / externes, il atteint les 28 Hz à – 6dB avec un SPL Max de 141 dB. Nexo précise que l’Alpha + est constitué d’une tête M210, d’une bass box L218 et d’un nombre de L20 laissé au choix de l’utilisateur en fonction de ses besoins en infra.
Une bonne base est d’en déployer deux afin de charger complètement un contrôleur amplifié NXAMP4x4mk2 à raison de deux voies pour le M210 biamplifié, une pour le L218 et la dernière pour les deux L20 en parallèle, chaque enceinte du système présentant une impédance de 4 ohms.

Le L20, une vieille connaissance conçue pour habiller le bas de la série P+, reprend le service par paires, pour sreproduire l’octave et demi entre 28 et 75 Hz de l’Alpha +
Le 20” en montage passe-bande, une gamelle plus que sérieuse qui est appréciée par de nombreux fabricants d’enceintes.

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Pas peu fier de poser à coté de sa nouvelle usine à sensations, Alessandro Fontanini de Rimini, une ville connue pour ses nuits aussi courtes que sonores, a eu le plaisir de mixer et malaxer en premier !

A la question de savoir si les amplis NXAMP savent faire du Power Sharing, la réponse de Joseph Carcopino est simple : « Non. Si chez Yamaha il y a 4 sorties de 4 500 W, les quatre doivent pouvoir délivrer leur puissance maximum et ce simultanément, quelle que soit la charge. Et puisqu’on en parle, ce sont plutôt 5 000 W par canal à 2 ohms. »

Nous avons pu brièvement écouter l’Alpha+ sans jamais passer la limite des 90 dB SPL là où certains autres exposants ne se sont pas encombrés de cette règle. Les extraits choisis trahissent la fierté de Nexo pour le son délivré par ce nouveau système. Le “Listen here” du Gene Harris Quartet est restitué sans fioritures avec une contrebasse très présente sur l’octave 70-140 Hz, comme c’est le cas sur le disque.

A aucun moment on a l’impression d’être devant une enceinte de sonorisation de très haute puissance tant son aigu nous a paru fin et transparent, le médium présent et fidèle et le grave solide même si d’autres morceaux auraient pu permettre de mieux l’appréhender. Il ne fait aucun doute que nous ferons notre possible pour l’écouter à Plailly ou en exploitation au plus vite.

Dernier élément, la disponibilité des deux produits Alpha+ comme DME10, est fixée au 3è trimestre 2025.

Dulcis in fundo, merci à Jean-Jacques Vias et Joseph Carcopino pour leur disponibilité et réponses à nos questions.

Pour de plus amples précisions sur DME10 et sur Alpha +

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