
Mass Hysteria est un groupe de rock Métal fondé en 1993 qui compte déjà neuf albums à son actif. Pour une des dernières dates de la tournée album “Maniac”, au Zénith de Paris, nous avons rencontré Thomas “Prince” Desrosiers, éclairagiste du groupe et membre du collectif Chirac Design.

Dans une deuxième partie Ludo détaillera le travail de son homologue au son, Sylvain Masure. Mais avant de pogoter et si vous n’avez pas vu le concert, voici une petite interview-vidéo de Thomas pour vous mettre dans l’ambiance.
SLU : Quel est ton Parcours Thomas ?
Thomas Desrosiers : « J’ai commencé la lumière il y a une dizaine d’années suite à des études en régie du spectacle. Après avoir travaillé dans le domaine du théâtre je me suis rapproché de l’éclairage de concert et plus spécifiquement pour des groupes métal. Du fait d’un réseau commun avec d’autres professionnels du secteur, ça avait du sens de nous regrouper au sein d’un collectif qui s’appelle Chirac Design.

Nous sommes six en tout, et c’est par l’intermédiaire de Nicolas Riot, le co-fondateur, que je suis devenu l’éclairagiste de Mass Hysteria. Lui travaille main-tenant pour Marilyn Manson et m’a proposé de reprendre la tournée du nouvel album de Mass, “Maniac”.
Le Zénith de Paris est environ la 70e date. On arrive donc à la fin de la tournée. Chirac Design travaille aussi sur des spectacles de Hip-Hop, Electro comme Sebastian, et beaucoup pour du métal parmi lesquels Ultra Vomit, Alcest… »

Le concept de Thomas reprenait les bases établies par le groupe avec Nicolas Riot (précédent éclairagiste des Mass).
Il implique trois pods inclinés en douche supportant chacun 4 Mythos et 4 B-Eye K25 Claypaky, 8 MagicBlade-R Ayrton, 2 blinders 4 Lite Par, 36 Thomas et 2 Atomic 3000 LED Martin. Entre ces trois pods sont répartis 12 Viper Profile Martin.

Sur scène, dans l’alignement et en rappel des pods, trois arches à contre supportent chacune 4 Mythos, deux blinders, un Atomic 3000 Led sur le pont horizontal et 4 MagicBlade-R par montant.
Thomas Desrosiers : « Pour le Hellfest, nous avions 44 MagicBlade sur des totems qui constituaient notre kit au sol et la base de la scéno. Pour la tournée, on a repris le concept en les dis-posant autrement. J’aime beaucoup ce projecteur. Que ce soit en douche, à contre ou en latéral il marche bien. C’est une machine polyvalente.
Les K25 travaillent quasiment toujours en douche et souvent en faisceau serré. Ils balayent aussi le public. Pour les beams, on était ouvert à toute proposition, Sharpy, MegaPointe… MPM, le prestataire de la tournée nous a proposé le Mythos et nous avons accepté car nous n’avons jamais eu de problème avec cette machine. Ils font essentiellement du bâton, en blanc, à contre. »

En fond de scène, une toile rappelle le nom du groupe et les visuels de l’album “Maniac” que Thomas fait apparaître grâce aux Mythos.
SLU : Quelle scénographie as-tu mise en place et quels sont les codes lumière en métal ?
Thomas Desrosiers : « Quand j’encode, il y a souvent un élément du morceau qui m’attire et que je vais marquer en lumière. Ca peut être une rythmique, un sample ou une partie électro… Ensuite, je construis ma lumière sur l’ensemble du morceau.

Du point de vue des couleurs, pour Mass Hysteria, j’utilise beaucoup le blanc et des couleurs très froides. On peut utiliser du blanc froid comme du blanc chaud mais par contre, je ne pars pas dans des tableaux trop compliqués.
Il n’y a pas de mélanges de couleurs incroyables car on va à l’essentiel, et pas ou peu de couleurs très saturées, plutôt des pastels pour garder la puissance des faisceaux des Viper. Là encore, je choisis en fonction de ce qui me vient pendant l’écoute du morceau. Tout est en séquentiel et autour il y a quelques événements comme des flashs pour accentuer des pêches du batteur que j’envoie manuellement. »

A contre, un pont supportant 6 Wash B-Eye K10 et 6 Blinders 4 Lite Par 36 assure l’éclairage public. Le chanteur de Mass, Mouss (Moustapha Kelai), aime voir son public.

SLU : Est-ce que le groupe a eu d’autres demandes particulières ?
Thomas Desrosiers : « Ils aimaient beaucoup ce que faisait Nicolas Riot donc je suis parti des mêmes bases. Ils étaient aussi demandeurs de positions à certains moments du show en plus d’effets pyrotechniques !


SLU : En effet, il y a de nombreux passages avec des flammes ou de la fumée colorée, notamment sur la deuxième partie du concert. Comment les avez-vous gérés.
Thomas Desrosiers : D’habitude je prends la main en DMX mais au Zénith, on s’est organisé différemment pour des raisons de sécurité. C’est Gérard Germis, mon assistant, qui les envoie avec une télécommande. »

Au sol, à contre, en plus de 4 Viper et 6 Atomic 3000 LED, on découvre 8 K25 ainsi que 10 P-2 SGM assurant la face des musiciens.
SLU : Comment assures-tu la face ?
Thomas Desrosiers : « J’utilise les B-Eye K10 sur cette date. En général, je n’ai pas de face, je ne travaille qu’avec les latéraux pour la raison simple que nous sommes souvent dans de petites salles. Ca ne me dérange pas car je trouve que la face à tendance à écraser les tableaux. Ici on a fait le choix d’une face pour appuyer les latéraux, même si le gros de l’éclairage des visages se fait avec les SGM P-2 répartis sur scène aux pieds des musiciens et du chanteur et en latéral.
Ils me permettent, même en rasant, de sculpter les visages et ils le font très bien, je suis content de ces projecteurs… En tournée, j’ai plutôt utilisé les ToneKolor Starway, dont je suis aussi très satisfait mais ils sont beaucoup plus gros et la petite taille du P-2 me permet d’en placer un peu partout.


SLU : Comment est organisé le réseau ?
Thomas Desrosiers : Le réseau est en ArtNet sur 8 univers.
SLU : Avec quel logiciel as-tu programmé ton show ?
Thomas Desrosiers : Avec Grand Ma 3D car j’apprécie ce logiciel. Quand on prend le temps de comprendre comment l’utiliser et surtout que l’on va chercher les vrais appareils et non pas les éléments 3D qui sont fournis, ça marche vraiment très bien.
J’importe ensuite le tout dans une Grand MA 2, la console qui m’a été fournie par MPM. Je suis au click avec une cue list que j’envoie au top. »

C’est un show hors du commun pour moi qui ne suis pas particulièrement fan de métal et franchement je me suis éclatée. Le public est super-adorable (pour ne pas dire bisounours). Si le design lumière, métal oblige, fait appel à des couleurs froides, il déborde de vivacité et d’énergie et la chaleur au Zénith monte en flèche. Le concept est hyper-structuré par les grandes nappes de MagicBlade Ayrton, qui assurent la base de la scénographie, les Beams de Mythos et les bâtons des K25 Claypaky.
Les faisceaux nets et puissants du Viper Martin se détachent comme des lames de métal dans la puissance des K25. Les gobos volumétriques des Viper et les bâtons des K25 font le lien avec le public qui en redemande tout comme les effets de feu et de flammes colorées du prototype développé par C17, prévus pour en mettre plein la vue !
A des tableaux posés, juste animés en strobes de MagicBlade-R ou Viper, parfaitement calés en rythme, Thomas envoie manuellement à contre des décharges violentes d’Atomic 3000 Led comme des éclairs d’un orage apocalyptiques. Les nuances de couleurs programmées par Thomas sortent du traditionnel blanc froid tout en assurant le contraste à la perfection.
Chapeau pour ce superbe travail, preuve d’une communion forte au sein de l’équipe et avec le public que le groupe avait d’ailleurs du mal à quitter. Ici c’est clair, on est en famille !
Liste Equipe technique :
Jonathan Maingre : Tour manager
Thomas Desrosiers : Eclairagiste et pupitreur
Romain Dronne : Wysiwyg designer
Gerard Germis : Assistant lumière
Sylvain Masure : Son façade
Jimmy Goncalves : Son retours
Damien Perrin : Backline
Charles Colette : Merchandising
Plus d’information sur le site du collectif Chirac Design et vers le site du prestataire MPM