Robert Juliat annonce le lancement officiel de Morgane, sa toute nouvelle poursuite LED 825 W 13°–24°, désormais disponible à la livraison dans le monde entier. Pensée pour accompagner les productions scéniques actuelles, Morgane est le fruit du savoir-faire de Robert Juliat et d’une approche moderne en matière de performances et de design, offrant une solution polyvalente et à maintenance réduite.
A l’instar de son aînée, Morgane se distingue par un flux et un rendement lumineux nettement accrus grâce à sa source LED 825 W disponible en blanc variable ou en blanc froid fixe, offrant des performances capables de rivaliser avec les poursuites traditionnelles courte et moyenne portée.
Morgane (réf. 1489) vient compléter la gamme Compacte aux côtés de son grand frère Tristan (réf. 1189), le modèle longue portée (7°-14,5°) lancé en 2024. Ensemble, ces deux poursuites compactes et puissantes sont appelées à remplacer les modèles traditionnels MSR 1800 W de la marque.
Nouvelles fonctionnalités
Morgane est équipée d’un iris motorisé à fermeture totale qui permet la création de préréglages et d’ajuster ainsi la taille du faisceau avec précision. Parmi les autres nouveautés figurent une gamme d’accessoires et d’options, à savoir un afficheur déporté qui peut être placé en différents points sur la poursuite pour avoir une vue simultanée de la scène et des valeurs de l’iris et de l’intensité lumineuse ; des boîtiers de commande à distance déportés, placés à l’arrière ou sur le côté de la poursuite permettant de contrôler certaines fonctions ; et une version optionnelle avec commandes à gauche pour le contrôle iris, gradation, filtre dépoli et changeur de couleurs.
Des qualités emblématiques
Morgane conserve toutes les qualités attendues d’une poursuite Robert Juliat, à savoir faisceau plat et homogène, conception ergonomique, gradation électronique fluide et pilotable d’une seule main, contrôle à distance par DMX, filtres dépoli et couleur, changeur 6 couleurs, et IRC supérieur à 90 assurant un éclairage optimal des artistes sans besoin de filtre correcteur.
Polyvalence d’utilisation
La version LED blanc variable apporte une plus grande flexibilité et dispense d’utiliser des filtres de correction et par conséquent permet de réduire les coûts de consommables. La température de couleur peut être ajustée en temps réel depuis la console.
Morgane est équipée d’une alimentation électronique intégrée sans scintillement et est compatible avec les protocoles DMX – RDM, Ethernet, ArtNet et sACN. Elle dispose également de fonctions Node Ethernet avancées compatibles avec les protocoles RDM, LLRP et zeroconf.
Très compacte (moins d’un mètre de long), puissante, silencieuse, dotée d’une gradation fluide et d’une source LED, Morgane est idéale pour les positions face, pont ou contre dans les théâtres, studios TV, défilés de mode ou concerts.
Une nouvelle légende en devenir
Nouvelles figures héroïques de la gamme Compacte des poursuites Robert Juliat, Tristan et Morgane offrent les mêmes performances, angles de faisceau et caractéristiques que des modèles de plus grande taille, mais dans un format réduit et à consommation énergétique inférieure. À l’image de leurs figures mythiques, le chevalier Tristan et l’enchanteresse Morgane sont promis à un avenir légendaire dans l’histoire des poursuites.
Conçues et fabriquées en France, Morgane et Tristan incarnent plus d’un siècle de développements technologiques chez Robert Juliat qui maintient sans relâche sa position de précurseur sur le marché.
Plus d’informations sur les systèmes de poursuite LED Robert Juliat sur www.robertjuliat.com
Le « PARLED » comme on l’appelle encore par abus de langage, est l’un des instruments les plus polyvalents et utilisés dans nos métiers de l’audiovisuel pour la scène live et l’événementiel, et par les prestataires de toutes envergures. C’est « la source à tout faire » pratique et simple à déployer dans de multiples circonstances et pour des usages variés.
C’est souvent un projecteur de petite taille et de puissance modeste. L’évolution des technologies LED lui permet d’être capable de prouesses de lumière tant en termes d’impact lumineux que de qualités techniques. Certaines machines sortent du lot, mais elles ne sont pas nombreuses.
En voici un qui promet de faire de belles choses et qui annonce une puissance de 420 watts de LED RGBL dans une carcasse étanche. OXO, comme à son habitude, sort un projecteur efficace et percutant baptisé ColorZoom 420. Voyons ce qu’il a dans les tripes, confortablement installés dans le studio de LA BS.
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L’aspect de l’engin et ce qu’il propose
D’entrée de jeu, on sent le matériel de qualité : un design soigné, de l’élégance, du style. Le projecteur est assez compact puisqu’il mesure 32 cm de long, pour un diamètre d’environ 25 cm, son poids total est d’un peu plus de 8 kg. Il n’est pas ultra-léger, mais il s’agit d’un appareil étanche classé IP65. C’est bien. Sa construction solide lui assure de pouvoir être utilisé en usage prolongé par tout temps, dans toutes conditions. Côté lumière, il dispose de 7 sources LED multicouleurs de 60 W.
Aspect de l’optique avec les mélanges de couleurs en faisceau serré.Aspect de l’optique avec les mélanges de couleurs en faisceau 30°.
Alors la consommation maximum annoncée est de 320 Watts pour l’ensemble de la machine, malgré les 420 watts de LED. Oxo nous explique que les sources ne sont jamais sollicitées « à fond » quelles que soient les configurations de blancs et de couleurs. Les teintes natives de chaque source sont RGBL (Rouge, Vert, Bleu, et Lime (un jaune verdâtre assez chaud)). Le faisceau de lumière peut varier de 5° à 60° grâce à son zoom motorisé.
Ouverture de zoom à 5 m.
Il existe en version « ColorZoom 420 W » (W pour « wireless »), équipé de base d’un système de contrôle sans fil W-DX compatible Lumen Radio et W-DMX.
Comment c’est fait ? Un tour de l’engin et un peu de démontage…
L’étrier avec ses fixations pour l’Oméga (optionnel).
La construction est très solide, les finitions techniques de très belle facture. Le projecteur est tenu par un double étrier dont le serrage permet de le jouer accroché, ou posé comme sur un tréteau, en maintenant un écartement entre les deux éléments. L’étrier est costaud, le serrage est franc, c’est impeccable.
L’accroche se fera par un crochet classique installé au centre de la lyre principale, mais il sera possible aussi d’y installer un omega (en option), dont les fixations camlock sont prévues. Un petit arceau ovale est à disposition sur le côté de l’appareil pour y accrocher une élingue de sécurité.
Les lentilles sur leur train optique.
Sur le devant se trouve une large lentille de 16 cm de diamètre derrière laquelle circule le chariot comportant les 7 optiques formant le faisceau de lumière.
La manipulation du projecteur est pratique, tout est bien pensé, et on remarque aussi la présence de 4 petits patins en caoutchouc qui entourent la lentille, ce qui évite au projecteur d’être esquinté quand on le pose tête en bas pour le stocker. Très bien vu !
Le panneau de connecteurs avec ses capuchons d’étanchéité.
Sur l’arrière se trouvent les connecteurs avec leurs petits capuchons caoutchouc (étanchéité oblige !).
Une entrée et sortie pour l’alimentation sur Powerkon IP65 (avec donc une recopie pour les câblages hybrides alim /DMX) et une entrée et sortie en XLR 5 points pour le DMX.
Au milieu siège l’afficheur de contrôle et ses 4 boutons tactiles.
L’appareil démonté, on voit au centre la partie refroidissement, et la partie optique sur le dessus.
Grosso modo, l’engin peut être présenté comme constitué de 3 parties. L’arrière comportant l’alim et l’électronique, l’avant, comportant les leds et l’optique, et au centre, un gros radiateur refroidissant les deux extrémités avec de la ventilation.
L’appareil est étanche donc pas spécialement prévu pour être démonté toutes les 5 minutes, mais on y arrive très bien en ôtant 6 vis torx de chaque côté qui maintiennent les carters avant et arrière. Ils sont serrés sur du joint de part et d’autre de la partie centrale. Voilà comment on ouvre les deux côtés.
A l’arrière, on trouve le bloc d’alim relié à la carte électronique qui reçoit l’afficheur (et ses boutons), les connecteurs et faisceaux de câbles partant vers la tête le tout contre le gros radiateur central.
L’arrière, avec l’électronique de l’afficheur.
Là, un petit ventilateur doit offrir une petite circulation d’air en interne puisque cet espace n’est pas relié à une quelconque voie d’échange avec l’air extérieur, si ça n’est par l’intermédiaire du radiateur central.
Le train optique avec les colonnes en vis sans fin, et au-dessous, les guides de lumière qui acheminent le flux des leds vers l’optique.
De l’autre côté du radiateur, une carte électronique reçoit les sources LED. Celles-ci sont chacune associées à un guide de lumière qui assure le mixage des couleurs et dirige le flux vers le chariot de lentilles.
Ce dernier circule d’avant en arrière avec 4 tringles de vis sans fin motorisées, venant ouvrir ou fermer le faisceau par la variation de la distance aux sources.
Mettons tout ça en route… Menu et paramétrages
Les boutons tactiles peuvent parfois, lors d’usages prolongés en extérieur être amenés à être « manipulés » par erreur par des éléments naturels divers et variés. C’est pour cette raison qu’OXO a prévu le verrouillage de l’accès par un code, un appui dans le bon ordre sur les 4 touches de contrôle.
Si vous n’avez pas besoin de ça, il vous suffit de désactiver ce verrouillage dans le menu (parce que oui, si c’est pratique quand vous laissez le projecteur dehors pendant 3 mois, c’est vite insupportable de devoir refaire ce fichu code toutes les 30 secondes si vous avez un certain nombre de bécanes à régler…).
L’afficheur avec ses 4 boutons tactiles.
L’accès et simple et logique, l’affichage est clair et facile à lire. Tout est en sobriété et dans la classe ! 5 modes de contrôles sont disponibles en DMX (de 4 à 17 canaux) suivant vos souhaits et méthodes de travail.
Du mode le plus simple de gestion de chaque couleur + dimmer + zoom, jusqu’à des modes plus étendus avec des émulations de palettes de couleurs, des gestions de corrections des verts, une émulation de blancs calibrés, bref, il y en a pour tous les goûts et tous les usages, avec aussi le contrôle en RDM.
On peut configurer 3 modes de ventilation. Un mode automatique qui gère la ventilation en fonction de la température des composants, un mode ventilation continue au max pour assurer un refroidissement maximum, et un mode « studio », où la machine est totalement silencieuse, au prix d’une réduction d’un peu de flux si on sollicite beaucoup les sources.
La lumière
Eh bien c’est justement un des points forts de ce splendide ColorZoom 420. Il envoie ! Et c’est précisément ce qu’on attend en 2025 d’un projecteur comme celui-ci. On a eu longtemps un peu tout et n’importe quoi en matière de « PARLED », dans toutes les marques, dans toutes les puissances, avec tous les types de sources, mais finalement très peu proposaient une puissance suffisante pour prétendre à jouer autre chose qu’un rôle « secondaire » dans l’éclairage d’une scène, ou dans l’événementiel… (j’en ai vu de nombreux qui servaient juste à éclairer les marches pour monter sur scène et éviter que le chanteur ne se casse la figure dans le noir !)
Et c’est vers cette tendance qu’on devrait s’orienter à présent, et fort heureusement ! Comme pour les lyres wash, où l’arrivée de la LED a permis aux constructeurs d’envisager des machines qui pesaient trois fois rien et qui tenaient dans la main, maintenant on cherche des projecteurs qui ont de la lumière dans les tripes. Si c’est compact et léger c’est cool, mais ce n’est pas l’unique préoccupation.
Ici, avec ce ColorZoom 420, la lumière permettra d’envisager du contre-jour, des faces, des latéraux, des douches, des colorisations d’éléments de décors, de l’architectural, ou que sais-je encore, avec des vraies performances d’éclairement, bref, on a une puissance plus qu’exploitable !
Les mesures
Derating
Pour un blanc calibré à 5 600 K, le mode de ventilation “Auto” nous démarrons les mesures par le tracé de la courbe de derating. Le projecteur est froid, nous l’allumons au max et mesurons l’éclairement au centre toutes les 5 minutes L’atténuation de la lumière ne dépasse pas 6 % ce qui est très bon.
L’éclairement ainsi stabilisé nous pouvons attaquer les mesures photométriques à 5 mètres de notre cible.
Faisceau serré
Au plus serré, nous mesurons un angle de faisceau de 8,5° à i/10 (éclairement au centre divisé par 10) et 5,2° à i/2. L’éclairement au centre atteint 13 100 lux après derating (13 910 à froid) et le flux est de 2 540 lumens (2 700 lm à froid). La courbe d’intensité lumineuse montre un point chaud qui favorise l’impact du faisceau
Faisceau 20°
Pour un faisceau calé à 20° à i/10, l’éclairement au centre passe à 2 770 lux (2 940 lux à froid) et le flux atteint 3 750 lumens (3 980 lm à froid). La courbe d’intensité lumineuse est régulière
Faisceau large
Nous mesurons un éclairement au centre après derating de 470 lux (500 lux à froid) et un flux de 5 500 lumens après derating (5 840 lm à froid). L’angle frôle les 60° à i/10, 58,5° exactement. C’est vraiment pas mal du tout !
Le faisceau est vraiment très sympa. Serré, il est assez abrupt, assez « net » si on peut dire, et plus on ouvre le faisceau, plus le bord devient doux. La douceur du faisceau à ouverture large va être un bel avantage pour la colorisation de surfaces et permettra des raccordements particulièrement efficaces.
Le dimmer
Courbe du dimmer en mode square de 0 à 10 %.Courbe du dimmer en mode square de 0 à 100 %.
Nous avons tracé deux courbes de dimmer, la linéaire et la square (celle de nos mesures). Le dimmer est assez régulier mais on ne sent pas très bien les aplatis de la montée et du haut de flux mais ça reste propre et sans problème à l’utilisation. Dans l’exercice de ce genre de tests, on a tendance aussi à chipoter (mais on voit à peu près tout dans le détail, c’est le jeu !) mais ça permet aussi d’avoir en tête tous les aspects, même pour les applications exigeantes.
Les couleurs
Les couleurs sont belles et propres à toutes les ouvertures, notamment en faisceau serré, ce qui n’est pourtant pas toujours évident avec du multisource. Les mélanges sont splendides, à part le Congo très profond qui est de toute façon très difficile à obtenir avec de la LED, toutes les teintes sont équilibrées et faciles à obtenir. L’équilibre des sources RGB avec le Lime est très bon, et la gestion software de l’emploi de la puissance des différentes sources se fait pour le mieux pour le respect de cet équilibre.
Remarquables mélanges de couleurs avec zoom ouvert et zoom fermé.Les couleurs natives.
Le canal de gestion des blancs est aussi un élément très important de ce projecteur. Son action permet de travailler en blancs calibrés à différentes températures de couleur : de 1700 K jusqu’à un peu moins de 10 000 K avec une linéarité exemplaire.
Le blanc calibré variable de 1 700 k à 8 800 k.Aspect du faisceau à différentes ouvertures de zoom.
C’est très pratique et très facile à utiliser. S’il y avait besoin de raccorder avec des projecteurs traditionnels, ou de retrouver des teintes de blancs purement « halogènes » aucun souci ! Entre 1 700 K et 2 200 K l’IRC se situe vers 65, mais à partir de 2200 K il arrive aux alentours de 82/83 jusqu’au froid le plus glacial, C’est vraiment très bien.
Un canal de gestion « green shift » permet de régler l’impact des teintes vertes pour une captation ou une prise de vue. On bénéficie d’un réglage linéaire tant vers le « minus green » que vers le « plus green », suivant que l’on veut soit pour éliminer le verdâtre, soit raccorder les ColorZoom 420 avec d’autres machines.
Conclusion
Le ColorZoom 420 est un projecteur tout à fait remarquable dans sa catégorie. Sa puissance lumineuse le place d’entrée de jeu bien au-delà de ce dont on se contente par défaut avec des PARLEDs, et on peut vraiment l’envisager pour des applications beaucoup plus intéressantes que des emplois de deuxième ordre. Sa puissance lumineuse, associée à ses performances en matière de couleur, de qualité de lumière, de plage de zoom, sans parler de son étanchéité, en font sans nul doute un choix judicieux pour les prestataires soucieux de voir figurer dans leurs parcs des appareils qui pourront répondre aux demandes de tous les projets, aussi variés soient-ils : live, théâtre, événementiel, architectural, tournage…
En tant qu’éclairagiste, je peux vous dire que c’est précisément ce genre d’engin que je convoite quand je demande du « PARLED » qui va faire le job de manière indiscutable. C’est une machine à laquelle il faut s’intéresser, car elle a tout pour plaire !
Les dernières technologies de renforcement sonore professionnel telles que le son immersif 3D, d&b Soundscape, L-Acoustics L-ISA, les séries S d’Adamson, exigent des solutions de câblage adaptées pour ces systèmes.
Le LP164XY1S, câble multicore pour enceintes pré-assemblé à 16 canaux, proposé par KLOTZ, a été spécifiquement conçu pour les systèmes multi-amplificateurs. Il est 100 % compatible avec tous les câbles multicore pour enceintes dotés de connecteurs Socapex.
Grâce à sa construction soignée, ce câble figure parmi les solutions haut de gamme dans le câblage d’enceintes professionnelles. Il garantit une transmission du signal fiable dans une qualité optimale, même sur de longues distances, et peut remplacer jusqu’à deux câbles de haut-parleurs 8 canaux, réduisant ainsi considérablement les temps de montage et de démontage.
Le,câble multicore pour enceintes pré-assemblé LP164XY1S.
Avec le LSC1640YS, KLOTZ propose probablement le câble multicore 16 canaux de la plus haute qualité et le plus robuste pour les utilisations live intensives.
Ce multicore sert de base à la nouvelle série LP164XY1S. Il est constitué de 16 conducteurs en cuivre nu (classe 6, VDE 0295), chacun avec une section de conducteur de 4,0 mm², et d’une gaine extérieure en PVC ultra résistante au froid.
La gaine en PVC est stabilisée par une tresse textile en Vectran™, assurant une résistance maximale à la traction, même dans des conditions extrêmes jusqu’à −40 °C.
Les connecteurs multipin robustes RMP419AR du LP164XY1S disposent de contacts argentés, versions mâle/femelle, conçus pour résister aux contraintes les plus sévères en environnement live. Pour une identification facile en tant que câble multicore audio, ce connecteur RMP est doté d’un insert spécial indiquant clairement l’affectation des broches et l’usage du câble d’un simple regard. Pour les extensions, la partie mâle du RMP419AR est équipée d’un anneau de verrouillage à vis.
Le LP164XY1S est également conçu pour une utilisation mobile : une solide protection de traction en plastique assure une haute résistance à la traction pendant les opérations de scène. Les deux extrémités de chaque câble sont munies d’un manchon thermorétractable transparent pour un marquage libre.
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Le nouveau câble hybride compact HC71PC25.
Les câbles hybrides combinant lignes de données et d’alimentation dans un seul câble sont aujourd’hui utilisés dans de nombreuses applications modernes.
Le nouveau câble hybride compact KLOTZ HC71PC25 a été spécialement développé pour les usages mobiles. Il dispose d’une gaine extérieure en PVC souple, robuste et hautement flexible, ce qui le rend idéal pour connecter des équipements et systèmes informatisés, aussi bien dans des environnements live exigeants que dans des installations fixes.
Le câble CAT7 flexible permet de connecter des composants de réseaux audio numériques tels que le Dante™, ou de transmettre des signaux de contrôle DMX basés sur les protocoles ArtNet®, MA-Net ou Pathport. Le HC71PC25 convient également aux applications informatiques, lorsqu’une connexion réseau et une alimentation électrique sont requises.
Grâce à son double blindage (feuille d’aluminium + tresse de cuivre dense), le câble CAT7 assure une transmission sans interférences de débits de données élevés jusqu’à 10 Gbit/s, même sur de longues distances et dans des environnements électromagnétiquement perturbés.
La ligne d’alimentation est composée de trois conducteurs en cuivre nu, multibrins, conformément à la norme IEC 60228, chacun ayant une section de 2,5 mm². Les conducteurs sont isolés avec un PVC de haute qualité, garantissant de bonnes propriétés électriques et une résistance mécanique fiable.
Lorsque l’on utilise un connecteur combiné pour l’alimentation et la ligne de données CAT7 lors de l’assemblage du HC71PC25, il n’est pas nécessaire de gainer séparément les trois conducteurs d’alimentation. Cela simplifie considérablement l’intégration dans des systèmes de tambours de câbles hybrides, réduit le temps de traitement et diminue le diamètre total du câble, permettant ainsi d’augmenter la longueur maximale du câble par tambour.
RCF France a le plaisir d’annoncer l’arrivée de Guillaume Trapp au sein de son équipe support technique RCF et TT+ Audio.
Âgé de 35 ans, Guillaume est un ingénieur système expérimenté qui a collaboré avec de nombreux prestataires de renom et participé à des tournées internationales d’envergure, déployant des systèmes de diffusion complexes et innovants.
Reconnu pour son expertise en conception, calibration et optimisation de systèmes de diffusion, il est également formateur auprès d’écoles spécialisées et d’organismes professionnels. Ses compétences couvrent un large éventail de technologies de sonorisation moderne, complétées par de nombreuses certifications.
Avec son arrivée, RCF renforce la proximité et la qualité de son support technique afin d’accompagner encore mieux prestataires, intégrateurs et utilisateurs des solutions RCF et TT+ Audio en France.
Avec Spectera, Sennheiser a fait le choix d’une révolution complète dans l’architecture et l’exploitation de son premier système sans fil intégrant la technologie WMAS. Des performances améliorées sur le plan audio et HF, des transmissions configurables en termes de qualité et de latence sur une large bande de fréquences, une nouvelle gestion des antennes et de nouveaux boîtiers pocket bidirectionnels appairés à une nouvelle station de base créent ainsi un système sans fil ultra performant, configurable dans un écosystème prêt à de futurs développements.
Il est alors nécessaire de repenser totalement la façon d’appréhender une prestation audio sans fil. Avec une commercialisation qui a débuté au printemps de cette année, nous étions impatients d’en savoir plus sur le terrain. Pour cela, nous avons retrouvé l’ingénieur retour Nicolas D’Amato et l’opérateur HF Hugo Pacé, accompagnés de l’équipe Sennheiser, Charly Fourcade, Hadrien Soulimant et Ann Vermont aux Francofolies, pour un concert exceptionnel de M avec Lamomali, où l’intégralité des IEMs plus quelques micros étaient en Spectera.
Pendant que la régie retour s’installe, l’équipe Sennheiser nous accueille dans sa demo room, située au sein du théâtre de la Coursive, afin de nous dévoiler les toutes dernières évolutions du système Spectera.
L’équipe de Sennheiser France. De gauche à droite : Charly Fourcade, Application engineer, Hadrien Soulimant, Business Development Manager et Ann Vermont, Country Manager France & Communications Manager EMEA.
SLU : Un partenariat a été mis en place entre Sennheiser et les Francofolies ?
Hadrien Soulimant : C’était une envie de notre part d’être présent ici et le Régisseur général du festival, David Prévost, nous a ouvert la porte. Nous voulions apporter du sens à notre partenariat et nous avons proposé de sponsoriser le « Chantier des Franco » en équipant la salle qui accueille les artistes émergents chaque année de janvier à mai.
Les artistes y développent leurs shows et certains d’entre eux feront ensuite leur première scène aux Francofolies. Nous intervenons aussi sur le spectacle hommage à un artiste de la chanson française qui ouvre le festival sur la scène du théâtre La Coursive. Dans le cadre de notre partenariat qui s’étend sur 3 ans, le festival a mis à notre disposition une salle qui nous permet d’accueillir les professionnels présents lors du festival pour leur faire découvrir nos solutions.
Notre système Spectera est aussi présent au plateau de la scène principale avec six boîtiers et deux antennes. Une interface Merging Anubis permet son câblage en analogique sur le PFL des régies retour qui passent sur le festival, pour que chaque ingénieur qui ne dispose pas de MADI ou de Dante, puisse facilement évaluer le système. L’utilisation de notre matériel se fait toujours avec la validation de la direction technique, en bonne intelligence.
SLU : Quelles sont les nouveautés depuis notre dernière présentation de Spectera ?(voir article SLU)
Charly Fourcade : Des améliorations importantes ont été apportées sur le temps de resynchronisation du pack, qui est la plupart du temps en dessous des 6 secondes, contre une dizaine auparavant. Le walktest également, que l’on peut télécharger et charger dans le site web de SoundBase
SLU : Peut-on dire que les packs du système Spectera fonctionnent comme un smartphone ?
Charly Fourcade : Oui, c’est une bonne analogie. A l’allumage le bodypack cherche le canal auquel il appartient, un peu comme lorsqu’on désactive le mode avion de son mobile. Par exemple, quand l’artiste s’éloigne de la scène avec ses ears, son pack peut sortir de la zone de couverture. Quand il reviendra sur scène, il se resynchronisera, même si la fréquence du canal RF a entre-temps changé.
SLU : Et le micro main, quand arrive-t-il ?
Charly Fourcade : C’est en cours. Les premiers résultats sont concluants. Il utilisera les mêmes batteries que les bodypacks SEK (batteries BA70) et sera compatible avec toutes les capsules à interface standard Sennheiser(G4/2000/EW-DX/D6000). Sa commercialisation est prévue pour 2026.
Suivez l’évolution de Spectera grâce à sa Road Map qui renseigne les développements en cours, à venir et déjà réalisés.
SLU : Spectera est un système très ouvert qui verra de nombreux développements futurs ?
Charly Fourcade : Effectivement, le système permet des évolutions assez nombreuses. Afin de pouvoir arbitrer sur le développent de celles-ci, Sennheiser a mis en place plusieurs canaux d’échange avec les utilisateurs Spectera. Sur le site my.sennheiser.com, une interface sous forme de page web permet de suggérer, voter ou commenter de nouvelles features, mais aussi voir ce qui est déjà prévu et confirmé pour l’avenir (Spectera Roadmap). Il y a aussi un canal Discord ou une communauté échange directement avec l’équipe Sennheiser. (Plus d’info sur www.sennheiser.com/spectera-lab) On peut voir par exemple que le mode « engineer » est prévu pour janvier l’an prochain, que l’idée d’une unité pour 8 antennes additionnelles est considérée, etc…
SLU : Des limites de volume d’écoute pour les IEM ont aussi été ajoutées ?
Charly Fourcade : Oui. Cela permet de fixer une fenêtre de volume pour l’IEM de l’artiste. Quoi qu’il fasse sur son boitier, la limite basse et haute de volume le préserveront soit d’un très fort niveau, soit d’une niveau insuffisant. Évidemment on peut régler cette fenêtre à distance et agir sur le volume dans celle-ci.
SLU : D’autres idées sont en développement ?
Charly Fourcade : Beaucoup d’autres, par exemple le mode Ingénieur (Engineer mode) qui permet depuis un pack d’écouter au choix un canal audio parmi ceux présents sur le canal RF. Un pack configuré comme cela permettrait par exemple de directement recevoir et convertir en analogique l’audio d’une source comme une guitare ou une basse afin d’entrer dans un pedal board. Il y a aussi le Push To Talk, la possibilité de nommer les antennes, d’intégrer le Walktest par exemple à Linkdesk.
Participez à l’évolution de Spectera en partageant vos idées et vérifiez si elles sont prises en compte, intégrées au développement ou déclinées.
SLU : Ceci illustre bien la grande évolutivité du système Spectera ?
Ann Vermont : Les fonctionnalités de Spectera vont effectivement évoluer grâce au développement software, ce qui est un grand changement pour un fabricant de hardware comme nous. Nous nous y préparons depuis de nombreuses années. Avec la technologie WMAS, nous avons fait le choix de repartir de zéro.
C’était une opportunité d’innovation que nous n‘avions pas rencontrée depuis des décennies. A l’inverse du développement de produits classiques, ce sont deux développeurs qui sont à l’initiative de cette démarche et qui ont commencé leur travail en 2010 pour créer une véritable plateforme évolutive. Ils sont d’ailleurs toujours impliqués et à l’écoute des demandes.
SLU : Spectera pourrait servir à bien plus que de l’audio sans fil ?
Charly Fourcade : J’en suis certain. Il pourrait intégrer des fonctionnalités pour créer des pédales de talk, ou de la transmission MIDI ou OSC. Cela existe en 2,4 Ghz mais c’est plutôt instable. Spectera pourrait en toute sécurité transmettre de la data sur une fréquence qui est pleinement réservée, contrôlée et surtout synchronisée.
SSLU : Et pourquoi pas du tracking?
Charly Fourcade : En effet, avec ce système qui permet de gérer 4 antennes dans sa version de base, les utilisateurs sentent bien qu’il y a quelque chose à faire en ce sens…et encore une fois, le développement se fera en fonction du nombre de demandes.
SLU : Sur le concert de Santa, Spectera a permis de gérer une demande particulière ?
Charly Fourcade : La tournée de Santa est déjà équipée en Spectera pour les IEM. Sur son concert aux Francofolies, la production a décidé en dernière minute de proposer au public l’arrivée sur scène de l’artiste en tyrolienne depuis la Tour de la Chaîne, survolant ainsi toute l’audience.
L’opérateur HF a alors proposé d’utiliser la capacité bidirectionnelle du boîtier Spectera pour l’IEM et son micro. Un premier soundcheck avec les deux antennes sur scène s’est avéré un petit peu fragile. La liaison a été rapidement sécurisée par l’ajout d’une antenne entre la scène et la tour, sur la structure d’affichage des partenaires située le long du grand mur, reliée à la Base Station par un simple câble RJ45.
Deux Base Station Spectera en action (plus une en spare) pour 42 liaisons sans fil bidirectionnelles.
SLU : Spectera est aussi actuellement utilisé dans d’autres domaines que les spectacles musicaux ?
Ann Vermont : Aujourd’hui, il est en action sur le 14 juillet à la Tour Eiffel de Paris. La semaine prochaine, nous rejoignons le Festival d’Avignon. Sa direction technique, après avoir découvert le système l’an dernier, a décidé de lui confier toutes les liaisons HF de la Cour d’honneur, soit 32 micros. Pour cela, ils utilisent une seule Base Station avec 32 canaux dans sa bande de 8 MHz. Une antenne en façade et une antenne déportée gèrent sans problème la réception sur toutes les zones de jeu des comédiens.
De droite à gauche, Nico d’Amato, Hugo Pacé et, toujours fidèle au poste et très concentré, Fred Rimbert.
Après cet échange et cet avant-goût des nouvelles fonctionnalités du système Spectera, il est temps de se rendre à la régie retour de Nico d’Amato et de Hugo Pacé, qui officie sur la tournée de Lamomali, et que nous retrouvons ici aux Francofolies pour le concert de clôture, retransmis sur France Télévision.
SLU : Pourrais-tu nous décrire le système Spectera mis en œuvre pour Lamomali ?
Nicolas D’Amato : Nous avons déployé deux Base Station et 42 boîtiers émetteurs-récepteurs SEK que nous appelons communément les packs. 32 d’entre eux sont utilisés pour l’ensemble des in-ear monitor des artistes, musiciens, invités et techniciens. Les autres pour des liaisons micro sans fil, dont entre autres un clavier, la grosse caisse de Matthieu et le djembé qui intègre deux liaisons top/bottom.
Deux packs Spectera avec des micros Neumann KK14 pour le djembé diabolique de Boubacar Dembélé.
SLU : Le son de ce djembé est particulièrement bien maîtrisé pour du sans-fil…
Nicolas D’Amato : Sur le djembé qui joue un rôle plutôt important pendant ce spectacle car il intervient souvent avec des solos très dynamiques, nous avons placé deux packs Spectera équipés de capsules Neumann MCM KK14 en top et bottom.
Nous récupérons un son très juste, très réel, sans coloration et avec des transitoires vraiment stupéfiants, notamment dans le grave. Le résultat est sans aucun doute meilleur avec Spectera qu’avec notre solution HF d’avant.
SLU : D’autres instruments en sans-fil Spectera ?
Nicolas D’Amato : Curieusement, surtout des percussions graves. Comme le kick de Matthieu, une petite grosse caisse jaune qui entre en scène sur certains titres. Nous avons placé à l’intérieur un pack avec un Neumann MCM KK14 et une pince MC6 que nous avons fixée sur une petite tige fabriquée maison. Le son résultat obtenu avec un micro miniature et un pack HF est juste étonnant pour une grosse caisse. Avec Spectera, les paramètres de transmission de chaque pack peuvent être réglés indépendamment en fonction des besoins des artistes.
Les packs bdirectionnels et les écrans de contrôle du système Spectera.
SLU : Toutes les liaisons IEM sont configurées de manière identique ?
Nicolas D’Amato : Chaque qualité et mode de transmission sont gérés de manière complètement indépendante. On peut affecter des paramètres adéquats pour chaque liaison IEM, y compris leur mode de transmission, en fonction de leur utilisation.
SLU : Comment gères-tu cela dans le système ?
Hugo Pacé : Les possibilités techniques de nos liaisons dépendent des ressources que le système Spectera peut nous donner. Comme nous avons la chance d’avoir deux Base Station dans notre setup, nous avons 4 canaux large bande 8 Mhz utiles (2 par Base Station, ndlr) pour gérer l’ensemble de nos transmissions.
Nous avons décidé que les musiciens les plus importants disposeraient de la meilleure qualité audio possible en termes de bande passante et de latence, c’est à dire en numérique avec 0,7 ms de latence permis par le mode Ultra Low Latency, et que le reste des musiciens et les techniciens serait dans le mode Low Latency, avec une qualité audio très légèrement moindre et 1,1 ms de latence.
Contrôle total de tous les paramètres pour chaque liaison, dont le mode de transmission (Link Mode) qui détermine entre autres la qualité et la latence de celle-ci.
SLU : Il n’était pas possible de mettre tous les IEM dans le meilleur des modes ?
Hugo Pacé : Faire cela aurait demandé beaucoup de ressources. La latence de 1,1 ms est parfaitement acceptable pour les autres musiciens, et encore plus pour les techniciens. Avec ce choix nous exploitons 100% de la première Base Station et 90% de la deuxième. Tout ceci dans simplement deux unités de rack pour 42 liaisons dans une qualité numérique irréprochable. C’est unique au monde !
SLU : Le système Spectera propose également des modes moins performants en qualité audio ?
Hugo Pacé : Oui, ce qui libère de la ressource pour faire encore plus de liaisons. Mais ici nous pouvons gérer l’intégralité de nos besoins avec la qualité maximale. Le résultat est impressionnant avec un son remarquable, une absence totale de souffle et un grand respect de l’image sonore.
Hadrien Soulimant : C’est tout l’intérêt d’avoir un système ouvert. Pour le moment, les différents modes de transmission proposés conviennent aux attentes. Mais si, dans le futur, nous ressentons le besoin de faire, par exemple un mode PCM stéréo de très haute résolution encore plus performant et occupant 8 MHz avec une seule transmission stéréo, rien dans la machine ne nous empêche de le faire. Peut-être que dans un an ou deux, en fonction des feedbacks, nous proposerons d’autres modes.
Les modes à latence plus élevée comme celui à 15 ms où tu peux mettre 128 micros dans 8 Mhz serviront surtout quand nous aurons les micros main. Quand 90% de ton canal est utilisé pour des liaisons « nobles », ces modes très peu gourmands en ressources te permettent facilement d’ajouter une dizaine de micros talk supplémentaires.
Suivi et contrôle total des packs Spectera à partir de cette fenêtre magique.
SLU : Faut-il faire plus attention quand on envoie un signal de cette qualité dans les ears des musiciens ?
Nicolas D’Amato : Déjà, je n’ai jamais entendu un pack aussi puissant. Le double préampli intégré est exceptionnel. Je ne pense pas qu’il soit possible d’écouter au maximum. Nous avons une grande réserve de puissance qui demande un peu plus d’attention, d’autant que la courbe de réglage du volume sur le pack est linéaire. Donc une grande partie du début de la course du bouton de volume paraît inutile, puis d’un coup il y a du son. Le réglage se fait finement par pas de 0,5 dB et cela peut aller très fort.
Nous utilisons donc les limites mini et maxi qui s’avèrent extrêmement utiles. La particularité de Spectera est que si tu n’envoies rien dans l’IEM du musicien, il n’entend strictement rien, même pas de souffle. Il peut alors penser que son niveau est trop faible et pousser son volume vers un niveau extrêmement fort, sans s’en rendre compte. La limite maxi est alors très importante pour sécuriser ce type de réaction. Idem pour la limite basse, permettant de maintenir un niveau d’écoute minimum quoi qu’il fasse.
SLU : Le contrôle à distance du volume est aussi un avantage considérable ?
Nicolas D’Amato : Les musiciens ont souvent besoin d’écouter plus fort que nous car ils sont dans l’action avec le public. Ce qui est vraiment très appréciable, c’est que nous avons le retour d’information du niveau auquel ils écoutent, car il ne faut jamais perdre de vue que ce niveau change la balance tonale et la réponse dynamique, même si cela est un peu moins flagrant sur Spectera. Quoi qu’il arrive, cela ne modifie pas la courbe de Fletcher et Munson (qui démontre la sensibilité de notre oreille, variable par fréquence, en fonction du niveau appliqué. NDR).
Donc, si besoin, nous pouvons intervenir sur le volume et le régler depuis la régie. A noter que nous visualisons aussi le niveau de réception LQI du pack, le niveau de batterie et si les ears sont bien connectés. Nous avons le contrôle total du pack, et celà est unique à Spectera.
Avec la précision de Spectera, le mix ne tolère plus la moindre erreur. Nico est bien outillé avec la dernière Quantum852 DiGiCo aux ressources quasi illimitées.
SLU : Tout ceci facilite grandement ton travail de mixage ?
Nicolas D’Amato : Ah oui clairement. Quand je mixe, je ne compresse quasiment rien pour que les musiciens entendent leur dynamique. Je sors assez fort de la console et donc très vite à un niveau de crête sur des peaks qui peut chatouiller le rouge. Même si je prends 20 dB de marge au début des répétitions, celle-ci a bien diminué quand on arrive au premier concert.
Dans les cas extrêmes où l’on me demande plus fort, car cela peut arriver, je ne peux plus vraiment le faire à la console et la seule solution est de monter le gain du boîtier IEM et de baisser le reste. Avec Spectera, pas besoin de dire au musicien “monte ton pack”. Je peux le faire à distance soit en montant son volume, soit en libérant quelques dB sur la limite max. C’est transparent et ça nous évite de saturer l’étage d’entrée de l’IEM.
Le bonheur de jouer sur scène est incontestablement lié à de bons retours.
SLU : Est-ce que les musiciens ont déjà fait des commentaires sur la qualité des IEMs avec Spectera ?
Nicolas D’Amato : Oui, bien sûr. Tout le monde est plutôt enchanté. Ils apprécient la dynamique, la bande passante, l’absence totale de souffle et surtout la précision des détails comme nous l’a fait remarquer Matthieu Chedid. Le mix ne tolère plus la moindre erreur. Ils sont généralement surpris par l’image stéréo qui est très large car en plus je mixe les ambiances en binaural. Mais ils s’habituent vite et quand ils reviennent sur de l’ancienne technologie, ils se demandent bien ce que nous avons fait.
SLU : La qualité de l’image stéréo est primordiale pour ton approche immersive des ambiances ?
Nicolas D’Amato : La séparation gauche / droite est parfaite et sans aucun déphasage. De ce fait, le centre se trouve porté au premier plan. C’est primordial pour ma façon de mixer les retours qui consiste à mélanger au mix de la musique en stéréo les ambiances en binaural.
La localisation des sources dans les ears est particulièrement précise pour cet usage. Je l’envoie essentiellement dans les retours de Matthieu qui en a besoin pour entendre le public et un peu chez les autres musiciens.
Les ambiances en immersif font maintenant tujours partie de mon setup. C’est pour moi essentiel. Ça rajoute la couleur du son de la façade, du public, de l’ambiance et aussi et surtout le son de la pièce avec précision. Cela me permet de placer un mix de musique stéréo dans une pièce en immersif binaural.
Un coup de SPAT et le mix binaural des micros d’ambiance transmis avec Spectera est parfaitement perçu par les musiciens.
SLU : Un tel confort d’écoute ne perturbe pas le jeu du musicien ?
Nicolas D’Amato : Je ne crois pas, je serais plutôt convaincu du contraire. Meilleur sera le son dans ses ears, plus il prendra de plaisir à jouer. Quand nous sommes passés en Spectera, tous les musiciens ont clairement senti la différence. Cela étant, ils ne sont pas forcément concentrés sur la qualité sonore de leur retour et s’ils n’y pensent pas, c’est que tout va bien.
SLU : Sont-ils beaucoup plus rapidement satisfaits ?
Nicolas D’Amato : Comme les mixes sont mieux perçus, j’ai pu noter en effet beaucoup moins de demandes de la part des musiciens. Ils entendent distinctement tous les instruments, avec précision dans tout le spectre et dans leur placement dans la stéréo. C’est très musical.
SLU : Spectera semble très prometteur pour les guitares, mais ce n’est pas encore le cas sur cette tournée ?
Nicolas D’Amato : En effet ce système n’était pas encore commercialisé quand nous avons commencé à mettre en place le rig de guitares pour la tournée. Quand j’ai pu obtenir un des premiers Spectera sorti d’usine, il m’était impossible de demander au guitar tech de changer tout son système. Tous les calages des gains avaient déjà été faits entre chaque guitare et ses effets propres sur le pedalboard. Avec en plus un rig de guitares ici très important, c’était complexe de lui rajouter un nouvel élément à ce stade. Mais en tout cas, nous ne manquerons pas d’imaginer son intégration sur la prochaine tournée.
SLU : Gagnez-vous du temps à l’installation avec Spectera ?
Hugo Pacé : À l’installation et à propos du plan de fréquence, on ne peut même plus parler de gain de temps tellement la différence est astronomique. Ne serait-ce que de ne pas synchroniser 42 packs tous les matins, c’est déjà facilement une demi-heure de gagnée. Il suffit de chercher l’espace fréquentiel disponible pour notre bande de 8 MHz. Une fois que c’est fait, nos 42 packs fonctionnement en 5 minutes. Nous avons hâte que les micro main sortent.
Les paramètres de configuration RF avec les deux canaux large bande de 8 MHz par Base Station.
Nicolas D’Amato : J’ai la chance de travailler avec Hugo qui maîtrise parfaitement le système Spectera et son logiciel. Il garde un œil en permanence sur les écrans de contrôle et peut intervenir en quelques secondes sur n’importe quelle machine. Ça me soulage de cette partie HF pendant le show.
Scan de fréquences avec tous les systèmes HF en bande étroite et les 4 larges bandes de 8 MHz de Spectera en bleu.
SLU : Que se passe-t-il si la bande de 8 MHz ne peut être allouée libre de perturbations ?
Hugo Pacé : On ne peut pas la restreindre dans la machine. Comme il y aura moins de spectre disponible, le système sera moins performant en termes de portée, et devra réduire peut-être la qualité audio. Jusqu’à présent, aucun souci de ce genre, même dans un cadre de festivals comme ici, qui sont un peu plus complexes parce que plusieurs artistes et plusieurs scènes jouent en même temps.
Spectera, un confort absolu pour gérer les invités de dernières minutes.
SLU : Et pour des demandes ponctuelles de dernière minute ?
Hugo Pacé : C’est encore plus simple. À partir du moment où les packs sont appairés à la Base Station, et ils le sont tous, en une seconde je décide quel mix va dedans et avec quel volume. Un autre détail important pour le confort des musiciens est le maintien, à la réactivation du pack, du volume qu’il avait quand il a été éteint.
C‘est encore un plus du système Spectera. Le matin de chaque date, j’allume tous les packs et les niveaux d’écoute sont ainsi tous directement opérationnels. Le musicien ne se pose plus de question quand il remet ses ears, il retrouve ce qu’il entend d’habitude. Encore une chose de moins à faire.
SLU : La grande évolution de Spectera est aussi de proposer des packs bidirectionnels ?
Nicolas D’Amato : C’est en effet une grosse révolution. Nous en avons utilisé un pour gérer techniquement l’intervention d’un vocoder. Ce pack faisait donc à la fois le retour IEM et l’entrée du micro pour le vocoder. Ça fonctionnait parfaitement. Cette intervention n’a pas été retenue artistiquement pour le show, mais avec un seul pack pour les deux, c’est encore une fois un confort sans précédent pour l’opérateur HF et le musicien.
À partir du moment où un artiste décide de mettre un micro casque, c’est vrai que c’est la solution idéale. Je pense toutefois que ce type d’application est plus destiné à la comédie musicale qu’à ce format de concert.
Les guitares de M avec Spectera ? Une évolution à envisager lors de la prochaine tournée.
SLU : Et pour les guitaristes, ce serait envisageable ?
Nicolas D’Amato : Le problème du guitariste c’est qu’il change souvent d’instruments. Avoir son IEM et son émetteur HF guitare sur le même pack bidirectionnel est impossible à gérer, sauf s’il n’utilise qu’une seule guitare, ce qui est rarement le cas, d’autant qu’il faut envisager celui d’une corde cassée. La bonne solution, ici pour lui, est d’avoir un pack de ears et un pack par guitare.
En revanche nous pourrions très bien envisager d’utiliser une Base Station dédiée uniquement à ses guitares. Comme elle sort en Dante et MADI, nous devrions lui adjoindre une solution de conversion analogique de qualité pour que ses guitares entrent dans son pédalier au bon niveau et avec la bonne impédance pour garder un gain staging cohérent. On sera alors en numérique avec une latence très faible, de qualité équivalente au filaire.
Je pense que les guitaristes vont l’apprécier. Les bassistes aussi, car en HF, ils perdent souvent une partie importante de leur signal dans le grave et subissent les méfaits des companders analogiques. Spectera devrait gommer tous ces problèmes.
SLU : Comment sont connectés vos Base Station à la régie ?
Nicolas D’Amato :Deux signaux MADI sortent de la console retour pour alimenter les IEMs via les deux Base Station. Pour les huit micros sans fil gérés par Spectera, on sort un signal MADI d’une des deux Base Station qui est ensuite splitté entre les consoles face et retour via un MADI bridge.
Les antennes du systèmes Spectera en régie, avant leur déploiement sur la scène.
SLU : Et bien sûr, un point important, l’évolution des antennes avec Spectera ?
Nicolas D’Amato : Pour tout dire, ça porte loin. Nous avons six antennes. Deux pour le plateau et deux pour la régie et comme nous avons un chanteur guitariste qui a pour habitude de partir loin dans le public, nous avons ajouté deux antennes supplémentaires face public. La connexion est en RJ45 ce qui nous permet de les éloigner jusqu’à 100 m de la Base Station si nécessaire. Ici, elles sont toutes sur la scène.
Le RJ45 des antennes Spectera sonne le glas des câbles coaxiaux des appareils traditionnels.
Si besoin d’aller encore plus loin, on passera simplement sur de la fibre pour une distance jusqu’à 4 km avec les convertisseurs adaptés. C’est ce que nous ferons à la rentrée sur la tournée des Zénith. Nous mettrons deux antennes supplémentaires en régie face. Chaque Base Station permet de gérer quatre antennes avec le choix de les combiner à volonté, quatre antennes sur un canal RF, deux antennes sur deux canaux ou une antenne par canal, en émission comme en réception.
Hugo Pacé : La gestion des antennes est extrêmement flexible ce qui permet d’adapter facilement le système en fonction des situations. Lors d’un festival, nous jouions en dernier et notre régie était très loin des antennes scène. Nous avons simplement et facilement ajouté une antenne en régie façade pour garantir notre réception. Les antennes sont de plus très directives, ce qui permet de régler rapidement des problématiques qui ne peuvent être prédites par les outils de scan.
SLU : Avez-vous rencontré des décrochages ou d’autres problèmes de transmission ?
Nicolas D’Amato : Nous n’avons pas été à l’abri de décrochages HF au cours de notre recherche de couverture avec le Spectera. Le seul vrai test c’est un concert, car un artiste au milieu du public entouré de gens qui le serrent de près, ça n’est pas reproductible en répétition. Hier soir, nous avons eu un décrochage audio quand le public s’est massé autour de lui. La liaison HF et Data était toujours effective. Nous avons juste perdu l’audio. La reconnexion a eu lieu rapidement mais pas aussi vite qu’un IEM traditionnel analogique, c’est un point à noter.
Une autre fois, nous étions très proches d’un pont lumière dont les appareils émettent un rayonnement particulier qui a été susceptible de perturber nos transmissions, l’éloignement des antennes a solutionné le problème, mais nous sommes face à des inconnues que la réalité des shows met en évidence chaque jour.
Nous découvrons avec ce système WMAS de nouveaux types d’altération du signal comme une saturation inopinée ou de très courtes coupures. Nous avons résolu rapidement le problème en installant une antenne supplémentaire et aussi en changeant la qualité du mode de transmission. A part cela, nous sommes à plus de 15 dates avec le système et ça semble se profiler comme un outil d’avenir concret.
De gauche à droite Hugo, Charly et Hadrien, pendant le show, surveillent le système Spectera. Tout se passe bien !
SLU : Cette nouvelle technologie d’antenne participe sûrement au gain de temps à l’installation ?
Hugo Pacé : Avant Spectera, je devais prendre tous les packs de ears et faire le tour de la scène pour vérifier que tout fonctionnait sans bruit ni altération. Avec Spectera, je gagne presque deux heures de travail, très utile dans les festivals où nous n’avons juste le temps des changements de plateau pour vérifier. Nous réécoutons évidemment tout le système par sécurité, mais les drops analogiques classiques par effet de masque et autres interférences, ont disparu du paysage.
SLU : Sans compter la simplicité de mise en œuvre ?
Hugo Pacé : Avec nos deux Base Station, nous prenons juste quatre bandes de 8 MHz, avec un filtre raide de chaque côté, et c’est tout. Cela permet de nous affranchir totalement des problèmes d’intermodulation qui croissent avec le nombre de canaux de transmission utilisés en bande étroite. Nous faisons vraiment de l’économie spectrale. Les premiers coordinateurs HF que nous avons croisés sur les festivals étaient un peu apeurés par nos quatre canaux de 8 MHz, ils trouvaient cela énorme. Nous leur avons expliqué qu’il n’y avait pas d’intermodulation. Ils ont vite compris que c’était beaucoup plus simple et sans mauvaise surprise.
SLU : Est-ce toujours facile de trouver la place pour vos quatre bandes de 8 MHz ?
Hugo Pacé : En réalité, une bande de Spectera prend la même place qu’un canal TNT. C’est plutôt simple à gérer, même dans les zones frontalières comme Nice ou la Belgique qui cumulent des canaux TNT de plusieurs pays. Jusqu’à présent, nous avons toujours pu loger nos 4 canaux.
SLU : Spectera est donc beaucoup moins polluant spectralement que nous pouvions le croire ?
Hugo Pacé : La puissance de sortie de l’émetteur est de 50 mW, répartie sur la globalité de sa bande de 8 Mhz. Si par malheur, tu émets sur le canal d’un confrère, ses récepteurs à bande étroite qui ne regardent que 200 kHz percevront une perturbation de moins de 2 mW. Nous sommes donc beaucoup moins polluants dans l’environnement spectral.
Exemples d’interférences détectées à 548.200 MHz et 550.200 MHz, activant deux filtres réjecteurs pour en prémunir le canal RF A. Pas d’interférence sur le canal RF B, le système indique le bruit de fond de -91 dBm.
SLU : Le système Spectera intègre des filtres réjecteurs sur la HF ?
Hugo Pacé : Si une fréquence perturbatrice apparaît dans la bande, ces filtres s’activent pour la rejeter. Nous visualisons leur activité. Ils nous permettent de conserver la même qualité de transmission même s’il y a des événements non prévus qui apparaissent sur le spectre, comme un technicien qui change les piles d’un émetteur sans l’avoir éteint auparavant.
Comme je visualise la fréquence de ces filtres, je peux l’activer dans un WinRadio et écouter ce que c’est, du moment que c’est de l’analogique. Et après, avec une bonne sarbacane, je vais traquer le fautif ;0)
WinRadio, pratique pour écouter les intrus en HF.
SLU : Et la consommation ?
Nicolas D’Amato : Les batteries tiennent très longtemps et nous avons un retour d’information de charge, ce qui est nouveau également pour nous et surtout une information cruciale et inédite. Cela nous donne évidemment beaucoup d’idées sur le développement software quant aux informations qu’on pourra transmettre et les possibilités multiples de l’utilisation du système.
SLU : Vous travaillez sans redondance ?
Nicolas D’Amato : Pour le moment la redondance n’est pas encore disponible. J’ai confiance dans le système pour l’avoir éprouvé sans échec de synchronisation audio jusqu’à ce jour. Nous avons une troisième Base Station de secours au cas où, car nous n’avons pas de recul dans la vie réelle. Mais la stabilité du système est pour le moment sans faille. C’est aussi pour cette raison que ce choix s’est imposé.
Le logiciel Soundbase permet l’analyse après show des fichiers Walk Test de Spectera.
SLU : Est-il possible d’enregistrer des fichiers de log ?
Hugo Pacé : Le logiciel de Spectera peut enregistrer toutes les infos des packs pendant le spectacle, les niveaux de réception, des batteries, etc… et ceci par antenne. Il est ainsi possible de relire ces données après le spectacle et s’il y a un problème, permettre d’en comprendre l’origine.
Je m’en sers beaucoup quand Matthieu va dans le public pour savoir où il a décroché, pourquoi et comment. Cet outil ne fonctionne pas en permanence. C’est à l’opérateur de le mettre en service.
SLU : Utilisez-vous le logiciel Soundbase ?
Hugo Pacé : Je l’utilise justement pour les Walk Tests de Spectera. Je n’ai pas exploité le logiciel plus loin. Je travaille actuellement avec EazyRF et en festival, je n’ai pas le temps d’élaborer une logique de travail avec SoundBase. Ce logiciel semble très puissant et ouvre de nouveaux horizons. Le côté multimarque est bien-sûr son point fort et c’est aussi un moyen d’échanger avec l’équipe de développement du système.
Les musiciens sont équipés en Earsonics EM64.
SLU : Est-ce que cette nouvelle référence de qualité remet en cause le choix des écouteurs ?
Nicolas D’Amato : En ce qui me concerne, pas dans l’immédiat. Les Earsonics que j’utilise sont assez bien adaptés, même si dans l’absolu de nouvelles évolutions technologiques et autres avancées, seraient profitables à tous. Peut-être existe-t-il d’autres solutions plus performantes chez des fabricants américains, mais ici, il est important d’avoir la proximité d’un fabricant français d’écouteurs qui gère rapidement la maintenance et qui se place parmi les meilleurs.
SLU : En conclusion, vous êtes satisfait ?
Nicolas D’Amato : Jusqu’ici tout le monde l’est. Pendant cette période de festivals et comme le système est nouveau, nous avons croisé beaucoup de personnes curieuses qui souhaitaient l’écouter. Nous prévoyons toujours des packs à discrétion pour cet usage. C’est assez chouette de pouvoir échanger avec chacun et de connaitre leur avis sur ce système, tout univers confondu. Dans l’ensemble les gens sont plutôt bluffés par le nouveau paradigme que propose Sennheiser, y compris les musiciens les plus exigeants. C’est aussi votre cas, je crois…
Nicolas d’Amato, plus serein que jamais.
C’est vrai qu’avec Spectera, tout est nouveau. Il faut repartir de zéro. Oublier la compatibilité avec les anciens systèmes. Oublier les anciennes méthodes. Apprendre de nouveaux logiciels, être confronté à de nouvelles problématiques, acquérir de nouveaux réflexes. Le choix fort de Sennheiser de réinventer l’audio sans fil est-il bien accepté ? Il semble que oui. Les premiers pas avec Spectera en exploitation sont faciles et plus que convaincants. Il y a des moments importants dans l’évolution technique qu’il ne faut pas manquer. Nicolas d’Amato semble en être très conscient et ne regrette pas d’être parmi les premiers à avoir embarqué cette nouvelle vision de l’audio sans fil dans ses régies retours.
ETC enrichit sa gamme de solutions architecturales en présentant trois nouveaux projecteurs encore plus lumineux : Irideon FPZ Plus, Irideon WLZ Plus et Source Four Mini LED Plus. Avec une puissance lumineuse renforcée et de nouvelles options de contrôle, ces projecteurs deviennent des outils incontournables pour sublimer les musées, halls d’accueil ou espaces commerciaux.
La gamme Plus réintroduit la compatibilité avec les rails 230 V, cette fois-ci avec le protocole DALI et des adaptateurs compatibles OneTrack de EUTRAC
Irideon FPZ Plus
Avec son zoom de 25 à 50 degrés et son optique de haute précision, le FPZ Plus offre jusqu’à 1600 lumens, un gain significatif par rapport au modèle standard.
Disponible en versions DMX ou DALI et compatible avec le système centralisé F-Drive, il est proposé dans quatre températures de couleur (2700 K, 3000 K, 4000 K et 5000 K) et deux rendus de couleur (CRI 80 et Gallery CRI 90).
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Irideon WLZ Plus
Idéal pour créer des ambiances douces et homogènes, le WLZ Plus bénéficie d’un zoom de 9 à 78 degrés et atteint jusqu’à 2600 lumens, plus puissant que la version d’origine.
Disponible dans les mêmes températures de couleur et options de montage que le FPZ, il offre flexibilité et performance pour tous types d’espaces.
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Source Four Mini LED Plus
Icône du monde théâtral, le Source Four Mini LED a été repensé pour le marché architectural. Avec seulement 23 cm de longueur, il combine optique exceptionnelle, projection d’image ultra-précise et faisceau homogène nettement plus puissant.
Proposé en accroche rail, rosace ou simple crochet, il peut être contrôlé en DMX ou DALI, ou intégré au système F-Drive. Disponible également dans les quatre températures de couleur et deux niveaux d’IRC (80 et 90), il s’adapte à toutes les exigences.
Avec ces trois nouveautés, ETC met à disposition des concepteurs lumière des outils à la fois performants, polyvalents et élégants, capables de valoriser n’importe quel environnement architectural.
Le théâtre romain de Sagunto, l’un des lieux de plein air les plus emblématiques d’Espagne, édifié il y a 2 000 ans, a choisi de moderniser l’éclairage de sa scène avec neuf projecteurs Ayrton Rivale Profile.
Chaque été, cet espace accueille Sagunt a Escena, un festival qui réunit théâtre, musique et danse devant des milliers de spectateurs. Travailler dans un lieu historique et en plein air est un défi : L’éclairage doit être suffisamment puissant pour couvrir de grandes distances. Il doit pouvoir résister à des conditions météorologiques changeantes tout en restant discret, afin de ne pas nuire à l’esthétique globale du monument.
Le Rivale Profile s’est avéré être le choix idéal.
Avec son indice de protection IP65, ce projecteur est conçu pour les conditions extérieures tout en conservant un design compact qui s’intègre parfaitement à l’architecture du théâtre. Selon Ramón Jiménez, le directeur technique, « ils ne nuisent pas à l’esthétique du lieu. Ils s’intègrent parfaitement et fournissent plus de lumière que d’autres machines théoriquement plus puissantes ».
Le directeur souligne que, comparé à d’autres appareils précédemment installés, le Rivale produit plus de luminosité et une meilleure uniformité sur toute la zone de représentation, pour que le public ait une meilleure visibilité.
Les neuf projecteurs font désormais partie de l’équipement permanent du théâtre, placés à la face, sur les côtés larges et aux points d’appui clés. Ils garantissent aux compagnies en tournée d’avoir toujours accès à une base d’éclairage solide, suffisamment polyvalente pour s’adapter à tout type de production.
Sur le plan opérationnel, l’interface conviviale du Rivale et l’accès rapide à de multiples fonctions représentent un bond technologique évident pour les techniciens qui travaillent dans des délais serrés. Comme le souligne l’équipe, « il y a une avancée technologique notable, tout est plus facile d’accès et plus rapide à utiliser ».
Rivale Profile : le nouveau choix des théâtres
Bien qu’il ait été initialement conçu comme un appareil tout-terrain destiné aux tournées et à une utilisation en extérieur, le Rivale Profile fait son chemin dans les salles de théâtre. Avec un flux de 30 000 lumens, il peut facilement rivaliser avec des appareils beaucoup plus imposants. En plus, sa consommation électrique répond parfaitement aux exigences d’efficacité énergétique des lieux culturels.
Sur le plan créatif, il offre un module couteaux précis pour façonnera lumière, des gobos haute définition et une large gamme de couleurs, ce qui en fait l’outil idéal pour les éclairagistes désireux de dramatiser les ambiances avec subtilité ou d’obtenir un impact maximal sur les comédies musicales.
En fin de compte, le Rivale est une option très attrayante pour les théâtres, car il combine le meilleur : la robustesse d’un appareil conçu pour une utilisation en extérieur, la précision, la polyvalence et la créativité.
Pour Stonex, l’installation du Rivale Profile au théâtre romain de Sagunto est un moyen d’allier innovation et patrimoine, en veillant à ce qu’un lieu chargé d’histoire continue d’inspirer le public grâce à une technologie d’éclairage de pointe.
Pour plus de détails sur la gamme complète de projecteurs LED et laser Ayrton, rendez-vous sur le site Ayrton et sur le site Axente le distributeur en France.
Depuis plus de cinq ans, la gamme de consoles DiGiCo Quantum est le choix numéro un de nombreux ingés son live, prestataires et installations prestigieuses à travers le monde. Alors que la Quantum852 occupe fermement la première place en tant que console grand format de la marque, DiGiCo présente aujourd’hui la plus petite et la plus récente addition à la famille Quantum112, une table à écran unique et 12 faders qui est la première véritable console flypack ou facilement transportable par avion de DiGiCo.
Conçue pour tenir dans une mallette Peli™ Air 1637 robuste et résistante, Qyantum112 ne pèse que 23 kg une fois chargée, ce qui la rend éligible comme bagage enregistré standard sur la plupart des vols. Mais malgré son format ultra-compact, elle reste un géant en termes de performances et de fonctionnalités, tout à fait digne d’être une Quantum en termes de pedigree.
Basé sur la dernière génération de FPGA de 7è génération, ce nouveau produit DiGiCo offre 80 canaux d’entrée avec 24 aux/sous-groupes, des sorties LR/LCR et une matrice 12×8, le tout avec un traitement complet des signaux. Douze groupes de contrôle et deux solos sont également disponibles.
Dotée d’un écran multitouch haute luminosité de 17” et 1000 nits, avec un affichage des niveaux et des boutons de sélection rapide pour un fonctionnement rapide et intuitif, Quantum112 est également équipée de 18 écrans TFT individuels pour offrir un retour d’informations clair et une interaction optimale à l’utilisateur. Sous l’écran principal se trouvent une douzaine de faders tactiles de 100 mm de nouvelle génération, sélectionnés pour leur mouvement fluide et leur contrôle précis.
Une face arrière très, très chargée, gage d’une grande puissance et flexibilité.
Quantum112 intègre naturellement les fonctionnalités désormais familières de la gamme Quantum, telles que les strips Mustard Processing (20), les options de traitement FPGA natives de type plugin Spice Rack (6) et le Processing Nodal (24). Douze égaliseurs graphiques sont également disponibles, ainsi que huit emplacements FX Rack.
Austin Freshwater, Directeur général de DiGiCo.
Parmi les autres points forts, citons la conversion ADC et DAC 32 bits Stadius, deux emplacements DMI et une multitude d’options d’E/S polyvalentes, notamment Dante (64 canaux d’entrée et de sortie à 48 et 96 kHz), MADI (redondant ou simple), optique en option, AES, connexions locales (16 entrées analogiques et 8 sorties), double alimentation, etc.
« Notre nouvelle Quantum112 illustre parfaitement l’adage -Les meilleures choses sont dans de petits écrins-, déclare Austin Freshwater, directeur général de DiGiCo. « À l’origine, nous avions chargé notre équipe de R&D de créer une console Quantum montable en rack pour remplacer la SD11, qui a maintenant 14 ans, et ils se sont vraiment surpassés. Non seulement la Quantum112 est montable en rack, mais elle est également suffisamment petite et légère une fois rangée dans sa caisse, pour respecter les dimensions et le poids autorisés pour les voyages en avion. »
Michael Aitchison, directeur de la R&D de DiGiCo.
« Le cahier des charges initial a vraiment mis notre équipe au défi, nous poussant à rechercher de nouveaux matériaux, à optimiser les techniques de design et à réduire les circuits tout en augmentant les performances », confirme Michael Aitchison, responsable de la recherche et du développement chez DiGiCo. « Notre console la plus petite jusqu’à présent, la SD11, pèse 24 kg telle quelle et 73 kg avec son flight case, ce qui ne la rendait pas vraiment adaptée à un transport en avion.
La nouvelle Quantum112 est près de 70 % plus légère, tout en restant incroyablement solide et bien plus puissante. Nous sommes extrêmement fiers du résultat et pensons que nos clients seront également très satisfaits. »
Quantum112 est prévue pour être commercialisée fin octobre de cette année.
Video de présentation
Pour plus d’informations sur ce nouveau produit, rendez-vous sur :
ETC a lancé récemment, dans la série High End Systems, une jolie machine à effets sur lyre asservie, dont les sources, disposées en éventail offrent des possibilités tout à fait originales. Donc essai bien sûr dans le showroom ETC.
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L’effet SolaPix Fan 8
Le SolaPix Fan 8, est un luminaire à leds, basé sur l’effet asservi de lame de faisceaux, avec un alignement linéaire des sources. Il en existe un certain nombre, dans différentes marques et différentes versions. Ici, les faisceaux sont disposés en éventail, là où sur d’autres machines ils sont totalement rectilignes.
Et du coup, il produit un effet assez différent et proche de ces appareils exploitants le principe des faisceaux en éventail à lampe, découverts en des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Les ancestraux Spartan et Versatile de Coemar, ou même le Multiray High-End justement, effets statiques ô combien sympathiques et qui ont fait la joie de nombreux éclairagistes jadis (on en voit encore de temps en temps mais c’est assez rare).
Bref, l’intérêt est tout à fait probant à mon sens, et j’oserai même aller jusqu’à dire génial. Car la comparaison avec les ancêtres statiques s’arrêtera là, juste sur l’aspect basique d’un appareil diffusant des faisceaux en éventail. De même la comparaison avec un projecteur à faisceaux rectiligne va vite tourner court, car la disposition en éventail des sources change absolument TOUT dans la façon dont les éclairagistes vont appréhender son utilisation.
Les capacités de mouvement sont déjà un élément essentiel du SolaPix Fan 8, puisque son PAN à rotation infinie, et son asservissement TILT sur 207° vont permettre à l’éclairagiste de gérer un ensemble d’engins dont l’envergure de l’effet offre quelque chose de particulier dans l’espace.
Dans la palette de ce qui existe, c’est réellement une machine qui va jouer dans la même cour que les machines puissantes et abouties qu’on peut envisager sur un spectacle, avec un effet très démarqué et fondamentalement malléable.
Les faisceaux du SolaPix
Vue générale de l’effet “SolaPix Fan 8” en couleur unie et en multicouleurs.
Les 8 sources LED RGBW de 40 watts sont associées chacune à une lentille de base hexagonale dont le contour légèrement dépoli produit un petit détourage coloré au passage de la lumière du plus bel effet.
L’effet HaloGraphic breveté par ETC.
Nommé “HaloGraphic Effect” et breveté par ETC, son aspect visuel est tout à fait singulier et original sans autre disposition que de faire briller un peu la lumière. A plus forte puissance, l’effet du contour des lentilles existera plus ou moins, suivant l’intensité que vous choisirez. C’est une caractéristique commune à l’ensemble de la gamme SolaPix High End.
Le zoom varie entre 4,5° et 60°. Au plus serré, on obtient un éventail de 8 faisceaux parfaitement séparés et nets à longue distance. Le zoom va élargir l’ensemble des faisceaux, jusqu’à obtenir une grosse “banane” floue.
Si vous utilisez des couleurs différentes sur les faisceaux, vous allez pouvoir créer des dégradés et des mélanges de couleurs très sympas et plus ou moins doux dont le rendu est particulièrement esthétique. Même si ça n’est pas sa destination première, il est même possible d’envisager des aplats de couleur sur une surface, un décor, etc.
Aspect des faisceaux serrés en mode multicouleurs.
– A faisceaux nets (serrés), vous disposez donc un éventail très tranchant et de belle envergure qui va ciseler le brouillard et l’espace. – A faisceau flou (ouvert), vous obtenez un wash puissant capable de napper de belles largeurs, ou de faire de puissants effets (et même des strobes particulièrement impressifs par exemple), et vous avez bien entendu la possibilité de doser comme il vous plaira entre le serré et l’ouvert, ou simplement d’assurer avec ce zoom des transitions à vue tout à fait remarquables entre le serré et le large, entre le net et le flou.
Le zoom, vue de face et vue en projection.
Détail, mais subtilité importante car atout, en faisceau ouvert, ce projecteur possède une caractéristique qui le rend assez unique pour faire du wash à contre-jour sur scène (comme au sol par exemple). La taille et la forme de son faisceau en “banane” assez large vont projeter une belle lumière, même fort anglée vers le public pour lui donner de la force, sans avoir à composer avec les parties hautes et basses d’un faisceau rond qui peuvent : – Partir aux yeux » et générer une gêne pour le public, – Etre perdue à l’arrière du faisceau dans sa partie haute et créer un point chaud visuel.
On s’est tous trouvé un jour dans une situation où avec des washs, on aurait bien aimé donner un coup de couteau ou mettre une rangée de flight-cases pour dégager le quart du rond qui descend trop dans le regard du public… mais au prix d’une perte d’une partie du flux… Ici, justement, on n’a pas de rond mais un quasi-rectangle bien large ! Bien joué !
Il vous appartiendra bien évidemment de pouvoir jouer chaque faisceau de façon indépendante, et de choisir de n’en jouer qu’un ou plusieurs, soit de façon ponctuelle et continue, soit dans des animations et autres “chasers” entre les différentes sources.
Animation des faisceaux de façon individuelle.
Le dimmer est bien sûr parfait. Le strobe est également très utile et pourra être un atout important, notamment sur des faisceaux très larges. La puissance globale de la machine est vraiment intéressante.
Nous n’avons pas fait de mesures, car ça aurait été tout à fait hors de sens, et il n’y aurait eu strictement aucun intérêt à comparer ces mesures avec celles de toute autre machine, ou toute référence connue vu qu’ici, la configuration de la machine ne permet pas d’obtenir un résultat probant en termes de faisceau puisque tout le flux est dispersé. On peut juste noter que la puissance visuelle de l’engin est plus ou moins celle d’un beau wash à leds bien énergique.
Couleurs
Alors un truc que je peu dire sans trop me tromper, c’est qu’un produit ETC produit toujours de belles couleurs. Qu’on aime ou pas leurs produits, on ne pourra jamais leur retirer ça. Ce sont des gens qui viennent du théâtre et qui ne font JAMAIS de compromis sur la couleur. Sur cette question, ce SolaPix Fan 8 est top ! Que ce soit en pastels ou en teintes franches bien flashy, les mélanges et les nuances sont juste proches de la perfection.
Colorisation des faisceaux avec teintes franches et teintes pastels.
Le SolaPix Fan 8 reprend les caractéristiques optiques (sources et lentilles) du reste de la gamme SolaPix, des lyres wash assez remarquables. Le mélange du Fan 8 avec le reste de la gamme est particulièrement efficace du fait des facilités de raccordement de leur lumière puisque c’est strictement la même !
Pilotage
Le SolaPix Fan 8 se pilote en DMX-RDM ou/et en Ethernet (Artnet / sACN). Il peut se contrôler comme une machine à part entière ou comme deux éléments bien distincts entre la « base module » (machine avec Dimmer / Pan / Tilt / zoom / couleurs /…) et un « Pixel module » (regroupant chacun des 8 pixels en 4 canaux, soit RGBW).
Très schématiquement, vous disposez de 4 modes de pilotage : deux en full contrôle en une fixture, et 2 autres y adjoignant des options de contrôles spéciaux des sources. A ceci on rajoute les 2 configs qui permettent de piloter les sources indépendamment de la fixture principale. Pour les deux modes full-control :
– Le premier, très basique, s’appelle “Wash” et compte 16 canaux. Il comprend toutes les fonctions de base du projecteur, et gère l’ensemble des 8 lentilles en même temps en RGBW, basta. – Le deuxième mode, nommé “Base”, a 26 canaux. Aux 16 canaux précédents s’ajoutent 10 canaux consacrés au pilotage des sources par des macros d’effets préprogrammés qui pourront être sélectionnés et animés. Vous avez accès à une centaine de possibilités d’animations intégrées pour créer rapidement des effets divers, avec des chenillards de faisceaux, des combinaisons multicouleurs, des défilements divers…
Vous disposez d’un canal de sélection des macros, et vous pouvez gérer sur d’autres canaux la vitesse d’exécution de l’animation, et aussi son « fading » pour rendre les courbes de l’exécution abruptes ou plus ou moins lissées. Les possibilités sont nombreuses et variées. C’est très sympa à utiliser.
Couleurs et multicouleurs dans des macros d’effets préprogrammés.
Pour gérer les sources de façon indépendantes, il suffira dans le menu d’activer les modes “Flex” ou “Pixel”. Le mode “Flex” concerne une gestion indépendante de 4 secteurs de LEDs (correspondant à 4 groupes de deux des 8 lentilles situées côte à côte) sur lesquelles vous pouvez appliquer des macros d’effets par couleur.
En mode “Pixel”, vous avez accès à chaque source indépendante en RGBW. Vous pouvez donc choisir d’attribuer à tout ça soit un pilotage DMX via de la fixture dédiée (multi-instance) ou envoyer de la vidéo ou tout effet qu’il vous plaira depuis un média serveur externe.
La fonction “Compound”, au moment de l’assignation de la machine, détermine si vous voulez joindre la partie pixels à la machine. Les 26 premiers canaux étant ceux de la “Base”. A partir du 27e, les 32 suivants concernent les 8 pixels, ce qui fera une fixture de 54 canaux, dont un dimmer principal et 1 dimmer par source.
Enfin, la fonction “Independent” vous permet de dissocier le projecteur de sa partie pixels, pour un adressage ou/et un mode de contrôle différent. Le canal 12 du “Base module” gère les priorités diverses pour garder ou non la main sur certains paramètres : les dimmers, ajouts de couleurs, ajouts de macros, etc.
Présentation vidéo
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Mouvements et rotations
Question mouvement, le SolaPix Fan 8 est vif et précis. Sa gestion en 16 bits donne un résultat extrêmement propre. Le PAN peut être animé d’une rotation continue dans un sens ou dans l’autre. Alors petite chose à savoir, l’efficacité visuelle de la rotation PAN va dépendre aussi de son positionnement.
Vue de profil avec vision sur le refroidissement et les proportions de l’appareil.
Posé à plat ou accroché tête en bas, ça fonctionne, mais ce n’est pas la position optimale pour en tirer le plus impressif. Si vous le disposez à 90°, soit à la verticale, (ou dans des positions autres, mais sortant de l’horizontale), vous allez décupler les capacités d’effets.
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Construction
La machine « à poil ».
On a affaire à une machine de taille plutôt réduite et compacte, d’un petit 50 cm de haut toute déployée, et on peut l’attraper et la balader facilement d’une seule main par l’une des deux grosses poignées positionnées sur le côté de sa base.
L’engin pèse 17 kg, il est facile à manipuler, et possède des blocages Pan et Tilt bien pratiques avec de gros loquets.
La tête est ouverte grâce au retrait de 16 vis torx, 8 par côté, qui maintiennent en place les deux demi-capots protégeant tout l’arrière du projecteur depuis l’avant, avec cette ligne courbe de 8 lentilles d’où sortent les faisceaux de lumière.
Cette ligne de lentilles est une partie en mouvement venant faire œuvre de zoom pour l’ensemble des sources.
Démontage : on aperçoit au centre, le système de zoom sur rail qui fait circuler l’ensemble des lentilles d’avant en arrière.
Elle circule d’avant en arrière, devant les 8 sources solidaires de petits cylindres longs de quelques centimètres.
Le mouvement est assuré par un système de rail de translation qui coulisse sur l’un des côtés larges.
Un gros moteur pas à pas situé plus à l’arrière de la tête transmet son mouvement via une petite courroie et un jeu de poulies.
Les sources et leur petit cylindre guide de lumière, situés juste derrière l’ensemble des lentilles.
Les sources sont positionnées sur de gros radiateurs chargés de dissiper la chaleur, eux-mêmes refroidis par 3 ventilateurs disposés juste derrière, répartis de façon équilibrée sur toute la largeur. Deux lignes d’ouvertures assurent la circulation d’air de tout le système, l’une juste derrière les lentilles, au niveau des radiateurs, l’autre un peu plus loin, derrière la ventilation.
Le fond de la tête est occupé par une épaisseur de 4 plaques de métal faisant office de contrepoids au système de lentilles qui se trouve en déport à l’avant, juste derrière les deux petites cartes électroniques et le moteur du zoom.
La ventilation des sources, l’électronique de la tête, et les 4 grosses plaques de contrepoids venant équilibrer la tête pour sa mise en mouvement.
La large lyre entourant cette tête contient d’un côté le moteur PAN et de l’autre celui du TILT. Les mouvements de chacun sont renvoyés aux axes par des courroies. La base renferme les éléments de l’alimentation et la carte électronique gérant le pilotage de l’appareil.
Deux demi-capots maintenus par 4 vis permettent d’y accéder. Deux larges poignées latérales offrent la prise en main de la machine pour sa manipulation, les deux autres côtés étant occupés, pour l’un, du menu de contrôle (avec écran couleur) accompagné de ses boutons d’accès, de l’autre, du panneau de connecteurs.
Sur ce panneau, on trouve l’alimentation en True1 avec sa recopie femelle pour pouvoir linker plusieurs appareils sur l’alim (chacun consomme environ 400 W au maximum). Une entrée sortie DMX en XLR 5 points se trouve juste à côté des deux ports RJ45 pour la connexion réseau. Un port USB est également là pour les mises à jour du software.
Le menu et son tableau de contrôle.Le panneau de connecteurs.Le dessous de l’appareil avec les points de fixation.
Le dessous de l’appareil est des plus minimaliste. On y trouve les creux d’ancrage de type Camlock pour les deux omégas d’accroche et un point de fixation central pour l’élingue de sécurité. On a fait le tour.
Conclusion
ETC présente un projecteur extrêmement sympathique, dont l’originalité ne le cantonne pas à une niche. A mon sens, le nombre de possibilités de cet appareil est assez pléthorique, ou en tout cas, bien supérieur à ce que l’on peut imaginer à première vue. Il est plein de ressources et élargit le champ de l’offre du marché.
Pensez y très sérieusement. J’ai la conviction forte que de nombreux éclairagistes reconnaîtront, au premier usage, des capacités d’effets qu’ils vont adorer, mais surtout, une machine avec laquelle ils vont pouvoir faire de la lumière au risque de prendre certaines habitudes avec. Que ce soit en tournée, en spectacle, en concert, en événementiel, les occasions ne manqueront pas pour user et abuser de cette machine remarquable.
Pendant toute la durée du test, mais aussi lors de la rédaction de cet article, j’ai imaginé énormément de belle lumière à réaliser avec, je la voyais déjà dans mes kits… Vivement qu’on en trouve dans les parcs !
La société de location tchèque High Lite Touring a fourni 50 têtes automatisées Robe MegaPointe pour la scène principale Love Stage du festival Beats for Love 2025. Actuellement le plus grand festival de musique électronique d’Europe centrale, il se tient chaque année à Ostrava, en République tchèque, dans l’ancienne aciérie de Dolní Vítkovice.
Cette année, l’événement a vu se produire un line up varié donant lieu à l’émergence d’une formidable énergie dans ce cadre unique, imprégné d’une atmosphère industrielle très cool.
La conception épique de la scène Love Stage est le fruit d’une collaboration étroite entre l’équipe créative du festival et d’High Lite Touring, avec une lumière signée Václav Olšar de High Lite Touring. Un décor impressionnant et de multiples écrans LED ont été intégrés à cet environnement visuel stimulant, créant une pièce maîtresse spectaculaire pour l’événement.
En ce qui concerne l’éclairage, les artistes invités ont apporté leur contribution, mais Václav a eu toute la liberté d’imaginer lui-même un plan de feu qui couvre le vaste décor et convienne à tous ceux qui s’y sont produit pendant quatre jours. L’esthétique s’est largement inspirée du thème de l’amour et de l’unité, très présente tout au long du week-end du festival !
Les 50 MegaPointe ont été installées autour du décor, entre les différents éléments. Choisit pour leur luminosité et leur large gamme de fonctionnalités, ils ont permis de créer des faisceaux nets et perçants, des effets de prisme et de gobo subtils, ainsi que des moments aériens saisissants. Le MegaPointe n’est pas une technologie récente mais il reste apprécié des concepteurs lumière de tous les secteurs.
Grâce à leur longévité intrinsèque et leur conception robuste, caractéristiques de tous les produits Robe, ces appareils sont toujours au goût du jour. Lors du festival Beats for Love, ils se sont clairement démarqués au milieu des quelque 450 autres projecteurs présents, sans compter les écrans LED.
Les MegaPointe sont parfaits pour les raves, l’EDM et les spectacles électroniques en raison de leur vitesse, de leur durabilité et de tous leurs effets dynamiques. Il s’agit de l’un des genres les plus exigeants en matière d’éclairage, tant en termes de fonctionnement que d’usure des appareils. Seuls les plus résistants survivent, car tous les projecteurs sont poussés à leurs limites pour offrir les meilleurs spectacles.
« Les MegaPointe offrent un équilibre idéal entre ses dimensions compactes et ses effets visuels puissants, et constituent un outil parfait pour les festivals de grande envergure comme celui-ci », a commenté Václav, ajoutant que l’une de ses principales tâches dans la conception de la scène principale était de répondre aux exigences de plusieurs artistes internationaux. « Nous subissons une pression considérable pour nous assurer que nous disposons d’un équipement polyvalent qui réponde aux meilleures normes internationales », poursuit-il.
La programmation 2025 comprenait certains des plus grands noms du genre avec notamment Axwell, mieux connu comme l’un des trois membres de la Swedish House Mafia, qui jouait pour la première fois au Beats for Love, ainsi que d’autres légendes de la musique électronique comme le roi de la trance Armin van Buuren et le duo belge Dimitri Vegas & Like Mike, qui faisaient également leur première apparition au festival.
L’unique Timmy Trumpet a ravi les fans de musique avec une improvisation spontanée à la trompette, tandis que les amateurs de drum & bass ont pu profiter d’un set incendiaire de Sub Focus, l’un des nombreux temps forts. Il y en avait pour tous les goûts finalement.
High Lite Touring, basé à Ostrava, troisième ville de République tchèque et cœur industriel du pays, fournit les éclairages de Beats for Love depuis 2016. La société dispose d’un stock important de matériel Robe, principalement des MegaPointe, des BMFL WashBeam et des systèmes RoboSpot, et ce kit est constamment hors du parc.
La construction de la scène Beats for Love a pris 9 jours et a mobilisé près de 100 personnes. Le spectacle a été géré par 44 spécialistes de toutes les disciplines techniques : techniciens, ingénieurs du son, concepteurs lumière, opérateurs de serveurs multimédia, opérateurs laser, techniciens audio, vidéo et lumière, régisseurs, opérateurs d’effets spéciaux et pyrotechniques, et équipe de scène.
Il s’agit de l’un des nombreux festivals auxquels High Lite Touring a participé au cours d’un été 2025 très chargé et extrêmement agréable.
Nous avons eu le plaisir de découvrir la tournée Origami d’Ahmed Sylla en début d’année avec un focus sur la lumière. Place désormais au son avec Thibault Bernard, Joric Berger, Hugues Labouré et Thibault Ginet aux commandes d’une console Yamaha et d’un système L2 L-Acoustics.
Samuel Bovet dans le bureau de prod ensoleillé de l’Arkea Arena.
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SLU : Bonjour Samuel. Tu as beaucoup de casquettes sur cette tournée. Tu nous les rappelles ?
Sam Bovet : Je m’occupe de la partie RG, Prod et la lumière de la tournée d’Ahmed. La créa lumière a été faite par ma boîte Staff Backlight.
SLU : Donc en tant que Régisseur Général tu as choisi le ou les prestataires, les techniciens et le matériel y compris le son.
Sam Bovet : C’est exact, et je l’ai fait aussi en suivant les désidérata de l’artiste qui n’aime pas le son d’une marque en particulier, ou pour être plus précis, n’a pas eu un bon ressenti sur scène avec. On a donc orienté notre choix vers d&b, L-Acoustics et Adamson. Le groupe Novelty est en mesure de fournir n’importe laquelle de ces trois marques.
Le système L2 à jardin, l’équivalent à quelques Hz près à douze K2.
SLU : Et votre choix s’est arrêté sur L-Acoustics
Sam Bovet : Oui parce que je trouve qu’il y a un joli travail de finesse sur des fréquences qui m’intéressent dans le cadre d’un standup et l’artiste a aussi été emballé. On a aussi eu un ressenti très positif avec d&b, spécialement sur la partie musique, mais pour sa voix il a préféré le L-Acoustics et comme les ¾ du temps on joue de la voix, le choix a été simple.
SLU : Le catalogue de L-Acoustics offre au moins cinq solutions pour les Zénith. Comment en êtes-vous arrivé à prendre du L2 ?
Sam Bovet : Grâce à trois points importants pour nous. En premier sa technologie qui fait qu’on pense autrement le calage parce qu’on a plus de latitude de le faire. Ensuite son temps de montage qui est imbattable, et en dernier le gain de place dans les camions. A titre d’info, le son complet pour un Zénith avec les side et les front en plus du système principal et les subs, cela nous prenait un camion entier.
Avec L2 et les mêmes compléments, nous n’occupons plus que la moitié du camion. Comme nous ne voyageons qu’avec deux semies, c’est un gain très appréciable et nécessaire pour tenir dans le budget. N’oublions pas que nous avons aussi des side avec des subs pour Ahmed afin de lui donner un peu de pression à certains moments sur scène. Cela prend aussi de la place !
Le choix esthétique de Samuel en une image.
SLU : L2 est aussi assez compact et discret…
Sam Bovet : Absolument et cela m’est très utile parce que ma scénographie assez théâtrale et mon éclairage se veulent intimistes pour l’artiste comme le public avec une profondeur de 7,5 mètres et une assez grande ouverture.
La mise en son ne peut donc pas être celle d’un concert où des grosses lignes d’enceintes ont toute leur place de part et d’autre du plateau. Dans le show d’Ahmed, dans du One Man ou de la comédie musicale, cela pourrait être perturbant.
SLU : Du coup tu as fait compact et bien caché derrière un mur Led
Sam Bovet : C’est ça, j’ai voulu cacher le son le plus possible comme Indo l’a fait sur leur tournée Central Tour, avec le même type de murs LED semi-transparents d’Alabama.
Du coup on ne voit rien et le public peut se demander d’où vient le son. C’est pareil pour les X8 et Kiva en nez de scène cachées par une petite jardinière. Je trouve cela dit l’esthétique de L2 très réussie.
Le décaissement dans lequel prennent place les X8 et Kiva mais aussi un peu d’éclairage. La couleur foncé des tulles et des appareils, les rendent quasi invisibles sans flash.
SLU : Votre configuration (qu’on va bientôt détailler) vous suffit en pression dans une salle aussi grande que l’Arkea Arena de Bordeaux ?
Sam Bovet : Tout à fait. On n’a rien ajouté. On va jouer ce soir pour 7 500 spectateurs avec simplement une petite perte dans l’aigu en haut du gradin liée à la présence des écrans qu’il faut traverser.
La nature même de la voix d’Ahmed qui est assez haute, nous aide à garder malgré tout une bonne intelligibilité sans tirer sur le système. La salle enfin est très saine.
SLU : Combien de personnes s’occupent du son ?
Sam Bovet : Trois. On a un régisseur en charge du mixage salle et retours, un ingé système et un assistant système. Notre mixeur fait un gros travail avec la voix d’Ahmed. Il a un studio d’enregistrement et a l’habitude de travailler le son des voix. Il a choisi de partir avec une CL5 Yamaha et il en exploite beaucoup de ressources ! Ne m’en demande pas plus sur l’audio, j’ai beau être musicien, mon domaine c’est plus l’éclairage !
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On laisse Sam pour aller faire un tour dans l’immense salle vide ce qui nous permet de faire monter notre cardio en crapahutant dans les gradins et d’écouter par la même occasion la configuration en double L2 plus un L2D par côté, épaulés par un total de 12 KS28.
La paire de Kiva II en charge de combler le vide tout relatif mais mesurable, en plein centre de la scène et sur quelques mètres. Elle est bien entourée par des étincelles et des faisceaux !
Même si en jauge réduite à 7 500, l’Arkea Aréna reste une salle très large où les 110° horizontaux de L2 s’avèrent utiles, sans parler du comportement de L2D qui, dans sa partie basse, ouvre très large ce qui est idéal pour couvrir plus d’oreilles avec moins de pression.
Dès le second rang de chaises, on rentre dans L2 et le petit « trou » devant est comblé par des fills en Kiva et X8 tout en finesse. Les Kiva sont d’ailleurs arrivés pour combler une ouverture qui a l’Arkea a grimpé d’un bon mètre.
La portée au lointain est bonne si on excepte une perte assez sensible sur l’octave 8/16 kHz au niveau des 6 derniers rangs de sièges tout en haut de la salle, sans doute due à la présence d’éléments des écrans, montants ou alimentations, tombant dans l’axe des moteurs. N’oublions pas aussi qu’on parle de moteurs 3” avec des guides ouvrant à 110° et tirant à plus de 60 mètres…
L’équipe SyllaSon au complet ; il ne manque que Hugues Labouré qui alterne avec Joric Berger au système. De gauche à droite on retrouve Thibault Ginet aussi à l’aise sur le système que sur la console, Thibault Bernard, le metalleux mixeur, Joric Berger, l’homme qui murmurait à l’oreille des membranes et tout à droite Sam Bovet, régisseur général & éclairagiste.Une vue des panneaux LED assemblés et dont la vue arrière démontre la transparence et à la fois la taille de certains obstacles à traverser.
SLU : Il paraît assez ouvert au son cet écran LED
Joric Berger (ingé système) : C’est le cas et tant mieux car on cache les enceintes de plus en plus et ce type d’écran est quand même plus « transparent » que les tulles publicitaires employés souvent dans les festivals qui ne marchent pas et rendent la vie au plateau et parfois aussi sur scène très pénibles par les retours d’aigus qu’ils provoquent. Notre rideau de LED en génère aussi mais en plus petite quantité.
SLU : Quel choix avez-vous fait pour la réjection arrière de L2, cardio ou super ?
Joric Berger : Supercardioïde. Nous préférons avoir un petit lobe à 180° mais une scène la plus propre possible car Ahmed est repiqué en DPA omni sur un émetteur Axient Digital. Il a aussi un micro main HF pas loin au cas où sa configuration tour d’oreille devait le lâcher.
SLU : Je vois que tu as 8° de site pour ta diff ?
Joric Berger : J’ai baissé la hauteur des arrays pour ne pas risquer de mettre du son sur scène et j’ai modifié l’angle à 6,3°, avec ça j’arrive très largement en haut des gradins, voire un peu dans le toit.
La magie d’un système moderne, très cohérent et -bien carré- quand les DSP rentrent en action pilotés par les auto-filtres. La couverture, la répartition du SPL, tout est bon.
Comme j’ai deux L2 et un L2D, l’angle de la dernière boîte, disons les deux derniers moteurs de L2D sont à 80°, il faut donc faire attention où tu tapes. C’est un peu la limite d’avoir un système où les angles sont fixes, c’est simple, compact et rapide à mettre en œuvre mais cela n’a pas la flexibilité d’un vrai line array.
SLU : Mais on parle sans enclencher les filtres
Joric Berger : Oui bien sûr, on a après une grande latitude d’optimisation en termes de SPL sur la distance, de lissage du rendu et d’objectif de décroissance. Ici on a bien -6 dB à dmax à savoir la distance la plus grande avec le système.
La compensation atmosphérique marche aussi très bien. C’est moi qui valide, j’en ai la possibilité en écoutant l’avant/après, mais généralement ce qu’elle me propose est très cohérent. Les auto-filters font vraiment partie du kit de L2.
Une réponse en fréquence passé au lisseur.
SLU : J’ai vu des renforts latéraux en Kara, deux petites lignes de 6 têtes. L2 ne suffit pas ?
Joric Berger : On a évoqué pour ce soir l’ouverture au public de gradins un peu excentrés. On a préféré accrocher de quoi bien couvrir ces zones. Comme cela ne paraît plus à l’ordre du jour, j’irai écouter ce que cela donne à salle pleine et on décidera. De toute façon c’est mieux sans, car moins on en met… mieux ça sonne !
Le public bordelais afflue dans l’Arkea Arena. Comme expliqué par Joris, et visible à gauche de l’image, des places assez excentrée étaient prévues et ont été en définitive bâchées. L2 a fait le job dans les grandes largeurs !
SLU : Comment gères-tu les flux audio entre plateau et face et à quel format ?
Joric Berger : On travaille en AVB et en analogique. On récupère l’AES/EBU de la CL5 dans un P1. A la base, je voulais juste une redondance analogique complète mais quand je suis arrivé chez Dushow, j’ai appris qu’une redondance AVB avait été prévue et avec celle analogique, c’est ceinture et bretelles ! Du coup même si le P1, qui crée les flux AVB grille, on aura toujours du son envoyé par la console ! On descend avec un multi analogique et de la fibre vers cour et on remonte aussi le Dante vers la CL5.
Le nid des sondiers avec la CL5 de Thibault avec main droite son QLab et à droite de l’image le poste Système de Joric avec son rack papillon dernier cri.
SLU : A quelle pression vous jouez avec Ahmed ?
Joric Berger : Sur sa voix seule on est à 82/83 dBA et au plus on monte à 94 dBA quand il y a de la musique sous sa voix ou qu’il y a de gros effets ponctuels. De toute manière on est tenu par son capteur omni. S’il avait un micro main ce serait différent mais quoi qu’il en soit, c’est largement assez.
Dans la DM7 Yamaha il y a un émulateur de Portico 5045 et ça marche vraiment bien. C’est une sorte de gate inaudible qui permet de gagner quelques dB avant accrochage et même sans jouer cette carte, ça nettoie subtilement la prise en retirant un peu de bruit.
SLU : Comment gères-tu tes médias ?
Thibault Bernard (mixeur) : Avec QLab. J’ai un rack Sonnet avec deux Mac mini dont un sort en Dante et l’autre en DVS et c’est la lumière qui a la main en MIDI sur l’envoi des médias. On se cale sur le texte et les mimiques d’Ahmed et ça marche très bien.
SLU : Ta console a peu de sources mais beaucoup de départs
Thibault Bernard : Oui, je l’ai configurée pour avoir la main via des custom faders sur toutes les sorties, par exemple les retours. J’ai aussi un départ vers le blockeur, le poursuiteur ou la vidéo. Disons que j’ai trois zones dans la CL5, la voix, les médias et les départs.
SLU : Les traitements pour Ahmed sont faits pas la console et ses ressources DSP ?
Thibault Bernard : Oui, pour ce spectacle je n’ai pas besoin de plus. Les rares gros effets comme la voix de démon, peuvent être crées assez facilement avec ce qu’offre la CL5. Idem pour le traitement de la voix. J’aime rester simple tout en faisant attention au micro omnidirectionnel. Après l’égalisation de base, je me sers d’un égaliseur dynamique pour atténuer les sifflantes et au bout j’ai un compresseur et un limiteur qui interviennent très peu en dehors de certains cris ou de phrases très portées, surtout dans l’aigu.
Le side à jardin, deux KS21 et deux A15 Wide dont la dispersion verticale trahit sans doute le besoin en assise et pas trop en moteur 3” dans l’omni d’Ahmed.
SLU : Avoir la main sur les retours c’est essentiel avec lui ?
Thibault Bernard : Quand il est au milieu de la scène, non, mais dès qu’il se déplace vers les côtés où sont placés les X15 ou plus devant où il y a les deux side en A15, beaucoup plus. Ça lui est arrivé aussi de descendre dans le public en passant dans l’axe du système… Typiquement quand j’arrive dans une salle, j’écoute mon système et le lieu avec quelques titres que je connais bien.
J’ai essayé d’écouter un enregistrement d’Ahmed en guise de Virtual mais c’est trompeur car il manque le micro omni et ce que cela implique en termes d’interactions avec le système et avec les retours où je mets sa voix aussi. Je préfère caler mes niveaux lors de la balance.
SLU : Au fait, pourquoi une CL5 ?
Thibault Bernard : Je la connais bien et je l’adore, mais si j’avais pu, je serais parti avec une DM7 d’autant que j’ai déjà travaillé avec. Ce qui m’a freiné c’est le besoin d’avoir l’esprit tranquille pour une grosse tourné comme Origami. La DM7 est trop récente et je ne veux pas prendre de risques même si Yamaha est une marque fiable.
Le deuxième rideau de retours en retrait.
SLU : Raconte-nous d’où tu viens et comment tu t’es retrouvé à la face d’Ahmed
Thibault Bernard : Tu vas rigoler. Je viens du metal extrême, Mithridatic, un groupe stéphanois. La première fois où j’ai fait leur son, ils sont rentrés sur scène et pour marquer les 4 coups de charley, le chanteur a sorti un pistolet factice et tiré 4 coups à blanc en l’air. Inutile de te dire que depuis le Bataclan, ce n’est plus trop d’actualité. Romain l’un des guitaristes du groupe qui était aussi technicien son, m’a branché avec Samuel.
Un jour ce dernier m’appelle pour me proposer de mixer dans une école de musique. Je demande la fiche technique et je me rends compte que ça va être sportif. J’ai une LS9 et 32 voies pour des « batteries », « basses », « guitares », « claviers »…tout au pluriel. En fin de compte j’ai eu 80 musiciens sur scène.
Je me suis débrouillé pour manager tout ce petit monde avec par exemple 4 chanteurs par SM58 et plus aucun micro d’ambiance, et ils ont été ravis du résultat. Pour la première fois les gens comprenaient le son. Après ce gala, Sam m’a proposé de partir avec un humoriste.
La suite est simple, je suis arrivé vers 2015 après qu’Ahmed ait cartonné au Marrakech du rire et j’ai trouvé une pointure qui remplissait chaque soir en faisant mourir de rire les gens, et un mec adorable. Du coup, depuis dix ans je n’ai pas raté une seule date !
SLU : Et quand tu n’es pas avec Ahmed ?
Thibault Bernard : J’enregistre, reampe car j’ai du super matos, mixe et masterise dans mon studio à la maison du metal, et je suis en train de finaliser la construction de ma pièce pour la prise de la batterie. Et j’ai tourné beaucoup avec Celeste en France et à l’international. Je mixe aussi sur scène souvent les groupes que je travaille en studio.
Thibault Bernard sur sa CL5.
Noir salle
L’artiste a de l’humour, de la vie, de la dynamique dans sa voix et des aigus qui montent jusqu’aux étoiles. Sans en avoir l’air et surtout sans en faire une galette crépitante d’harmoniques, Thibault maitrise son « patron » et lui permet de jouer avec son public et ses personnage en toute sérénité.
Libre et neutre, sa voix sonne avec simplicité et une forme de naturel, aidée par une captation en omni qui gomme toutes les colorations et donne de l’air y compris quand il envoie le bois.
De la puissance intelligente et de l’intelligence puissante, LA7.16 en trois exemplaires, un par bloc-enceinte, avec un DSP et un canal ampli par moteur, un par paire de 10” et encore un par 12”. La granulométrie de L2 est de loin la plus élevée avec, 24 moteurs dans un espace très réduit, chacun piloté indépendamment dans la configuration L2+L2+L2D.
Bravo aussi à Joric Berger et Thibault Ginet d’offrir au mixeur un système cohérent et précis, idéal sur les voix qu’il reproduit très bien. Il a juste manqué un tout petit peu d’énergie sur la dernière octave sans que cela ne soit perceptible par le public, et très certainement dû au jeu du chamboule-tout pour le front d’ondes au milieu d’une infinité de LED.
Si vous voulez découvrir et écouter L2, un système ultra cohérent et carré, la tournée reprend la route dès le 17 octobre au Zénith de Rouen et les dates ne vont pas manquer !
Extrait vidéo du spectacle
Equipe de tournée 2025
Tour Manager : Mamadou Doucanssy
Metteur en Scène & Co-Auteur : Moussa Sylla
Directeur Artistique – Régisseur Général & Production : Samuel Bovet
Assistante de Production : Emilie Mauss
Stage Manager : Maxime Buccino
Régisseur Son : Thibault Bernard
Caleurs Système PA : Joric Berger ou Hugues Labouré
Assistant son et système : Thibault Ginet
Régisseur Lumière : Sébastien Huan
Blockeur : Dimitri Carret
Poursuiteur : Maxime Andrieux
Régisseur Vidéo : Maxence Paour
Cadreuse FOH : Mélissa Nohra
Chef Rig : Pierre-Emmanuel Brouard
Assistant Rig : Lou Brunier
d&b group réorganise sa direction : à compter du 1er janvier 2026, Amnon Harman quittera son poste de directeur général après plus de 11 ans, pour passer le relais à Jaakko Kaivonen, l’actuel directeur des revenus. Cette transmission soigneusement préparée garantit la continuité tout en ouvrant la voie à la prochaine phase de croissance de d&b.
Amnon Harman
Depuis 2014, Amnon Harman a joué un rôle déterminant dans le développement de d&b. Sous sa direction, le chiffre d’affaires et les effectifs ont plus que quadruplé, faisant mieux que le marché. L’entreprise s’est développée à l’international et a renforcé sa position de leader dans le domaine des technologies et solutions audio professionnelles.
« Ce fut un immense plaisir, un honneur et aussi une responsabilité de contribuer à faire de d&b, au cours des 11 dernières années, l’entreprise leader qu’elle est aujourd’hui. En collaboration avec de nombreux talents remarquables au sein et à l’extérieur de d&b, nous avons fait progresser l’entreprise sur les plans stratégique, culturel et financier.
Les bases d’une croissance future ont été posées, et le moment est venu pour moi de transmettre la charge de la prochaine phase de croissance à des mains expertes. Je suis convaincu que grâce à son expérience, sa vision internationale et sa profonde compréhension de nos clients et de notre culture, Jaakko est le DG idéal pour mener d&b vers un avenir prospère », déclare Amnon Harman, actuel DG du groupe d&b.
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Jaakko Kaivonen
Amnon Harman cède ainsi la direction de l’entreprise à Jaakko Kaivonen, tout en restant étroitement lié à d&b en tant qu’actionnaire. Après la transition qui s’achèvera à la fin de l’année, il rejoindra le conseil de surveillance de d&b en janvier et continuera à soutenir l’équipe de direction et les investisseurs à ce titre.
Jaakko Kaivonen a rejoint le groupe d&b début 2025 et, en tant que directeur des revenus, il est responsable des ventes mondiales et des activités clients. Au cours de cette période, il a renforcé la présence de d&b sur le marché international et approfondi la collaboration avec les clients et les partenaires. Auparavant, il a acquis une vaste expérience internationale en matière de gestion au sein de structures commerciales mondiales de premier plan.
Grâce à sa vision globale, à sa capacité avérée à mener une croissance dynamique et à son intérêt marqué pour le développement durable, Jaakko Kaivonen possède toutes les qualités requises pour accompagner d&b dans sa prochaine phase de développement, en collaboration avec l’équipe de direction, et donner un élan décisif à l’avenir de l’entreprise.
« Je tiens à remercier Amnon pour sa confiance et son étroite collaboration depuis que j’ai rejoint d&b », déclare Jaakko Kaivonen. « d&b possède une culture unique, des collaborateurs exceptionnels et un portefeuille de produits solide. Je me réjouis de travailler avec nos clients, l’équipe de direction et tous mes collègues pour façonner la prochaine phase de notre développement, en mettant l’accent sur l’innovation, la proximité avec le marché et la croissance durable. »
Après une phase de tests et trois dates à Nantes, Rennes et Amiens, Santa réalise un de ses premier passage dans les airs à Paris pour sa tournée des Zénith avec le concours de MECAoctet pour le motion 3D, et le prestataire Dushow (groupe Novelty).
Pour caler ce système qui a ses challenges, la production a obtenu l’ajout d’une journée de prémontage et le résultat est plus que surprenant. L’installation qui déplace un piano à queue avec la chanteuse depuis la scène jusqu’aux gradins nécessite une grande organisation et logistique d’autant plus dans le cadre d’une tournée, pour mettre en place les éléments d’une scénographie qui repoussent le champ des possibles pour le bonheur des fans qui peuvent admirer leur artiste passer au-dessus d’eux.
Le projet sous l’angle du motion
On retrouve Julien Bodart, cofondateur de l’entreprise MECAoctet, déjà croisé sur plusieurs projets dont la récente tournée « Justice : Live »
Une énorme croix de 10 mètres devient tour à tour un proscenium (…)
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(…) un plafond support d’une partie du kit lumière (…)
Julien Bodart : Dans les éléments que nous avons fabriqués, il y a une énorme croix de 10 mètres de long, levée par six moteurs, qui sert à la fois de proscenium sur certains moments ou bien qui est plafonnée et sert de support lumière. A la fin du spectacle, la croix se renverse à 90 degrés avec l’artiste qui se positionne et s’élève devant pour chanter.
(…) ou un élément de décor.
SLU : Et au niveau de l’artiste, Santa prend des poses extrêmes au-dessus du public, c’est impressionnant
Julien Bodart : Effectivement, elle nous a poussés dans cette direction. Il y a son entrée sur le show où elle est accrochée par deux winches. Ça lui permet de chanter les pieds en l’air et la tête en bas. A un autre moment, on l’amène devant la croix toujours grâce à deux winches positionnés à la face.
Mais l’attraction principale c’est surtout son vol 3D quand elle joue sur un piano à queue. Elle se déplace au-dessus du public jusqu’aux gradins grâce à quatre poulies accrochées aux quatre coins de la salle avec quatre gros treuils derrière la scène. C’est un moment unique.
SLU : Un piano à queue est un objet imposant dans un espace type Zénith. Comment avez-vous fait ?
Julien Bodart : C’est un piano fabriqué sur mesure en interne pour tout maîtriser. Il est en aluminium et tout compris avec la chanteuse et des machines à effets permettant d’envoyer des sparkulars, des flammes, des confettis, et de la fumée on atteint un poids de 250 kg.
Ce qui est compliqué dans cette installation c’est que les câbles ne sont pas droits et en physique dès qu’on lève, ça créé des tensions énormes. On avait des doutes quant à la faisabilité du projet et je suis toujours resté prudent par rapport à notre marge de manœuvre. Finalement on arrive à aller assez haut et loin dans la salle.
La bonne surprise c’est que les charges se répartissent de manière qu’on puisse les supporter. Ça nous permet d’amener le piano dans le public pendant assez longtemps pour son tube « Popcorn salé ».
SLU : Vous n’avez pas choisi de mettre en place un tracking type rail sur le grid de la salle, ce qui aurait aussi été une possibilité. Pourquoi ?
Julien Bodart : Le système de vol 3D, permet de se déplacer dans l’espace 3D quand sur un tracking on se déplace sur un plan. Après une grosse réflexion nous avons finalement jugé que prendre le piano sur treuils était possible. Paradoxalement on a plus de possibilités et c’est moins encombrant lors du transport ce qui permet d’éviter de rajouter une semi sur la route.
La physique derrière la suspension de charges lourdes dans les airs
Quand on suspend du poids au-dessus du public il faut prendre en compte la sécurité du public, de l’artiste et des techniciens mais avant toute chose vérifier que le projet est possible.
SLU : Comment se répartit la charge et comment avez-vous dimensionné les treuils ?
Julien Bodart : Le poids global du piano avec Santa et les multiples machines à effets s’élève à 250 kg au total, quand on lève l’ensemble à une hauteur élevée, selon l’angle, on a vite 300 kg de charge sur chaque moteur du fait des tensions sur les câbles. En physique pour avoir cet effort vertical, il faut un effort horizontal « d’écartèlement » qui se crée de lui-même. A la différence d’un levage classique, ces forces horizontales pèsent lourd et font monter le poids de la charge totale d’un peu plus d’une Tonne.
Julien Bodart, cofondateur de MECAoctet, une société spécialisée dans le déplacement d’objets lourds au-dessus du public et des artistes.
SLU : Comment gérez-vous les accroches dans les Zénith ?
Julien Bodart : Il n’y a pas tellement d’éléments spécifiques car les treuils sont à l’arrière de la scène. On a deux paires de treuils à cours et jardin qui amènent deux chemins de câbles et qui partent ensuite de chaque côté de la scène. On distribue aussi sur une première poulie qui est en devant de scène et ça continue tout droit jusqu’aux gradins.
On a quasiment 30 mètres entre le point zéro de la scène (son bord ndlr) et les gradins. Par contre en salle il n’y a que des poulies et donc pas de moteur. Par ailleurs on utilise des ponts classiques haubanés à l’aide de sangles pour soutenir les efforts latéraux.
SLU : C’est un système que l’on a déjà pu apercevoir notamment sur la tournée « The Truth About Love Tour » de P!nk en 2013, quel était le challenge cette fois-ci ?
Julien Bodart : Effectivement le système en lui-même est connu. On en avait d’ailleurs installé un au parc Astérix il y a quelques années. Le challenge ici c’est de pouvoir le reproduire à chaque date avec parfois un planning de touring serré et des dates dos-à-dos.
SLU : C’est donc plus une gestion des priorités de montage ?
Julien Bodart : Oui, on en discute beaucoup. L’autre point complexe est lié au fait qu’en France les salles n’ont pas une grande hauteur sous plafond à la différence des salles américaines. Avec notre système, moins il y a de hauteur sous plafond, plus les câbles sont plats et plus ça tire.
Si on a peu de hauteur on est fatalement obligé de limiter la hauteur des charges. Que ce soit pour l’artiste ou le piano. Et si on est trop bas ça peut-être un problème car on va toucher le public.
SLU : En tout cas vous avez de la chance d’être avec une artiste qui aime être baladée dans l’air, elle semble être dans son élément là-haut !
Julien Bodart : Je trouve le résultat final très cool. Des fois on réalise des projets d’automation et ça pourrait être mieux mais avec elle il y a un truc en plus. On sent qu’elle est fan de pouvoir chanter dans ces conditions. D’ailleurs quand FX3 nous avait amenés sur un premier projet avec elle, c’était déjà pour chanter accrochée à une grue à 20 mètres de haut. Et quand on regarde la vidéo, on voit qu’il n’y a pas un seul moment de doute ou de peur dans ses yeux et qu’elle est là où elle veut être (rire).
SLU : Par rapport à la construction du piano, pourrais-tu m’en dire plus ?
Julien Bodart : On a pris en charge sa construction pour tout maîtriser car il y avait un choix compliqué à faire sur l’accroche. Si on représente le piano par un rectangle et qu’on accroche les câbles aux 4 coins, ça ne marche pas parce que si je vais sur un côté de la salle, il est déstabilisé. La seule solution pour y palier c’est de faire un rassemblement de câbles dans le piano et de les accrocher à peu près au centre de gravité.
SLU : Donc vous rassemblez les câbles sur une zone centrale pour porter le piano
Julien Bodart : On a construit le piano dans notre CAO ce qui a permis de déterminer le centre de gravité. Ensuite on a pris en compte le poids de l’artiste et des appareils SFX. Malgré ces calculs, on n’était pas sûr que ça fonctionne lors des tests car il peut toujours y avoir des imprévus.
SLU : Est-ce que d’autres techniques plus stables auraient pu être adoptées ?
Julien Bodart : On aurait aussi pu faire un point d’accroche assez haut avec des élingues qui descendent. Ça a été le cas sur Beyoncé par exemple. En revanche on aurait perdu un mètre quand sur ce projet même 10 centimètres sont importants.
On s’est plutôt tourné vers une accroche qui est quasiment dans le piano et permet de stabiliser en descendant le centre de gravité par rapport à l’accroche.
SLU : Ce n’est pas gênant ces câbles pour le design lumière et la visibilité des spectateurs ?
Julien Bodart : On y a effectivement réfléchi d’autant plus que l’éclairage est très réussi. Mais je trouve qu’on a tendance à oublier ces câbles 8 mm car ils sont relativement discrets, plus que de la chaîne en tout cas. Forcément ça coupe les faisceaux mais bon, c’est la vie (rire).
Cette machinerie ambitieuse n’est pas seulement une prouesse technique : elle devient un élément central de la narration scénique. Entre audace artistique et ingéniosité mécanique, l’équipe de MECAoctet a une nouvelle fois su transformer un défi en véritable moment de grâce.De la croix monumentale de dix mètres, tour à tour proscenium, support lumière et final saisissant, au piano suspendu qui traverse la salle avec l’artiste, chaque élément s’impose comme une pièce maîtresse d’un tableau hors norme.
L’équation complexe entre sécurité, contraintes de tournée et spectacle est brillamment résolue, offrant au public une expérience rare, où la performance de Santa se mêle à la magie de la scénographie dans un rendu final particulièrement abouti. Rendu que le public peut découvrir sur scène lors de sa grande tournée des Zénith qui se conclura par l’Accor Arena le 2 avril 2026.
Plus de 200 000 personnes ont assisté à Glastonbury 2025, un chiffre impressionnant, mais loin des 21 millions de téléspectateurs qui ont suivi la couverture de ce festival emblématique sur la BBC, sans compter les millions d’autres qui l’ont suivi sur les réseaux sociaux. Tim Fawkes était très conscient de ces deux paramètres lorsqu’il a imaginé la scénographie de The Prodigy, figure emblématique de la rave dance programmé en clôture du festival sur la scène The Other Stage.
« Trouver le bon équilibre entre le public présent et celui qui regarde la télévision est toujours un défi, surtout dans un festival comme celui-ci », explique Tim Fawkes, qui a travaillé avec The Prodigy d’abord en tant que technicien en 2012, puis, depuis huit ans, en tant qu’éclairagiste. « En effet, certains des tableaux qui vont créer le plus de réaction dans le public peuvent ne pas passer aussi bien à la télévision et sur des écrans d’ordinateur.
Découvrez la vidéo interview de Tim Fawkes:
Les multiples fonctionnalités du Strike V Chauvet Professional ont aidé Tim à obtenir l’équilibre qu’il souhaitait « Le Strike V était un excellent choix », déclare-t-il. « Grâce à la fonction frost, il offre l’intensité et la dispersion d’un Color Strike M. En même temps, son faisceau étroit permet de concentrer cette intensité de manière contrôlée, ce qui rend très bien à l’écran. »
Les deux couches de diodes LED contrôlables et pixelmappables du Strike V ont également été bien utilisées par Tim Fawkes. « Les diodes ajoutent une autre dimension au spectacle », explique-t-il. « Je peux obtenir ce remplissage d’arrière-plan sans toute l’intensité de la cellule principale. »
Bien sûr, comme le savent tous ceux qui ont déjà assisté au festival de Glastonbury (ou à tout autre festival digne de ce nom), c’est sur site que l’énergie atteint son paroxysme. Le Strike V a été très utile à cet égard du fait de ses nombreuses fonctionnalités et de son éclairement élevé (jusqu’à 536 lux à 5 m) pour enflammer la scène avec des effets rapides et très lumineux.
Suspendus au-dessus de la scène dans des pods, ces strobes hybrides fournis par 4Wall Entertainment, ont enveloppé la scène et le public dans des effets éblouissants et lumineux dans un déluge de tons ambrés et rouges.
Tirant parti des capacités de tilt motorisé du Strike V, Tim a produit des vagues de lumière qui se déplaçaient au rythme de la musique. Les effets visuels créés à l’aide du frost électronique variable ont ajouté une dimension supplémentaire à ces tableaux.
Voir le spectacle de Tim Fawkes pour The Prodigy à la télévision était passionnant, mais ceux qui ont eu la chance d’être sur site ont été emportés par une expérience viscérale qu’ils ne sont pas près d’oublier.
Le titre d’un magazine musical britannique résume parfaitement cet événement : « Les insurgés de la danse clôturent Glastonbury 2025 avec l’un des sets les plus palpitants que le festival n’ait jamais connus ».
Depuis trois décennies, le festival Rio Loco ouvre les festivités estivales de Toulouse, transformant le cœur de ville en une célébration de la world music. Situé sur le site de la Prairie des Filtres, près du Pont Neuf, le festival attire chaque jour 6 000 spectateurs sur sa scène principale, créant une atmosphère électrique le long des rives de la Garonne.
La zone bleue montre le périmètre du festival Rio Loco, tandis que la zone rouge montre les zones résidentielles souffrant de pollution sonore par des fréquences basses.
Cependant, alors que les festivals urbains font l’objet d’une surveillance accrue en matière de pollution sonore, Rio Loco s’est retrouvé pris entre deux feux : offrir une expérience musicale exceptionnelle tout en veillant à gérer les relations avec le proche voisinage.
Le défi était de taille. Les systèmes traditionnels généraient des niveaux de pression dépassant les limites acceptables dans les zones résidentielles situées à moins de 50 mètres du site, et des études montraient que les basses fréquences posaient particulièrement problème pour les habitations voisines.
Après quatre années de plaintes de la part des riverains, les organisateurs du festival ont compris qu’ils devaient trouver une solution qui satisfasse à la fois les exigences réglementaires de la communauté sans compromettre l’intégrité artistique des spectacles. À l’approche du festival 2024, l’équipe de production de Rio Loco et JMSon, prestataire certifié, ont contacté L-Acoustics afin de bénéficier de son expertise pour résoudre ce différend.
Michael Bufi, le Directeur technique audio de JMSon.
« Nous devions contrôler les niveaux sonores, en les dirigeant le son vers la rive de la Garonne et en évitant les zones résidentielles du centre de Toulouse », explique Michael Bufi, directeur technique du son chez JMSon. « Mais il était essentiel de préserver la qualité sonore exceptionnelle attendue par nos artistes et notre public. »
L’équipe de design de L-Acoustics, dirigée par Alexandre Delaby, a commencé par analyser le contexte unique du festival : orientation de la scène, fréquences problématiques et niveaux sonores mesurés les années précédentes. À l’aide de Soundvision, un programme permettant de modéliser et de prédire avec précision le comportement acoustique, elle a développé une stratégie de déploiement asymétrique innovante visant à créer des motifs d’interférence destructive afin de réduire le niveau de pression acoustique dans certaines directions spécifiques.
La solution consistait en un projet pilote du service Environmental System Design (ESD) de L-Acoustics, qui utilise une modélisation acoustique avancée pour créer des configurations sur mesure pour les environnements difficiles. L’équipe a proposé de positionner les enceintes K1 et K1-SB de manière asymétrique côte à côte, afin de créer une zone interférente et précisément localisée, tout en gardant un impact maximal pour la zone destinée au public.
Une vue de la scène et des enceintes K1 et K1-SB positionnées de manière asymétrique.
Pour valider cette approche innovante, L-Acoustics a mené des tests approfondis en extérieur dans sa structure de Marcoussis en mai 2024, confirmant que les atténuations calculées se traduiraient par des performances réelles tout en vérifiant que ce déploiement non conventionnel délivre en tout point une qualité sonore optimale.
La design final comprenait des lignes L/R de 12 enceintes K1 avec trois Kara par côté, complétées par des lignes L/R de six renforts de basses K1-SB par côté. Quinze subwoofers KS28 ont été déployés en arc cardioïde à l’avant de la scène, à l’aide d’un preset spécifique optimisé en vue de permettre l’effet d’annulation. Le lip-fill posé en nez de scène comprenait une Kara de chaque côté, tandis que le front-fill comprenait deux Kara de chaque côté.
Deux shoots assemblés. Une configuration normale en haut et une configuration asymétrique en bas. Et ça se voit !
La mise en œuvre sur site a immédiatement prouvé l’efficacité du concept. Les mesures du niveau sonore pendant les shows ont montré une réduction spectaculaire du SPL hors site : 18 dB entre 60 et 100 Hz et environ 10 dB à 120 Hz dans la zone résidentielle.
« La réduction du côté résidentiel était sans équivoque et immédiatement perceptible dans le spectre jusqu’à 180 Hz », confirme Jean Charles Schmidt, ingénieur d’application Touring chez L-Acoustics. « Nous avons trouvé une véritable solution aux problèmes d’émergence latérale dans les basses fréquences. »
Le succès ne s’est pas limité aux seules mesures techniques. Les organisateurs du festival ont invité des représentants de l’association des résidents à assister aux essais sonores, leur permettant ainsi d’observer directement l’amélioration significative du contrôle du bruit. Parallèlement, le public n’a constaté aucune diminution de la qualité sonore, les ingénieurs du son ayant indiqué qu’ils pouvaient travail sereinement avec un minimum de corrections. Le résultat a démontré qu’une atténuation efficace du bruit et des performances audio de haute qualité peuvent coexister avec succès.
Sound Plan montrant la qualité de la réjection latérale vers la Garonne du spectre grave, offrant 18 dB d’atténuation entre 60 et 100 Hz et environ 10 dB au-delà dans la zone résidentielle.
Forts de ce succès avéré, les organisateurs du festival Rio Loco ont adopté la même configuration pour leur édition 2025, qui s’est achevée le 15 juin, confirmant ainsi la viabilité à long terme de l’approche ESD. Après deux années consécutives de mise en œuvre réussie, le déploiement de Rio Loco constitue une étude de cas complète pour les festivals confrontés à des défis similaires en matière d’émergences en milieu urbain. Les résultats obtenus lors des deux éditions démontrent que le service est non seulement efficace, mais aussi viable sur le plan opérationnel.
« Nous avons créé quelque chose qui profite à tout le monde : les festivaliers continuent de bénéficier d’une expérience sonore incroyable, tandis que les voisins peuvent enfin profiter de soirées paisibles », explique Yann Gael Gicquel, Head of Technical Product Management, Software chez L-Acoustics. « Il ne s’agit pas seulement d’une prouesse technique, mais aussi de la preuve que l’innovation peut rapprocher les communautés plutôt que les diviser. Lorsque des voisins qui n’ont aucune expertise technique vous disent qu’ils ont entendu une différence significative, vous savez que vous avez réussi. »
Alors que les festivals urbains du monde entier sont confrontés à des réglementations de plus en plus strictes en matière de bruit et à des relations communautaires délicates, l’étude de cas Rio Loco fournit une feuille de route pour la production durable d’événements. La période de validation de deux ans a établi le service L-Acoustics Environmental System Design comme une méthodologie éprouvée pour les événements nécessitant une couverture acoustique précise sans compromis artistique.