Sennheiser et Show Code, le leader de la création d’applications sur mesure pour le live, développent SoundBase un puissant soft d’organisation, planification et communication d’un projet audio sans fil en ligne.
Lors de notre visite sur le stand Sennheiser à l’ISE 2025, où le nouveau système Spectera tenait le rôle de vedette (voir notre article Sennheiser Spectera, le nouveau paradigme de l’audio pro sans fil), notre attention s’est portée sur un nouvel outil permettant la gestion de systèmes audio sans fil, le logiciel SoundBase développé par Show Code, une entreprise américaine leader dans la création d’applications sur mesure pour l’industrie du live.
SoundBase reste ouvert à toutes les marques.
SoundBase est un logiciel puissant conçu pour organiser, planifier et communiquer des projets audio dans un espace partagé. Il apporte aux professionnels de l’événementiel des solutions sur mesure répondant à leurs problématiques actuelles d’exploitation de systèmes audio sans fil et d’intercoms, comme la gestion de plans de fréquence de plus en plus complexes.
Avec des caractéristiques uniques telles que la prise en charge de multiples liaisons sans fil de marques différentes, une collaboration partagée et simplifiée ; un accès hors ligne et des rapports en temps réel, SoundBase permet aux équipes en tournée de disposer de tout ce dont elles ont besoin pour rester synchronisées et créer des spectacles réussis.
Des petites prestations aux productions à grande échelle, l’application est conçue pour répondre à des besoins variés. À long terme, Sennheiser vise à aligner plus étroitement Show Code sur ses solutions actuelles et futures afin de tirer parti de toutes les synergies potentielles.
Andreas et Daniel Sennheiser.
En septembre 2024, le groupe Sennheiser a investi dans Show Code dans le but de stimuler l’innovation et poursuivre le développement de SoundBase. Sennheiser et Show Code comprennent tous deux les complexités des événements en direct.
Cette nouvelle collaboration permet de fournir de nouveaux outils pour créer des expériences sonores remarquables tout en simplifiant leur gestion des événements. Le groupe Sennheiser renforce ainsi sa position de fournisseur de solutions audio professionnelles.
« Nous voulons croître durablement en tant qu’entreprise : Outre les investissements dans nos activités existantes, cela inclut également des investissements dans des domaines prometteurs en dehors de notre entreprise, à condition qu’ils correspondent à notre entreprise et à notre vision », explique le co-PDG Daniel Sennheiser.
Show Code, une équipe d’experts en développement de logiciels basée aux États-Unis, crée des solutions robustes et sur mesure visant à répondre aux besoins uniques des professionnels de l’événementiel. Fondée par Matthew Dale et Donald Kuser, vétérans de l’industrie, Show Code s’appuie sur des décennies d’expérience et un vaste réseau dans l’industrie du live. Tout en continuant à faire progresser sa plate-forme logicielle, Show Code conservera son indépendance.
Grâce à son approche agnostique, le logiciel SoundBase prend en charge tous les principaux modèles ou systèmes de liaisons audio sans fil, quel qu’en soit le fournisseur. « Nous pensons que SoundBase a le potentiel d’émerger comme la plateforme logicielle la plus importante dans l’industrie du live », déclare Andreas Sennheiser, Co-CEO. « Par conséquent, nous sommes très heureux de soutenir les fondateurs de Show Code pour qu’ils consacrent toute leur énergie à cette tâche ».
L’utilisation de SoundBase nécessite la création d’un compte qui ouvre l’accès au logiciel en ligne pour créer des projets partagés et liés à chaque show ou événementiel. L’accès est possible depuis n’importe quel appareil mobile, tablette, ordinateur ou appareil doté d’un navigateur web.
La page de monitoring pour analyser, mesurer et évaluer les signaux audio.
La principale utilisation du logiciel concerne le calcul des plans de fréquence et la gestion de systèmes d’intercom. Tous les projets peuvent être partagés avec des collaborateurs. Toutes les modifications apportées par le propriétaire du compte et ses collaborateurs sont automatiquement mises à jour et synchronisées, de sorte que tout le monde bénéficie de la version la plus récente. Des notifications pour modifications sont envoyées et il est aussi possible de chatter entre collègues sur un même projet.
Sans accès à Internet, l’application de bureau native de SoundBase compatible mac ou PC permet de créer, visualiser et modifier les projets. Tous les changements effectués hors ligne seront automatiquement synchronisés dès qu’une connexion Internet sera à nouveau établie. Des rapports en temps réel permettent de facilement partager les données d’un projet.
Chaque rapport possède un lien statique unique qui sera automatiquement mis à jour au fur et à mesure des modifications apportées par les collaborateurs. Les données sont sécurisées et peuvent être exportées ou supprimées facilement pour des sauvegardes sur un serveur séparé. Show Code garantit un niveau de disponibilité de ses données de 99,9 %.
Rechercher, gérer et télécharger des scans.
La version payante SoundBase Pro apporte des fonctionnalités supplémentaires. En cas de problèmes intermittents de connectivité internet, SoundBase Pro permet de travailler hors ligne en utilisant l’application native installée localement et d’effectuer les tâches pré-événementielles les plus fastidieuses avant d’arriver sur le lieu de l’événement.
Une gestion avancée des projets (sortie début 2025) permet la création de dossiers et de sous-dossiers personnalisés, tout en enregistrant facilement différents types de fichiers pour améliorer l’organisation des spectacles. SoundBase Pro offre également un support étendu à d’autres fabricants, tels que Shure et Wisycom, ce qui lui permet de les contrôler sur un réseau dédié pour le paramétrage et la surveillance.
Des fonctions avancées d’analyse spectrale (analyseur tinySA ou tinySA Ultra requis) permettent une identification et un dépannage rapides et précis des problèmes. Les données sont analysées et sauvegardées comme référence ultérieure.
Il est toujours fascinant de voir arriver un “mouton à cinq pattes”. Dans Zeo, qui décroche un prix de l’innovation SLU, on reconnaît l’imagination fertile de Richard Belliveau un des fondateurs de High End aujourd’hui dans le bastion ETC. Il nous a souvent surpris par des réalisations incroyables. Voici justement l’une de ces « bizarreries » aux caractéristiques improbables et insaisissables ! Test !
L’engin est de prime abord assez étrange. Il s’agit d’une machine sur lyre asservie. Elle a une tête grande ouverte au sein de laquelle loge un ensemble de 4 grandes paraboles formant chacune un huitième de sphère. En son centre, un “pistil” pourvu de sources led promet de diffuser de la lumière sur l’ensemble des miroirs. L’engin est assez compact bien que d’impression imposante, et très léger. Il ne pèse pas plus de 20 kg.
Vue de face. Les paraboles donnent une allure toute particulière et impressionnante au Zeo.
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La colonne de leds (le « pistil ») avec son cache évitant quelques fuites de lumières non désirées vers l’avant.
L’effet est assez difficile à décrire car il ne s’agit ni d’un Beam, ni d’un Wash, ni d’un Spot… C’est un appareil qui « diffuse de la lumière » dans un genre de faisceau à la fois concentré et à la fois diffus, très irrégulier… Un zoom (13° à 55°) permet d’obtenir différents aspects du faisceau et de « l’ouvrir » (on pourrait dire « éclater ») jusqu’à obtenir un cône de lumière.
La puissance est assez importante puisque chaque parabole reçoit la lumière d’un module RGBW de 300 W donc (1 200 W de leds en tout) pour générer cette lumière bien capable de bastonner !
Le faisceau avec le « zoom » offrant différents aspects de lumière.
Le contour de chaque parabole est souligné par une ligne dépolie de quelques millimètres qui suffit à créer une zone lumineuse donnant l’impression qu’ils s’illuminent. C’est un aspect de l‘appareil qui est tout à fait joli et qui sera apprécié lors de son placement dans un champ de caméra.
L’habillage lumineux en tant qu’objet éclairé est aussi une application envisageable avec ce projecteur. En dosant subtilement la lumière, l’aspect rapproché est extrêmement esthétique. Il pourra sans nul doute être un élément essentiel d’une signature visuelle affirmée au sein d’une scénographie.
Effets multicolores uniques sur le Zeo.
La lumière de Zeo
Pas de mesures photométriques du Zeo, on est dans le cas d’une pure machine à effets mais la puissance est au rendez-vous. On parle ici de 1 200 W de leds.
Le côté indescriptible et si particulier de la lumière produite par Zeo constitue son réel intérêt. On a affaire à un engin qui va produire des visuels tout à fait uniques et originaux pour créer des tableaux de lumière. Dans le brouillard, ce faisceau si étrange prend vie et consistance.
Effets en utilisant les différents secteurs des 4 sources de lumière.
Le jeu du zoom permet tantôt d’accentuer un énorme halo de lumière autour des faisceaux principaux, tantôt de refermer l’ensemble sur un groupe de 4 faisceaux striés qui se rejoignent. Les effets peuvent être redoutables, particulièrement dans un contexte musical assez brutal, lors duquel une ribambelle de Zeo pourraient déchaîner leurs faisceaux, tantôt en contre-jours terribles, tantôt en effets strobes foudroyants.
l’aspect de la parabole avec différentes ouvertures de zoom.différents effets à obtenir avec le Zeo.
La couleur, c’est comment ?
Les couleurs sont très sympas, et bien que toutes les teintes soient possibles, le principe même du Zeo, qui est pour dire les choses comme elles sont “sans optique” ne permet pas d’obtenir lors d’un mélange de couleurs un faisceau parfaitement uniforme.
Couleurs sur le faisceau du Zeo en mode « serré ».Couleurs sur le faisceau du Zeo en mode « ouvert »
Mais justement, cette caractéristique fait partie du concept du projecteur, et elle sera exploitée à fond lors de mélanges de couleurs. Car chacune des 4 paraboles correspondant a une des 4 matrices de leds RGBW, elles sont évidemment pilotables indépendamment. Et là, on ouvre encore le champ des possibles avec cet appareil. ETC a cependant prévu un frost qui se visse devant la lentille de sortie pour améliorer le mélange des couleurs.
Effets bicolores.
Pilotage du ZEO
Zeo dispose de 3 modes de contrôle en DMX :
Le mode « wash » (15 canaux) donne accès à l’usage le plus basique de l’engin et à la gestion globale des couleurs.
Le mode « Reduced » (24 canaux) ajoute 9 canaux permettant d’accéder à différentes fonctions de macros préprogrammées (choix d’une couleur de background pour certains effets, vitesse de l’animation, fading pour choix de la douceur d’attaque de chaque pas d’effets, etc.)
Le mode « standard » (51 canaux) donne accès au contrôle indépendant des 4 secteurs en RGBW + CTO + dimmer individuel 16 bits.
Le Zeo se pilote aussi en Artnet / sACN via la connexion réseau.
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Présentation vidéo
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Fabrication, allez, on démonte pour voir ça !
La machine démontée. On voit la courroie du déplacement TILT, et le squelette de l’engin.
La construction de l’appareil est assez classique du côté base / lyre. La base comporte l’électronique d’alim, le menu sur écran couleur accompagné des 6 boutons de paramétrage habituels chez High-End Systems, un panneau de connecteurs avec une entrée d’alim True1 (pas de recopie compte tenu des 1 650 watts que consomme la machine lorsqu’elle est à full), une entrée-sortie DMX en XLR 5 points, deux connecteurs RJ45 pour le réseau, et un port USB pour les mises à jour du software.
Le panneau des connecteurs.L’afficheur du menu et ses boutons de commande.
Sous l’appareil, ô joie, on trouve différentes possibilités d’accroche. Vous pouvez utiliser les deux types d’omégas proposés par High-End : les longs, et les courts (optionnels).
Avoir les deux modèles dans le flight-case est à mon sens une excellente chose pour parer à tous les problèmes liés aux entretoises de ponts. Deux gros ports d’attache pour élingues de sécu sont aussi présents sous la machine.
le dessous de l’appareil avec ses points d’accroche pour omégas et élingues.Les omégas ETC modèle long et modèle court.Les poignées sur les bras, une signature High-End Systems très pratique !
Sur les bras de la lyre, on retrouve les classiques poignées repliables types « flight-case » qu’High-End Systems installe sur toutes ces grosses machines. Elles sont ici assez petites mais toujours les bienvenues pour manipuler la machine, et les axes pan et tilt sont verrouillables.
Le démontage de la tête se fait par le retrait de quelques vis torx, laissant découvrir le squelette de celle-ci. On ôte la glace de protection qui se trouve devant les paraboles, et on a enfin tout sous les yeux. La construction est particulièrement soignée.
Le principe de fonctionnement optique repose sur l’installation des 4 sources à leds sur cette colonne à section carrée (le « pistil » décrit au début) et à sa translation depuis le fond de l’appareil jusqu’à son déploiement vers l’avant. L’un des enjeux du fonctionnement d’un tel dispositif est d’arriver à refroidir les 1 200 Watts de leds alors que les composants sont dos à dos sur une si petite surface, et dans un environnement très exigu.
L’arrière avec le gros ventilateur situé sous le radiateur.
La solution adoptée ici est celle d’un radiateur ventilé par le fond, qui occupe une bonne partie de l’arrière de la tête, et dans un système de fluide en circuit fermé refroidi par ce radiateur et actionné par une pompe qui assure une circulation continue et importante dans le réseau de tuyaux.
Les tuyaux souples qui peuvent suivre le déploiement de la colonne lors de ses déplacements au centre de la parabole font l’objet de dispositions toutes particulières dans le circuit de refroidissement, et leur angle de courbure est toujours maintenu pour ne pas être dépendant de contraintes mécaniques qui pourraient mettre à mal la circulation du fluide lors des mouvements de la colonne. La réalisation est brillante et intelligente.
La pompe électrique alimentant le circuit fermé de liquide de refroidissement. qui circule dans la colonne de leds en mouvement.Le réseau de tuyaux dans lequel circule le liquide de refroidissement et ses connexions souples
Le réflecteur se démonte lui aussi et on constate qu’il est constitué de 4 miroirs en plastique recouvert d’un revêtement réfléchissant. Ils sont clipsés sur 4 éléments de plastique noir qui font office de séparateurs physiques entre les 4 zones de réflexions.
: L’ensemble des réflecteurs démontés. On voit l’assemblage des 4 pièces clipsées de l’autre côté par les entretoises noires.L’inspiration probable du concepteur du Zeo : le module de couleur ETC « Source 4WRD color 2 »
Pour faire quoi ?
La totalité du concept de ce projecteur est vraiment sympa. L’inspiration de son créateur a probablement pris sa source dans l’observation du module de leds ETC «Source 4WRD Color II » (une trappe adaptable sur les découpes Source 4 halogène pour faire un retrofit en leds couleurs), en imaginant ce qu’un dispositif de ce genre peut offrir diffusé sur des réflecteurs. L’idée est brillante et donne un résultat bluffant.
Le système de refroidissement du Zeo à beau être ingénieux et de belle réalisation, il n’en est pas moins que la machine est bruyante à pleine puissance en mode standard, ce qui ne posera pas de problème dans un gros set rock, métal, électro, en concert ou en festival si vous multipliez le nombre de ces machines dans votre kit. High End a toutefois prévu un mode Studio qui au prix d’une réduction de flux de 20 % assurera un fonctionnement plus silencieux dans des salles plus restreintes.
Et puis le contrôle linéaire de la ventilation sur un canal DMX permet de doser le bruit en fonction des besoins, le soft adaptant alors la luminosité automatiquement. Car Zeo peut constituer l’élément majeur d’une scénographie, une ressource de base dans un kit bien spécifique. Son faisceau ouvert, notamment dans des couleurs blanches ou proches du blanc peut prendre une allure très agressive et très « brute ».
Les dommages collatéraux dans le public sont à prévoir car ça envoie des “fuites” de partout, mais il faut bien comprendre que ce qui est d’habitude perçu comme une imperfection de faisceau est ici à la base même du concept de l’effet du Zeo. Il faut essayer l’engin, jouer un peu avec et quand on y touche, c’est bien fun.
Conclusion
Le Zeo est bel est bien une machine High End Systems, par la qualité de sa réalisation, et par son originalité intrinsèque. Il s’agit une fois de plus d’un appareil singulier, inclassable, et doté de ressources lumière qui sortent des sentiers battus. Ca n’est pas une « machine à tout faire » mais ce qu’elle fait, aucune autre ne le fera.
Les pods construits par MECAoctet sont capables de prendre des positions extrêmes. Ils sont complétés par les faisceaux de “verre” du Starway Baracca 360 Wet choisis par Vincent Lérisson.
Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, duo emblématique de Justice, ont orchestré un show mondial époustouflant. Au cœur de ce spectacle produit par Corida / Genesis, le prestataire B-Live, MECAoctet pour la fabrication des pods et un design lumière signé Vincent Lérisson qui a captivé les foules.
Les pods fabriqués par MECAoctet et le MiToB conçu par Sébastien Sacco et B-Live reçoivent chacun un prix de l’innovation SLU.
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En décembre dernier, Justice a enflammé l’Accor Arena de Paris avec un spectacle à la scénographie hypnotique, où lumière et vidéo se sont mêlées dans une alchimie parfaitement orchestrée. Dès les premières minutes, le show plonge le spectateur dans une explosion de lumière avec effets stroboscopiques multicolores qui laissent pourtant une sensation de noir et de blanc. Un parti pris qui rappelle l’esthétique des clips du groupe.
« Justice est un dossier particulier » explique Vincent Lérisson, éclairagiste du duo depuis 2007. : « Il n’y a jamais eu d’autre cahier des charges que « on veut que ça rende sourd et que ce soit aveuglant ». Depuis, le brief n’a pas changé, par contre le show s’est affiné et amélioré avec les découvertes de chacun et une confiance qui s’est construite au fil du temps. En vieillissant, on a peut-être envie d’être moins brutal et plus fin. » ajoute-t-il dans un sourire.
Vincent Lérisson (à gauche), éclairagiste du groupe Justice depuis 2007, et Jérémy Dufeux (à droite), assistant lumière, pour un design résolument cool, puissant et aveuglant un public complètement fan de cette expérience nouvelle pulsée au laser !
A partir des musiques que Xavier et Gaspard lui envoient, Vincent démarre son design. « Au début, je vais avoir plein d’idées et proposer de grosses directions différentes sous la forme de plans. A ce moment, je travaille avec quelques personnes proches en fonction des besoins et notamment avec mon frère » (Gilles Lérisson, directeur d’exploitation à la Cigale ndlr).
Il propose alors un projet aux artistes qui sera le point de départ d’un travail collaboratif. Le show évolue alors, souvent loin des idées initiales mais tout en conservant des influences fortes. La dominante de lumière en noir et blanc chère au duo électro depuis leur première tournée est toujours présente même si elle est aujourd’hui ponctuée de touches de couleurs.
« Justice a une identité visuelle très reconnaissable » explique-t-il, « Xavier et Gaspard sont graphistes de formation, ils ont une culture de l’image et ils anticipent les rendus de la caméra, dans un téléphone ou sur Internet. Ils savent ce qu’ils veulent et surtout ce qu’ils ne veulent pas ». Leur vision artistique est donc claire, et Vincent cherche à la concrétiser par la lumière mais aussi à marquer les temps forts et émouvoir le public. Il explique : « La lumière est comme leur chanteuse, elle parle pour leur musique. »
Cette gestion singulière des couleurs, oscillant entre éclats flamboyants et moments plus sobres, structure véritablement la narration visuelle du concert. Le groupe cherche à créer une interaction émotionnelle et la réflexion est minutieuse pour trouver la formule parfaite. Un exercice de style auquel Vincent est fier de pouvoir contribuer grâce à une expression visuelle puissante.
Vincent Lérisson nous en dit plus dans cette interview vidéo :
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Armand Beraud réalisateur des médias : Une Collaboration Clé sur la Tournée Justice Live
Armand Beraud accompagne Justice depuis plusieurs années, travaillant sur leurs clips et pochettes. L’équipe de graphistes de C14 studio a utilisé les logiciels Smode, After Effects et Unreal Engine pour créer les médias.
La simplicité des médias diffusés tranche avec le niveau d’émotion que leur synergie avec la musique est capable de créer sur scène. Une expérience indicible mais très chaleureuse « l’objectif est d’enlacer le public pour lui dire qu’on pense fort à lui » exprime Armand.
SLU : Un des choix majeurs du show était de donner une impression de noir et blanc. Peux-tu nous en parler ?
Armand Beraud : Les artistes voulaient une esthétique monochrome. Le noir et blanc renforce l’impact visuel rock’n’roll qu’ils souhaitent donner quand trop de couleurs peuvent évoquer un effet type disco. L’idée principale était de jouer sur des contrastes radicaux en allumant et en éteignant la lumière, comme un interrupteur, pour marquer les temps forts du spectacle. D’ailleurs, ils font la même chose avec la musique où les breaks servent à redescendre pour mieux réattaquer. Le spectacle doit être comme une sorte de roller-coaster pour créer du relief émotionnellement parlant.
SLU : Un des moments marquants pour moi a été sur le titre One Night/All Night où il y a une forte transition qui fait passer du noir salle à des aplats de couleurs en rampe, particulièrement chaleureux et modernes.
Armand Beraud : C’est une volonté du spectacle que de ne faire que de l’émotion et jamais de la démonstration technique, donc on se concentre ici sur un effet dont l’objectif est d’enlacer le public pour lui dire qu’on pense fort à lui. Personnellement mon approche est plus artistique que technique et mon travail avec Justice a commencé avec des clips minimalistes basés sur des jeux de lumière.
Armand et Vincent envoient de la poudre de Perlimpinpin dans la face Elidy des MiToB pour ambiancer le public et créer à la demande une sorte de diadème au-dessus des Justice.
SLU : Vous jouez donc avec la perception visuelle ?
Armand Beraud : Toujours. Sur « One Night/All Night », on alterne couleur et blanc très rapidement, et en amenant de la couleur, c’était intéressant car on avait encore plus la perception d’une scène en noir et blanc.
De plus cette tournée est très axée techno avec des inspirations Thunderdome et donc à la différence de la tournée précédente où les gens regardaient ébahis, là ils sont très actifs et dansent.
Ce n’est pas la même façon de penser un spectacle. Ici on est axé sur la lumière plus que sur la vidéo qui est quasi invisible mais qui prolonge la lumière. C’est une intention qui fait partie de la collaboration que j’ai eue avec Lewis (Vincent Lérisson).
SLU : Comment avez-vous travaillé avec Vincent ?
Armand Beraud : La musique arrivait au fur et à mesure, et on s’adaptait en temps réel. Lewis sait comment structurer le spectacle et maintenir l’intérêt du public. Nous avons donc créé les motifs visuels qui accompagnent la mélodie, en utilisant des chorégraphies de pixels et des éléments visuels qui s’intègrent dans l’ensemble. L’urgence en résidence a servi le spectacle en le rendant un peu brut. Souvent, je soulignais la boucle pendant que Lewis fabriquait le tableau et donc la partie dynamique du titre.
On peut avoir des discussions sur le placement de la vidéo dans la scénographie et bien sûr on prend en compte le brief de Xavier et Gaspard qui peuvent nous dire par exemple « Ce titre c’est une boule à facette » et donc Lewis va se servir des miroirs et je vais essayer de donner le goût de ce qu’est une boule à facettes en vidéo en créant des bords RGBW autour des lumières blanches par exemple. D’une manière générale les artistes adorent la poudre de Perlimpinpin c’est-à-dire une espèce de scintillement crépitant, une dynamique que Lewis ne peut pas créer seul avec les lumières. C’est par contre une rémanence que je peux apporter en vidéo quand il éteint ses lumières.
Armand Béraud est le directeur artistique de la création des médias de la tournée Justice Live 2024, il a également collaboré avec le duo pour des projets de clips et de pochettes d’album.
Armand Beraud est un artiste et réalisateur français, spécialisé dans le domaine de l’animation. Il a commencé sa carrière dans les années 2000, période où la technologie 3D devient accessible grâce à la puissance des ordinateurs personnels.
Il travaille sur divers projets, notamment des clips musicaux et des publicités puis pour le duo Justice, en 2007, à l’occasion de la réalisation du clip DVNO présent sur leur premier album. Son approche qui met l’accent sur la simplicité et l’émotion plutôt que sur la technique plaît au duo qui le fera intervenir sur plusieurs de leurs créations, y compris leurs deux dernières tournées.
Comme il le décrit lui-même « J’aimais les vidéos d’artistes qui travaillaient sur les primitifs de la vidéo et où les gars peignaient sur des pellicules. Ce sont des aspects que je trouve complètement abstraits et extrêmement émotionnels dans des œuvres qui sont presque des vidéos de laboratoires mais qui donne des rendus hyper beaux ».
Les Pods par MECAoctet
Pour l’ingénierie des Pods, MECAoctet reçoit un prix de l’innovation SLU. Les éléments scéniques ne sont pas cachés, au contraire : les mouvements du matériel et de la scénographie font partie du spectacle, donnant un aspect presque mécanique et robotique, parfaitement en phase avec la musique électronique du duo. Les barres lumineuses et les écrans vidéo sculptent l’espace avec précision, jouant avec des motifs géométriques et un usage malin du stroboscope.
Fabriqués par la société française MECAoctet, les pods sont souvent mis en valeur dans la scéno pour créer des tableaux aux influences industrielles et animer l’espace grâce à des mouvements numérisés très gracieux.
Créer ces objets scéniques tout en gardant une certaine ergonomie est un défi relevé par l’équipe de MECAoctet qui réalise pour cette tournée des ponts intégrés, conçus pour être installés en moins d’une heure et demie sur des scènes de festivals, de Zénith et d’Aréna. Un gain de temps très utile dont bénéficie aussi l’étape de
démontage.
Les Pods se déplient et se replient pour la mise en place et le transport. Il n’y a pas de flight case et le câblage reste au-dessus.
Philippe « L’Ecu » Ducouret faisant partie de l’équipe de fabrication des pods chez MECAoctet explique : « Un pod comprend un pont avec les projecteurs et un support avec les moteurs d’automatisation.
L’équipe monte d’abord les lignes de pont, puis déclipse deux éléments et lève l’ensemble qui se retourne pour passer de la position transport (avec roulettes) à la position show. Une fois à la bonne hauteur selon les salles, il suffit de câbler et tout est prêt.
Une échelle permet d’étendre les ponts pour acheminer les « câbles pick » plus loin pour une installation propre ».
Chaque pod est équipé d’un pont de 4 mètres supportant un pod de 3 mètres afin à la fois de protéger le matériel pendant le transport tout en prévoyant une installation pont mère/pods prête à être déployée pour plus de rapidité.
Ce projet a été réalisé en partenariat avec Vincent Lérisson, Sébastien Sacco de B-Live, Manu Mouton et l’équipe motion. Tous ont contribué à l’optimisation du processus pour concevoir 14 pods de 250 kg chacun.
Deux kits existent : le kit US, testé en premier, a permis d’améliorer le kit européen, notamment en optimisant la position des tubes Led Martin Sceptron et en renforçant la sécurité pour le transport.
Philippe « L’écu » Ducouret : « Nous avons aussi travaillé sur le mur de fond de scène, développé de deux manières différentes. L’accent a été mis sur l’ergonomie, la facilité de montage et la rapidité, permettant à l’équipe de se concentrer davantage sur la qualité du show. Cela rend le travail beaucoup plus fluide et moins stressant. L’équipe peut arriver plus tard, installer plus rapidement, et accéder à des scènes avec des limites de poids, ce qui est un avantage. »
SLU : Et pour la sécurité ?
Philippe « L’écu » Ducouret : « On a amélioré le logiciel développé par Julien Bodart pour que le contrôle de fasse de manière toujours plus sûre. Les installations sont monitorées en permanence grâce à de multiples capteurs de transferts de charge et de mouvements de freins. Au début cela a pu être pénible et limitant car dès qu’il y avait une suspicion de problème, tout s’arrêtait. C’était compliqué pour l’éclairagiste.
Maintenant que l’on maîtrise les dangers possibles, on a la possibilité de tout arrêter mais si ça ne pose pas d’enjeu de sécurité, nous allons plutôt le gérer que bloquer complètement le motion. Ces décisions sont possibles grâce au concours d’Antoine Certain qui nous a rejoints il y a deux ans et a permis d’être moins binaire sur cette partie du logiciel. »
L’équipe rigging, motion (de gauche à droite) Rick Ducouret, Chef d’équipe, Aurélien « Angelo » Rougerie, assistant asservi, Adrien Bertrand, opérateur asservi, Quentin Lejeune, assistant asservi.
Rick Ducouret, déjà croisé sur la tournée Planète Terre de Louise Attaque est chef d’équipe et opérateur pour le Motion. Il nous explique comment sont alimentés les pods :
Rick Ducouret : « Nous avons conçu le système avec trois enrouleurs : un pour le courant, et deux pour les arrivées RJ45 dont un pour la lumière et un pour la vidéo. Les moteurs sont fixés avec des accroches courtes grâce à des braquettes spéciales, au lieu des habituels Steelflex, ce qui permet de gagner en hauteur. »
SLU : Pourquoi est-ce important d’optimiser ?
Rick Ducouret : Dans un kit festival, les scènes peuvent être basses, autour de 7-8 mètres. Chaque centimètre compte pour optimiser l’espace ou pour éviter d’avoir à démonter pendant les changements de scène. Si un mouvement doit passer de 10 mètres à 2 mètres de course, cela crée des incohérences. On va donc ajuster la vitesse pour garder une constance dans le timing des mouvements. Il y a une quinzaine de mouvements différents. On s’adapte en fonction des Zénith, car leur hauteur varie. Parfois, on est à 12 mètres, le lendemain à 10 mètres, et la hauteur peut aussi différer en Arena. Bercy, par exemple, est beaucoup plus haut que le Zénith de Paris.
Une équipe technique ultra-rodée pour une installation en Or
Manu Mouton, Directeur Technique, anticipe tous les problèmes avant l’arrivée des équipes pour une tournée des festivals fluide.
Manu Mouton est un des fidèles de la première heure de l’équipe de tournée du duo Justice et son expérience d’une optimisation aussi bien financière que logistique a bénéficié au projet à tous les niveaux. Un ange gardien auquel l’équipe fait souvent référence pour louer son talent de directeur technique.
Avec l’explosion des coûts de transport en fret aérien liée à la guerre en Ukraine, Manu Mouton et son équipe ont opté pour une solution plus efficace sur la partie américaine de la tournée mais sans compromis sur la qualité. La décision de construire deux kits identiques et d’en envoyer un aux USA par conteneur en bateau est prise. Manu Mouton explique : » C’était le début de la guerre en Ukraine. Les avions de transport étant majoritairement russes, ils avaient interdiction d’atterrir aux États-Unis ce qui a entraîné une explosion des prix, d’où notre décision de construire un deuxième kit et de le faire transiter par bateau ».
Le transport maritime prend environ un mois entre Paris et New York et divise les coûts de transport par dix. De plus, transporter un équipement déjà monté permet à la production d’être plus flexible sur les dates de la tournée et de répondre positivement à plus de demandes. « On a beaucoup travaillé sur l’ergonomie du montage. Les ponts qui composent le design ont été optimisés pour être dépourvu de flight case et peuvent rentrer dans trois semis de matériel. Ils devaient par ailleurs pouvoir être montés dans un temps record d’une heure et demie. »
Pour mettre de l’huile dans les rouages, Manu se rend sur les sites en avance pour préparer l’installation et anticiper les difficultés. En Amérique du Sud, cette préparation se complexifie car elle nécessite une veille constante sur la sécurité des trajets à l’aide de contacts locaux. « Parfois, on a eu des escortes armées. Ce sont des réalités avec lesquelles il faut composer. Quand tu travailles sur un projet de cette ampleur, il faut des gens en qui tu as une totale confiance sinon c’est ingérable. »
Aujourd’hui très impliqué dans la professionnalisation de la construction des décors et du matériel de tournée, il a récemment mis en place une remorque atelier mobile pour ajuster et finaliser les décors sur place, évitant ainsi des bricolages de dernière minute. « On peut maintenant faire des adaptations propres et efficaces sur place, sans être à quatre pattes à découper du bois n’importe comment. »
Justice Live 2024 représente pour lui un projet de maturité, fruit de nombreuses années d’expérience et d’optimisation technique. Il souhaite d’ailleurs désormais se consacrer à la création et au développement technique en amont pour mettre à profit son expérience de la logistique et de l’optimisation technique tout en conservant une qualité de production de haut niveau.
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Elie Druez, chef électro, Lucas Devinaz, technicien lumière, Jérémy Dufeux, assistant lumière et opérateur, et Théo Ritleng, technicien lumière.
SLU : Comment apportez-vous le courant vers les pods ?
Elie Druez : On a une montée de pont classique puis le courant est redistribué à des enrouleurs qui ont une course de 14 mètres maximum pour alimenter chaque pod. Il y a un enrouleur pour l’électricité, un enrouleur pour la vidéo et un enrouleur pour le data. Il fallait qu’on trouve un système compact où le câble soit fin pour qu’il se voie le moins possible.
Jérémy Dufeux : Dans chaque pod il y a un PRT intégré au-dessus. Il vient se poser sur le pod qui lui-même est sur roulette. Étant donné le design qui forme un losange, il fallait qu’on puisse faire une continuité du pont pour fixer les câbles pick (drisses ou moteurs pour rattraper le câble ndlr).
Lucas Devinaz : Comme ça ils ne tombent pas directement sur scène et c’est plus discret. Car le câblage redescend hors cadre.
SLU : En cas de casse d’un câble RJ, est-ce qu’une sécurité est prévue ?
Elie Druez : Au niveau du câblage, du spare est câblé pour le Art-Net car les nodes sont intégrés dans les ponts. Par contre pour la vidéo et le data, il n’y a pas de redondance. On aurait pu en prévoir une pour le data mais il aurait fallu rajouter des enrouleurs et ça ne rentrait plus dans le pont. On a changé un enrouleur qui avait été sectionné lors du montage démontage, mais sinon c’est très stable d’autant plus sur le kit Europe qui a bénéficié des retours du kit US, en plus d’un câblage très récent avec des câbles RJ live qui sont plus gros, plus costauds car mieux protégés par leur blindage. Ceux du kit US sont un mélange entre les catégories 6 et 5E mais ils fonctionnent quand même bien.
Lucas Devinaz : Quand on a besoin de rajouter des longueurs par contre ce choix peut se sentir car on est au maximum des possibilités pour la vidéo.
Elie Druez : En effet, on estime la distance à 110 mètres avec tous les raccords, donc on est loin de la valeur de sécurité qui est plutôt aux alentours de 80 mètres pour la vidéo. Les enrouleurs disposent d’un double enroulement pour éviter que les câbles ne se torsadent. Avec ce système on a une perte de longueur qui fait baisser cette distance de sécurité max.
Le MiToB, un projecteur custom
Le MiToB est un projecteur construit spécialement pour la tournée Justice par Vincent et l’équipe B-Live emmenée par Sébastien Sacco. Il a été récompensé par de multiples prix et SLU lui décerne un prix de l’Innovation.
Vue explosée du projecteur MiToB créé spécifiquement pour la tournée.
Cette idée prend son origine bien plus tôt lors du développement d’un mur sur MediaSpinner avec une face Elidy et une face vidéo d’écrans Screentech de 30 x 17 cm. « Cela me permettait de passer facilement d’un mur vidéo à un mur d’Elidy S et d’obtenir un décor hybride. » explique Vincent.
En 2017, la tournée de Justice leur permet de repenser cette idée pour lui ajouter une face miroir. « Nous avons obtenu un projecteur en forme de Toblerone d’1,20 m avec trois faces. Il y en avait quatre par cadre pour un total de 13 cadres ». Lors du débrief, Vincent très content de cette nouvelle possibilité envisage déjà une évolution avec un mouvement en pan et des projecteurs plus petits pour remplir le volume scénique avec plus d’unités. 2022 sera l’occasion de concrétiser ce projet quand Justice décide de repartir en tournée.
Les MiToB peuvent au choix présenter une face vidéo, Elidy blanc chaud ou miroir au public.
Chez B-Live un stock de VL 2500 inutilisé sert de base à Sébastien Sacco pour la réalisation d’un prototype. Vincent explique : « Les MiToB sont en déport (en perroquet ndlr) ce qui apporte plus de poids de traction sur les moteurs. Il fallait donc de la puissance pour que quand la face Led, la plus lourde, est en bas, on puisse arriver à la retourner ».
Sébastien, fort de son expérience en mécanique, conçoit des pièces sur Vectorworks et donne vie au MiToB. Vincent précise : « Globalement, Justice en a l’exclusivité même s’ils n’en sont pas propriétaires. Par contre, ils seront ensuite disponibles à la location chez B-Live. »
Sébastien Sacco : « Aujourd’hui ce projecteur est très typé justice, mais il peut aussi être modifié si besoin et c’est pour cela que nous avons prévu des arrivées en Neutrik, de l’électricité en 4 points et du RJ45 pour se laisser une marge de manœuvre, ce qui a été une des bases dans notre réflexion chez B-Live. »
Le MiToB est assez spécifique car ses trois faces sont successivement un projecteur Elidy blanc chaud, une face vidéo classique et une face dibond miroir argent. « Je rêverais d’y installer de la LED multicolore avec la même puissance. » confie Vincent. « Il y a des projecteurs qui y ressemblent mais ils ne sont pas aussi polyvalents.
MiToB est peu coûteux du fait du recyclage des éléments qui le composent. Cela nous a permis de rentrer dans le budget prévu et je remercie Corida / Genesis et Manu Mouton pour leur adhésion et leur aide sur ce projet ».
Pour l’anecdote, le nom de « MiToB » a été choisi en référence au nom de son grand frère le « Toblerone ».
SLU : Avez-vous rencontré des difficultés pour fabriquer le MiToB ?
Sébastien Sacco : « La phase de prototype s’est bien passée car on avait tout en stock chez B-Live. Le problème a été de fabriquer une série de 130 dans un délai d’un mois pour respecter le calendrier de la tournée. Il a donc fallu coordonner l’approvisionnement en matières premières, les coupes laser, l’assemblage envoyé en peinture époxy et les temps de transport. Nous avons aussi dû faire refabriquer des cartes de pilotage par un fabricant chinois à hauteur d’une quarantaine d’unités qui devaient être des copies afin de compléter nos stocks. Puis on a monté des équipes pour constituer des chaînes de montage chez B-Live qui s’est équipé d’outils pneumatiques.»
Sébastien Sacco, chargé de projet chez B-Live, accompagne Vincent dans toutes ses idées scénographiques les plus exigeantes.
Sébastien Sacco commence tôt dans une société locale à Annecy tout en poursuivant un bac S et un BTS Informatique et Réseau pour l’Industrie et les Services (IRIS ndlr), complétés par une école d’infographie. Son père, tourneur fraiseur, lui transmet son savoir-faire pour réparer sa moto et préparer ses compétitions de Trial.
Ses expériences professionnelles l’amèneront à travailler avec Nicolas Savigny en serveur vidéo, puis avec Cyril Pratt. En 2012 il rejoint la tournée de Justice et retravaille avec Vincent Lérisson, rencontré sur un projet précédent. Leurs créations ne feront que prendre de l’ampleur, Sébastien étant un de ses fidèles complices de fabrication.
Kit sur scène
160 x Starway Baracca 360 se répartissent sur scène, sur le pont de douche et à cours et jardin pour les deux dates de l’Accor Hôtel Arena.
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SLU : Tu utilises les Starway Baracca 360 en successions de faisceaux colorés très rapides ce qui bizarrement renforce par contraste la dominante en noir et blanc du show.
Vincent Lérisson : C’est né d’une erreur de programmation. J’avais les Baracca de Starway en test et j’ai découvert cet effet de défilement de couleur ultra rapide. Xavier et Gaspard ont adoré, et on l’a intégré sur “One Night/All Night”. Le défilé de couleurs est tellement rapide qu’à l’œil nu, on perçoit du blanc ou du gris, mais c’est en clignant des yeux que les couleurs apparaissent. En vidéo, le rendu est moins bon, seule la vision humaine capte pleinement cet effet et c’est aussi ce qui nous a séduits.
Le Starway Baracca 360 Wet envoie du bâton laser à tout va pour dynamiser la foule, La Patte Vincent Lérisson.
SLU : Que penses-tu de ces nouvelles sources laser ?
Vincent Lérisson : Je suis hyper content du Baracca ! Je cherchais un projecteur compact, avec un bâton extrêmement pêchu et efficace sans les défauts des projecteurs dits « à effets » c’est-à-dire pas d’ouverture de faisceau et un point chaud très marqué donc pas joli et au final, pas réellement adapté pour éclairer des gens. Par ailleurs, je voulais me passer des lampes qui nécessitent plus d’entretien.
Le Baracca 360 répond parfaitement à ces critères avec son faisceau laser ultra-puissant et son faible encombrement. Son poids, 22 kg, dû à la certification IP65, le ralentit un peu, mais avec des moteurs plus puissants, il serait parfait. Il a aussi une rotation infinie et d’autres fonctions que je n’exploite pas, mais son potentiel est énorme, tout en restant sûr à l’utilisation.
Sur ce tableau, les Baracca jouent avec la face miroir des MiToB dans une sorte de mise en abîme : quid du faisceau ou de la réflexion.
Le Starway Baracca 360 WET est un projecteur Beam équipé d’une source laser de 260 W, offrant un angle d’ouverture de 1,7° grâce à une lentille de 145 mm de diamètre. Il est capable d’un éclairement de 190 000 lux à 20 mètres, produisant un faisceau extrêmement dense dans l’espace.
Intégrant un système de couleurs CMY, une roue de 17 couleurs, une roue de 19 gobos fixes, 2 prismes cumulables, et un frost, le Baracca 360 WET bénéficie d’une rotation pan/tilt infinie, soutenue par la technologie CK EFFECT.
Cette technologie brevetée par la marque simplifie la programmation des mouvements pan et tilt des projecteurs, qu’ils soient en rotation continue ou en mouvements conventionnels. Avec seulement deux paramètres pour le Pan et deux pour le Tilt, il est possible de définir la zone d’éclairement du projecteur, indépendamment de la vitesse des déplacements.
Avec finesse les Baracca créent comme une abbaye de faisceau de glace dans l’enceinte de l’Accor Hôtel Arena pour une belle communion dans le public de Justice.
SLU : Tu es parmi les premiers à utiliser la technologie laser, dont le faisceau est bien plus défini que celui d’une source Led. Peux-tu nous en parler ?
Vincent Lérisson : Le laser donne l’impression d’un faisceau « en verre » qu’on pourrait attraper et casser, c’est une lumière visuellement très différente de celle émise par les Beams à lampe ou à leds. Je ne dirais pas que c’est mieux ou moins bien mais en Beam, je préfère le laser pour sa netteté et sa puissance sur la distance. Par contre, en éclairage, il n’est pas forcément supérieur au trad, qui a toujours eu ma préférence d’ailleurs. On en voit moins car la consommation d’électricité est devenue un vrai sujet. Il faudrait beaucoup plus de projecteurs pour un même design en trad, ce qui n’est pas possible. Le trad était superbe mais il faut changer de modèle.
Sur chaque pod on trouve 4 x MiToB, 2 x Rogue Outcast X2 Wash Chauvet Professional et 3 x Sceptron Martin.
Les Martin Sceptron, en plus de souligner la forme des pods dans un motion qui évoque un logo des années des 90’s, créent une ambiance “indus” chère au duo Justice et à leur éclairagiste Vincent qui apprécie par ailleurs leur faible poids et leur forte puissance.
Vincent Lérisson : J’ai ajouté les Martin Sceptron pour la sensation du plafond néon qu’on aime bien et ce dès le deuxième titre. On évoque un univers industriel souhaité par Xavier et Gaspard. Avec tous les écrans vidéo, on assume un câblage apparent mais discret.
Le Sceptron est léger, peut accueillir de la vidéo et on l’utilise ponctuellement pour rehausser les tableaux. On connaît bien ce projecteur : ses tailles de tubes, son poids très pratique, sa fiabilité et la possibilité de les piloter via média serveurs ou par le P3 de Martin en DMX.
Le Sceptron a été contrôlé uniquement par Média Serveurs pour éviter de surcharger le réseau du show. Jérémy Dufeux, l’assistant de Vincent Lérisson, explique : « Les Sceptron, pour une raison liée au réseau qui est conséquent sur ce show, ont été contrôlés par Smode et non pas par la grandMA pour ne pas alourdir le synopsis réseau ».
Le Martin VDO Sceptron 10 est un tube LED conçu pour s’intégrer dans des configurations variées, notamment les décors scéniques et architecturaux. Disponible en deux longueurs (1 000 mm et 320 mm) et d’une largeur de 27 mm, il offre un pas de pixel de 10 mm, permettant un affichage fluide et précis des contenus visuels.
Ses leds RGB assurent un mélange de couleurs variés. Grâce à sa compatibilité avec les protocoles P3 et DMX, il peut être intégré dans différentes configurations de contrôle. Son indice de protection IP65 garantit une utilisation en extérieur, et sa conception modulaire permet de lui associer différents diffuseurs pour divers effets visuels.
SLU : Et les Rogue Outcast 2X Wash de Chauvet Professional ?
Vincent Lérisson : Je les adore. J’avais besoin d’un wash léger pour rentrer dans la limite des 250 kg en accroche sur les pods et qui soit puissant, le mot d’ordre de la tournée Justice. Il y a 30 machines au-dessus des artistes et je voulais qu’elles fassent aussi un beau bâton de lumière. Le prestataire nous les a proposés et après les avoir testés j’ai constaté qu’ils dépassaient mes attentes. Je trouve que c’est un très bon projecteur.
Il est IP65, ce n’était pas nécessaire pour nous mais ça reste un plus car nous sommes beaucoup en festival et soumis à de la poussière. J’en suis tellement content que j’en ai mis sur la tournée de l’Impératrice où les artistes m’ont même demandé de les baisser un peu.
Les Chauvet Professional Rogue Outcast 2X Wash ont particulièrement plu à Vincent qui en a placé sur deux de ses tournées. Il les a ici installés sur les pods sans dépasser la charge totale max tout en ayant accès à une forte puissance.
Le Chauvet Professional Rogue Outcast 2X Wash est un projecteur asservi multisource IP65. Il est équipé de 19 LED RGBW de 25 W chacune, offrant une large palette de couleurs et une intensité lumineuse significative. Le zoom motorisé permet une ouverture de faisceau variable de 8° à 66°. Sa température de couleur est ajustable entre 2 800 K et 10 000 K. Il est contrôlable selon 5 zones de LED pour des effets de pixel mapping créatifs. La gradation 16 bits assure des transitions lumineuses douces. Sa construction robuste en alliage d’aluminium et de magnésium assure durabilité et légèreté dans des dimensions compactes (303 x 218 x 361 mm) et un poids de 10,6 kg.
Mur de fond de scène
La vision de la technique est parfois complètement assumée et devient même un tableau quand le matériel est éclairé par les écrans du mur de fond de scène pour dévoiler le décor. Vincent précise : « Ça donne une sensation de rétroprojection, comme un positif négatif.
Le mur de fond de scène imaginé par Vincent et fabriqué par MECAoctet devait pouvoir être reconnaissable pour laisser une signature de la tournée sur les réseaux sociaux.Pour le constituer Vincent a choisi les Prolights EclPanel TWCXL recouverts d’un film de leds transparent habituellement utilisé sur les devantures de luxe.
Vincent Lérisson : L’idée du mur vient d’une précédente tournée où une installation similaire m’avait ouvert de nouvelles possibilités. Pour Justice, je voulais un élément emblématique qui rattache visuellement n’importe quelle photo au groupe. Xavier et Gaspard adorent les miroirs, alors j’ai proposé un mur composé d’énormes projecteurs dont les volets seraient en miroir, pour un rendu cinématographique.
Le mur de projecteurs fait face au public avec des volets miroirs. Une vision poétique de la technique toujours très présente dans l’imaginaire de son designer.
J’avais déjà utilisé les Prolights EclPanel, dont j’avais apprécié la finition et la possibilité de les contrôler en matriçage. Quand la marque m’a présenté leur modèle TWCXL, j’ai trouvé qu’il apporterait un look très moderne au show et B-Live, via sa branche cinéma Transpalux, m’a suivi sur ce projet.
Le Prolights EclPanel TWCXL est un projecteur soft light haute puissance (1 500 W) à leds RGB+blanc chaud, conçu pour les productions cinématographiques et télévisuelles. Il produit un flux lumineux de 130 725 lumens et une température de couleur ajustable de 1800 K à 20 000 K, avec un excellent rendu des couleurs (IRC > 93, TLCI > 93).
Son système optique large de 109° assure un éclairage homogène, avec des effets dynamiques préprogrammés et un contrôle en 16 bits. Il se contrôle en DMX, RDM, Art Net, sACN et CRMX (sans fil), avec un pilotage précis sur 48 sections. Physiquement, il est robuste (48,7 kg, aluminium moulé), dispose d’un refroidissement actif silencieux, et est optimisé pour une utilisation en studio avec une interface intuitive. Idéal pour les shows live et le cinéma.
Entre ces panels, des barres Led Robe Tetra2 montées sur Robe MediaSpinner ont été prévues par Vincent. Il ne tarit pas d’éloge sur cette machine : « J’aime beaucoup ces barres car elles sont puissantes et contrôlables Led à Led. Nous avons décidé de les merger dans le serveur pour créer des effets impossibles à faire uniquement à la console.
Il me manquait une rotation en pan et même si j’étais au courant de la sortie du Tetra X plus petit en taille, je voulais éviter un gros investissement supplémentaire. Avec Seb nous avons pensé au Robe MediaSpinner et cette association de même marque nous a paru faisable. Le test de notre proto a validé cette idée car en le bougeant dans tous les sens, on s’est rendu compte que ça marchait super. »
Les Robe MediaSpinner étant présents en quantité dans les stocks de B-Live grâce à la précédente tournée de Justice, cette idée leur a permis de capitaliser une fois de plus sur ces investissements.
Tetra2 dématérialisent la célèbre croix de Justice pour une géométrie martiale très appréciée par le groupe.
Il ajoute « On en est hyper contents. C’est vrai que c’est un petit peu plus fragile car je les fais jouer en déport et donc travailler dans un axe qui n’est pas natif mais ça fonctionne et on n’a pas énormément de soucis. »
SLU : Ce sont elles qui produisent la croix emblématique de Justice ?
Vincent Lérisson : Effectivement, les Robe Tetra2 sont en forme de croix dans le setup de base mais elles évoluent tout au long du show même si Xav et Gaspard ne sont pas très friands des formes un peu « psychées ».
D’une manière générale ils aiment le côté droit et martial donc sur ce design, elles ne bougent pas beaucoup mais quand c’est le cas, le motif de lumière fait qu’on n’a plus la perception de l’objet pour éviter une sensation désorganisée. »
Les barres Robe Tetra2 sont ici monté sur Robe MediaSpinner pour plus de flexibilité dans le mur de fond de scène. Ici elles rehaussent un superbe ciel étoilé.
Le Robe Tetra2 est une barre linéaire équipée de 18 LED RGBW de 40 W chacune. Elle génère des faisceaux ultra-serrés de 4° qui peuvent s’élargir jusqu’à 45° grâce à son zoom motorisé. Cette fonctionnalité permet de passer sans transition d’une lame de faisceaux à un éclairage wash global. Le Tetra2 intègre également deux sources d’effets exclusifs brevetés par Robe, le Multi-Coloured Flower Effects (MCFE), qui crée des animations volumétriques multicolores spectaculaires.
Mathieu « Krouton » Faver (à gauche) et Rémi Kuperas (à droite). Rémi explique « Mon job est de faire monter le Wall (mur de fond de scène) tous les matins et de le démonter tous les soirs. En plus j’assiste Krouton dans la logistique des camions ».
En termes de connectivité, le Tetra2 est doté d’un switch Ethernet intégré et prend en charge divers protocoles tels que sACN, Art-Net et Kling-Net, facilitant ainsi son intégration dans des installations réseau complexes et son contrôle par Média Serveur ou console DMX.
Le Robe MediaSpinner 50 AT est un dispositif conçu pour entrainer en rotation d’écrans plasma, d’écrans LCD, de projecteurs ou de haut-parleurs jusqu’à une charge maximale de 50 kg. Il alimente et assure le transfert des données.
Il est entièrement contrôlable en DMX, offre une rotation bidirectionnelle à vitesse variable, y compris une rotation continue. Un système de fixation utilisant deux pinces Omega assure une installation sécurisée.
Kit en salle
Un kit de 92 GLP JDC1 et tout autant de Robe MegaPointe animent la salle de l’Accor Hôtel Arena dans la profondeur.
À Bercy, des ajouts gérés par PRG ont renforcé le dispositif, notamment avec 92 x GLP JDC1 placés sur quatre énormes ponts traversant la salle pour des effets de profondeur. Vincent explique, « Ils servent à faire l’éclairage public standard, l’entrée public, les blinders lors des appels publics et ils me servent aussi de strobes classiques ». Ces célèbres strobes matriçables avec crayon lumineux central sont aussi présents au sol sur scène dans le kit de la tournée pour assurer un contre puissant.
Vincent Lérisson se rappelle son coup de cœur pour ces machines quand il les découvre en 2017 lors d’un show de Justice pour Google aux États-Unis. Il apprécie leur puissance et leur polyvalence, « C’est cool d’avoir un projecteur sur tilt en strobe car dans la bonne position, tu peux faire des fonds de scène voire des cyclos avec des couleurs qui sont assez jolies.
Mais on peut aussi sortir du strobe en mode blinder public qui fait mal aux yeux et les utiliser en douches. D’une manière générale, son tilt démultiplie les possibilités ». Pour cette date de Bercy, ils étaient accompagnés par tout autant de Robe MegaPointe.
Technique de diffusion vidéo et réseau
Avec un gros melting-pot entre lumière et vidéo envoyé dans le mur de fond de scène, c’est-à-dire dans les EclPanel, les Tetra2, les MiToB, les Sceptron et les Elidy de la mini-scène sur laquelle se tiennent les artistes, le kit de Justice a bénéficié d’une équipe dédiée à sa bonne diffusion. Tous ces appareils ont été patchés dans le média serveur.
Mel et Seb s’occupent de la diffusion des médias vidéo. Mel qui a déjà travaillé sur plusieurs projets au sein de B-Live et qui connaît bien Sébastien a su adapter le travail des graphistes aux différentes scènes de la tournée, qui comprend de nombreuses dates en festival. Chaque type de diffusion étant spécifique, sa formation de graphiste et son expérience technique lui permettent de les intégrer correctement dans le serveur.
L’équipe en charge de la diffusion technique des médias (de gauche à droite) Marie-Lénaïc Bui Armagnac, technicienne Média Serveur, Geoffrey Giot, technicien mécanique et vidéo, et Sébastien Sacco, Ingénieur fabrication et chef réseau / vidéo.
Sébastien Sacco : Le principe était d’avoir un mur composé de plusieurs éléments en vidéo pour obtenir une continuité avec la lumière. Par exemple, quand on envoie un ciel étoilé dans les écrans LED au fond, les Tetra2 projettent aussi des petits éclats en vidéo.
SLU : Quand les Robe Tetra2 matérialisent la croix de Justice, quel média leur envoyez-vous ?
Sébastien Sacco : On envoie du blanc et une figure de croix. On a fait un étalonnage dans le Smode car le blanc des Tetra2 ne rendait pas comme celui d’un écran LED qui fonctionne en RGB alors que le Tetra2 possède un canal dédié pour le blanc qu’on est obligé d’utiliser sinon on obtient un blanc qui tire sur le rose. Pour avoir une image blanche, il fallait que le serveur puisse gérer ce quatrième canal de blanc.
Marie-Lénaic Bui Armagnac : On a fait une sorte de merge avec des courbes colorimétriques pour que ce soit acceptable en injectant une content map RGB dans une content map white par un processus de Smode.
Sébastien Sacco : Comme ils sont en simultané, cela permet d’avoir ce canal en plus. Tu récupères la luminance du RGB qui est mise sur le calque white ce qui signifie qu’on utilise le RGB comme si c’était un white comme pour faire du blanc sur un écran standard. Sauf que ça peut faire du rouge, du vert et du bleu. Ça permet d’obtenir une correspondance à peu près et surtout d’éviter que le blanc soit fait en trichromie et donc tire sur le rose au profit d’un blanc LED.
SLU : Quelles sont les couleurs qui reviennent souvent en vidéo ?
Sébastien Sacco : Justice au départ, c’était très blanc avec un titre qui est historiquement rouge : « Stress ». Il y avait parfois un peu de CTO mais très léger. Je trouve que sur cette tournée beaucoup de couleurs ont été ajoutées même si on a toujours l’impression que c’est noir et blanc. Ce ne sont pas des couleurs flashy mais il y a des teintes chaudes et froides. C’est aussi dû aux projecteurs qui ont été choisis comme le Elidy qui est chaud avec le Baracca 360 qui est une source laser froide. Le studio C14 qui a créé les médias sous la direction d’Armand Beraud et de Vincent Lérisson est parti dans cette direction.
Marie-Lénaic Bui Armagnac : On voit aussi beaucoup de blancs irisés.
SLU : Est-ce que vous avez la main sur tous les projecteurs ?
Sébastien Sacco : La console et le Smode peuvent contrôler les Elidy, les Tetra2 ou les panels du mur de fond de scène. Dans un même tableau, on peut avoir de la lumière ou de la vidéo fusionnées.
Marie-Lénaic Bui Armagnac : Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de mapper les commandes du projecteur, mais juste les couleurs et un dimmer ou un strobe si nécessaire.
SLU : Et qui prend le dessus entre la console et le Smode ?
Sébastien Sacco : C’est un merge en http dont la règle est que c’est la valeur la plus haute sur le rouge, le vert, le bleu ou le dimmer qui prend la main. La manière dont ça a été encodé fait que ça fonctionne sans problème. On reçoit toutes les infos en réseau, et après dans le node, on lui dit que cet univers-là, qui vient de la console par exemple doit être mergé avec cet univers-là qui vient du Smode. Et à la fin le projecteur reçoit le merge des deux.
Une petite scène complètement intégrée en vidéo et Elidy (…)(…) éclaire les artistes en contre-plongée totale pour de superbes silhouettes.
Du point de vue du matériel réseau, les nodes sont du Obsidian EN12 ports standards. Ces appareils sont facilement paramétrables via des pages web. Les Switches quant à eux sont en Netgear de la série AV avec deux références différentes car les cœurs de réseau entre la régie et la scène sont des switches avec 16 cages SFP en 10 Giga. Puis la redistribution se fait sur des switches plus petits.
SLU : Quel protocole avez-vous utilisé ?
Sébastien Sacco : On est en sACN entre la console et le serveur car suite à des essais, ça s’est avéré plus performant pour le Média Serveur que s’ils étaient reliés en Art-Net. Sinon on sort de la console et du Média Serveur en Art-Net par le réseau puis dans un node pour être transmis au kit en DMX. Au total, il y a environ 300 univers entre la console et le Média Serveur dont 100 pour la vidéo uniquement.
SLU : Quels processeurs sont utilisés pour la diffusion du signal dans chaque écran LED?
Sébastien Sacco : Les processeurs transforment le signal vidéo en signal informatique propriétaire pour chaque écran. Sur ce projet, on a de nombreuses marques parmi lesquelles Nova Star pour les petits projecteurs, du Linz pour les flight case sur scène, du Color Light pour la couche vidéo superposée devant les panels du mur de fond de scène, du Megapixel pour l’écran de fond et du KTL pour les bandeaux devant la mini-scène.
Racks de diffusion vidéo
« Les panières sont des racks de tournée conçus pour pouvoir être transportés en avion, en bateau et sur les différents festivals électros. (…)(…) Parfois, cela surprend les équipes techniques qui sont plus habituées à voir les DJs arriver avec une simple clé USB quand Justice débarque avec trois semi-remorques. Il fallait donc que notre approche soit extrêmement compacte. » confie Sébastien Sacco
Les racks réseau du kit France et du kit US sont exactement identiques, sachant que tous les autres nodes sont directement intégrés aux ponts, avec uniquement un RJ pour les connecter au réseau.
Des caméras PTZ Sony FR7 situées en Zénithal et en face sont équipées d’optiques interchangeables et d’un grand capteur cinéma, ce qui leur permet de bien capturer l’image même dans des zones sombres, sans générer trop de bruit. Sébastien explique « Les artistes n’aiment pas particulièrement être filmés et préfèrent un plan large. Nous utilisions donc les IMAG mais le résultat était souvent décevant, car les festivals avaient déjà des plans larges sur les côtés de la scène. Sur cette tournée, étant donné que les artistes bougent peu, nous leur avons proposé une approche différente avec une captation balayée d’un léger flash conçu par Vincent, qui évite de les afficher en continu ce qu’ils ont apprécié. »
L’IMAG est une abréviation de « Image Magnification », utilisée dans l’industrie audiovisuelle. Elle désigne la projection vidéo à grande échelle lors de spectacles ou concerts afin de permettre au public, assis à une grande distance de la scène, de voir en gros plan les artistes sur scène.
SLU : Vous pouvez faire des réglages à la volée depuis votre poste ?
Sébastien Sacco : Oui, nous ajustons le cadrage, l’étalonnage, etc. Pour les concerts à Bercy, c’est un peu différent, car notre captation est récupérée par un car régie en log pour la retransmission en direct. Tout est donc étalonné dans les cars.
La tournée Américaine
Aux États-Unis qui réglementent drastiquement l’utilisation de faisceaux laser sur scène, et pour éviter de nombreuses formalités administratives, le kit US de Justice utilise des Robe MegaPointe pour remplacer les Baracca. Vincent Lérisson explique : « Cette autre source Beam homologuée à lampe s’est largement imposée auprès de nombreux prestataires à travers le monde. Ces projecteurs sont facilement disponibles en Amérique du Nord et du Sud, un critère essentiel en cas de problème technique. Si une panne survient à Bogotá, je dois pouvoir trouver une solution rapidement, car j’ai une obligation de résultat vis-à-vis du producteur et des artistes, qui exigent que le show soit identique partout. J’ai donc misé sur la sécurité. »
Les pods conçus par MECAoctet se permettent même un mikado sur scène pour une émotion au max sur le rythme de Justice.
SLU : Aux USA, vous avez obligation de recourir à des techniciens américains et qui plus est syndiqués. Est-ce que leurs pratiques correspondaient à votre manière de travailler ?
Elie Druez : C’était un peu différent car il y a des équipes vidéo et lumière dédiées. Sur ce kit qui est mixte, ça a pu parfois donner lieu à quelques discussions pour se coordonner et la barrière de la langue n’a pas aidé. Mais globalement ça s’est très bien passé.
Lucas Devinaz : À la première date pour Coachella, on a appris comment ils travaillaient. Par exemple, toutes les deux heures il y a un quart d’heure de pause obligatoire d’un point de vue contractuel. De notre côté on a l’habitude que ça aille vite, on tire les câbles, mais pour eux c’était important que l’on reste dans notre rôle de donneur d’ordre et que ce soient les équipes américaines qui manipulent le matériel.
SLU : Parmi tous les lieux où vous vous êtes produits, est-ce qu’il y a des anecdotes qui vous ont marqués ?
Elie Druez : Coachella était assez sport parce qu’on a passé trois semaines à monter le système pour le corriger et l’améliorer. Quand nous sommes arrivés après une pause dans la tournée, il a fallu remonter ce système dans un temps record et dans des conditions compliquées, c’est-à-dire avec un vent très fort, ce qui n’est pas idéal avec des éléments suspendus. Au final, nous avons réduit la hauteur du kit pour avoir moins de balancements et l’installation s’est terminée avec 12 minutes de retard seulement ce qui est une bonne performance.
SLU : Vous êtes passés dans un lieu mythique, le Hollywood Bowl. Comment avez-vous géré les câbles sur cette scène hors du commun ?
Lucas Devinaz : Pour ne pas gâcher la scénographie, les câbles sont prévus pour passer le long des gouttières qui suivent l’arrondi du bowl. Ça permet de les cacher au maximum.
Elie Druez : C’était un des lieux les plus complexes pour l’installation et Manu nous a bien aidés par son travail de prépa pour que l’on puisse prendre nos marques facilement en arrivant.
Jérémy Dufeux : Ça a été une belle date et sans soucis mais j’ai eu le kit très tard et seulement une heure pour encoder.
SLU : Ça te prend combien de temps normalement ?
Jérémy Dufeux : C’est difficile à évaluer car ça dépend de l’avancement de chaque pôle. Je suis dépendant de l’équipe motion, des asservis et de l’installation du kit au sol. En festival reprendre le kit me prend une demi-heure à une heure. Mais il y a aussi toutes les positions du kit à réencoder.
SLU : Tu pupitres en grandMA3 ?
Jérémy Dufeux : Oui, mais on a démarré le projet quand la nouvelle version du Soft 3 n’était pas encore sortie et était encore un peu fébrile. J’ai préféré partir avec un système que je connaissais, le show est donc en soft 2.
Vincent Lérisson se transforme en boule à facette sous les applaudissements déchaînés du public qui remercie chaleureusement le designer et son équipe lumière au grand complet. Bravo !
La tournée Justice Live 2024 illustre parfaitement l’équilibre entre une vision artistique forte et une maîtrise des outils techniques. Du design lumière entraînant de Vincent Lérisson à la conception des médias d’Armand Beraud, en passant par l’ingénierie scénique et l’optimisation logistique de Manu Mouton et de l’équipe technique, chaque élément du spectacle a été minutieusement pensé pour servir les compositions du duo. Loin d’une simple démonstration technique, ce show repose avant tout sur une expérience immersive, où la lumière devient un langage. Le noir et le blanc, omniprésents, contrastent avec des éclats de couleurs soigneusement distillés, renforçant l’impact émotionnel du concert et plongeant le spectateur dans un véritable vortex visuel et sonore. La conception et la fabrication des Pods par MECAoctet permettent un montage / démontage en un temps record. De son côté, Sébastien Sacco et le prestataire de la tournée, B-Live, ont conçu et fabriqué le MiToB, un projecteur ultra-polyvalent qui constitue une des clés de l’impact visuel du show.
Le Starway Baracca 360, avec son faisceau laser ultra puissant et ultra bâton structure les moments clés du show avec un effet inédit de passage de couleurs rapides. Les Prolights ECLPanel TWCXL envoient leur plus belle ambiance pour brûler la rétine du public qui est automatiquement envoyé dans un autre univers.
Les Chauvet Rogue Outcast 2X Wash, choisis eux aussi pour leur puissance, assurent une immersion lumineuse enveloppante sur scène tout en étant capable d’envoyer du Beam grâce à leur plage de zoom large.
Les Martin Sceptron, renforcent l’univers graphique du duo, tandis que les Robe Tetra2, intégrés au mur de fond de scène et sur MediaSpinner assurent le logo emblématique du groupe tout en étant capables de jouer les caméléons quand il le faut.
Ce projet d’envergure ne serait pas possible sans le travail d’une équipe hautement qualifiée, où la fidélité et l’expérience ont permis d’assurer la livraison du show le plus cool de l’année et c’est sans surprise nous attribuons un prix de l’innovation SLU à MECAoctet pour l’ingénierie des pods. Un prix de l’innovation SLU pour l’économie circulaire du MiToB et bien sûr, un prix de l’innovation SLU pour le design bluffant de Lewis en symbiose avec l’identité des artistes 😉 Justice prouve une fois de plus son génie du live, transformant la musique en une expérience sensorielle inédite. Un gros bravo à toutes les personnes qui nous ont offert ce show total !
Équipe
Production : CORIDA / Genesis
Fabrication et asservissement : MECAoctet
Prestataire : B-Live
Dir-prod tournée : Manu Mouton
Tourman : Pierre Alexandre Marie
Stageman : Mathieux Faver
Production design : Vincent Lérisson
Ingénieur fabrication / chef réseau / chef vidéo : Sébastien Sacco
Assistant lumière / opérateur : Jérémy Dufeux
Chef Electro : Elie Druez
Technicien lumière : Lucas Devinas
Technicien lumière : Théo Ritleng
Technicien Mécanique / vidéo / assistant Sacco : Geoffrey Giot
Media serveur : Marie-Lénaïc Bui Armagnac
Assistant stage / chef déco : Rémi Kuperas
Chef Moteur asservis : Rick Ducouret
Opérateur asservis : Adrien Bertrand
Technicien asservis : Aurelien Rugery
Technicien asservis : Quentin Le Jeune
Son FOH : Seb Robelin
Assistant FOH : Lucas Guérin
Responsable Ableton : Nicolas Fradet
Son Retours : Kaj Oppenheim
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Powersoft et Cohesion, une entreprise de conception et de fabrication d’enceintes professionnelles au sein de Clair Global Group, ont annoncé un partenariat stratégique qui façonnera l’avenir de la production de spectacles vivants et au-delà. Sous le nom de Cohesion, Powersoft deviendra un partenaire technologique clé qui fournira des plates-formes d’amplification et de traitement de pointe, idéales pour les tournées et l’événementiel, ainsi que pour les systèmes son intégrés, et ce dans le monde entier.
Luca Lastrucci, PDG de Powersoft.
La collaboration entre Powersoft et Cohesion sert de base à de nouvelles technologies qui offriront des performances, une efficacité et une fiabilité sans précédent pour les applications les plus exigeantes et les plus ambitieuses, et garantiront une flexibilité et un contrôle ncore plus grands pour les professionnels de l’audio. Les ingénieurs des deux sociétés ont notamment mis au point une nouvelle plate-forme d’amplification personnalisée qui repose sur la technologie Unica de Powersoft.
Luca Lastrucci, PDG de Powersoft, a commenté : « Je suis enthousiasmé par ce nouvel accord stratégique avec Cohesion, une étape qui marque une évolution significative dans notre mission de fournir des solutions audio de pointe. Cet accord nous positionne comme un partenaire technologique de référence pour le développement et la fourniture de plateformes d’amplification et de traitement audio de haute performance. Il représente également une reconnaissance de notre technologie innovante et nous permet de renforcer encore notre leadership dans le segment des tournées grâce à un partenaire mondial prestigieux. »
Jeff Rocha, président de la division produits de Clair Global et directeur général de Cohesion.
Cohesion conçoit et fabrique des produits audio de premier plan, contribuant ainsi à un écosystème en pleine croissance dans le domaine de la production d’événements en direct et de l’intégration de systèmes son. Le partenariat avec Powersoft renforce cet écosystème en permettant à Cohesion d’accéder à de nouvelles voies pour fournir des solutions audio de pointe.
« Nous sommes enthousiastes à l’idée de faire passer le son live au niveau supérieur », a déclaré Jeff Rocha, président de la division produits de Clair Global et directeur général de Cohesion. « Avec Powersoft et Cohesion comme puissants partenaires technologiques, nous allons redéfinir les normes du secteur tout en enrichissant nos offres. Nous avons la responsabilité de répondre aux besoins de nos clients, voire de les devancer, et la mise en place de cette collaboration à long terme garantit que nous continuerons à le faire. »
La société CSI audiovisuel, fabricant de la marque Starway, recherche un(e) chargé(e) d’affaires itinérant(e) pour le secteur Ouest.
Passionné(e) de lumière et de vidéo, vous avez une expérience de 2 à 3 ans dans le suivi d’affaires et le commerce. Vous êtes doté d’une véritable fibre commerciale et une écoute attentive des besoins de vos futurs clients.
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Du 8 au 11 avril, Prolight+Sound pour ses 30 ans enregistre l’intérêt constant des fabricants d’équipement scénique et d’éclairage et un net regain des exposants audio.
On ne va pas se le cacher, la compétition entre l’ISE Barcelone et Prolight+Sound, est torride ! D’une part l’ISE historiquement célèbre dans le domaine de l’intégration a gagné des parts du marché audio lors des années Covid où seuls les projets d’investissements venaient de l’installation fixe. Les fabricants lumière pour le spectacle, y exposaient “pour voir”, fascinés par la foule de visiteurs, un peu moins par les retombées commerciales.
Suite à ce méchant coup du sort, Prolight+Sound a su garder intacte l’adhésion de l’ensemble des exposants lumière, et d’équipements scéniques qui réservaient leurs lancements de produits, et leurs shows fabuleux à ce salon bienfaiteur pour leur chiffre d’affaires. Fidèles aussi quelques fabricants audio qui reviennent chaque année.
Chaque année, Robe produit à PLS un show live époustouflant.
Pour le monde du spectacle, jusqu’à 2024, cette situation semblait entérinée, l’audio à Barcelone noyée dans l’immensité du monde de l’intégration, la lumière et le scénique chouchoutés à Francfort. C’était sans compter sur l’appétit grandissant de l’ISE pour le marché du spectacle et son ambition de devenir LE plus grand salon mondial, tous marchés confondus, soutenu par la bienveillance de la ville de Barcelone envers un si gros rapporteur de business en tout genre. En février 2025, l’ISE ouvrait pour la première fois un hall à l’abri de la lumière du jour pour valoriser les shows des exposants…
Prolight+Sound cette année reste droit dans ses bottes, maintient intacte son offre lumière et structure et enregistre même un regain d’intérêt de l’audio, prouvant une fois de plus que le spectacle est un métier, une niche de marché dont les décideurs ont tout intérêt envisager leurs futurs investissements dans un cadre qui leur est dédié. Le nord de l’Europe serait-il plus porteur que le sud ?
Le show de démo Claypaky en 2024.
Prolight+Sound pour ses 30 ans…
Sur la base de nombreuses discussions avec les exposants, le prochain Prolight+Sound s’articulera autour de trois thèmes principaux qui se refléteront dans le programme d’ateliers et de séminaires spécialisé et dans les solutions produits.
– ProGreen : les dernières tendances qui favorisent les solutions écologiques pour un secteur événementiel plus durable – FuturScapes : les possibilités des applications de technologie immersives et de l’intelligence artificielle au service de la création de spectacles – MultiTech : les technologies et concepts innovants et polyvalents et leur influence sur l’industrie de l’événementiel.
Les nouveaux formats audio
les exposants audio reviennent chaque année un peu plus nombreux.
L’espace Pro Audio accueillera sur ses 3 000 m2, les exposants (Adam Hall, DAS Audio, d&b Technologie, KV2, L Acoustics, Electro Voice, RCF, Yamaha music Europe, etc.), l’espace MixLab avec des ateliers de mixage live et de mixage studio/mastering et le nouvel espace MusicOneX.
L’espace MusicOneX, Photo : Robin Kirchner
MusicOneX est créée en collaboration avec le Sample Music Festival (SMF). Elle combine musique, conférences et expositions dans un espace interactif et interdisciplinaire avec une approche orientée vers la pratique.
L’accent est mis sur la combinaison de la créativité et de la technologie ainsi que sur la mise en réseau de l’industrie, des communautés et des entreprises.
Le format propose des technologies pratiques, des ateliers, des événements live, des séances de questions-réponses avec des experts, des vitrines et la création de contenu.
Et toujours la Live Sound Arena, scène en extérieur réservée à la démonstration de systèmes de diffusion de concert.
La Live Sound Arena.
L’éclairage durable et innovant
A l’heure où l’industrie de la lumière fait des pas de géants en termes de rendement lumineux par l’utilisation de nouvelles sources comme le Laser phosphore et se consacre à développer des projecteurs à leds toujours plus compacts, légers et durables, les lancements à Prolight+Sound promettent de belles surprises.
Le Laser phosphore investit les projecteurs. A gauche le iBolt Robe, à droite le Kyalami Ayrton
Vous retrouverez en direct tous les acteurs de l’éclairage événementiel, concert, théâtre dans les halls 12, (Astera, Avolites, Ayrton, Cameo, Capture, Chauvet, Claypaky, DTS, Elation, GLP, Innled, Lumen Radio, Martin, Minuit Une, Portman, Prolights, Robe, Robert Juliat, RVE, SGM, Vari-Lite, etc.), les pupitres Avolites, ChamSys, Compulite, ETC, MA Lighting, Zactrack… Et les shows fabuleux des sociétés premium du secteur. »
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Le LightLab
Dans cet espace situé dans le hall 12.0, quatre thèmes de conférences sur la lumière seront traités par Fabian Oving, B.Sc., Université des sciences appliquées de Hambourg (HAW), Faculté DMI – Département de technologie des médias, Light Lab, à raison de quatre conférences par jour, deux en allemand et deux en anglais.
Le LightLab.
Voici le programme : – Les propriétés particulières des sources lumineuses modernes, leurs particularités et la manière de les traiter – Comparaison, évaluation et mesure de la source lumineuse, – Aides à la décision pour choisir la bonne source lumineuse, – Les limites de la technologie LED moderne et la manière de les reconnaître et de les évaluer à l’aide de données photométriques.
Et le Women in Lighting Lounge point de rencontre central pour les professionnelles et les nouvelles venues intéressées, d’espace pour des entretiens avec des personnalités sources d’information sur les scénarios de carrière.
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L’équipement scénique
Altimate, une télécommande moteur intelligente et innovante lancée en 2024.
De Altimate, la marque française de contrôle intelligent de moteurs, à Verlinde, en passant par CM, Doughty, Eurotruss, Global Truss, Guillet, Layher, Litec, Milos, Moveket, Protos, Sixty82, TAF… Tous les spécialistes de la structure, de la scène et du levage vous attendent à Prolyte dans le hall 12.0 avec des produits toujours plus intelligents, sécurisés, optimisés pour le transport et l’installation.
Les après salon
Les 30 ans de Prolight c’est aussi un fantastique programme de festivités, 3 soirées de concerts live, et de performances de DJ organisées Les 8, 9 et 10 avril. Découvrez ici le programme
Vous l’avez compris, pour ses 30 ans Prolight+Sound a mis en place de nombreux programmes de conférences, des spectacles live, démonstrations de produits, opportunités de réseautage, ateliers et bien plus encore, toutes les offres étant gratuites et accessible avec le pass Prolight+Sound.
Mira Wölfel
Pour Mira Wölfel, directrice de Prolight+Sound : « Le 30e anniversaire de Prolight+Sound est avant tout une occasion de regarder l’avenir avec beaucoup de motivation. Nous voulons offrir aux exposants, aux visiteurs et aux partenaires un cadre particulièrement inspirant, avec une orientation technique plus marquée et des possibilités de réseautage optimisées. Je tiens à remercier sincèrement notre nouveau conseil consultatif, qui nous apporte un soutien important dans la poursuite du développement du salon.
Les systèmes de micros sans fil SLX-D de Shure, avec un audio numérique en 24 bit, des performances HF éprouvées et une grande facilité de configuration, répondent parfaitement à une large variété d’utilisations. En complément des options déjà existantes, récepteurs un et deux canaux, émetteurs main, boîtier et plug-ons, Shure permet de voir encore plus grand en complétant la gamme par un nouveau récepteur quatre canaux SLX-D Quad, disponible en versions standard (SLXD4Q+) ou Dante (SLXD4QDAN+).
Associés aux émetteurs SLX-D existants, ses nouveaux récepteurs numériques SLX-D Quad enrichissent la gamme de fonctionnalités du système numérique sans fil SLX-D avec de nouvelles capacités améliorées, y compris une bande de fréquences étendue à 138 MHz. Ils sont compatibles avec les logiciels Shure Wireless Workbench™ et ShurePlus Channels ainsi que les accessoires de distribution et de déport d’antenne UHF Shure.
Le récepteur 4 canaux Shure SLXD4Q+ face avant et arrière et, en dessous, la version Dante SLXD4QDAN+.
Avec ce nouveau récepteur quatre canaux, les prestataires exploitant des systèmes SLX-D peuvent dès à présent optimiser l’espace de rack et de stockage, limiter l’utilisation d’accessoires, simplifier l’installation et le câblage, centraliser le contrôle et la surveillance, tout en améliorant la gestion et la synchronisation des plans de fréquences. Ces nouveaux récepteurs, en apportant à la série SLX-D un gain de place et d’efficacité ainsi qu’une connexion au réseau Dante, la transforme en une solution séduisante pour les prestataires désireux d’optimiser le déploiement de solutions HF, complètes, flexibles et économiques.
Chaque récepteur SLX-D QUAD est livré avec une alimentation, deux antennes ¼ onde, deux câbles BNC, deux supports de montage en rack, deux adaptateurs BNC, un câble Ethernet et des pieds adhésifs.
La nouvelle dalle Prolights à double matrice de pixels RGBW et faisceaux blanc chaud, l’HaluPix Duo.
La marque italienne Prolights a développé un luminaire étonnant HaluPix Duo, une dalle à led double couche (pixel/faisceau) très efficace et fort bien pensée. Il est présenté en vidéo par Fabio Sorabella, DG de Prolights.
Le concept de projecteur hybride n’est pas nouveau et régulièrement réinterprété du côté des appareils asservis comme fixes, cependant Prolights a su tirer son épingle du jeu avec cette nouvelle mouture de panneau combinant une matrice de pixels RGBWW avec une autre matrice “Beams” en blanc chaud générant des faisceaux… Mais l’innovation ne s’arrête pas là ! Reprenons.
En détail, la surface du projecteur avec ses leds de couleurs dont certaines se retrouvent au centre des collimateurs des pixels générant les faisceaux en blanc chaud.
L’HaluPix Duo est le fruit de la combinaison d’un projecteur HaluPix (déjà au catalogue depuis quelques années) et d’une matrice d’écran vidéo led (pitch 24 mm), le tout intégré dans une dalle de 50x50cm.
La densité de pixels RGBW est suffisamment importante (441 pixels par module) pour créer une vraie surface permettant de diffuser des médias élaborés, certains pixels se retrouvent même au centre de ceux de la seconde matrice de leds.
Parlons en justement, elle est composée de 49 sources led en blanc chaud (2700K) dont la lumière est collimatée pour obtenir un vrai faisceau de 4° d’ouverture. Nous obtenons ainsi un appareil réellement hybride, utilisable pour le live comme pour des applications plus axées TV et captations.
Le système de couplage et de réglage angulaire des dalles HaluPix Duo, efficace, innovant et surtout, intégré d’origine !
Un des points forts de l’HaluPix Duo est sa modularité. Son installation a été pensée de la même manière que celle d’un écran vidéo, disposant du même type de fixations rapides mais intégrant aussi les classiques lyres d’accroches pour suspendre ses 16 kg à un tube de 50 mm. Il est également pourvu de l’embase spigot.
De plus, le produit intègre en natif un système de réglage de l’angle d’accroche (-15/+10°), se passant ainsi d’accessoires optionnels pour réaliser autre chose que des surfaces planes, une excellente surprise !
Assemblage d’HaluPix Duo à l’entrée du stand Prolights démontrant les capacités d’une telle combinaison d’appareils !
Si nous nous attardons à son fonctionnement, nous découvrons que les deux matrices peuvent être pilotées de manière totalement indépendantes avec deux adresses DMX distinctes. Le mode le plus restreint n’aura besoin que de 12 canaux pour être exploité, à l’inverse en full pixel l’HaluPix Duo offrira 1 855 paramètres de contrôle. Média Serveur et protocole réseau indispensables !
Côté puissance, la consommation est limitée à 500 W au total. Cependant, selon le mode et la configuration interne choisis, la luminosité de la matrice de Beams pourra être relevée si l’autre surface de leds n’est pas ou peu utilisée.
Pour parfaire la liste des aptitudes de l’appareil déjà détenteur de trois brevets, il est IP65 et dépourvu de ventilation active, opérant ainsi dans le plus grand silence ! Un joli palmarès pour ce luminaire.
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Astra Hybrid 260IP à source laser
L’Astra Hybrid 260IP
Cette lyre asservie de 34 kg est équipée d’une source laser au phosphore de dernière conception et tirera son épingle du jeu de par son faisceau Beam ultra-concentré aux bords quasi-parallèles.
Son ouverture minimale est ainsi annoncée à 0,6° ! En tant qu’asservi complet il est équipé d’une trichromie CMY secondée par deux roues de couleurs.Son faisceau peut passer au travers de pas moins de 41 gobos (29 gobos fixes, 12 rotatifs), huit prismes rotatifs répartis sur deux roues distinctes mais aussi un duo de filtres frosts.
En tant qu’appareil arborant le macaron hybride, celui-ci est doté d’un zoom pour convertir le faisceau en spot et ainsi ouvrir jusqu’à 52°, mais au prix d’une perte de luminosité, ce qui est au passage tout à fait normal vu la puissance modérée de la source.
Taillée pour l’effet avec en plus les fonctions pan/tilt infinis, l’Astra Hybrid 260 IP ne bronchera pas lors d’une utilisation en extérieur grâce à son habillage en alliage de magnésium empêchant les intrusions de liquides et solides à la hauteur de l’indice IP65.
Dernier détail qui attire notre attention, les poignées amovibles rétractables disposées sur les bras du projecteur, idée simple mais redoutablement efficace.
Jet Profile 300 LT
Le 300 LT est un appareil de type profile très complet pour utilisations de petites/moyennes envergures doté d’un moteur led de 300 W / 6500 K. Disposant de tout l’attirail des appareils haut de gamme, il arbore un module de quatre couteaux asservis et rotatifs, un zoom 4/44°, une trichromie CMY avec canal de CTO supplémentaire et roue de couleur additionnelle, les roues de gobos rotatifs et fixes, une roue d’effets, deux prismes rotatifs et un frost variable. Le tout dans un appareil d’une vingtaine de kilos et pour moins de 500 W de puissance active en crête.
Au centre l’Astra Profile 900, à droite le Jet Profile 300 LT, deux nouvelles lyres asservies propulsées à la led à respectivement 900 et 300 W de puissance.
Astra Profile 900
Enfin l’Astra Profile 900 est la plus puissante des nouveautés Prolights en ce début 2025. Cette lyre type profile est équipée d’une led de 1 000 W drivée à 900 W maximum pour préserver ses performances et sa durée de vie. Sa large palette d’effets, de gobos, sa trichromie et sa puissance (43 000 lumens maximum) s’avéreront être de bons alliés lors d’utilisations de moyennes et longues portées. L’appareil est doté du nouveau système Prolights “MotiOs” qui assure une plus grande précision des moteurs du projecteur et un fonctionnement absolument identique après une calibration d’un même groupe d’asservis.
Pour découvrir toutes les fonctionnalités de ces nouveautés, rendez-vous sur le site Prolights et sur le site ESL distributeur de la marque.
Le Bizipoz bar vient d’ouvrir ses portes au public, marquant l’aboutissement d’un projet d’envergure porté par le groupe Hetzi et ses filiales de Promotion Immobilière et d’Hôtellerie & Restauration, soutenu par la mairie de Saint-Jean-de-Luz.
Porté par Daniel Hiribarren, P.-D.G. du groupe Hetzi, l’édifice a été dessiné par l’architecte Luc Vaichère associé à Cyril Houplain à la direction artistique. Le design lumière est signé Jean-Paul Haure.
Le Bizipos est un restaurant-club situé à Saint-Jean-de-Luz faisant partie d’un projet immobilier de grande envergure qui inclut un hôtel, des appartements, des maisons basques de luxe, des boutiques, une place piétonnisée et un parking.
[private]
L’inauguration en juin 2024 du Bizipoz pour les fêtes de la Saint-Jean marque l’aboutissement d’un projet de grande envergure de transformer un des cœurs de la ville de Saint-Jean-de-Luz en zone piétonne avec construction d’un parking sous-terrain et réaménagement d’un pâté d’habitations en appartements, maisons basques, Hôtel, boutiques et club. L’objectif de dynamisme et la piétonnisation des lieux s’ancrent dans un projet politique d’urbanisation globale lancé par le maire de la ville de l’époque aujourd’hui décédé M Peyuco Duhart et poursuivi par le maire actuel Mr Jean-François Irigoyen.
Les Luziens et Luziennes ont été patients et le résultat semble dépasser les espérances de par la beauté de l’architecture voulue art déco qui s’intègre à merveille dans ce paysage destiné à devenir un lieu de vie central. « Il y avait une volonté de quasiment recréer un quartier pour le faire revivre. Les restaurants et les rues sont en cours de rénovation et le réseau de bus a été modifié. » Explique Jean-Paul Haure éclairagiste de renom ayant évolué dans l’univers du luxe, de la mode et de la télévision durant toute sa carrière. Il signe ici un design dont il nous livre les secrets. Jean-Paul se penchera également sur l’éclairage de l’hôtel avec ses 45 chambres, son hall d’accueil et les espaces de circulation.
Une partie de l’équipe en charge du projet (avec de gauche à droite) Arnaud Lègue, responsable communication & marketing pour LedBox, Jean-Paul Haure, designer lumière du Bizipoz, Baptiste Deboaisne, responsable Affaire pour Cofely Ineo, Sébastien Gaye, chef de projet pour Axilon, Mélissa Laroche, chargée de communication & marketing pour Axilon.
Le Bizipoz, un bar-restaurant club qui ponctue la construction avec une magnifique vue sur le port affiche une jauge de 300 personnes à l’intérieur et la même à l’extérieur. Jean-Paul, son designer lumière, a pris soin de mettre en scène chaque élément « Ce qui me plaît c’est de raconter une histoire avec la lumière de manière sensible. Pour moi ce n’est pas le matériel qui fait la lumière mais ce que l’on va faire avec la technique pour diriger le regard. »
Jean-Paul Haure designer lumière du Bizipoz.
Jean-Paul Haure est un plasticien de la lumière. A 10 ans il bricole déjà ses propres sources dans la cave de ses parents et à l’atelier de son oncle électricien. Avec il éclairera une partie des 1 200 artistes qui se produisent au festival d’art traditionnel et folklorique organisé par son père tous les ans. « Pour faire des couleurs, je peignais les ampoules avec du vernis. Les capots étaient des boîtes de conserve géantes de collectivité. » Puis il s’intéresse aux nouveaux projecteurs Mazda Toucan qu’il utilise avec des filtres et des gélatines dont il connaît les nuances par cœur.
Pour donner plus de réalité à ce monde de rêve, il intègre la seconde promotion du BTS Audiovisuel Cassin. L’institution encore en construction de son programme devient un terrain de jeu « Je suis arrivé avec mes caisses de lumière et ça m’allait bien. » Une longue carrière, qui le mènera sur des plateaux de TV, dans le monde du luxe et de la mode, sera interrompue par un accident de vie le laissant malentendant. Si on le sent aujourd’hui affecté par ce drame, sa sensibilité et son inspiration restent intactes.
Avec son fils, il s’intéresse aux possibilités de l’IA et développe de nouveaux projets sur Midjourney et Vectorworks « Écrire pour créer une image est pour moi un exercice dans lequel je suis à l’aise et qui correspond à mon approche. Cela m’aide à structurer et alimenter la cafetière comme je le dis souvent car j’ai toujours eu des cahiers d’inspiration où je colle de belles photos. » Il travaillera ainsi sur Burning Man en 2023 et sur l’édition 2025. Au hasard des rencontres, il reprend contact de manière fortuite avec Marc Dannenmüller un ami de longue date aujourd’hui décédé qui lui propose de reprendre le design lumière du projet Bizipoz.
Une lumière évolutive qui fait vivre le lieu en rythmant la journée
Alors que les murs sont en construction, Jean-Paul s’approprie les archives et les plans du projet pour essayer d’apporter des idées et déceler les problèmes d’ergonomie passés inaperçus lors de la conception des plans quelques mois seulement avant le démarrage des travaux d’intégration. Les techniciens lui en sont d’ailleurs reconnaissants : « Dès le départ, j’ai nommé distinctement les espaces et les circuits. Cela m’a paru important de proposer cette méthode d’autant plus que les délais étaient serrés et les discussions s’en sont trouvées facilitées. Quand nous sommes arrivés à la programmation, nous avions clos les étapes en amont. »
Jean-Paul poursuit : « Globalement les besoins étaient ambitieux mais il avait manqué une réflexion préalable pour que tout s’enchaîne correctement ». Pour communiquer efficacement il prend la main sur le projet via Vectorworks et intègre les enceintes de manière esthétique en plus d’implémenter les sources : « Le bureau d’études a ensuite repris mon travail pour tout retracer mais au moins j’étais sûr de ce qui serait prévu et cela a évité de mauvaises surprises lors des travaux. »
Le cahier des charges, strict, prévoit que la salle puisse changer d’ambiance en 1/4 de seconde, et la jauge passer à une cinquantaine de personnes pour assurer conférences ou soirées, et ce, sans l’intervention de techniciens. Partant de ce principe, la petite scène ronde présente dans cet espace doit pouvoir se métamorphoser grâce à des rideaux dont l’ouverture et la fermeture sont contrôlées via un iPad. Partant de ces éléments, Jean-Paul créé une brochure qui retrace toutes les ambiances qui animeront le lieu en cours de journée.
SLU : Dans le document descriptif de votre projet lumière, les différentes ambiances sont nommées après des émotions comment sont-elles retranscrites dans la réalité ?
Jean-Paul Haure : Pour moi la lumière s’écrit, et sans mots il n’y a pas de sensation. Que ce soit sur une scène, dans un espace ou à la télévision. C’est de cette sensibilité-là que va découler l’implantation des murs et les équipements que l’on choisira d’y intégrer. Enfin, ce travail me permet d’écrire une histoire qui donne lieu à des ambiances. Je préfère appréhender les projets dans ce sens ce qui me permet ensuite de spécifier avec précision le matériel.
Le sourcing du matériel d’éclairage dans le catalogue LedBox
« Je suis allé chercher dans l’énorme catalogue LedBox pour trouver les sources nécessaires ayant la bonne température de couleur, etc. » explique Jean-Paul Haure.
SLU : Cela a été facile de vous y retrouver ?
Jean-Paul Haure : Je trouve le site LedBox facile à consulter grâce à son moteur de recherche. La température de couleur est importante pour moi et quand on effectue des prospections dans ce sens, c’est Noël en ce qui concerne les références possibles. Puis il faut bûcher et tout regarder, ce qui prend du temps. J’ai créé des symboles avec les références des rubans, les températures de couleur, la puissance et mes notions de lumière pour les préciser sur le plan.
Arnaud Lègue, responsable communication et marketing pour LedBox confirme : « Le catalogue est vaste en effet. Entre les références RVB, RVBW, la température du blanc, les appareils matricés et non matricés, les technologies SMD ou COB. Tous ces filtres de recherche rendent la partie sourcing importante. Pour inspirer les professionnels sur les possibilités de la Led nous présentons des projets du monde entier dans notre blog (https://ledbox.fr/blog/) ».
Au niveau du bar principal et pour rendre les plats et boissons plus appétissants Jean-Paul, malin, a prescrit des projecteurs américains miniaturisés à Led les Gantom PR16 précision Z Spot. Il explique « L’effet néons ou Led, dans les rendus 3d d’architecture, ça fonctionne toujours bien visuellement mais dans le prisme de l’œil, cela manque de relief, de chaleur surtout lorsque l’on éclaire des offres de restauration et de boissons.
Le bar prévoit un éclairage du nom du lieu façon néon à l’aide de rubans Leds.
J’ai donc repéré une source Led qui se rapproche de l’halogène pour donner du relief aux plats et cocktails en attente d’être servis. » Il poursuit « Sur des projets comme celui du Bizipoz, il y a bien sûr le souci de l’esthétique du luminaire que les gens vont voir dans l’environnement mais la réflexion que l’on pourrait avoir au sujet des indices de rendu des couleurs est une culture que l’on ne retrouve que dans l’hôtellerie de luxe ce qui est dommage je trouve.
Une mini-scène très polyvalente pour accueillir concerts et conférences
Six écrans professionnels ultrafins de 75 pouces, assurent une diffusion à 360° de tout type de contenu.
Trois cerces concentriques assurent respectivement le support des rideaux mobiles, du kit lumière et de six écrans intégrés en motion. Ces derniers peuvent descendre et rayonner dans toute la zone restaurant et bar. La scène est également capable de se surélever pour créer une gigantesque table. Jean-Paul explique : « pour qu’on puisse y manger, on peut la lever de 30 cm et la partie fixe devient un banc. Ce choix, décidé au départ, laisse malheureusement un « grand vide » au centre en dehors des événements. »
Une petite scène, donc les ponts en cerce en motion, peut accueillir petits groupes et conférences. Elle constitue le point d’horizon de ce lieu particulièrement ludique.
Huit lyres Ayrton Zonda 3 FX ont été spécifiées pour animer cette scène. Ce projecteur capable d’effets innovants est avant tout un puissant wash multisources. Équipé de 7 LED RGBW délivrant un flux de 5 000 lumens, et d’un zoom dont la plage s’étend de 4° à 56°, le Zonda se décline en deux versions : une version FX aux pan et tilt infinis accompagnée du LiquidEffect grâce à un réseau de diodes vidéo autour des sources LED et une version uniquement Wash. Combinant puissance et très faible encombrement, le Zonda 3 convient particulièrement bien à cette petite scène très polyvalente.
Le Ayrton Zonda 3 FX, aux sources RGBW, assure un wash puissant capable de 5 000 lumens.
SLU : Les Ayrton Zonda Fx sont avant tout des washs mais aussi des projecteurs à effets. Qu’est-ce qui vous a plu dans ces machines ?
Jean-Paul Haure : L’idée de départ était qu’au jour le jour, c’est-à-dire sans événement d’aspect scénique, on puisse avoir des effets d’architecture décoratifs pour que la zone située sous la cerce ne reste pas noire. Nous avons enregistré une petite animation visuelle pour que lors des repas la scène et son plafond soient dans la continuité esthétique de l’ensemble du décor lumière. C’est censé être un lieu de vie et donc c’est important de garder une cohérence visuelle globale.
Huit Showtec Stage Blinder permettent de dynamiser les shows qui se déroulent sur scène et 3 panels Cameo S2 IP assurent une face large pour des prises de paroles.
Sébastien Gaye : Les effets permettent d’obtenir un espace qui n’est pas statique visuellement, donc c’est un chouette produit. Pour la programmation, nous avons repris une des macros LiquidEffect et changé les couleurs.
Ils sont complétés par huit Showtec Stage Blinder ainsi que trois panels Cameo S2 IP disposant de 272 LED SMD (RGBWW). Leur plage de température de couleur est réglable de 1 800 à 10 000 K avec des valeurs élevées d’indice de rendu des couleurs (CRI 95) assurant une couverture sur plus de 85 % de l’espace couleur Rec. 2020 pour des captations fidèles. L’appareil est aussi IP65 même si dans ce cas de figure, cette certification est inutile.
SLU : Vous avez également spécifié des panels Cameo S2 IP ?
Jean-Paul Haure : Pour assurer l’éclairage d’une petite conférence ou d’une remise de médaille par exemple, il fallait accompagner ces événements avec une ambiance conviviale de niveau télévisuel tout en restant facile et rapide à mettre en place. De plus comme il n’est pas prévu qu’un technicien soit présent au jour le jour, elle doit pouvoir être activée sans apporter de modifications. Nous avons donc prévu trois panels pour y répondre. Ils sont le meilleur compromis car ils couvrent rapidement l’espace scénique mais sans en faire trop, et à une température couleur choisie au préalable.
Des lettres construites en volume bois avec à l’intérieur un ruban matricé de chez LedBox sont animées par une programmation spécifique.
SLU : Sans technicien, c’est ambitieux. Quelle est votre astuce ?
Jean-Paul Haure : Toutes les ambiances peuvent être activées à l’aide d’un iPad. Pour gérer une ambiance qui évolue tout au long de la journée (pour marquer le petit-déjeuner, la matinée, le déjeuner, le début d’après-midi et la fin de la journée), un iPad permet d’activer les mémoires encodées sur grandMA3 et enregistrées dans des restituteurs DMX qui contrôlent les Ayrton Zonda Fx et les panels.
Tous ces scénarios d’ambiances ont été imaginés par Jean-Paul et encodés par Sébastien Gaye et son équipe. C’est un Automate AMX contrôlé par un IPad qui est utilisé pour rappeler les mémoires de programmation.
Sébastien Gaye Chef de projet chez Axilon.
L’Automate AMX
Sébastien explique : « L’iPad sert à rappeler les mémoires des restituteurs grâce à un automate AMX. Cet automate centralise le contrôle de la vidéo, d’une partie du son qui concerne des différents presets de mémoire dans les amplis qui déterminent le niveau sonore sur scène. Il commande aussi les rideaux que l’on déclenche grâce à des contacts secs. La montée/descente de la cerce vidéo avec ses 6 moniteurs TV est contrôlable pour les soirées match ou pour une conférence.
L’automate AMX gère enfin les mémoires lumières pour appeler les différentes ambiances. L’iPad envoie les informations au réseau via deux VLANs. Dans le local technique, une télécommande filaire dont le câble est assez long pour descendre près de la scène permet d’assurer la maintenance en cas de besoin.
Les mémoires lumière sont contrôlables à l’aide d’un iPad avec toujours la flexibilité de pouvoir réimaginer de nouvelles ambiances en faisant réintervenir une console de manière ponctuelle.
L’application proposée par AMX a été personnalisée avec la charte graphique du lieu en fonction des besoins. Si la décision est prise de modifier la programmation, il faut faire venir une console pour réenregistrer de nouvelles ambiances dans les restituteurs.
Cette solution est évolutive comme l’explique Sébastien : « Sur l’automate AMX, on peut ajouter des modules pour piloter plus de choses. Tout se fait en réseau, à l’exception de l’allumage des écrans TV par exemple, mais sinon on ajoute autant de boîtiers que nécessaire pour avoir des contacts supplémentaires. »
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Le local technique comprend l’ampli d’une boucle d’induction magnétique destinée aux malentendants, 2 micros HF et un lecteur CD. Sébastien précise « On a ajouté une console Allen & Heath à côté de la scène pour mixer les petits concerts. A la base tout devait être programmé via l’iPad avec un certain nombre de micros mais l’idée a évolué. Nous nous sommes tournés vers cette console car elle est compacte. »
Une console Allen & Heath SQ5 a intégré le kit de contrôle pour assurer un mix parfait des concerts qui dynamisent le lieu.La baie vidéo avec un iPad de secours. Les boxs Canal Plus alimentent les moniteurs TV lors des événements sportifs, le foot par exemple.L’ampli de la boucle d’induction magnétique destinée aux malentendants, 2 micros HF et un lecteur CD.La baie qui accueille l’Automate AMX.
Les espaces Bars et Zone de restauration
Le bar est éclairé par du ruban LED LedBox LB-5050-RVBW-DBL-5 RVBW Double > 900 lumens/m intégré en bas et en haut du ruban Led blanc Proled L6820803 – 80 3-en-1 Variable de 2400 à 6000 K avec une puissance supérieure à 450 lumens/m.
De petits projecteurs en blanc 2700K viennent mettre en valeur les plats et boissons en attente. Jean-Paul ne perd pas de vue la dimension commerciale du lieu.
SLU : On trouve beaucoup de carreaux de verre sur ce projet, comment les avez-vous éclairés ?
Jean-Paul Haure : Les architectes souhaitaient évoquer le style Art déco contemporain en utilisant ces matériaux. Il y en a beaucoup, et particulièrement au niveau du bar. J’ai pris le parti d’y intégrer du ruban Led pour créer des effets d’horizon par exemple en éclairant non pas le carreau de verre mais une surface blanche en arrière-plan.
En plus, de petits projecteurs en blanc 2 700 K mettent en valeur les plats.Jean-Paul Haure explique : « Pour moi, l’IRC, est intéressant mais c’est surtout la température qui va mettre en valeur la nourriture et les boissons car il ne faut pas oublier l’objectif commercial du lieu. Je voulais aussi que l’on retrouve la chaleur du plan de travail en bois. De nuit il faut imaginer les cocktails et les bouteilles avec une ambiance chaleureuse et conviviale qui constitue le décor en arrière-plan. Finalement, on vient créer une mise en lumière sur les bouteilles exposées en les éclairant de pied et en rétroéclairage par des rubans leds orientés à 45° et intégrés dans la menuisière.
Jean-Paul précise : « Cet éclairage ne change pas en couleur quand l’ambiance bascule dans un autre tableau de lumière mais son intensité évolue en fonction du tableau global. J’ai toujours cette réflexion de composer une image lumière y compris pour tout ce qui concerne l’éclairage de service. Les luminaires au plafond, au-dessus des tables, sont graduables seul quatre lustres circulaires, habillant les poteaux porteurs, ont été bloqués à un certain niveau de luminosité nous servant ainsi de repère et de vigie pour le déclenchement de l’éclairage de sécurité au besoin.
Pour obtenir une courbe parfaite, un profilé aluminium fin et cintré permet d’épouser la forme du mur avec la difficulté d’adapter le rayon de courbure pour éviter la rupture. Ce système accueille le Flextube, un tube en silicone, dans lequel est intégré un ruban de Led, recouvert d’un capot diffuseur également cintré.
SLU : Les toilettes sont également très cinématographiques, pouvez-vous nous en dire plus
Jean-Paul Haure : C’était une forte volonté de l’équipe de conception, avec un sas d’immersion entre couleurs et reflets de miroirs. Ce sont des lieux qui bénéficient également de bascules de couleurs et ils sont sonorisés en d&b pour un effet immersif. Il y a même une boucle d’induction magnétique pour les malentendants, un sujet qui me touche particulièrement et qui était non négociable dans ma participation à ce projet.
SLU : Comment fonctionne une boucle d’induction magnétique ?
Jean-Paul Haure : C’est important pour moi que les lieux de vie soient accessibles à tous et l’accessibilité sonore est peu prise en compte dans sa dimension, culturelle, intellectuelle ou simplement dans le divertissement. Techniquement, le son est transmis vers un amplificateur puis via un câble en boucle, coulé dans la chape de béton, qui émet les ondes dans la zone délimitée. Ces dernières sont captées par les prothèses auditives des personnes malentendantes qui contiennent une bobine permettant de capter le champ magnétique pour le transformer en son.
Elles peuvent ainsi ressentir la musique ce qui est beaucoup pour elles. Ce système peut également servir lors de conférences à des personnes qui ne sont pas handicapées via des casques adaptés. Les lieux festifs en général en sont malheureusement rarement équipés mais ici, 2 personnes ont déjà manifesté leur plaisir d’avoir pu en bénéficier. C’est très encourageant et j’espère que ce mouvement inclusif inspirera d’autres lieux.
SLU : Je vois aussi des panneaux de Led en basse résolution. De quoi s’agit-Il ?
Arnaud Lègue : Ce sont des tiles de la marque Mosaïque en 20 x 20 cm disposant de 100 Leds. Ils ont été assemblés, amenés sur site et programmés sur place. La partie graphique est contrainte par la résolution car on est dans du Pixel Art avec un capot qui lui donne ce rendu un peu vintage.
SLU : Comment est-il contrôlé ?
Sébastien Gaye : On lui envoie des éléments vidéo ou simplement des images que l’on fait défiler mais ça reste du DMX. Les séquences sont enregistrées à l’aide d’Arkaos dans les restituteurs DMX et sont donc rappelées depuis les mémoires lumière. Il est également piloté depuis l’iPad.
Les Tiles Mozaik permettent d’afficher le nom des stands de manière graphique en ajoutant une petite touche jeux vidéo à l’attention d’une clientèle branchée.
Le « Mozaïk Tile » avec capteur de mouvements est un panneau vidéo mural qui utilise la création Pixel Art pour décorer, divertir et communiquer. Cette technologie brevetée basée sur une intelligence artificielle rend les produits interactifs avec leur environnement. Ce sont des dalles (200x200mm) de LED RGB à fixer au mur en matrices afin de composer un panneau complet à la taille désirée et libéré de toute contrainte de forme. Un diffuseur noir semi-transparent vient s’ajuster pour assurer la finition et un rendu lumineux unique Pixel Art. La technologie « Led’s Chat » assure une interconnexion entre les dalles Mozaïk, sans aucune limite de taille.
Jean-Paul Haure précise : « Étant donné l’envergure du projet, la quantité de matériel et le nombre d’intervenants, il fallait que ça soit fluide. Nous avons travaillé sur différents plans successifs et Sébastien est intervenu pour définir techniquement comment sont alimentés et contrôlés les appareils en partenariat avec le bureau d’études. Finalement, nous n’avons eu que trois pannes qui étaient en réalité des inversions de câbles ce qui est plus que raisonnable ».
SLU : Quand tu parles d’inversion, cela correspond à quoi Sébastien ?
Sébastien Gaye : Il y avait des longueurs au niveau du câblage entre la sortie du driver et le début des rubans LED et à ce niveau des inversions de couleurs de câbles.
SLU : Est-ce que certains appareils sont difficiles d’accès auquel cas cela serait un problème en cas de dysfonctionnement ?
Baptiste Deboaisne : Effectivement à certains endroits l’accessibilité technique et la maintenance future en exploitation ont été reléguées au second plan du fait de l’importance du matériel de cuisine et du parti pris de favoriser un joli rendu visuel, notamment au niveau des carreaux de verre. Mais l’intervention reste possible car des trappes ont été prévues.
Jean-Paul Haure : Pour pallier ce type de problème sur ces zones, j’ai proposé de doubler les rubans LED. Cela permet à la fois d’agrémenter des effets et d’avoir un secours.
SLU : Pour vous c’était important de travailler avec des professionnels comme LedBox ?
Baptiste Deboaisne : Il nous faut absolument du matériel de qualité pour réduire au maximum les interventions après chantier.
Alimentation et réseau câblage
En partant de la puissance électrique, chaque stand est alimenté par deux armoires de distribution. Elles sont situées en quatre points du site, le local technique se réservant les blocs dédiés à l’éclairage de la scène, du plafond et des tables. Pour le bar l’une est consacrée aux tireuses, à la machine à laver, etc. et une autre gère l’éclairage avec les drivers déportés pour alimenter et contrôler les projecteurs et rubans à leds.
L’armoire de gestion d’éclairage avec les différents drivers et gradateurs qui alimentent et contrôlent les rubans de Led et projecteurs.
Le câblage passe par le plafond et par le sol. Baptiste explique « Les informations de Jean-Paul nous ont permis d’anticiper et de déterminer précisément le nombre de câbles à tirer entre l’armoire et le bar pour intervenir conjointement avec l’avancée des travaux ».
SLU : Comment avez-vous choisi les câbles ?
Baptiste Deboaisne : Ce sont des câbles multiconducteurs choisis en fonction des types de ruban Led (RGB) et de la nécessité de gradation. Un certain nombre de conducteurs est donc prévu dans le câble que l’on dimensionne selon la puissance du ruban de LED. Nous avons de plus prévu une marge importante pour que l’installation ne chauffe pas. Il y a un câble par sections de 5 mètres de ruban LED. Visuellement on obtient une impression de continuité mais en réalité c’est discontinu.
SLU : Quel protocole est utilisé ?
Sébastien Gaye : Du DMX arrive dans chaque armoire jusqu’aux drivers, puis, part directement sur les rubans LED.
SLU : Quelle console avez-vous utilisée pour la programmation ?
Sébastien Gaye : A partir du travail de Jean-Paul sur Vectorworks nous avons tout importé en 3D dans la grandMA3 ce qui était pratique pour la sélection et la programmation des différentes ambiances que Jean-Paul avait en tête.
Baptiste Deboaisne de la société Ineo.
Baptiste Deboaisne, de la Société Ineo, est spécialisé en électricité. Il a travaillé conjointement avec Jean-Paul Haure pour prévoir l’alimentation des rubans Led et projecteurs qui donnent vie à l’espace.
Il explique « Quand on a commencé le projet, Jean-Paul m’a aidé à appréhender ce type de projet plus axé scénique, c’est-à-dire avec des ambiances, ou des variations. Mon équipe et moi nous sommes appuyés sur l’expérience de Sébastien pour comprendre le contrôle des projecteurs en DMX dont ils n’ont pas l’habitude en temps normal.
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A l’extérieur la façade
Les carreaux de verre Art déco ont été traités en couleurs. Les deux blocs prévus sur la façade changent selon l’ambiance à l’intérieur du bar tout comme les encastrements verticaux prévus dans le béton qui sont subtilement soulignés pour rester dans un esprit urbain à la demande d’architecte. L’éclairage extérieur est allumé le soir uniquement et selon la saison.
Pour de plus gros événements des boîtiers événementiels avec les connectiques adaptées pour exporter le son, la lumière et apporter de l’électricité, ont été prévus. Il sera donc facile de brancher une console pour plus de contrôle ponctuel.
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L’ouverture du Bizipoz à Saint-Jean-de-Luz marque un tournant important dans l’urbanisation de la ville, alliant modernité, esthétique art déco et innovations techniques. Ce projet ambitieux, soutenu par la mairie et signé par des experts comme Jean-Paul Haure accompagné de Sébastien Gaye pour la société Axilon et Baptiste Deboaisne pour Ineo, a métamorphosé ce secteur clé en un lieu dynamique et convivial, où lumière et architecture se répondent pour créer une atmosphère unique.
Le design lumière, véritable signature de Jean-Paul Haure, transforme chaque instant de la journée en une scène pour des moments de vie de toute nature grâce à des rubans à leds particulièrement performants sourcés dans le catalogue en ligne du distributeur LedBox. Des sources performantes et originales se rappellent dans l’espace de restauration pour donner une touche moderne et chaleureuse comme les panneaux de Led Mozaik Tile avec leur design en Pixel Art. La petite scène prévue pour diffuser les événements sportifs de toutes natures ou pour accueillir groupes de musique et conférences donne le ton grâce à un kit live particulièrement pêchu avec ses wash Ayrton Zonda 3 FX, ses blinders Briteq et ses panels Cameo S2 IP. Le son n’est pas en reste car le système d&b s’exporte jusque dans les espaces secondaires pour assurer une immersion complète des visiteurs du lieu sans parler de l’inclusivité chère à Jean-Paul qui aura eu une attention toute particulière pour les personnes malentendantes avec la présence d’une boucle d’induction magnétique.
Avec une vue complètement dégagée sur le port, les couchers de soleil luziens sur la terrasse promettent d’être animés grâce à l’équipe hors norme qui aura mené ce projet fou à son terme. Un grand Bravo !
Showlight est ravi d’annoncer la dernière vague d’intervenants internationaux qui présenteront leurs conférences à Dijon. Voici les sujets d’expériences qui seront partagés avec le public par Elanor Higgins, Saffran Popille, Christina Thanasoula, Willie Williams, le Dr Yaron Abulafia, et Brad Schiller.
Les intervenants avec de gauche à droite, en Haut : Willie Williams, Dr Yaron Abulafia, Christina Thanasoula. En bas : Saffran Popille, Elanor Higgins, Brad Schiller.
L’avenir visuel du spectacle vivant : Trop ou pas assez ?
Willie Williams, principalement connu pour sa collaboration créative de 40 ans avec le groupe de rock U2, parmi ses nombreux autres projets et compétences, partagera les enseignements tirés de son vaste travail combinant visuels immersifs et performances live. Aujourd’hui, les artistes ont les outils pour façonner la perception d’un public entier lors d’une prestation live. Williams pose alors la question : qu’est-ce que cela signifie pour un artiste ? S’agit-il de l’avenir ou d’une simple distraction ? Trop ou pas assez ?
« Travailler la lumière » : Réaliser des espaces lumineux dans l’esprit des spectateurs
L’artiste visuel et chercheur Dr Yaron Abulafia, dont le travail explore l’intersection dynamique entre lumière et espace, partagera sa vision esthétique de la création de danses lumineuses immersives visant à éveiller le corps et l’esprit des spectateurs. Il présentera des conceptions scénographiques innovantes intégrant des éclairages cinétiques et sculpturaux au sein de certaines des plus grandes compagnies de ballet du monde, notamment le Dutch National Ballet et le Stuttgart Ballet.
Conception lumière et projection live sur la scène théâtrale du XXIe siècle
Christina Thanasoula, qui a conçu l’éclairage de plus de 250 productions d’opéra, de théâtre et de danse, analysera comment la dramaturgie de la lumière est influencée par la projection en live du spectacle capté par caméras. En combinant le design lumière et captations, elle explorera comment cet outil agit comme une « loupe » qui dirige l’attention des spectateurs vers des zones ou des actions spécifiques sur scène.
Les Reflets d’Or – Regards dorés sur le patrimoine architectural de Dijon
Dans une présentation spéciale consacrée à Dijon, la ville qui accueille Showlight, la conceptrice lumière Saffran Popille parlera du projet d’éclairage de la rue de la Liberté. Depuis la phase initiale du projet, confié par la ville de Dijon, jusqu’à la mise en œuvre technique, en passant par le concept d’éclairage, elle mettra particulièrement en lumière l’aspect dynamique de cette conception lumineuse.
Sortir de sa zone de confort
Basée au Pays de Galles, Elanor Higgins éclaire des productions de théâtre, d’opéra, de danse, de comédies musicales et de spectacles pour enfants depuis plus de 25 ans. En revenant sur son rôle de conceptrice lumière principale pour Galwad (2022), une performance transmédiatique, multiplateforme et spécifique au site, Elanor expliquera comment elle a collaboré étroitement avec le directeur de la photographie et l’artiste de l’installation lumière. Ensemble, ils ont mêlé éclairage théâtral, cinématographie en plan-séquence et projection sur l’eau afin de créer une expérience visuelle unique.
Transformer l’industrie : promesses et potentiels du GDTF
Brad Schiller, autoproclamé « geek de l’éclairage », revient à Showlight pour nous plonger dans l’univers fascinant du GDTF (General Device Type Format). Ce format standardisé est une véritable révolution dans l’industrie du spectacle, permettant de décrire facilement les propriétés des projecteurs et autres dispositifs d’éclairage. Mais attention, certaines mises en œuvre actuelles comportent encore des pièges ! Découvrez comment optimiser votre workflow grâce au GDTF et aux conseils avisés de Brad.
Congrès/expositition Showlight 2025, du 19 au 22 mai au Parc des expositions de Dijon
La nouvelle poursuite Lexie, tout juste dévoilée !
La nouvelle poursuite Lexie, tout juste dévoilée !
L’équipe de Robert Juliat nous accueille sur son stand de l’ISE pour nous dévoiler le nouveau modèle de poursuite led qui intégrera leur gamme compacte : la Lexie. Ludwig Lepage nous la présente dans cette vidéo.
« Une poursuite au format découpe ? » Lançais-je maladroitement en observant le nouveau projecteur du coin de l’œil dans l’environnement bouillonnant de l’ISE. « C’est bien une poursuite, mais ça ressemble effectivement à une découpe » me répond Séverine Zucchiatti responsable communication chez RJ. Et pour sûr, car la nouvelle Lexie est compacte, de même gabarit ou presque qu’une découpe.
Un autre élément qui appuie cette ressemblance tient dans le fait que la petite Lexie emprunte la lanterne octogonale de la découpe Bizet, elle aussi fraîchement arrivée au catalogue du constructeur français. Quand au zoom, il est dérivé de celui qui équipe la poursuite Roxie. En traduction technique, cette nouvelle poursuite est dotée d’une source led de 500 W (drivée à 420 W), d’où émane une lumière blanche à 6500 K qui génère un flux d’environ 15 000 lumens. Le module de zoom/focus permet d’obtenir un faisceau variable en ouverture entre 10 et 23°.
De belles perspectives pour la Lexie, on y distingue le discret afficheur rassemblant tous les paramètres de la poursuite, au premier plan l’une des poignées de maintien et la molette du dimmer.
Se plaçant comme une découpe de petit gabarit, l’accès à ses fonctions est aisé et rapide et la prise en main efficace. Au même titre que la découpe Bizet, la Lexie voit sa lumière pilotable en DMX-RDM, Art-Net et sACN pour une gestion de la gradation à distance. Visuellement parlant, et malgré la lumière omniprésente dans un salon tel que l’ISE, la petite Lexie montre qu’elle a clairement de la ressource !
Se plaçant entre la Roxie et la Oz, elle sera la parfaite alliée des petits théâtres, compagnies de danse ou prestataires souhaitant acquérir un projecteur “made in France” facilement utilisable sur des prestations de petite et moyenne envergures, compact et au tarif attractif. La Lexie dont la conception est en cours de finalisation devrait être disponible d’ici l’été 2025.
ARC Solutions, la gamme architecturale du concepteur français OXO, dédiée au marché de l’installation fixe, se prête à de nombreuses applications d’éclairage statique ou dynamique avec des projecteurs à leds d’ambiance ou à vision directe pour la plupart IP66, associés à une large gamme d’accessoires.
L’atout majeur de la gamme proposée par OXO ARC Solutions réside dans l’excellent rapport qualité/prix et la pluralité des déclinaisons possibles (RAL, optiques, sources, accessoires, etc.) permettant d’optimiser vos projets d’éclairage.
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Le département « Intégration/Projets architecturaux » d’OXO met à disposition des clients et distributeurs son savoir-faire et ses compétences techniques afin de proposer des Solutions d’éclairage pertinentes.
Du projecteur de gobos aux projecteurs d’ambiance ou à vision directe, la gamme OXO “ARC” Solutions (pour architectural) démontre une réelle capacité à s’adapter à tout type de besoin. Elle est à la fois personnalisable et déclinable dans de nombreuses versions : projecteurs Led à zoom débrayable, projecteurs à optiques fixes avec filtres holographiques symétriques ou asymétriques, leds couleurs, en blancs calibrés ou blancs variables, RAL spécifique pour la coque, etc.
Chaque projecteur de la gamme est aussi proposé avec une multitude d’accessoires : volet CF, cône anti-halo, nid d’abeille, demi-cône, à fixer sur porte accessoire, en bref, tout est prévu !
Imagine 400 ARC
Nouveau dans la gamme OXO, et protégé des intempéries et de la poussière grâce à son classement IP66, Imagine 400 ARC est dédié à la projection de gobo. Son moteur led de 400 W en blanc froid 8000 K produit un flux de 13 465 lumens.
La gamme Imagine ARC.
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Disponible en 2 versions de focale fixe 30°, 55° et deux versions de zoom motorisé 10-30° ou 20-60°, il utilise une roue de 7 filtres dichroïques pour colorer le faisceau, un prisme 3 facettes et une roue qui accueille 7 gobos personnalisables. Imagine 400 ARC se contrôle en DMX-RDM par 7, 8 ou 13 canaux.
La gamme IP66 de projecteurs de gobos compte aussi Imagine 100 ARC aux fonctions identiques mais plus compact car équipé d’un moteur led de 90 W pour des distances de projection plus courtes, et Imagine 60 ARC (60 W) plus simple, à focus manuel de l’image d’un seul gobo projeté par une optique fixe à choisir entre 17°, 30°, 55° et 70°.
Tous les produits de la gamme architecturale sont garantis 5 ans pièces et main-d’œuvre, de quoi rassurer les clients et utilisateurs finaux mais surtout démontrer la confiance de la marque dans ses choix de composants et la qualité de fabrication de ses projecteurs.
Le nouveau MAC Aura Raven XIP, lors de sa première présentation publique à Barcelone pour l’ISE 2025.
Martin Professional présente le Mac Aura Raven XIP, établissant une nouvelle référence dans le domaine des projecteurs washs multisources à effets. Conçu pour offrir des performances exceptionnelles aussi bien en wash que matrice de pixels, il s’impose comme le plus puissant et abouti de la gamme Mac Aura.
Avec plus de 24 500 lumens en sortie, le Mac Aura Raven XIP est un concentré de puissance. Equipé de leds RGBL (Rouge, Vert, Bleu, Lime) de dernière génération, il garantit une qualité de lumière jusqu’alors inégalée, avec des teintes améliorées et une luminosité de premier plan.
Sa large lentille frontale de 343 mm concentre la lumière des 37 sources led principales qui génèrent un faisceau d’une intensité impressionnante le tout avec une homogénéité jusqu’alors inédite chez Martin pour un wash.
Il dispose d’un rapide zoom motorisé dont l’amplitude varie de 6° à 50°, permettant de passer d’un faisceau serré à un large wash bien plus vite que n’importe quel autre projecteur de la gamme. Martin laisse de côté le système de zoom entraîné par des vis sans-fin au profit d’un montage sur chariot entraîné par courroie.
Il est ici présenté par Matthew Wright de Martin Professional
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Vue sur la lentille, on distingue l’implantation des leds générant l’effet pixel Aura.
Son nouveau look “blackface” accroît le contraste de la source, se différenciant des autres projecteurs par une lentille plus sombre ainsi qu’un design “dark”, actuel mais plutôt discret.
Côté Aura, les ingénieurs de chez Martin n’ont pas lésiné sur la quantité, en implantant pas moins de 234 leds RGB pour créer une dense et intense matrice de pixels.
Au total, notre nouveau Mac n’embarque pas moins de 900 W de leds ! Autre nouveauté et pas des moindres, la conception du module Aura permet de l’utiliser quelle que soit la position du zoom, l’accès aux effets de pixels est donc permanent.
Le module BeamShaper optionnel.
Toujours du côté des nouveautés, le Raven XIP est doté d’un module optionnel baptisé “BeamShaper”, qui permet d’ovaliser le faisceau et de piloter son orientation à la console. Le module s’installe sur le nez du projecteur avec une facilité déconcertante et s’intègre bien au look global de l’appareil.
Si nous nous attardons sur sa conception, le Mac Aura Raven XIP partage la même base mécanique et électronique que le récent Mac Viper XIP, volonté de Martin d’optimiser le développement des produits et par extension, l’approvisionnement et la disponibilité des pièces détachées. Le projecteur est évidemment conçu pour une utilisation en extérieur (d’où l’appellation “XIP”) grâce à un indice IP de 54.
Quelques-unes des fonctions du Raven XIP.
Question pilotage, le projecteur répond à la plupart des protocoles en vigueur. DMX-RDM, Art-net, sACN ainsi que le protocole Martin P3, un allié de taille pour exploiter les quelque 851 paramètres du mode le plus étendu ! Il dispose d’une interface de type NFC pour une prise en charge ou un diagnostic rapide via l’application Companion. Enfin, le projecteur embarque un module de connexion universel afin de prendre en charge diverses interfaces DMX sans-fil.
Vidéo explicative de la conception/réalisation du MAC Aura Raven XIP
Accueillis par Philippe Tassart de Ginger, le producteur d’innombrables artistes et événements, et grand spécialiste des meilleurs Tribute Bands, on tombe vite sous son charme et sa connaissance du milieu de la musique. Pourtant cela a commencé par un : « vous êtes qui et vous faites quoi ici ? » dit avec curiosité et un brin d’inquiétude.
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Les douze K3 de cour, les six premiers en mode asymétrique 90° pour échapper le mur latéral de L’Espace Carat, un choix de Julien Desjardins en charge du système sur la tournée.
Une demi-heure de souvenirs et d’anecdotes croustillants plus tard, on est lâché l’esprit tranquille dans cette grande salle polyvalente qu’est l’Espace Carat l’Angoulême en train de se parer de ses plus beaux atours pour accueillir les Goldmen, LE Tribute Band de Jean-Jacques Goldman.
C’est du K3 qui se prépare pour la grimpette à jardin, 12 boîtes pas si fréquentes en France et que j’ai hâte de retrouver ne les ayant écoutées qu’une fois sous le soleil de Marcoussis.
Deux stacks de quatre KS28 en configuration cardioïde vont monter la garde et le niveau de contour et d’infra nécessaire au show. Les premiers sièges qui leur font face sont à 6 mètres.
Des Kiva II par trois et en infill à jar et cour vont compenser l’ouverture du système et donner du son aux tout premiers rangs. Deux dernières Kiva II débouchent pile le centre depuis le nez de scène. Le système est confié aux bons soins de Julien Desjardins qui complète le binôme à la face avec le mixeur Charles Lagueritte.
Les quatre KS28 en montage cardioïde à cour. On devine sur le nez de scène cachés en partie par le rideau, trois Kiva II.
Un sourire surmonté d’une paire d’yeux bleus de compétition s’approche, Charles est dans la place… C’est grâce à lui que nous sommes invités pour cette date des Goldmen afin de découvrir un groupe de copains talentueux, un chanteur bluffant et une console qu’on n’a pas trop l’habitude de voir sur des tournées de cette taille, une Avantis de Allen & Heath. Bien gavée en ressources DSP, elle est dans ses mains, la clé de voute sonore du show.
Charles Lagueritte, l’ex fan des sixties et des Rabeats…
SLU : l’Avantis c’est ton choix ?
Charles Lagueritte : C’est celle du groupe, ils l’ont achetée lorsqu’elle est sortie il y a cinq ans puisqu’avant d’être Goldmen, les membres du groupe ont beaucoup tourné en baloche et ont donc l’habitude de partir avec leur propre matériel. Bien sûr ce n’est plus le cas maintenant mais tu verras qu’ils sont extrêmement bien équipés en termes d’instruments dont certains sont importants pour approcher le son de JJ Goldman.
SLU : Tu as donc appris à t’en servir
Charles Lagueritte : Quand j’ai intégré le groupe oui, avec eux. On s’est enfermé trois jours et on a enregistré tout le répertoire soit 40 titres. Ensuite j’ai eu la console à la maison pendant un mois afin de coller au plus près aux albums ce qui est une nécessité quand tu mixes un tribute band.
J’avais les pistes des 40 titres, la console et Spotify pour décortiquer et approcher au mieux chaque chanson originale en studio ou en live en fonction de l’arrangement que le groupe a décidé de jouer. Je n’ai pas compté le nombre de A-B mais il y en a eu beaucoup ! Aujourd’hui encore je peaufine des détails qui m’avaient échappé, sans oublier que ce n’est pas facile de passer après Andy Scott.
SLU : Mais tu colles aux sons d’époque, ne serait-ce que le grain et la longueur des réverbérations ?
Charles Lagueritte : Bien sûr, la batterie dispose de réverbération assez « grossières » bien épaisses et gatées. On approche au plus près la couleur Goldman et lors d’une date à la Réunion, dans un théâtre en plein air, son directeur nous a accueillis avec la banane puisque Jean-Jacques avait pour habitude de répéter toutes ses tournées là-bas et il a eu la chance d’y assister.
SLU : Il a été convaincu par ce qu’il a entendu ?
Charles Lagueritte : Absolument et pourtant son théâtre est piégeur et mat de manière très surprenante.
Charles désormais très à l’aise sur la Avantis durant les balances.
SLU : La HF n’est pas fournie par le groupe…
Charles Lagueritte : Non, plus maintenant mais lorsque je suis arrivé c’était le cas. On a changé aussi à cause des plages de fréquences qui étaient mal placées pour passer dans certaines villes. On a en tout 16 liaisons entre micros et ears dont je m’occupe aussi.
L’émetteur Shure Axient Digital AD2 de Alain Stevez, la « voix » de Goldman avec la tête V7 SE au pas de la marque américaine.
SLU : On fait un tour au plateau ? Tu me montres ta captation ?
Charles Lagueritte : Volontiers d’autant que lors du confinement je suis tombé sur une marque chinoise sérieuse et abordable pour laquelle j’ai eu un coup de cœur, SE Electronics. J’ai rentré un V7, un micro chant dynamique, je l’ai écouté et adopté d’autant qu’il existe en filaire mais aussi en capsule vissable sur des manches Sennheiser et Shure.
Du coup j’en ai acheté sur un site allemand bien connu (rires) et tous les micros chant filaires ou HF de la tournée sont des SE. Ça sonne étonnement bien pour un supercardioïde et du coup la réjection est très bonne avec un niveau de sortie et une réponse en fréquence faits pour la scène.
SLU : Tu nous as dit que tu t’occupes des liaisons HF
Charles Lagueritte : Mais pas des retours. Il y a un truc. Les Goldmen possèdent deux consoles, l’Avantis qui est ras le museau à la face avec ses 64 entrées et 42 bus que je consomme entièrement et une SQ5 qui est sur scène et qui est en frontal avec le stage GX4816 qui sert d’horloge maître. C’est la SQ5 qui fournit à l’Avantis les signaux via le protocole SLink de Allen & Heath.
Un rack clé avec la SQ5 posée dessus. On y trouve les deux récepteurs AD4Q, les tiroirs des micros et packs HF et tout en bas les récepteurs ears Shure P10R+ et P10R en charge. A gauche dans un second rack on distingue les émetteurs ears Shure P10T, le tout formant le système PSM 1000.
Cette SQ5 qui est une 48 in et 16 out, dispose de plusieurs mémoires et alimente les émetteurs ears Shure PSM1000. Les 6 membres du groupe ont la main sur leurs mix via leurs mobiles pendant les balances et le backliner qui sait faire du son, est en support durant le show.
Ils s’accommodent bien de cette configuration hybride d’autant que ce sont d’excellents musiciens très rompus à la prise de son et l’économie de la tournée ne permettrait pas d’avoir une vraie régie retours et un deuxième tourbus. Lui aussi est plein.
Il y a malgré tout deux micros d’ambiance pointés vers le public pour leur apporter tout le temps, un peu d’air et de contact avec le public, mais ça ne remplace pas un vrai mec derrière la console.
SLU : Pour les liaisons instrument et micros ?
Charles Lagueritte : C’est aussi du Shure, de l’Axient Digital. On a deux récepteurs AD4Q. La batterie sur mesure est fabriquée en Dordogne par Beartone. Elle est repiquée par un kit Audix auquel s’ajoutent quelques micros Prodipe, tous fournis par le groupe. Simple et très efficace. Les cymbales remarquables de richesse harmonique sont des UFIP italiennes.
Il n’y a pas que les boîtes que l’on accroche, les micros PZM aussi !
Une particularité se cache dans la grosse caisse, un Shure 91 à l’envers, un montage voulu par Charles car la snare n’ouvre pas le gate quand il est placé la tête en bas et sonne aussi bien.
SLU : Jolie batterie
Charles Lagueritte : Elle sonne bien et est bien sonnée par Jérémy Stevez et les cymbales ont un côté dark très K. De mon côté je la travaille à 80% le son de ce kit avec les overheads et le reste via les micros de proximité tordus par du Transient pour avoir des transitoires.
Les guitares quant à elles sont entièrement en simulation et aucun ampli ne trône sur scène. Idem pour les claviers avec une grosse configuration MainStage. Très grosse même.
Très belle batterie avec un accastillage Gravity très bien pensé pour la tournée par Charles qui a dû aimer le Lego et le Meccano étant jeune !
Charles Lagueritte : Ce sont des Optogate. Avec les Goldmen je dispose de véritables harmonies de voix sur de nombreux titres mais à la fois je ne peux pas laisser constamment 5 micros ouverts plein pot sur scène. Ça marche avec un petit émetteur récepteur infrarouge alimenté en 48V.
Un des Optogate placés en sortie des V7 des chœurs. Ne pas oublier de commuter le 48 V.
Approche toi…voilà, c’est ouvert, la LED est rouge. En s’écartant, le micro est coupé ou atténué et on dispose d’une vis de réglage pour choisir sa distance. Il existe deux versions, une dite PAD et une Mute. J’ai choisi la première avec ses 15 dB d’atténuation ce qui nettoie déjà suffisamment.
J’adore ce boitier qui est très, très utile car, contrairement à un gate, il ouvre indépendamment du niveau capté par le micro. Il y a enfin un petit côté pédagogique. Si tu n’es pas bien placé et près de ton micro, ça n’ouvre pas.
Tout comme dans les parfums de vanille il n’y a pas une seule molécule de divine gousse, dans ce clavier divers accords de sons synthétiques restituent des pianos très imagés et parfois chargés mais qui trouvent immédiatement leur place et nous ramènent 40 ans en arrière.
SLU : Un Roland RD-1000 !
Charles Lagueritte : Il a 40 ans ! Et il le fallait car il est à l’origine des sons de piano de Jean-Jacques Goldman. Ils l’ont chiné, trouvé, réparé et désormais il apporte cette couleur de vrai/faux piano qui a été tellement utilisé lors de sa sortie (et toujours par Elton John en version rack avec une dose de Motif le tout piloté par un Disklavier Yamaha NDR)
SLU : Puisqu’on parle de ce qui t’arrive depuis la scène, parlons mix, effets et ressources en général.
Charles Lagueritte : La seule ressource DSP externe dont je dispose c’est le Finalizer de t.c. electronic, tout le reste est fait dans la console avec ses propres ressources. Pour la batterie par exemple j’utilise le Source Expander, aussi simple à utiliser qu’un LA-2A mais c’est un gate.
Le Transient Controller est mon algorithme de référence pour travailler les transitoires de la batterie et j’en use et abuse. Sur la grosse caisse je travaille avec le son, j’égalise et je termine avec de l’EQ dynamique pour qu’elle soit bien nerveuse.
Le Transient Designer à la sauce Allen & Heath.Et l’EQ dynamique, un redresseur de torts plus rapide que Zorro.Ahh ce petit bleu ciel qui nous rappelle quelque chose…
Ma batterie part ensuite vers trois groupes de traitement différents : la batterie naturelle avec juste un compresseur opto et un ou deux dB maxi de réduction, le groupe kick, snare et toms hyper compressé avec une simulation Bus SSL. Attaque lente, release rapide et 12 dB de réduction.
On entrevoit la touche ALL illuminée en bleu.
Enfin j’ai le groupe Crush basé sur une émulation de UREI 1176 qui est là uniquement pour colorer. Une sorte de grosse purée de distorsion via le « British mode » des touches de ratio toutes appuyées. Je m’en sers pour salir à petites doses la batterie.
Une démo via un coup de Virtual démontre la bonne tenue sonore des choix de Charles avec une base travaillée mais encore naturelle, puis l’ajout du groupe compressé qui densifie l’ensemble et enfin l’arrivée du Crunch qui colore et rehausse sensiblement la snare et ses harmoniques, la rendant presque alu alors qu’elle est en bois !
Le trou pour laisser respirer la voix de Alain Stevez qui chante super bien et incroyablement « Goldman » mais en envoyant peu…
SLU : Et le reste ?
Charles Lagueritte : J’ai un groupe de tout sauf la batterie, un pour les chœurs qui sont très importants et sur le groupe de l’orchestre j’ai un EQ dynamique DYN8 qui en side-chain à 1,5 kHz me libère un peu de place dans les claviers et la guitare pour la voix lead qui en a besoin.
Je fais pareil entre mon pied et ma basse pour éviter qu’ils ne se mangent. Le pied relâche un peu le 60 Hz de la basse. On parle de quelques dB, rien de méchant, et la basse est traitée avec une simulation de distorsion tube.
l’EQ dynamique sur la voix avec des points calés sur des fréquences difficiles et qu’il faut bien tenir.
SLU : On parlait de la voix d’Alain…
Charles Lagueritte : Ahh il y a du monde ! On commence par un expandeur à double seuil et double filtre assez bien fichu appelé Dual Threshold Expander, puis on a un compresseur multibande, un égaliseur dynamique pour venir traiter des points spécifiques de sa voix chantée et enfin un compresseur monobande classique type LA-2A pour terminer le travail.
SLU : En plus de tout ça tu as suffisamment de moteurs de réverbération ?
Charles Lagueritte : Tout à fait. Les ressources ne sont pas infinies mais à chaque titre via les snapshots, les temps et les couleurs changent ce qui apporte la variété nécessaire. J’ai une « AMS » qui, dans le même slot, devient une « Plate » et c’est pareil pour les délais et les autres effets. C’est mortel et j’arrive à tout faire. A quoi bon me balader avec une Bricasti alors qu’on est dans un son années 80 où tout doit sonner un peu -digital-. J’ai tous les outils pour ce projet spécifique. Peut-être un pitch corrector un peu plus élaboré. J’en ai un sur le violon d’Alain pour l’aider un peu car il n’est pas un joueur de violon et il a appris sur le tard (rires).
Niveau customisation, Charles se lâche, tout comme sur l’emploi des user keys et puis, il y a une étiquette pour tout !
SLU : Tu as deux derniers trucs si j’ai bien compris
Charles Lagueritte : Oui, une réverbération interne sur le master de la table. Je me suis rendu compte lors d’un live en festival que j’étais trop sec et qu’en remontant le retour des effets, je perdais en précision. Depuis je m’en sers en fonction des salles et de leur acoustique. Par exemple au Zénith de Pau qui est assez mat et l’Arkea à Bordeaux qui est aussi très précis mais un peu court.
Le workflow de cette table est très abouti et je le trouve mieux conçu que la DLive où, par exemple, on ne voit pas les inserts sur le Channel Strip ! Les User Keys sont aussi puissantes et depuis deux ans que je me sers de l’Avantis, j’ai à chaque fois pu tout faire sans jamais avoir de pépins. Pense que je tire même mon cuivre à 100 mètres sans problème. Je n’aurais pas dû dire ça, ça ne va pas marcher ce soir ! (raté, ça s’est super bien passé NDR)
Pas fréquent voire très rare dans le touring, un Finalizer 96K en version rack se brade désormais 300 € sur Le Bon Coin…Où va le respect ;0)
SLU : Et le Finalizer, il sert à quoi en définitive ?
Charles Lagueritte : C’est la touche finale et intervient assez peu au cours du show. Il est inséré en 96 kHz dans la console qui est aussi en 96. Il n’y a que le rec qui est en 48 kHz via le DVS grâce à une carte Dante 64 ajoutée dans la console, la même qui équipe les DLive. J’ai été obligé de baisser la fréquence pour disposer d’assez de pistes, mais le SRC de la carte me rattrape le coup et tout fonctionne comme un charme.
Si par hasard l’Avantis ou le réseau devaient tomber, la SQ5 qui reçoit en premier le flux du stage, dispose d’un mix secours et est raccordée en AES/EBU aux contrôleurs amplifiés. Le mix est certes basique et les effets peu nombreux mais les musiciens ne perdent pas leurs retours et les spectateurs leur soirée. On a eu à s’en servir une fois car on a eu un switch capricieux. Les musiciens se sont mis sur le nez de scène et ont joué un guitare/voix à 4 le temps qu’on change de switch et qu’on le redémarre et ensuite on a rebasculé sur l’Avantis. Le groupe l’a dit au public qui a adoré et tout est rentré dans l’ordre.
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Noir Salle
On était resté sur des balances et un virtual un peu forts en SPL. Dès les premières notes du show, tout rentre dans l’ordre. Le niveau se stabilise autour des 94 dBA, le son, la voix et le style Goldman résonnent et les applaudissements ne vont plus arrêter de la soirée.
Une conception lumière signée Thomas Dechandon et des tubes en béton. Ça va chauffer mon chaton !
Très travaillé et maitrisé, le mixage de Charles est respectueux de l’époque de Jean-Jacques tout en étant plein et très précis ce qui, dans les années 80 et 90, n’était pas évident ne serait-ce qu’en termes de diffusion, de portée et de couleur tonale à chaque siège. Ici le rendu est moderne, bien calé par Julien Desjardins et efficace avec K3 qui fait très bien le job et correspond bien à la jauge de la tournée.
Alain Stevez présente son équipe technique et Charles.
Peut-être le Finalizer et la somme de traitements réduisent un poil trop la dynamique, mais même s’il n’y a pas un cheveu qui dépasse, le public est aux anges. Les effets qui accompagnent chaque titre soulignent bien le jeu des musiciens en respectant le morceau original, et le chant délicat d’Alain Stevez trouve toujours sa place malgré des arrangements compacts et une batterie très sonore au plateau.
Le pupitreur étant à son troisième show, Charles le guide en lui indiquant du bras gauche les rendez-vous son-lumière comme un vrai chef d’orchestre, gardant le droit pour la console. Enfin la présentation de l’équipe technique par le groupe prouve à quel point l’ambiance est bonne. Booonne, booonne, booonne devrions nous dire !