Harmony Network, le spécialiste français du réseau

Harmony Network avec à sa tête Diane Hivert et Gilles Bouvard plus complices et en harmonie que jamais, est la nouvelle force de proposition de solutions réseau pour l’audiovisuel, mais aussi un distributeur de produits spécifiques avec Optocore, BroaMan, Luminex et Skaarhoj.

Nous avons interviewé Gilles et Diane pour bien comprendre le positionnement de ce nouvel acteur français dont nombre des chantiers se font aussi hors de nos frontières.

SLU : Quels sont vos rôles respectifs ?

Gilles Bouvard : Diane prend en charge toute la partie relationnelle et commerciale avec sa connaissance approfondie des acteurs de l’intégration et des prestataires du grand Sud Est ; un point extrêmement important de nos jours.
De mon côté, je m’occupe de toute la partie technique et du développement de projets avec les scénographes et les clients. Enfin il y a François Iund qui assure le support technique pour nos clients et s’occupe également des formations de nos marques. On se complète parfaitement. L’ensemble d’un projet se doit d’être harmonieux et les liens qui unissent tout cela bien « connectés »

Diane Hivert, Gilles Bouvard et François Iund.

SLU : Pourquoi Harmony Network, GB4D ne suffisait plus ou tu avais encore un port de libre ;0) ?

Gilles Bouvard : Nous ne pouvons pas être juge et partie. GB4D est un prestataire technique du spectacle spécialisé réseau et autres métiers de l’audiovisuel et continuera de l’être, mais nous avions besoin de vraiment séparer les activités entre prestation et proposition.
Harmony Network est une force de proposition, un concepteur, apporteur de solutions réseau et un distributeur de produits spécifiques à ce domaine. Harmony fait donc tout le travail en amont et ensuite la fourniture des matériels. L’intégration peut être effectuée par tout intégrateur ou prestataire disposant du savoir-faire nécessaire dans l’audio-visuel. Cette clarification était nécessaire.

SLU : Quelles sont vos marques ?

Gilles Bouvard : Nous en avons 4 et elles composent une offre globale, parfaitement compatible, interconnectable et transportant audio, vidéo et toute sorte de données.
Il y a Optocore, BroaMan et Luminex toutes trois bien connues et Skaarhoj qui est le couteau suisse, enfin, danois, de la télécommande audiovisuelle programmable en IP.

SLU : Pourquoi avoir rajouté Luminex ?

Gilles Bouvard : Parce que chez Optocore et BroaMan il n’y a pas de volonté marquée d’aller vers l’IP type switch avec des VLAN. Les Allemands maitrisent totalement la fibre optique, il faut rappeler que Optocore fût le pionnier de la fibre dans le monde, et se positionnent un cran au-dessus.

Philippe Coudyser

Comme on souhaite couvrir le réseau de manière exhaustive, que ce soit la grosse distribution de flux vidéo et data avec BroaMan, ou l’audio en réseau avec Optocore et surtout pouvoir répondre à tout type de demande et budget, nous avons approché Philippe Coudyser qui est le cofondateur et distributeur de Luminex et ce dernier a accepté de nous confier aussi cette marque.
C’est formidable de sa part sachant que nous avons commencé officiellement le 1er novembre 2021 et nous le remercions pour sa confiance.

SLU : Pourquoi précisément Luminex et pas d’autres acteurs IP ?

Gilles Bouvard : J’avais pensé au début aussi à Agora, mais un premier contact ne m’a pas permis de dialoguer avec la direction, et surtout parce que les techniciens chez GB4D se servent de Luminex et aiment beaucoup ses produits. Philippe Coudyser a cru en nous et nous a très rapidement ouvert l’ensemble de sa gamme au-delà des simples Gigacore.

Enfin quand des sociétés majeures comme L-Acoustics ou Riedel travaillent aussi avec Luminex, cela conforte notre positionnement. Quand tu tapes le haut du panier avec BroaMan et Optocore, tu vas chercher le haut du panier.

Maciej Janiszevski

SLU : Quelques mots sur Skaarhoj ?

Gilles Bouvard : C’est une société danoise qui va fêter ses 10 ans et qui a la particularité de créer des ponts avec quasiment toutes les marques vidéo broadcast, permettant de prendre la main sur des appareils via des télécommandes programmables en IP. Ils ont été rejoints par un ex d’Optocore avec qui nous avons collaboré durant plus de 10 ans, Maciej Janiszewski, en tant que manager pour l’Europe.

C’est ce dernier qui nous a fait découvrir cette marque et son potentiel. Par exemple, en 10 jours de collaboration, Skaarhoj a développé une télécommande qui gère le routing vidéo sur les Route 66 BroaMan et évite de devoir lancer le soft PC et la grille habituelle. C’est infiniment plus pratique et rapide car on n’a plus à se soucier du trajet pour aller d’un point à un autre et les appareils traversés.

SLU : Ce n’est valable que pour l’image ?

Gilles Bouvard : Même pas (sourire), là est le challenge ! Ils vont se lancer dans l’audio. Ils ont quelques modules, mais notre souhait et qu’ils les adaptent à tout un ensemble d’applications audio. Nous avons déjà des demandes de clients et nous-mêmes poussons très fort afin d’avoir une télécommande de gain pour Optocore, pour que les meilleurs préamplis du marché puissent travailler facilement avec toutes les surfaces de contrôles.

La face arrière du Nodal du Parc des Expositions et Centre de Conventions de Toulouse où la puissance et flexibilité de la fibre et du couple BroaMan et Optocore font des merveilles.

SLU : Venons-en à votre société. Au-delà de disposer de super marques que vous connaissez et maitrisez, quelle est votre valeur ajoutée ?

Gilles Bouvard : L’assistance à la maitrise d’œuvre et d’ouvrage. On est là pour être force de propositions globales et de solutions réseaux, et ensuite vendre les appareils nécessaires. On sait le faire et nous avons des solutions pour des petits comme des gros budgets. De la petite faisabilité jusqu’à la très grosse.

Si quelqu’un ne veut que de l’IP on peut répondre, mais on sait aussi expliquer qu’il existe des solutions plus puissantes et évolutives. Il faut imaginer l’IP comme une route nationale qui peut converger dans une grosse autoroute BroaMan et être accompagnée par des tas d’autres flux. Pour simplifier BroaMan c’est du transport fibré d’une très grosse capacité où tout peut transiter en fonction de ses options et besoins.

SLU : Les gens ont généralement les idées claires ?

Gilles Bouvard : Parfois oui, mais pas toujours. Le réseau fait peur, ou parfois vous avez affaire à des geeks de l’informatique et là on plonge dans le monde de l’irréel et du flip (rire). C’est donc à nous de faire parler et collecter les besoins, les envies et de réfléchir aux potentielles évolutions pour proposer une solution qui satisfasse les gens de la lumière, de la vidéo, du son, de la régie générale et de la direction technique.

On part aussi sur des projets qui ne sortiront que dans quelques années, on parle donc avec des architectes scénographes et en pareil cas, il faut avoir de l’imagination et les reins solides car la rémunération de ce travail de conception interviendra beaucoup plus tard. Quoi qu’il en soit on communique avec les fabricants quant à notre travail de préconisation sur chaque projet pour que, dans l’hypothèse où nous ne vendions pas le matériel, on puisse être rétribués pour le travail de prescription.

Dos à la Tour Eiffel, un concert retransmis en direct et qui attire toujours des dizaines de milliers de spectateurs. Optocore est de la partie.

SLU : Est-ce que le fait d’être une petite société iséroise face à certains acteurs majeurs est problématique ?

Diane Hivert : Nous avons l’habitude, mais c’est vrai que parfois ce n’est pas facile. Le gros avantage, c’est notre expérience du réseau en tant que concepteurs et utilisateurs et le fait qu’un très grand nombre d’événements nationaux et internationaux majeurs aient recours à des infrastructures réseau Optocore et BroaMan, que nos garçons maitrisent et dont parfois nous sommes même à l’origine. On commence à être connus et reconnus et puis, l’Isère n’est pas si loin, un brin de fibre suffit !

SLU : Êtes-vous touchés par le manque de composants actuel ?

Diane Hivert : Peut-être moins que d’autres, mais nous le sommes aussi. Optocore et BroaMan livrent désormais en 8 semaines. Luminex et Skaarhoj arrivent à assurer. Ça reste heureusement acceptable.

SLU : Est-ce que la naissance de Harmony Network signe aussi le passage de l’action du prestataire à la réflexion du concepteur prescripteur ?

Gilles Bouvard : Si l’on veut, appelons ça aussi une forme d’évolution pour accompagner mon âge qui avance, comme la nature assez complexe des outils dont on dispose et qu’il faut connaître, maitriser et savoir expliquer aux futurs utilisateurs. Faire sortir de terre des projets où que ce soit dans le monde, implique aujourd’hui de réfléchir réseau, de prévoir des années à l’avance quels seront les besoins et comment y parvenir.
On ne peut plus se tromper que ce soit en rénovation ou en construction neuve, ce sont des investissements onéreux qui seront renouvelés dans 10 ou 20 ans, donc il faut être à l’écoute et respecter le client. C’est passionnant, très prenant et surtout cela demande de prendre un peu de recul de la prestation pure.

François Iund en pleine action.

SLU : La formation est essentielle dans le réseau. Allez-vous vous en charger?

Gilles Bouvard : Bien entendu et cela sera assuré par Harmony Network par notre support technique François Iund. Nous allons d’ailleurs proposer de la formation en dehors de celle « naturelle » pour les projets dont nous avons la charge.

On va en plus, aller un peu plus loin que le training réseau stricto sensu, car si l’on ne connaît pas les appareils amont et aval qui seront interconnectés par le réseau, on peut vite se perdre et avoir par exemple de gros problèmes de synchro. L’horloge est fondamentale dans les réseaux numériques et demandent parfois réflexion sur le choix de qui est le “Maître“.

Il faut aussi combattre la théorie du « ce n’est pas moi, c’est l’autre » par la connaissance de ce qui se passe en dehors des interfaces réseau. On sait par exemple comment interfacer Lawo, Soundcraft, DiGiCo ou Yamaha avec Optocore pour le contrôle des gains, mais aussi Midas ou Allen & Heath, donc en formation on est serein et on peut répondre aux attentes et aux questions. Distribuer c’est bien, apporter de vraies solutions et former c’est mieux, d’autant plus qu’avec les nouvelles marques telles que Luminex et Skaarhoj, on a de quoi s’occuper…

Des Route 66 et des X6R ou comment générer du super son avec des préamplis de course et ensuite convertir, distribuer bref, exploiter ces signaux et d’autres. Ici une captation TV et Radio française.

SLU : Comment pourrais-tu définir Optocore en quelques mots ?

Gilles Bouvard : C’est une marque allemande… (rires) et c’est de l’audio, Optocore est le pionnier du réseau audio depuis 25 ans. S’y ajoutent un peu de vidéo et des signaux de contrôle qu’on transporte sur tout type de distance, l’ensemble avec une latence ultra courte…

SLU : Combien et dans toutes les circonstances ?

Gilles Bouvard : 46 µs en full numérique. Je vais rassurer les puristes : la latence est toujours nettement en dessous de la ms avec la conversion analogique qu’il y ait 1 ou 1024 entrées et avec un nombre illimité de sorties.

Optocore propose aussi des préamplificateurs d’une rare qualité. Il est par exemple possible d’enregistrer directement sur ProTools ou tout logiciel digne de ce nom directement à partir de ces préamplis. Une fois le gain calé de manière informatique, vous aurez la chance d’avoir un son remarquable.

J’espère enfin que Skaarhoj nous développe rapidement un petit boitier 8 faders motorisés qui pourra prendre à distance, la main sur lles gains analogiques afin de rendre leur emploi encore plus simple. Radio France a fait des tests pour être sûr de la qualité de nos préamplis…

SLU : Et le résultat ?

Gilles Bouvard : GB4D installe 156 préamplis Optocore pour le grand Concert de Paris sous la Tour Eiffel, ou fournit des racks de 48 ou 96 préamplis pour les victoires de la musiques ou Orange en fête… Quand un technicien me demande de lui expliquer pourquoi Optocore sonne bien, je le mets en relation avec un ingé son de Radio France, ça va plus vite (rires) !

SLU : Reste la barrière du prix…

Gilles Bouvard : Ce n’est pas faux. Pour le prix public d’un rack 16 entrées Optocore tu as un stage rack 32 in 16 out chez d’autres fabricants, mais un appareil Optocore apporte, je dirais transporte d’autres flux tels que des univers DMX, du Lan pour l’intercom IP ou des télécommandes d’amplis. Il faut juste savoir quelle qualité de son et quelle flexibilité sont demandées.
Travailler avec des consoles de mixage de toutes marques et n’employer qu’une seule marque de préamplis de très haute qualité qui fait aussi office de split et peut alimenter à la volée un car régie ou pousser l’audio en fibre n’importe où, sans limite, c’est un réflexe à prendre, une façon de penser la distribution du son différemment.

Le Wave Board de Skaarhoj ou comment avoir la main sur de l’audio

Il en va de même pour le gain que tout le monde voudrait piloter, là aussi nous pourrions écrire une livre… Quand on compare la console qui a la main sur le gain analogique, et la commande de trim sur les consoles qui exploitent ces signaux, l’écart ne dépasse jamais 1 à 2 dB, donc insignifiant.

Enfin l’avantage de choisir cette marque c’est de bénéficier immédiatement d’un audio évolutif, flexible et sécure avec des réseaux en anneau ou étoile et une capacité en nombre de voies quasi illimitée. Si l’Eurovision, les Jeux Olympiques, ou Radio France et tous les événements en direct de cette taille et retentissement ont adopté Optocore, ce n’est pas sans raison.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut avoir peur, tous les prestataires ont accès à cette technologie ! Imagine un parc d’interfaces Optocore et ta surface préférée. Tout devient possible, sans aucune limite. Cela peut et doit faire réfléchir.

SLU : Pour conclure Diane, fais-nous rêver un peu. As-tu quelques chantiers ou projets dont on peut parler ?

Diane Hivert : Nous avons équipé le grand Théâtre de Rabat, qui doit être inauguré très prochainement, avec un ensemble de 120 préamplis Optocore, des interfaces et routeurs vidéo 3G SDI BroaMan.
Les Parcs des Expositions de Toulouse et Bordeaux avec également un ensemble BroaMan / Optocore.

Une vue aérienne du très grand complexe d’expo de Toulouse. Le transport fibré s’y révèle indispensable.


La Scène 55 de Mougins avec un petit réseau Optocore de 32 préamplis et un réseau vidéo simple BroaMan. Un beau projet avec un budget adapté.

La Scène 55 à Mougins, une salle de 600 places très bien équipée.

Nous avons aussi un projet ce début d’année en Afrique pour un Parc expo et une Aréna qui seront équipés d’un réseau BroaMan et Optocore où nous avons proposé en plus une intégration de consoles DiGiCo.
Un beau projet va enfin voir le jour en France en 2023 à Paris avec des préamplis Optocore bien sûr et également un équipement Route66 et interface Mux22 BroaMan avec toute la vidéo en 12G.

D’autres informations sur le site Harmony

 

Crédits -

Texte : Ludovic Monchat - Photos : Harmony Network, GB4D, SLU, C.Picci, Ville de Mougins

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