Il faudra s’y faire, après 23 ans de plaisir et de son, le Queen abandonne, sans doute à la pomme, son écrin des Champs Elysées, et se replie quelques mètres plus loin 22 rue Quentin Bauchart, dans les murs de l’ancien Club 78.

Philippe Fatien n’a pas raté l’occasion d’offrir aux nuits parisiennes le club de référence où l’audio se taille la part d’un lion qui rugit dans la forêt de Marcoussis.
Dans le domaine du clubbing, on a pour habitude d’avoir un son bien gras, baveux avec un kick qui fait vibrer les pantalons et un volume à la limite de la législation, beaucoup moins d’avoir une écoute précise et une diffusion maitrisée.
Les temps ont changé, les designers sonores s’invitent désormais à la fête, les clients deviennent exigeants, et personne ne s’en plaindra. Immersion dans le reboot du Queen, où la nouvelle installation tout juste calée met déjà le feu aux nuits parisiennes…

Le système
N’y allons pas par quatre chemins, il y a assez de membrane au Queen pour équiper l’OIympia, un calage digne des plus belles tournées et une marque d’enceintes prestigieuse et française qui plus est… Champagne !

La régie est tout de Pioneer vêtue avec le kit standard que les DJ vedettes vont réclamer :
4 CDJ-2000NXS aboutissant dans une DJM-900 NXS.
Ajoutez un SM58 et le tour est joué. Non, pas tout à fait. Les «écouteurs» aussi ont changé. Exit les dV-Sub et les dV-Dosc d’antan, place aux SB18 sur lesquels prennent place trois Kara par côté, la nouvelle référence en clubbing.
Autant dire que rien ne peut déconnecter le DJ de son beat. On baigne dans le son et on peut mixer en totale autarcie. Vu la distance régnant entre la régie et le système principal, ça paraît un peu exagéré mais rien n’est trop beau pour ce club, et ce retour est désormais exigé pour accueillir les stars de la scène électro.

En principal, le Queen dispose de trois Arcs II par côté et de quatre SB28 placés sous la régie. Sur la piste on est servi. Une première ligne de délais composée de deux grappes de 4 Arcs Wide recharge le SPL au bout de la piste. Un second rang de délais composé de deux paires d’Arcs Focus et Wide, un montage hybride prévu par le fabricant et donnant une ouverture totale de 45°, prend en charge la fin de la zone assise arrière et le bar.
Pour aider les SB28 dont les danseurs doivent absorber une partie de l’efficacité, huit SB18 distribués à des points clé, représentent autant de «low spots». Tout n’est pas parfait et certains d’entre eux s’avèrent un peu interférents malgré le calage plus que soigneux dont on reparlera plus tard avec son auteur Florent Pancrazi. Si le grave était discipliné ça se saurait ! Enfin les carrés VIP latéraux disposent de couples d’Arcs Focus et d’Arcs Wide pour que personne n’hésite à se lever et danser même au milieu des tables.
Ne vous fatiguez pas, on a compté pour vous. Ce ne sont pas moins de 16 HP de 18”, 6 HP de 15”, 18 HP de 12” et 24 moteurs 3” qui s’agitent, sans compter les quelques 8Xt et 5Xt et bien sûr le « casque » du DJ mais qui aurait plutôt tendance à faire des siennes dans le champ proche si ce dernier se laisse aller sur le volume.

Tout cet ensemble est contrôlé et amplifié par cinq LA8 et sept LA4X rackés au sous-sol bien au frais près des machines à glaçons, un sous-sol plus que total puisque la surface est équivalente à celle de la salle, un immense avantage dans une ville comme Paris ou le mètre carré est cher.
Entre les sorties analogiques de la console Pioneer et les contrôleurs, une Pro1 Midas permet d’ajouter les entrées micro nécessaires en cas de gros événement, sert de main invisible pour contenir les niveaux via des compresseurs insérés sur les tranches de la DJM-900 et enfin tient lieu de convertisseur 96/24 pour attaquer la puissance. Un opérateur présent chaque soir assure l’accueil, l’allumage et l’extinction du système. Pour des grosses dates, un technicien de Giglam vient prêter main forte.
Vincent Rautureau, fondateur et PDG de Giglam, revient avec nous en détail sur l’installation du lieu en compagnie de Florian Pancrazi qui a assuré le calage de l’ensemble.