Casque de monitoring

Audio-Technica ATH-M50, un tigre dans le moteur

Utile dans nombre de situations, un casque pro doit être puissant, confortable, isolant, fidèle, et pourquoi pas pliable. Vous voyez où on veut en venir. C’est à l’aune de ces critères que nous avons analysé l’ATH-M50 d’Audio-Technica, un casque dont en plus le prix ne vous privera pas de vacances cet été !

Audio-Technica ATH-M50x

Pliable, assez robuste et léger, l’ATH-M50 se révèle être relativement confortable sauf peut-être son arceau reposant sur le sommet du crâne et qui est assez faiblement rembourré et un peu lourd. Ce poids qui contraste avec celui des oreillettes le déséquilibre et en cas de forts mouvements de la tête, le fait bouger. Heureusement le serrage bien calculé pour une tête moyenne le maintiendra en place à moins d’être un adepte du head banging en mixant au Hellfest ! Curieusement le réglage des oreillettes paraît conçu pour les grosses têtes puisque même au minimum et les deux tiges entièrement coulissées dans l’arceau, il convient à un homme pas réputé pour avoir un petit crâne ou des oreilles haut placées. Veillez donc à l’essayer avant de l’acheter, il en va du centrage et donc de l’isolation phonique. Le dimensionnement des coussinets est bon, même de grandes oreilles y trouvent refuge.

Le volume est aussi suffisant pour de longues séances d’écoute. L’isolation avec les transducteurs se fait par le biais de moussettes noires assez épaisses et solidaires des coussinets en simili cuir confortable. Lors du remplacement de ces derniers, les moussettes le seront aussi automatiquement, une très bonne idée tant il est habituel de les retrouver en pièces laissant passer les cheveux et participant à la pollution de la membrane, une intarissable source de bruits divers. Les oreillettes pivotent horizontalement comme verticalement de 180° ce qui autorise tout mode d’utilisation aussi spécifique soit-il.

Audio-Technica ATH-M50x

La prise verrouillable du cordon côté casque. Un bon point pour accroître la durée de vie du produit.


Audio-Technica ATH-M50x

Un plan serré du bas de l’arceau, ici entièrement rentré, et de l’articulation du support de l’écouteur. 8 vis cruciformes laissent envisager la possibilité de remplacer des pièces usées ou cassées, encore un très bon point.


Rien à redire sur le fil de liaison, l’offre est pléthorique. Vous trouverez dans la boîte un câble droit de 120 cm, un second câble droit de 3 mètres et enfin un cordon spiralé. Tous trois disposent à l’une de leurs extrémités d’un mini jack à verrouillage pour les fixer côté casque et de l’autre côté d’un prise mini jack dorée avec un adaptateur vissable pour le connecter à des sorties au format jack 6,35. Signalons aussi que le cordon torsadé est équipé côté prise d’un ressort anti cisaillement, une solution aussi ancienne qu’efficace. Capable d’accepter 1600 mW avec une impédance de 38 ohm et une sensibilité de 99 dB/mW, l’ATH-M50 délivre une pression très importante et largement suffisante même si il y a malheureusement pour votre ouïe, encore plus fort ailleurs.

Audio-Technica ATH-M50RD

Le classique adaptateur vissable mini-jack vers le modèle 6,35 mm. Saluons ici le plaquage or des deux prises, un gage de qualité de contact et surtout le répartiteur de tension ou anti-pincement du câble sous la forme d’un bon ressort, de loin la meilleure solution.

Les essais ont été menés à l’aide de deux convertisseurs abordables mais réputés, un intégré transportable et tout dédié à la pomme, le Fostex HP-P1, et en studio le couple MyDac et MyZik de Micromega, ce qui se fait de mieux en termes de son pour un prix dérisoire.

Les sources utilisées pour l’écoute sont des fichiers non compressés issus des collections Sheffield Lab Recordings de Doug Sax, parmi les plus musicaux et exempts d’artifices de toute sorte, et trois enregistrements plus récents mais tout aussi simplement faits, les « In studio with Harman professional » de Tommy Vicari toujours disponibles sur le web en Wav et que je ne saurais trop vous conseiller pour retrouver l’équivalent d’une sortie de console. S’y sont ajoutés des extraits de voix à blanc.

Ce qui impressionne tout d’abord c’est le niveau extrêmement important de grave voire d’extrême grave, ainsi que d’aigu. Il est clair que chez Audio-Technica on a joué la carte de la séduction et de la dynamique avec un rendu explosif et enjôleur, peut-être un peu trop pour un modèle à vocation professionnelle mais juste ce qu’il faut pour emballer un grand nombre de clients amateurs de sensations fortes. Les deux transducteurs à aimant au néodyme de 45 mm de diamètre ont du répondant.

Audio-Technica ATH-M50x

Le transducteur à nu : 45mm de membrane et moteur au néodyme, une terre rare réputée pour permettre la constitution d’aimants jusqu’à 10 fois plus puissants que ceux en ferrite (à masse identique).

Bon point pour l’ouverture, la spatialisation et la reproduction très détaillée des micro-informations, la brillance au-delà des 8 kHz y étant sans doute pour quelque chose.

Excellente dynamique aussi s’étendant jusqu’au grave et, assez rare pour être signalé, à l’extrême grave qui garde une articulation et une sécheresse plaisante et porteuse d’informations intéressantes dans un usage pro.

Il en va de même dans l’aigu, la brillance et la finesse ne le rendent pas trop fatigant et agressif tout en lui donnant un pouvoir d’analyse utile pour débusquer la moindre ronflette ou bruit d’horloge. Dommage qu’entre disons 400 et 2000 Hz le constructeur ait fait le choix de retenir les chevaux. Ce n’est pas forcément visible sur une courbe qui, de toute manière, ne se révèle pas intéressante avec les casques tant elle est généralement torturée, mais cela s’entend.

Le médium et le médium-aigu reprennent des couleurs en gardant suffisamment de retenue et de justesse sauf au niveau des sifflantes qui sont reproduites avec vigueur. Malgré les limitations inhérentes à la technologie du casque fermé, on ne ressent pas trop l’effet d’enfermement qui caractérise certains autres modèles. Ici c’est même l’inverse qui se produit avec la création d’un espace, presque une distance avec la source.

L’isolation offerte par l’ATH-M50 est d’une quinzaine de dB dans l’aigu et une dizaine dans le médium. La technologie employée et l’épaisseur des oreillettes ne permet pas d’aller au-delà. En cas d’écoute à fort niveau, les fuites vers l’extérieur compliqueront la prise de voix face à un statique. En ambiance bruyante et en plaquant les oreillettes, on gagne en revanche suffisamment de niveau pour, par exemple, faire une PFL en façade.

Puissant, assez confortable, très dynamique, musical, généreux dans les extrêmes et enfin très bien placé question prix, une caractéristique inscrite dans l’ADN d’Audio-Technica, l’ATH-M50 est capable de rendre service dans d’innombrables domaines y compris le DJing et l’écoute ponctuelle en façade et retours mais aussi l’écoute domestique, voire plus tant la sensibilité et l’impédance ont été étudiés pour lui permettre d’être attaqué par le plus anémique des amplis de téléphone ou de baladeur mais aussi le plus puissant et qualitatif ampli casque sans perdre ses moyens. Lui non, vos oreilles oui !!

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