Découverte de la gamme Roland Pro AV avec Prestans

Le 4 mai dernier, Prestans (distributeur Roland « platinum partner ») organisait dans les locaux d’Audiolight (à Bondoufle) une journée technique « mixage et projection vidéo » avec présentation et démonstration d’une partie des produits audiovisuels Pro Roland.

Les trois organisateurs de cette journée porte ouverte et de gauche à droite, Cédric Verchere de Roland, Etienne Servant de Prestans et Thierry Hochstaetter d’Audiolight

L’occasion pour SLU de rencontrer Cédric Verchère (Responsable France Roland Pro AV) pour faire le point sur la nouvelle stratégie commerciale de Roland en Europe et plus particulièrement en France et de faire un tour des produits exposés avec Etienne Servant, Directeur de Prestans.

Le nouveau positionnement de Roland sur la France

SLU : Cedric, il y a eu pas mal de bouleversements ces dernières années concernant la distribution des produits Roland en Europe et en France. Comment cela s’organise-t-il aujourd’hui ?

Cédric Verchère : Roland a considérablement rationalisé son appareil européen ces dernières années. Les filiales historiques ont cédé la place à des « Sales Units » qui sont gérées de manière centralisée par Roland Europe Groupe dont le siège est à Reading en Angleterre. Cela permet à Roland de parler d’une seule et même voix en Europe, d’harmoniser les politiques commerciales et les efforts marketing, et de parler d’une seule et même voix auprès de Roland Japon.

Cedric Verchère, Responsable France Roland Pro AV.

SLU : Les branches « musique » et « audio-vidéo » pro sont-elles séparées et comment cela se passe-t-il ?

Cédric Verchère : Aujourd’hui tous les produits musique et pro audio-vidéo portent le nom de Roland – exit Edirol, RSG ou RSS – et sont tous distribués par les Sales Units sur leurs territoires respectifs.
En revanche les canaux de distribution sont séparés : les produits musique sont vendus via un réseau de revendeurs d’instruments de musique, tandis que les mélangeurs vidéo, les matrices audio-vidéo et autres consoles numériques audio sont vendues via un réseau de grossistes ou revendeurs audiovisuels, ainsi que des prestataires et intégrateurs/installateurs partenaires.

SLU : La nouvelle structure suppose l’appui sur un réseau de distribution qui doit assurer le support technique, avec des différences entre les gammes vidéo et audio pro. Peux-tu nous en dire plus et comment « Roland France » intervient ?

Cédric Verchère : Roland France ne s’occupe que de la distribution du catalogue musique. C’est Roland South Europe dont le siège est à Milan qui distribue le catalogue Pro AV en France, et aussi en Italie, Espagne, Portugal, et encore d’autres pays du pourtour méditerranéen. C’est pourquoi nous nous reposons entièrement sur un réseau de Partenaires Premium et Platinum qui s’impliquent entièrement envers notre marque Roland et ses valeurs, en termes de support et de conseils. On peut obtenir une liste à jour de ces partenaires sur notre site. (Lien ici)
Si certains sont plutôt identifiés audio comme Audiolite ou Dushow, ou vidéo comme Prestans, Visual Impact ou TRM, aujourd’hui il y a une vraie convergence entre l’audio et la vidéo, aussi bien dans nos produits que dans les compétences de nos partenaires. C’est dans cette direction que s’est aujourd’hui engagée la marque Roland.

SLU : La console numérique M-5000, pas trop connue sur notre territoire, semble avoir de nombreux atouts. Peux-tu nous les présenter brièvement. Comment se positionne-t-elle en termes de rapport performances/prix au sein d’une offre globale très concurrentielle aujourd’hui. Et où les professionnels intéressés peuvent-ils la découvrir ?

Roland M-5000, 28 faders. Il existe une version compacte, M-5000C.

Cédric Verchère : La M-5000 a été conçue pour délivrer la meilleure qualité audio possible sur un très grand nombre de canaux, tout en offrant une flexibilité inédite en termes de configuration d’E/S et de workflow. Elle permet ainsi de travailler en 96 kHz sur 128 voies de mixage, avec une sommation interne en 72 bits qui garantit clarté et dynamique même à pleine capacité. L’atout majeur de la M-5000 est à mon avis son architecture configurable : l’utilisateur est libre de répartir les 128 voies comme il l’entend entre voies d’entrées, AUX, Matrices, Groupes, N-1, etc. Cette configuration peut être modifiée à la volée sans avoir à redémarrer la console, tout en continuant à diffuser le mix.
Compatible avec les protocoles REAC*, DANTE, MADI et WAVES SOUNDGRID, je connais peu de consoles aussi puissantes et polyvalentes dans cette gamme de prix et de gabarit. La M-5000 et sa version compacte M-5000C sont présentes chez nos partenaires Diversity (Paris), Audiolite (Landerneau), Dushow (Paris) et également Linear Technologie (St-Etienne), Sono Light Systems (Montauban). On peut également aller juger sur pièce sur les tournées actuelles de Matmatah (face + retours) et Gospel pour 100 voix (retours) !

* REAC : protocole réseau audionumérique propriétaire de Roland (Roland Ethernet Audio Communication) qui permet la transmission de 40×40 canaux audio 24 bits/96 kHz avec une faible latence (375 μs).


Après ces clarifications, voyons avec Etienne Servant la gamme de produits Roland présentés chez Audiolight et également une démo du logiciel de blending Vioso distribué par Prestans.

Tout est en place, La journée peut commencer !

SLU : Etienne, peux-tu nous présenter les produits exposés en démo. Commençons notre tour avec la matrice XS-84H.

Etienne Servant, Directeur de Prestans.

Etienne Servant : C’est une matrice matrice vidéo huit entrées, là c’est la plus grosse version qui est présentée, en quatre sorties, mais elle existe en deux ou trois sorties (référencées XS-82H ou 83H).

SLU : Les flux vidéo entrant sont sous quels formats ?

Etienne Servant : VGA ou HDMI et les sorties sont en HDMI avec également une sortie HD Base T** pour des liaisons en « RJ45 » jusqu’à 100 mètres. Grosso modo, c’est la console la plus puissante de chez Roland parce qu’il y a des scalers*** sur toutes les entrées, huit, et sur toutes les sorties, ici quatre. Ce qui permet de retoucher aussi bien en entrée qu’en sortie d’où une grande polyvalence parce qu’on peut l’utiliser en version matrice avec quatre écrans différents (une réalisation différente sur chaque écran), mais aussi pour faire des murs d’écrans, où je peux orienter les images à souhait ou les étirer sur les quatre écrans, que ce soit en longueur ou en hauteur, dans le sens qu’on veut.

**HDBaseT : standard de transmission (HDbaseT Alliance) de signaux non compressés HDMI, audio numérique, de contrôle, d’alimentation et Ethernet (5Play) sur du câble Ethernet CAT5e/6 et des distances de 100 m (selon le débit max -définition vidéo- et le câble utilisé).
*** Scaler : convertisseur de format vidéo opérant par interpolation pour effectuer la mise à l’échelle avec reconstitution des signaux de synchronisation.


Training XS-84H

Je peux également m’en servir pour afficher trois PIP (Picture In Picture) ; au lieu d’utiliser quatre sorties différentes, j’en aurais qu’une seule répétée quatre fois, et j’aurais la possibilité de faire 3 incrustation par dessus. Tous les modes ont été améliorés pour avoir un vrai côté preview afin de préparer ses PIP.

SLU : Et outre le contrôle en local via les touches et l’écran LCD, il y a une application qui tourne ?

Etienne Servant : Oui, ça fonctionne sur iPad et sur ordinateur. C’est plus convivial à partir du moment où l’on est sur un événement, autant pour les accès sur la vidéo que sur l’audio. Il y a des entrées audio pour le VGA et on peut mixer, rajouter des effets comme sur une console numérique. Coté audio (par tranche) j’ai un compresseur, un gate, des délais, je peux mettre une réverb, globalement je peux faire ce que je veux. C’est vraiment ce qu’il y a de plus complet. De base, il vaut mieux avoir un petit synoptique pour savoir ce qu’on fait.

Frédéric Servant, président du groupe Unified-AV, nous présente la VR-50HD.

Ensuite on présente deux versions de mixers audio-vidéo, la petite VR4-HD et la VR-50HD. Sur la VR4 il n’y a pas de SDI, c’est du HDMI et une entrée qui est soit VGA soit HDMI avec un scaler.
C’est très simple : quatre entrés micro/ligne et une sortie USB3 pour pouvoir faire un enregistrement ou du streaming. Il n’y a qu’un seul scaler qui est à la fois VGA et HDMI.
Alors que sur la VR-50, mes entrées sont soit VGA, HDMI, SDI ou composite, j’ai un scaler sur chaque entrée et je peux travailler toutes mes images.
Donc, si l’on a une configuration essentiellement HDMI et tout dans le même format, mieux vaut se diriger vers la VR4-HD, très accessible. Si on veut faire vraiment de la composition et du travail avec des sources différentes pour être paré à toute éventualité en prestation, on prend la VR-50.

SLU : Et au niveau échelle tarifaire ?

Etienne Servant : Pour les matrices XS, idéales pour les installations audio/vidéo ou les prestations avec plusieurs réalisations vidéos simultanées ils faut compter entre 4700 €HT et 7000€HT suivant le modèle. Pour la VR-4HD, simple d’utilisation et en général utilisée pour les écoles, pour les mairies on est à environ 3000€HT. La VR-50HD, intuitives et idéale pour la prestation avec recording ou streaming est à 6300€HT.

VR-4HD et Blending vidéo VIOSO !

Dans la gamme de mixage vidéo pure, on présente les petites consoles d’entrée de gamme. Ce sont les derniers best sellers du marché : la V-1HD et la V-1SDI, des petits mixers quatre sources . La V-1HD est uniquement en HDMI, avec quatre entrées et une sortie multi-view, une sortie programme. Et celle-ci, V-1SDI, est moitié SDI/moitié HDMI avec trois entrées SDI dont une est partagée SDI ou HDMI et une entrée HDMI.
Ce sont des consoles dans l’esprit Roland VDj pour faire du VDjing avec des banques d’effets énormes pour mettre sur les sources. C’est bien en festival, par exemple, de pouvoir faire ce qu’on veut, simplement en tournant un bouton ou en l’activant.

La V1-HD permet également de mixer l’audio de ses entrées et d’y insérer quelques effets !

La V-1HD est vraiment orientée effet VDjaying, petite conférence, uniquement HDMI et sur la SDI, il y a plus d’effets de composition, je peux avoir un PIP qui va être activé et un logo que je peux insérer ou une autre source par dessus. L’idée, c’est de se dire que j’ai trois couches, mon image en background, sur laquelle j’insère un PIP et puis un logo par exemple.
C’est vraiment une console simple d’utilisation, pour composer très rapidement avec contrôle à distance avec le PC.
On retrouve toutes les fonctionnalités classiques d’un mixer vidéo que ce soit le freeze, le rappel de presets, le choix des transitions : il y a mille transitions en cut, en mix, en volet et pour chaque transition, et une grosse banque d’effets. La console HDMI est à moins de 1000 €HT et 1500 €HT pour la SDI. Par exemple, Audiolight en a cinq qui sortent tout le temps. C’est vraiment bien pour des petites conférences.

La grosse console V1200 n’était pas présentée, sauf à l’écran (à droite).

Après dans le reste de la gamme, il y a d’autres consoles de mixage uniquement vidéo, telle que la V800-HD qui est multi-format avec dix canaux de mixage. Pour la V1200, la plus grosse, on peut être à trois à travailler dessus en même temps avec ses capacités de matriçage : il y a dix entrées SDI, quatre entrées HDMI et ensuite on peut ajouter des cartes optionnelles et la configurer comme on veut en termes d’entrées et sorties.
Tous les effets des consoles numériques audio Roland sont dedans. En gros, l’idée c’est de se dire soit je veux juste mixer de la vidéo, j’ai les petites consoles V1, puis la V800, avec plus ou moins de canaux de mixage. Je veux mixer l’audio et la vidéo et enregistrer, c’est la série VR : Vidéo Recording. Et si je veux partir sur des compositions vidéo plus sophistiquées, être capable de gérer beaucoup d’écrans en même temps, je prends des matrices pour faire de la composition.

Le logiciel Vioso

Prestans est Vioso french Partner

Etienne Servant : Vioso est un logiciel capable de faire du blending (mélanger plusieurs sources vidéo pour restituer une seule image) avec plusieurs vidéo-projecteurs, on va dire jusqu’à douze typiquement ; si on en veut plus, il faut plusieurs PC. Avec Vioso, je fais ma réalisation sur ma console et derrière je peux avoir un écran énorme avec une forme originale que ce soit un mapping ou un écran incurvé comme celui présenté ici.
La calibration est réalisée au préalable avec une caméra. Je peux donner la forme que je veux à mon image. Lorsque le blending est réalisé, je n’ai plus qu’une seule image avec deux (ou plus) vidéo-projecteurs, que je peux transformer comme je veux. Evidemment ce qui m’intéresse, c’est qu’elle prenne la forme de mon écran ou de mon support.

Lorsque le blending est effectué, on peut donner la forme qu’on veut à l’image …

On peut projeter sur une façade de bâtiment et si il y a une zone au milieu qui ne m’intéresse pas et bien je mets un masque noir et rien ne sera projeté dessus. C’est assez puissant parce les consoles où tu peux faire ta réalisation vidéo et en même temps ta composition d’image avec plusieurs vidéo-projecteurs, ne courent pas les rues. La matrice Roland, par exemple, peut le faire mais ça va être du bord à bord et on galère. Alors que là je positionne mes vidéo-projecteurs comme je veux, je mets une caméra devant pour calibrer l’image, quelques retouches et c’est fini.

… Mais on peut évidemment lui faire épouser parfaitement les contours du cadre-support.

SLU : Il faut quand même des machines puissantes pour le blending ?

Etienne Servant : il faut surtout un PC avec une carte d’entrée adaptée, sur un PC j’ai surtout des sorties. Le principe, c’est de rendre accessible les belles images projetées avec des formes originales qui s’adaptent aux chartes graphiques des lieux et ouvrir son champ de prestation tout en conservant sa réalisation vidéo sur sa console. On peut le faire avec des média serveurs mais c’est compliqué parce que ça nécessite des formations de malade sur les logiciels et pour moi ce n’est pas une solution accessible pour toutes les sociétés.
Cela nécessite des experts, ça coûte cher, c’est obsolète au bout de trois ans parce que la connectique et les standards ont évolué, le processeur ne suit plus parce que il y a la 4K, etc. Donc pourquoi ne pas avoir juste un PC qui va faire le blending et garder ses consoles de réalisation habituelles. Rien ne change pour le prestataire, il ajoute une boîte qui va lui permettre de diffuser sur plusieurs vidéo-projecteurs et projeter de grandes images panoramiques.
Pour en revenir au calibrage, il est fait via une caméra, en l’occurrence ici j’ai pris une caméra tourelle pour avoir plus de précision mais avec une Webcam, ça marche, quel que soit le format. Dans mon logiciel de calibrage, je choisis un type d’écran, avec différentes possibilités, le type de caméra, et comment sont positionnés mes vidéo-projecteurs.

Un exemple de visualisation d’une peinture murale effacée dans cette église très importante de l’histoire catalane. Réalisé par PLAYMODES avec une cartographie complexe, qui doit être placée très précisément sur la position d’origine des murales sur le mur avec 6 WUXGA Christie beamers, 2 Wings VIOSO Engines Play.

Le logiciel projette des mires sur les vidéo-projecteurs de façon à ce qu’elles remplissent bien tout l’écran. Avec un petit outil genre lasso de Photoshop, je vais délimiter la surface de projection pour ne pas calibrer ce qu’il y a en dehors. C’est du dessin de contour. Je sélectionne les réglages, la résolution de ma caméra et la vitesse à laquelle elle va travailler.
Le logiciel envoie aussi du blanc pour mémoriser la luminosité des vidéo-projecteurs parce que quand je pars en prestation, le nombre d’heures de fonctionnement des VP (des lampes) ne peut pas être exactement identique et il faut aligner la luminosité des VP pour obtenir une image cohérente sur l’ensemble de l’écran. Puis il réalise des synchronisations horizontales et verticales par projection de petits points. Je peux lui dire d’envoyer plus ou moins de points de différentes tailles afin d’affiner selon le temps imparti aux réglages.
Le balayage horizontal-vertical, permet à la caméra d’évaluer la distance pour faire le calcul de la géométrie de l’image. Si on projette sur une façade à relief, cela va permettre de déformer correctement l’image. On peut voir qu’une fois la calibration effectuée, mon image tient dans la taille du support d’écran avec une fusion optimale des sources. Je n’ai plus qu’à affiner avec les flèches en étalant l’image pour me coller pile-poil aux bords du support.

SLU : Vioso c’est un logiciel Prestans ?

Etienne Servant : Non, Vioso c’est une marque allemande, cela fait douze ans qu’elle existe et personne ne la distribuait en France, maintenant c’est Prestans. Ce sont des partenaires de Stumpfl, le leader mondial écrans valise Monoblox (voir lien ici). Ils font aussi des média serveurs et des logiciels de show control. Vioso, c’est le logiciel embarqué dans leurs média serveurs. J’ai commencé à travailler avec eux il y deux ans pour l’utilisation du seul logiciel et me détacher des média serveurs.


La société Prestans est la division événementielle du groupe Unified-AV. Créée en 2013, la société a pour but de booster la qualité des prestations événementielles, artistiques, muséographiques et la performance des intervenants, que vous soyez des professionnels de l’événementiel, des techniciens, des animateurs ou encore acteurs. Depuis début 2017 Prestans est « Roland Platinum Partner » et distributeur officiel de ses gammes Pro AV.
D’autres informations avec le lien ici

Audiolight est un studio polyvalent pour la captation TV, photo & prise de son, qui assure la location de matériel de sonorisation, d’éclairage, et de vidéo pour l’événementiel, les spectacles et les concerts. Voir avec le lien ici

 

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