DV2 c'est l'histoire de deux mecs. 2e partie : 1990 à 2000

Didier Dal Fitto et Guy Vignet, creation de Lagoona et choix d’Adamson

La rencontre entre nos deux enzymes gloutons et sonores Vignet & Dal Fitto étant actée et racontée sur le première partie de notre saga, place au montage pour l’une et à la découverte pour l’autre des deux pièces maitresses qui vont conduire quelques années plus tard à DV2 : Lagoona et Adamson.
C’est technique, c’est humain, c’est drôle…C’est l’histoire de deux mecs, la suite !

Pour lire la première partie : Lien Ici

1990 Création de Lagoona

1990. Audio Services devient Lagoona

1990. Audio Services devient Lagoona

SLU : Et Lagoona alors, ça sort d’où ?

Réflexion avec l'équipe avant l'action

Réflexion avec l'équipe avant l'action

Guy Vignet : La raison première pour laquelle nous avons dû abandonner le nom Audio Services, la mort dans l’âme, tient en une lettre recommandée arrivée un beau matin.
Elle émanait d’une autre société portant le même nom « Audio Services Paris » qui nous attaquait pour détournement de clientèle, arguant du fait qu’on lui aurait fait perdre des marchés notamment auprès de services audiovisuels dans l’automobile.
Avocat, procès, le gars est débouté et finira d’ailleurs par déposer deux ans plus tard. C’était peut-être un acte délibéré de nous intenter un procès pour récupérer un peu de sous. Comme l’homonymie restait et avec elle l’épée de Damoclès, nous avons remué nos méninges et Lagoona en est sortie en 1987. Nous avons d’abord appelé comme ça notre filiale de Strasbourg et ensuite la maison mère de Metz en 1989.

Armoire électrique, design DDF

Armoire électrique, design DDF

François Cacic aux commandes de la console SAJE de la nouvelle salle de l'Arsenal à Metz.

François Cacic aux commandes de la console SAJE de la nouvelle salle de l'Arsenal à Metz.

SLU : Une filiale aussi proche de Metz ?

Guy Vignet : C’était indispensable. Il y a une barrière géographique formée par les Vosges, et les alsaciens aiment bien travailler entre eux, moins avec les franc-comtois ou les lorrains. Pour se développer en Alsace, il fallait ouvrir sur place. Nous avons donc dupliqué notre modèle messin mais avec plus de presta que d’installation pour Strasbourg, et aussi l’apparition de la lumière avec Robert Juliat, le must pour aller voir les théâtres avec des poursuites remarquables. Lagoona devient donc un installateur prestataire en son, éclairage et structure avec toujours Nexo comme produit phare pour l’audio.

Didier à la régie de Nancy Jazz Pulsations

Didier à la régie de Nancy Jazz Pulsations

Un patch de scène maison.

Un patch de scène maison.

Sonorisation sur barges flottantes avec NEXO SI1000. A l'époque, la portée n'était pas garantie.

Sonorisation sur barges flottantes avec NEXO SI1000. A l'époque, la portée n'était pas garantie.


SLU : Qu’est devenue Entr’acte ?

Guy Vignet : Elle a été absorbée en 90 par Lagoona, et elle est devenue la filiale parisienne de cette société que nous avons créée par la suite. Didier Jory avait souhaité cette fusion.

SLU : Vous avez donc dès 1990 trois sociétés : Lagoona Metz, Lagoona Strasbourg et Lagoona Paris ex Entr'acte.

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Didier Dal Fitto : Oui et chacune garde son histoire, ses clients et ses marchés. Paris travaille beaucoup dans les théâtres et les équipes essentiellement avec de petites enceintes comme les PS10. A Metz on va du festival à la convention, nous avons donc tous types de systèmes, essentiellement Nexo. A Strasbourg le mot d’ordre est Rock-n-Roll, donc Gilles Bedon, qui tient la boîte, a opté pour EAW.
Autant te dire que nous nous sommes développés mais avec des parcs assez hétéroclites. Résultat, l’été pour assurer les gros festivals, il était impossible d’assembler nos parcs, d’autant que, pour l’évènementiel, nous avions rentré des UPA Meyer qui nous étaient très demandées en convention.

1990. Nouveaux locaux plus spacieux de Lagoona

1990. Nouveaux locaux plus spacieux de Lagoona

SLU : Amplifiées ?

Didier Dal Fitto : Non, pas à l’époque, pas encore. Le besoin de structurer l’ensemble se fait donc sentir via une vraie politique d’investissement de groupe que nous sommes devenus. Nous nous sommes donc mis en quête d’un système et d’une marque unique.

SLU : Ohhh je sens venir l’air frais du Canada…

Didier Dal Fitto : Le système qui allait mettre tout le monde d’accord ! Guy reprends la parole, tu connais mieux l’histoire que moi.

Guy Vignet : Il y a eu deux phases. D’abord Nexo avec qui nous travaillons à fond nous dit avoir un nouveau système sur le point d’arriver, celui qui allait s’appeler Alpha. L’évolution naturelle aurait été d’investir dans 48 systèmes. Appelons cela la logique.

Le choix d'un système de diffusion unique s'impose

De à droite, Guy, Didier et Pascal Jourdan

De à droite, Guy, Didier et Pascal Jourdan

1990. Nancy Jazz Pulsations avec Pascal Jourdan et Patrick Kader

1990. Nancy Jazz Pulsations avec Pascal Jourdan et Patrick Kader


SLU : Mais nous sommes aux débuts 90, la ligne source pointe le bout de son nez cylindrique !

1991. Une installation studio

1991. Une installation studio

Guy Vignet : Oui, mais à part le V-Dosc… ils n’y avait rien. Depuis toujours les systèmes de diffusion c’est un monde de gens aux points de vues très arrêtés, de chapelles.
Les Nexo ne parlaient pas aux L-Acoustics (à l'époque Heil) et réciproquement.
Dommage peut-être. Ils seraient venus nous voir on se serait compris. Sans oublier que nous étions labellisés Nexo à mort, donc le dialogue n’a jamais pris avec L-Acoustics. C’est peut-être un regret car je pense qu’ils sont passés à côté de quelque chose et nous aussi. Nous aurions été un gros client en mettant parfaitement en œuvre leurs produits et sans doute bien plus !

De gauche à droite, Didier et Patrice Richard de Laser Concept

De gauche à droite, Didier et Patrice Richard de Laser Concept

Didier Dal Fitto : Il faut se rendre compte qu’en 2015 on sort *à peine* de ce côté chapelle. Les boîtes ont plein de marques de consoles mais souvent une seule d’enceintes.
Elles défendent leur choix bec et ongles parfois en dépit du bon sens.

Ailleurs, certains gros prestataires anglais ou américains par exemple souhaitent s’ouvrir et offrir plusieurs types de systèmes à leurs clients.
Ca commence à peine à se dégeler en France.

1990. Convention Edouard Leclerc au Zénith de Paris

1990. Convention Edouard Leclerc au Zénith de Paris

SLU : Vous êtes donc en plein questionnement…

De gauche à droite au premier plan, Didier, Jean-Michel Bauer (lighting designer), Bruno Cohen (metteur en scène) et Bertrand Gelayhe

De gauche à droite au premier plan, Didier, Jean-Michel Bauer (lighting designer), Bruno Cohen (metteur en scène) et Bertrand Gelayhe

Guy Vignet : C’est ça. Mais Nexo a un coup d’avance énorme car la logique voudrait qu’on continue avec eux. La discussion s’engage. Entre temps, durant des vacances, j’ai l’occasion d’assister à un concert de Stanley Clarke (you know ?) aux Arènes de Nîmes et là ça attaque dur avec George Duke aux claviers et la rythmique qui envoie... Fort.
Stanley Clarke entre sur scène. Je me dis que quand il va mettre ses énormes pattes sur sa basse le système va exploser ! Le niveau était déjà très fort. Il attaque et puis…tout va bien.
Instantanément je me dis qu’avec notre système d’époque on ne peut pas parvenir à ce résultat et depuis j’ai compris pourquoi, nos points d’émission étaient interférents.

1990. Un rack de gradateurs avec Laurent Ichtertz à l'arrière plan

1990. Un rack de gradateurs avec Laurent Ichtertz à l'arrière plan

SLU : Il faut dire qu’à l’époque tous les systèmes modulaires ou pas, étaient interférents.

Guy Vignet : On avait déjà investi dans un petit système EAW KF850 et ça allait mieux.
De toute évidence, à ce moment-là, Nexo n’avait pas encore anticipé ou suffisamment traité ce type de problématique donc je rentre à la boîte et je fais part de mes doutes.

Découverte du M200 Adamson

SLU : Tu te souviens ce que tu avais écouté ce soir-là ?

1993. En tournée avec Béjart

1993. En tournée avec Béjart

Guy Vignet : Oui, c’était des anglais qui avaient mis la bonne dose de F2 Martin, et dans les Arènes de Nîmes ça sonnait. Donc, Je mets le doute dans la tête de tout le monde et on se dit : « allons chercher ailleurs ». Un jour je vois dans une revue américaine une demi-page de pub. M200, médium chargé par une pièce de mise en phase, HP en Kevlar, Adamson, Canada.
Je montre à Didier assez épaté et on fonce sur la marque car nous comprenons immédiatement que ces gens ont intégré l’importance de cette bande du spectre et qu’ils y mettent la technologie nécessaire, surtout qu’à l’époque nous n'avions pas les outils de prédiction et de simulation actuels.
On sent un vrai potentiel. Nous cherchons le produit et découvrons qu’il est importé assez timidement en France. Nous demandons à écouter un système.

1993. Didier très serein devant une nouvelle console...

1993. Didier très serein devant une nouvelle console...

Pour l’anecdote quand nous avons raconté cette histoire à Brock Adamson (fondateur et concepteur des produits qui portent son nom NDR) il a explosé de rire en nous disant qu’on a failli se rater alors que nous sommes devenus son plus gros distributeur mondial. Il n'a passé cette pub que deux fois car à l’époque il n’avait pas beaucoup de sous !

Didier Dal Fitto : Nous essayons donc le système une fois chez nous et une fois pour le Nancy Jazz Pulsations.
Plus tard nous avons effectué un test grandeur nature au Zénith de Nancy des différents systèmes sélectionnés avec un protocole clair. Chaque fabricant déploie sa configuration en une demi-journée. Il le règle, on écoute avec lui, il nous le laisse installé et le dernier jour on les écoute tous en privé.

SLU : Allez, ces systèmes ne sortent plus guère, il y avait quoi ?

Didier Dal Fitto : L’Adamson 200, l’Alpha de Nexo, Marco était venu avec du MSL4 et notre KF850 EAW.

Guy Vignet : Lagoona était entre temps devenue une société importante en France, nous sommes en 96, et quand on avait souhaité écouter avant d’acheter un nombre assez important de boîtes, tout le monde nous a pris au sérieux a joué le jeu.
Problème : Avis unanime, un système, le M200, se détache très largement. Quand tu connais la technique, le pourquoi est évident. Un moteur bas-médium chargé par un grand pavillon en appliquant les équations de Geddes, la même chose pour l’aigu.
Une seconde enceinte avec deux 18 pouce en manifold pour le grave plus une quatrième voie sous la forme d’une troisième enceinte pour l’infra embarquant deux 18 pouces en radiation directe… Bref, on se dit qu’on est dans la m… L’Adamson s’accroche facilement, pèse la moitié et sonne mieux que tous les autres, mais il est inconnu au bataillon (rires) !

... c'est la première Yamaha PM3000 !

... c'est la première Yamaha PM3000 !

SLU : Tempête ?

Guy Vignet : A nouveau tempête sous un crâne. On laisse tomber ou bien on défend nos convictions et on fonce dans ce qu’on sait être pour l’époque le meilleur système ? On fonce et on commence notre équipement chez Adamson. Forcément, dès qu’Eric Vincenot l’apprend, il nous retire la carte Nexo.
On argumente en précisant que ce produit n’existe pas à leur catalogue... Rien n’y fait. Tout le monde nous prend pour des fous mais nous restons sereins. On sait qu’on va avoir des valises d’arguments pour vendre le 200 à nos clients et tous ceux qui l'écoutent le trouvent super.

Rencontre de Brock Adamson

SLU : Vous rentrez donc 36 Serie 200 Adamson.

1998. Un Clusters Adamson Serie 200

1998. Un Clusters Adamson Serie 200

Guy Vignet : Nous proposons à Brock de devenir distributeur. Ni une ni deux, il débarque en France : « Qu’aimez-vous dans mes produits ? Comment les connaissez-vous, et comment comptez-vous en vendre à Dispatch ? » (rires) ! Ca démarre fort ! La discussion ensuite dérive inévitablement sur la technique pure et sur son désir d’employer des filtres FIR en lieu et place des classiques IIR.

Didier embraye immédiatement. Là, je sens que Brock accroche. Il a trouvé son alter ego, et je sais à ce moment-là que nous serons son distributeur. Quand, comment, je ne sais pas encore, mais on peut boire un coup, du vin car c’est un fin connaisseur, ça se fera. « Quand je rentre au Canada on se reparle. Au fait, votre bon de commande de 36, vous pouvez l’envoyer quand ? Tout de suite ? OK, vous êtes distributeurs. »

SLU : Le système arrive en France…

Didier Dal Fitto : Il est dispatché entre Paris, Strasbourg et Metz. Rappelons qu’en modulaire le terme système signifie l’ensemble audio mais aussi son plus petit dénominateur commun. Dans ce cas un « système 200 Adamson » comporte un médium aigu, un grave et un sub, cela fait donc 108 boites ! Nous répartissons 12 systèmes par société. A l’époque on montait trois ou six systèmes par côté. Une grosse grappe de 36 était constituée de 18 boîtes médium/aigu, 18 bass accrochés et 18 subs au sol.

1998. Arena festival au Zénith de Nancy avec Sonic Youth, Garbage, Beastie Boys, Ben Harper et Daft Punk.

1998. Arena festival au Zénith de Nancy avec Sonic Youth, Garbage, Beastie Boys, Ben Harper et Daft Punk.

Le choix des amplis et du filtrage

SLU : Et la puissance pour faire marcher tout ce petit monde ?

Guy Vignet : A nouveau on décide de faire des tests et déterminer quel est le meilleur ampli. Du coup allo Crest, 8001 et 10001, allo Crown VZ 3600 et 5000, allo QSC avec les PowerLight et enfin comme on utilisait aussi en petite quantité les produits d’une nouvelle marque née en 93, allo Lab.gruppen !
Je crois que lorsque nous avons reçu le bois, nous n'avions pas encore choisi les amplis ! Didier a donc aligné des systèmes complets et on les a écoutés. Il a eu l’idée de charger chaque ampli avec trois systèmes dont un nous faisait face et les deux autres arrosaient hors champ.

Didier Dal Fitto : On commençait par une boîte par ampli, puis on en mettait deux et on finissait par 3. Cela nous a permis de voir comment chaque modèle se comportait à très basse impédance, y compris à l’écoute.

SLU : J’ai une idée de qui a gagné...

1998. Console Midas XL4 pour Arena festival

1998. Console Midas XL4 pour Arena festival

Didier Dal Fitto : C’était les premières heures des alims à découpages et certains s’en sortaient moins bien que d’autres. Nous en avions deux classiques et deux à découpage.

Guy Vignet : Un était divin, on va le dire, c’était le Crest 10001, mais à 65 kg pièce il aurait été quasi impraticable. On en mettait deux dans un rack…

Didier Dal Fitto : On a dû les rendre en urgence et on s’en souvient encore (rires) !

Guy Vignet : Le plus complet et efficace a été le Lab. Il sonnait bien, était léger, bien pensé. On ne s’est pas trompé !

SLU : Le filtrage ?

Guy Vignet : De l’XTA. On avait pensé aussi à BSS.

Didier Dal Fitto : J’avais vu les DP 200 à Francfort avec leur interface graphique et ça nous allait bien. On filtrait, remettait en phase, mais il fallait optimiser pour l’égalisation car les ressources étaient limitées. Cela dit c’était moderne, on avait un processeur par rack et ils étaient tous pilotés en réseau RS485.

Guy Vignet : J’ai une anecdote. En 1998, Corida voulait lancer une sorte « d’Eurockéennes » à Nancy, peut-être même en coproduction avec la ville qui leur avait dit avoir un prestataire local, Lagoona, qui ferait parfaitement l’affaire. Corida voulant se rassurer, place une interface entre les artistes et le prestataire local. Madje ! Welcome Madje et il commence par nous dire « votre système je l’adore. Adamson est, avec ce que fait Christian (Heil NDR), le seul constructeur intéressant. »
Il arrive donc, fait un tour et ensuite il est resté backstage on ne l’a quasiment plus revu. Il a même fait l’article et expliqué à la presse technique d’époque à quel point notre système marchait et était bien réglé (rires) ! Il a beaucoup insisté sur nos racks d’amplification en Lab. Et quelque temps après, L-Acoustics a spécifié cette combinaison amplis/processing pour ses propres enceintes ! Nous avons peut-être aidé Madje à lever ses derniers doutes.

1998. Systèmes L+R Adamson Serie 200, central Adamson RA pour l'Arena festival

1998. Systèmes L+R Adamson Serie 200, central Adamson RA pour l'Arena festival

SLU : Combien de temps a duré le modulaire Adamson ?

Didier Dal Fitto : Lagoona l’a toujours je crois, mais on peut dire qu’il a bien tourné jusqu’aux années 2000.

SLU : Et question ventes ?

1998. A l'Arena festival de Nancy, de gauche à droite, Albi Bop, Madje Malki, Fred Pichard. De dos c'est Gilles Bedon. Julien Poirot était stagiaire mais dommage, il n'est pas sur la photo.

1998. A l'Arena festival de Nancy, de gauche à droite, Albi Bop, Madje Malki, Fred Pichard. De dos c'est Gilles Bedon. Julien Poirot était stagiaire mais dommage, il n'est pas sur la photo.

Didier Dal Fitto : Nous en avons vendu pas mal, mais nous avons vite compris qu'il était compliqué d'être à la fois importateur / distributeur et prestataire. Etre prestataire et s’adresser à un autre prestataire créé une dualité délicate à résoudre.

Guy Vignet : Etre concurrent avec lui le lundi et vouloir lui vendre du matériel le mardi, ça ne marche pas.

Didier Dal Fitto : Guy est venu me voir un jour et m’a dit « Il faut qu’on se décide. Soit on reste dans la presta, soit on bascule à 100% dans la distribution. Nous avons un truc entre les mains, il faut aller au bout. »

SLU : J’imagine que cette réflexion s’est faite le jour où la série Y est sortie…

Didier Dal Fitto : Absolument. Fin 1999 nous avons finalisé la négociation de cession de Lagoona et le Y18 est arrivé à l’été 2000.

Un système Adamson Y-axis 18

Un système Adamson Y-axis 18

Guy Vignet : Est-ce qu’on serait parti en distribution Adamson exclusive sans le line-array ? Je me le demande. Il y avait déjà un produit chez Adamson, le horizontal array qui marchait bien mais qui était trop lourd pour nous. On ne l'avait pas considéré. Bref, Je dis à Didier : « je te vois t’user et perdre ton temps sur de la distribution électrique pour des festivals, alors que ce n’est pas ce que tu as envie de faire … »

Didier Dal Fitto : J’étais devenu directeur technique là où ma formation première était celle d’ingé son. Du coup dans les années 2000, je ne faisais plus que de la direction technique. Le son où j’étais super à l’aise était réglé en un quart d’heure et, le reste du temps, je le passais à faire de l’électricité, de la lumière, du calcul de charge de structure, des commissions de sécurité. Je m’enfonçais dans un poste qui ne m’attirait pas du tout.

Guy Vignet : Il ne se plaignait pas, mais j’ai senti qu’il commençait à s’étioler et qu’il finirait par s’éteindre. Du coup on a valorisé Lagoona et on s’est remis « en slip » pour repartir dans la vraie direction qui est la nôtre.

SLU : Tu as pesé le pour et le contre…

Guy Vignet : Le potentiel était là. Il faut savoir évaluer objectivement ses forces et ses faiblesses et être lucide. C’est vrai qu’être distributeur te place en compétition avec d’autres gens, et non des moindres, je pense à Marco chez Best et Dushow, au grand Lulu ou à Madje qui est toujours un peu mis en avant chez L-Acoustics, des professionnels identifiés qui ont le respect du métier car ils sont compétents. Est-ce nous aurons les gens capables d’être en face de ces mecs-là ? Ma réponse a été : évidemment que le grand peut le faire ! Quant au marketing et au juridique, je m’en charge.

SLU : Quelques mots sur la cession de votre activité prestation ?

Guy Vignet : Cela s’est très bien passé. On est tombé d’accord avec les gens d’MPM qui étaient parmi nos clients et on leur a cédé notre activité lorraine ce qui leur a permis de grossir en chiffre. Et pour Strasbourg et Paris on a proposé à Gilles Bedon et à Denis Fenninger de devenir indépendants en gardant le nom commercial Lagoona.

Gilles et Didier en slip, DV2 dans ses couches, c’est assez dévêtus que nous terminons ce deuxième épisode de la saga. Le troisième et dernier recèle quelques surprises de taille et nous conduira de 2000 à nos jours pour bien comprendre le pourquoi et le comment nos deux mecs ont réussi à s’imposer et à imposer leurs idées et leurs marques.
Rendez-vous dans quelques jours car contrairement aux télés françaises, nous ne jouons qu’un épisode à la fois !!

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