C’est dans les vieilles marmites à barbe qu’on fait le meilleur son

Plisson craque pour une… XL8 !

C’est vrai qu’il n’a pas la barbe, mais pour ce qui est des stars qui ont bénéficié de son talent, notre Big Steph Pliss national n’a rien à envier à Big Mick Hughes.
Pas même son XL8 puisqu’il vient de la lui racheter, les yeux pétillant comme ceux d’un enfant devant un sapin de Noël, continuant ainsi son investissement dans une marque qu’il adore depuis la grande époque de la XL4 boostée au Tools ou pas. Allez Steph, raconte !

Max Ménélec et Steph face à leur nouveau (gros) jouet. On ne sait pas trop lequel des deux a les yeux qui brillent le plus.

Max Ménélec et Steph face à leur nouveau (gros) jouet. On ne sait pas trop lequel des deux a les yeux qui brillent le plus.

SLU : Non mais t’es sérieux ?

Stéphane Plisson : Absolument (gros rire !) Et surtout ça prouve qu’on est encore en vie, motivés par ce qui se passe et par notre métier. J’ai essayé comme à chaque fois d’amener quelque chose de nouveau et d’aller un petit peu plus loin. J’avais envie aussi de ne pas passer à côté de la pièce maitresse du numérique de Midas ; j’aurais eu le sentiment d’avoir raté une étape. On en a tous rêvé de l’XL8. Moi en tous cas, mais j’ai dû abandonner face au ticket d’entrée placé à 200 k€ qui a aussi fait reculer plus d’un prestataire.

SLU : On peut dire que désormais il y en a 4 en France !

: La photo officielle de deux garnements qui se sont payé leur « Ferrari », un sacré jouet dont l’âge canonique pour un appareil numérique lui donne un prix au kilo plus qu’acceptable.

: La photo officielle de deux garnements qui se sont payé leur « Ferrari », un sacré jouet dont l’âge canonique pour un appareil numérique lui donne un prix au kilo plus qu’acceptable.

Stéphane Plisson : Oui, mais pas toujours bien entretenues, du coup pas toujours stables, pas fiables. Je pense à mon pote Gendron qui a connu des problèmes avec (XaXa, la bise si tu nous écoutes NDR).

J’ai donc voulu comprendre ce qui posait problème avec cette table, et assez rapidement j’ai compris que les pannes étaient dues à des ventilateurs mal conçus et surtout pas entretenus qui s’arrêtent. Ajoute à ça des monceaux de poussière emballant les composants, et tu obtiens de grosses dérives de température générant des interruptions aléatoires. L’XL8 est une vieille bagnole, et moi ça me branche !

SLU : Tu as interrogé EVI ?

Stéphane Plisson : Bien sûr ! En plus je suis en d’excellents termes avec eux. Ils m’ont mis en garde en insistant sur l’aspect « Ferrari » avec des pièces forcément chères. Ils n’auraient jamais dû me dire ça. Une Ferrari c’est mon rêve. Il n’y en a pas beaucoup, et c’est la raison pour laquelle je vais m’en payer une. Une VRAIE console.

Les belges adorent le gros son !

SLU : Comment s’est montée l’opération ?

Stéphane Plisson : En huit jours. Courant Mai, j’appelle un mec pour acheter une 960 Lexicon pour ma seconde régie. Le mec commence à me brancher Midas, sachant sans doute que je suis fan, et me dit que Big Mick, l’ingé son historique de Metallica, a mis en vente la sienne sur le web. Il ne me donne pas le prix mais aussi sec je raccroche et je vais voir l’annonce. A ce moment-là, c’était par pure curiosité car je pensais que c’était un produit fragile et peu stable.

SLU : C’est ce qui se dit…

Stéphane Plisson : Oui, peut-être, enfin, un peu comme toutes les autres et puis pour rester dans l’exemple de la bagnole, régulièrement il faut faire la révision, l’ouvrir et faire des frais, un peu comme lorsque tu passes chez le garagiste. Il faut changer les cartes mémoire, vérifier les ventilos, la dépoussiérer. En plus, à partir du moment où c’est TA console, cela paraît évident d’en prendre soin, et c’est précisément ce que je fais avec toutes celles que j’ai. L’XL8 ne va pas faire exception.

2006, Bercy, Calo et la fameuse XL4 Protoulsée de Stéph, ou comment automatiser la meilleure console analogique qui existe ou inversement comment faire sonner le système le plus pratique qui soit pour mixer et traiter du son.

2006, Bercy, Calo et la fameuse XL4 Protoulsée de Stéph, ou comment automatiser la meilleure console analogique qui existe ou inversement comment faire sonner le système le plus pratique qui soit pour mixer et traiter du son.

Toujours Calo à Bercy en 2006, et une belle brochette de personnalités en régie à l’arrière de l’XL4. David Nulli au calage système et désormais directeur technique de MPM, Gérard Trévignon un historique du groupe Dushow et perdu dans le flou de l’optique mais bien reconnaissable, Eric Alvergnat le Président de Dushow.

Toujours Calo à Bercy en 2006, et une belle brochette de personnalités en régie à l’arrière de l’XL4. David Nulli au calage système et désormais directeur technique de MPM, Gérard Trévignon un historique du groupe Dushow et perdu dans le flou de l’optique mais bien reconnaissable, Eric Alvergnat le Président de Dushow.


SLU : Raconte la suite de l’opération Big Steph Pliss !

Stéphane Plisson : Je tombe sur l’annonce et je passe par un broker belge qui me confirme l’origine de la console comme étant celle personnelle de Big Mick, et elle vient de chez SSI. Il passe en ProX et donc revend sa XL8. Mon sang ne fait qu’un tour, et je commence à me dire que en attendant la nouvelle Midas qui devrait arriver en octobre, l’aventure est jouable.

SLU : A quel prix l’aventure ?

Stéphane Plisson : A peu près la moitié du prix de la Pro10 neuve. 96 entrées, 48 sorties, et une telle bête à ce prix, pour faire de la façade c’est royal et largement suffisant. Ce que j’adore aussi c’est la surface. C’est un écrin, sans oublier que c’est la table DE Metallica et qui n’a mixé que ce groupe et les Arctic Monkeys. Elle n’a tourné qu’avec Big Mick sur ces deux tournées et c’est tout. Elle a une histoire et vraiment tu manges dessus.
Elle est donc arrivée pour que je puisse mettre les mains dessus en plein dans les ponts du mois de mai et avec Bruno Garballares, qui bosse pour Evi et qui est en béton sur tout ce qui concerne Midas, on l’a complètement ouverte. Tout a été vérifié, les numéros de série y compris confirmant son origine et son précédent propriétaire. Trois heures après, il m’a confirmé ce que je voyais. Elle est comme neuve. Pas un poil de poussière.

Tout est vrai dans cette photo. La barbe de Big Mick, son ex console et même le tee-shirt XL8 !

Tout est vrai dans cette photo. La barbe de Big Mick, son ex console et même le tee-shirt XL8 !

SLU : Tu n’as pris aucun risque !

Stéphane Plisson : C’est logique, je ne connais pas ce modèle. Bruno a été jusqu’à démonter les Pentium, il y a 7 ordinateurs dans la surface, pour vérifier si tout était propre ce qui est le cas. Elle a été très bien entretenue. J’ai eu la confirmation que j’ai un petit bijou entre les mains puisque même les supports des ventilateurs qui cassent avaient déjà été changés et fixés sur des silent blocs, les batteries avaient été changées contre des modèles de dernière génération. J’ai juste remplacé les cartes PCMCIA pour avoir les toutes nouvelles et gagner de la vitesse en accès disque. Du coup elle va plus vite que ma Pro9 !

Du son comme s’il en pleuvait, et gros !

SLU : Tu t’en sers déjà ?

Stéphane Plisson : Bien sûr ! J’en suis dingue. J’ai commencé à encoder The Voice toute la semaine, et bosser dessus c’est mortel. T’as de la place et des boutons à volonté. J’ai aussi remarqué quelque chose dont je me suis entretenu avec des gens de chez Midas en Angleterre : elle sonne un peu mieux que ma Pro9. Je sais que ce sont les mêmes préamplis, les mêmes convertisseurs…

SLU : Sans doute que les DSP qui assurent la sommation ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux plus ramassés qui équipent les Pro.

Stéphane Plisson : Ils ont certainement réduit quelque chose sur les cartes. En plus ça ne me déplait pas d’avoir les racks DSP en séparé car si quelque chose en tourne pas rond sur un 351, avant de trouver le problème, ce n’est pas aisé à quatre pattes derrière. Avec le hardware de la XL8, on voit tout par l’avant. J’adore la Pro9 acoustiquement parlant, le son est mortel, mais avec l’XL8 je trouve le rendu un peu plus large, plus doux et plus profond. Et je ne suis pas le seul. Laurent Midas qui l’a écoutée a aussi bien craqué.

SLU : Il y en aura un certain nombre sur le marché de l’occasion quand la ProX sera livrée.

Stéphane Plisson : Peut-être pas. Des bruits de couloir semblent dire que l’XL8 pourrait avoir une deuxième jeunesse.

SLU : Ce qui paraît une excellente idée, la surface de l’XL8 est carrément géante.

Stéphane Plisson : Elle est mortelle. C’est beaucoup plus pratique que la Pro9. Tu as tous les accès en direct, tu peux bosser à deux et même trois les doigts dans le nez. Pour The Voice où j’ai par moments 8 ou 12 chanteurs, tu dédies des bacs aux voix, et tu les places où tu veux pendant le show. Avec ma Pro9, j’ai 12 voies à gauche et 4 à droite. Pour un show normal et encodé, c’est parfait mais sur des gros trucs, c’est plus agréable d’avoir plus d’accès simultanés. Les 5 écrans sont magnifiques et je peux en dédier un à mes ordinateurs sans perdre l’écran master. Bref, la taille offre plein d’avantages.

Une vue des deux racks contenant les 3 DL431 et un DL451...

Une vue des deux racks contenant les 3 DL431 et un DL451…

...96 entrées oblige, deux routeurs DL461 et 10 DL471 dont un en secours, et qui embarquent la puissance de calcul en FPGA de l’XL8.

…96 entrées oblige, deux routeurs DL461 et 10 DL471 dont un en secours, et qui embarquent la puissance de calcul en FPGA de l’XL8.


SLU : Pour les effets sur The Voice, tu fais comment ?

Stéphane Plisson : J’ai profité de cette semaine de travail sur cette table pour essayer beaucoup de plugs, d’autant que j’ai envie d’alléger et simplifier ma régie, mais je n’ai pas été convaincu. C’est pratique, c’est joli, les noms des traitements sont ronflants mais quand tu écoutes vraiment, tu perds une harmonie. Tu as du son, aucun doute là-dessus, mais ce n’est pas le même. Il n’y a plus sur une basse ce côté organique qui descend, il n’y a plus le liant.
Ca fonctionne, c’est rigolo, ça clignote et puis c’est bien de se dire « ahh j’ai mis un Fairchild » mais quand tu le by-passes tu comprends. J’ai beaucoup utilisé des plugs mais j’en suis revenu, à plus forte raison que les compresseurs de l’XL8 sont très bons et disposent de simulateurs de lampe qui marchent vraiment. J’ai juste gardé mon The Phoenix sur les généraux car il est vraiment top.

Ma petite entreprise, ne connaît pas la crise

SLU : Tu disposes de combien de régies maintenant…

Stéphane Plisson : Trois. J’ai deux Pro9 et la XL8, sans compter la petite Pro1 qui tourne sur Foresti. Je prends une des Pro9 chez Eric Tourneur d’Uni-Son quand je suis serré. C’était une Pro6 qui est devenue avec moi une Pro9, et grâce à un deal avec lui, sa console tourne plus et j’ai ainsi 3 belles régies. Je m’occupe de Star80, The Voice, Shy’m, Florence Foresti et à la rentrée aussi Résiste.
Il y a du travail, autant en profiter pour mettre à disposition du bon matériel. Si cet été l’XL8 sort sans moi en revanche, ce ne sera possible qu’avec Max (Ménélec, ingé système, assistant, piment et enzyme de Stéph Plisson NDR) Je ne la largue pas seule. Tout est refait, rack, câblages, j’y tiens à mon jouet.

SLU : Comment commercialises-tu tes régies ?

Stéphane Plisson : C’est une prestation son. Je me vends avec mon matos depuis pas mal d’années. Je monte le dossier technique, je mets en route l’affaire, je fais la résidence, j’encode le mix et je fais le suivi de chaque régie. Je ne loue pas mes régies à des tournées où je ne suis pas. Je vais sur la route lors de quelques dates, et je vérifie que ça correspond bien à ce que je veux entendre. Ca fait sortir du matos et bosser des mecs sans que j’y sois.
Je ne vends pas la prestation à 100% comme si j’y étais, mais en revanche je suis à 100% responsable du son. C’est moi le boss et j’assume. S’il y a un souci, le responsable n’est pas le gars sur place, c’est moi. Le cahier des charges des techniciens qui bossent pour moi est très simple et précis à la fois et ça marche.

Une image de Stéph face à une XL4 lors de la tournée 2006 de Johnny Hallyday.

Une image de Stéph face à une XL4 lors de la tournée 2006 de Johnny Hallyday.

SLU : Quel est leur profil ?

Stéphane Plisson : Ils sont jeunes, ont super envie et sont surtout très bons. Max par exemple vient d’être accrédité KSE par L-Acoustics, à savoir Ingé Système K. Ils sont 6 avec lui en France ! (Vlad Coulibre, Ludo Maurin, Yves Gaillot, Matthieu Marionneau et Seb Barbato sont les 5 autres NDR)
Tu t’imagines ? A 22 ans ? Il devient l’un des rares spécialistes mondiaux reconnus par L-Acoustics. Je m’éclate avec mes jeunes, et l’achat de la XL8 ne fait pas plaisir qu’à moi. Max est ravi aussi. C’est vraiment un enfant (euhhh…toi pas ? NDR) A chaque fois qu’il voit les grosses configurations à la Hallyday, il me dit « ahhh je t’ai connu trop tard, c’est nul, on n’aura plus de régies comme ça ! Maintenant on mixe avec un iPad.

SLU : Ce n’est pas faux. Nous qui observons la chose de l’extérieur on le constate de salon en salon…

Stéphane Plisson : Eh bin justement, on va faire l’inverse. On va refaire une régie énorme, on va se manger des réflexions de tout le monde, j’entends dire partout que cette table est un nid à embrouilles. On va leur prouver l’inverse. Peut-être ai-je tort, on verra. Je ne le crois pas. Je n’ai jamais perdu l’envie de travailler, d’innover de m’amuser et avec Max qui en regorge, ça me booste encore plus.
On est tous animé par le même état d’esprit. Alex Ly, Max, Laurent Midas, Axel Vivini, Seb Barbato, Pierre Veysset qui vient d’arriver et qui est aux taquets, Elise Lecqlerc qui est avec Flo Foresti, Yoann Grosjeansky le roi du sourire, Julien Schulteis devenu fan de Midas lui aussi, on forme une équipe en béton. Plus on assure et plus on fera de beaux projets.

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