Ad
Ad
Ad
Ad
Ad
Ad

Adrien Alibert éclaire le Chœur du Nord au Zénith d’Amiens

Texte et photos par Allison Cussigh

Adrien Alibert, gagnant des CQLP 2024, signe le design d’une représentation unitaire du Chœur du Nord au Zénith d’Amiens, une troupe de choristes dirigée par Stéphane Charitakis avec pour prestataire Adic’Son.


La très belle salle du Zénith d’Amiens accueille le Chœur du Nord pour une représentation éclairée par Adrien Alibert.

Un soir où Adrien Alibert pupitre pour l’orchestre « Cocktail De Nuit », Stéphane Charitakis, chef du Chœur du Nord et président de Kiss Music prod, observe son travail et lui propose un projet en Zénith. Le jeune éclairagiste répond présent sans hésitation et réussit à convaincre de sa solide motivation.

Adrien Alibert : « Quand on m’a envisagé sérieusement pour ce projet j’ai appelé Gaëtan Seure (gagnant 2023 des CQLP Awards) que je connais bien, pour lui demander conseils car il a beaucoup d’expérience dans la mise en valeur de chorales. Il m’a détaillé tous les codes du genre et je l’en remercie.


Soixante-quinze praticables auront été nécessaires pour étager les choristes et créer une belle visibilité pour tout un Zénith.

SLU : Quels sont-ils ?

Adrien Alibert : D’une part le chef de chœur doit être plein centre et éclairé en douche en permanence pour que les choristes le voient bien et on peut, si on le souhaite, ajouter des effets. Les choristes doivent être éclairés par les latéraux pour rattraper les faces. »

« La lumière fait vivre la musique et peut toucher les gens ». Adrien Alibert, Éclairagiste


Pour bien travailler sa scénographie et mettre en valeur les choristes, Adrien décide de créer deux grandes zones de praticables d’une largeur de 10 mètres et étagées sur six rangées d’une hauteur allant de 0,20 à 1,20 mètre. Il crée ainsi une belle visibilité des 400 chanteurs, de tous âges, venus performer devant un public en délire.


Par un subtil effet de perspective le mur de fond de scène s’étend sur deux ponts espacés de quelques mètres dans la profondeur.

SLU : comment as-tu construit ton design lumière ?

Adrien Alibert : Je voulais créer de la perspective sur scène tout en restant dans les limites fixées par la production. J’ai donc prévu deux ponts de contre positionnés dans la zone supérieure, complétés par un pont de face. Puis, toujours dans l’idée de renforcer la perspective sur scène, nous avons utilisé des échelles pour gagner vers le bas du fond de scène et agrandir la forme créée. En lumière cela m’a permis d’avoir accès à des positions assez intéressantes. Finalement, cette perspective sert à jouer de gros contres tout en ayant la possibilité d’un rattrapage à l’avant.


Une MDG ATMe, assure un brouillard uniforme en respectant les cordes vocales des chanteurs grâce à une composition minérale mise en avant par la marque.

SLU : Et par rapport à la setlist qui est très large dans les styles, quelle a été ta réflexion?

Adrien Alibert : Ce sont des titres avec lesquels j’ai l’habitude de travailler, que j’ai beaucoup écoutés et que je connais donc bien du fait de précédents projets. Cocktail de Nuit, ou le Chœur du Nord, ont une gamme de styles musicaux très étendue, cela va du métal, à l’orchestre symphonique et bien sûr la variété. J’ai pu développer l’intuition que j’avais déjà avec mon design pour marquer les moments forts sur chaque titre.


SLU : Est-ce qu’il y a des choses que tu aimes particulièrement réaliser en lumière ?

Adrien Alibert : Chaque titre est différent et le caractère varié du kit me permet de créer une belle diversité de tableaux. Cela dit, je cherche toujours à créer un effet « Waouh » en marquant les refrains par exemple que je mets aussi en valeur en travaillant les moments calmes. La lumière fait vivre la musique et peut toucher les gens.



Adrien Alibert pupitreur du show du Chœur du Nord au Zénith d’Amiens en juin 2024.

Adrien Alibert, 22 ans et originaire de la région de Montpellier. Il y a deux ans, il fait le choix d’arrêter ses études pour se lancer dans les métiers de la technique pour le spectacle. Il raconte « J’avais déjà une bonne expérience dans un lieu de vacances haut de gamme et mon entourage m’a conseillé d’aller plus loin ». Il intègre l’équipe technique de l’orchestre « Cocktail de nuit » qui évolue dans le sud de la France, en qualité de régisseur.

Il poursuit : « Cela m’a permis d’évoluer dans ce métier jusqu’à avoir l’opportunité de faire ce Zénith à 22 ans ». Une opportunité durement gagnée car Adrien enfilera ce soir plusieurs casquettes parmi lesquelles : la Direction Artistique, la scénographie, le design lumière, la direction technique et la régie générale. Quand on lui demande s’il a suivi des formations il répond « J’apprends en continu et même si je n’ai pas suivi de formation pour l’instant, je sais me débrouiller, y compris en réseau ».


Une face Ayrton Eurus

Un design malin et efficace est imaginé pour éclairer au mieux les 400 artistes tout en apportant de la profondeur et du pétillant sur scène. Adrien explique « Le but était de représenter le chœur de la meilleure des manières, tout en faisant évoluer le spectacle pour mettre en évidence parfois les paroles d’une chanson ou l’interprétation d’un des guests. J’ai trouvé très intéressante la coordination entre les différents éléments que ce soit la danse, le chant, les choristes ou Jean-Baptiste Guégan pour que chacun soit reconnu à sa juste valeur. »

Neuf profiles Ayrton Eurus sont positionnés sur le pont de douche et de face et Adrien ne tarit pas d’éloge à leur sujet. Un de ces projecteurs est dédié à la position du meneur ou de la meneuse du chœur situé(e) en plein centre. Les huit autres assurent la face.


Un des neuf Eurus est installé sur le pont central pour créer une douche puissante sur le ou la cheffe de cœur (…)

(…) Les huit autres Eurus sont accrochés sur le pont de face pour créer une face impeccable plébiscitée par le réalisateur de la captation du spectacle.

Adrien Alibert : Les Eurus sont particulièrement puissants et ils étaient absolument adaptés à cette date qui a bénéficié d’une captation. Le réalisateur m’a d’ailleurs confirmé qu’il était satisfait sans que j’aie eu besoin de pousser le dimmer.

L’Eurus utilise un moteur de leds blanches de 650 watts. Sa lentille frontale de 170 mm délivre un faisceau très propre et très malléable. Comme les autres spot/profiles d’Ayrton, il est disponible en version « S » (Stage), (6700 K) très lumineux avec un IRC natif de 70 et en version « TC » (True Colors »), (6000 K), dont l’IRC natif grimpe à 90. Le zoom au plus petit net de 4,7° produit un beam très puissant. Le faisceau au plus large quant à lui dépasse sensiblement 50°, et peut focaliser même à des distances très courtes.



Le mur de fond de scène

Pour positionner les chanteurs dans les meilleures conditions, Adrien imagine un mur de fond de scène élégant, polyvalent et pétillant. Il est composé de 20 Mistral Ayrton et de 16 Orbit Briteq installés sur deux structures qui en s’associant créent une forme rectangulaire, elle-même mise en valeur par des barres Sunstrip Showtec.


Les Mistral éclairent en douche ou en contre répartis entre pont central et pont de fond de scène. Une belle idée qui permet d’obtenir des positions de faisceaux originales.

Pour envoyer des faisceaux sur scène et en salle, Adrien bénéficie de 20 Ayrton Mistral, un Spot doté d’un moteur de leds de 300 W qui promet 14 000 lumens, avec zoom 7-53°, trichromie, CTO Progressif, roue de couleurs, 2 roues de gobos, frost, roue d’animation, le tout dans un format très très compact !

SLU : Que penses-tu des Ayrton Mistral ?

Adrien Alibert : Ce sont des projecteurs dotés d’une belle colorimétrie qui sont assez puissants sur les faisceaux fermés, mais qui doivent être secondés pour des grandes salles comme les Zénith pour conserver une puissance acceptable notamment dans les couleurs très froides ou très chaudes. Cela dit j’en suis très content !

Les 20 Orbit Briteq sont positionnées sur le pont de fond de scène et le pont central ainsi qu’à l’avant-scène au centre pour washer le chœur. Doté de 19 leds RGBW de 15 W, ce wash motorisé dispose d’un système optique qui lui permet de produire 8 400 lux (à 5 m/10°). Son faisceau lumineux est composé de 3 anneaux de sources contrôlables individuellement et d’un zoom qui s’étend de 10° à 60° avec un mélange de couleurs qui lui permet plus de créativité.

SLU : Que penses-tu des Briteq Orbit ?

Adrien Alibert : C’est un wash standard assez sympa et puissant qui était adapté pour faire du contre en couleur et avec des effets dynamiques de strobe.


Les Briteq Orbit wash la scène pour colorier et dynamiser les tenues blanches des choristes pour encore plus d’ampleur dans la salle.

SLU : Le pont central joue sur la perspective en intégrant le fond de scène en fonction de la manière dont tu t’en sers. Pourrais-tu m’en parler.

Adrien Alibert : Il me permet à la fois d’avoir un renfort de contres et de jouer en douche. Il faut garder en tête qu’il y a beaucoup de choristes et qu’ils sont parfois positionnés assez hauts. Je peux ainsi faire des croisés et même créer du contre sur les choristes avec les Mistral. Personnellement j’apprécie car cette configuration me laisse la latitude d’alterner entre bâton et ouverture large pour créer de grosses douches.


Les Showtec Sunstrip apportent une touche pétillante tout en soulignant la forme rectangulaire des structures visibles en fond de scène.

Enfin, on retrouve 16 barres Showtec Sunstrip qui créent une forme très géométrique en fond de scène. Ce rectangle et complété par deux unités à l’avant qui cadrent joliment l’ensemble.

Elles sont positionnées assez bas « pour ne pas éblouir le public et amener du show à l’avant-scène en jouant dans les basses intensités » comme l’explique Adrien.

« Le public a besoin d’être captivé en permanence, que ce soit par des effets, ou par le jeu mis en place par les chanteurs et choristes. Jouer sur les intensités permet de rester épuré en apportant la juste chaleur sur scène. Les effets prédéfinis jouent entre 25 % et 35 % de dimmer avec un at full sur les pêches pour un maximum de chaleur comme pour le titre Show Must Go On ». Avec je prépare les explosions en contre et ramène un peu de dynamisme et de vivant sur scène».


Si une partie des titres est time codée, Adrien garde la main sur les faders de sa grandMA2 pour jouer live et suivre les artistes lors de possibles moments d’improvisation et de rencontre avec le public.


Les Robe Spiider washent les Choristes depuis le pont de face d’un beau bleu profond associé à des faisceaux violet, sublime !

Quatre Robe Spiider créent de belles rampes de lumière qui font apparaître et disparaître les choristes grâce à leur tenue blanche qui prend très bien la lumière. Huit unités sont également présentes sur le pont central pour washer l’ensemble sur scène.

Ce wash/beam à Led qui allie petite taille, grande puissance et gestion individuelle des leds RGBW, dispose d’une Led centrale de 60 W entourée de 28 Led de 30 W en deux couronnes et permet de réduire le nombre d’unités utilisées pour un encombrement moindre grâce à son flux de 11 000 Lumens et son zoom qui s’étend de 4° à 50°.
Ses sources leds multipuce RGBW sont gérables en 8 ou 16 bits pour une grande palette de nuances de couleurs et un blanc allant de 2700K à 8000K.

SLU : Est-ce que tu pourrais me parler, des Robe Spiider ?

Adrien Alibert : Je voulais un projecteur wash assez puissant pour pouvoir rattraper et colorier encore plus les choristes et surtout appliquer des effets de dimmer pour jouer avec la face, que ce soit dans des effets random ou de dimmer sinusoïdal mais sans toucher à la face principale envoyée par les Eurus. Ils apportent ce plein de couleurs sur la face et sur la première rangée de choristes, ramenant un peu de dynamisme sur scène.

Adrien joue aussi classiquement des Blinder Chauvet strike 4 à Led pour envoyer des pêches de lumière sur le public, et pour répondre au standard de l’éclairage des cœurs, il a prévu 10 barres led Contest Rotor7i de chaque côté, motorisées en pan et tilt et offrant 7 sources led RGBW. Hélas, pour un problème probablement de réseau, ces luminaires n’ont pas répondu au contrôle d’Adrien et lui ont cruellement manqué générant une désagréable frustration mais pas de panique. Il a assuré le show dans la positivité, la bonne humeur et avec une tête froide.

Adrien Alibert : Les latéraux m’auraient permis d’avoir plus de visibilité sur scène, des effets de dimmer et un ajout de puissance en latéral.


« L’histoire de la vie » et « Dans les yeux d’Émilie » concluent ce show avec l’arrivée de choristes plus jeunes, mais tout aussi enthousiastes, sous les belles couleurs « jungle » envoyées par les wash Briteq Orbit et les Ayrton Mistral.

Comme il se présente lui-même, ce jeune éclairagiste passionné a passé du temps pour créer un design qui soit le plus réussi et c’est un essai transformé qui fonctionne avec une belle profondeur sur scène.
Les Eurus mettent en valeur le ou la chef de chœur grâce à une douche puissante et à la face pour le chœur tout en rattrapant le vide laissé par les Rotor Contest. Associés au Mistral, ces projecteurs donnent tout pour dynamiser la grande salle du Zénith d’Amiens.

Les Briteq Orbit washent les 400 choristes du nord qui brillent dans leurs belles tenues blanches, sous les yeux ébahis du public. La géométrie est finement soulignée par les Showtec Sunstrip. Les Robe Spiider, compacts et ultra-puissants dynamisent et colorient l’espace scénique.
La technique a accompagnés les artistes avec une sympathique sensibilité, un point essentiel pour Adrien Alibert. Bravo à toute l’équipe pour ce très joli moment 🙂

Plus d’information sur :

– Ayrton
– Briteq
– Robe
– Showtec
– Chauvet

Ad
Ad

EN CONTINU

Ad
Ad
Ad
Ad
Ad
Ad

LES PLUS LUS