Cet été, le BNM, Ballet National de Marseille a embrasé le bassin du Vieux-Port, transformé en scène de danse. Dans cette configuration « concert », devant un public de 23 000 personnes, les lumières d’Éric Wurtz étaient contrôlées par une console Eos Apex 10 du fabricant ETC.
Toujours sous la direction du collectif de chorégraphes (LA)Horde, les danseurs du ballet de Marseille ont donné une représentation inédite de « Célébrations », constituée d’un brillant medley de pièces chorégraphiques signées Lucinda Childs, Lasseindra, Oona Doherty et par le collectif (LA) HORDE lui-même.
Située en face de la mairie, la scène de 21 mètres d’ouverture a flotté sur l’eau durant tout « L’Été Marseillais », avec une programmation riche et variée. C’est sur ce site unique que les danseurs du BNM ont produit un spectacle hors du commun, avec pour arrière-plan les bateaux à quai et la basilique Notre-Dame de la Garde.
En plus d’être un défi artistique, il s’agissait d’un défi technique pour l’éclairagiste Éric Wurtz, le pupitreur Gaspard Juan qui l’accompagnait aux commandes de l’Eos Apex 10 fournie par Texen et pour les équipes de Concept Group en charge de la technique de cet Été Marseillais. Car si le site est exceptionnel, il leur a donné du fil à retordre car l’éclairage public ne permet pas d’être gradué et devient malgré lui une pollution lumineuse.
« Cette configuration a nécessité une réflexion, commente Éric. Nous avons dû repenser l’éclairage pour chaque pièce, en tenant compte de la lumière naturelle décroissante, de l’absence de la traditionnelle “boîte noire“ qui délimite habituellement l’espace scénique et de l’angle de vue du public sur les danseurs, très différent de celui que nous avons habituellement. » La hauteur de la scène était en effet l’un des éléments les plus perturbants, car une grande partie du public ne pouvait pas voir les pieds des danseurs. La composition de la lumière a donc joué un grand rôle pour structurer les tableaux.
Le défi s’accentue quand on sait que l’équipe ne disposait que de deux soirs pour préparer cet enchaînement de 6 tableaux provenant de différents spectacles. Le premier soir était réservé à la mise en place des machines et au calage des mémoires sur la console. Le deuxième était quant à lui réservé à une générale avec les danseurs, à la même heure que le spectacle, c’est-à-dire 21 h 30. Après cette générale, la nuit a été bien utile pour peaufiner et régler les dernières imperfections observées durant la générale.
Très peu de temps pour programmer donc, et c’est là que l’ergonomie d’une console comme l’Apex fait toute la différence. Éric pouvait compter sur Gaspard Juan qui a su en exploiter les capacités.
« L’Apex 10 permet de gagner un temps précieux lors de la programmation grâce à son interface ergonomique et ses fonctionnalités avancées, explique Gaspard. Déjà le confort vient des “directs selects”, ces touches-écrans personnalisables. J’ai pu y affecter tous mes raccourcis, avec sur la droite les groupes, mes macros pour les records de presets, les palettes de couleurs, etc. Et sur la rangée de gauche j’ai affecté les noms de scènes pour me balader rapidement dans la Cue List. »
Gaspard connaît bien l’Eos puisqu’il utilise un Gio @5 avec le Ballet National de Marseille et qu’il a lui-même un ETCnomad, cette clé USB qui ouvre 2 univers DMX sur le logiciel gratuit Eos. « Je me sers parfois de mon Nomad perso comme d’un backup et c’est très bien. Pour le BNM, on est récemment passé sur un Gio@5 car nous avions précédemment une console Eos Element 2. »
Et c’est bien l’une des grandes forces de la solution Eos : des consoles pour tous ! Le logiciel est gratuit et téléchargeable sur le site web du fabricant. Ensuite tout est question d’interfaces de contrôle qui vont de quelques centaines d’euros à plusieurs dizaines de milliers pour les consoles les plus complètes de la gamme Apex.
« Avec les consoles Apex, on passe clairement à un autre niveau. J’aime beaucoup les 6 roues encodeuses autour de l’écran multitouch, comme sur l’ancien Eos Ti. Ça me permet d’avoir toujours accès au Pan et au Tilt, poursuit Gaspard. » L’Apex ajoute également 9 nouveaux petits potards rotatifs à côté de cet écran d’encodage. L’utilisateur bénéficie donc en permanence d’un contrôle complet de ses asservis.
Malgré un kit d’accueil sur la scène très différent du kit habituel de la compagnie, Éric et Gaspard ont su s’adapter et reconfigurer les 6 tableaux pour créer une atmosphère lumineuse à la hauteur de l’ambition artistique du collectif (LA) HORDE, démontrant une fois de plus la flexibilité et la puissance de la technologie ETC dans les environnements scéniques les plus exigeants.
Précisions sur l’œuvre : « Célébration » est structuré en 6 actes, chacun apportant sa propre esthétique et énergie
1. « Concerto » – Une pièce de Lucinda Childs, malgré la lumière du jour encore présente, a captivé par son intensité et la précision de ses effets lumineux.
2. « Mood » – Une chorégraphie audacieuse signée Lasseindra Ninja, hommage au mouvement ballroom et voguing, mêlant outrance, sexualité, rythmée par des effets lumineux précis, envoyés par OSC.
3. « Lazarus » – Chorégraphiée par Oona Doherty, cette pièce a été un véritable bloc de lumière, mettant en scène 23 danseurs en blanc, dans une composition épurée et puissante.
4. « To Da Bone » – du collectif La(H)orde. Issue du mouvement Jumpstyle, cette danse marquée par l’influence d’Internet apporte de la dynamique au show, avec un démarrage de faisceaux pointés vers le ciel qui descendent progressivement sur la structure scénique, devenant elle-même un élément du spectacle.
5. « Cultes » – Ce film, créé par le collectif La(Horde), entremêle sensualité et fraternité des corps lors de grands rassemblements musicaux, mais montre également des excès, des scènes d’ébriété et les détritus abandonnés. Ces images de festivals massifs expriment une mise en abyme, avec la foule du Vieux-Port de Marseille, le regard fixé sur les écrans.
6. « Age of Content » – Ce tableau a offert un final éclatant, avec des jeux de lumière intégrant des flammes et des artifices, recréant l’énergie d’un concert rock dans un cadre balnéaire.
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Texte & photos : ETC France