Haut les cœurs, 2021 est là

Si vous lisez cet édito c’est que 2020 a plié sa cape. On y avait pourtant tous cru aux bons vœux de l’année passée à base de santé de fer, belles affaires et futur radieux qu’on s’échange presque par habitude. Pour 2021 on va faire ça mieux, d’accord ?

On va commencer par éviter de crier victoire tant que variants et nouvelles souches galoperont comme la dette mondiale et qu’on n’aura pas tous accueilli la seringue magique dans le bras. Ensuite on va continuer à parler comme des orthophonistes, les lunettes embuées et les mains puant l’éthanol tant qu’il le faudra, tant pis pour nos sourires Colgate. Enfin on va prendre notre mal en patience car, comme l’a fait dire Cervantes à Don Quichotte : « tous ces orages dont nous sommes assaillis, sont autant de signes que le temps va reprendre enfin sa sérénité et nos affaires un meilleur cours »

Haut les cœurs. 2021 est là

D’abord gardons la foi. Le public dont on a douté de l’envie de revenir dans les salles, n’attend que ça. Les rares fois où on a pu l’accueillir un siège sur deux, il a répondu présent, serein et heureux de retrouver spectacle vivant comme salles obscures et ce, en dépit d’une offre artistique très réduite et des jauges non rentables.

Reconnaissons que le gouvernement a pris conscience de la spécificité qui est la nôtre et nous accompagne du mieux qu’il le peut. Certes nous sommes pestiférés et non essentiels et des trous dans la raquette des aides plombent nombre de sociétés et microsociétés, mais le dialogue tient bon avec la tutelle, et la Culture n’est pas abandonnée à son sort.

Profitons d’ailleurs de ces lignes pour féliciter l’ensemble des organisations représentatives de nos métiers qui font un travail remarquable pour maintenir ces aides afin que nous soyons prêts à réenclencher le disjoncteur dès que ce sera possible.

Sachons utiliser ensuite ces longs mois de repos forcé pour justement ne pas nous reposer et surtout pas sur nos lauriers. Dans quelques mois on va connaître une drôle de cohue et il va falloir être efficace, créatif et innovant pour arriver à suivre une cadence qui s’annonce infernale, alors autant s’entretenir le corps et l’esprit, le savoir et les relations.

2021 nous obligera à exploiter au mieux les parcs existants. Cherchons des designs sonores inédits, des nouveaux plans de feux, apprenons à mieux utiliser les réseaux, créons le relief visuel et sonore, imaginons une manutention plus flexible, repensons les phases de montage et les outils qui les rendront encore plus rapides et sûres.

Restructurons aussi les parcs, mettons ces coups de peinture qui, invisibles au public, rendent pourtant les salariés et les clients plus heureux bref, faisons tout ce qui est toujours renvoyé au lendemain et surtout formons-nous le plus possible en prenant le temps nécessaire au dépôt pour mettre en pratique les savoirs acquis, un luxe impossible en période de pleine activité.

Cherchons enfin la perle rare et abordable, le nouvel appareil qui va apporter un plus irrésistible pour le public sans mettre un moins devant une marge qu’il va être indispensable de surveiller de près.

2021 va être l’année de tous les défis qu’il faudra aborder avec sagesse, en se gardant le plus possible de toucher au levier « prix » lors des appels d’offres, mais c’est aussi la rampe de lancement des plus belles tournées, comédies musicales, pièces de théâtre et événementiels les plus dingues que tout le monde attend.

Bonne année à toutes et tous, SoundLightUp inclus qui a appris à faire des trous à sa ceinture sans les mains avec double ration à Claude qui se reconnaîtra, et le mot de la fin à Gene « Sénèque » Kelly : la vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie.

 

Crédits - Texte : Ludovic Monchat

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