JBL avec Bellote en démo au Krakatoa

Y’a du monde sur scène et pour une fois, les stars sont américaines, californiennes pour être plus précis, avec de gauche à droite les B15, les B18, les A6, les A8 et un B28.

Salle historique de Mérignac, une des communes adossées à Bordeaux, le Krakatoa est une SMAC sortie de terre en 1966 en tant que salle des fêtes. Elle est ensuite convertie en 1990 en SMAC afin que Didier Estèbe et son association Transrock puissent promouvoir les musiques amplifiées et accueillir des groupes pour de vrais concert de rock tout debout, orchestre comme balcon !

Charles Cros

Le temps passant aussi pour les parpaings et les épais murs en béton de cette institution, une profonde rénovation a été envisagée et au terme de laquelle son infrastructure technique va être remplacée par un parc en propre très moderne et tout autant durable.
Accompagné de Charles Cros, le Chargé d’affaires audio Grand Ouest de Freevox, et d’un plein chargement d’enceintes, il a fait découvrir à Marc Duvignau le Régisseur général du Kraka et à un certain nombre de techniciens habitués à y travailler, les VTX A6 et VTX A8 avec trois subs différents, ou plutôt, deux renforts de basses bien nerveux et un vrai sub bien baveux, mais pas mou pour autant.


C’est dans ce cadre que nous avons pu assister à une démo de Laurent Delenclos alias Bellote, le directeur technique audio de Freevox et grand connaisseur de JBL.


De gauche à droite Cyril Rodriguez, Intermittent son y compris au Krakatoa, Marc Duvignau Régisseur général de la salle et Bellote en train de raconter le JBL avant de le laisser s’exprimer par membrane interposée.

Quelques mots pour commencer sur chacune des deux têtes

A6 avec son poids de 18 kg par boîte est le plus petit modèle des VTX A et n’existe qu’en passif 2 voies et en 10 ohms afin de pouvoir en placer quatre en parallèle par voie du Crown I-Tech 4x3500HD.

A6 nous dévoile sa face avant et la double pièce moulée qui met en phase le 6,5” et compose aussi une moitié du guide d’onde. Les évents latéraux sont plus que gros, preuve que le débattement des équipages mobiles, doit l’être tout autant.

Les transducteurs dérivés de ceux équipant les gros modèles A8 et A12 sont deux 6,5” Differential Drive à double bobine et le haut est confié à un moteur annulaire 3” à membrane polymère à intégrateur RBI en sortie offrant une dispersion horizontale de 110° (500 Hz à 16 kHz) et une ouverture max verticale de 15°. La réponse en fréquence à -10 dB s’étend de 67 Hz à 20 kHz pour un SPL Max de 134 dB.

A8 atteint 29 kg et est la boîte qui précède le « gros système » en 12”, le VTX A12. Actif deux voies, il en comporte en fait trois. Un filtre passif alimente à la fois les médiums et les moteurs. Le grave est reproduit par une paire de 8” Differential Drive à double bobine de 2,5” avec des évents à faible turbulence conçus pour les laisser descendre bas et fort.
Le médium est assuré par quatre petits transducteurs de 3,5” entourant les deux intégrateurs RBI, solidaires chacun d’un moteur annulaire d’aigu de 2”, chacun prenant 5° verticaux pour 110° horizontaux.

Ne vous laissez pas berner par son apparence sage, A8 dispose de 8 transducteurs dont 4 mediums plaqués à l’arrière du guide d’onde et deux moteurs pour l’aigu.

A8 est une tête capable de porter loin tout en ouvrant large. Avec ses 8 ohms (high et low), il est possible d’en alimenter 3 par deux pattes d’ampli, soit six boîtes par 4x3500HD. La réponse à -10 dB va de 49 Hz à 19 kHz et le SPL grimpe à 139 dB.

La démo

La démo est effectuée à partir d’un stack de 4 boîtes dont 3 alimentées soit de A6 soit de A8 posées à même la scène, sans et avec un des trois modèles de subs, à partir de morceaux très usuels et connus de tous les sondiers. Bellote reste près de son drive afin de pouvoir effectuer quelques réglages à la volée dont, bien sûr, le niveau des subs et la pression de l’ensemble.

Les deux têtes et les trois caissons de basse posés en nez de scène et aux ordres de Bellote. Les deux caissons tout à droite sont équipés d’un 15” et s’associent avec les A6 dont ils partagent la largeur.

Les A6 sonnent exactement tel qu’attendu, excellement bien, mais avec un manque évident de grave lié à la taille des transducteurs, et surtout dû à leur nombre insuffisant pour générer un peu de couplage. L’aigu est fin et délicat, une vraie enceinte de studio, et il en va de même du médium, précis, défini et très nerveux.

La polaire est uniforme, large, très large même, et en sortant on ne note aucun détimbrage, juste une chute très contrôlée du haut du spectre. Mis en route, les B18 apportent beaucoup d’assise et rétablissent un équilibre satisfaisant même si, l’impact et même la couleur du bas sur l’octave 60-120 mériteraient des A6 en plus.


Le rack de drive de Laurent avec derrière, trois gros Amcron prêts à faire parler le bois.

La solution est vite trouvée par Bellote qui sort de sa fourgonnette une paire de VTX B15, des subs extrêmement dynamiques et punchy avec une couleur et un style qui collent comme un gant aux A6 et remplissent bien le trou laissé par leur petit nombre et petites gamelles.

Les A8 apportent immédiatement une grosse densité dans le bas mid et un vrai grave, mais aussi un haut médium et un aigu trop puissants pour la distance à laquelle on se trouve vis-à-vis du stack. Même en nous reculant on sent que l’énergie de ces boîtes est très importante, peut-être trop pour la jauge de cette salle. Bellote propose de rééquilibrer le rendu via Performance Manager et tout rentre dans l’ordre. Pour A8, le complément naturel du bas est le B28, un très gros sub en deux fois 18” qui réussit à être dur et profond à la fois.

Le venue de Bellote en Gironde a fait converger au Kraka quelques vieilles connaissance dont Hervé Chatagneau, ici au centre de l’image, qui a écumé le Sud-Ouest pour prêcher le bon son d’Audiopole jusqu’à très récemment .

L’écoute de ces trois subs et/ou compléments de grave, rappelle d’ailleurs l’importance de bien les choisir en fonction de ses besoins, la nature de bas recherché et ne pas hésiter à essayer différentes configurations.
Par exemple, un 15” peut être exploité pour compléter le grave et passer les têtes en full range, avant par exemple d’ajouter un sub en deux fois 18” pour renforcer l’octave 30-60 Hz et apporter l’énergie nécessaire et la touche infra.

Bien entendu cette écoute n’a pour but que de montrer et faire découvrir des produits dont le A6 qui est une quasi nouveauté, et le tout sans en tirer la quintessence, sans avoir fait un design, sans tomber le système résident et sans avoir employé des extraits tirés de vrais mix live. Juste l’amuse-bouche d’un bon dîner.

Bellote en a aussi profité pour faire écouter deux wedges tirés de la série VTX, les M20 et M22.

Le M20, actif ou passif, est un double 10” plus un moteur annulaire à deux membranes planes D2 bien connu car offrant une sensibilité incroyable et un son remarquable de piqué et de neutralité, présent aussi sur les moniteur studio de la firme américaine.
En actif et avec 100 W AES, ce moteur est grandement responsable du SPL Max du wedge et qui est de 136 dB… Le guide d’onde est un 60V x 60H mais peut-être un peu trop large pour des petits plateaux.


Les deux wedges JBL, M22 à gauche et M20 à droite.

Le M22 muscle son bas du spectre avec une paire de 12” et le même moteur D2 ce qui n’occasionne pas une grosse augmentation du SPL avec 138 dB mais un grave nettement plus riche. Comme le petit modèle, la charge assez compacte des deux graves débouche sur un évent laminaire en bas de la face avant. Le guide d’onde propose la même dispersion 60V x 60H.

M22 sans sa grille, une acrobatie à ne jamais faire chez vous au risque de retrouver une membrane au bout de la chaussure du chanteur !

Véritables enceintes studio à l’écoute, ces deux wedges ont pour eux une propreté, une dynamique et une attaque dans le grave peu communes. Pour faire vibrer des pantalons, y’a pas mieux.

Le 10” M20 offre le rendu le plus -juste- avec un grave tendu et discriminant, là où le 12” M22 a tendance comme d’autres « gros » wedges, à laisser un peu filer un extrême grave forcément omnidirectionnel qui manque d’utilité et risque d’être taillé par les ingés retours.


Et pour finir, la mascotte, peut-être pas de la salle, mais de la réserve de la salle, oui. Elle s’appelle Azu. A bon entendeur. (ce qui dans nos métiers est une sorte de prérequis).

Cette visite au Krakatoa, avec ses gros murs façon bunker, le charme de ses loges, bureaux et de son équipe dont Marc Duvignau, nous a donné une idée : pourquoi ne pas revenir pour faire un gros reportage afin de raconter et bien détailler ce qu’elle aura à offrir en plus dans quelques temps ?

Le volcan va s’éteindre mais pour mieux encore cracher ses flots de musique et accueillir les artistes qui viendront s’y produire, l’occasion est trop belle pour la rater, parole de SLU.

D’autres liens pour :

– Avoir toute la doc JBL
– Visiter Freevox qui distribue JBL
– Visiter le Krakatoa

 

Crédits -

Texte : Ludovic Monchat - Photos : Ludo, JBL, Krakatoa

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