Le monde de Paulo

J’étais si fier de prendre ces photos que jamais je n’aurais imaginé les publier en cette triste occasion. Le décès de notre ami Paulo…

Paulo m’avait alors ouvert les portes de son monde, alors que j’étais venu travailler au Théâtre Sébastopol. Depuis des années, presque des décennies, je ne voyais son domaine que d’en bas, sans me douter de ce qu’il y avait là-haut…

Un monde très particulier, où l’ambiance sonore très étrange et la verticalité de tout ce qui s’y trouve vous perturbent. Un autre monde.
C’était le monde de Paulo. Son univers, son antre.

Perché dans ses cintres, veillant sur ses perches et ses contrepoids, Paulo nous observait, prêt à manœuvrer.

Nous sentions son regard bienveillant et nous sentions parfaitement en sécurité le sachant là-haut, disponible et attentif.
«Paulo !!!, tu peux charger la 34 ? !»


Et pourquoi « Paulo » d’ailleurs ? Il s’appelait Alain Rouver…
Je n’ai jamais su… C’était Paulo, et c’est tout… Ca nous a toujours suffi, et ça lui allait tellement bien.

Même après l’heure de la retraite, Paulo était toujours là, régulièrement, et on en était plus qu’heureux.
Lui qui était si discret et qui avait évolué dans le monde du théâtre qu’il connaissait infiniment, et dont il savait transmettre les secrets à ceux qui se montraient réceptifs et intéressés.

La plupart des gens qui sont passés par le « Sébasto » l’ont côtoyé. Il était comme un repère.
Il était en tout cas une belle âme et je suis très fier de l’avoir connu, et d’avoir immortalisé quelques instants de son existence qui restera à jamais gravée dans l’histoire du Théâtre Sébastopol de Lille…

Son esprit, là-bas, veillera sur nous pour toujours.

Crédits - Texte & photos : Jocelyn Morel

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