Nouveaux firmwares et logiciel Luminex

C’est durant la reprise de septembre que Luminex, fabriquant Belge reconnu de solutions réseaux dédiées au monde de l’audiovisuel, a dévoilé de nouveaux firmwares pour sa gamme GigaCore et LumiNode, et une nouvelle version de son logiciel Araneo.
Nous avons testé ces firmwares et ce logiciel pour vous donner un aperçu des nouvelles fonctionnalités offertes par ces produits.

Nouveau firmware 2.4.0 pour les LumiNode / LumiCore

Figure 1 : Le nouveau panneau de configuration réseau du LumiNode et du LumiCore. Deux blocs distincts en haut vous permettent de choisir le scénario désiré : à gauche, les entrées et sorties, ainsi que le management, font partie du même groupe (scénario par défaut). A droite, le scénario offre un contrôle séparé des entrées/sorties, des ports et du management du LumiNode (source : Fabrice Gosnet).

Des Fonctionnalités réseaux avancées.
Le nouveau firmware 2.4.0 apporte une multitude de nouvelles fonctionnalités, incluant un nouveau panneau de configuration réseau, offrant une gestion avancée des interfaces réseaux du LumiNode et du LumiCore, et une compatibilité avec les groupes (VLANs) des GigaCore.

Les groupes (VLANs) et ISL (Trunks) des GigaCore peuvent maintenant être affectés sur les ports Ethernet des LumiNode, permettant ainsi la création de scénarios complexes où les données de différentes applications doivent être transportées sur le même réseau, ou le même câble.
Exemple, vous pouvez affecter l’un des ports du LumiNode en mode trunk, et affecter les groupes que vous souhaitez recevoir sur ce trunk. Le LumiNode recevra donc sur ce port les données des autres groupes que vous souhaitez transporter, incluant l’administration du node.

Sur l’autre port, vous pourrez affecter un autre groupe, et permettre ainsi d’utiliser le LumiNode comme un switch administrable. Cela permettra de minimiser le câblage, et permettre le transport de plusieurs groupes sur le même câble réseau à destination du LumiNode. Autre point fort, cela permet d’offrir un port supplémentaire dans votre rack si votre switch GigaCore n’a plus de port disponible.


Figure 2

Figure 2 : Dans cet exemple, le port ETH2 du LumiNode a été configuré en mode trunk. Le bloc du milieu représente le module de management du LumiNode (System), avec son adresse IP. La case « Allow config » autorise la configuration du LumiNode via le groupe management. A gauche, ce bloc, intégré dans le groupe Art-Net, représente le node et son adresse IP.
La case « allow config » étant décochée, il sera impossible d’accéder à l’interface web du LumiNode depuis le groupe ArtNet, améliorant ainsi la sécurité d’administration du réseau. En dessous, le port ETH1 a été assigné dans le groupe Dante. Tout équipement branché sur ce port pourra donc accéder aux autres équipements du groupe Dante. Le système de ligne de couleur permet de mieux comprendre le rôle de chaque port et de chaque module. (Source : Fabrice Gosnet)


Figure 3 : Le port du panneau arrière du LumiNode affiche une led « grise » qui représente le trunk. A l’avant, la led est verte et représente le groupe 3 (source : Fabrice Gosnet)

Cerise sur le gâteau, les LumiNode offrent une led RGB au-dessus de chaque port réseau, ce qui permet de facilement voir dans quel groupe est actuellement affecté ce port.
Afin de gagner du temps, l’utilisateur pourra simplement mettre l’un des ports en mode Trunk pour bénéficier de ce genre de scénario. Cependant, un panneau additionnel vous permet de choisir les groupes acceptés sur port trunk.

Figure 4 : Pour les besoins du test, un trunk custom a été créé, n’autorisant que les groupes de management, Art-Net et Dante. (Source : Fabrice Gosnet)

Avec ce scénario, il devient alors aisé d’administrer tous les GigaCore et les LumiNode depuis le même groupe. Ce principe renforce la sécurité d’administration, la plupart des équipements connectés à l’infrastructure n’ayant alors pas accès aux interfaces de gestions des produits Luminex.
Nous avons testé ce système avec plusieurs flux distincts : Art-Net, MA-Net, Management des nodes et Dante. Grâce à cette configuration, nous avons pu récupérer le MA-Net ou le Dante sur le deuxième port du LumiNode, très pratique !

Le LumiCore quant à lui offre un troisième scénario, permettant d’injecter dans un port réseau de celui-ci un protocole supporté (Art-Net, sACN, KiNET) paramétré dans une certaine plage IP, et de le faire ressortir via un autre port dans une autre plage d’IP.
Ce mode permettra par exemple d’interconnecter un réseau lumière évènementiel avec un réseau lumière architectural qui ne se trouverait pas dans la même plage IP. Avec ce nouveau panneau de configuration, une multitude de scénarios sont imaginables, et la convergence entre administration IT et le monde AV prend alors tout son sens.

Support du protocole KiNET

La version 2.4.0 offre également le support du protocole KiNET de Color Kinetics (Philips/Signify). Ce firmware supporte la version v2 de KiNET en entrée, et les versions v1 et v2 en sortie.
Les LumiNode et LumiCore peuvent ainsi convertir le protocole KiNET depuis/vers Art-Net, sACN et DMX. Grâce à cette mise à jour, les nodes Luminex seront vus comme des équipements compatibles KiNET depuis un contrôleur KiNET.

Figure 5 : Les valeurs de décompte par défaut des différents protocoles supportés par les LumiNode et les LumiCore.

Valeurs de décompte pour les protocoles lumières

La gamme LumiNode et le LumiCore offrent une API (Application Programming Interface) permettant d’avoir un contrôle des équipements et de leurs paramètres depuis un contrôleur tierce partie.
Depuis cet API, les utilisateurs pourront maintenant changer les valeurs de décompte des différents protocoles supportés par la gamme, permettant ainsi d’optimiser la réaction des produits en cas de perte de signal.

Mémoire tampon de démarrage

La version 2.4.0 apporte une nouvelle mémoire tampon disponible dans chaque process engine des LumiNode et des LumiCore. Cela permettra aux utilisateurs de configurer chaque valeur DMX que le LumiNode/LumiCore devra émettre avant qu’une source valide ne soit détectée sur le réseau. Un icone représentant un S permettra d’accéder aux valeurs de la mémoire tampon de démarrage.

Figure 6 : A gauche, le détail d’un process engine, et le bouton permettant d’accéder à la mémoire tampon de démarrage. À droite, le tableau permettant de modifier les valeurs des circuits DMX.


Nouveau firmware 2.8.5 pour la gamme GigaCore

Cette nouvelle version apporte également une série de fonctionnalités longuement attendues de la part des utilisateurs.

– Support du logiciel Araneo 1.3.0 : grâce à ce nouveau firmware, les utilisateurs pourront créer les configurations des switches GigaCore sur la version 1.3.0 d’Araneo, et les charger ensuite dans les équipements. L’avantage du mode « offline » n’est plus à prouver, pouvoir créer ses configurations d’équipements à l’avance sans devoir être physiquement connecté aux équipements est devenu un prérequis aujourd’hui.
– Nouvelles valeurs par défaut pour les protocoles AVB/MILAN afin d’adhérer aux spécifications de l’Avnu ProAV Bridge v1.0 (nouvelle valeur de LeaveTime par défaut : 5 000 ms, au lieu de 1 500 ms).
– Support du mDNS (activé par défaut) : mDNs (Multicast DNS) est originellement un protocole de découverte d’équipement informatique (ex : Bonjour d’Apple), et qui est de plus en plus utilisé par la communauté des constructeurs d’équipements réseaux AV. Le gros avantage de ce protocole réside dans le fait qu’il peut découvrir un équipement connecté à votre réseau local, sans forcément être dans le même sous-réseau IP. Idéal pour retrouver l’adresse IP d’un appareil que l’on ne peut pas restaurer à ses paramètres d’usine.
– Nouveau module pour la MIB SNMP (Management Information Database), permettant d’administrer plus efficacement une RPSU (Redundant Power Supply Unit).
– Optimisation du nombre de sous-domaines PTP reconnus, ce qui permet d’améliorer l’interopérabilité avec des équipements en mode AVB, tel que le Riedel Tango 200.


Nouvelle version 1.3.0 du logiciel Araneo

La dernière mise à jour du logiciel d’administration des switches GigaCore Luminex était probablement la partie la plus attendue des aficionados de la marque Belge. Apportant son lot de nouvelles corrections cosmétiques ou logicielles, c’est principalement le mode « offline » qui retiendra ici notre attention.

En effet, depuis le lancement d’Araneo, Luminex souffrait de ne pas pouvoir offrir un mode de planification réseau (network planning), en d’autres termes de ne pas pouvoir préparer sa configuration réseau à l’avance, sans devoir être physiquement connecté aux équipements.
Et c’est précisément ce que résout cette nouvelle mouture du logiciel : l’utilisateur/trice pourra maintenant créer virtuellement la configuration réseau de sa prochaine installation, et la charger dans les switches lorsque le matériel sera disponible et accessible.

Ce genre de bascule entre les modes offline et online que l’on retrouve dans d’autres systèmes réseaux AV, est un outil extrêmement pratique, permettant de préparer des modifications à l’échelle du réseau, et de les appliquer quand le moment paraîtra opportun. Finie la configuration dans l’urgence et le stress !

Figure 7 : Capture d’écran d’Araneo 1.3.0 (source : Luminex)

Les changements majeurs

Pour ceux qui connaissent déjà Araneo, les changements « cosmétiques » suivants s’opèrent sur la version 1.3.0

1 – Nouveau bouton « show » qui permet de bloquer toute configuration en mode « online », afin de prévenir d’éventuels changements accidentels durant le show.
2 – Nouveau fichier de journalisation, avec des capacités de filtrage améliorées : vous pouvez maintenant créer une liste noire pour les messages les moins importants.
3 – Panneau AVB amélioré dans le tableau de bord. La bande passante réservée pour les flux AVB, ainsi que le trafic par stream et par port sont maintenant clairement identifiés avec des couleurs.


Mais le changement majeur réside dans la barre d’outils située en haut de l’espace de travail, et du nouveau mode de travail qu’elle apporte.

Figure 8 : Nouvelle barre d’outils d’Araneo 1.3.0.

Dans cette barre, l’utilisateur/trice pourra trouver les boutons suivants :

– Online Mode : mode par défaut, pour administrer les switches GigaCore connectés et présents sur le réseau
– Project Mode : ce bouton permet de lancer le mode de création d’un projet en mode « offline »
– Deploy : pour charger une configuration crée en offline sur le réseau connecté
– File : gestion des fichiers habituelle (sauvegarder, ouvrir…)
– Add : pour ajouter des éléments tels que switch, équipement terminal, zones ou bien encore une image
– Remove : le contraire d’ajouter 😉
– Configure : pour accéder au panneau de configuration des switches ou des ports.
– Auto-Layout : permet de dresser rapidement et automatiquement un schéma plus lisible lors de la découverte des équipements
– Quick Tools : permet de rapidement connecter les équipements entre eux, et d’assigner les ports dans les groupes.


Afin de tester l’efficacité de ce mode offline, nous avons décidé de partir de zéro et de créer un réseau convergé à base de GigaCore, de LumiNode, de node MA-Net et d’équipements Dante.

Création du projet

Figure 9 : Nous lançons un projet en sélectionnant « New Project ». Nous connecterons les équipements plus tard, et chargerons la configuration pour tester la fonction de déploiement.


Insertion des équipements

Figure 10 : Nous insérons les équipements en cliquant sur le bouton « Add ». Notez que vous pouvez ajouter une image de fond, et des images dans les zones également. Nous insérons ensuite deux GigaCore et 9 équipements terminaux.

Une fois les équipements insérés, il faut ensuite les placer selon vos besoins. Attention, n’hésitez pas à faire un zoom arrière si vous insérez beaucoup d’équipements car Araneo place les équipements en colonne, il faut donc aller les chercher en bas de l’espace de travail ! Nous en profitons pour placer les équipements dans deux zones distinctes.
Maintenant, il ne reste plus qu’à utiliser l’outil QuickTools pour connecter les équipements entre eux, et assigner des noms aux équipements terminaux.

Figure 11 : Les switches et les équipements terminaux ont été placés, et insérés dans deux zones respectives.

Figure 12 : Les équipements sont connectés, et les noms attribués aux ports des switches.


Grâce au bouton « Configure », nous pouvons maintenant assigner les groupes aux différents ports.

Figure 13 : Le panneau d’assignation des Groups.

Figure 14 : La version 1.3 offre un panneau de configuration plus détaillé, qui permet de travailler sur un ou plusieurs switches, afin d’appliquer le même paramètre à plusieurs switches à la fois.


Voilà, nous sommes prêts à déployer notre configuration, nous connectons les équipements entre eux, puis relions notre ordinateur de test au réseau.
En cliquant sur le bouton « Deploy », une nouvelle fenêtre s’ouvre :

Figure 15 : Le panneau de déploiement : à droite, les switches découverts par Araneo, a gauche les switches insérés dans notre projet. Il suffit maintenant de glisser/déposer les switches découverts sur les switches du projet.

Araneo offre également un mappage automatique entre les équipements du projet et les équipements découverts : par ID, par adresse IP et par nom. Une fois le mappage effectué, il suffit de cliquer le bouton de déploiement, et les fichiers de configuration du projet seront automatiquement envoyés aux switches.
Attention, les switches redémarreront après le chargement des fichiers, il faut donc éviter ce déploiement sur un système en production ! Une fois redémarré, le système est opérationnel, et nous retrouvons le contrôle de tous nos équipements. Il est toutefois important de noter que nous avons dû faire la configuration des LumiNode manuellement, ceux-ci n’étant pas supportés par Araneo pour l’instant.

Certains points « cosmétiques » sont également à améliorer, principalement lorsque l’on utilise les LumiNode avec le port trunk, l’affectation des groupes dans le LumiNode n’apparaissant pas, et la résolution de nom des adresses MAC ne fonctionnant que pour un seul équipement terminal. Voilà cependant un pas supplémentaire de franchi pour Luminex, et il est fort à parier que cette mise à jour comblera les utilisateurs/trices des switches GigaCore.

 

Crédits -

Texte : Fabrice Gosnet - Photos : Fabrice Gosnet & Luminex

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