Plasa 2018. Il suffisait de traverser la Manche

L’Olympia, un hall d’expo aussi agréable que lumineux, hélas peu propice à la moindre démo sans boîte noire

Ce serait faire preuve d’euphémisme que d’avouer notre peu de motivation à quelques semaines du Plasa de Londres. Après une période fastueuse dans les murs d’Earls Court, ce salon suit dans les années 2010 une trajectoire vers le SIEL. Une longue marche descendante, la faute aux mastodontes ProLight+Sound, IEC et LDI, trustant les annonces et les avant-premières matérielles, la faute aussi à sa délocalisation à ExCel London.

Le stand Ambersphere

Revenu en plein centre Londonien à l’Olympia Hall, le Plasa Show reprend des couleurs dans un large hall hélas très, trop lumineux et encadré d’une longue mezzanine. Une sorte de JTSE plus cossu, mieux organisé, avec quelques beaux stands mais sans la présence de nos boîtes noires gauloises, pourtant idéales pour observer les derniers projecteurs en de meilleures conditions.

Ce salon technique d’envergure nationale, pourtant largement dédié à la lumière grâce au sponsoring Robe et à la présence d’Ambersphere, distributeur phare au Royaume-Unis des cartes MA Lighting, Claypaky, Robert-Juliat, Astera et Ayrton, méritait-il encore un déplacement autre que poli ?

C’est alors cette dernière marque qui, la première, nous fait réviser notre sentiment premier. Yvan Péard, designer d’Ayrton, dévoile ses derniers nés : l’incroyable spot Khamsin accompagné de la wash Bora entièrement revisitée dans une version hybride.

Claypaky n’est pas en reste avec la sortie officielle des Axcor Profile 400 et 600, qui complètent fort intelligemment leur gamme entre les séries 300 et 900.

Abonné aux avant-premières, Robe s’impose avec un immense stand d’inspiration archéo-action où se télescopent, lors de leur traditionnel show, Indiana Jones, Jumanji et Lara Croft. Les Tchèques en profitent pour dévoiler la variante musclée de leur spot à effet le SuperSpikie, la version BMFL LT, longue portée, de leurs poursuites déportées, l’iPointe, un MegaPointe étanche et pour conclure par l’intrigante T1 (prononcez Ti One), un spot à led de haute précision.

Le Show Robe dans son immense stand auquel des pendards ont donné la pénombre nécessaire.

Adepte lui aussi des sorties à étages, Elation montre le Rayzor 760, un lumineux wash à led compact et sa version étanche le Proteus Rayzor 760, le wash Smarty Hybrid accompagné lui aussi de sa version IP65, le Proteus Smarty Hybrid, et le Van Gogh, un wash à volets internes pour compléter la série Artiste.

Assez calme d’apparence, ADB ménage les attentes avec une gamme complète de muséographie disponible sous l’intitulé Art Control Lighting avant de soulever un léger voile sur le Fresnel couleur Orkis et les évolutions de la console Athor.

Chauvet, dont la notoriété ne faiblit pas, propose en nouveauté son wash led IP65 Maverick Storm 1, la barre de diffusion led COLORado Solo Batten et les mignons Strike P38 et Strike Blade dans un esprit halogène.

De leur côté, Prolights avec son Panorama IP WBX LED ou DTS et la spot Sinergy 5 Profile prouvent que leur implication ne faiblit pas.

Un peu de structure avec Sixty82

Au rayon consoles

MA Lighting permet à ses visiteurs de manipuler la toute nouvelle version 0.9 du soft GrandMA3.

Avolites présente Synergy, un protocole de communication transparente entre plateformes vidéo et lumière.

La QuickQ20, première d’une série de consoles ultra-abordable signées Chamsys fait un bel effet.

La branche de pupitres Martin racheté par Elation, renait sous le nom d’Obsidian

High End et sa Hog4, ETC et sa Ion Xe, Zero88 avec la FLX S et Infinity avec la Chimp 300 continuent eux aussi d’étendre les fonctions de leurs consoles.

Les curieux ont pu explorer l’univers Titan d’Astera, des tubes led couleur haute luminosité sur batteries et sans fil.

Les canadiens MDG continuent l’exploration tout azimut du brouillard avec leurs nouveaux produits IP55, la Me2 WPE Fog (machine à fumée) et l’ATMe WPE Haze (génératrice de brouillard).

Même Vari-Lite, pourtant fièrement Texans, ne peut s’empêcher de teaser le public avec un VL-10, un beam hybride survitaminé aux caractéristiques tenues encore secrètes.


Mais la palme de la sortie la plus singulière restera ETC, avec leur toute première lyre asservie à leds, une franche réussite totalement adaptée au théâtre, la spot Relevé.

Le Plasa, malgré la proximité intimidante du LDI américain a su fidéliser son public, avec une augmentation de 4% de visiteurs, de fructueuses rencontres professionnelles, des conférences unanimement saluées* et un vrai buzz lors de la cérémonie des Plasa Awards**. De quoi donner des idées aux organisateurs français ?

*Comme le Simple Rigging Calculations du designer Scotty Stewart, Michelangelo and the Secrets of the Sistine Chapel, une analyse par des éclairagistes ou encore, les secrets de la motion capture immersive utilisée par la Royal Shakespeare Company pour leur pièce The Tempest.

**Les gagnants du trophée de l’innovation Plasa furent :
le testeur Ethernet/DMX/RDM/POE/SMPTE/LTC ProPlex IQ Tester de la compagnie TMB; le spot Relevé ETC; le système de tracking SpotMe Robert Juliat; le mini-controlleur DMX d’installation Matisse dmx Artistic License; le concept Synergy d’Avolites et le système d’accroche d’écran led de tournée en carbone Spaceframe de PRG.
L’Award d’Or revient lui aux tubes led Titan Astera.

Et d’autres informations sur le site du Plasa

 

Crédits -

Tristan Szylobryt

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