Nouveauté Prolight+Sound 2017

SSL parle Dante et présente la L200

Richard Ferriday. La marque qu’il représente a eu beau récemment changer, le bonhomme est toujours aussi passionné par la technique et les consoles. Anglaises of course.

Nous l’avons retrouvé avec une nouvelle chemisette brodée SSL, mais le plaisir est toujours le même de parler avec lui. Richard Ferriday et les consoles anglaises, c’est une vraie histoire d’amour qui lui a en plus donné plein du boulot à Francfort avec la nouvelle L200, un stage rack en Dante et un Dante bridge, bref, du Dante à profusion.
Comme il nous l’a glissé avec son humour british, Dante isn’t spoken here, it’s shouted ! (Le Dante n’est pas que parlé ici, il est crié !)

SLU : Commençons par LA nouveauté, la L200 que l’on découvre ici complètement.

Richard Ferriday : C’est exact, c’est la toute première fois que nous la montrons. Pour faire une rapide comparaison, la L500 qui est notre « gros » modèle live, gère 256 canaux de traitement, la L300 en accepte 192 et la L200 en gère 144 donc d’un point de vue des capacités, c’est la plus petite des trois même si d’un point de vue de la taille, c’est la plus grande.
Nous l’avons dotée de 36 faders d’un seul tenant, plus deux en charge du Master et du Focus sur le bloc master, ce qui la rend idéale pour les retours.
Cette console est totalement pilotée par son écran tactile et dispose, de par sa forme, de deux emplacements naturels pour placer deux écrans additionnels de part et d’autre. Le choix d’un unique écran, d’un seul panneau central et d’une ligne ininterrompue de faders tout en bas, permet de structurer le travail de l’opérateur.

La L200 avec sa forme si particulière, ses trois bacs de 12 faders et ses deux découpes dans lesquelles peuvent prendre place des écrans comme ici à gauche.

L’OS est le même que celui qui équipe les autres consoles Live et les possibilités d’effets et de processing par voie est le même, ramené au nombre de 144 canaux de traitement. La qualité audio enfin est la même que celle offerte par ses grandes sœurs et qui enthousiasme les mixeurs du monde entier.

SLU : Revenons une seconde sur le concept des canaux de traitement pour celles et ceux qui ne sont pas familiers de l‘architecture SSL.

Richard Ferriday : Du fait de la flexibilité totale de notre architecture, les canaux de traitements sont librement des voies avec du traitement, que ces dernières soient des entrées ou des sorties. Dans les faits, la L200 peut accepter jusqu’à 96 entrées, 48 aux mono, 24 stems, 24 VCA et 6 sorties principales. En plus des 144 canaux de traitement, la L200 dispose aussi d’une matrice de 24 sorties. Pour avoir plus de sorties pour les retours, on peut utiliser les stems, ce qui monte le nombre de sorties mono à 58.

SLU : On parlait de puissance de traitement en proportion avec le nombre de canaux de traitement. La L200 en a 144. Comparés aux 256 de la L500, cela doit quand même réduire pas mal cette puissance.

Richard Ferriday : Le type et la qualité des effets est exactement le même. Là où sur la L500 on a 96 slots d’effets, sur la L200 on en a 48, la moitié.

Deux stage racks IO SB 32.24 superposés. Le son SSL et d’une flexibilité de tous les instants grâce à ses nombreuses entrées et sorties et grâce au Dante…double !

SLU : La L200 utilise le même protocole de transport et les mêmes stages ?

Richard Ferriday : Oui absolument. La liaison est le même Blacklight, et à l’arrière de la console il y a un nombre important de ports MADI disponibles pour connecter simplement le stage.

SLU : Qu’est devenu le petit écran…

Richard Ferriday : Nous n’avons plus de petit écran, pas de Channel Control Tile. Nous avons fait le choix d’ajouter des faders et rester simple sur ce modèle en encourageant les opérateurs à se servir du grand écran tactile central. Quand je suis arrivé en janvier chez SSL, j’ai beaucoup joué avec le proto de cette table et n’ai jamais ressenti le moindre manque. Ensuite, quand j’ai utilisé la 300 ou la 500…j’ai gardé mes nouvelles habitudes et snobé le Channel Control Tile !

SLU : Vous parlez désormais le Dante !

Richard Ferriday : C’est notre seconde grosse nouveauté pour le PL+S de cette année. On a déjà des produits chez SSL qui utilisent ce protocole, mais ils s’adressent au broadcast. Le nouveau stage rack IO SB 32.24 est lui spécifiquement conçu pour la scène. Il offre 32 entrées micro Super Analog, 16 sorties ligne Super Analog et 8 ports AES, 4 entrées et autant de sorties. Les alimentations sont redondées en standard, et, bonne surprise, ce stage accepte deux réseaux Dante différents. Il y a un Primary et Secondary pour le réseau Dante A et la même chose pour le Dante B. Ce stage peut donc alimenter simultanément deux réseaux. Un opérateur aura la main sur le gain analogique des préamplis et le second aura une compensation automatique du niveau.

SLU : OK pour la flexibilité. Est-ce que ce stage peut aussi être classiquement connecté en Blacklight ?

Richard Ferriday : Non, pas pour le moment, mais nous avons une petite boîte ici (le NET I/O BLII Bridge NDR) qui convertir 256 canaux Dante, 96 kHz en Blacklight…

SLU : OK, on a notre réponse, mais est-ce qu’un jour on pourra se passer de cette unité et connecter directement ces nouveaux stages sur les autres consoles ?

Richard Ferriday : C’est possible, en tout cas cela ne paraît pas impossible d’un point de vue du hard, mais il est facile de connecter vite et bien un grand nombre de Stage racks avec ce bridge et un simple switch…

Le NET I/O BLII Bridge, un nouveau rack de conversion SSL dans la gamme broadcast Network I/O.

SLU : Vous ne seriez pas en train de vous désintéresser du Blacklight en adoptant aussi clairement le Dante ?

Richard Ferriday : Mwaaaa, non pas vraiment car avec Blacklight on peut envoyer vraiment un très gros paquet de signaux dans une fibre optique, donc non. La raison qui nous a fait opter pour le Dante est qu’il faut être en mesure dans nos métiers de connecter plein de gens et d’appareils ensemble, et notre perception du marché est que le Dante est LE système le plus évident et répandu pour aller dans cette direction. Nous avons veillé à ce que la façon avec laquelle nous l’avons implémenté soit parfaitement complémentaire avec notre gamme et preuve en est, nous n’avons pas stoppé le MADI. Nous avons simplement décidé de jouer une triple carte comprenant MADI / Blacklight & Dante.

SLU : Sera-t-il possible d’utiliser les stages rack IO SB 32.24 avec autre chose qu’une console SSL ?

Richard Ferriday : Bien entendu ! Nous avons développé une appli PC qui les télécommande à distance, ce qui rend l’emploi de préamplificateurs SSL tout à fait possible avec une autre marque de mélangeurs. Cela étant, pourquoi voudrais-tu acheter une autre marque de consoles ? (rires !)

SLU : Comment imaginez-vous l’adoption de votre nouveau stage Dante ?

Richard Ferriday : Selon moi, les gens du touring vont majoritairement rester fidèles au MADI, dans l’installation en revanche le Dante va faire un malheur. Cela dit, le nouveau stage est très équilibré et bien fourni en nombre d’entrées et sorties, il devrait séduire assez largement.

D’autres informations sur le site Solid State Logic

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