Yves Jaget. Tout au Tour du live avec TRYO

Présent depuis de nombreuses années aux côtés d’artistes majeurs français et internationaux, Yves Jaget est un ingé à tout faire. Mais plus que bien. Musicien, ingé son studio et live, directeur artistique, cet expert du son enregistre et mixe des albums incontournables dont, entre autres, ceux de Zazie et de William Sheller.

C’est aussi un constructeur de machines. Passionné par l’électronique, Yves construit depuis toujours de nombreux périphériques audio. Depuis sa première console qu’il avait copié sur une console Malcolm Hill (le modèle utilisé à l’époque sur les tournées d’AC/DC) et qu’il utilisera sur ses premiers live jusqu’à son tout dernier et impressionnant compresseur Fairchild 670 qui trône dans sa cabine, il construit ses studios et ses configurations live avec une originalité qui lui est propre et un souci permanent du son le plus parfait, toujours au service de la musique.

Console Malcolm Hill de l’époque qui a inspiré la console perso de Yves pour ses premiers live.

Nous retrouvons aujourd’hui Yves Jaget dans son studio personnel appelé Mix à l’eau de mer. En 2013, Yves quitte Paris et s’installe à Saint-Nazaire. Il construit chez lui sa nouvelle cabine.
« J’ai toujours vu le studio comme étant le lieu saint du son. Quand tu écoutes quelque chose, tu dois être sûr de tourner les boutons dans le bon sens. J’ai toujours souffert de nombreuses cabines équipées d’une écoute plutôt aléatoire.
Pour être sûr de ce que tu entends, l’écoute doit être la plus droite possible et la plus respectueuse du spectre audio. Avant tout, il faut donc déjà s’assurer que l’acoustique du studio est bien contrôlée. Pour cela j’ai demandé à Christian Malcurt de s’en charger.

Derrière le tissu acoustique des murs…

On perd de la place mais on maîtrise les graves avec des bass traps en face de cabine.


Mon écoute actuelle, je ne l’ai pas fabriquée. J’ai préféré appeler mon ami Laurent Delenclos (Bellote si tu nous écoutes…) et nous avons ensemble installé et aligné une grande écoute JBL M2 dont je suis extrêmement satisfait. Sa particularité est de garder une justesse absolue indépendamment du niveau demandé, fort comme très faible.

Elle se caractérise par une courbe de phase parfaite car elle utilise des filtres FIR et par le très particulier moteur annulaire D2. C’est une écoute que j’aime énormément, avec qui je m’entends très bien. J’ai même découvert des choses dans mes anciens mix ! Je l’accompagne d’une petite écoute JBL Serie 3 pour avoir un lien qui se rapproche de l’enceinte de Monsieur tout le monde. »

Les oreilles avec JBL et les yeux avec Pro Tools.

Ma station de travail est un Pro Tools que j’utilise en natif. Je trouve cela génial de travailler en natif. Il n’y a plus de raison d’utiliser du DSP, sauf si un brassage énorme d’entrées sorties en simultané est nécessaire.
Dans mon cas, la gestion d’un maximum de 64 entrées et 64 sorties physiques en natif me convient parfaitement. Pour le studio c’est parfait.

Je n’ai jamais de problème de latence, à condition de faire attention à ne pas utiliser de plugs type limiteur ou maximizer qui ont besoin d’analyser du signal en amont pour travailler, et de ne pas laisser de pistes sans affectation d’entrées.

J’utilise toujours quatre Artist Mix (anciennement Euphonix) pour mixer. Je suis très à l’aise avec, même si quatre S1 seraient les bienvenues, peut-être dans un futur proche… Malgré tout, ce sont mes télécommandes Pro Tools favorites, et je ne mixe jamais à la souris.
Pour ressentir les mouvements de gain que l’on désire dans un mix, il n’y a pas mieux que les mouvements de faders. On se sert suffisamment de la souris pour le reste du travail, édit, sélection, copie, etc…

Le Duo de Retrobox, 2 préamplis REDD47 dans 1U. Ça donne envie de faire chauffer le fer à souder. (oui vous pouvez faire le vôtre, cette machine est disponible en kit partiel ou complet).

Au niveau des périphériques audio, je n’utilise plus que des appareils que je construis. On retrouve aussi des appareils de la marque Retrobox de Denis Pinchedez, que je rejoins en m’associant dans la conception de nouveaux appareils dont le Duo, une réplique déclinée en version stéréo dans un rack une unité du célèbre préampli utilisé dans les enregistrements des Beatles au studio Abbey Road, le REDD47 de EMI.


Un rack ? Vous avez compris que ce qui compte chez Yves, c’est le son ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il respire.

Pourquoi 47 ? C’est le gain du préampli. Quand ils avaient besoin de plus de gain, ils en mettaient deux en série 🙂
En tout dans le studio on trouve le meilleur de l’analogique avec 3 compresseurs LA-2A, un compresseur Fairchild 670 (bientôt 2…), 8 préamplis Retrobox REDD47, 1 Retrobox DUO, 8 modules au format 500 dont 2 Neve 1073 Don Classic, 2 Capi VP28, 2 Neve EQN 1084 Laz Pro et 2 Hairball 1176.

En ce qui concerne mes microphones, je suis fan d’Audio-Technica dont j’aime les hauts de gamme comme l’AT4060. Je réalise souvent des albums entièrement avec des micros AT.


Micro U47 fait maison. Yves soigne l’écoute de l’artiste dans les moindres détails avec un ampli casque Lake People.

Et tout récemment, je suis particulièrement content d’avoir fait la rencontre d’un acteur incroyable du DIY spécialisé dans le développement de machines dédiées à l’audio, Jordan Champlon.

En associant nos deux noms, nous commençons la fabrication de quelques micros basés sur les célèbres U47 à tube et U47 FET qui comptent parmi mes micros favoris. Les premiers sont à l’essai et c’est bien au-delà de ce que j’imaginais.

SLU : Tu réalises depuis longtemps des équipements DIY ? (DIY, se prononce di:ˌaɪˈwaɪ. Do It Yourself = Faites Le Vous-même)

Dans son atelier accolé au studio, Yves construit ses machines.

Yves Jaget : Oui j’aime beaucoup ça et on trouve de très bons kits qui permettent de fabriquer assez rapidement et pour un budget évidemment plus raisonnable, de très belles machines. J’ai dû construire jusqu’à présent 180 machines.

Si j’avais fait une pause quand je m’occupais de mon précédent studio Yellow Sub, je m’y suis remis sévèrement pour la tournée de Zazie en 2011. J’avais décidé de fabriquer entièrement la régie de la tournée.

Je suis allé voir à l’époque Eric Alvergnat, président de Dispatch, qui me connaissait déjà pour faire des paris techniques particulièrement osés. Il me suivait la plupart du temps. Je lui ai expliqué que je voulais construire tous les périphériques de la tournée et qu’il fallait m’aider pour acheter les composants…et il l’a fait. Il m’a avancé le budget pour construire les premières machines. Il a en même temps exigé qu’un comité technique d’écoute soit formé pour valider leur qualité en comparant avec les machines en parc.

Résultat, je me suis installé dans l’atelier de Dispatch, très bien entouré par le regretté Michel Boterf et par Denis Pinchedez, et j’ai fabriqué 56 machines au format rack 500, comprenant préamplis, eqs et compresseurs, soit 9 racks 16U pleins.
Dans le monde du DIY, je ne suis pas passé inaperçu, jusqu’aux Etats-Unis, et, pour l’anecdote Igor Kapelslki, à qui j’achetais les kits et qui était fan de Zazie sans que je le sache, m’avait livré sans me prévenir, toutes les faces avant marquée Zazie Limited Edition!


Yves et les racks de Zazie à l’Olympia.


Ingénieur et associé du célèbre studio mobile Le Voyageur, Yves Jaget possède une très grande expérience dans la prise de son et le mixage d’albums de concert.
Crédité sur plus de 150 albums live, nous allons découvrir avec lui tout son savoir-faire en parcourant sa toute dernière réalisation, l’album live Tout au Tour, enregistré pour les 25 ans de Tryo lors d’un concert exceptionnel à l’Accor Arena, accompagné de nombreux invités.

SLU : Comment cela se passe quand on décide d’enregistrer un live ? Comment se passe la captation ? As-tu des directives particulières ?

Yves Jaget : Maintenant la technique nous permet de sortir facilement les signaux en sortie directe des préamplis micros des consoles de scène. C’est ce qui est pratiqué couramment. L’utilisation additionnelle d’un car extérieur comme ce que je faisais à l’époque avec Le Voyageur est maintenant extrêmement rare. Sauf dans les cas complexes comme ici où il y avait en jeu en même temps une captation vidéo, et donc où il est bon de distribuer les tâches pour minimiser au maximum tous les risques techniques.

Ce projet d’album live a été co-réalisé avec Stéphane Plisson, l’ingénieur du son du concert. Nous avons une complicité qui nous permet de partager des projets sans aucun souci d’égo. Stéphane est quelqu’un avec qui je mixe facilement à quatre mains, ce qui est rare dans ce métier…et de ce fait, je travaille souvent avec un grand plaisir pour sa société MAWIP. C’est un one shot. Une date unique. Il m’a demandé au préalable un plan d’ambiance que je lui ai fourni, comme je pensais que c’était bien de faire pour l’Accor Arena, une salle que je connais particulièrement bien.

A partir du flux MADI, les signaux des préamplis de la console ont été extraits. C’est simple et efficace. Petit défaut bien sûr, c’est de ne pas être maître forcément du niveau des préamplis et parfois certaines sources peuvent être traitées. Cependant pas d’inquiétude, les traitements d’aujourd’hui nous permettent de sortir la tête haute de beaucoup de situations comme celle-ci. Le format demandé était du 96 kHz, que je trouve bien plus performant que le 48. Pour moi, le 96 k, c’est l’analogique du numérique.

SLU : Petite anecdote sur le 96 k. Tu as été le premier je crois à utiliser la fréquence d’échantillonnage de 96 kHz en France ?

Yves Jaget : Oui, c’était en studio en 1996… je n’avais jamais fait attention à ça, heureuse coïncidence… pour le master de l’album de Michel Jonasz, Soul Music Airlines.
J’utilisais le premier direct to disk Sonic Solutions capable de travailler à cette fréquence. Cet album a été masterisé ensuite par Bob Ludwig aux USA. C’était le premier master que Bob recevait en 96 k, qui pour l’anecdote a dû acquérir aussi sa première station 96 k pour le réaliser. Depuis, j’ai toujours travaillé en 96 k.

SLU : Au final, combien de pistes à mixer ?

Yves Jaget : 116 pistes. Pour couvrir la scène centrale, une petite scène en déport au milieu de la salle pour un set acoustique et une vingtaine d’invités. Un gros kit de percussions, guitares, basse, claviers et 20 micros de chant. Sans oublier les ambiances avec 18 pistes dédiées. Cela impose une configuration de mixage un peu cossue et solide pour tenir les 96 kHz et les 182 plug-ins utilisés dans la session.

J’ai eu l’audace de le faire avec le nouveau Mac Studio équipé des nouveaux processeurs M1. C’était un peu fou de ma part d’utiliser la première version de Pro Tools capable de fonctionner sur ce nouveau Mac. J’avoue que j’ai ramé mais la hotline d’Avid a été extrêmement efficace. C’est comme ça, je ne peux pas résister à utiliser toute avancée technique. Néanmoins, j’avais bien sûr mon ancien Mac prêt au cas où… Je n’ai pas eu à l’utiliser, j’ai pu finalement mixer avec toute la puissance du Mac Studio.

SLU : Combien de temps pour ce projet ?

Yves Jaget : Ici, le mix du concert pour tous les différents supports de diffusion a nécessité 28 jours de travail au complet pour les deux mix, version album et version vidéo. Le concert en vidéo comprend plus de deux heures de live quand l’album ne dure que 70 minutes. En effet, certaines séquences qui sont légitimes avec la vidéo, n’ont pas de raison d’être dans le live. En plus, la durée maximum du CD impose sa restriction à celle de l’album.

Mixage live, suivez l’image…

SLU : Quelle méthode choisir pour le mixage ? Tout en interne dans Pro Tools ? Des traitements externes ?

Yves Jaget : Dans ce type de projet, il y a trop de pistes à traiter pour aller travailler en analogique. En plus, il y a tellement de demandes qui obligent à produire de nombreuses versions de mixage, que ce serait impossible à faire avec des recalls en analogique.

Le niveau d’automation dans un live est aussi extrêmement élevé. Les traitements sont très différents d’un titre à l’autre ! Il suffit d’imaginer tout simplement celui sur le pied de batterie qui change forcément d’un titre à l’autre suivant le feeling du musicien. Le seul traitement analogique que je garde est le Fairchild 670 sur le master qui fait un beau paquet cadeau en sortie. Une fois inséré dans le bus, je vous garantis qu’on ne peut plus l’enlever.

SLU : La captation vidéo impose-t-elle des contraintes particulières dans le travail de mixage ?

Yves Jaget : Oui, ça impose déjà un suivi par rapport à l’image. On ne peut pas mixer sans considérer l’image. Les appuis que je ferais dans un mix album ne fonctionneraient pas avec l’image. Si un musicien apparaît à l’image ne serait-ce que deux secondes, il va falloir l’appuyer au mixage. J’ai d’ailleurs fait en premier le mixage de la version vidéo, et ensuite décliné le mixage album, qui lui est très différent, dû à l’absence d’image.
En revanche attention… Les premières passes d’automation, je les fais sans vidéo pour ne pas être influencé par l’image qui a un effet distrayant et qui te laisserait passer certaines choses qui ne doivent absolument pas passer.

Avec l’image, il y a aussi la présence permanente du public. Ce dernier doit donc faire partie du mix. C’est d’ailleurs la plus grande difficulté du mixage live : pouvoir laisser les ambiances ouvertes sans pourrir le mix. C’est ce que j’adore. Personnellement j’aime beaucoup les albums live avec un fort niveau d’ambiance.
Ici, j’ai d’ailleurs fait plusieurs versions de mix avec des niveaux d’ambiance différents. La production a choisi un niveau d’ambiance plutôt maîtrisé. C’est bien toute la difficulté d’un album Live. Donner toujours l’impression à l’auditeur qu’il est dans la salle, sans polluer le mixage global.

SLU : Et pour cela tu as une méthode particulière ?

Yves Jaget : Tout d’abord je recale les ambiances. Comme au cinéma, je fais un clap, en absence du public, sur scène par exemple à l’endroit de la caisse claire qui est le point le plus éloigné de la scène et je réaligne les ambiances temporellement pour récupérer uniquement le volume de la salle mais pas les délais. Si par exemple tu as créé 5 lignes d’ambiance, tu ne peux pas avoir 5 délais différents sur ton pied ou ta caisse claire. L’astuce est de les recaler exactement, et tout va très bien se passer.

L’ensemble des ambiances principales et leurs raccords à la vidéo.

SLU : Tu dois donc reproduire le montage vidéo dans l’audio multipiste ?

Yves Jaget : La première chose à faire avant de commencer l’édition est de nettoyer toute la session. Supprimer tout ce qui ne joue pas, crossfader les entrées et sorties de régions. Ensuite, Pro Tools est doté d’une édition excessivement facile et puissante. Quand tu vois le montage image, tu sais déjà que tu vas passer un bon moment à le reproduire.

Le montage vidéo a été fait avec du son dedans, il est relativement cohérent. Mais si tu essayes de reproduire l’EDL (Edit Decision List) du montage vidéo, même si tu as de la chance d’avoir du timecode, cela ne fonctionnera pas vraiment. Il faut prendre leur edit et remonter manuellement tous les titres sur la vidéo. Donc refaire tous les points de montage inter-titres sur les 116 pistes.

L’automation des ambiances, une des clés pour un bel album live.

Avec Pro Tools c’est quand même simple en utilisant les groupes d’edit. Toutes les régions deviennent un seul bloc et quand tu coupes, tu coupes le bloc. Avec le mode shuffle, tu avances dans la timeline du concert en raccordant les titres au fur et à mesure. Une fois le montage raccordé à la vidéo, tu peux dégrouper les régions et gérer ton edit avec précision piste par piste.
Si tu dois retrouver de la synchro en retrouvant quelques échantillons par ci par là, tu le fais à loisir dans les applaudissements entre les titres. Si en revanche un montage vidéo est impossible à reproduire correctement sur l’audio parce qu’il altère la musicalité, en ce cas nous le signalons pour que la team de l’image réadapte son montage.

SLU : Les voix dans le live. C’est problématique non ? Avec la HF, les conditions de prise de son, etc…

Yves Jaget : Les micros HF ont fait énormément de progrès. Là-dessus rien à dire. Le problème particulier au live, c’est déjà ce que les micros ramassent. Et ici, c’est surtout le grand nombre d’invités. Si pour les membres de Tryo, tout va bien car c’est leur show, c’est plus compliqué pour les autres.
Heureusement les chanteurs du groupe ont le don d’accueillir les invités et leur travail c’est de les aider à entrer dans les titres. On se retrouve avec des voix souvent un peu plus timides dans lesquelles on a, de fait, beaucoup plus de son d’ambiance. Il faut donc beaucoup nettoyer avec l’égalisation.

De nombreux invités sur le show, il faut faire matcher les voix…

Il faut aussi faire matcher les voix, et là je salue le rôle très important des responsables HF. Ils font déjà un travail remarquable en calant parfaitement le niveau des voix, ce qui nous aide énormément. Autre problème avec un fort niveau d’ambiance dans les micros voix, c’est qu’il est impossible de les couper.

Le niveau d’ambiance étant fort, le fait de le couper détimbrerait énormément l’ensemble du mix. Il faut donc trouver le juste compromis. En réalité, il faut jouer avec les défauts. Souvent, plus tu cherches à masquer, plus ça va s’entendre. Il ne faut pas hésiter et jouer avec les défauts dont tu es dépendant.

SLU : Dans cet album, les voix sont très belles. As-tu des outils particuliers ?

Yves Jaget : Toutes les voix sont énormément traitées. J’utilise mon propre plug-in signature, le EVO Channel de Flux, parce qu’il intègre un eq et un compresseur qui me plaisent évidemment beaucoup. Ensuite, j’utilise l’égalisateur actif AE400 de McDSP. Avec ce traitement, tu fais agir une compression uniquement sur un eq particulier et pas sur une bande de fréquence entière comme un compresseur multibande classique. Il permet de traiter les problèmes en fréquences avec précision.

Je fais toujours beaucoup de stems stéréo dont un pour les voix sur lequel je fais agir un compresseur multibande Alchemist de Flux ou ML4000 de McDSP pour contrôler et éviter des nœuds dans certaines bandes de fréquences. Ce qui est une problématique très courante ici où plusieurs voix chantent en même temps.
Ensuite il y a bien sûr une réverbération de voix, et je réemploie beaucoup les échos que Stéphane Plisson utilise sur les voix avec le plug-in Manny Delay de Waves. C’est très important d’avoir ces pistes car ses échos utilisés pendant le concert s’entendent bien évidemment dans les ambiances. Il est donc important de les avoir en son direct pour bien en restituer l’effet.

Les racks de plugs idéaux pour un contrôle total sur les voix :


SLU : Et sujet sensible… Est-ce que tu recales, est-ce que tu retunes ?

Yves Jaget : Oui. C’est difficile de ne pas l’avouer. Honnêtement, sur trois heures de show, c’est difficile pour un chanteur de ne pas faire de petites incartades. Et encore plus sur un show unique dans lequel il y a beaucoup d’imprévus et avec de nombreux invités. Donc, quand c’est nécessaire, je recale et je retune de manière très raisonnable.

Qui ne retune pas quelques notes ? Si nécessaire, Le Waves Tune Real Time s’insère et s’automatise facilement en temps réel.

Ici j’ai utilisé le Waves Tune qui fonctionne en temps réel en automatisant les changements de clefs. Il faut bien comprendre que le public actuel est habitué de plus en plus à entendre des voix extrêmement justes et bien calées, et il est important d’en tenir compte sur une production majeure. Toujours avec modération pour que tout reste naturel.

Mais attention, ne jamais oublier que les voix originales sont dans les ambiances. Donc dans un mix comme celui-ci où les ambiances sont très présentes, tu as intérêt à faire très attention de ne pas trop forcer les corrections de hauteur, car les voix originales dans les ambiances ne peuvent pas être corrigées. Si jamais il faut faire une correction de hauteur ou de placement de forte amplitude, il faudra donc retravailler les ambiances sous peine d’un résultat souvent encore plus désastreux. Et ça prend beaucoup de temps, quand ce n’est pas tout simplement impossible…

SLU : Et quand on a une seule prise comme ici et que tu fais face à un moment à un gros problème ?

Yves Jaget : Un live n’exclut pas de refaire ou de réenregistrer certaines parties. Ici, nous n’avons pas eu à le faire. Si jamais c’est nécessaire, il est quand même souvent possible de retrouver sur une tournée d’autres shows qui ont été enregistrés, même en local sur la console, et on peut retrouver et réadapter une partie. C’est quand même un cas extrême.
Il m’arrive aussi souvent d’aller reprendre une partie similaire dans la chanson et de la réadapter, par exemple une guitare acoustique trop timide sur un début de morceau, peut être remplacée par son même motif joué au milieu de celle-ci. Avec les outils de stretch actuel, c’est assez facile, dans des proportions raisonnables.

SLU : Pour les espaces sonores… Ambiance naturelle du show ou est-ce que tu rajoutes d’autres réverbérations ?

Yves Jaget : J’en ai rajouté. La première réverbération que je fais, imite celle de la salle. J’y arrive très bien et j’utilise pour ça la ReVibe II d’Avid. C’est une grosse réverbération assez complexe que je connais depuis pas mal d’années et qui offre de nombreux paramètres pour arriver à simuler tous types de salles. J’utilise en plus l’UltraReverb d’Eventide.

Je travaille mes réverbes quand j’ai du temps pour créer mes presets, car quand je mixe, c’est juste impossible. Avec cette réverbe principale, je ramène tout dans une même ambiance cohérente. Ici c’est une réverbération d’environ 2.6 secondes, avec une couleur particulière. J’égalise beaucoup et radicalement ce qui rentre dans les réverbérations, pour gérer leur couleur. Pour cela dans Pro Tools, j’utilise le track preset. Quand je fais une réverbe, je crée ma chaîne de traitement avec son pre eq et je rappelle l’ensemble.

ReVibe II d’Avid et UltraReverb d’Eventide, de belles “plates” pour épauler la réverbe naturelle de l’Accor Arena..

SLU : A propos de réverbérations, les ambiances, comment cela fonctionne ?

Yves Jaget : Il y a beaucoup de prises de son d’ambiance. Quelques-unes en front de scène, mais la plupart disséminées dans la salle sous les lignes de boîtes. Il faut sentir la masse du public. Les micros d’ambiance doivent être à une distance homogène, assez proches du public quand même, mais tout en permettant de capter une large zone.
Ce sont essentiellement des cardioïdes et je proscris les canons, sauf si, pour certaines raisons, on a besoin d’une captation très précise de fans de premier rang par exemple.

J’aime aussi beaucoup les omnis pour leur naturel, j’en dispose dans le milieu de la salle. Et je mets un couple stéréo à la régie dirigé vers le système pour disposer d’une belle image stéréo du son façade dans le public. C’est un son très massif, généreux, très facile à rajouter au son de salle. Il faut beaucoup d’ambiances pour avoir un effet de masse et avoir le plus de style de réactions possibles du public. Cela permet aussi d’améliorer beaucoup l’intelligibilité, ce qui sera très utile pour les moments plus intimes comme lorsque le public chante les paroles d’une chanson.

A force de faire des live, je sais que les ambiances sont primordiales. Tu peux tout rater dans un live, sauf les ambiances, car tu ne peux pas les refaire. J’ai toujours dit aux assistants qui font du live : “oui, c’est pénible l’installation des micros d’ambiance. Il va falloir monter tout là-haut, tu vas t’embêter pour mettre les micros… Mais c’est indispensable et inratable”.
Pour les ambiances je suis un fan des Schoeps, CMC6 plus capsule cardioïde MK4. Leur son est extrêmement beau, joli, très ample, massif sans être agressif. Ci-dessous la préconisation des ambiances et les micros recommandés :

3-4 5-6 9-10 11-12 : Schoeps CMC6+MK4 ou DPA4011 ou Neumann KM184
1-2 7-8 : Schoeps CMC6+MK2 ou DPA4006 ou Audio-Technica AT4022

La disposition des ambiances dans l’Accor Arena, depuis la scène jusqu’à la régie.

Pour savoir ou positionner les ambiances sous le gauche/droite, Yves Jaget vous tend la perche !


SLU : La batterie et les percussions ?

Yves Jaget : Avec une prise de son signée Stéphane Plisson, qui est très exigeant sur la qualité du kit batterie en live, je n’ai jamais de problème. Il porte un soin particulier sur le choix des micros et leur placement. J’ai donc des pistes impeccables. Avec Tryo, nous avons aussi beaucoup de percussions. La grosse caisse est aussi remplacée souvent par du cajon joué avec une pédale. Ce n’est pas simple à capter en live.
Ce que je fais dans certains cas, c’est de rajouter un son de pied additionnel. Pour cela j’utilise le plug Trigger 2 dans lequel j’ai créé une belle banque de sons de pied et de caisse claire, ce qui me permet très rapidement d’affirmer une rythmique.


Trigger 2, l’outil indispensable quand un coup de main ou plutôt un coup de pied est nécessaire sur les batteries live…

SLU : Dans l’album, il y a un titre étonnant, très intime : Chant de bataille. Avec beaucoup d’émotions, ce n’est peut-être pas évident ce genre de titre ?

Yves Jaget : Mali est très ému quand il chante cette chanson. Il parle d’un sujet fort lié à son investissement personnel sur le problème du harcèlement à l’école. C’est un morceau acoustique avec très peu d’instruments, c’est donc la salle qui joue. On sent de manière très forte le silence de la salle. On pourrait presque dire un silence bruyant. On entend l’émotion de la salle. Son silence devient lourd.
Pour ce titre, les ambiances sont très ouvertes. Dans beaucoup de live, il y a des titres chargés d’émotion et on sent toujours cette lourdeur du silence du public qui parle vraiment. Forcément, techniquement, plus il y a de micros d’ambiance dans la salle, plus tu captes cette espèce de poids qui répond à l’émotion du chanteur.

SLU : Et les claviers, les guitares ?

Yves Jaget : C’est le même musicien instrumentiste qui joue de la basse et des claviers. Il y a aussi quelques séquences. Il n’y a rien de particulier sur les guitares. Les amplis sont backstage. Les instruments sont bons donc j’ai des sons qui sont très acceptables. La base est très sûre entre guitare et basse. Pour la prise, c’est simple, on rajoute boite de direct et préampli Retrobox à tubes.
Au mix je compresse, je rajoute parfois du chorus et des délais pour gagner un peu d’espace. J’utilise beaucoup le Crystallizer de Sound Toys, sur les acoustiques. Chaque partie a ses propres effets. Tout est retraité avec réverbe et effets pour être replacé dans le mix, de manière à ce que ce soit dans la salle et toujours joli à écouter.


Crystallizer de Sound Toys sur les guitares acoustiques.

SLU : Un titre plus compliqué qu’un autre ?

Yves Jaget : Les morceaux les plus compliqués sont souvent chronologiquement les premiers dans les live. Il y a une espèce d’évolution entre l’entrée et la sortie de scène. Les premiers sont les plus délicats, et dans le mix c’est un peu comme dans un live. Tu avances au fur et à mesure dans le mixage des morceaux, et quand tu arrives à la fin, tu as progressé, tu as trouvé une formule qui marche mieux. Tu es comme dans le show.
Cela m’arrive donc souvent de revenir sur les premiers titres pour refaire quelques corrections car je maitrise mieux. Les rythmiques sont souvent un peu moins assises au début. Et puis il peut y avoir, avec des invités, des voix un peu plus stressées que d’autres, surtout en fonction du temps d’attente. Plus tu tardes à faire passer un invité sur scène, moins tu maîtrises.

SLU : Dans les live, on garde l’ordre original des titres ou ça arrive de changer ?

Yves Jaget : Avec la vidéo non bien sûr, mais ici dans la version album, des titres ont été chronologiquement déplacés. Je me suis donc retrouvé bien coincé car certains montages de la vidéo ont donc dû être repris. Mais c’est comme ça. Quand on retire des morceaux, ce qui est le cas pour l’album, il n’y a plus la même construction du show, la même progression. Cela change la dynamique du show, ce qui amène à adopter un ordre différent.

SLU : Avec ta forte expérience dans le mixage des albums live, as-tu des recommandations particulières ?

Yves Jaget : Les ambiances, c’est le truc à ne pas rater. 60% de la réussite d’un live, c’est ça. Ne pas hésiter à en mettre beaucoup. C’est une punition, c’est compliqué. Il fait essayer d’homogénéiser la prise et donc de mettre les micros par le haut et de les faire descendre le plus bas possible en gardant une homogénéité de distance par rapport au public. Quand tu as la chance d’avoir un mobile, tu peux rajouter des micros, mais maintenant c’est plus difficile. Les moyens sont plus restreints dans la prise de son live, tu récupères les sources aux stage box en numérique et les micros d’ambiance avec une petite console en annexe.
Pour l’anecdote il m’arrive souvent de retriguer des batteries sur les live sans le dire. A l’écoute du mix final, il n’est alors pas rare d’entendre le musicien dire : “tu entends un peu mon son de pied, impeccable non ?” Ils trouvent ça bien et le prennent pour eux. C’est parfait. Ça veut dire que le travail a été bien fait. En revanche pour les ambiances, pas le droit à l’erreur.

SLU : Comment doser le traitement pour ne pas perdre l’ambiance du live. Des astuces ? des limites à ne pas dépasser ?

Yves Jaget : Les gens veulent retrouver les sensations qu’ils avaient au milieu de la salle. Je commence toujours par ouvrir les ambiances et trouver un son global qui me convient pour sentir le côté massif de la salle, avec un peu de bas mais pas trop quand même pour pouvoir en garder le naturel. C’est le bas qui est complexe à gérer.

L’égalisation de l’EVO Channel propose des filtres avec des pentes douces de 6 dB/oct.

Je cherche toujours le bon compromis entre le traînage qu’il y dans le bas du son de la salle, et ce que je veux laisser comme image de taille. Avec une Arena pleine, il faut du rumble, tout en restant raisonnable.
Pour cela j’aime beaucoup utiliser des filtres à 6 dB/octave pour pouvoir les monter super haut et garder cette espèce d’équilibre dans le bas qui est musical.
Dans mon plug EVO, j’ai mis cette option de 6 dB/oct car je trouve que c’est la plus musicale. Je préfère mettre des filtres à 260 ou à 300 Hz et garder une pente naturelle dans le bas qui est musicale, plutôt que de raboter pour éviter de polluer.

A un moment, ce qu’on laisse passer dans les ambiances ne peut pas passer dans le son direct. Il faut trouver le bon compromis. Il m’arrive aussi souvent de de-esser les ambiances. Avec une sono à 70 mètres, les ambiances récupèrent des sifflantes qui sont parfois sensibles dans un système son et qui deviennent désagréables si le système n’est pas bien calé. Cela permet d’avoir la maîtrise des hautes fréquences, pour que cela ne pique pas les oreilles sur les voix qui sont déjà un peu altérées par les micros HF. Pour résumer, trouver le bon compromis entre le côté sale des ambiances et le côté réaliste des sons directs.

SLU : Si jamais un son façade n’est pas bon, ça va compliquer le mixage ?

Yves Jaget : Oui bien sûr. Des problèmes sur le son de façade se sentent immédiatement dans les ambiances. Quand tu travailles sur des shows où ça joue en plus très fort, là c’est une vraie galère. Dans le rock, avec des pressions énormes dans la salle, c’est l’enfer dans les ambiances. La pression acoustique de la musique étant toujours supérieure à ce qui se passe dans la salle, il peut s’avérer très compliqué d’obtenir le détail des ambiances du public.

L’impressionnant Fairchlid 670, un compresseur qui pèse plus de 18 kg

SLU : Comment gérer la dynamique ?

Yves Jaget : J’utilise le Fairchild 670 pour le grain de son qu’il amène sur le master. Ajoutés au Fairchild, j’ai deux plugs pour le traitement de sortie.
Le TG Channel de chez Waves qui est une émulation de l’eq-compresseur Tegeler Audio et le ML4000 de McDSP, compresseur limiteur multibandes qui est absolument redoutable et que j’aime particulièrement.

Je l’utilise sur tous les shows live que je fais, et même sur les shows ou divertissements TV comme ceux de Nagui où je l’emploie à l’antenne. Je l’apprécie énormément.

SLU : Et le mastering ?

Yves Jaget : Masterisé de main de maître par Simon Capony de Basalte Studio à Clermont Ferrand. Je travaille avec lui depuis de nombreuses années. J’évite au maximum de lui envoyer des mix “pourris”. Je lui laisse une marge de manœuvre, mais pas énormément quand même. Cela lui suffit pour faire son job, pour générer des mix avec des normes de niveau différentes en fonction des supports CD, Vidéo et TV.

Vivien Bouchet et, assis, Simon Capony dans la cabine de Basalte Studio.

SLU : Un album mixé en stéréo, un intérêt à faire de la spatialisation ?

Yves Jaget : Dans le live, le plus adapté serait l’immersif, c’est en effet la meilleure façon de représenter l’expérience d’écoute d’une salle de spectacle. Ici, le choix a été la stéréo mais ce n’est pas exclu que nous produisions une version en Atmos. Mais cela reste quand même toujours une question de budget. J’ai mixé quelques live en multicanal. Ce n’était pas simple à l’époque car nous n’avions pas les outils.

Maintenant avec le Dolby Atmos, on a des logiciels et des plugs très bien adaptés pour cela, comme le Spat de Flux qui permet de déplacer simplement son couple et de l’écarter à volonté, d’imposer des temps de réverbe par instrument, avec une extrême facilité et une très grande rapidité. C’est plutôt un jeu très agréable maintenant.
Une vraie installation Dolby Atmos impose des dimensions de salle que je n’ai pas ici. Autrement je l’aurai installé. Mais il faut un budget pour faire ces mix. Tout le monde pousse l’immersif, mais les expériences en immersif se font souvent pour des projets qui sont financièrement très bien accompagnés.

SLU : Parmi tous les albums live que tu as faits, as-tu des souvenirs particuliers ?

Yves Jaget : Forcément, le Pink Floyd Pulse en 1994 avec Le Voyageur, enregistré durant 23 shows. Nous avons fait la captation dans le mobile. C’était la première fois que je rentrais dans une tournée aussi gigantesque.
Sur les Live que j’ai mixé, bien sûr le Rodeo Tour de Zazie que j’aime énormément. Un très bon live avec un très bon son. J’ai tout fait, le mixage live et celui de l’album.

SLU : Une anecdote ?

Yves Jaget : Ah oui ! Le live qui n’a jamais existé…

SLU : Comment ça ?

Yves Jaget : Avec Patrice Cramer avec qui j’étais associé dans Le Voyageur, nous avions été conviés pour faire un enregistrement live d’un groupe de reggae au Zénith de Paris. C’était un genre de festival, il y avait 6 groupes. Nous devions attendre. Le responsable du groupe nous avait dit qu’il viendrait nous prévenir 30 minutes avant de démarrer l’enregistrement. Nous bavardions tranquillement Patrice et moi et nous voyons enfin le gars débarquer dans le car… et il nous dit : Alors, c’était bien ?… et nous n’avions jamais enregistré (rires).

SLU : Un live que tu aimerais réaliser ?

Yves Jaget : J’en ai beaucoup, mais j’aurais rêvé mixer le live de Coldplay au Brésil. Dans ce pays, il y a la culture du chant. Le public chante. C’est énorme. 120 000 personnes qui chantent la même chanson. Ça fait vraiment très mal. J’aimerais beaucoup mixer les live de Lady Gaga, et chez nous Orelsan, oui ça me plairait beaucoup.

Le live, ça m’a toujours branché. Même si à l’Accor Arena c’est impressionnant, il faut reconnaître qu’un stade avec 120 000 personnes c’est inimaginable à faire. La montée de la foule au moment où on éteint la lumière dans un stade, ce n’est pas la même chose. On ne se rend pas compte. Avec le Voyageur j’ai enregistré des shows avec des foules immenses, la montée en pression est colossale. C’est très impressionnant.

SLU : Faire un album studio ou un album live, les deux sont-ils aussi excitants ?

Yves Jaget : Le mixage d’un album live, c’est excitant par le fait de donner quelque chose au public, de représenter en plus le concert et de se retrouver au milieu d’un show. Dans un album studio, le plus c’est la fraîcheur et la création qui sont permanentes.
En revanche, un petit truc que j’ai remarqué c’est que quand tu pars en tournée un peu en travers, avec des défauts, tu termines toujours la tournée avec. Tu ne le régleras jamais. Sur un album studio, ça n’existe pas. Le studio c’est une création. Le live c’est une récréation, la cerise sur le gâteau, le petit cadeau, la consécration de jouer l’album en live.

Vous l’avez compris, album live ou album studio, Yves Jaget pousse les deux aux limites possibles de la technique avec une dextérité qui lui est propre. Garant du meilleur équilibre entre bon son et musicalité d’une œuvre ou d’une performance, nous le remercions pour ses nombreux conseils et, si vous ne l’avez pas déjà fait, réécoutez les albums que nous venons d’évoquer ensemble (voir ci-dessous).

Et d’autres informations sur le site du studio Mix à l’eau de mer et sur les équipements DIY

Tryo – Tout au Tour (live)


Zazie – Rodeo Tour


Coldplay- Live in Buenos Aires


Pink Floyd – Pulse

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Crédits - Texte : C. Masson - Photos : C. Masson, Y. Jaget

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