Astera: les tubes de l’été, en tournage et en déco

Que de tubes chez Astera ! La version 2 m du Titan Tube n’éclipse pas le nouvel Helios, très maniable et polyvalent en 50 cm, avec sa kyrielle d’accessoires astucieux. Un petit apéritube avant votre demi ?

Le stand Astera Led ne désemplissait pas lors du dernier salon Prolight+Sound. La raison essentielle pour cette marque allemande en plein essor est la montée en gamme de ses produits, sensible à partir du lancement de la gamme AX :
vrai travail sur les sources LED et les optiques, (particulièrement vrai avec les optiques françaises Gaggione sur l’AX5, cocorico !), astuces sur les flight-cases avec points de recharge rapide, et développement du software de gestion et transmission bidirectionnelle Astera-App.

Plus récemment, Astera a fait preuve un intérêt marqué pour le secteur du cinéma. Une version très léchée du tube AX1, nommée Titan Tube, a fait son apparition, et on peut dire que ce nouveau marché a fait bondir les Teutons sans fil (ne pas confondre avec les lapins Duracell, cependant).

Sebastian Bueckle présente fièrement le nouvel Hyperion.

Interview d’un Sebastian Bueckle, (directeur des ventes et du marketing Astera Led) radieux, tenant ferme la barre, ou plutôt le nouvel Hyperion, désormais disponible à l’heure où vous lisez ces lignes.

Soundlightup : Alors Sebastian, tu te mets au saut à la perche ou au lancer de javelot?

Sebastian Bueckle : (Rires). Celui-ci est lumineux, sur batterie, et je peux le piloter en DMX sans fil ! Plus sérieusement, c’est le grand frère et dernier arrivé dans la famille.
Nous l’avons conçu pour un client, et finalement il séduit ceux qui veulent faire de grands matriçages ou de grandes lignes en fond de scène sans être obligés de raccorder à touche-touche des Titan Tube de 1 m, même si nous avons maintenant des plaques de couplage AX-WP qui le permettent.
En fait, la vraie nouveauté ici pour le monde du Live, c’est la version courte du Titan Tube. Il s’appelle l’Helios et mesure 50 cm. Son nom est logique vu ce qu’il envoie comme lumière (sourire).

SLU : Donc, on peut dire que la famille est au complet ?

Sebastian Bueckle : C’est le moins qu’on puisse dire, il était important pour nous de compléter le plus vite possible cette gamme de tubes autonomes avec fort IRC (supérieur à 96, et le TLCI * aussi !), grâce au mix des 5 couleurs RGGBA, et la fonction « Boost » qui multiplie le flux par 2,5.

SLU : Mais c’est au détriment bien sûr de l’autonomie !

Sebastian Bueckle : Bien sûr, mais comme la pause déjeuner permet de le recharger, et à cause des nombreuses interruptions hors phase de tournage réel, c’est jouable pour un jour entier de tournage.
En utilisation Live, les demandes en flux sont différentes. Sur une scène où les tubes (les 3 modèles permettent maintenant de faire des motifs et des zigzags à volonté) peuvent être raccordés au secteur, par exemple en fond de scène, on n’est pas limité par la batterie et on peut pousser le flux à volonté.
Cette nouvelle caractéristique est importante, car quand il y a beaucoup de projecteurs en jeu, les tubes tendaient un peu à perdre de leur impact. En éclairage décoratif (balisage à l’entrée, sur des escaliers, etc.), l’autonomie se gère en automatique par le tube lui-même qui ajuste sa luminosité pour tenir la durée choisie dans le menu de l’Astera-App.

Un exemple courant d’utilisation des tubes Astera matriçables à merci pour du décor de fond de scène, avec désormais 3 longueurs utilisables : 0,50 m, 1 m et 2 m.

L’autre point important, c’est le pilotage Pixel par Pixel en DMX. La limitation du nombre d’univers en CRMX/Lumen Radio sur de grosses installations disparaît désormais puisque le DMX arrive multiplexé sur le câble d’alimentation.
Le bloc chargeur/alimentation, qui accueille 10 tubes simultanément, dispose d’une entrée DMX pour cela, et nous avons référencé différentes longueurs de ces câbles moulés en 2,1 mm. Ca évite de les souder…

SLU : Cette forte présence sur le marché cinéma/TV explique la profusion de nouveaux accessoires sur le stand ?

Valises de transport pour 8 Titan Tube ou 8 Helios, complètes avec accastillage, bloc alim/chargeur démontable (avec interface DMX intégrée) pour l’accrocher dans les ponts, et bien d’autres astuces…

Sebastian Bueckle : Bien sûr, nous avons développé des valises pour l’Helios, à côté bien entendu des valises contenant 8 Titan Tube, avec accastillage, etc, tout inclus.
Mais pour les usages « plateaux de tournage », on a désormais une sacoche bien compacte recevant 4 Helios, et surtout on a passé des accords avec différents fournisseurs d’accessoires spécialisés dans l’éclairage ciné/TV pour pouvoir, par exemple, glisser des Titan Tube ou des Helios dans des boîtes à lumière diffusantes type Chimera ou autres.

SLU : Toutes ces caractéristiques ne concernent que la nouvelle génération de tubes, est-ce que le modèle AX1 « basique », en RGBW avec IRC moindre, se justifie encore ?

Sebastian Bueckle : Déjà, il y a quand même une forte différence de prix entre « l’ancêtre » AX1 / PixelTube (environ 30 %, NDLR), et on continue à le vendre pour des utilisations d’éclairage décoratif, où la qualité du blanc lui-même importe peu, ce sont les effets et la facilité de pilotage qui comptent. Mais c’est vrai que des prestataires qui sont à cheval sur plusieurs marchés ont désormais tendance à investir directement dans le Titan Tube.

Une forme un peu protubérante sur un AX5, mais un mode de fixation astucieux et une diffusion très uniforme sur 180°.

SLU : des nouveautés côtés des projecteurs, disons, « cylindriques » (sourires) ?

Sebastian Bueckle : Surtout des améliorations, des accessoires ou versions pour certaines utilisations. Par exemple, pour éclairer l’intérieur de volumes lumineux, on avait déjà développé pour l’AX3 un dôme très diffusant à 120°, eh bien il existe maintenant pour l’AX5.
La forme de bulle est bizarre de prime abord, mais c’est encore plus efficace, on éclaire de façon uniforme à 180°, sachant que le faisceau du AX5 à l’origine est de 13° !


Une belle ligne d’AX3 sur un rail 3 phases standard type « Erco », un rêve d’installateur !

Toujours dans l’idée d’ouvrir sur de nouveaux marchés, on a sorti le petit AX3 monté sur connecteur pour rail 3 allumages, très utilisé en muséographie, en boutiques, etc. L’alimentation est intégrée, mais bien sûr le pilotage doit se faire sans fil.

Plus d’information sur :


* Allons plus loin que l’IRC : L’indice TLCI cité ci-dessus par Sebastian Bückle est en quelque sorte une extension de l’IRC, en tout cas un complément très utile pour qualifier la qualité de rendu des couleurs sous un éclairage blanc.
Il tient en compte les raies au-delà des 8 premières, qui elles sont la base de calcul de l’IRC. Pour la peau humaine, les costumes, les décors, la neuvième raie, la rouge, est particulièrement importante à observer.

Diagrammes TLCI du Titan Tube Astera en fonction de la température de couleurs choisie.


Et plus d’informations dans l’article SoundLightUp sur IRC et TLCI.

 

Crédits -

Texte & photos : Bruno P. Souchaud

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