La 4e édition du concours de pupitreurs organisé par Cqlp (C’est Qui Le Patron) s’est déroulée avec de nouveaux partenaires. Martin via son distributeur Algam Entreprises fournissait une partie du kit des projecteurs de la finale, en collaboration avec Novelty.
C’est donc encore une belle finale de ce concours de pupitreurs qui a maintenant vocation à devenir un événement annuel, nous confie Maxime Raffin, organisateur et co-fondateur de CQLP avec Yannick Duc.

Cqlp est un concours dont les premières étapes sont virtuelles. Les joueurs sont invités à programmer un show lumière sur une scène virtuelle en 3D qui est diffusé sur Facebook.
À l’issue d’une première série de qualifications par vote du public, 9 candidats ont été sélectionnés pour participer à la finale dans des conditions réelles au Cirque Phénix devant un jury de professionnels. Sur des critères techniques et artistiques, cinq prix ont été distribués parmi les participants.
Les partenaires de l’événement
Martin au cœur du programme
Le triangle, symbole de Martin, est omniprésent dans le design du plateau signé Cqlp qui met en valeur plus de 400 luminaires parmi lesquels les nouveautés de la marque distribuée par Algam Entreprises représentée par son directeur des ventes Didier Perez.

SLU : Comment avez-vous réuni cette quantité de projecteurs ?
Didier Perez : Le kit provient du parc de Novelty, de notre stock et d’un apport de Martin Danemark. Il intègre évidemment les nouveautés Martin comme le Mac Ultra, le PXL et l’Atomic Bold. Pour nous c’était une occasion de faire une belle démo pour ceux qui ne les avaient pas encore découverts.
Cela dit, le PXL est déjà sur des tournées et les ventes de Mac Ultra ont bien démarré. Ce concours nous a permis aussi d’apporter un soutien aux jeunes pupitreurs à une période démoralisante où les spectacles fonctionnaient encore au ralenti.
SLU : Comment avez-vous géré la période Covid au sein des équipes d’Algam Entreprises ?
Didier Perez : Ca s’est plutôt bien passé. Il y a chez Algam un esprit d’équipe et une culture d’entreprise qui nous ont permis de rester soudés. Nous avons organisé des événements en distanciel, des formations sur le processeur P3 dans l’univers vidéo. C’est un environnement spécifique à Martin Harman qui permet aux lighteux d’envisager une autre manière d’utiliser de la vidéo en synergie avec la lumière et de programmer des shows beaucoup plus fluides.
SLU : Comment ce partenariat avec Cqlp s’est-il organisé ?
Didier Perez : Après avoir découvert nos produits, CQLP est venu vers nous. C’est David Deforge, le responsable de la partie lumière d’Algam Entreprises, qui s’en est occupé, accompagné de plusieurs personnes de l’équipe. Il y a eu une bonne entente et c’est ce qui nous a décidés. Finalement nous sommes ravis de participer à ce bel événement qui a occasionné énormément de travail pour Cqlp.
Vectorworks avec Vision

Nouveau partenaire de cette 4e édition, Vectorworks via Adam Chékir, a fourni une Licence Vision à tous les participants du concours et ce dès la phase de qualification.
Adam Chekir est technico-commercial attaché au marché du spectacle chez Design Express, une société d’ampleur européenne qui distribue Vectorworks dans cinq pays, la Belgique, la Hollande, la France, la Pologne et le Luxembourg.
Une Licence Vision en accès gratuit pendant la durée du concours a été proposée à la centaine de participants. Ce soft vient se greffer à Vectorworks Spotlight pour assurer la visualisation des shows programmés.
C’est la première fois que Vectorworks est partenaire de Cqlp. Après avoir été spectateur enthousiaste des précédentes éditions sur Youtube, Adam a pris contact avec Yannick et Maxime pour leur proposer un partenariat avec pour objectif de faire connaître le soft à un large public.

Adam Chekir : Je félicite les gagnants et souhaite longue vie à Cqlp qui, à mon avis, a une véritable utilité pour les jeunes éclairagistes en leur apportant la visibilité qui peut leur ouvrir des portes. J’ai remarqué aussi un bon niveau d’entraide parmi les joueurs qui leur permettra de garder des liens.
Un kit Martin dessiné en triangle
Après conception du kit par Cqlp, les équipes techniques d’Algam Entreprises et du prestataire partenaire Novelty ont pris le relais sur l’installation. Joël Azilinon, directeur Technique Lumière d’Algam Entreprises, nous décrit cette collaboration avec enthousiasme.

A contre, au sol, sont posés des Mac Ultras et Mac Allure. Un gigantesque triangle de barres led Fatron accroché au centre, les surplombe. On retrouve cette même implantation du logo de la marque à cour et jardin au niveau de l’avant-scène.

Le plateau comporte 12 panières : 8 sur scène à cours et jardin et 4 en contrebas, disposées pour former un triangle ouvert côté public.
Réalisées en grillage à maille large, elles sont bordées de barres Sceptron et Fatron, garnies de 2 wash Mac Aura PXL, d’un Atomic Bold, de 3 dots Dotron, et coiffées d’un Mac Allure.
Derrière la panière du centre, d’autres produits sont posés au sol comme des Mac Ultra Performance, des Mac Ultra Wash, des Mac Allure Profile et des Atomic Bold.


Entre les panières, à cours et à jardin, sont posés au sol ou sur pratos pour donner un peu de hauteur et de volume, des Mac Ultra Performance des Mac Allure Profile et des Bold.
Et à l’avant-scène est disposée une ligne de Bold.
L’armature proposée pour les panières a été réalisée par Novelty afin de répondre à la demande artistique de l’équipe Cqlp de disposer de barres leds Sceptron mais en évitant l’effet main de singe (le fait d’accrocher les tubes les uns aux autres).
C’est Benoit Fontenaille, chef de chantier de Novelty, qui a eu l’idée d’habiller chaque panière avec un grillage noir pour rendre quasiment invisibles les différents points d’accroche des appareils à l’aide de rizlans quand le kit est allumé.

SLU : Comment s’est passée la préparation de cet événement ?
Joël Azillinon : Nous avons préparé les panières chez Novelty la semaine précédant la finale pour gagner en temps de montage et de démontage.
SLU : Qui a réalisé le plan de feu ?
Joël Azillinon : 100 % des choix artistiques ont été faits par l’équipe Cqlp. Ensuite il y a eu des allers-retours et définir les moyens matériels de chacun des participants pour satisfaire les attentes de Cqlp. Au final, le kit comptabilise 438 projecteurs.
SLU : Quelle était ta mission ?
Joël Azillinon : Fournir les bonnes informations à toutes les équipes et proposer des formations P3 à l’équipe Cqlp. Pour cela, nous avons posté début décembre une série de vidéos pour aider les joueurs à prendre en main les bases du logiciel et contrôler les machines en DMX.
J’ai travaillé en binôme avec Yohan Ory (ingénieur d’application lumière d’Algam Entreprises) pour prendre en charge quelques mises à jour de soft, et adressages. L’objectif étant d’aider les participants sur la partie contrôle du kit.

SLU : Et finalement, les candidats ont-ils réussi à prendre en main ces nouvelles technologies facilement ?
Joël Azillinon : En toute transparence, c’est vrai que notre approche de fabricant est différente de celle de terrain. On comprend que le logiciel P3 puisse encore rebuter les participants non pas pour sa complexité mais parce qu’il constitue un logiciel supplémentaire dans un milieu qui en compte déjà beaucoup.
Et donc il faut se retrouver dans une situation comme ce concours pour prendre le temps de se poser la question de l’approche qu’il faut avoir avec le P3 pour optimiser le jeu du Sceptron. Le réflexe pour beaucoup c’est d’abord de faire sortir du faisceau. Donc la notion artistique vidéo vient souvent dans un deuxième temps. Finalement, il y en a qui ont passé le cap et ont diffusé des médias vidéo quand d’autres sont restés sur les médias de la console.

SLU : Comment avez-vous organisé le corpus de ressources permettant de s’autoformer sur le P3 ?
Joël Azillinon : Nous avons créé un lot de 12 vidéos très courtes, de 3 minutes maximum, disponibles depuis notre page Youtube et Cqlp les a relayées. Elles illustrent des thèmes spécifiques qui permettent de prendre en main cette fonctionnalité facilement, que ce soit le démarrage, le paramétrage des barres led ou l’intérêt de contrôler en DMX entre autres.
On a essayé de faire un peu le tour pour que tout le monde puisse se situer. Ensuite, c’est l’équipe Cqlp qui a pris le relais pour aider les joueurs, qui n’avaient pas forcément les compétences techniques, à atteindre leur objectif artistique et c’est aussi comme ça, au fur et à mesure des discussions qu’ils ont progressé.
SLU : Il y a une grosse part de pédagogie dans ce concours.
Joël Azillinon : Oui car Maxime Raffin et Yannick Duc sont des formateurs grandMa depuis des années et notamment pour le centre Oliverdy où ils s’occupent de transmettre une approche réelle du pupitrage c’est-à-dire de mettre en cohérence les ambitions du pupitreur et le cadre imposé par la console et l’équipement.
En toute humilité, nos produits vont aussi pouvoir nourrir la créativité des candidats. C’est le cas des Sceptron en compatibilité avec le P3. Il y a également toute la famille des Atomic Dot / Atomic Bold qui n’ont pas encore d’équivalent sur le marché.
Joël nous confie que ce concours a été une superbe expérience pour l’équipe Algam Entreprises ainsi que pour l’équipe Martin Danemark qui suit le déroulement du projet depuis septembre 2021.

Yannick Duc et Maxime Raffin, de par leur expérience terrain, ont suggéré des idées de pilotage à l’équipe R&D qui a été particulièrement réactive pour les satisfaire. De la même manière l’équipe Novelty a pu partager les points positifs et d’autres à améliorer pendant le montage.
Joël Azillinon : La présence de Wouter Verlinden, chef produit de Martin Danemark, en tant que membre du jury témoigne de son engagement et de l’importance pour lui d’avoir un contact terrain et des informations qui soient les plus brutes possibles pour percevoir au mieux l’approche des concepteurs lumière.
Le concours
La vidéo du concours Cqlp x Martin
Le jury

Huguette Shneider est chorégraphe, metteure en scène, eurythmiste depuis l’âge de 20 ans. Pour elle, la lumière est indispensable, car elle éclaire le corps et définit l’espace. Cette mise en valeur de l’espace scénique et des trajectoires est essentielle. Dans son appréciation des joueurs, elle prend en compte la mise en scène, la dramaturgie, la puissance émotionnelle, le rythme, et l’originalité.
Stéphane Vialon est éclairagiste depuis 1994. Après avoir démarré sur des concerts, il travaille aujourd’hui dans l’événementiel et le cirque moderne. Pour lui la lumière est un moyen d’expression méconnu avec une palette énorme de possibilités. Il pense que c’est très important d’être à l’écoute du scénographe, du metteur en scène, du directeur artistique du réalisateur et des artistes. Un de ses critères de jugement essentiels est l’originalité.
Wouter Verlinden, est chef produit Martin Danemark. Avant de démarrer dans cette entreprise en 2009, il a été lui-même concepteur lumière pendant plusieurs années. Développer des projecteurs est pour lui une passion depuis ses plus jeunes années quand il s’intéressait d’avantage à la lumière des concerts qu’aux artistes sur scène. Ses critères d’évaluation reposent notamment sur la créativité et l’utilisation du caractère polyvalent des appareils.
Julien Mairesse est directeur artistique en charge de la scénographie de concerts depuis 22 ans. Il envisage la lumière comme indissociable d’une expérience de scène qui permet de démultiplier ce qui est possible. Les artistes n’ont pas tous la même sensibilité par rapport à la lumière ni les mêmes mots pour la définir, comme en témoigne cette demande de l’un d’eux, difficile à traduire : « Pourrais-tu créer une lumière un peu plus mouillée ».
Son évaluation portera moins sur la techniques, que sur la sensibilité des conceptions. Outre le fait que Yannick Duc ait essayé de l’acheter en lui envoyant des Lydia pour qu’il fasse partie du jury, il considère ce concours comme une manière de valoriser la passion et le plaisir liés à ce métier.
Alain Bachelier travaille pour le cirque depuis 55 ans. Il est DG du cirque Phénix à Paris. C’est Annie Fratellini qui lui a fait découvrir un cirque moderne qu’il adore et lui donne l’envie d’y travailler. Il a pu observer l’évolution de la lumière dans ce domaine qui est passée de l’éclairage de la piste par 4 projecteurs montés sur mâts à l’apparition de concepteurs lumière pour sublimer les numéros extraordinaires des artistes issus de toutes nationalités. Ses critères de jugement sont la créativité et l’émotion ressentie.
Les Gagnants du concours

La premiere place, prix Martin/Algam et le prix du « Coup de cœur visuel » reviennent à Gaëtan Seurre
La deuxième place, prix du cirque Phénix à Alexandre Marcadé
La troisième place, prix « Novelty » à Florent Saïbi
Le quatrième place, prix du « Public » à Eve Harpe
Le patron 2022
Gaëtan Seurre, 26 ans, originaire d’Avignon a toujours voulu faire de la lumière son métier en orientant ses études pour arriver à ses fins. Après un Bac général et un diplôme des Métiers d’Art à Marseille, il a débuté en éclairant un orchestre de bal et des concerts sur places publiques (fréquentes dans le Sud nous raconte-t-il) pour finalement intégrer l’équipe technique de l’Opéra Grand Avignon il y a 6 ans en tant que pupitreur et parfois éclairagiste.
Par ailleurs, appréciant les productions lyriques mais aussi la variété, il propose occasionnellement ses services en éclairage de concerts. Entre ces deux genres, il confie qu’il aurait du mal à choisir l’un ou l’autre notamment après avoir eu l’occasion d’intervenir dans de superbes lieux comme le théâtre antique d’Orange. Un souvenir mémorable.

SLU : Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Gaëtan Seurre : « J’aime la lumière pour la télévision, le travail pour l’image, mais le live m’inspire aussi beaucoup. Finalement, j’adore les deux mondes, l’Opéra et la variété. Dans le lyrique j’admire le travail de Roberto Venturi, de Laurent Castain. Côté variété en télévision, j’aime particulièrement ce que font Jean-Philippe Bourdon et Frédérique Dorieux.
SLU : Quels ont été tes impressions du kit Martin ?
Gaëtan Seurre : C’était pour moi un kit inhabituel car j’ai l’habitude de travailler avec une configuration « Un Spot, un Wash, un spot, un wash » comme l’a définit Maxime. Je n’avais jamais utilisé de Pixel Mapping de manière aussi poussée car je n’en avais pas eu l’occasion et ça m’a beaucoup plu même si ça a demandé un peu de travail de familiarisation en amont. Mon coup de cœur c’est le Sceptron, mais j’adore aussi le design des Bold et les possibilités offertes par le reste du kit qui est vraiment innovant.
SLU : Tu t’es amusé un peu avec la vidéo ?
Gaëtan Seurre : Je me suis amusé effectivement à rentrer des Bitmap dans la grandMa pour envoyer des vidéos dans les barres Sceptron entre autres.
SLU : Le mot de la fin
Gaëtan Seurre : Je souhaite adresser grand merci au jury et à toute l’équipe de Cqlp pour l’organisation de cet événement juste incroyable. »
Encore une fois c’est un concours gagnant qui valorise la créativité et offre l’opportunité aux pupitreurs, en herbe ou expérimentés de jouer avec des kits lumière hors du commun.
Martin n’a pas manqué de marquer des points en proposant ses nouveaux produits et une méthode de programmation via le processeur P3 qui implique la vidéo simplement. La série de tutoriels est toujours disponible sur les chaînes Youtube de Cqlp Radio et d’Algam Entreprises (on vous remet les liens à la fin de cet article).
De nouveaux talents ont pu prouver leur créativité et leur talent grâce à ce superbe événement offert par des passionnés à des passionnés.
C’était donc un rendez-vous à ne pas manquer qui est maintenant disponible en replay. Pour ceux qui souhaiteraient tenter l’aventure, on nous souffle que l’édition 2023 est déjà en préparation. 🔥🔥Cool🔥🔥 !