Pas vu le soleil depuis 15 jours, les bus ont doublé de volume, tout comme… les bières.
Yes Sir, we are in London !
Nous allons sortir un peu du cadre des dernières technologies auditives et lumineuses, pour nous plonger, l’espace d’un écran, dans une production qui a déjà plusieurs années au compteur, mais qui n’en fini pas de tourner et de m’étonner par sa qualité de conception, par sa créativité technique, et son niveau d’exigence vis à vis des équipes qui assurent sa mise en œuvre. C’est de la Flûte Enchantée dont je vous parle, celle vue par le metteur en scène Simon Mac Burney, et sa talentueuse équipe artistique.
Chaque bijou à son écrin, et donc pour accueillir ce précieux travail nous voilà au Coliseum, lieu emblématique de L’English National Opera. Pour la partie historique, le lieu a été inauguré en 1904. En bon état, sa déco presque roccoco ou fin 18e, accueille sur 4 niveaux, pas moins de 2358 places assises, soit une des plus grosses jauges de Londres.

Voilà donc le concept de la production dont je vais vous parler : Réaliser une Flûte Enchantée moderne, techniquement de haut vol, tout en respectant le plus possible le propos initial de cet opéra vaudeville écrit en 1791. Donc oui, une mise en scène un peu rebelle pour un cru pareil !
A l’opéra classique, seulement acoustique, on ajoutera beaucoup d’effets sonores au travers d’une multidiffusion complexe, ces derniers provenant d’une bruiteuse très talentueuse mais aussi du logiciel QLab qui intervient plus d’une vingtaine de sorties.
Ajoutons aussi un performeur vidéo qui « bricole » entre autres avec une caméra, un tableau et une craie, ses œuvres se mélangeant elles aussi à d’autre médias vidéo lus par le serveur Catalyst. On vous parle d’une configuration qui utilise 3 caméras, et 6 vidéoprojecteurs !

C’est assez vous me direz pour faire se dandiner Wolfgang dans sa tombe.
Mais Simon Mac Burney ayant prévu de réveiller les morts, il a aussi fait concevoir, via un système hydraulique, une scène qui peut à loisir s’élever jusqu’à 8 mètres de haut et s’orienter sur l’axe jardin cour, jusqu’à presque 70°.
Et si vous vous posez la question, oui, le plan est aussi chargé en lumière ! Bref de quoi occuper pendant 10 jours, en réglages et répétitions, plus de 25 techniciens.
Simon McBurney est donc le capitaine d’un drôle de bateau, qui a été conçu par une équipe artistique très créative composée du designer video Finn Ross, de l’éclairagiste Jean Kalman, du scénographe Michael Levine, et du sound designer Gareth Fry.