Portman s’associe à une French Team très expérimentée

De gauche à droite. Alain René Lantelme, Lukasz Sztejna, Jérôme Bréhard, Dominik Zimakowski et Xavier Drouet…

En 2017 nous découvrons à Prolight +Sound un nouvel acteur de l’industrie de la lumière originaire de Pologne. Son luminaire décoratif P1 à lampes tungstène est très original. Rétro futuriste, il arrive directement en France via le distributeur Axente et se taille un beau succès.
Depuis des liens se sont noués entre les deux équipes et La French Team rentre au capital de cette jeune entreprise avec l’intention de lui apporter les moyens de se développer.

… ensemble pour une nouvelle vision de la lumière scénique décorative.

Interview des dirigeants de Portman, Lukasz Sztejna (Directeur de la R&D) et Dominik Zimakowski (P.d.g) en compagnie de Jérôme Bréhard et Xavier Drouet.

SLU : Quelle est l’histoire du démarrage de Portman ?

Lukasz Sztejna : Nous étions deux concepteurs lumière à avoir envie de créer une nouvelle source de lumière décorative pour nos designs qui est devenue le P1. Il est né en 2012 dans un sous-sol situé dans un quartier de Gdansk nommé New Port ce qui explique le choix de la marque Portman.
Fin 2015, nous avions réussi à fabriquer 10 prototypes et nous avons commencé à faire des tests sur scène. Notre principale préoccupation était de tester l’électronique pour s’assurer d’une qualité optimum.

Le P1 qui a lancé cette jeune société à une vitesse supersonique.

SLU : Vous aviez un bagage en électronique ?

Lukasz Sztejna : Oui, j’ai une formation universitaire en électronique à laquelle s’ajoutait mon expérience de la scène.
Pendant mes études j’étais aussi technicien scénique et je suis devenu très rapidement concepteur lumière de groupes Polonais comme Lady Pank qui a fait des tournées internationales aux USA, Grande Bretagne, Norvège, etc.

SLU : Combien de temps se passe-t-il entre les prototypes et la commercialisation ?

Lukasz Sztejna : C’est en 2016 que j’ai rencontré Dominique Zimakowski. Il travaillait dans l’informatique réseau pour l’industrie et m’a aidé à organiser la commercialisation en tant que consultant externe. Il s’est chargé du dépôt du modèle définitif en Europe à l’EQUIPO (European Intelectual Property Office) avant de lancer le P1 sur le marché.
Puis il a quitté l’entreprise ou il travaillait et a rejoint Portman pour organiser un modèle d’entreprise, une stratégie, le marketing et démarrer les ventes. En septembre 2016 nous nous sommes associés et depuis nous dirigeons la société.

Les P1 utilisés en France en décembre 2017 pour le spectacle d’Anne Roumanoff à Paris par les concepteurs lumière Sebastien Debant et Athur Oudin.

SLU : Vous aviez des ressources ?

Lukasz Sztejna : Nous n’avions qu’un seul luminaire, la lampe rétro P1, une vidéo promotionnelle, une page web, une brochure, zéro distributeur et pas d’argent.

Dominik Zimakowski : Nous avons fait nos premières ventes en octobre 2016 et exposé au LDI à Las Vegas également en octobre où nous avons signé des contrats de distribution. La commercialisation a commencé rapidement. Nous avons gagné notre première affaire avec la rencontre entre les familles royales belge et hollandaise, puis un concert de Stings, des chants de noël pour la BBC. C’était parti…

Lukasz Sztejna : Notre vidéo promotionnelle a aussi fait sensation dans l’industrie. Beaucoup d’entreprises ont voulu distribuer notre luminaire et beaucoup de sociétés de location voulaient l’acheter.

Dominik Zimakowski : Et nous avons terminé 2016 avec un assez bon chiffre d’affaires, quelques salons, 8 distributeurs et de belles références de concerts, émissions de télévision, réalisés avec les projecteurs achetés par nos clients.

Le P2 Hexaline prêt à satisfaire toutes les configurations

SLU : Aujourd’hui vous avez combien de distributeurs dans le monde ?

Dominik Zimakowski : Notre réseau de distributeurs compte 25 sociétés de classe A réparties dans 35 pays. Nous exposons dans les principaux salons pros du monde : PL+S, LDI, CUE, PLASA, LLB, JTSE, Monitor…

SLU : Quelle est la taille de l’entreprise ?

Dominik Zimakowski : Notre équipe en Pologne est constituée de 6 personnes pour l’administratif, les ventes, le marketing et 5 pour l’assemblage des produits. Nous sous-traitons, toujours en Pologne, la fabrication des pièces détachées suivant nos cahiers des charges.

Concert de la tournée du groupe Britanique Royal Blood en 2017. Cinquante-six P2 Hexaline sont intégrés dans le kit de Sam O’Riordan et Tim Routedge (co-designer). © Adrian Cook

SLU : Votre objectif est-il de continuer à développer des luminaires décoratifs ou de vous diversifier en éclairage scénique ?

Lukasz Sztejna : Notre ambition est de devenir un acteur majeur mondial en éclairage scénique décoratif. Aujourd’hui, Portman à 30 mois, 3 produits au catalogue, Les P1, P2 Hexaline et P3 (tous brevetés). Nous sommes sur le point d’en lancer un nouveau à Prolight+Sound et nous avons de nouveaux appareils en cours de développement.

Dominik Zimakowski : Nous sommes en pleine croissance des ventes et de reconnaissance de la marque sur le marché professionnel de l’entertainment.

SLU : Comment envisagez-vous de combattre la concurrence qui s’inspire de vos produits ?

Lukasz Sztejna : Tout d’abord par le design original de nos produits, par la qualité de fabrication et le service aux clients et aussi le dépôt de brevets et de modèles pour protéger nos intérêts.

Le P3 lancé en 2018

SLU : Donc vous aviez logiquement besoin d’un investisseur financier pour vous développer…

Dominik Zimakowski : Lorsque nous avons commencé à être visibles sur le marché en tant que véritables acteurs, certaines entités ont commencé à nous proposer des partenariats / investissements potentiels (de l’industrie et de l’extérieur, ainsi que de certains fonds de capital-risque) que nous avons déclinés.

Nous n’avions pas besoin d’investissements au sens purement financier, mais nous avons commencé à penser à l’investisseur idéal qui pourrait nous aider à amener Portman à un niveau supérieur dans l’industrie. C’est pourquoi nous avons commencé à chercher parmi les personnes que nous connaissions – nos distributeurs expérimentés. C’est ainsi que nous avons commencé à parler avec Xavier et Jérôme, les dirigeants de notre distributeur français.

SLU : Quelle est la nature de ce lien avec cette équipe qui a prévalu ?

Lukasz Sztejna : Nous avons commencé à coopérer après PLS 2017. C’était l’époque où, en France, il n’y avait aucun de nos projecteurs, alors que tous les pays voisins réalisaient des ventes chaque mois plus élevées. Dès le début, la coopération était vraiment professionnelle. Ils voulaient tout savoir sur nous, sur notre entreprise et sur nos appareils. Ils avaient vraiment la démarche d’un distributeur sérieux.
Au cours de notre coopération, des liens avec les dirigeants d’Axente, Jérôme Bréhard, Xavier Drouet et Alain-René Lantelme se sont formés et nous avons échangé réciproquement plus d’informations sur nos entreprises. Nous avons découvert tous les projets dans lesquels l’équipe française était impliquée et mesuré à quel point ils avaient de l’expérience.

Une configuration impressionnante et innovante créée par Ed Warren et Phil Kaikoura avec les P2 Hexaline lors de la tournée de Mumford & Sons à Dublin et à Glasgow. En novembre 2018. ©Steve Price

Dominik Zimakowski : Notre souhait est de proposer des produits plus matures et plus performants sur le marché, nous souhaitons contrôler les stocks afin de répondre rapidement aux besoins du marché.
Notre objectif était de trouver un partenaire véritablement expérimenté, des personnes physiques, pas une grande organisation. Une équipe ayant les meilleures relations industrielles à travers le monde, possédant les connaissances et l’expérience les plus solides.

Lukasz Sztejna : Le meilleur pour nous c’est une équipe qui a été impliquée dans le développement de nouvelles marques dans l’industrie, avec aussi une bonne situation et de grandes capacités financières pour assurer et stabiliser l’avenir. Tout d’abord, nous recherchions des personnes de qualité, avec lesquelles partager nos valeurs comme la confiance et l’honnêteté et être sur la même longueur d’onde.

Le concepteur lumière Jerry Appelt utilise 30 lampes P1 pour illuminer ce concert d’été au Vienna Philharmonic en Juin 2018. ©René Langer

SLU : Et vous les investisseurs, quelles sont les paramètres qui vous ont décidés ?

Jérôme Bréhard : L’équipe Portman est jeune, enthousiaste et possède une étonnante capacité à imaginer de nouveaux luminaires. Elle nous a séduits aussi pour ses valeurs avec lesquelles nous allons pouvoir construire une relation de confiance. Leur vision de l’éclairage scénique professionnel et leurs nouveaux projets nous ont vraiment enthousiasmés.
De notre côté, nous pouvons leur apporter notre expérience du développement des marques dans lesquelles nous sommes ou avons été impliqués comme Ayrton, Sixty82, Frenetik et nos relations industrielles pour le sourcing et la mise en place de nouvelles technologies.

Xavier Drouet : Portman est une entreprise innovante, qui s’est développée à une vitesse incroyablement rapide. Notre objectif est de les aider à mettre en place des capacités de production solides et durables, mais avant d’être une opération financière, c’est une histoire humaine qui nous a décidés.

SLU : La fabrication restera-elle en Pologne ?

Dominik Zimakowski : Oui, et nous envisageons même d’augmenter notre capacité de production, mais on ne s’interdit pas d’approvisionner des composants d’un peu partout…

: Concert de Klovner i Kamp à Oslo au Sentrum Scene en décembre 2017. Kenneth Tangen utilise les P1 et P2 de façon très originale.

SLU : Quelle est la hauteur de votre participation ?

Xavier Drouet : Elle est confidentielle mais il n’y a pas de changement de contrôle. L’équipe opérationnelle et de gestion de la société d’origine est inchangée. Dominik Zimakowski (PDG) et Łukasz Sztejna (R & D) conservent les manettes de la société.

SLU : Quel a été l’accueil des produits sur le marché français et sur quels segments du marché ?

Jérôme Bréhard : 6 mois seulement après avoir mis en place notre accord de distribution, Axente arrivait dans le top 3 des ventes dans le monde. Portman avait à ce moment environ 15 distributeurs.
Les produits ont été accueillis principalement sur les plateaux de TV et les scènes de concerts par Dushow, Be Live, FL Group, Impact Evénement, Giglam, Rayflection, Murs de leds, etc. On les a remarqués notamment sur Danse avec les stars / Canal Plus Football / Jour de rugby, Hellfest, Clip Madame de Christophe Willem, Electrobeach festival…

SLU : Qu’est-ce qui a changé ou va changer ?

Dominik Zimakowski : L’investissement a été réalisé en janvier 2019. Nous avons déjà organisé quelques réunions pour préparer une stratégie définitive d’avenir, discuté en profondeur de nouveaux produits et technologies.
Nous avons construit ensemble des plans de nouveaux processus de R&D. Nous avons déménagé dans de nouveaux bureaux et ouvert un nouvel entrepôt, et un nouveau processus interne est en cours d’amélioration pour accélérer la production et gagner en efficacité.

SLU : Pourrait-on avoir un avant-goût de nouveautés présentées à Prolight+Sound ?

Lukasz Sztejna : De nouveaux produits à Leds que je vous invite cordialement à venir découvrir sur notre stand (Hall 12.1 Stand E90).

D’autres informations sur le site Portman et sur le site Axente

Et sur SoundLightUp
Portman Light P1, made in Gdansk with love
Portman P2 Hexaline, l’amour du tungstène
Portman Light P3

Crédits - Texte : Monique Cussigh – Photos : Portman

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