Adamson VGt et le Vergence Group, ça promet !

Souvenir de ISE 2024, le stand Adamson présentant le VGt.

Dévoilé peu de temps avant l’ISE 2024, le nouveau système VGt, premier modèle du Vergence Group, concrétise le rêve de Brock Adamson d’avoir une enceinte line array grand format, amplifiée, processée, acceptant le Milan et embarquant la quasi-totalité de la technologie conçue et construite au sein de son usine de Port Perry dans l’Ontario.

Peut-être les deux moteurs 3” sont encore sourcés en Italie, peut-être. Quelques années s’étant écoulées entre l’idée et sa réalisation pour laisser prendre racine aux Energia ou « E », il y a ajouté deux belles nouveautés, une gestion au cordeau de la dispersion du grave et la mise au point d’un dôme Kevlar de 5,5”.


Mais qu’est-ce qui a changé entre E15 et VGt ? Beaucoup. En fait tout sauf le bois et la grille avant. 5 kg séparent la nouvelle de celle qu’il convient d’appeler l’ancienne boîte, une prise de poids minime quand on pense que VGt dispose de 8 transducteurs contre 6, de 5 amplis classe D et alim à découpage totalisant en crête 10 kW, d’un processing dernier cri et de la gestion du flux Milan, du contrôle AES70 et de la redondance analogique.

Quand on pense au poids du multi reliant les boîtes à leurs amplis, cette différence s’aplatit comme une glace à l’eau qui décide de prendre du soleil. Extérieurement les cotes de VGt sont plus proches de E12 que de E15 grâce au nouveau 13”. Les 39 cm de E15 font désormais 34 cm ce qui, à hauteur de ligne identique, permet de caser un élément en plus toutes les 7 boîtes.


L’arrière des trois modules VGt d’expo. L’enceinte et son module ampli et processing vont être IP54. Remarquez le câblage avec de gauche à droite l’entrée Milan, celle analogique et enfin la paire d’entrée et sortie secteur.

La vraie différence, dans l’attente d’écouter le nouveau venu (Guy, Didier…), se trouve dans deux chiffres et une polaire. Là où E15 offre 60 Hz à -3 dB avec deux 15”, VGt propose 50 Hz à -3 avec ses deux nouveaux 13” épaulés par une paire de 10” sur les côtés et, on le verra plus loin, un grave plus profond est mieux projeté car potentiellement cardioïde.

Autre différence de taille, grâce notamment à ses deux nouveaux dômes Kevlar et ses deux nouveaux moteurs d’aigu 3”, VGt génère 4 dB en plus que E15 atteignant 151 dB SPL et détiendrait le pompon parmi les modules line array grand format, un petit dB devant un constructeur Américain de la Côte Est qui a atteint les 150.


Comme il se doit, VGt exploite parfaitement son potentiel cardioïde dans le bas du spectre et son montage (sans doute) coaxial derrière des guides d’onde d’une grande précision. C’est 90° horizontal avec une ouverture de 6° en vertical.

La dispersion horizontale affiche le pédigrée de cette boîte et c’est du sérieux. Même la première octave 50-100 Hz ne passe pas les 140° et revient très vite dans les 90° nominaux sauf à la fréquence de raccord entre la grave et les deux dômes où l’on remarque un petit surplus d’énergie. Le reste est parfait et augure d’une portée « grand format. »


Une fois faite cette mise en abyme, place à Mario Ahrberg, Responsable application EMEA que nous avons eu le plaisir d’interviewer à Barcelone pour nous donner quelques précisions sur cette nouvelle famille appelée Vergence Group et ce premier modèle, le VGt.


Mario Ahrberg, Responsable application EMEA.

SLU : Quelle est la taille de votre dôme médium ?

Mario Ahrberg : Comme sa référence l’indique M140, ce transducteur a un diamètre de 140 millimètres ou 5,5”, c’est un produit entièrement nouveau qui attend son brevet et qui combine idéalement la technologie des moteurs et celle des membranes dans la bande médium, là où il y a le plus grand besoin.
Il ne génère aucune distorsion d’intermodulation dans le spectre où il opère qui est large et va de 300 Hz à 3 kHz, à savoir qu’il couvre presque entièrement le spectre vocal.

Au-delà on prend le relai avec un moteur à compression de 3” au travers d’une pièce de mise en phase spécifique afin de disposer de la meilleure dispersion horizontale possible car si l’un ouvre un peu trop, l’autre ne le fait pas assez donc on mélange les deux pour avoir ce que l’on recherche. Le moteur 3” est optimisé pour donner les meilleures performances dans le haut du spectre.

SLU : Dans la E15 vous utilisiez déjà le principe de la membrane pour le médium complétée dans le haut par des moteurs…

Mario Ahrberg : C’est vrai, il y avait un HP à membrane de 7” avec en montage coaxial et un moteur de 4”. Fois deux dans E15 et un seul montage dans E12. L’avantage avec le nouveau système à dôme c’est que, tout en conservant le principe coaxial, nous n’avons plus besoin, en fait, nous ne traversons plus la membrane et…je ne peux pas t’en dire plus, le brevet est déposé mais encore « pending » (rires)

La partie arrière du dôme M140 avec les deux borniers à pression.

Le vrai / faux moteur avec son dôme en Kevlar tressé rayonnant par l’avant.


SLU : On ne voit pas de suspension sur l’image du M140

Mario Ahrberg : Côté avant il n’y a aucun type de suspension. La membrane, disons le dôme en Kevla rest collé au bord. Une petite suspension en silicone existe entre la bobine et l’aimant. On exploite ce dôme dans une chambre de compression, les mouvements sont donc minimes.

SLU : On dirait qu’il n’a pas d’ouverture pour refroidir la bobine. Ne chauffe-t-elle pas ?

Mario Ahrberg : Si, bien sûr, mais M140 est une charge close et l’échauffement est comme le débattement, minime. La chaleur s’évacue naturellement par le corps métallique. Il n’y a aucune perte par compression thermique. Sa sensibilité est énorme !


Le 13” et le 10”.

SLU : La partie ampli comporte cinq modules indépendants…

Mario Ahrberg : Un pour chaque 13”, un pour les deux 10”, un pour les deux dômes et un pour les deux moteurs.

SLU : Quelle est la raison de l’adoption du 13” pour VGt ?

Mario Ahrberg : Très simple. La raison tient en la hauteur dont nous avons besoin pour parvenir à générer un beau front d’onde de 6° verticaux et la hauteur d’un 13” est exactement ce qu’il nous faut. D’autre part, on parvient avec deux 13” et deux 10” à faire la même chose qu’avec deux 15”, sans parler du passage en cardioïde. Enfin, nous gagnons en efficacité puisque dans une même taille de ligne, on est plus puissant. Beaucoup plus puissant.

SLU : Est-ce que le type de grave généré par la boîte s’associe mieux avec les subs ?

Mario Ahrberg : Bien sûr. Nous avons fait tout notre possible pour délivrer la meilleure réponse transitoire dans VGt et l’utilisation de 13” y participe. On a employé à nouveau nos cônes en Kevlar incurvés de la même manière pour être plus efficace dans le haut de leur spectre utile tout en gardant la meilleure capacité à mouvoir de l’air.


Comme un micro, à gauche le mode cardioïde et à droite celui hypercardio.

SLU : Vous avez établi trois modes de gestion cardioïde: omni, cardioïde et hypercardioïde. Comme on parle bien de presets, cela évoluera-t-il dans le futur avec une mise à jour ?

Mario Ahrberg : Non. On va rester à ces trois choix. C’est un système très complexe à programmer et on ne veut pas ouvrir la porte à des changements même minimes. On ne voit pas quels pourraient être les avantages. En cardio on nettoie l’arrière mais on garde un peu de pression sur scène et sur les côtés. En Hypercardio on concentre à l’avant mais on génère un lobe dans l’axe arrière. En Omni enfin, les 10” contribuent en phase avec les 13” ce qui apporte un peu plus de niveau à l’avant.

SLU : Comment alimente-t-on les boîtes en…tout ?

Mario Ahrberg : A l’arrière de chacune d’entre-elles il y a 6 ports. Trois entrées et trois sorties. Une entrée pour le réseau, une pour le signal analogique et une pour le secteur. Et autant de sorties. Pour le secteur comme pour les deux autres connexions, on rentre dans la première boîte et on ponte les deux suivantes ; et ainsi de suite, trois par trois.

On a fait le choix de limiter à trois le réseau et l’analogique pour faciliter le câblage, sachant que nous le sommes par le secteur en 16A. On tire le même courant qu’un PLM 20K44 qui lui aussi alimente trois E15, mais on sort 4 dB de plus, on a une bien meilleure efficacité. Bien sûr on a gagné en sensibilité au niveau des transducteurs, mais nos amplis ont aussi un rendement supérieur et on n’a pas la perte liée aux câbles. Dans les boîtes ils ne dépassent pas les 40 cm…

Le mode Control d’Arrayintelligence.

SLU : Le fait de disposer d’une amplification et d’un processing par boîte, vous apporte une grande liberté de réglage au-delà du timbre …

Mario Ahrberg : Oui, c’est l’un des gros avantages. On a un outil d’optimisation Arrayintelligence qui crée automatiquement des filtres FIR par boîte. L’avantage est que comme nous offrons déjà des filtres FIR sur les sorties, on les additionne et optimise sans générer plus de latence. Sur tous les systèmes que je connais, cela n’est pas le cas.

SLU : Elle en est où en termes de finalisation et de mise à disposition la série VGt ?

Mario Ahrberg : On travaille actuellement sur les presets. L’électronique et les transducteurs sont au point avec peut-être des détails mineurs à revoir avant de lancer la production en série, mais pas grand-chose. (sourires) Nous en sommes à la phase de test final. On va commencer à prendre des commandes à la fin de l’année 2024, mais il y a une société française qui est très active chez Adamson et… (C’est bon, on a compris Mario, Didier on compte sur toi !!)

SLU : La Question que tout le monde se pose : pourquoi Vergence et que faut-il comprendre par Group ?

Mario Ahrberg : Divergence, convergence, c’est un peu ça le son, du coup on a gardé Vergence et Group parce que cela va être un groupe de produits et qu’il y a des choses qui vont arriver.

SLU : Un sub par exemple ?

Mario Ahrberg : Ça s’appelle Vergence Group, il n’y aura pas que le seul VGt. Patience.

Pour plus d’informations sur Vergence Group et le VGt

Le titre que vous auriez pu avoir : Adamson VGt, mais ne végète pas.

 

Crédits - Texte : Ludo - Photos : SLU, Adamson

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