Alterlite équipe le TNS en EOS

Théâtre National de Strasbourg. Photo @ www.all-free-photos.com.

Thibault d’Aubert, chef du service lumière du Théâtre National de Strasbourg a choisi ses nouveaux pupitres de contrôle dans la gamme ETC EOS, livrés et installés par le prestataire parisien Alterlite. Le Théâtre de Strasbourg, 5e théâtre national, dispose de 4 salles, deux historiques dans le bâtiment principal et deux à l’extérieur actuellement en rénovation.
Il possède aussi son école supérieure d’art dramatique qui forme des metteurs en scène, des comédiens et des créateurs. La programmation 100 % théâtre et éclectique, privilégie cependant les écritures contemporaines depuis l’arrivée en 2014 de son directeur Stanislas Norday. Sur 16 productions jouées en 2019, 6 étaient des créations maison.


Thibault d’Aubert qui a succédé à Bernard Cathiard en 2016, a été récemment exposé à la nécessité de prévoir le remplacement des consoles ADB Freedom quand Claypaky, société mère d’ADB a annoncé l’arrêt de production des pupitres.

Thibault d’Aubert : “Quand la question de la suite s’est posée, j’ai suivi les actualités d’ETC. L’EOS c’est un très beau système, mais il ne constitue pas encore le standard des compagnies que l’on accueille au TNS donc on garde nos Freedom avec un double mode de contrôle. Nous avons même encore des pupitres Avab, des Presto qui tournent parfois. L’idée évidemment est de proposer aux équipes de faire nos créations en EOS dès cette saison.

L’équipe lumière du TNS. De gauche à droite : Patrick Descac, régisseur lumière Christophe Leflo De Kerlau , régisseur lumière, Thibault d’Aubert, chef de service, Vivien Berthaud , adjoint au chef de service. ©JeananLouisFernandez

SLU : Pourquoi l’EOS ?

Thibault d’Aubert : La première qualité que je demande à un pupitre c’est la fiabilité. J’ai besoin d’être en confiance et sûr qu’il ne va pas planter pendant un spectacle. Le système EOS est réputé fiable et je l’ai moi-même constaté en testant la version beta de la V.3 pendant le premier confinement.

Je dois avouer qu’en utilisation intensive, je n’ai eu à déplorer aucun plantage, ce qui est assez rare pour un logiciel aussi complexe. Il existe évidemment d’autres systèmes très fiables mais on les retrouve beaucoup moins au théâtre. L’idée est d’avoir la console la plus standard pour répondre au plus grand nombre d’utilisateurs et il y a fort à parier que l’EOS devienne le standard dans les prochaines années.

SLU : Vous accueillez des compagnies étrangères souvent ?

Thibault d’Aubert : Non, assez peu. On accueille épisodiquement des compagnies internationales lors de festivals. Nous sommes surtout une maison de production et de coproduction.

SLU : Vos créations sur EOS vont représenter quel pourcentage ?

Thibault d’Aubert : C’est difficile à dire en période de stand-by. Je dirais le plus possible, une fois que les équipes seront formées et à l’aise avec les pupitres. Les consoles ont de plus en plus de fonctions et demandent du temps pour les appréhender pleinement.

SLU : Vous avez senti des réticences de l’équipe ?

Thibault d’Aubert : Un petit peu et c’est compréhensible. Ils ont la même logique de travail depuis des années et EOS bouscule les règles d’enregistrement. Ca veut dire tout réapprendre et passer plus de temps.

SLU : Quel modèle avez-vous choisi ?

Thibault d’Aubert : Pour l’instant un Gio @5 et une version nomade installée dans un flight case sur mesure.

Le pupitre ETC Gio@5 en régie.

SLU : Quels gradateurs au TNS ?

Thibault d’Aubert : Nos gradateurs sont des Eurodim Twin-Tech ADB. Ils sont parfaitement paramétrables en réseau, ArtNet ou sACN, les deux protocoles choisis au TNS suivant les salles. Par contre, on n’a pas le retour d’information sur les consoles ETC. Ce serait tellement confortable qu’il y ait un standard RDM !

SLU : Ben il existe pourtant !

Thibault d’Aubert : J’avoue effectivement qu’il y a de plus en plus de porosité mais ce qui me fait râler ces dernières années c’est qu’il ne soit pas encore implémenté par tous les fabricants. (RDMnet en cours de standardisation NDLR)

SLU : Vous avez travaillé avec Alterlite qui est un distributeur parisien, pourquoi ce choix ?

Thibault d’Aubert : Je connais assez bien Vincent, le directeur technique d’Alterlite. Nous avions travaillé ensemble quand il était chez ADB. Je l’ai beaucoup sollicité pour résoudre des bugs de pupitre. Quand il est arrivé chez Alterlite, je lui ai parlé de mon projet d’acheter un Gio@5 et que je souhaitais avoir un interlocuteur qui puisse répondre facilement et rapidement à toutes mes questions.
J’ai aussi interrogé le distributeur local en lui demandant s’il avait un formateur EOS en interne et il m’a renvoyé chez ETC France en cas de soucis. Comme j’avais envie d’une relation privilégiée, le contact étant de toute façon à Paris, que ce soit Alterlite ou ETC France, j‘ai préféré avoir affaire à Vincent.

Le rack réseau avec switchs Netgear et nodes Luminex.

SLU : C’est lui qui vous a formé ?

Thibault d’Aubert : Je me suis autoformé au pupitre en suivant les modules de formation proposés en ligne sur le site ETC. Nous avons, à cette période, échangé avec Vincent sur les différentes méthodologies possibles.
Je sais qu’en cas de soucis, je peux l’appeler et qu’il saura me dépanner par téléphone, c’est du support téléphonique plus plus.

SLU : Qu’est ce qui vous séduit dans le système EOS ?

Thibault d’Aubert : Ce qui me plaît beaucoup c’est la gestion des couleurs, l’esthétique de l’interface et la partie macros qui donne une tout autre dimension au pupitre.

SLU : Mis à part les salles externes en rénovation avez-vous des projets d’évolution des salles historiques ?

Thibault d’Aubert : Le réseau date de 1995, il a été initié par mon prédécesseur. Nous l’avons testé il y a 3 ans et nous sommes en CAT5e, ce qui est bien au niveau du débit.
Le TNS était donc en avance mais la distribution n’était pas hyper pratique car les deux points convergents demandaient un peu de connaissances pour rerouter et allumer les bonnes fiches RJ45.
J’ai fait tirer deux nouveaux câbles réseau pour avoir une redondance entre la régie et le local gradas. On a commencé à implémenter la CAT6 et nous avons en projet de refaire à moyen terme toute la distribution en fibre et même avant, de passer les deux salles au protocole sACN.”


Schéma du réseau existant


Shéma du réseau redondant en cours de réalisation.


D’autres informations sur le site Facebook d’Alterlite

 

Crédits - Texte Mô

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