Großen Super Lautsprecher

d&b dévoile la série SL

d&b la préparait en silence, sauf dans leur chambre sourde qui doit l’être encore plus. Cette fois c’est officiel, la série SL est là et va faire beaucoup de bruit, pile là où il faut et pas ailleurs.
Tête comme sub sont en effet cardioïdes, sur toute la bande. A l’heure des 102 dBA, cette série arrive à point nommé. Et en plus elle sonne, très, très bien.

Commençons d’ailleurs par la fin. En reportage il y a moins d’un mois dans une grande ville d’Amérique du Nord, nous avons eu la chance d’entendre le kit de démo du GSL, deux fois 12 têtes et deux fois 4 subs posés au sol, dans un amphithéâtre face à un parc où nous nous promenions.
Le choc a été rude tant ce système se comporte bien et surtout projette le grave à des distances totalement inhabituelles.

Comme il nous a été impossible de nous approcher de la régie, nous avons arpenté l’immense pelouse faisant face au plateau couvert où le GSL était accroché, à des distances allant de 80 mètres à plus du double. Précisons que c’était un jour sans aucun vent ou presque. Le rendu nous a semblé très d&b, riche, dense, fluide mais avec, première surprise, un aigu fin et très, mais alors très puissant et cohérent. Oubliez le haut un peu daté et court du J, d&b a fait le nécessaire sur le GSL.

La belle surprise américano allemande, du GSL en liberté !

Certes l’Array Processing est de la partie, mais le potentiel en portée de cette boîte est sans commune mesure avec son aînée. Le médium ressemble à celui du J avec encore plus de clarté et délié. Le grave enfin mériterait un article complet. Ca tombe bien, nous avons traduit les premiers éléments à notre disposition pour vous expliquer le tour de force de la R&D de d&b.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on dispose d’un gros recul devant la scène couverte.

Une image plus ancienne du Jay Pritzker Pavillon mais restituant bien les distances.

A 80 mètres et malgré le nombre très raisonnable de subs, 4 pour 12 têtes, il y en a presque trop. Tendu, complet, précis, le bas habille l’espace comme si on était dans une salle. En se reculant, on perd progressivement quelques dB d’infra, mais le grave et le bas médium tiennent bon.
Aux deux tiers de la pelouse, sans doute au-delà des 150 mètres, on perd quelques dB mais on a toujours une balance tonale équilibrée où les extrêmes résistent étonnamment bien. La polaire est logée à la même enseigne. On sort de la zone de couverture de façon très progressive mais, sentiment inédit, l’atténuation se fait large bande !


Une image volée du GSL prise de loin. Les têtes sont petites, 80 kg pour 8 HP. La taille des SL-SUB est tout autant raisonnable comparée à celle de deux J-Infra sous leur housse.

On a mesuré 95 dBA au plus près du système avec une plénitude et une densité dans le rendu laissant croire que les 100 n’étaient pas loin, un résultat agréablement flatteur même s’il s’agissait de CD. Cette capacité à séduire sans faire saigner va être un gros atout dès octobre 2018…
La nature des extraits joués et la durée de cette écoute ne nous permettent malgré tout pas d’en dire plus, mais tous ceux qui ont écouté le GSL à La Rochelle lors des Francos 2017, n’ont pas tari d’éloges.
Quand durant le set de Christophe Mahé, les gens tout en haut de la tribune, sous la pluie et à 115 mètres du plateau, se lèvent et dansent, c’est un signe qui ne trompe pas.
Il nous a été aussi rapporté une résistance accrue au vent latéral.
Dès que le premier kit arrive en France ou passe en tournée avec une vedette internationale, nous irons l’écouter à nouveau.

Place maintenant à Matthias Christner, le responsable de la R&D et à Werner Bayer, le product manager, tous deux hilares sur les films qu’ils ont postés (avec un lien d’accès à la fin de l’article) et dont nous avons tiré une large majorité des infos et la totalité des captures d’écran qui vont suivre.

Werner Bayer

Matthias Christner


La série SL comporte deux modèles, le GSL8 et le GSL12 dont l’ouverture horizontale nominale est respectivement de 80 et 120° ainsi que deux subs, le SL-SUB et le SL-GSUB dont le premier peut être accroché et le deuxième est conçu pour être posé au sol. Tête comme sub sont cardioïdes en natif.

Une vue de l’ensemble des HP présents dans un GSL. Comme c’est une vue d’en haut, on ne voit qu’un moteur mais il y en a bien trois.

Le but du GSL a consisté à obtenir une directivité contrôlée entre 50 Hz et 20 kHz afin de parvenir à limiter les émergences et moins exciter les salles, tout en lui donnant une grande cohérence dans et hors de l’axe. La réduction des émissions latérales et arrière contribue à améliorer le rendu global.

d&b a aussi travaillé afin d’obtenir 6 dB de SPL en plus entre 50 et 60 Hz et 3 à 4 dB au-dessus de 5 kHz, le tout comparé au J. Pour ce faire, cette enceinte embarque un total de 8 transducteurs. Deux 14” pour le grave, deux 10” pour générer la réjection arrière mais aussi augmenter la surface de membrane théorique vers l’avant, un 10” pavillonné pour le médium et enfin trois moteurs pour l’aigu.

Une vue en couleurs des 6 HP qui travaillent en passif. Remarquez l’alignement des trois 10”, tout sauf un hasard.

Afin de rester cohérent avec la politique maison et ne pas grever inutilement le budget, d&b a fait le choix de n’employer que deux pattes de D80 par boîte, optimisant parfaitement la charge pour l’ampli.
Le partage se fait donc entre les deux 14” pour un canal, et les 6 autres HP sur l’autre. Le GSL est donc une boîte disposant d’un complexe filtre passif en charge de servir et d’aligner l’équivalent d’une enceinte trois voies.


La directivité d’une enceinte line array type vue au travers d’un graphique ISO. Jusqu’à 300 Hz la directivité est contrôlée. En dessous elle s’élargit jusqu’à devenir clairement omnidirectionnelle au-dessous des 110 Hz.

La directivité cardioïde de la tête est obtenue par un complexe travail d’interaction entre les deux 14” disposés à l’avant dans une charge commune et les deux 10” placés sur les côtés et disposant chacun d’une charge séparée. Chaque transducteur 14” et 10” est chargé en bass reflex et dispose de son évent dûment positionné. Les chemins acoustiques différents suivant les longueurs d’onde entre les 4 membranes et les 4 évents, plus un travail électronique fait dans le DSP du D80, permettent de réduire significativement l’onde arrière et concentrent le maximum de puissance utile vers l’avant.

La polaire de la GSL prouve son comportement dans les basses fréquences où elle garde une directivité effective vers l’avant et ne devient jamais omni, y compris à des fréquences aussi basses que 31 Hz. Bien entendu, de l’énergie résiduelle est rayonnée mais à des niveaux très inférieurs à ceux que l’on rencontre habituellement. Remarquez aussi la parfaite couverture à partir de 5 kHz. Les trois nouveaux moteurs marchent manifestement bien.

Les membranes latérales en deviennent presqu’entièrement contributives ce qui permet d’obtenir une surface équivalente à celles de deux transducteurs de 16,8”, donc quasiment sans perte d’énergie due à la conformation cardioïde.

Le médium est dévolu à un 10” chargé par un pavillon et aboutissant dans deux sorties dipolaires recréant le comportement de deux transducteurs plus petits, et entourant trois moteurs d’aigu dans un guide d’onde commun ouvrant à 7° en vertical.
Une attention toute particulière a été portée à la taille de cet ensemble médium aigu afin de limiter le plus possible sa taille et ne pas trop impacter le volume de charge des HP de grave. Cet ensemble médium aigu a été repris et amélioré de celui équipant la série V en point source, la VP.

Un graphique qui démontre le potentiel de nettoyage du GSL, dans un environnement habité difficile comme celui dépeint ici. La prédiction est effectuée de 50 à 200 Hz et se passe de tout commentaire.

Le gros challenge a été le choix et l’harmonisation des 6 haut-parleurs fonctionnant en passif à la fois en termes de puissance admissible, sensibilité et SPL max, de même que la création d’un filtre passif capable de fournir à chacun d’entre eux la portion du spectre utile via des pentes douces. L’alignement temporel a été obtenu par l’alignement mécanique quasi parfait entre les 10” latéraux et le 10” pavillonné.

Une image, tirée d’une prédiction de NoizCalc, qui illustre bien la qualité du travail effectué par Matthias Christner et son équipe. A gauche, le comportement d’une ligne de J à 50 Hz. La directivité vers l’avant est toute relative et une grande partie de l’énergie fuit de façon omnidirectionnelle. A droite, un nombre de boîtes de GSL suffisant pour délivrer une pression identique au point de référence. Le comportement démontre bien le nettoyage arrière et, dans une moindre mesure latéral, sans aucune perte à l’avant dans la zone utile.

Un trou a été savamment créé entre les réponses du 10” médium et des 10” latéraux afin d’optimiser la réjection arrière et de lisser la phase. Ce trou est essentiel au fonctionnement de ce montage passif car sans lui il aurait fallu choisir entre SPL et réponse cardioïde. Enfin les deux 10” latéraux sont appairés afin de fournir une réponse et un niveau constants à toutes les puissances et ne pas faire varier la qualité de la réjection.

Une vue du GL-SUB dont le moins que l’on puisse dire est que pour la taille il est bien rempli. Les évents semblent triangulaires et sont de grande taille. Le 21” à l’arrière, dispose aussi d’évents mais doubles et de plus petite taille.

Le GL-SUB est équipé avec deux nouveaux 21” en charge reflex montés en face avant. L’évent central est de très grande taille. Le volume de charge est coupé aux deux tiers afin d’accueillir un troisième 21” placé en face arrière et disposant lui de deux évents.
Ce sub fonctionne en exploitant deux canaux de D80, un pour les deux 21” avant et un second pour le 21” arrière. La taille et le poids ont été optimisés afin de permettre son accroche.
Les 21” sont conçus pour délivrer une réponse allant de l’infra au grave et permettent donc de remplacer les deux références précédentes J-Sub et J-Infra en tirant pleinement parti de la puissance du D80, un peu comme si vous aviez empilé les deux anciens modèles à 2 dB près.

Six D80, autant dire 24 amplis, autant dire 96 kW, et le tout sur une Tri32. Merci le PFC !

La mise en œuvre de la gamme SL a aussi été repensée afin de réduire le temps de montage et faciliter son exploitation. Les têtes peuvent toujours être montées en tension mais désormais aussi en compression via un Compression Set, ce qui simplifie le déploiement et le stockage avec l’angulation déjà fixée.
A cet effet, un frame spécifique et une pièce basse de traction ont été créés. Un palan manuel, débrayable une fois atteinte la bonne tension, et une chaîne sont fournis. De nouveaux racks à six amplis avec des sorties HP en link 25 points, soit 6 boîtes alimentées par multi, et une distribution en Tri 32 sont également proposés.
Autre accessoire très malin, l’ArraySight, l’inclinomètre qui se place sur le frame, dispose aussi de capteurs de température et d’hygrométrie, ce qui permet de connaître la qualité de l’air à hauteur des HP et pas, comme on le fait habituellement, à la régie.

L’ArraySight qui donne désormais beaucoup plus que l’inclinaison du frame…

Ce point de mesure se branche dans le réseau et est donc accessible via R1. Quand on sait que l’Array Processing a besoin d’une info fiable, cette trouvaille est la bienvenue.
Enfin la mise à jour d’Array Calc et de R1 est disponible pour l’arrivée de la série SL, de même que celle des D80 via R1.

Pour d’autres informations, voir les vidéos sur le site d&b en cliquant sur l’image ci-dessous avec Matthias Christner et Werner Bayer.

 

Crédits -

Texte : Ludovic Monchat

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