Queen Symphonic avec Soundscape

Comme souvent avec les shows proposés par Ugo Berardi, le boss de Ugo&Play, électrique et symphonique se mélangent. Ca tombe bien, Queen a toujours pratiqué ce mélange des genres. Nous retrouvons donc un plateau où une formation rock, avec 4 voix indispensables pour couvrir la tessiture de Freddie Mercury et les chœurs de Queen, est entourée par un orchestre choisi dans chaque pays.

Ici c’est le désormais fameux Yellow Socks Orchestra, aussi français que son nom ne le dit pas. Vincent Mahé enfin, l’âme de Sextan, est sorti de ses studios pour mixer par objets beaucoup de sources, un exercice multivoies qu’il a appris au galop et qu’il nous racontera un peu plus bas.

Honneur aux sondiers de Queen Symphonic. Un éclairagiste et non des moindres s’est glissé dans le groupe. Sauras-tu le reconnaître (faut bien passer le temps…) De gauche à droite : Nicolas Delatte, binôme de Boris au système, Boris dit Bobo, système, réseau, & bcp plus, Morgan Beaulieu, assistant plateau, Nicolas Servant, directeur technique Sextan et mixeur retours, Pierrick le Rille, assistant plateau, Emmanuel Olivier, assistant plateau, Nicolas Gauthier, pupitreur lumières, au deuxième plan Sébastien Viguié, assistant face et Vincent Mahé, Grand Manitou de Sextan et mixeur face.

Boris Jacquier-Laforge ouvre le bal des questions.

SLU : Boris, tu es proche de Sextan…

Boris Jacquier-Laforge aka Bobo : Absolument. Ugo&Play bosse avec Sextan et ces derniers ont la Direction technique de cette tournée (qui revient en novembre et décembre 2020 avec 18 dates NDR). Pour leur matériel, light, rig et son, ils font appel à B Live et c’est dans leurs murs de Malakoff que le début d’encodage de Soundscape s’est fait.
Ils disposent aussi de matériel mais uniquement pour des petits événements. Nous avons ici une SD7 à la face et une ProX aux retours, c’est une autre gamme d’outils.

SLU : Il n’y a pas de vidéo ou de gros effets lumière…

Bobo : Du tout, le show repose sur la puissance des titres de Queen, la présence d’un orchestre symphonique et le son. On n’a pas intérêt à se planter (rires). Du coup on a proposé avec Vincent Mahé de partir en Soundscape, en veillant à ne pas être trop encombrants pour les lighteux. On est à 8 mètres back stack et ça se passe très bien avec eux. Ils ont compris notre démarche et vont travailler plus en latéraux, contre et poursuite.

Bobo avec en arrière plan Nico Delatte, écoutent avec les yeux…

SLU : Et tu es avec ta dream team…

Bobo : Oui. On avait déjà fait 4 dates en 2018 pour Queen Symphonic en gauche/droite en étant frustré. A la régie c’est parfait mais comment offrir le mix de Vincent à toute la salle. Quand la tournée est revenue, on a foncé sur l’idée de Soundscape avec, outre des aspects pratiques et financiers, un accompagnement de Vincent pour qui ça change aussi beaucoup la façon de travailler.

On a réfléchi très en amont avec le soutien « philosophique » de d&b (rires) et de Mathieu Delquignies (support et formation chez d&b France) qui connaît aussi très bien l’équipe de Sextan. Il a accompagné Vincent en Allemagne découvrir Soundscape et on a peaufiné la formation quant au placement des objets chez Sextan avec une matrice DS-100, 5 enceintes et un sub.

Le système au grand complet entre ce qui est en l’air et ce qui est au sol.

SLU : Vous avez donc pu bien ouvrir le symphonique.

Bobo : On est en Tight sur tous les objets et ça marche parfaitement. Nos 4 voix bougent pas mal. Nous avons choisi de les laisser centrées mais il est possible que pour la prochaine salve de dates, on emploie des trackers. J’essaierai de convaincre Vincent !

SLU : Et ce système… :

Bobo : Nous avons en l’air du V8 et du V12, et en front fill du Y10P.

SLU : Pour les fills, vous envoyez un remélange mono?

Bobo : Du tout, on garde le fonctionnement par objets et donc la spatialisation du système accroché. On a juste deux C6 pour les outfills qui jouent un downmix mono.

SLU : Et en haut ?

Bobo : On a 5 lignes identiques et espacées de la même manière avec pour chacune 6 V8 et en bas de ligne 4 V12. Les subs sont au nombre de 12 en 2 x 6 V-Sub placés derrière la ligne centrale. On joue donc toutes les sources qui ont besoin d’être supportées par les subs au centre, typiquement le pied et la basse… Ce show n’a pas besoin d’un trop gros contour, il n’est pas joué ou mixé avec un gros bas du spectre. L’orchestre est bien exploité et mis en avant.

Les 50 V et 12 V-Sub. Admirez au passage les Pyramides et les Grottes de Malcurt…

SLU : Vous avez 50 V en dépôt ?

Bobo : 48, mais comme tout ou presque est sur la route, nous avons sous-loué et d&b nous a filé un coup de main, surtout pour les V12. Typiquement les kits comportent peu de modèles ouvrant à 120° or il nous en fallait 20…

SLU : Tu n’aurais pas préféré en avoir plus encore ?

Bobo : Si, mais si on ne nous ouvre pas trop les jauges, ça passe. Hélas le succès est là (rires) ! Non, ça va mais c’est certain que Soundscape nécessite le plus possible d’overlap entre les lignes et pour ça, il faut beaucoup de boîtes en 120°.

Un des racks de puissance, forcément plus nombreux avec Soundscape et l’Array Processing, mais pas tant que ça parce que les V sont des boîtes passives… Chaque rack est drivé par un DS10 qui dispatche à la fois l’audio et le contrôle des amplis, du coup il n’a besoin que d’une 32 Tri et deux RJ45.

SLU : Quels choix pour l’Array Processing ?

Bobo : Le plus naturel, sans besoin de tirer sur le système. Il y a tout de même 50 boîtes et la décroissance se passe déjà très bien avec Soundscape !
Sur les 25 premiers mètres on est à -1,5 dB, après on a une grosse partie à -3 dB et sur la fin on est à -6 dB.
Plus on respecte les chiffres naturels de sa ligne, mieux ça marche. Même mécaniquement on ne force pas. On tape à 70 mètres avec les deux premières boîtes ouvertes à 1°.

SLU : De la régie tu descends quoi comme signal?

Bobo : Comme le DS-100 est en régie, je véhicule jusqu’en bas 5 canaux de “main”, 2 canaux de sub, 8 canaux de front et un downmix mono pour les sides. 16 canaux en Dante issus de la matrice. Là où j’ai un peu geeké (joli néologisme, pardon, boboïsme… Merci Boris) où j’ai donc un peu rusé donc, c’est entre la SD7 de la face et la ProX des retours.

La régie retours en ProX Midas avec le SD-Rack et un SD-Mini Rack pour alimenter le Rack Neutron que l’on devine à droite sous les DL451. Simple et efficace. Pour les liaisons c’est Shure à la baguette. Chaque musicien dispose d’un mélangeur Aviom.

J’ai récupéré les sorties BNC du SD-Rack pour alimenter le rack Neutron de la Midas vie deux bridges MADI. Il a en plus deux DL451 pour ses départs. Pas de split analogique, les 80 signaux passent par le MADI généré dans l’univers DiGiCo.

On en profite pour lever les yeux au système qui nous surplombe. Il a été coupé en 3 parties. Un pont porte la ligne exter jardin et la suivante avec son câblage distinct et son rack ampli à jardin. Un second pont porte la centrale et les deux autres jusqu’à l’exter cour et enfin un dernier pont perpendiculaire porte les deux lignes de V-Sub. Ces 5 grappes d’enceintes sont alimentées par deux autres racks d’amplis placés à cour.

Les 62 enceintes composant le déploiement Soundscape à l’Arkea Arena, avec un ratio de subs très raisonnable en ce monde infrasonore.

SLU : Est-ce que la SD7 a la main sur la matrice ?

Bobo : Non, je n’ai pas voulu. Cette option est encore en phase pilote et j’ai préféré ne pas intégrer l’OSC qui est généré par la console pour piloter la matrice dans mon réseau global. D’une part la configuration est un peu figée pour le moment et, par exemple, la tranche N° 1 va obligatoirement commander l’objet N° 1. D’autre part le train d’instructions ne va que de la console vers la matrice. Si je modifie un paramètre sur cette dernière, il ne sera pas répercuté sur l’affichage de la SD7. C’est beaucoup plus simple d’avoir la main sur la spatialisation en dehors sur un écran tactile.

Sextan et les dB sont bien gardés

Les balances touchant à leur fin, on intercepte Vincent Mahey qui mixe le show et est aussi et surtout, un des piliers de Studio Sextan

Vincent Mahey devant sa SD7. Les objets sont en place et il ne s’occupe que de mixer ses sources.

Vincent Mahey : La vocation de Sextan c’est d’enregistrer de la musique, mais aussi de faire de la direction technique et du mixage en live en s’appuyant sur des prestataires. Nous collaborons activement avec Ugo & Play. Nous sommes trois acteurs principaux: Nicolas Servant notre Directeur technique, François Yvernat, qui est Directeur Administratif et moi-même.

SLU : Côté machines vous apportez quelque chose ?

Vincent Mahey : Très peu. Des tournées comme celles de Queen sont de très grosses opérations où il faut disposer d’un dépôt bien plein pour ce qui est de la diffusion et de l’éclairage. En revanche nous fournissons la microphonie qui convient au repiquage classique.
B Live, par le biais de Christophe Menanteau et Boris Jacquier-Laforge, est un excellent partenaire, très à l’écoute d’un point de vue logistique et capable de comprendre notre rôle de jonction entre prod et artistes d’un côté et technique de l’autre. On a une très forte relation humaine avec eux et on a le même grain de folie qui nous pousse à essayer des choses nouvelles qui pourront nous être utiles sur des opérations encore plus grosses très prochainement.

SLU : Soundscape est nouveau pour toi.

Vincent Mahey : Totalement. Une remise en question de pas mal de choses me concernant mais facilitée par l’assistance technique fournie par B Live et d&b et les quelques jours passés au studio à Sextan avec 5 enceintes, un sub et un multipiste à dégrossir cette technologie dans une acoustique de référence. J’aurai aussi bien aimé avoir quelques jours l’Arkea Arena mais c’est plus dur (sourires).

Vincent Mahey, Seb Viguié, Nico Delatte et Servant et Bobo.

La matrice DS-100 de Soundscape est très puissante et rien qu’en trois dates, je suis conquis. J’ai pas mal travaillé pour faire en sorte qu’un pupitre de cellos qui est à cour, soit perçu ainsi où que l’on se trouve.
C’est une sorte d’assistance au mixage, comme si un autre univers s’ouvrait avec un paramètre de plus qui facilite le démasquage des sources dans le front sonore.

Mais il ne faut pas oublier les guitares de Queen qui doivent garder le devant de la scène tout en délivrant un spectre très large dans une masse orchestrale qui l’est aussi. C’est là que le travail en largeur et en profondeur prend tout son sens.

SLU : Tu travailles plus un front sonore que tu ne crées un show dynamique, visuel et en mouvement…

Vincent Mahey : Absolument, mais c’est mon choix et chacun peut avoir le sien. Je cherche à ouvrir le plus possible en déplaçant mes sources là où j’ai envie. Comme elles ne donnent pas ou peu de son propre, je ne suis en rien limité par une quelconque distorsion d’image.

Vincent Mahey, un subtil mélange entre feuille, cerveau, culture musicale, compétence technique, gentillesse et modestie.

SLU : Comment as-tu appréhendé les traitements basiques de tes sources et les éventuels traitements parallèles ou les groupes avec des départs par objet…

Vincent Mahey : Je me suis dit que j’allais me perdre, que c’est un tout autre monde et puis, comme je ne peux pas changer ce que je fais depuis tant d’années, je ne peux pas réinventer mes savoir-faire, j’ai fait comme je sais le faire. Il m’a fallu un concert entier pour retrouver des sensations fortes.

Je trouve que les 5 lignes et la matrice me restituent plus de dynamique et les sources sont plus définies, je suis donc en train de relâcher mes compressions un peu partout, avec des taux plus bas que d’habitude. C’est trop tôt pour en dire plus, ce soir ne sera que mon troisième show avec Soundscape.

Un rack en façade où se cache tout en bas la matrice DS-100, puis le Fast2 de Agora, le Klark DN 9652 pour passer le Madi en Dante, quelques effets de qualité à défaut d’être jeunes avec une M5000 et son lecteur de disquettes (t’es vieux quand tu sais ce qu’on met dedans) une M7 Bricasti (ahhhhhh) un serveur Apollo 8 et un SPX990 Yamaha.

SLU : La dynamique des voix par exemple, ne te semble-t-elle pas très « libérée » par la disparition de l’interférence propre au gauche droite ?

Vincent Mahey : (Il réfléchit). Oui, sans doute, mais je dois encore travailler sur les voix. J’ai quatre chanteuses et chanteurs qui ont une grosse dynamique naturelle que je n’ai pas encore cernée et qui me demande beaucoup de suivi. Je ne me sens pas suffisamment armé pour te répondre.

SLU : Grosse dynamique en effet (sourires).

Vincent Mahey : C’est un peu ma marque de fabrique, mon côté campagnard (sourires). Je mixe un peu nature et libéré, et ce type de projet n’appelle pas de sur traitement.

Le positionnement des sources et pupitres dans les objets et placement de ces derniers en largeur et profondeur. On découvre que les voix (rouges) sont reculées, comme les guitares et over heads, là ou bien entendu, le pied, la caisse claire et la basse sont dans la ligne 3 collée aux subs… On découvre en blanc aussi le couple ORTF.

SLU : Tu suis des indications de la prod ou du Chef d’orchestre ?

Vincent Mahey : Je dialogue beaucoup avec le Chef, j’adore ça. Quant à la prod on a des relations très bonnes et en pleine confiance. J’adore Ugo et son équipe. Ils sont jeunes et déjà très, très mûrs.
Quand il me fait des remarques, elles sont justifiées et les mots sont choisis. Ils n’ont pas les oreilles dans leurs poches. C’est rare.

SLU : Imaginerais-tu du classique revenir en gauche droite ?

Vincent Mahey : (Il fait la moue). Non, du classique c’est quasiment impossible. Une vraie souffrance. d&b a fait un système magnifique qui nous ouvre des horizons incroyables. Il me reste un seul regret. Comment y placer un objet stéréo. J’ai toujours travaillé avec des couples AB, ORTF…

SLU : Mais tu disposes d’autres outils pour sculpter ton image via des objets et… (il m’interrompt)

Vincent Mahey : Non impossible, c’est trop me demander. J’ai toujours travaillé de la sorte. Cela fait 70 ans que nos anciens ont créé le couple ORTF et on n’a jamais trouvé mieux.

La Yellow Socks Orchestra et Richard Sudwell, le Chef d’orchestre. Regardez bien, il y a aussi un couple de micros… importants.

SLU : Tu restes scotché au gauche droite…

Vincent Mahey : Oui mais pourquoi abandonner la richesse de cette prise de son. Que quelqu’un m’explique comment faire pour m’en passer. Boris à ma demande a réussi à poser de manière crédible mon couple dans les 5 points de diff. Ça lui a pris une heure.
Mathieu Delquignies (education & application support d&b France) a aussi mis son nez dedans. Je sais que cela peut paraître étrange, peut-être vas-tu penser que je suis un vieux… et que je n’arrive pas à me bousculer, mais il y a matière à réfléchir ! Quand tu mets deux DPA 4011 en couple ORTF sur un orchestre, tu as un équilibre timbral qui construit une grande partie de ta captation.

Jenna Lee et Rachael, deux sacrées chanteuses pas faciles à tenir, mais quelle patate !

SLU : On l’entend ton couple ce soir ?

Vincent Mahey : Oui mais il n’est pas directement perceptible pour de nombreuses raisons, enfin, moi je l’entends mais peut-être suis-je le seul (sourires). On en reparlera sur une captation entièrement acoustique !

Pour les ciné concerts, je travaille en triple couche : par instrument, par pupitre et par couple. Cela m’apporte de la matière et du SPL. En tout cas on m’a dit que ce n’était pas compatible et on prouve que si, même s’il faudrait recaler dans chaque salle. Je suis certain que cela va encore s’améliorer et d&b doit réfléchir à ça.

Conclusion

Ça balance pas mal à Bordeaux. On est collé à la scène. Les violons sont très beaux, ils respirent et s’étalent déjà bien. La voix qui rentre trouve toute sa place. On recule de quelques rangs, rien ou si peu ne change. On perçoit l’arrivée d’un bas médium et d’un grave plus solides, la profondeur et la largeur s’enrichissent encore, mais pour le reste, le plaisir continue.

La force de Soundscape est la localisation des sources. Où que l’on soit, contre les crashs ou en haut des gradins, l’image ne bouge pas et vient toujours de la scène. L’utilisation de front fills « thématiques » et pas des downmix mono, permet de ne jamais ressentir la « douche » en se rapprochant du plateau jusqu’à ce que le signal se brouille et passe en mono quand on sort de la dernière boîte en l’air. Ici la guitare reste là où elle doit être, sur scène et l’usage de Y en fill fait qu’on a un vrai joli rendu, même au premier rang.

Peter et Jon, les deux voix masculines de Queen Symphonic. Regardez le bas des pantalons des musiciens derrière eux. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle le Yellow Socks Orchestra.

Cela aurait peut-être été encore un peu mieux en V, même si, comme les Y, ils auraient été coupés. Mais les VIP Gold apprécieront, eux qui sont abonnés aux postillons mais pas au joli son. Enfin un mètre de plus entre premier rang et nez de scène aurait encore mieux fondu le rendu.
Cela est aussi valable latéralement même si, effectivement, il manque un tout petit peu d’énergie aux sièges les plus proches des murs latéraux.

Qui dit mix par objet dit respect de la localisation des sources. Ici le choix a été fait de répartir les instruments sur toute la largeur là où, dans la réalité, ceux électroacoustiques sont tassés à cour, les voix plutôt à jardin et le chef d’orchestre qui ne fait aucun son, pile au centre de son orchestre. Nécessité fait loi et donc la batterie se retrouve comme par magie au centre et une des guitares part à jardin. Le résultat est très pertinent et agréable, sans parler du besoin d’équilibrer la charge acoustique des 5 lignes, un peu comme on le fait avec du triphasé ;0)

La présence d’un orchestre classique a en revanche contraint à limiter l’impact des subs sur scène, ce qui prive les premiers rangs d’un peu plus d’assise. Heureusement, dès qu’on rentre dans les V, on retrouve du grave que les 12 V-Sub musclent rapidement. Le rendu par essence non interférent, garde une remarquable précision jusqu’aux derniers rangs des gradins, avec un rééquilibrage des voix qui perdent quelques dB et un peu de mordant ce qui est bien agréable.

Un contour coquet même si, captation classique oblige, le grave et l’extrême grave ont été assez retenus. La phase est typique pour une enceinte 3 voies passive et un sub qui raccorde avec un filtre IIR. La magnitude en revanche est nickel, comme le rendu.

Il manque malgré un peu de contour à l’orchestre classique comme au pied et à la basse et on se prend à rêver de ce concert avec 5 lignes de KSL dont la propreté toute cardioïde permettrait peut-être même de gagner quelques dB en plus d’infra. On rêve aussi de pouvoir maîtriser la dynamique d’un certain nombre de sources, par exemple une batterie, avec une compression équivalente, un peu ce qu’on fait sur un stem, tout en gardant les sorties directes vers la matrice…

Merci et bravo enfin à Vincent Mahé qui a résisté à notre journée de questions et qui surtout, pour un troisième show de mix par objet, tire déjà bien les marrons du feu. Si d&b France lui prête une matrice, il pourra plonger encore plus dans Soundscape chez Sextan et qui sait, s’encanailler aussi avec En-Space et ses réverbérations.
La transition entre gauche/droite et 5+1 par objet chamboule tout, calage comme mix mais à la fois, apporte largeur, profondeur, dynamique, précision, masse sonore et j’en passe. Même bien chargés au niveau des arrangements, les titres passent majestueusement. Bravo pour conclure à Bobo et aux équipes de B Live et à Ugo&Play qui jouent le jeu et offrent de vrais shows plaisir, à la fois populaires et qualitatifs. Bref, Ugo&Playsir.

Rendez-vous le 3 novembre au Grand Rex à Paris pour la reprise de cette tournée symphonique en France.

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Crédits - Texte :Ludovic Monchat - Photos Ludovic Monchat et BLive

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