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Beyerdynamic, la tradition a du son

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Qu’est ce qui fait la force d’une société ? Ses employés, son passé, ses idées et un actionnariat stable ! Beyerdynamic nous le prouve et se rappelle à nos oreilles comme étant l’un des spécialistes des transducteurs de captation et de restitution, deux étapes essentielles de la chaîne du son.

« Ca vous dit d’aller visiter les ateliers de Beyer en Allemagne ? » Vous imaginez la réponse qu’on a faite à André Zagury, le PDG d’Audiopole, qui distribue la marque en France. « Quelques semaines et quelques heures de TGV plus tard, nous voici à Stuttgart, la ville où les maisons alternent avec les usines dans une harmonie post-moderne toute en délicatesse mais à la fois révélatrice du pourquoi nos amis d’outre-Rhin nous taillent des croupières côté industrialisation… Au détour d’une avenue tranquille et arborée d’Heilbronn, à quelques kilomètres de la capitale du Bade-Wurtemberg qu’on a quittée en minibus, apparait le logo Beyerdynamic sur un bâtiment discret et bas sur pattes.

En haut de l’escalier, l’accueil avec sa fenêtre illuminée. Celle d’après donne la lumière du jour à la pouponnière où naissent des centaines de membranes chaque jour !

Nous sommes accueillis par Michael Knopf, un ingénieur application très sympa et parlant un très bon français et Klaus Kirchhöfer, un vieux de la vieille ayant déjà bourlingué dans la maison Beyer et à même de nous la décrire par le menu. Quelle n’est pas notre surprise de constater que la première pièce de la visite est petite et placée dos à l’accueil. Il s’y passe pourtant une opération essentielle : le pressage des membranes, que ces dernières soient ensuite l’âme d’un casque ou d’un micro.
Rappelons brièvement que Beyerdynamic produit depuis 1924 des enceintes, des casques et des micros, tous trois demandant de maitriser l’équipage mobile au sens large du terme. Si les enceintes ont très vite été abandonnées, les casques et les micros sont toujours la grande spécialité de la firme allemande qui a accumulé un savoir-faire impressionnant, des machines uniques et une main d’œuvre qui l’est tout autant dans un ballet où la précision n’a d’égal que l’apparente simplicité du geste. Apparente ! 350 personnes travaillent dans la société et plus d’une vingtaine ne s’occupe que de R&D.

Les casques

Pour simplifier à l’extrême, une fois découpé le rond de Mylar de différents types, épaisseurs, rigidité et j’en passe, la pièce est pressée par une machine conçue et fabriquée par Beyer.

Mou, très mou le Mylar ou polytéréphtalate d’éthylène, ici dans les mains de Klaus.
Et le voici une fois pressé et mis en forme. Non, le monsieur derrière n’est pas de chez Beyer pas vrai André ;0)
Si votre M88 sonne aussi bien depuis presque 50 ans, cette presse et les ouvrières archi spécialisées qui la mettent en œuvre y sont certainement pour quelque chose.

Des ouvrières spécialisées vont ensuite et avec d’infinies précautions retirer les dômes des futurs micros ou casques de cette pièce ronde à l’aide d’une pince brucelle, et en vérifier visuellement la forme et la qualité avant de les déposer dans des boîtes qui vont passer à l’étape suivante, le collage de la minuscule bobine constituée du cuivre le plus fin et changeant en fonction du modèle à fabriquer. Mais avant cela, cette bobine aura été enroulée sur des gabarits d’acier du bon diamètre et évidemment à la spire près.

Deux bobines très grossies pour les besoins de la photo.

Dit comme ça, cela paraît limite préhistorique et pourtant aucune machine n’est en mesure de le faire aussi vite et surtout aussi bien qu’une femme, en écartant sans hésiter les pièces hors gabarit.
Interrogés sur la quantité d’ouvrières au sein des ateliers de fabrications, la réponse de Beyer a été immédiate. Il n’y a presque pas d’hommes !

Ce travail de formage de membrane, bobinage et collage mais aussi d’assemblage final des produits est effectué quasiment à la demande en fonction des besoins que les différents distributeurs et grands comptes répercutent à la maison mère.

L’avantage de fabriquer une très grande partie des produits dans l’usine de Heilbronn (seuls quelques rares modèles tout public d’entrée de gamme proviennent de Chine) est de pouvoir réagir très rapidement à toute demande.

La bobine est chassée sur son support déjà solidaire de la membrane de ce futur casque.
Un bac chargé en équipages mobiles prêt à passer à l’étape suivante.

A l’aide d’un pinceau, le vernis isolant et collant est posé sur la bobine solidaire d’une minuscule tournette.
Et ensuite les deux minuscules fils de cuivre de la bobine sont séparés et collés sur la membrane afin de ne pas vibrer et, par la suite, de rejoindre les points de contact sur le saladier du transducteur où sera appliquée la puissance en provenance de l’ampli casque.

Enfin l’équipage mobile rejoint son petit saladier et son aimant où il est collé en place avant de partir pour recevoir des vernis spécifiques et colorés pour s’y retrouver, sur la surface de la membrane.
La matière première essentielle chez Beyer. Si le diamètre change de modèle en modèle, le principe du fil de cuivre est immuable et la consommation importante.

Bien entendu, l’usage de colles, fils à souder et autres aimants au néodyme a donné lieu à l’installation d’un système d’aspiration très performant afin de mettre le moins possible en contact des ouvriers avec des vapeurs et des poussières potentiellement dangereuses. L’éclairage des postes de travail et des loupes spécifiques complètent l’outillage sur mesure mis à disposition de chaque salarié.

L’assemblage des aimants d’un casque à l’aide de fines rondelles bien brillantes, synonymes d’aimants au néodyme, prisés chez Beyer malgré leur coût. L’avantage par exemple dans un casque est de fournir une force équivalente pour une pièce pesant 14 grammes contre 270 grammes pour celle en ferrite… Un poste de travail où il ne fait pas bon venir avec sa montre automatique…
Les aimants d’une future série de casques d’écoute attendant de rejoindre leur équipage mobile. Chacun est séparé de l’autre par une pièce qui les maintient à distance afin de faciliter leur manipulation, et les colonnes sont tout simplement aimantées au meuble de travail métallique, comme il se doit.

Les micros

Dans l’autre aile du même bâtiment, voire du même plateau, sont fabriqués les micros, avec peu ou prou les mêmes étapes que pour les casques : création des membranes, bobinages (de compensation et des membranes) collages des éléments et enfin assemblage du tout dans les têtes ou au bout des manches dans lesquels prennent place des circuits passifs ou actifs et qui sont parfois remplis de laine et autres tissus bien précis pour amortir la charge arrière.

Une bobine de compensation vient d’être bobinée sur cette machine en comptant soigneusement les spires et ensuite est vernie.
Rien n’a vraiment changé dans le design et la fabrication des micros chez Beyer depuis les années 50 comme dans ce dynamique qui doit pouvoir délivrer la même signature sonore année après année.

Et rien de tel qu’une bonne vieille lame de rasoir Wilkinson pour ébarber et ôter des restes de colle une fois le dôme de ce M201 en place.
Le bourrage plus technique qu’il en a l’air d’un manche de M88 afin que la charge arrière et la chambre qu’il forme pour cela, ait des caractéristiques précises d’amortissement et d’absorption. Ce fil est bien entendu choisi pour ses caractéristiques y compris de tenue dans le temps.

Parmi tous les micros en fabrication, nous sommes tombés sur un modèle particulier se devant d’avoir un très long col pour pouvoir y fixer un logo, ne devant pas briller si éclairé directement, être léger pour pouvoir être porté longtemps à bout de bras, disposer d’une suspension très efficace pour atténuer les bruits de manipulation et enfin disposer d’une réponse en fréquence plutôt centrée sur la voix humaine et apte à nettoyer les bruits ambiants. Mesdames et messieurs, voici le M58, un micro très apprécié par les reporters.

Le M58 tout nu et loin d’être fini d’assembler. La capsule est en bas et l’XLR de sortie ira en haut connectée aux fils apparents.
Le même M58 une fois terminé et dans les mains de Klaus.

L’ensemble des pièces métalliques comme les manches, grilles, arceaux et autres peintures cuites au four et inscriptions spécifiques sur ces pièces sont sous-traités. Les transducteurs, l’assemblage et le test final est exécuté à Heibronn. Un détail qui a son importance. Dans la même région, des marques comme Mercedes et Porsche ont leurs usines et surtout leurs sous-traitants, c’est donc l’esprit tranquille que Beyer confie ces tâches à ces mêmes industriels spécialisés.

Essais et mesures

Bien entendu tous les ensembles micro et casques, les parties qui produisent un son ou qui le génèrent, sont testées avant assemblage final au minimum en impédance et réponse en fréquence. Comme nous le verrons plus loin, les micros de mesure sont testés individuellement en chambre sourde et certains micros statiques sont livrés avec leur réponse individuelle sur papier, là ou pour d’autres, le même test est effectué aussi pour vérifier que la réponse tient dans les tolérances, mais sans être fourni au client final.

Un des nombreux bancs de mesure qu’on croise dans les ateliers, ici côté casques.
Des DT990 personnalisés et pour celui de gauche, gravés sur les arceaux du nom de leur propriétaire, prêts à passer au banc de mesure et à l’écoute pour en vérifier le parfait fonctionnement.
Une micro chambre sourde. Pas de panique, Beyer en a aussi une grande et belle !

Enfin, certains casques sont écoutés individuellement et les micros appairés le sont…vous allez voir comment. Cela dit n’imaginez pas une seule seconde que ce ne soit facile à faire, le coup d’œil de cette ouvrière est chirurgical et pourtant rapide. Les différences sont minimes. Chapeau.

Un bac plein de TG 153 validés et disposant pour chacun d’entre eux de sa courbe de fréquence mesurée. Le jeu consiste à étaler un certain nombre d’entre elles sur la table et ensuite en parcourir un autre tas comme un jeu de cartes. L’expérience fait le reste et permet de trouver le plus de ressemblances entre deux capteurs. Un coup d’agrafeuse et ils sont mariés pour le meilleur et pour le pire…de la musique !
Les micros sont ensuite rangés par paires avec leurs courbes bien agrafées par deux. Aucun risque d’erreur, chaque capteur porte un numéro unique qu’on retrouve sur la courbe. Pour un micro vendu à moins de 100€ TTC l’unité sur vos sites web préférés, l’effort et le sérieux du fabricant sont remarquables.

Questionné sur la possibilité d’obtenir un « jumeau » de son micro préféré après coup, Klaus a été affirmatif, pour peu que le modèle soit toujours au catalogue et que votre modèle ne se soit pas trop écarté des tolérances pour des raisons telles que nicotine, humidité, chocs ou autres.

La chambre anéchoïque

De taille respectable, bâtie dans les années 80 et équipée d’une tournette pour saisir les polaires des capteurs face à une enceinte calibrée et sous le contrôle d’un micro étalon Brüel et Kjær, la chambre anéchoïque de Beyer se partage entre la R&D et la production, qui vient notamment y tester le micro de mesure de la marque, le MM1. Nous avons justement retardé avec notre visite l’essai d’une série de ces capteurs qui, bien entendu, sont mesurés un à un dans d’excellentes conditions techniques. Juste un radiateur qui apporte quelques calories, déclenche le rire très sonore de Klaus quand on lui fait remarquer que cette relique thermique cliquette pas mal ;0)

La chambre anéchoïque dont on devine à droite l’enceinte bafflée de laine de roche jaune sur sa face avant et le filet métallique au sol sur lequel on se déplace dans le vide là où les ondes sonores passent librement au travers et vont perdre leur énergie dans les absorbeurs qui la tapissent, y compris sous les pieds, reproduisant les conditions du champ libre.

La taille de cette salle permet des mesures allant jusqu’à 65 Hz et cette dernière repose sur un complexe système d’amortisseurs garantissant le plus parfait découplage avec le bâtiment et les machines qui s’y trouvent ainsi que sur la route qui passe devant les murs de l’usine.

L’enceinte coaxiale ne laisse apparaître que le dôme d’aigu, le reste du spectre est reproduit derrière les orifices visibles dans le trou rond de la laine de roche. Devant on distingue le micro de mesure Brüel et Kjær et juste au-dessous une XLR noire attend les candidats à la mesure.
La série de MM1 en train de se faire tracer le portrait.
Pour info, voici la réponse en fréquence et la polaire du MM1. Ne vous fiez pas à la remontée au-delà de 15 kHz, elle n’est vraie que si vous attaquez la tête à électret à 0°. A partir de 90° ou en champ diffus, cette réponse redevient parfaitement droite. Rappelons que ce micro est omnidirectionnel.

Le CMS à la maison

Comme si ça ne suffisait pas, Beyer a choisi de ne pas sous-traiter les quelques circuits électroniques présents dans ses gammes de micros HF, certains micros studio et dans les amplis casques et systèmes de conférence. Le volume est faible mais la variété importante, ceci explique sans doute cela. 3 machines placent les composants de surface avant que la carte ne passe dans un four pour leur braser les papattes.

La pose des composants, toujours très impressionnante par la vitesse et la précision de son exécution.
Le four petit et unique mais suffisant vu les petits volumes de volumes circuits à produire.

Le mot du PDG

Wolfgang Luckhardt, PDG de Beyerdynamic a pris le temps de venir à notre rencontre et a surtout accepté de répondre à nos questions.

SLU : Quel est le pourcentage entre les produits pro et le tout public et comment est la tendance entre les deux ?

Wolfgang Luckhardt

Wolfgang Luckhardt : On est environ à 50/50. Dernièrement on assiste à une montée du marché tout public, même si nous sommes à l’origine une société bâtie sur le Pro et le B2B. Parmi cette moitié de marché pro, les systèmes de conférence en occupent un tiers, les micros traditionnels un tiers et les micros HF le dernier tiers.
En ce qui concerne le tout public, les casques représentent la grande majorité de nos ventes et ce segment va croitre en 2018. Nous sommes aussi en croissance sur la branche professionnelle micro filaire, HF et B2B, cette dernière étant essentiellement constituée de systèmes de conférence, et nous tenons absolument à garder notre spécificité pro qui est notre ADN.

SLU : Allez-vous compléter la gamme HF au-delà du TG1000 ?

Wolfgang Luckhardt : Oui, nous développons à l’heure actuelle quelque chose mais dont on ne peut pas encore parler en détail. Tout ce que je peux dire c’est que la gamme HF va grandir avec plus de produits milieu de gamme et entrée de gamme et avec des produits pour les musées et les conférences.

SLU : Est-ce que Beyerdynamic va rester une société privée détenue par sa famille ?

Wolfgang Luckhardt : Oui absolument. Il reste trois branches à l’arbre Beyer du début et rien ne va changer dans la gouverne de la société. Jusqu’à aujourd’hui nous n’avons pas eu besoin de faire appel au marché ou à des partenaires, nous fonctionnons en autofinancement et sur ce point aussi nous n’allons rien changer. Au cours des 15 dernières années notre croissance a été accompagnée sur nos propres deniers car nous tenons à notre indépendance.

SLU : Qu’est-ce qui se prépare côté microphones filaires ?

Wolfgang Luckhardt : Nous travaillons sur un certain nombre de produits plus abordables pour le marché de l’interactif et de YouTube car c’est un marché en expansion où le son peut progresser et où certains produits spécifiques manquent. Nous montrerons peut-être quelque chose lors de l’ISE 2019.

Neubauer ne vend pas que des voitures…

Bernd Neubauer, le baladin de la marque qui porte la bonne parole sur scène et en studio et fait vivre la marque dans l’univers audio pro

Wolfgang a juste le temps de quitter la salle de réunion avec un mot gentil pour tout le monde qu’arrive Bernd Neubauer, ingénieur terrain, ou application engineer, et en charge chez Beyer, des relations avec les artistes endorsés ou en passe de le devenir. Un monsieur très intéressant pour nous, d’autant qu’il commence sa présentation par un « I’m the rock’n’roll guy » qui claque juste comme il faut !

Bernd Neubauer : Je passe le plus clair de mon temps en dehors du bureau, ou plutôt mon bureau sont les scènes où je me balade pour diverses raisons, y compris former nos clients sur les produits HF. Une de ces raisons est aussi de dialoguer avec les utilisateurs de nos produits pour avoir leur avis, leurs envies, et surtout leur aide lorsqu’on développe un nouveau produit.

Prenons par exemple le D71, notre nouveau micro de surface pour grosse caisse. Il a pris deux ans à être mis au point et en production. Nous avons commencé par ce prototype. Il a été fait à la main dans notre atelier et ne tient plus fermé qu’à l’aide de gaffer. Ce modèle a été prêté à un grand nombre de mixeurs qui l’ont essayé durant leurs tournées et en fonction de leurs remarques, le capteur a été modifié. Nous avons fabriqué en tout 3 protos ce qui a accéléré la phase de test. On effectue aussi des essais ici, on a un petit studio pour ça, mais rien ne remplace le terrain et c’est la raison d’être de mon travail.


J’ai mes entrées un peu partout, studio et touring et connais beaucoup de techniciens, ce qui nous donne la possibilité de leur créer le meilleur produit possible. Je suis le messager de leurs désirs et je les répercute à la R&D à chaque fois que je reviens au siège. Rencontrer des mixeurs ici est beaucoup moins intéressant pour nous car on ne parle pas de leur problème mais de problèmes génériques, et il nous manque surtout le son du système, de la salle, des différentes consoles, instruments… On ne peut enfin pas être juge et partie et nous ne serons jamais notre client…

Le D71 tel qu’il existe dans le commerce

SLU : Le look entre le proto et le def est très différent.

Bernd Neubauer : le look oui, le son moins, on n’était pas loin d’avoir trouvé le bon rendu du premier coup, en revanche la grande différence est l’électronique embarquée pour le capteur à condensateur dans le D71 et qui était dans un boitier séparé pour le prototype.

La Eugen (Beyer NDR) Sound Academy, la petite salle de test, plaisir et RP de Beyerdynamic.

Depeche Mode on tour

En tournée depuis mars de l’année dernière et de passage en France pour 5 dates en festival cet été, Depeche Mode est parti avec le plein de capteurs et liaisons Beyer.

Bernd Neubauer : Ils utilisent pour la batterie de Christian Eigner le D71 dans la grosse caisse et le D70, un dynamique, dehors, des D58 clipés sur les toms, le M160 à ruban en overhead pour la façade et le MC840 pour les retours de Christian, deux M160 sur les charley, des D50 sur la snare et j’en passe. Rien que pour la batterie il y a 34 voies de console mobilisées car certains toms sont repiqués aussi par en dessous. Pour Dave Gahan et toutes les voix en général, ils emploient le TG1000. Les guitares sont en HF. La console brasse en tout un patch de 98 sources et ils sont 5 à l’équipe son pour gérer tout ça.

SLU : Peut-on dire que Depeche Mode est endorsé ?

Bernd Neubauer : Non, pas exactement. Nous appelons cela un « tour support » Le matériel est en prêt et nous est retourné à la fin de la tournée, ce qui nous permet de le checker et de voir comment il a évolué durant un an et demi de tournée dans tous les continents et sous tous les climats.

SLU : Comment avez-vous pu fournir des micros à ce groupe ?

Bernd Neubauer : Très simplement. Leur ingé son nous a approchés pour avoir deux micros en prêt et est parti avec le kit complet ! (rires) Il a écouté mes suggestions une par une car il connaissait le M88 qu’il apprécie tout particulièrement, et d’envoi en envoi dans la salle de répétition où il a encodé le show, il a tout gardé. Je crois qu’il reste un SM57 sur une des caisses claires mais je n’en suis même pas certain (rires).

SLU : Quel tête équipe l’émetteur main de Dave Gahan ?

Bernd Neubauer : La V70. Une dynamique hypercardioïde à grosse capsule qui délivre un grave généreux qui plaît beaucoup au mixeur et qui sort très bien sur le système L-Acoustics. Nous avons gravé les émetteurs avec le logo du groupe et ils sont ravis !

Micro de Mesure 1 = MM1

Nous l’avons vu dans la chambre anéchoïque en train de se faire tirer le portrait acoustique bien rectiligne, le MM1 revient sur le devant de la scène avec Bernd, trop content de nous raconter l’histoire de ce micro de mesure au prix très, très contenu et existant aussi en capsule interchangeable pour le TG1000.

Bernd avec le MM1 en version vissable sur la tête de l’émetteur maison.

Bernd Neubauer : Je suis sur la tournée de Mark Knopfler et je commence à discuter avec l’ingé système qui est un allemand, un berlinois. Il emploie un micro de mesure sans fil très connu. Il me vient l’idée de brancher notre MM1 qui n’existe à ce moment-là qu’en filaire sur un émetteur TG1000. J’ai envie de pouvoir me mesurer à notre concurrent. Quatre jours plus tard je suis de retour sur la tournée avec MM1 et un ensemble émetteur bodypack et récepteur TG1000. On compare les deux systèmes sans fil et la réponse en fréquence comme la phase de l’ensemble Beyer sont meilleures. Je rentre à Heilbronn et demande qu’on me trouve une solution pour visser le MM1 et l’alimenter en 48 Volt par l’émetteur main du TG1000. Deux semaines plus tard, j’ai reçu deux prototypes de têtes.

Un émetteur TG1000 sans tête, prêt à se transformer en système de mesure.

Une est partie sur la tournée d’Adèle et la seconde sur celle de Mark Knopfler. L’ingé système de Rammstein qui a appris l’existence de ces protos a aussi voulu le sien. Ces trois tournées nous ont fourni des tonnes de retours positifs et de petites améliorations qui nous ont permis, en pas plus de 8 semaines, de sortir un produit fini.

SLU : Le système TG1000 n’intervient donc aucunement sur la dynamique, la réponse en fréquence…

Bernd Neubauer : Non, c’est grâce à cette linéarité parfaite de notre liaison entre 5 Hz et 20 kHz et à la qualité sonore de notre codec que, contrairement à d’autres systèmes HF concurrents, nous avons pu y adapter notre tête et offrir ce combo de mesure qui, en plus de marcher mieux, est beaucoup moins cher que notre concurrent américain.

SLU : Quelle est la fréquence d’échantillonnage du système TG1000?

Bernd Neubauer : Presque 48 kHz.

SLU : ??

Sur cette capture écran, les courbes des deux liaisons qui ne laissent aucune place au doute. En brun l’américaine, en rose l’allemande. L’audio issu du TG1000 est parfaitement apte à la mesure. Allemagne 1, USA 0.

Bernd Neubauer : Je sais, ça paraît étrange mais notre codec fonctionne à merveille comme ça, il n’y a qu’à voir les mesures pour s’en rendre compte, et nous avons donc fait le choix de garder cette fréquence. Un SRC (convertisseur de fréquence d’échantillonnage) remet bien entendu le tout en forme pour délivrer un flux compatible en sortie. Enfin nous fournissons la courbe de réponse de chaque MM1 sous le forme d’un fichier afin que les ingés système puissent par exemple l’importer dans SMAART et calibrer leur chaîne de mesure.

SLU : Comment te sens-tu quand tu luttes contre des marques comme Sennheiser ou Shure qui sont reconnues comme étant des spécialistes de la HF ?

Bernd Neubauer : Moi ? Bien. Mais, et cela n’engage que moi, on ne peut pas comparer des grandes maisons comme celles que tu cites à une société à taille humaine comme Beyer. Nous ne sommes en tout que 350 et cela doit être à peu près le nombre de personnes qui travaillent pour la R&D de Sennheiser (rires !) En revanche j’accepte volontiers de comparer nos produits et les leurs et de ce point de vue, nous sommes sur un pied d’égalité.
Je constate aussi que depuis au moins deux ans, les productions et les prestataires sont plus ouverts à l’idée de travailler avec d’autres produits. Notre grand avantage c’est qu’une fois essayé un de nos produits, en général il ne revient pas. J’ai prêté une paire de M160 à ruban au preneur de son de Mark Knopfler pour repiquer ses amplis, et Mark en personne est venu me voir pour me dire qu’il voulait les garder, il n’avait jamais entendu aussi bien sa guitare. Il ne faut pas comparer des courbes ou des spécifications, elles sont toutes pareilles. Il faut brancher et écouter. Le son ça s’écoute, ça ne se regarde pas.

Et la R&D ? Mais on y va !

Le quasi mot de la fin revient à Ulrich Roth, le Directeur de la R&D de Beyer qui a accepté de nous emmener dans son antre, fatalement en travaux, merci la croissance, et où, comme c’est étrange, nous n’avons pas pu prendre de photos ;0)

Si une, celle de la poubelle de la R&D qui n’avait pas été vidée ! Le monsieur en chemise n’est pas l’homme d’entretien, mais bien Ulrich Roth…

Ulrich Roth : Nous sommes 35, quasiment tous ingénieurs et la plus grande partie du développement des nouveaux produits se fait ici, avec trois équipes distinctes : celle qui travaille sur les systèmes de conférence, la plus petite, celle ensuite qui travaille sur les micros, et enfin la dernière qui se charge des casques. Bien entendu nous avons fait un peu le ménage avant de vous inviter et toutes les nouveautés sont cachées sous les bureaux (rires).

SLU : Combien d’années de maison avez-vous ?

Ulrich Roth : Bonne question. Cela fait 26 ans de Beyer et 18 ans que je dirige la R&D. Tout cela ne nous rajeunit pas !

SLU : Votre spécialité étant les micros et les casques, la HF a certainement dû vous demander beaucoup de ressources.

Nous avons menti. On a pu prendre une seconde photo dans la R&D. Elle se passe de tout commentaire d’autant que cette affiche était scotchée sur un mur porteur…

Ulrich Roth : Beaucoup oui. Si je compte en heures et je divise en personnes, le développement du TG1000 a requis 40 ingénieurs répartis sur 4 années de travail.

SLU : Qu’est-ce qui est prévu après le TG1000 qui est une réussite reconnues de tous, quelles nouvelles versions ou évolutions se préparent… (rire général de la R&D)

Ulrich Roth : J’aurais beaucoup de choses à dire… On a déjà décliné une partie de la technologie dans le TG500 et travaillons sur d’autres modèles et aussi, bien sûr, sur d’autres technologies. Ce qu’on évitera à coup sûr c’est de commettre l’erreur de vouloir développer des appareils qui ne soient pas compatibles avec l’offre existante car une simple prise câblée à l’envers ou un connecteur en haut d’un émetteur main différent, peuvent changer la donne et nous aliéner une part du marché.

Conclusion

On a quitté Beyer avec des certitudes. Il y a à Heilbronn de la matière grise, des idées et des wagons de savoir-faire. On y a trouvé aussi des femmes et des hommes heureux de travailler, fiers d’être chez le « petit » capable de faire aussi bien, voire mieux que les mastodontes.
On a enfin ressenti l’humilité, l’ouverture d’esprit et la volonté d’écouter le client, des vertus qui mises bout-à-bout, permettent de faire de grandes choses. Encore merci à toute l’équipe allemande et française pour cette belle visite et rendez-vous à Francfort pour découvrir tout ce qu’Ulrich a fait planquer à ses ouailles !

Mr. Future, un festival EDM en Adamson

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Une vue de l’immense scène où, dans une petite fenêtre éclairée, apparaît l’un des DJ.

40 000 festivaliers se sont pressés à Wuhan en Chine pour assister aux sets d’un impressionnant plateau d’artistes hip-hop et électro, devant un non moins impressionnant système Adamson.
Sur l’immense plateau, des artistes comme le « godfather » du hip-hop chinois MC Hotdog, le DJ batave R3hab et le duo canadien DVBBS, ont délivré un flot ininterrompu de musique relayé par plus de 100 enceintes Adamson déployées pour cet événement par Real Music, le distributeur chinois exclusif de la marque de Port Perry au Canada.

Les billets pour le festival qui s’est tenu sur deux jours les 18 et 19 novembre 2017 dans le stade de Wuhan, se sont vendus en très peu de temps, preuve s’il en est des attentes d’un public de connaisseurs qui a rempli à pleine capacité l’enceinte sportive.

Une vue du système Adamson déployé dans le stade avec le couple très efficace en plein air E15 et E219.

« Mr. Future est un événement innovant qui attire un public d’horizons très disparates » nous dit Zhen «Ritchie» Wang le propriétaire de Real Music. « Bien entendu l’élément fédérateur reste la musique et c’est pourquoi l’organisateur du festival, Club Muse, a fait le choix d’Adamson et de ses systèmes afin d’avoir la certitude d’offrir à chaque participant, une expérience sonore puissante et mémorable. »
Le système comportait un gauche / droite composé de deux lignes de 15 têtes E15 accrochées à deux mats spécialement érigés de part et d’autre du plateau pour les supporter, ainsi que des renforts latéraux de deux fois 12 S10, enceintes deux voies de forte puissance employées aussi en tant que front fills sur le nez de scène. Pour le bas du spectre, Real Music avait fait le choix d’accrocher 8 E219 par côté derrière les têtes, avec le renfort au sol de 18 E219 et 12 T21, le revenant !

« Le système a délivré un rendu absolument explosif » s’enthousiasme Mr. ShaoHua, le régisseur son du festival Mr. Future. « Le hip-hop et l’EDM ont un besoin important en basses fréquences et sur ce point, Adamson est sans comparaison avec son grave précis et tendu. L’utilisation de Blueprint AV nous a offert un calcul précis de la couverture, de la directivité et du SPL attendu dans chaque partie du stade. Une fois le calage terminé, nous avons obtenu un rendu consistant et un gros punch en tous points, du proche au lointain, pour tous les participants. »
Fondée en 2009, Real Music Acoustic & Lighting Technology Co. Ltd.dispose de bureaux à Pékin, Canton, Shanghai et Xi’an. Elle est le distributeur exclusif d’Adamson en Chine, Hong Kong et Macao, mais aussi d’un grand nombre d’autres marques audio, lumière et musique.«Nous sommes très fiers de la croissance d’Adamson sur le marché Chinois » conclut Zhen « Ritchie » Wang. « L’adoption de cette marque pour des événements aussi gros et prestigieux que Mr. Future n’a fait qu’alimenter l’intérêt pour Adamson, et nous avons hâte de faire encore plus et mieux en 2018 et au-delà. »

Et d’autres informations sur le site Adamson et sur le site DV2

Ben l’Oncle Soul avec Pierre Martinez et le Spiider Robe

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Pour la tournée Under My Skin du Soulman français, 14 Spiider du parc de FA Musique ont été alignés à contre par l’éclairagiste Pierre Martinez, dans un kit simple complété seulement par des découpes traditionnelles à la face et un vidéoprojecteur. Le rendu puissant marque un contraste entre les moyens mis en œuvre et le résultat obtenu.

Un grand écran en fond de scène reçoit le flux d’un vidéoprojecteur pendant que 2 lignes de 7 Spiider à contre, une en accroche et une au sol, constituent les seuls automatiques du kit, épaulés par des découpes traditionnelles à la face et en latéral. Et pourtant le résultat est puissant avec des effets variés tout au long du spectacle.
Le Spiider prouve ici clairement qu’il est aussi puissant que polyvalent. Parfois utilisé en Wash, parfois en Beam, parfois en Spot ou en effet flower grâce à sa led centrale, le produit est seul à animer la scène de Ben l’Oncle Soul qui tire des titres du répertoire de Franck Sinatra.

La vidéo s’avère être un bon support qui se marie à merveille avec les Spiider. Pierre utilise parfois des médias filmés pour créer des atmosphères Jazzy, lyriques ou disco, parfois des sources graphiques qui se confondent avec la lumière.

C’est d’ailleurs ce premier critère qui a amené Pierre à s’intéresser au Spiider : « Dès que j’ai vu qu’il acceptait le protocole Kling Net, j’ai compris qu’il pourrait me permettre de lier la vidéo et la lumière en pixel mapping via les 19 sources du projecteur.
Pierre gère ainsi les média depuis un Arkaos et tous les Spiider reliés en Ethernet peuvent alors restituer à la vidéo. L’effet s’exprime à merveille quand sur l’un des derniers titres, l’éclosion de fleurs atteint les Spiider qui déploient alors au lointain. »

Lors du premier design testé en résidence au théâtre de Sénart, les Spiider du bas étaient à mi-hauteur, cachant partiellement l’écran mais permettant davantage aux Spiider de s’intégrer à la vidéo. « Lors de cette première résidence, nous n’avions pas encore les médias définitifs, poursuit Pierre.
Quand Ben a fait produire les médias, il voulait éviter un pont devant l’écran. Nous avons fait plusieurs essais lors d’une seconde résidence à Nice et au final on s’est rendu compte que ça marchait bien avec la ligne au sol. » La lumière s’est alors émancipée de la vidéo. Malgré ce grand écran qui occupe tout le fond de scène, la vidéo n’est pas trop présente et les Spiider équilibrent le set.

Ne vous fiez pas à sa petite taille et son poids de 13 kg, qui permettent à Pierre de monter lui-même le set. Le projecteur surprend par sa puissance, notamment sur le fameux « New York, New York  » où leur faisceau Beam fait plisser les yeux, dans un Olympia d’Arcachon devant un public pourtant bien réveillé.
Pierre sourit et ajoute : « Oui il envoie ! Au final j’aurai aimé un VP de 20K car ici avec le 12K, je suis obligé de brider un peu les Spiider pour qu’ils n’écrasent pas trop l’image. »

Le Spiider qui est l’un des derniers succès de Robe avec des centaines de pièces vendues en 2017 réussit donc à occuper la scène. Pierre, qui partait prendre la suite de la tournée française de Véronic Dicaire, avec un design signé par une équipe canadienne, montre ici comment il est parfois possible d’obtenir de superbes résultats avec peu de machines.

D’autres information sur le site Robe Lighting

Avec d&b, Chantons et du son sous la pluie, 2ème partie

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Bienvenus au Grand Palais pour la seconde partie de notre reportage. Une suite et fin où l’on chante sous la water, avec du flutter. Singin’ in the rain en compagnie des équipes du Châtelet, c’est passionnant et c’est maintenant. Suivez le guide avec votre parapluie !

(c)Theatre du Chatelet Marie-Noelle Robert

Après la régie HF, nous repartons avec Cyril en direction de la fosse d’orchestre posée à même la dalle du Grand Palais. Pour l’atteindre, on passe sous le plateau à partir du lointain ce qui permet d’admirer divers points techniques. Le premier est celui de l’interphonie en DECT, du Bolero Riedel qui passe aisément partout malgré la taille de l’endroit et les effets étranges du dôme sur les ondes radio. Tout de suite après on retrouve les amplis D6 et D20 du Châtelet, utilisés pour les retours.

Nous sommes au lointain, tout au bout c’est le nez de scène et la fosse orchestre.

Brillant de mille feux, les Ghost interpellent. Cyril Auclair : J’en ai installé partout. Deux ici juste sous la régie HF, deux en fosse et enfin deux à la régie façade. J’y véhicule le Dante de l’Aviom, le réseau pour le sous-titrage, ça me permet de récupérer la partie Wireless Systems Manager des HF en cas de besoin. Je véhicule aussi le R1 de d&b, l’intercom en AES67 et enfin un réseau data. L’audio lui passe par l’Optocore.

Le point intercom avec les modules DECT Bolero en pleine charge.
Les amplis des retours avec, à gauche et en bleu, deux Ghost.

Les réservoirs de stockage de l’eau de pluie connectés au bac placé sus la scène dont le sol est spécifiquement ajouré pour permettre l’évacuation de l’eau, et les différentes pompes et filtres achetés par le Châtelet pour cette production.

La balade continue par la zone  » humide « , où officie un pisciniste en charge de fournir tous les soirs l’eau sous pression, réchauffée à 35°, filtrée et purifiée. Cette eau est récupérée par le sol à chaque show et subit le même process afin de garantir aux acteurs une totale sécurité.

Nous arrivons enfin à proximité de la fosse de l’orchestre et donc à l’aplomb du système d&b en gauche, centre, droit, ligne de subs et fills en T10. L’endroit idéal pour y placer les amplis.
Juste à côté on retrouve le stage rack qui accueille les micros de l’orchestre et les racks Aviom pour donner au musiciens les flux à mixer individuellement et l’interphonie.
A la vue des Ghost, la question est inévitable. La réponse prévisible. Cyril Auclair : Bien sûr qu’on va avoir des Ghost au futur Châtelet ! D’abord cocorico et surtout, quel produit intelligent, utile, facile d’utilisation et encore plus pratique en POI et 10GB.

Siglés On-Off (vive la politique de groupe ! NDR), les 12 D80 nécessaires à donner vie à 36 Y, 10 V-Sub et quelques side et front fills grâce à 12 T10. Les Y fonctionnent en Array Processing, ceci explique le nombre d’amplis. Un rack de 3 amplis c’est une ligne de 12 têtes passives.
De l’audio à gauche, des retours au centre et de l’interphonie à droite. Ce qui brille le plus, c’est du Ghost et ce qui est écrit en orange…c’est l’Orange Box, avec deux slots occupés par une carte DMI-Opto et DMI-Dante !

Quelques pas en plus et nous arrivons dans la fosse qui est assez rangée, enfin, plus la partie cordes occupée par les filles que celle des cuivres qui l’est par les garçons. Au milieu de la fosse et face au chef d’orchestre, le piano attire notre attention.

SLU : Tu le repiques quasi fermé, pourquoi ?

Cyril Auclair : Complètement ouvert il sonne différemment et je n’aime pas trop et puis, il y a à boire et à manger avec tout ce qui l’entoure. En plus sur la grande béquille on ne voit plus le chef d’orchestre donc, il ne restait que la petite.

Une paire de DPA 4099 pour  » la base  » du son de piano.
Un bon vieux Schoeps pour  » le plus « , placé vers les cordes de grave

Et un M88 Beyer enfin, pour avoir une autre couleur et plusieurs matières à travailler.

SLU : Combien de musiciens as-tu dans la fosse ?

Cyril Auclair : Deux pupitres de trois violons, un alto, trois violoncelles, une contrebasse, quatre multi-instrumentistes (sax, flûte, clarinette), trois trompettes, deux trombones, un percussionniste, un pianiste et un batteur. 23 plus le chef d’orchestre.

Une contrebasse de l’Orchestre Pasdeloup, équipée jazz pour l’occasion avec un capteur Schertler et un 4099 DPA.

SLU : Ta fosse sonne comme celle du Châtelet?

Cyril Auclair : Rien à voir, en revanche la taille et les dimensions générales sont les mêmes.
Nous avons choisi avec Stéphane (Oskeritzian, le responsable audio du Châtelet NDR) d’ajouter des panneaux acoustiques pour parfaire l’acoustique de la batterie dont l’habituel cache en plexi nettoie des problèmes mais en créé d’autres.
On a donc dessiné nos panneaux et nos ateliers de décoration nous les ont fabriqués avec une partie basse pleine et absorbante et le haut transparent.

Une consolette Aviom A360 avec la somme de sources que le musicien peut régler à sa guise, 16 en tout. La touche jaune N°1 de chaque unité permet à chaque musicien, d’écouter un direct out de son propre micro, sur lequel éventuellement, prenons le cas de la trompette, le musicien peut ajouter le stem contenant un mélange des trompettes. Il est toujours maitre de son propre niveau individuel. Chaque soir une sauvegarde est faite de chaque consolette via son port USB et une clé qui porte le numéro de cette dernière afin de garantir la conservation du  » mix  » de chaque musicien. Comme ces derniers changent assez souvent, quatre mix sont rappelables instantanément à l’aide d’une touche.

SLU : C’est toi qui gère les envois pour les musiciens ?

Cyril Auclair : Oui, on prépare les stems avec Pierre, mon assistant, qui s’occupe par ailleurs d’envoyer les effets sonores durant le spectacle, et ensuite ce sont les musiciens qui font leur mélange avec le système Aviom que nous avons loué pour cette opération. On a travaillé avec eux durant les 4 jours de la répétition pour leur apprendre à s’en servir. Certains musiciens savaient déjà, mais la plupart étant issue de l’Orchestre Pasdeloup, notamment les cordes, n’avaient jamais été au contact de ce type de technologie.

SLU : Peux-tu écouter ce que chacun se fait comme mélange et peux-tu sauver la vie à distance à un musicien qui aurait trop tripatouillé les niveaux ?

Cyril Auclair : Nous avons un boîtier Aviom à la régie face pour vérifier le bon fonctionnement de ce réseau et le bon envoi de nos sources, mais on ne peut ni écouter ce qu’il fait, ni même intervenir, c’est un peu le point faible du système. En revanche j’ai veillé à distribuer les consolettes sur différents switchs de telle sorte à éviter que si l’un tombe, on se retrouve avec tous les violons ou tous les cuivres en moins. Enfin j’enregistre chaque soir en multipiste pour pouvoir tracer les problèmes techniques très précisément. Comme je prends 90 pistes, mes enregistrements sont en 44KHz et 16 bits. Sinon cela devient énorme (sourires)

Un 4099 DPA qui attend sagement que son violon revienne comme tous les soirs pour s’y accrocher avec délicatesse. Pierre qui assiste Cyril vient aider les musiciens à équiper leur instrument chaque soir et parfois opère quelques retouches ;0)

SLU : Les micros qu’on voit sur les instruments sont tous à vous et si oui, comptez-vous en acheter quelques-uns numériques à l’avenir ?

Cyril Auclair : Oui, ils sont quasiment tous à nous. Pour ce qui est des micros numériques, je trouve ça très intéressant d’un point de vue du son, mais leur déploiement réclame encore pas mal d’interfaces et d’ordinateurs quand l’on n’a pas la console qui parle en AES42. C’est encore trop long et pas assez fluide à mon goût.

SLU : Comme casque ?

Cyril Auclair : Du HD25 Sennheiser ou différentes références de Westone. Durant la résidence, chacun a pu choisir ce qu’il préférait.

A droite le rack vidéo, essentiellement du matériel issu du théâtre, et à gauche un rack contenant la partie médias sonores gérés par Q-Lab, le tout bien entendu redondé et attaquant la console en MADI.

Allez zou, on monte à la régie face, le line check va avoir lieu et ça nous permettra de découvrir la TRES grosse SD7 et la somme de petits éléments vidéo indispensables dans l’exploitation au quotidien d’un théâtre puisqu’au Châtelet cette mission incombe aux gens du son.
Un exemple intéressant de cette mission vidéo est la fourniture d’un flux vidéo et sonore aux spectateurs retardataires qui ne peuvent rejoindre leurs places assises que lors de l’entracte, et dans cette attente, disposent d’une loge spécifique où ils retrouvent son et images du show.

On continue notre discussion à bâtons rompus quand, dans le doute que cela ne soit pas un panel resté ouvert, j’excite la salle avec ma voix et là, venant de nulle part, le plus remarquable slapback qui soit, claque fort et clair et nous fait exploser de rire. Sacré Grand Palais, heureusement ce soir le son ne sera pas émis depuis la régie, mais plutôt vers elle !

SLU : Combien de signaux reçois-tu dans ta console ?

Cyril Auclair : 50 liaisons plus 43 lignes de la fosse, talks inclus et ici à la régie j’ai les 16 pistes du QLab, 3 retours réverbération (un tout petit peu pour l’orchestre et zéro pour les voix) et 6 micros d’ordre, bref, j’ai 118 entrées et 130 signaux divers. Et j’ai juste une cinquantaine de snapshots.

La SD7T avec son gros side-car en dessous de laquelle prennent place le sonomètre officiel et un panel d’interphonie mais aussi, moins fréquent, une paire de jumelles !

SLU : Les acteurs sont disciplinés avec les micros ?

Cyril Auclair : Oui, mais même s’ils ne l’étaient pas, je suis chaque phrase à la main et entre deux tirades, je ferme toujours la tranche inutile. Mes snaps rappellent des VCA (drôle, on a commencé à dire DCA lors des premières numériques et puis l’habitude a fait que le V est sorti de l’hospice… NDR) des VCA donc, avec les personnes dont j’ai besoin. J’essaie de ne pas dépasser 6 artistes à la fois car cela devient compliqué. En plus des voix, je rappelle aussi des VCA d’instruments. L’ensemble part après dans la matrice de sortie pour router les stems en fonction des besoins.

Il y a des flight cases d’expérience et des semi-remorques de souvenirs, et comme on ne le retrouvera bientôt plus qu’au large de la Pointe du Fier une mitraillette à la main et des maquereaux plein le seau, on s’est posé quelques minutes avec Roland Girard.

Roland Girard

SLU : Tu es arrivé quand au Châtelet ?

Roland Girard : La première fois c’était pour Black and Blue en 1985. J’ai travaillé ensuite pour toutes les comédies musicales américaines qui venaient en France, y compris en tournée en Europe. J’étais intermittent. Je ne le suis plus depuis la fin d’Hello Dolly en 1993 / 94 où j’ai rejoint le Châtelet. Et j’arrête dans quelques jours ( plus précisément il le sera fin février 2018 NDR) A Chorus Line, My Fair Lady, que de souvenirs…

SLU : Pourquoi t’es-tu dédié aux HF ?

Roland Girard : Mais parce que personne ne voulait s’en occuper (rires) Peut être étais-je plus technicien que les autres, mais j’ai pris le bébé, et comme je n’ai pas accroché complètement avec les consoles numériques et que c’est plus sympa d’être derrière avec les artistes, j’y suis resté. Je bricole aussi pas mal avec Benoit et on s’amuse. On a mis au point avec André Chevalier un électricien de scène, le push pull. Les micros terminent tous par cette prise qui permet des connexions rapides et facilite les changements d’émetteurs quand on en a moins que de micros, et qu’il faut les faire voltiger. C’est moi qui soude ces bretelles avec une loupe.

SLU : C’est fiable ?

Roland Girard : Le contact oui, mais potentiellement c’est un point de casse en plus et on en a eu quelques-uns qui ont lâché, mais le gain de temps vaut le petit risque.

SLU : Et après Régiscène, le Chatelet et toutes les autres sociétés et aventures que tu as connues, quel est ton programme…

Roland Girard : Je ne sais pas trop. J’ai un bateau et une petite maison sur l’Ile de Ré, je te raconterai ça sur place en buvant un coup !

Cyril Auclair

Personnalité totalement différente mais gros bagage technique et artistique, nous avons posé quelques questions sur son parcours aussi à Cyril Auclair.

SLU : Comment en es-tu arrivé à exercer ce beau métier de sondier…

Cyril Auclair : Je suis issu d’une famille de musiciens et mon père est issu de la filière musique contemporaine avec des personnages comme Pierre Henry.
Mon premier stage je l’ai fait dans un festival de musique électro acoustique avec justement Pierre Henry et des œuvres de Pierre Schaeffer… Pour le reste je suis flutiste, mais arrivé à mon prix, je n’ai pas suivi le chemin logique de l’orchestre et me suis décidé à aller vers le son, mais avec une oreille formée par les études classiques.

SLU : OK, tu es tombé dans la marmite étant petit.

Cyril Auclair : Depuis mes 6 ans je savais et je disais que je voulais travailler dans le son. J’ai donc passé un BAC STI génie électronique et informatique industrielle. Ensuite je suis parti en IUT en électronique et informatique ce qui m’a pas mal appris.

SLU : Dangereux, t’aurais pu bifurquer…

Cyril Auclair : Ahhh noooon, mon chemin était tracé et après l’IUT je suis parti dans une école de son. Tout était clair dans ma tête, mais je voulais comprendre le fonctionnement d’une machine avant de l’employer, d’où mes études.

La SD7, voilà un beau sujet d’étude…

SLU : Et cette école de son ?

Cyril Auclair : C’était e CFPTS, la seule qui en 2004 traitait un peu du live. Et comme pour rentrer dans cette école il fallait en passer par le contrat d’apprentissage, après moult péripéties, j’ai réussi à décrocher le Châtelet où ils étaient trois, Gérard Fernandez dit Frisé, Roland Girard et Stéphane Oskeritzian.
J’ai réussi à gagner rapidement leur confiance et dès la deuxième année d’apprentissage j’ai pu participer aux spectacles avec les balbutiements de la HF.
Je suis ensuite devenu intermittent avec 50% de mon temps au Châtelet et le reste en dehors avec notamment deux spectacles de Savary. Comme le Châtelet me prenait de plus en plus de temps, j’ai été intégré en tant que technicien permanent, puis régisseur et enfin assistant du responsable du service.

Le pupitre du Stage Manager exploité au Grand Palais. Pensé, créé et voulu par les équipes du Châtelet, il a été récupéré sur place.

SLU : Stéphane mixe lui aussi ?

Cyril Auclair : Au tout début oui, on mixait tous les deux, après on s’est rendu compte que d’abord il y avait besoin d’un interlocuteur et d’un filtre pour le metteur en scène et qu’ensuite, la complémentarité entre deux mixeurs ne s’obtenait qu’avec des périodes longues de répétitions, un luxe qu’on n’a pas puisqu’on ne dispose que de 6 à 7 jours en moyenne. Comme les anglais avaient créé ce poste et qu’ils ont un coup d’avance sur nous, on a aussi inventé le poste de sound designer, responsable du son et c’est Stéphane qui par goût et ancienneté l’a pris.

SLU : Mais le mixage des comédies musicales, ses codes, son rendu si particulier, comment l’as-tu appris.

Cyril Auclair : Quand les comédies musicales sont arrivées au Châtelet, différents mixeurs ont été appelés d’œuvre en œuvre pour gérer le son. Un français d’abord s’y est essayé mais il faisait un son musclé, beaucoup trop. Un second français a été appelé, mais une fois encore cela n’a pas plu. A la troisième comédie musicale c’est donc un anglais, et un bon qui a pris les manettes, mais a coûté très cher, ce qui a donné l’envie au Châtelet de pousser les internes vers la console, et c’est comme ça que j’ai pris la relève.

Les années passent, la conduite reste et, quand on sait lire la musique, rien de tel qu’une bonne partoche !

SLU : Et tu en as profité pour apprendre avec ceux qui sont passés avant toi !

Cyril Auclair : Bien sûr. J’ai bu, je me suis imbibé des points forts de chacun. Comme je le dis souvent, je n’ai rien inventé mais j’apprends toujours, à la fois quand je tourne et je suis accueilli ou bien quand je fais l’accueil et je regarde travailler les autres.
Et je reste un fan des comédies musicales que je vais voir à Londres dès que j’ai le temps en scrutant de près les régies et en tissant des liens avec mes collègues d’outre-manche. En 12 ans de pratique on a donc réussi à créer notre propre son du Châtelet, en essayant d’aller dans un sens  » acoustique  » tout en étant amplifié.

SLU : Ça ne doit pas être évident de satisfaire tout type de public.

Cyril Auclair : On est pile à la frontière entre les amateurs de classique du Châtelet qui viennent vers le spectacle amplifié et ne jurent que par le son naturel, et les amateurs de comédies musicales et de shows amplifiés qui demandent plus de pression. On mixe dans la tradition anglaise, pas fort et un peu en dessous pour respecter cette moitié de public plus  » classique « . Petit à petit on s’est équipé pour cela et surtout pour faire en sorte que dans un théâtre à l’italienne comme le nôtre, chaque siège bénéficie d’un bon son. On est donc bon sur la matrice avec Stéphane (rires) !

Prêt pour le show, Pierre Bodeux, l’assistant de Cyril à la face est plus spécialement en charge d’envoyer les effets sonores.

SLU : Vous n’êtes que deux, qui te remplace si tu as un pépin physique ?

Cyril Auclair : Sur Singin’ personne, mais je suis un dur à cuire, cela m’es déjà arrivé une fois de mixer dans un état pathétique ! Sur les autres shows, on essaie d’être deux et pour permettre à mon binôme d’être à l’aise, il travaille avec moi et dispose de la conduite et du multipiste du spectacle pour répéter ses ouvertures et fermetures.

SLU : Tu joues le noise gate intelligent en somme…Combien de dB d’atténuation, 6, plus ?

Cyril Auclair : Ce dépend des situations. Par défaut c’est -6 pour ne pas avoir de problèmes, parfois cela peut être plus et d’autres fois le metteur en scène nous demande de laisser tout ouvert pour qu’on entende l’effet de rapprochement entre les deux artistes et leurs deux micros ! Parfois on se trompe et ça plaît !

On aime bien les grosses consoles dans les comédies musicales. Voici une SD7 + ¾, grosse et poussiéreuse à cause des canons à air chaud qui ne brassent pas que des calories. Vive le pinceau Cyril !

SLU : Je vois que tu n’as quasiment aucun périphérique externe, tu fais tout dans la console ?

Cyril Auclair : Presque. De toute manière je ne me sers que de compresseurs multibande et d’EQ dynamiques. J’ai un ou deux artistes qui ont des voix assez étranges qui nécessitent d’être freinées.
Ceci étant, dans le spectacle il y a une femme avec une voix qui doit vriller les tympans, cela fait partie intégrante du rôle, donc elle joue avec cette voix et il y a tout un travail qui a été fait pour l’exploiter ainsi.

SLU : Et l’orchestre ?

Cyril Auclair : J’ai quelques multi bandes sur certains VCA, les cuivres parc exemple, pour mieux les tenir et faire en sorte de ne pas trop subir le changement d’instrument et de musicien. Mais la dynamique est là et je suis opposé aux galettes. On aime la dynamique dans la comédie musicale.

Ca parait gros vu comme ça, mais un  » théâtre  » de 2400 places c’est très gros et le démontage n’a pas dû être une partie de plaisir. Juste 100 tonnes de ferraille et 24 tonnes de décors, plus toute la technique, le câblage, les tissus…

SLU : Pour terminer fais-nous rêver, admettons que la dernière vient d’avoir lieu, en combien de temps vous cassez tout ça ?

Cyril Auclair : Pour le son on a 8 heures. La nuit qui suit la der. Après, toute la scène, la machinerie, les bassins et les pompes ont 48 heures de plus. Comme la remballe n’est pas simple entre ce qui nous appartient et ce qui a été mis à disposition par Silence, tout part dans leur dépôt et on fera le tri après afin de rapatrier notre matos dans nos dépôts de St Ouen.

SLU : Et après qu’est-ce qui va se passer ? Il est long votre chantier…

Cyril Auclair : Oui mais il était nécessaire, la dernière grosse rénovation datait de 1998 et depuis lors, on a assisté à une stratification des câblages et un manque de place pour déployer correctement les nouvelles technologies. Nos passages de câbles étaient pleins au point que l’inutile prenait le pas sur l’utile. Il y a bien eu des investissements avec le passage du C3 au Q pour la diff ou de l’XL3 à la SD5, la première arrivée en Europe et puis la SD7 pour le mixage, mais il était temps de tour curer et remettre à plat.

Une des C3 des débuts, toujours vaillante…

On devrait réaccéder à la salle début 2019, mais on aura un temps d’adaptation et quelques shows pour rôder les installations et bien prendre nos marques. D’ici là, comme les responsables de service et leurs assistants sont partie prenante dans l’ingénierie du projet, nous sommes tenus d’être présents et collaborer à ce que sera le futur Châtelet.
C’est une démarche assez rare pour être signalée et pour que nous soyons force de proposition et suivions bien le chantier. Sinon nous allons avoir des opérations extérieures moins longues que Singin’ mais tout aussi prenantes et enfin si l’un d’entre nous a un coup dans une autre salle, nous pouvons le faire en prenant un congé sans solde.

SLU : Au fait, tu dois toucher le fond des ressources de la SD7 avec le bout des orteils. Un beau moteur Quantum 7 s’impose non ? (rires)

Cyril Auclair : Sur les 256 paths de la console il doit m’en rester 2 donc oui, forcément, d’autant qu’on dispose d’une grosse configuration DiGiCo avec en plus du sidecar et des 3 stage racks, les dual engines montés en Optocore. Ce donc serait dommage de se priver de cette possibilité de regonfler et prolonger cette belle console pendant encore de longues années.

SLU : Et peut être quelques cartes 32 bit…

Cyril Auclair : Je ne te le fais pas dire (rires)

Dan Burton, l’interprète de Don Lockwood, au Grand Palais – Théâtre du Châtelet (c) Sylvain Gripoix

Conclusion

Ce lieu est féérique, et tout comme Prince y a donné en 2009 deux concerts mémorables et pourtant improvisés en 3 jours seulement, le Châtelet s’est aussi lancé dans l’aventure du Grand Palais, mais avec de tout autres moyens et une réussite quasi-totale, Grand Palais qui a fini par se laisser apprivoiser car impossible n’est pas français. Quand en plus les allemands filent un coup de main, cela fait une très belle comédie américaine. C’est ce que l’on appelle la mondialisation du talent au service du spectacle avec un grand S.

Une vue des Y8, une boite passive mais puissante et très délicate.

Dès les premières notes on est sous le charme. Le rendu est léger, fin, précis et sous-produit dans le bon sens du terme. Certes on ne peut pas régler la réverbération et l’écho, mais on n’est pas du tout frustré. On sent que captation, mixage et diffusion sont à l’unisson de ce style musical si particulier, et les voix trouvent naturellement leur place dans cette arabesque d’arrangements et d’instruments 100% acoustiques, qu’une pression raisonnable garde justement très acoustiques.
La finesse de l’aigu du Y qui rappelle celui du V, un spécialiste en la matière, apporte sa touche finale et complète le tableau de l’intelligibilité qui, malgré les 6 secondes de RT restantes et des flutter echos dignes d’être modélisés, s’avère suffisante. Les turbines à air ne font pas dans la discrétion mais couvrent aussi pas mal de réflexions en jouant sur l’effet de masque. On se console comme on peut !

Solide, sans doute antidérapant et ne gonflant pas une fois mouillé, ce bois n’a malheureusement pas les caractéristiques et le montage propre à le faire sonner, mais plutôt à bien évacuer l’eau.

Dernier petit regret, le plancher  » ouvert  » indispensable à la tenue du spectacle s’avère moins sonore et surtout claque un peu mou malgré les trouvailles de l’équipe son pour en tirer la quintessence.

©Théâtre du Châtelet

Cyril fait voler ses doigts sur les faders de sa SD7 et apporte un équilibre constant où pas une tête dépasse et le show déroule comme sur des rails. Merci à lui d’avoir subtilement baissé la charley qui scande le rythme et remonté d’autant la contrebasse. Ahh ces journalistes biberonnés au contour !

 

Allez, on peut le dire aussi, le micro plongeur ne sonne pas trop comme le DPA, mais à l’impossible glou…glou…

Quoi qu’il en soit, bravo aux artistes dans la fosse et surtout ceux sur scène. Ca joue, ça chante, ça danse avec un entrain et une qualité remarquable qui justifient tous les efforts consentis pour le montage de cette troisième mouture de Singin’ in the rain.
J’avoue bien volontiers avoir eu le plus grand mal à faire mon métier d’emmerdeur patenté sans devenir l’espace d’une heure et demi, un simple spectateur captivé par tant de talent. Chapeau aux artistes, mais aussi au Châtelet et aux intervenant extérieurs comme d&b qui a fait un super boulot et rendez-vous sous en 2019 dans un théâtre flambant neuf pour un nouveau reportage sentant bon le mastic et la peinture fraîche !

(c)Theatre du Chatelet Marie-Noelle Robert

Sixty82, nouvelle marque hollandaise de structure alu compatible et communicante

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Les associés de Sixty82. De gauche à droite, Lee Brooks (UK), Adrian Brooks (UK) Ronald Seinen (NL), Mark Hendrix (NL), Gert Felten (NL), Alain-René Lantelme (FR), Jérôme Brehard (FR), Fokko Smeding (NL) et Xavier Drouet (FR).

Sixty82, une nouvelle marque de structure aluminium compatible arrive sur le marché mondial, créée à l’initiative de 3 groupes d’experts – anglais, français, hollandais – tous du sérail et renommés pour leur démarche de recherche de qualité et d’innovation.
Comment innover en structure ? Déjà en lui collant une puce RFID, la fameuse puce qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec la promesse d’une invasion le 1er mars.

L’ADN de Sixty82 (prononcez Sixty eighty two)

  • Côté anglais c’est Adrian Brooks, le fondateur d’Astralite en 1982, et son fils Lee, président de Production Park de Brillant Stageet de Litestructures spécialisées dans la fabrication de structures sur-mesure pour les grosses scènes internationales.
  • L’équipe hollandaise, conduite par Fokko Smeding, fondateur en 1990 et président jusqu’en 2006 d’une marque hollandaise de structure, inventeur de la structure à manchon conique, compte aussi Gert Felden, son ancien responsable de production, Mark Hendrix son ex-directeur technique et enfin Ronald Seinen, un associé.
  • Côté français, c’est Axente et ses fondateurs ; Xavier Drouet qui a fait découvrir le manchon conique aux français avec Jérôme Brehard et Alain-René Lantelme, distributeurs de structure depuis 25 ans.

Le manchon conique inventé par Fokko Smeding en 1990. Il a été copié par des myriades de fabricants de structure.

Le marché de la structure ne pouvait pas rêver d’une plus belle brochette de compétences pour se pencher sur son berceau. Des gens animés par l’envie de retravailler ensemble et d’innover pour au final faciliter la vie des techniciens, raccourcir les temps de montage et faciliter l’exploitation.
Cette démarche implique un passage obligé par la case départ, la fabrication de ponts alu à manchon conique, version retour vers le futur ou « The New Original » : quel humour !

Nous avons rencontré Xavier Drouet Président, « excité » comme trois « puces » par cette nouvelle aventure.


SLU : « Quels sont les critères qui ont présidé à la décision de vous lancer dans cette industrie ?

Xavier Drouet : Les planètes étaient bien alignées. On a eu l’opportunité à un moment particulier de s’associer pour créer Sixty82. Chacun a sa liberté, chacun a ses envies et ses projets. Chacun a ses raisons aussi et tous les chemins se sont croisés au même moment.

Xavier Drouet, Président d’Axente qui a été le premier à faire découvrir le manchon conique de Fokko aux français.

En ce qui concerne Axente, nous avons été frustrés ces dernières années avec notre  » partenaire  » structures. Il y a des choses qui nous ont manquées et que nous avons voulu mettre au goût du jour. C’est par exemple le respect du client… Sixty82 c’est l’histoire de gens qui s’entendent super bien et qui aiment échanger et partager leurs idées. On a plaisir à travailler ensemble depuis 25 ans, et forcément ça se ressent chez les clients.
Le but c’est de leur donner de la réactivité et du service et pas uniquement d’être un intermédiaire. Il faut que nos distributeurs et revendeurs se sentent épaulés. Bien entendu nous sortons des produits extrêmement compétitifs tout en étant qualitatifs. On aura le souci constant d’un marché équilibré qui respecte la chaîne de marges tout en fournissant un produit de qualité dans le meilleur alliage. Aujourd’hui les distributeurs et revendeurs sont trop souvent sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.

SLU : Les statuts de la société sont déposés dans quel pays ?

Xavier Drouet : La société est immatriculée en Hollande. A Drachten, c’est à côté de Leuwarden. On peut y puiser tous les personnels qui ont été éconduits par d’autres sociétés de structure aluminium, c’est-à-dire de très bons soudeurs qui sont agréés par les bureaux de contrôle, des directeurs techniques, des fondateurs de marques de structure et bien sûr des commerciaux. Nous nous sommes installés dans le berceau de la structure aluminium du monde entier.

SLU : Pourquoi Sixty82 ?

Xavier Drouet : 6082-T6 c’est la référence de l’alliage que nous utilisons. C’est l’alliage d’aluminium utilisé dans les meilleures structures du marché. Nous avons constaté que ce nom sonne bien chez les anglais, il sonne bien chez les hollandais et aussi chez les français. Il se trouve que 82 est l’année où nous avons commencé notre activité, la famille Brooks et moi-même. Et nous sommes enfin tous très attachés aux années sixties. Il y a plein de sens dans ce nom.

SLU : Ça veut dire qu’un seul alliage est utilisé

Xavier Drouet : Oui, dans tous nos ponts, à l’exception de la petite structure décorative qui n’a pas vocation à supporter de la charge. On est parti sur des produits de qualité, on donc reste sur un alliage de qualité. Mais que sais-je ? A l’avenir, le Bureau de R&D pourra toujours nous emmener sur d’autres technologies…

SLU : C’est une structure en aluminium extrudé à manchon conique. Là vous n’avez pas innové !

Xavier Drouet : On a cru comprendre que plusieurs marques en place sont totalement compatibles avec notre structure. (rires) ! Tant mieux, ça veut dire que c’est une bonne idée.

SLU : Vous revendiquez clairement la compatibilité !

Xavier Drouet : Oui, mais pas avec tout le monde, seulement avec des marques qui utilisent le même alliage. Attention, les uns vous diront qu’ils sont compatibles, au sens où ça se connecte bien, mais quand le matériau est différent, les tableaux de charge diffèrent. Nous avons le produit de référence fabriqué de la même façon que le produit de référence. Notre slogan est  » The new original  » car nous revendiquons être la nouvelle référence qu’il faut choisir pour avoir la qualité.

La RFID pour le comptage et la traçabilité

Le marquage avec le QR code qui vous conduit via une application pour IOS ou Androïd aux données techniques de votre pont. A droite, la puce RFID.

SLU : Dans le teaser qui passe sur les réseaux sociaux, vous faites référence à des puces. Ca veut dire que vous avez fixé une puce RFID sur chaque pont et que ça fonctionne ?

Xavier Drouet : Oui, ça fonctionne. Lorsque l’on fait passer une panière de ponts sous un portique d’antennes RFID, toutes les structures sont détectées, ce qui évite de se tromper au comptage. Tous les essais qui ont été faits montrent qu’il n’y a aucune perte.
Ce système permet de sérialiser chaque poutre, d’avoir son historique (où est-elle est passée, quand est-elle est partie, est-ce qu’elle est à nous, ou pas) et d’assurer très simplement sa traçabilité. Nos structures sont intelligentes et communicantes.

La puce à droite, collée et vissée sur une traverse en demi cylindre, et ainsi complètement protégée des chocs. Elle assure la traçabilité.

On les a dotées aussi d’un QR code qui permet à tout technicien sur un chantier ou dans le dépôt de connaître, à l’aide d’un smartphone chargé d’une application pour IOS et Androïd, toutes ses données et de lire sa doc technique en ligne.
On obtient ainsi toutes les informations techniques du pont : sa portée maximale, son tableau de charge, son alliage, son type de manchon, sa compatibilité et surtout les certificats officiels. C’est pratique sur un chantier quand le bureau de contrôle déboule !
La structure n’était pas très intelligente jusqu’alors. Nous lui avons fait pousser des neurones. C’est la première structure communicante au monde.

SLU : C’était impossible avant ?

Xavier Drouet : Nous avions réalisé les premiers essais il y a une dizaine d’années. C’était en 2008. Beaucoup de prestataires cherchaient des solutions pour taguer leur matériel. Nous étions alors exposés à des problèmes de cage de Faraday formée par la structure.
Aujourd’hui on arrive à bien taguer les ponts, sans en perdre, grâce à la qualité des antennes positionnées sur le portique, grâce aussi à la qualité des puces RFID que l’on a sélectionnées et qui sont positionnées à un endroit particulier sur la structure, c’est aussi un paramètre important. On le doit à l’évolution de la technologie appliquée à la grande distribution qui envisage d’utiliser le plus possible la RFID pour décompter un panier de courses à la sortie d’un supermarché.

Une gamme bien pensée

SLU : Pour revenir à la structure, comment est constituée la gamme ?

Xavier Drouet : Nous distinguons les séries par des lettres S / M / L & XL, comme des tailles de vêtements. Cela classifie surtout les 3 tailles de manchons.

Le catalogue Sixty82. Y a qu’à cliquer pour découvrir toute les gammes de produits.

La série S, pour Small est la plus petite. Elle existe en triangle et en carré : S22T et S22S (Square). Nous avons amélioré le design et le mode de fabrication afin de baisser son coût de plus 40 % par rapport au marché.
M est la série la plus connue et la plus répandue dans le monde. Nous avons œuvré pour que la gamme renforcée soit plus économique même que les gammes non renforcées du marché ! Ca la rend très compétitive. Nous avons par ailleurs concentré les gammes pour ne pas surcharger le catalogue avec des produits qui ne se vendent pas.
La gamme M29, en 290 mm de dimension hors tout, renforcée avec ses 3 mm d’épaisseur de tube, existe en échelle (M29L) et en carrée (M29S) qui est le top 1 des ventes mondiales.
Nous avons pour autant choisi de conserver le tube de 2mm exclusivement sur la triangulaire (M29TX) (le top 2 !) pour offrir le meilleur tarif sur ce produit de consommation courante (rire !) mais de super qualité bien sûr !
Dans la série M on trouve aussi la M39 en 390 mm renforcée, en triangle, carrée et rectangle et toujours les 3 mm d’épaisseur de tube. Puis les L et XL sont les plus grosses (de 35 à 101 mm). Et bien sûr les cercles, la couleur…

Les praticables sont livrables dans quelques jours avec de nettes améliorations. Nous produisons également toutes les gammes de couvertures de scènes. Il y a aussi les Towers, les Rigging Tower et beaucoup d’accessoires, avec plein d’innovations qui font l’objet de dépôts de brevet ou de dépôts de modèle et que nous présenterons à Prolight+Sound cette année. Les seuls produits qui ne sont pas encore au catalogue sont les moteurs mais nous y travaillons. Il n’est pas question de se limiter aux produits existant sur le marché ; Nous innovons !

Du stock pour la réactivité

Axente a déjà constitué un gros stock pour livrer la France et la Belgique.

SLU : Où est le site de production ?

Xavier Drouet : Nous avons deux sites de production. Un au siège social en Hollande où sont fabriqués tous les produits sur-mesure, les urgences et les petites séries. L’autre usine, située en Pologne, fabrique tous les produits standards. La chaîne de production est maîtrisée par Sixty82 et la structure fabriquée suivant notre cahier des charges. La fabrication est en partie robotisée, comme la soudure des tubes principaux. On est sur un niveau qualité égal ou supérieur à tout ce que les meilleurs peuvent faire.

SLU : Et les stocks ?

Xavier Drouet : Nous avons déjà constitué 3 gros stocks, un en Angleterre, un en France et un en Hollande capables de fournir les différents pays en fonction des besoins. Ce sont les masters distributeurs. Le but est d’avoir la plus grande réactivité, de livrer immédiatement. Les autres seront des distributeurs indépendants qui s’approvisionneront à leur rythme.
Nous mettons beaucoup de moyens financiers dans les stocks. Axente qui a d’ailleurs toujours été un des plus gros stockeurs de structure de la marque précédente en Europe, prévoit de constituer en France un stock de Sixty82 encore plus important.

Olivier Fleurette, chef de produit Sixty82 France.

SLU : Ça veut dire que Axente va arrêter de distribuer Prolyte ?

Xavier Drouet : Oui Absolument. Après avoir posé les premières poutres à manchon conique sur le marché français en 1993 et tenu ensemble la place de leader durant 25 ans, nos chemins se séparent car nous avons différents points de vue au niveau stratégie.
Depuis que Prolyte a été repris par un fond d’investissement, nous ne sommes plus du tout sur la même longueur d’onde. Nous n’avons pas les mêmes aspirations. Ils ne fournissent pas le service attendu par les clients donc nous avons décidé de faire notre chemin nous-mêmes.
Etant au Board de Sixty82, on participe à la stratégie. Nous étions à la recherche de solutions et les circonstances ont fait que développer une nouvelle société était la meilleure d’entre elles. Et nous avons retrouvé dans cette aventure tous les gens que l’on apprécie particulièrement. C’est vraiment agréable.

SLU : On imagine que coté certifications vous êtes blindés

Xavier Drouet : En effet. Nous avons fait toutes les notes de calcul et tous les designs. Nous n’avons repris aucun document technique du marché. Tous nos tableaux de charge ont été certifiés par des organismes indépendants (TÜV), tous nos soudeurs sont certifiés et toutes les soudures également.

Déjà une « petite innovation » que les techniciens vont adorer. Il s’agit d’un détrompeur (locator) qui positionne le demi-manchon (àdroite) pile poil dans la bonne position sur une box.

Il y a quelques années nous avons perdu trop de parts de marché face à des produits concurrents bas de gamme. Aujourd’hui on arrive avec des produits hauts de gamme qui sont réellement compétitifs sur tous les segments de marchés. Ce n’est pas pour casser le marché. C’est une façon de relever le niveau. Nous n’avons jamais rien fait pour nuire aux autres ; Nous avons toujours agi dans le but de nous développer, de nous faire plaisir et de satisfaire nos clients.
Nous respectons nos concurrents. On adore les gens qui ont des bonnes idées même s’ils ne sont pas chez nous. Les structures ont besoin d’être compatibles, le marché en a besoin, mais je parle d’une vraie compatibilité qui ne met pas la sécurité des personnes en péril. On a mis en place un process de fabrication industriel et l’alliage qui convient pour être vraiment compatible. C’est une première étape. Le but ensuite c’est d’innover, et ce n’est pas facile en structure mais nous avons plein d’idées.

Les Masters Distributeurs, 3 grands pôles en Europe

SLU : Comment va s’organiser la distribution mondiale ?

Xavier Drouet : Notre partenaire anglais distribue en Angleterre et se charge de trouver des distributeurs outre Atlantique. Notre partenaire hollandais assure la distribution en Hollande et en Allemagne. La France se charge de la distribution en France et en Belgique. Le but est évidemment de trouver un distributeur dans chaque pays. Malgré un secret bien gardé et grâce à la rumeur très récente, nous avons déjà beaucoup de candidats pour pas mal de pays.
Nous avons investi beaucoup d’argent dans cette affaire pour démarrer très vite. La gestation, la création et le montage de la société ont duré moins de 8 mois, le projet ayant été lancé durant l’été 2017. Beaucoup de moyens sont mis en place pour être efficaces très rapidement. Le grand lancement international se fera à Francfort en avril, et nous avons déjà un site web opérationnel au 1er mars. »

Rendez-vous à Francfort pour découvrir cette « nouvelle » équipe enthousiaste et gonflée à bloc à l’idée d’écrire une histoire qui promet d’être jalonnée d’innovations.
Les prestataires aspirent à la sécurité et à l’optimisation de leur outil de travail, leurs techniciens sont toujours friands d’évolutions qui facilitent les tâches. Sixty82 met toute son expérience et son talent pour les satisfaire.

Plus d’infos sur le site Axente et sur le site Sixty82

Adam Audio T-Series, comment s’enrubanner pour pas cher!

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Adam Audio annonce avec les T5V et T7V, une nouvelle série de moniteurs de proximité, bi-amplifiés, à ruban et à des prix abordables, tout en offrant de très bonnes performances en termes de fidélité, clarté et détail.

La T5V

La T5V possède un haut-parleur de 5″ à membrane en polypropylène tandis que la T7V utilise un modèle de 7″. Les deux enceintes utilisent le même tweeter à ruban U-ART, associé à un guide d’ondes doté des mêmes propriétés de dispersion que celui de type HPS (High Frequency Propagation ) utilisé dans les enceintes Adam Audio série S.
La dispersion uniforme des hautes fréquences par le guide d’onde permet d’obtenir un point d’écoute large qui donne plus de latitude de mouvement pendant le mixage.
Le crossover et l’EQ des deux modèles sont contrôlés par un DSP qui alimente un double module d’ampli en classe D de 20 W RMS pour l’aigu et 50 W RMS pour le grave, identique sur les deux moniteurs.

Deux réglages en face arrière permettent de régler finement et sur trois points espacés de 2 dB, le grave et l’aigu. La sensibilité est aussi réglable via un potentiomètre rotatif. Les entrées, uniquement en analogique, sont commutables soit sur une XLR symétrique à +4dBu, soit sur une RCA en asymétrique à -10 dBV. L’alimentation universelle accepte toute tension entre 100 et 240 Volt à 50 et 60 Hz.
Le baffle biseauté comporte à l’arrière un évent bass reflex. Les T5V ont une réponse en fréquence allant de 45 Hz à 25 KHz pour une pression Max de 106 dB SPL la paire. Les T7V atteignent 39 Hz et le SPL Max grimpe à 110 dB. Les deux modèles peuvent être associés de façon idéale avec un subwoofer Adam Audio SUB7 ou SUB8.

L’arrière de la T7V entièrement métallique, gage d’un bon refroidissement et exemple type d’une simplification salutaire au niveau du prix de vente.
La T7V

La réponse en fréquence étendue, la plage dynamique élevée et l’excellente réponse des transitoires, rendent les T5V et T7V parfaitement adaptées à un usage de proximité dans des petites salles de contrôle pour la production musicale, la post-production vidéo et le broadcast, et avec leur prix attractif, les enceintes de la série T conviennent parfaitement aux budgets modestes.

Le prix public HT est de de 162,50 € pour la T5V, et de 190,83€ pour la T7V.

Pour plus d’informations contactez Jason Pontoizeau : [email protected]

Au revoir Alain

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C’est avec une grande tristesse que l’équipe d’ESL nous annonce le décès de leur président et ami Alain Cornevaux.Il nous a quittés hier peu avant 18 h des suites d’une longue maladie.
ESL était plus qu’une entreprise pour Alain, c’était une aventure humaine, une famille. Depuis la création de l’entreprise, il y a plus de 25 ans, Alain était fier de retrouver chaque matin ceux qu’il appelait  » la formidable équipe ESL « .
Nos pensées vont évidemment à sa famille et à ses proches.

Alain, qui a toujours été passionné par la musique et le Rock en particulier, rêvait de devenir musicien professionnel. Au tournant des années 80 et après une courte carrière d’instituteur, il monte à Montpellier son dernier groupe  » Cargo de nuit  » et commence à s’intéresser à l’utilisation du matériel de scène.
Ce fut le déclic : pourquoi ne pas proposer un service global qui regroupe tous les besoins des professionnels du monde du spectacle ? Cette idée innovante n’avait pas d’équivalent en France à cette époque. C’est ainsi que nait en 1988, Cargo Audiolight, puis ESL en 1991. Aujourd’hui, ESL, c’est cinquante-trois salariés qui ne pourront jamais oublier cet homme hors du commun.

Alain Amory à gauche et Alain Corneveaux
Alain Amory à gauche et Alain Corneveaux au Full Sud, c’était en 2016.

À la tête de l’entreprise, René Pujalte, directeur général et Alain Amory, directeur financier perpétuent le travail et les valeurs chères à Alain et qui ont permis de construire au fil des ans cette relation si forte et si particulière avec nos clients, nos fournisseurs, nos salariés, nos partenaires…
Dans l’édito du dernier catalogue ESL, Alain concluait par ces mots :  » Bon allez, c’est d’accord, on signe pour 25 ans de plus… OK ?  » Ce qui est certain, c’est que si désormais nous n’avons plus le plaisir de le voir tous les matins nous saluer avec cette joie de vivre si communicative, son esprit et ses valeurs tournées vers les autres resteront à jamais dans l’identité d’ESL…

La cérémonie des obsèques aura lieu le samedi 3 mars à 10 h 30 au Complexe Funéraire de Grammont à Montpellier – Avenue Albert Einstein – 34000 MONTPELLIER.

Ni fleurs ni couronnes.

Si vous souhaitez poser une question ou simplement réagir, vous pouvez écrire à :  [email protected]

 

Axcor Spot 300, le petit prodige à leds de Claypaky

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Les drapeaux de trichromie CMY

Découvert aux JTSE en octobre dernier à côté de son grand frère Axcor Profile 900, l’Axcor Spot 300 est complet, particulièrement compact et au tarif abordable, pour des utilisations de proximité ou des scènes de petite et moyenne envergure, mais pas que…

Le souci lorsqu’on se trouve à faire des scènes qui n’ont pas la taille de zéniths ou de grandes halles de concerts, est de trouver des machines de puissance adaptée, capables de belles performances lumières, avec les fonctions abouties des « grosses machines ».
Claypaky a été parmi les premiers à penser sérieusement à ce marché en lançant il y a quelques années l’Alpha-Spot 300 HPE, une machine dotée de toutes les fonctionnalités de machines plus grosses, avec une lampe à décharge de 300 W. Elle eut un réel succès (elle est encore sollicitée régulièrement à en croire les prestataires qui en ont en parc).

La marque décide aujourd’hui de remettre le couvert sur ce marché, en faisant l’usage des dernières technologies et en repoussant bien plus loin encore le niveau de qualité.

Un faisceau remarquablement étale

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Le moins qu’on puisse dire c’est qu’optiquement parlant, le projecteur est particulièrement réussi. L’étale de lumière est exemplaire. Les mesures que nous avons faites dans ce domaine ont rarement atteint des niveaux de régularité similaires. Le faisceau est d’une propreté inouïe, et permettra donc de contenter les éclairagistes les plus exigeants, et notamment ceux qui ne supportent plus ces faisceaux avec un gros point chaud.

Mesures faisceau serré

L’Axcor Spot 300 au plus petit net qui correspond à un angle de 6,87°, assure un éclairement au centre de 20080 lux et un flux de 6300 lumens après derating.

Mesures faisceau 20°

A 20°, notre mesure de référence, l’éclairement est de 2860 lux et le flux grimpe à 7300 lumens, une performance exceptionnelle compte tenu de la puissance du moteur de leds : 180 W seulement. L’étale est magnifique.

Mesures faisceau large

Au plus grand net, 40,66°, le flux reste stable avec 7060 lumens après derating et une courbe d’intensité lumineuse qui témoigne de l’étale du faisceau. Si on ajoute que notre Axcor Spot 300 fait autant de bruit qu’un pet de lapin, on peut tout à fait imaginer que les gens de théâtres se laisseront séduire. Nous l’avons essayé, toutes fonctions s’activant dans tous les sens, la petite tête ovoïde se déplace dans un silence stupéfiant. Exit les grincements et les bruits de frottement de courroies.

La jolie lumière

Différents aspects du faisceau de l’Axcor Spot 300

Ce faisceau remarquable nous délivre sa jolie lumière en 7000 K issue d’un moteur de leds blanches de 180 W. Lors de nos mesures, notamment de derating l’Axcor s’est montré exemplaire.

(Mais qu’est-ce que le derating ? C’est la chute de luminosité d’une source led après un certain temps d’utilisation à pleine puissance, soit par affaiblissement de ses performances à l’échauffement, soit par une compensation électronique étudiée qui vise à protéger les composants d’une fatale montée en température. Bref, bien souvent une source à leds éclaire d’une certaine façon, et au bout d’un moment, quand le fourbi chauffe, la luminosité chute… Et ça on le mesure, pour que vous le sachiez ! En fait toutes nos petites courbes de mesures ont un intérêt ! Allez les regarder !)


Le dérating ne dépasse pas 6,2%

Nous avons laissé la machine chauffer pendant la pause déjeuner soit une heure et demie au total, et l’éclairement au centre n’a pas bougé ! Autant dire que la température est bien gérée sur cette machine.

Nous nous posons régulièrement la question concernant le remplacement de la source sur les machines à leds. Il y a encore peu de temps, on considérait que ces machines étaient éternelles. Loin de là… Pour ce qui est des leds, même si leur durée de vie est plus longue que celle des lampes à arc et de technologie plus stable à moyen terme, il va arriver un moment où il va bien falloir remplacer la source.
Sur l’Axcor Spot 300, même si vous êtes tranquilles pour un bon moment, le remplacement du bloc led est prévu et peut être fourni. Ceci dit, la source est annoncée pour une durée de 20 000 heures, ce qui laisse le temps de voir venir, sachant que bien des machines, compte tenu des évolutions technologiques, des demandes et des prévisions de renouvellements, ne traînent bien souvent pas dans les parcs au-delà de 10 000 heures…

L’Axcor est équipé d’un zoom 8° à 40°. Il est rapide, quasi silencieux, et ample. Ses 40° sont un atout pour une machine de cette catégorie qui va aussi être utilisée dans des lieux de faible hauteur. Ce zoom est couplé à une optique de focus motorisée permettant la mise au point nette sur le faisceau ou les gobos, allant jusqu’à un faisceau flou vraiment sympa (au-delà d’un simple « hors net ») et carrément utilisable comme un effet « vaporeux » tout à fait séduisant. En tout cas moi j’ai bien aimé.

Le dimmer est très régulier. On note juste un seuil un peu vif entre 0 et 10 %. Une sélection de 4 courbes différentes (dans le menu) permet d’ajuster la gradation aux préférences de l’utilisateur. Le strobe est également un point fort, comme on s’y attend avec une machine à leds dont les variations de dimmer ou de strobe sont gérées à la source par électronique. Aucun élément mécanique ne vient « voler » de la lumière lors de passages rapides de pièces métalliques dans le faisceau.

Courbe du dimmer mode standard de 0 à 100 %
Courbe du dimmer mode standard de 0 à 10 %

Un iris vient compléter la malléabilité de cette lumière. Il se trouve dans une zone où il n’est pas focalisable au net si le faisceau est ultra serré. Il sera tout de même très utile et offre de belles possibilités d’effets « pulse » rapides et violents ou des ouvertures / fermetures linéaires.

La couleur est aussi de la partie bien sûr, avec une roue de couleurs équipée de 7 teintes franches et un CTO, et avec une trichromie dont les teintes particulièrement bien étudiées permettent un équilibre remarquable et une homogénéité dans toutes les nuances, même celles qui sont souvent les plus « problématiques » avec une trichromie.
Nous nous sommes précipités avec un sourire malicieux sur les teintes orangées ou rosâtres, et même en les jouant dans les tons les plus « pastels », nous avons été bluffés par la régularité et la propreté des mélanges. On a rangé notre sourire malicieux qui a fait place à un respect admiratif.
Et pour ce qui est des teintes franches, on a un très joli full rouge (magenta et yellow à 100 %), bien puissant (non non, pas un orange, un vrai rouge), un full vert (cyan et yellow à 100 %) un poil chaud mais très lumineux (ce qui est rare sur une trichromie, surtout avec une puissance de source modeste) et un bleu foncé en mode « full congo » (cyan et magenta à 100 %) profond de toute beauté.

Les drapeaux de trichromie CMY

Alors justement pour le « full congo », on est un peu de la revue car pas moyen d’obtenir un vrai « congo blue » gorgé d’UV tel qu’on le connaît. C’est sans doute dû aux teintes choisies pour obtenir un tel équilibre dans la plupart des couleurs, un peu comme pour le magenta ou le « full magenta » qui peut sembler un poil pâlichon utilisé « brut ».
Le CTO de la roue de couleur est magnifique et ultra-efficace. Il délivre une jolie lumière chaude en permettant de préserver le flux de lumière par rapport à son équivalence réalisée à partir de la trichromie. Il permet également de récupérer, par exemple, un quasi magenta tel qu’on le connaît, profond et intense.

La roue de couleurs

Par contre, petit bémol, ce CTO est situé sur la roue de couleurs of course, mais en plein milieu, et quand on l’introduit dans le faisceau, on passe obligatoirement par trois teintes franches pour y arriver… Si vous avez un calage hors vue tout va bien, mais si vous voulez « fondre » un changement de couleur, ce n’est pas possible. Les filtres étant collés ils ne sont pas déplaçables à souhait. Il aurait été pourtant bien malin de le mettre le CTO en début de roue pour pouvoir l’introduire le plus délicatement possible dans le faisceau…

Pour ce qui est des gobos, l’Axcor Spot 300 dispose de deux roues, une de dix gobos fixes et une de sept gobos tournants indexables. Les gobos sont très bien pensés pour la volumétrie. On retrouve, oh joie, le fameux cône des familles, la passoire, et la barre tournante… Toujours top…

Les gobos fixes
Les gobos tournants

Ils sont également très efficaces pour de l’habillage graphique. Certains sont issus des « plus grands succès » des dernières collections Claypaky (notamment sur les gammes Scenius ou sur le Mythos). Le cône strié légendaire de Claypaky est ici revisité dans une version à stries plus espacées que sur son ancêtre bien connu, et différents gobos originaux viennent compléter un set riche et varié. Rien à dire, ça fait le taf !

Un filtre frost assez léger peut venir adoucir les projections. Son introduction dans le faisceau n’est pas linéaire mais « cut ». Si la nature du frost le destine à de l’atténuation légère de projection, n’oublions pas que l’amplitude du focus permettra, elle, d’obtenir des vrais faisceaux flous vraiment sympas, sans laisser des lux à l’intérieur du projecteur. Un prisme à 4 faces tournant et indexable vient compléter le dispositif optique de notre lyre spot.

Effet du frost sur un gobo tournant

Concernant le frost et le prisme, nous avons constaté un petit compromis mécanique qui ne permet pas de les utiliser sur un faisceau serré, le barillet du zoom entrant en conflit avec les supports de ces deux effets lorsque celui-ci est déployé vers l’avant pour concentrer le faisceau de lumière. Ils peuvent s’activer à partir d’une trentaine de degrés, ce qui n’est pas un réel gros inconvénient (notamment pour le prisme qui est surtout utilisé pour « déployer » le faisceau, même si ce n’est pas pareil pour le frost), mais il faut juste le savoir et faire avec.
L’électronique gère d’ailleurs la chose de la manière suivante : quand vous activez le prisme ou le frost alors que le faisceau est en dessous de 30°, le zoom passe automatiquement au faisceau le plus serré qu’il permet avec l’effet en question, et le déploie. En tout cas, ce prisme est très efficace, il élargit le faisceau dans de jolies proportions et il maintient une qualité d’image assez précise.

Gobos tournants et prisme

Déplacement de la tête

Si la tête de notre Axcor Spot 300 n’est pas la plus rapide de l’ouest (sans qu’on puisse non plus la considérer comme lente, loin de là), ses mouvements sont parmi les plus limpides et réguliers qui soient et même à des vitesses extrêmement basses, on ne perçoit aucune irrégularité. C’est tout à fait remarquable. Le positionnement est précis et franc, et toujours dans un silence religieux.

Construction et aspect

Vue de l’arrière de l’Axcor Spot 300

Le design de cette machine est tout à fait séduisant à mon goût. J’aime sa tête ovoïde, presque lisse, ne laissant apparaître que la lentille de sortie et quelques trous à l’arrière pour la ventilation. La lyre a également des lignes limpides et lisses, sur une petite base très plate. Elle inspire la solidité et la robustesse. Une belle réalisation.
Elle pèse 20,2 kg, ce qui n’est pas « poids plume » (rappelons qu’il y a un paquet de choses dans cette tête) mais elle reste néanmoins légère. Sa tête peut se bloquer en pan et en tilt pour le transport.

Et la tête (alouette…)

La machine ouverte, où on peut voir le bel accès aux lentilles pour l’entretien.

La tête s’ouvre à l’aide d’un simple tournevis cruciforme. Deux vis imperdables quart de tour maintiennent chacun des deux capots.
Dans cette tête, deux modules extractibles sont montés sur des rails et connectés au fond de la machine par un connecteur SUB-D 25. Il suffit de desserrer à la main deux grosses vis sur chaque module pour les extraire.

Pour les remettre en place, idem, et l’enclenchement est franc et direct. Pas besoin de « jouer » avec tout le fourbi pour trouver l’emplacement qui convient pour le replacer. Ça glisse tout seul.


Le verso de la tête, avec l’électronique de gestion des moteurs.
L’intérieur avec les modules démontés. En haut, l’optique de sortie du moteur de leds, en bas, le barillet du zoom. On voit les deux connecteurs SUB-D 25 dans le fond, qui attendent d’accueillir les modules.

Devant l’optique de sortie de la source LED se trouve le module de trichromie. Le second juste après, comporte les roues de gobos, l’iris et la roue de couleurs. L’ensemble zoom/focus ainsi que le frost et le prisme restent fixes dans la machine, ils sont facilement démontables, et surtout très accessibles pour tout ce qui concerne la maintenance courante et le nettoyage.

Gobo / iris / roue de couleurs
Trichromie

Point de lame de dimmer ou de shutter dans cette tête puisque ces fonctions sont gérées par l’électronique directement sur la source. Mine de rien, ça fait gagner déjà 4 moteurs, des éléments sensibles très soumis à la chaleur du flux de lumière, et autant de connecteurs, câbles, drivers, et au final, des sources soucis possibles à l’usure. « Apppu dimmer qui a été fermé pendant une heure et demie, qui s’est tordu et qui coince sur la machine 54 sur le pont là-haut… Ô joie !

L’arrière de la tête avec le système de refroidissement de la source.

L’arrière de la tête est occupé par la source LED, et tout son système de refroidissement.
Quelques vis imperdables suffisent à démonter le capot arrière et à dévoiler l’ensemble des gros radiateurs et caloducs qui, joints à deux ventilateurs qui régulent le flux d’air dans cette partie, assurent la dissipation thermique de la source.
Là aussi, on peut voir que la connectique est particulièrement bien étudiée pour faciliter la maintenance si besoin.

Et les bras (et les bras AAAAh)

Le bras ouvert, montrant la motorisation tilt.

Les bras de la lyre s’ouvrent également via deux vis imperdables quart de tour, et nous permettent d’accéder d’un côté à la motorisation pan et tilt, avec l’entraînement par courroie de l’axe vertical entièrement découvert.
Le moteur pan et son entraînement se trouvent dans la base du bras, à proximité de l’axe. De l’autre côté on trouve la carte pan tilt qui gère les déplacements de la lyre, et le passage des câbles vers la base.

Et le pied
Dans le pied de la lyre, très plat, on retrouve l’alimentation et l’électronique qui gère l’interprétation DMX, le display, et la connectique.
D’un côté de la base on a donc les connecteurs. Le PowerCON pour l’alimentation est doublé par une sortie permettant d’attaquer d’autres machines dans la limite de 2 800 W cumulés (chaque machine consommant 240 W, vous pourrez en alimenter 11 sur une 16 A et vous aurez encore de la marge !).

Les XLR 5 pour le raccordement DMX et le RJ45 pour le câblage réseau se trouvent juste à côté. De l’autre côté, l’afficheur du menu avec son « disque » de boutons de commande. Rien de plus. Le socle permet l’accroche de la lyre par deux Oméga avec « camlock » qui peuvent s’orienter dans deux directions différentes à 90° (longueur ou largeur) et l’accroche de l’élingue de sécurité.

Le panneau de connecteurs
L’afficheur avec ses boutons de contrôle

Software et menu

Un des aspects vraiment sympas de cette machine c’est sa simplicité en termes de software. UN seul mode DMX nous est proposé. Il permet de piloter la lyre sur 23 canaux et c’est un pur bonheur ! Je le dis et je félicite Claypaky à titre tout à fait personnel rien que pour ça. Big-up ! Fini de merdouiller avec cette histoire de mode… Fini de repatcher « la bonne librairie » dans la console ou de rebricoler son patch quand on s’est planté (« Rhaaa je dois tout décaler dans ce mode-là il y a un canal de pluuuus ! »).
Rien n’est plus pénible que ces machines avec je ne sais combien de modes différents, pour gagner bien souvent quelques misérables canaux d’un mode à l’autre… Le temps que l’on peut perdre à accorder tout ça, de presta en presta… Le nombre de techniciens qui sont montés dans les ponts pour ces détails, bref. Là on est dans l’intelligence et la rationalité de l’utilisation.
Le menu est clair et simple. On circule dedans via un petit écran LCD et 4 boutons qui entourent un « OK ». On peut choisir bien sûr l’adresse DMX, obtenir des infos sur la température interne de la machine, sur l’état des modules, avoir accès aux adressages IP pour les config réseaux, etc. Il y a aussi un accès « service » pour effectuer de la maintenance ou des réglages avancés, comme les calibrages électroniques des fonctions mécaniques. Bref, on a tout, mais ça n’est pas une usine à gaz. C’est toujours plaisant de voir qu’on pense un peu au côté pratique en utilisation. Les techniciens du spectacle n’ont rien à faire des gadgets de geeks sur les machines. Ils ont besoin que ce soit clair, simple, et que ça marche vite, directement. Voilà.

Conclusion

Décidément cette machine a vraiment de quoi séduire les éclairagistes qui aiment les machines professionnelles dont les fonctionnalités sont vraiment basées sur la qualité du rendu. On n’est JAMAIS dans le gadget ou dans l’exotisme inabouti. On est dans le haut standard. Claypaky nous montre ici une fois de plus ses capacités à développer des machines efficaces.
Cet Axcor 300 est un véritable petit bijou. C’est le Spot idéal pour la plupart des concerts et événements, et même si sa puissance lumineuse est modeste, il ne sera pas limité aux toutes petites salles. Il a les capacités de faire la plupart du boulot qu’on attend d’une belle machine, même pour certaines fonctions dans des salles d’envergure sérieuse.
Il sera fortement apprécié dans les cabarets, sur les scènes de music-hall, théâtres et lieux de loisirs pour la qualité de sa lumière, sa polyvalence, et son prix particulièrement compétitif qui le rend accessible à toutes les structures. Nul doute que l’Axcor Spot 300 se fera rapidement une place au soleil au sein de notre profession, et devienne un standard apprécié de toutes et de tous dans une multitude de situations.

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Powersoft de A à Z

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Très compacts, puissants et polyvalents, les amplis Powersoft requièrent différentes étapes dans le processus de fabrication, depuis la pose des CMS (composants montés en surface) jusqu’à l’assemblage final.
Nous sommes allés à Scandicci (le siège, à côté de Florence) et à San Giovanni in Persiceto, à côté de Bologne (chez le sous-traitant des cartes électroniques), les voir naître sur des lignes très automatisées, guidés et informés tout au long de notre visite par Antonio Peruch, un des trois fondateurs de Powersoft, qui chapeaute toute la partie industrialisation : fabrication, test et process, du fabricant transalpin.

Antonio Peruch (à droite), accompagné de « l’operation manager » Paolo Visciano (à gauche) et du « Quality Manager » Andrea Fantuzzi (au centre) dans l’usine MW FEP de San Giovanni, devant des baies de X4 assemblés.
Façade de l’usine MW FEP à coté de Bologne, noter les dispositifs anti-sismiques externes (à l’intérieur, c’est encore plus impressionnant).

Débutons notre périple par l’usine MW.FEP de San Giovanni où Antonio nous emmène en premier et où sont assemblées et testées toutes les cartes des plateformes d’amplification Powersoft entant dans les amplificateurs en rack (toutes les séries). Cette usine du groupe Meta System est un des fleurons de l’industrie italienne EMS (Electronic Manufacturing Services).

Pour la petite histoire, les bâtiments ont fait l’objet d’aménagements anti-sismiques « up to date » car la terre tremble de ce côté des Apennins. De même l’usine est « green », comme les amplis Powersoft, et couvre une partie de ses besoins énergétiques par panneaux solaires, environ la moitié de la consommation totale annuelle, et pratique le recyclage. Cette usine produit environ 100 000 cartes Powersoft par an (tous modèles confondus).
Sur les 9000 m2 de l’implantation, 6000 m² sont réservés aux différentes lignes de production, et la « partie » Powersoft en occupe à peu près la moitié. Cela comprend aussi bien des lignes complètes CMS (pour composants montés en surface) par refusion que des lignes de soudure à la vague et même des vagues sélectives* pour les composants traversants, le tout à la pointe des technologies en vigueur actuellement, plus évidemment des lignes de contrôle.

* Dans une vague sélective, la carte ne passe pas sur un lit de soudure en fusion mais une buse vient déposer (par dessous) la soudure sur chaque point à souder selon un repérage topographique. Ce n’est bien sûr valable que si le nombre de traversants implantés reste faible mais il n’y aucun risque pour les CMS déjà posés.


Pour les cartes CMS, les machines à implanter installées acceptent des tailles jusqu’à des empreintes 0201 (0,2 x 0,1 dixièmes de pouce, soit environ 0,5 x 0,25 mm) et les composants en boitiers BGA (Ball Grid Array ou matrice de billes) avec les outils d’inspection associés. Certaines cartes Powersoft sont implantées des deux cotés sur des circuits imprimés (époxy, FR4) comprenant jusqu’à huit couches. C’est le cas notamment de la carte numérique de la série X qui accueille un DSP Texas Instruments en boitier BGA de 1031 pins. Cette carte comporte 1867 composants et 5337 points de brasage en double reflow (implantation sur les deux faces).

Vue partielle du plateau de 6 000 m² de l’usine MW FEP de San Giovanni.

Les étapes d’assemblage des cartes (qu’on peut voir sur les différentes photos d’accompagnement) débutent par le dépôt de pâte à braser sur les zones d’accueil des composants (pads) à l’aide d’un pochoir (stencil) spécifique à chaque carte. Ensuite la carte passe dans une machine à implanter automatique qui dépose les composants au bon endroit (et dans le bon sens) avec leurs coordonnées XY, et en général les CMS sont chargés sur des bobines qui contiennent de 2000 à 4000 pièces pour ce qui concerne ce qu’on appelle les « commodities », résistances, transistors, diodes, inductances et condensateurs CMS petit format. Pour certains composants, cela peut être des tubes (certains circuits intégrés, relais ou autres).

Un panneau de deux cartes (avec ses bords techniques pour l’entrainement et la préhension qui seront ôtés plus tard) qui va recevoir la crème à braser sur les plages d’accueil CMS dans cette machine grâce un pochoir (stencil) spécifique à ce panneau.
Machine à implantation automatique avec au premier plan les bobines de composants chargées.

Ensuite la carte passe dans un tunnel de refusion (four) où la température monte par pallier (par zones) jusqu’à un pallier haut de 1 à 2 minutes et redescend progressivement. Le profil de montée en température, de temps d’étale (température max) et de descente est important (crucial) et dépend d’une part des composants (selon les specs des fabricants à respecter) mais également de la géométrie de la carte et du volume des éléments.

Ce même panneau (il s’agit de la carte numérique de la série X avec le DSP en BGA) après les étapes de pose des CMS (machine à implanter) et passage dans le tunnel de refusion.
On voit bien à l’écran le processus de refusion dans le four tunnel avec les paliers de montée en température par zone (temps d’exposition), d’étale puis de redescente (le niveau de température est symbolisé en vert). Ici la carte est à la température maxi avant les quatre paliers de décroissance.

Par ailleurs la géométrie, la surface des empreintes des plages d’accueil de la pâte et leur espacement l’est également, mais cela est du ressort des spécialistes CAO des circuits imprimés (éventuellement en interaction avec le sous-traitant) et est parfaitement maîtrisé chez Powersoft.

Après refusion, les cartes passent à l’inspection optique 2 ou 3D (ici 3D) où le logiciel détecte les défauts après apprentissage. Là sur un transistor CMS en SOT23 qui présente une patte tordue.

Puis une première inspection visuelle est opérée (pour 100 % des cartes chez Powersoft) dans une machine en automatique (AOI, Automatic Optical Inspection) en 2 ou 3D à l’aide de caméras et d’un logiciel à auto-apprentissage. Lors de notre visite nous avons pu voir l’apprentissage en 3D sur une carte où on contrôle l’aspect des joints de brasage, des dépôts, et le positionnement des composants (qui peuvent se soulever par exemple lors de la refusion).

A noter que depuis l’entrée des composants et leur lot et le numéro de carte, tout fait l’objet d’un suivi (tracking) informatique tout au long de la fabrication, de façon à pouvoir analyser les problèmes ultérieurement. Le temps de stockage des composants de type BGA (bien qu’ils le soient dans les conditions ad hoc) est aussi contrôlé, pour des raisons de rétention d’humidité notamment qui pourrait contrarier le processus de refusion. Dans le cas des cartes avec implantation CMS sur les deux faces, il faut répéter les opérations précédentes pour la deuxième couche. Pour le contrôle de l’implantation de BGA, l’inspection « visuelle » n’est pas possible et cela s’opère par rayons X.

le système automatisé de stockage (rotatif vertical) Modula où sont entreposés tous les composants CMS, notamment en bobines, mais aussi les cartes complétées, les châssis vides et tous les sous-ensembles prêts à être assemblés à la demande.

En ce qui concerne la pose des composants traversants (transfos, selfs, gros condensateurs chimiques, etc.), certains sont placés en manuel et le brasage s’effectue à la vague. Si la carte comprend une prépose CMS coté composants, pas de problème, sinon on procède par masquage (de la partie CMS) ou alors en vague sélective où une buse vient placer le joint de soudure (selon les coordonnées XY de chaque composant à souder) sur chaque patte de traversant sans que tout le dessous de carte baigne dans la vague de soudure, procédure évidemment un peu plus gourmande en temps.

Un module d’amplification 2 canaux de la série X en cours de test. Le carénage en plexiglass sert de protection pour l’opérateur.

Lorsque le contrôle visuel est passé, par machine ou opérateur lorsqu’il n’y a que quelques traversants, on monte éventuellement les pièces manquantes tels que les dissipateurs sur les cartes de puissance, en manuel, et on procède ensuite à une phase de test sur des bancs (fabriqués sur mesure selon cahier des charges Powersoft), en ayant procédé au préalable à un contrôle visuel avec d’éventuelles retouches manuelles.
Ces bancs sont dotés d’un lit de clous (pointes de contact rétractables) placés en vis à vis des points de test choisis sur la carte, et sur lesquels la carte vient se placer en compression. On peut y adjoindre selon les cas des faisceaux sur les connecteurs.

Outil de test fakir à double course (lit de clous) de cartes d’amplification et d’alimentation pour Série M et Série K avec test ICT et FCT (Contrôle impédance et fonctionnel).

Cela permet d’envoyer des stimulis et de contrôler différentes réponses devant entrer dans des gabarits voire même de programmer in situ des composants programmables (micro-contrôleurs, DSP, EEPROM avec le « firmware »), ou encore de vérifier la tenue diélectrique (cartes d’alimentation), …, selon le type de carte et de banc.
De la sorte, on est certain que les différents sous-ensembles sont totalement opérationnels et répondent aux contraintes normalisées avant l’assemblage complet du produit. Là encore ces tests sont opérés sur la totalité des cartes et il y a donc autant de bancs que de types de sous-ensembles à tester selon les plateformes d’amplification (série K, série X, due, quattro et ottocanali, etc.).
Ensuite on procède à l’assemblage final des produits dans leur châssis puis à un test fonctionnel sur un banc informatisé avec un analyseur Audio Precision et des charges de puissance « maison ».
Ce test opéré par séquences (certaines en mode « fast test » où plusieurs mesures découlent des mêmes stimuli) dure environ sept minutes où on relève réponse en fréquence, rapport signal/bruit, distorsion, diaphonie, puissance, …,etc., et dont les résultats doivent entrer dans des gabarits (limites) pour que le produit soit conforme. Là encore tout est enregistré avec le numéro de série sur informatique.

Assemblage d’un X4 avec ses différents sous-ensembles : au fond la carte d’alimentation, puis les deux modules d’amplification deux canaux et au premier plan la carte de contrôle et de traitement petit signaux.
Banc de test fonctionnel complet pour toutes les références (toutes les séries) avec rapport horodaté (plus numéro de série) Audio Precision utilisant une source de puissance (AC 47 à 63 Hz) faite maison (et totalement réglable) à partir d’un K10 DSP (en bas). Eh oui, on peut même faire des générateurs réseau avec les amplis Powersoft !

Jusqu’à l’année dernière, les appareils passaient ensuite dans une chambre sur des baies avec charges, liaisons réseau, où ils subissaient des tests d’endurance par cycle durant environ 4 heures avant de rejoindre la tour de stockage après emballage. Cela reste le cas pour une partie de la production mais Antonio a commencé à modifier le process durant 2017 et après avoir confié pendant 9 ans l’assemblage de ses amplis en rack à MW.FEP, Powersoft a fait le choix de rapatrier une grande partie de l’assemblage final au sein de son usine de Scandicci où, par le passé, elle procédait déjà à l’assemblage et à des phases de test qui duraient 3 jours !

Les modules amplificateurs (sauf les LiteMod) sont quant à eux toujours fabriqués dans une autre usine de MW.FEP dans le nord de l’Italie, à proximité de Trieste. Les raisons qui ont poussé Antonio Peruch et Powersoft à rapatrier l’assemblage sont le désir de rationaliser la fabrication, de limiter les stocks, de raccourcir les délais de livraison sous les 15 jours quelle que soit la référence commandée, de mieux accompagner la croissance de l’entreprise, mais aussi de simplifier la chaîne en facilitant la détection d’une panne, sa solution, et de raccourcir le test final fonctionnel puisque des vérifications constantes sont effectuées à chaque étape.

Une des cinq lignes d’assemblage en cours de constitution à Scandicci pour les séries X. Avec le pull rouge, Valter Cubattoli – Responsable de Production – et en noir Lorenzo Magnolfi – Chef de Production.

Puisqu’on parle de chaînes, elles sont désormais au nombre de 4 (à Scandicci) dans un bâtiment pouvant en contenir jusqu’à 6, et fonctionnent suivant le principe du Pull, un modèle japonais plus flexible et adaptable à de petites séries, à de l’OEM voire à du sur mesure que le classique Ford en vogue sur les chaînes de fabrication de voitures. Appelons aussi cela du One piece flow. Cela concerne pour l’heure les amplis de la série X et les nouveaux modèles pour l’installation, duecanali et quattrocanali.

L’assemblage dans son ensemble est placé sous la direction de Valter Cubattoli (homme au pull rouge) et Leonardo Magnolfi (pull noir et blanc) a en charge la direction opérative des chaînes. Pour revenir à ces dernières, elles sont alimentées par des bacs pré-chargés fournissant à l’opérateur précisément les pièces nécessaires à l’assemblage d’une série de produits. La chaîne est cadencée par le Takt Time, à savoir le temps calculé en divisant le nombre d’heures travaillées dans une semaine ou une journée par le nombre d’appareils en commande. Si le Takt Time chute en dessous du temps nécessaire à l’assemblage d’un produit, une ligne est ajoutée.

Là ce sont les quattrocanali avec l’emballage en fin de ligne.

Chaque soir les bassines sont réapprovisionnées et replacées sur les convoyeurs et à terme ce seront les fournisseurs qui livreront directement les pièces dans les conteneurs adéquats. Le montage comporte en bout de chaîne, l’essai complet sur un banc informatisé validant l’ensemble des paramètres de l’ampli et lui donnant la possibilité après des cycles d’endurance d’être emballé et remis au logisticien.
Tout problème éventuel est immédiatement repéré et corrigé afin que les appareils suivants soient parfaits, sans oublier que tous les sous-ensembles (cartes de puissance, cartes d’alimentation et cartes de traitement, …) sont préalablement testés et contrôlés chez le sous-traitant qui assemble les cartes.

La ligne d’assemblage « classée X » à Scandicci, avec la reprise à gauche pour les X8.

Deux lignes, ou plutôt une ligne en forme de Y est en charge de l’assemblage des X8 et X4, chaque référence disposant d’une branche du Y et l’ensemble des machines se rejoignant pour les phases de test. L’avantage de gérer son assemblage via des chaînes préfabriquées est de pouvoir les reconfigurer en très peu de temps en fonction du type de produit à assembler, de même qu’il est possible de doubler certains postes ou de déplacer par exemple celui de test.
La chaîne est donc vivante et se plie « en quelques coups de visseuse » aux besoins des clients de Powersoft. Comme nous le dit Antonio, c’est un vrai Lego.

SAV

Qui dit électronique dit aussi pannes (même si on fait tout pour les minimiser), d’où la présence à Scandicci d’un pôle SAV extrêmement bien pourvu en termes de pièces, schémas et techniciens qui comprennent le « Lastrucci » sur le bout des doigts ;0). Sur une population mondiale d’environ 410 000 pièces vendues depuis 2007, environ 1000 pièces (amplis et modules confondus) rentrent chaque année en SAV, y compris les tout premiers amplis de 1997 qui peuvent tout à fait être réparés.

Dans un des bâtiments de Scandicci, Marco Mannucci gère le SAV global de 35 pays.

La technicité des produits Powersoft limite les possibilités pour les distributeurs et encore plus les utilisateurs de dépanner eux-mêmes les appareils ; Malgré tout, Marco Mannucci qui gère le Customer Care et le Factory Service Center de Scandicci, parcourt le monde pour former des techniciens de SAV des 34 Authorized Service Centers, 35 avec celui de Scandicci, couvrant les cinq continents afin de raccourcir les temps d’indisponibilité en cas de pannes bénignes.
Le pôle SAV de Scandicci comportant 4 personnes s’occupe de l’Italie mais aussi d’un certain nombre de pays européens qui, par leur proximité géographique avec ce pays, ne disposent pas de Service Centers, et réceptionne aussi bon nombre de modules OEM que les marques d’enceintes emploient mais n’ont pas la capacité de réparer. Les derniers modèles sont aussi systématiquement rapatriés. Rappelons ici que 1000 pièces par an représentent environ 4 appareils à dépanner par jour. Sur un parc vendu de 410 000, on peut dire que la marque est fiable.

Un des postes de SAV à Scandicci, avec tous les appareils de mesure et de contrôle.

Les nouveaux produits comme les X (4 et 8) sont aussi rapatriés car ils embarquent une technologie très novatrice dont les éventuels défauts constatés par le SAV intéressent au plus haut point la R&D vers qui ils sont remontés.
Le soft des X étant ouvert vers l’extérieur, il sera à terme possible d’ausculter ces amplis à distance et pouvoir décider si la panne est réparable en envoyant des pièces ou s’il faut rapatrier l’appareil à Scandicci. Même s’il ne s’allume plus, il suffit de vider la mémoire des logs comprenant le suivi d’un très grand nombre de points de mesure et de paramètres, pour connaître à coup sûr quel a été l’événement qui a provoqué la panne.

Marco nous a cité un cas de figure où le log a permis de mettre au jour une utilisation assez peu orthodoxe d’un X8 en Amérique du Sud puisqu’on a retrouvé trace d’une puissance de sortie nominale de 40 kW sur une impédance de 0,9 ohm, soit vraisemblablement 8 subs sur un canal !! Chaque ampli qui quitte l’atelier repasse la batterie de tests finaux comme s’il venait d’être assemblé et le banc de mesure a été standardisé par Antonio pour l’ensemble de la société, du SAV à la fabrication en passant par la R&D afin que tout le monde parle le même langage.

M-FORCE et finesse

Dernière partie de notre périple au pays de la puissance sans fin mais en rack ultra-fin, nous avons été jeter un coup d’oreille dans l’auditorium de Scandicci où les techniciens de Powersoft dont Luca Gianni, le spécialiste applications audio de Powersoft et l’inévitable Mario di Cola, le consultant star de l’acoustique italienne, ont collaboré pour offrir au M-Force, un certain nombre de charges et d’ébénisteries d’évaluation différentes.

La salle auditorium d’essai dans un des bâtiments de Scandicci où nous avons pu écouter différentes versions de charge de M-Force avec au premier plan, la régie de source.

On a donc pu apprécier cet actuateur en trois versions différentes en compagnie de Luca Gianni qui a assuré la technique, et le comparer à des classiques subs double 18 » pour épauler des têtes de marque et modèle inconnus sur des titres que nous avons pris soin d’apporter. La surprise a été de taille. Contrairement à ce que l’on pourrait croire à la lecture des chiffres étourdissants et au côté « gros plastock » de la membrane du M-Force, le rendu est d’une justesse et d’une rigueur absolue, surtout comparé aux 18 » qui apparaissent en comparaison lents, trainant un boulet et manquant de définition et d’impact.

Au centre, les déclinaisons de charges du système M-Force que nous avons pu écouter. De part et d’autre, des têtes et des subs en 2 x 18″.

Oui la puissance est sans limite et nous ne nous sommes pas aventurés dans le déraisonnable, ce qui chez Powersoft peut être fatal, mais avec le M-Force on n’a pas le sentiment d’être devant une brute épaisse qui ne respecte pas le signal à reproduire, tout le contraire.

Ca c’est du cône qui déplace de l’air, mais qu’il faut parfaitement contrôler (avec l’actuateur asservi M-Force). Luca Gianni – System Engineering Manager Powersoft – accompagne Antonio pour tenir la bête.

Des trois charges proposées, c’est la plus directe et la plus courte qui a le mieux mis en valeur les qualités acoustiques du M-Force et son rendu analytique des basses et très basses fréquences, même si ce n’est certainement pas celle qui lui permet de délivrer le SPL le plus élevé.
La possibilité d’intervenir sur les filtres et les pentes nous aurait permis de mieux encore appréhender ce système plus qu’original de reproduction du son, malheureusement nous avons dû repartir en direction de l’aéroport avant que le carrosse d’Antonio ne se retransforme en citrouille.
Chapeau quoi qu’il en soit à Powersoft, le M-Force n’est pas qu’un White Paper ou une machine à coups de boule juste bonne à tabasser des clubbers en mal de sensations, même si cela semble hélas être sa destinée.

Conclusion

En conclusion un très grand merci à toutes les équipes de Powersoft, et à notre guide Antonio Peruch, pour leur accueil et disponibilité de tous les instants lors de cette visite d’une rare transparence de laquelle on est sorti plus que convaincu quant au savoir-faire et à l’innovation qui règne dans la proche banlieue de Florence. Scandicci mériterait d’ailleurs le surnom de « watt city ».
Si vous avez manqué l’interview de Claudio Lastrucci, l’homme qui amplifie plus vite que son ombre et qui a autant d’idées que de volts sous le capot, la piqure de rappel est ici. Foncez, c’est parfois un peu technique mais vous ne regarderez plus un ampli de la même façon après !

Chauvet Maverick MKII Profile et découpe Ovation E-260WW IP à l’ISE

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Deux projecteurs de découpe à leds étaient présentés à l’ISE, une lyre Spot complète équipée de 4 couteaux motorisés et une découpe fixe, classée IP 65, accompagnée d’un large choix d’optiques, pour les applications extérieures.
Les voici présentées par Sam Bowen, chef produit de Chauvet Professional Europe.

Maverick MKII Profile

Maverick MKII Profile

Elle propose tout ce qu’une lyre doit avoir pour répondre aux exigences des productions à petits budgets. Elle offre une précision artistique avec élégance et rigueur.
Équipée d’un moteur de leds blanches à 6000 K, d’IRC supérieur à 90 et d’une puissance de 440W, le Spot Maverick MKII Profile possède aussi un système de mixage à 4 drapeaux CMY + CTO et une roue de 7 couleurs.
Deux roues de gobos interchangeables et rotatifs, un Iris, un prisme et un frost, ainsi qu’un Zoom 13° à 37° viennent compléter la petite dernière de la firme américaine.
La MKII Profile inclut aussi un système de découpe à quatre couteaux motorisés montés dans un berceau orientable sur 90°. DMX 3 ou 5 broches, Art-Net, sACN ou encore W-DMX, pour son contrôle, vous aurez le choix entre 33 ou 50 canaux !
Du côté des gobos, Chauvet a décidé d’intégrer deux roues de gobos rotatifs interchangeables et indexables en verre pour soigner les textures.
Pour conclure, c’est une petite lyre qui rentre dans la cour des grandes. Elle trouvera rapidement sa place dans les théâtres ou autres salles de concerts. Enfin petite… pas si petite que ça !

Découpe Ovation E-260WW IP

Ovation E260 IP

Chauvet reprend le concept de l’Ovation E-260WW et le place cette fois-ci à l’extérieur !
L’Ovation E-260WW IP est toujours équipée d’un moteur de leds en blanc Chaud (Warm White) à 3149 K, d’IRC supérieur à 96 et d’une puissance de 230 W qui lui confère l’équivalence d’une source de 750 W HPL mais cette fois dans un boîtier IP 65 pour éclairer une façade ou une scène extérieure sans se préoccuper de la protection !
La fréquence de rafraîchissement des leds est ajustable de 600 Hz à 25 kHz pour éviter le scintillement des images caméra. Un écran LCD placé à l’arrière, permet d’accéder aux paramètres du menu dont 4 modes DMX-RDM (de 2 à 7 canaux) pour le contrôle. Les connectiques XLR 5 et Seetronic Powercon sont également IP65.


En option, un large choix d’optiques standard du catalogue Chauvet s’adapte à la source, focales fixes (14°/ 19°/ 26° / 36° / 50°) et zooms (15°-30° et 25°-50°). Elle reçoit des Gobos de taille A (diamètre extérieur : 94 mm – diamètre de l’image : 79 mm – épaisseur : 2,5 mm) ou de taille B (94 mm – 69 mm – 2,5 mm).
Avec son faisceau étale, son étanchéité et son coût contrôlé, il ne serait pas étonnant de la voir briller sur les futurs festivals ou événements extérieurs.

Et plus d’infos sur le site Chauvet France

Avec d&b, Chantons et du son sous la pluie, 1ère partie.

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Leur théâtre étant en rénovation, c’est au Grand Palais que les équipes du Châtelet ont choisi de remonter le musical Singin’ in the Rain. Véritable prouesse arrosée par des trombes d’eau à 37°, retrouvez l’histoire d’une réussite sonore et artistique.

Dan Burton, l’interprète de Don Lockwood, au Grand Palais – Théâtre du Châtelet (c) Sylvain Gripoix

Le challenge est de taille. Puisque le Châtelet s’est transformé en mars 2017 et pour deux ans et demi en très, très gros chantier, pourquoi ne pas tenter de transformer le Grand Palais et ses 77 000 m2 magnifiquement rénovés en théâtre pour 45 shows, et comme la place ne manque pas, aussi en lieu d’accueil et de divertissement pour le public ? Aussitôt dit…Presque aussitôt fait ! SoundLightUp vous offre une « le son » sous la pluie en deux parties. Voici la première.

L’impressionnant théâtre fait de tubes et de tissu qui trône sous la nef du Grand Palais entouré par ses deux aires de divertissement .

Une fois obtenus les accords nécessaires, rendez-vous est pris avec Cyril Auclair, mixeur du Châtelet et second de l’équipe Son, pour nous raconter le montage de ce musical et, en filigrane, nous parler un peu de sa maison mère qui aime tant la comédie musicale.

Rappelons brièvement que le Châtelet au départ a été un haut lieu de l’opéra, la bascule vers la comédie musicale et Broadway étant intervenue sous l’impulsion de Jean-Luc Choplin arrivé en 2004, ce dernier faisant le choix de monter à Paris, et en VO, la crème des  » musicals « .

SLU : Malgré la cage de scène placée sous la nef, cet espace est quand même immense.

Cyril Auclair : On pourrait y faire tenir 4 Châtelet ! Grâce à cet espace, on accueille et on offre un show total au public. L’entracte durant 30 minutes, cela nous laisse du temps pour cela. Le gros avantage c’est aussi de ne rien masquer, d’où nos fly-cases empilés qui contribuent au décor.

Des pendillons comme s’il en pleuvait, le gage d’une absorption maximale et du moins possible de réflexions. Remarquez la rambarde de bout de gradin à gauche de l’image, habillée elle aussi de sorte à éviter le plus possible les fuites par le trou arrière bien visible entre le côté et le fond.

SLU : Quels prestataires sont concernés par ce musical ?

Cyril Auclair : Dushow s’occupe de la distribution électrique et des lumières et Silence qui est notre prestataire historique, fournit le son, même si tu vois marqué un peu partout On-Off.

SLU : Bref, B-Live quoi

Cyril Auclair : Voilà ! (rires)

SLU : La cage de scène et les gradins sont pas mal tapissés de pendards. Cela doit considérablement améliorer l’acoustique..

Cyril Auclair : L’idée de départ était de garder les lieux tels quels. Après une visite sur site et des mesures, le TR ici est de 12 secondes avec quelques bizarreries dans l’aigu et le bas médium, nous avons sensiblement modifié le projet initial en passant par différentes options, une desquelles aurait été de fournir à chaque spectateur un casque d’écoute.
On est finalement revenu au côté live en fermant les côtés des gradins et la cage de scène, tout en préservant la verrière de la nef qui est magnifique. Pour cela nous avons été assistés par un acousticien (Federico Cruz-Barney) et surtout beaucoup aidés par les équipes de d&b pour simuler et valider dans Ease nos choix.

SLU : La régie son a abandonné les lights placés dans la tour régie ?

Cyril Auclair : Oui, nous avons insisté pour être plus bas dans le public quitte à voler quelques sièges, et mieux nous placer dans la zone de couverture du système. Si nous étions montés dans la régie technique, il aurait fallu rajouter des boîtes pour nous qui auraient, à coup sûr, contribué à la pollution ambiante en sautant les pendards.

SLU : Quelle est la jauge de cette  » salle  » ?

Cyril Auclair : Environ 2400. Au Châtelet on a 2 000 places, mais pour le reste nous avons gardé les mêmes proportions. L’ouverture de cadre par exemple est de 15,80 mètres au Châtelet, là elle est de 16,50. De toute manière on ne pouvait pas faire autrement puisque tout le décor est le même et il n’était pas question de le modifier. Il en va de même pour la distance entre le dernier siège et le nez de scène. Au Châtelet comme ici, on a 40 mètres, mais la similitude s’arrête là. Le Châtelet c’est un théâtre à l’italienne en fer à cheval avec des étages et des poteaux alors qu’ici on offre une très belle visibilité à tout le monde.

La  » salle  » depuis le plateau. Visibilité parfaite, zone de couverture sonore compacte et réduite mais plafond…comment dire… On devine à trois quarts des gradins la régie son et tout en haut habillée de noir, la tour régie avec la régie lumière, vidéo, les poursuiteurs et l’audio description.

SLU : Système d&b…

Cyril Auclair : Oui, de l’Y. C’est exactement ce dont on a besoin pour obtenir la couverture et la pression que l’on recherche et surtout le rendu sonore qui correspond le mieux à notre manière de mixer. Plus de pression ou une directivité moins maitrisée et on excite les lieux. Les deux lignes extérieures sont en 80° sauf les boîtes du bas qui sont en 120° et la ligne centrale est entièrement en 120°.

SLU : Tout ce que l’on voit ici est loué ?

Cyril Auclair : Non du tout. Le cahier des charges pour cet événement a été de réutiliser au maximum notre propre matériel qui a de toute façon été démonté pour permettre la réfection de la salle. Je pense par exemple à la DiGiCo SD7 de mixage avec ses stage racks…

Le plateau ouvert de part en part, avec à l’arrière des éléments de décor sur roulettes. Bien visibles, deux des trois lignes d’Y d&b. Sur le nez de scène six T10 alimentent en dialogues les premiers rangs et descendent l’image sonore. A cour et jardin, trois T10 apportent un peu d’orchestre et un fil de voix.

SLU : Tous les HF…

Cyril Auclair : Surtout pas. Nous n’en avons jamais acheté et jamais voulu le faire.

SLU : ???

Cyril Auclair et à droite Roland Girard. Complicité, respect et beaucoup d’heures de vol et de shows délivrés au public à eux deux.

Cyril Auclair : Nous les louons à chaque fois. Les plans changent et les matériels évoluent. C’est plus souple, d’autant que je ne sais pas chaque année combien de productions vont être montées. Sur Singin’ on a 50 HF, sur d’autres spectacles, la moitié.
On accueille la télé, des shows de variété, quelques opéras, des récitals, du classique, je reste convaincu que notre choix est le bon. On a avec Silence de l’excellent matériel. Les micros en revanche sont à nous. On a notre parc de capteurs DPA car on préfère maitriser ce composant très fragile et dont la traçabilité est essentielle pour sa fiabilité.

Il y a malgré tout chez nous une personne qui s’occupe des HF et est un vrai ancien de la profession, Roland Girard (on le retrouvera plus loin, un personnage TRÈS savoureux NDR) Il a été de toutes les aventures du Châtelet avec un autre ex de Régiscène, Gérard Fernandez dit Frisé.
Grand coup de chapeau à Roland, c’est son dernier spectacle, il prend sa retraite dans quelques semaines.

SLU : Vous êtes combien au son au Châtelet ?

Cyril Auclair : Trois. Stéphane Oskeritzian est le Chef de service audio, je suis son assistant en charge du mix et enfin Roland qui s’occupe de la HF au sens large. Nous sommes un petit service comparé aux 10 de l’éclairage et aux 15 machinos. Cela est dû au fait que nous venons de l’opéra et ce n’est que depuis peu que nous avons migré vers la comédie musicale.

SLU : Vous employez aussi certainement des intermittents…

Cyril Auclair : Plein, et qui connaissant parfaitement l’endroit comme nos besoins.

SLU : Vous louiez aussi votre diffusion au Châtelet ?

Cyril Auclair : Non, on a investi dans un cluster central constitué de 7 Q1 et de la C6 bien cachée pour déboucher les zones d’ombre. Pas qu’on voie trop ces affreuses enceintes dans un haut lieu du classique (rires) On avait au départ 4 C7 assez imposants et on est passé au Q1 aussi grâce à sa plus petite taille. Dans le théâtre en général l’amplification arrive, mais doucement, discrètement.

La ligne centrale de 12 Y, dédiée uniquement aux voix et délivrant un signal homogène, très précis et, grâce au SPL plus que raisonnable, sans aucune distorsion. On voit bien derrière la frise de ciel, deux des 10 V-Sub qui eux aussi n’ont pas eu à rougir tous les soirs, mais offrent un rendu très régulier et homogène.

SLU : Elles ne sont pas très cachées vos trois lignes de Y…

Cyril Auclair : Elles auraient dû l’être beaucoup plus. Au départ du projet, tout le cadre aurait dû être noir et encore, il y a une ligne de 10 V-Sub cachée derrière la frise de ciel. Comme dans le spectacle il y a une ligne de fuite d’arches, on a recréé à la demande de Robert Carsen, le metteur en scène, l’arche du Châtelet.
Les petites T10 qui débouchent le champ proche par exemple sont noir sur noir et ne se voient pas. On ne nous a pas mis de pression pour le son, le challenge était déjà assez difficile comme ça, sans parler de la contrainte temps. L’ensemble technique, y compris les gradins, a été monté en 4 jours et 4 nuits. On a joué la carte de l’efficacité. Une fois que le show commence, on ne voit plus rien.

Deux des C6 servant de surrounds latéraux et, comme les enceintes qui souvent officient dans les cinémas, offrent un rendu d’une couleur très différent des Y. Si elles prenaient leur retraite, ce ne serait pas un drame ;0)

SLU : Elles servent à quoi les C6 sur les côtés et derrière ?

Cyril Auclair : Il y en a 8 en tout. Elles ne servent que pour diffuser certains effets et typiquement c’est une réutilisation de ce que l’on a démonté au Châtelet. On s’en sert très peu et certainement pas pour ambiancer, on a déjà assez de réverbération comme ça… On faisait la même chose avec quarante Control 1 JBL au Châtelet.

SLU : Comment avez-vous approché d&b pour déterminer le cahier des charges de votre diffusion.

Cyril Auclair : On sait ce qu’on veut. Intelligibilité et couverture, le SPL passe largement après. En termes de design, un cluster central pour les voix, complété et étiré vers le bas par les front fills. Une sorte de T à l’envers. Dans le gauche / droite on envoie l’orchestre. On a beaucoup travaillé avec Lulu (Didier Lubin NDR) et Pierrot (Pierre Scalco NDR) qui ont été très disponibles et efficaces. L’acousticien a aussi participé à cette phase et a échangé avec d&b France, mais nous a surtout bien aidés lorsqu’il a fallu ceinturer et atténuer les réflexions, en choisissant le meilleur tissu en termes acoustiques, de poids et enfin de prix.

Singin in the Rain (c)Théâtre du Chatelet Marie Noëlle Robert

SLU : Sacré bruit de fond au Grand Palais. Les canons à air chaud sont nombreux et assez bruyants…

Cyril Auclair : J’ai entre 72 et 73 dB et je joue entre 85 et 92 dBA, la dynamique est suffisante mais une fois encore, on privilégie la couverture et l’intelligibilité. On adore pour ça la T10 en mode 105° x 15° (et pas en 90 x 35) afin de bien prendre les premiers rangs avec uniquement les voix. On met la trompe en mode  » line  » mais le preset est en mode point source. Ce choix offre un rendu qu’on adore.

Les six T10 dans le nez de scène. On aperçoit en dessous les partoches des cordes dans la fosse.

SLU : Pas trop de problèmes de raccord temporel entre la ligne centrale et les fills ?

Cyril Auclair : Non, car j’ai une SD7-T qui dispose de délais au niveau des points de croisement des matrices. J’ai donc travaillé avec Boris Laforge qui a calé le système pour bien maitriser cette partie de mise en phase. L’idée est de tirer les voix vers le bas et faire en sorte qu’elles proviennent toujours du plateau. Mes front fills m’aident à faire ça en niveau et délai. Je travaille cette phase beaucoup à l’oreille. Quand j’entends mon effet, dans le cas du positionnement ou bien le filet de voix que j’ajoute par exemple sur les latéraux, c’est déjà trop. Je reste cohérent avec la théorie et puis j’affine à l’oreille. Avec parfois des doutes sur des comportements étranges.

SLU : L’étrange me paraît s’être invité ici…

Cyril Auclair : Ohh oui. On ne sait parfois pas d’où proviennent certains échos, flutters, retours de réverbérations ou autres bruits, mais il y en a. C’est souvent le dôme car la régie est placée pile en dessous mais au moins, c’est nous qui avons ces bruits et pas le public !

SLU : Comment as-tu choisi le placement pour ton grave ?

Cyril Auclair : Simplement. Je ne voulais pas voir les subs, je déteste quand les premiers rangs sont avoinés et mes besoins sont raisonnables : je n’y envoie que la contrebasse et le pied, d’où l’alignement de dix V-Subs accrochés en hauteur.

Une partie des 10 V-Sub en arc, une idée de Lulu et Pierrot de d&b déjà testée avec succès au théâtre, à la droite desquels prend place l’écran pour les livrets en français et la verrière, aussi magique qu’imprévisible. Remarquez aussi le grill, rendu nécessaire afin de réutiliser les décors créés pour cette même pièce au Châtelet. Bien entendu il n’y a pas 80 porteuses comme à la maison, mais juste ce qu’il faut pour ce musical !!

SLU : Sur le plateau comment sont gérés les retours des artistes ?

Cyril Auclair : Les artistes ne s’entendent que par le biais de 12 E8 d&b en douche (une habitude ici, ou c’est de l’eau, ou c’est du son NDR), six plans de deux boîtes allant du front de scène vers le fond. La règle de la comédie musicale est de ne jamais mettre de voix dans les retours. Au Châtelet nous travaillons généralement avec un DPA 4061 omni sur le front. Comme nous ne savions pas comment cela allait marcher ici d’un point de vue acoustique, nous avons opté pour le serre-tête en 4066 omni, un peu plus proche de la bouche, mais quoi qu’il en soit, les chanteurs anglo-saxons ont l’habitude de travailler comme ça donc, je ne fournis qu’une douche d’orchestre.

Une des douze E8, placée vers l’avant de la scène. Les trois gros cubes noirs ne sont autre que les V-Sub.

SLU : Pourquoi une boîte aussi petite que la E8 ?

Cyril Auclair : Je veux une boîte petite, passe partout, puissante, précise et propre, sans des paquets de grave et de bas médium qui bavent partout. L’artiste doit percevoir un message clair et simple. La E8 avec sa petite membrane et sa petite taille correspond pile poil à mes besoins.

Notre ballade se poursuit par le fond de scène où apparaît une cahute faite de tubes et de pendards d’où sortent des rires sonores. La régie HF.

L’accueil est génial avec Roland, l’homme qui dégaine des vannes et des souvenirs plus vite que son ombre, Anna et sa casquette, Isa et ses yeux bleus et Benoit. Ne rigolez pas, c’est comme ça qu’ils se sont décrits pour légender les photos ! Ajoutez Pierre Bodeux qui assiste Cyril et ce dernier, et l’équipe son est au complet. 2 à la régie façade et 4 à celle HF au plateau.

La régie HF, le royaume du roi Roland avec de gauche à droite Benoît Bertheau assistant du responsable HF, Pierre Bodeux, assistant FOH en charge de l’envoi des effets son, Isabelle Gouillart technicienne HF, Cyril Auclair en charge du mix façade et de la conception technique de cet événement, Roland Girard le responsable HF avec tellement de cordes à son arc que même Chuck Norris ne pourrait pas décocher une flèche et Anna Conroux l’autre technicienne HF.

Silence, fournisseur officiel du Châtelet, n’a pas lésiné sur les récepteurs. La série 5000 de Sennheiser est présente 28 fois, soit un total de 56 liaisons possibles pour les acteurs/chanteurs/danseurs, pantalons pour claquettes (on y vient, patience NDR), micros main de secours, pantalons de secours, récepteurs de secours et récepteur pour le micro waterproof (ici aussi, patience NDR).

Le Point Source CO-8WD prêt à être utilisé sous l’eau. On aperçoit facilement le bas ajouté et fixé sur la bonnette via du fil blanc. Précisons aussi que le comédien interprétant Don, fait son possible pour tourner artistiquement la tête de telle sorte à ne pas présenter le capteur au jet d’eau de la gouttière…

Tout ce petit monde fonctionne sur piles, le rechargeable ayant prouvé que son faible voltage créé plus de problèmes qu’il en résout, et l’ensemble dispose de magnifiques boîtes pleines à raz-bord de Y, d’adaptateurs divers et de micros de rechange, normaux ou étanches, prêts à garantir un fonctionnement fluide chaque soir.
Autre nécessité de Singin’ in the rain, la résistance à l’eau, est obtenue par la mise en sachet étanche de l’émetteur de Don Lockwood qui, sous le charme de Kathy Selden, va chanter et danser sous une pluie nourrie. Il se protège lui et son capteur avec son parapluie mais  » se termine » ensuite comme dans le film, sous une descente de gouttière qui envoie des dizaines de litres d’eau. Plus que l’émetteur, c’est le micro qui souffre le plus.

Laissons la parole à Roland Girard : Le truc c’est, outre le Point Source CO-8WD qui est résistant à l’eau, de renforcer la bonnette afin de protéger le plus possible la membrane et la grille placée devant et qui se bouche si une goutte tombe pile dessus. Pour ceci faire nous découpons un bas mousse, le traitons avec une bombe de spray déperlant (merci à Benoît qui est motard NDR), et recouvrons la bonnette avec. Une fois le bas fixé, on remet un coup de bombe. Le bas doit être de type mousse afin d’être acoustiquement compatible. Avouons franchement que nous avons eu quelques ratés au début, mais il suffit de sécher le micro et il repart pour le show suivant. Il est très résistant.

Mais que font ces pantalons dans la régie…
…ils se font vérifier par l’équipe technique car ils contiennent chacun deux micros en bas des jambes afin de capter le son tenu des claquettes sur un sol qui n’est pas spécifiquement fait pour ça, obligé qu’il est de résister à l’eau et de permettre son retour à l’envoyeur à l’étage du dessous.

SLU : Qu’appelle-t-on un raté et comment entend-t-on la chose alors que le comédien ne fait que danser ?

Cyril Auclair : Non, après la grosse douche de la gouttière, il doit dire une dernière phrase avant de quitter le plateau et de déclencher l’entracte qui permet aux équipes de tout sécher. En outre si le micro est frappé directement par le jet d’eau, une goutte peut venir se placer devant la membrane et comme c’est un capteur de pression, on perd tout l’aigu et on n’a quasiment plus de niveau. Cela nous est déjà arrivé, de même qu’une goutte qui tombe pile dessus et fait un bruit très perceptible en rebondissant, un  » tic « . Espérons que ce soir tout ira bien.

Dan Burton qui interprète le rôle de Don Lockwood en plein tube sous la pluie équipé du micro Point Source pour ce seul titre.    (c)Théâtre du Châtelet – Marie-Noëlle Robert

Aussi rapide à faire qu’à écrire, Roland a connecté un serre tête en DPA et celui en Point Source IP57 sur des packs, et nous propose via sa matrice Yamaha, une écoute comparative des deux capteurs sur une des enceintes de la régie.

Roland Girard : Il n’y a pas une grosse différence entre les deux, les spectateurs en tout cas ne se rendent compte de rien. Mehhhhhhhhhhhhhhhhhhh…et ça c’est l’autre. Meeeeeeeehhhhhhhhhhhh. On n’est pas en studio que je sache !

Des 5000 comme s’il en pleuvait (expression très humide agrée par Singin’ in the rain NDR) Remarquez aussi les deux écrans donnant un classique aperçu technique des liaisons pour celui de gauche. L’écran de droite, bien aidé par la matrice bleu ciel Yamaha (une création de Benoit), ajoute à une écoute instantanée et dynamique de chacune d’entre elles, l’affichage de la photo de l’artiste, ou de la source qui alimente cette liaison.

SLU : Dans un cas de figure on a le timbre de la voix avec de belles harmoniques, et dans l’autre il n’y a pas grand monde au-dessus de 6/7 KHz, et un médium qui reste un peu plus dans le nez. Mais on écoute sans aucune égalisation. Comment marche votre belle matrice ?

Un coup de flash les a débusquées, deux des 4 antennes du plateau, espacées réglementairement de 10 cm. Placées en hauteur pour éviter les chocs. Pour garder la même impédance, les 8 antennes ont toutes le même toron de 50 mètres de coaxial avec un gain de 10 dB en sortie d’antenne. Les fréquences sont dans les 600 MHz pour les voix et dans les 470 MHz pour les 8 liaisons des claquettes, les taps.

Benoit Bertheau : Les récepteurs sortent en analogique vers le stage qui dialogue avec la console en Optocore. On récupère les sorties digitales des récepteurs avec la DME.

Roland Girard : C’est indispensable d’avoir une matrice pour écouter à la volée les liaisons. D’abord on a de plus en plus de micros et, contrairement à ici où le Grand Palais agit comme une cage de Faraday, au Châtelet on est pas mal gênés côté HF, ça permet donc de réagir plus vite. On a notamment les péniches spectacle qui sont équipées pour certaines en HF et qui passent, plus ou moins vite suivant qu’elles montent ou descendent la Seine. Parfois on profite longtemps de leur animation (rires)

SLU : Combien d’antennes avez-vous déployées ici pour récupérer vos signaux ?

Roland Girard : Huit. Deux omni au cadre, quatre au plateau, des 100° et deux omni ici près de la régie. Le tout arrive en coaxial à la matrice / combineur Wisycom MAT288. Elle permet d’équilibrer très finement les voltages. On a un super signal tout en tournant à 10 mW. A 50 mW, cela occasionne d’autres problèmes HF et la consommation est trop importante.

SLU : En termes de scan ?

Roland Girard : Un scan numérique Winradio et un analogique Hameg.

Sortez le train et la crosse pour l’appontage, nous allons nous poser et en rester là pour la première partie. Un arrêt aussi frustrant que nécessaire puisque dans deux jours vous aurez droit à la visite de la fosse orchestre, de la zone des pompes, la zone d’interphonie, la distribution Aviom, la puissance pour la face, puis la régie face, quelques mots avec Roland, beaucoup avec Cyril, et des centaines de litres de flotte. Prenez votre maillot, vos tongs et à très vite !

Synoptiques

Intercom
Réseau
Audio

Alexis Dupuy est le nouvel attaché prestataires IDF de Freevox

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Alexis Dupuy

Alexis Dupuy vient de rejoindre les équipes de Freevox en tant que commercial pour les clients prestataires de l’Ile de France (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94 et 95)

Alexis est dès à présent le référent commercial de toutes les marques et gammes de Freevox pour l’ensemble des prestataires et des consultants basés en Ile de France.

Il est joignable par :

Yamaha présente deux nouveaux modèles de consoles MG

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Le modèle MG12XUK

Yamaha vient d’annoncer l’addition des MG10XUF et MG12XUK à sa gamme de consoles de mixage compactes MG. Présentées la première fois en 2003, ces unités désormais de 3ème génération et mêlant toujours analogique et numérique, sont efficaces, robustes et simplissimes.
Les nouveaux modèles MG10XUF et MG12XUK apportent un choix plus large dans les catégories des consoles 10 et 12 canaux.

L’adoption de faders linéaires sur la MG10XUF autorise un contrôle des niveaux avec un retour visuel immédiat ; la MG12XUK propose des potentiomètres rotatifs afin de gagner en compacité. La sortie de ces nouveaux modèles apporte aux utilisateurs une liberté accrue de choix. Toutes les autres fonctionnalités sont identiques à celles des autres consoles MG XU de troisième génération actuelles.
Tous les modèles sont équipés de préamplis micro haut de gamme « D-PRE », travaillant en Classe A, dont les circuits utilisent une typologie de type Darlington inversé, assurant un niveau de sortie élevé même sur de faibles impédances de charge.

Un bon étage d’entrée, la porte d’entrée dans l’univers du son, le vrai.

Le son des préamplis D-PRE des consoles professionnelles Yamaha est très apprécié : il répond aux exigences des ingénieurs du son les plus difficiles. Des graves présents et naturels, un médium d’une grande richesse, des aigus doux, un taux de distorsion très faible, une réponse en fréquence étendue, ces préamplis gèrent les signaux issus de n’importe quelle source audio sans coloration, tout en respectant les moindres nuances du son original.

Le compresseur « 1-knob » a lui aussi été amélioré : il permet d’appliquer une compression de dynamique optimisée à n’importe quelle source d’entrée, en agissant sur un seul potentiomètre. 24 effets SPX mis à jour sont à votre disposition dans les derniers modèles MG des outils de création sonore d’une grande polyvalence.
Ces deux nouveaux modèles intègrent aussi une interface audio USB 2.0, compatible 192 kHz / 24 bits, elle permet la lecture de fichiers audionumériques depuis un PC, mais aussi l’enregistrement de la sortie de la console MG dans un logiciel tel que Steinberg Cubase AI (livré). Cette interface est de type class compliant sans pilote dédié, ce qui permet de l’utiliser avec des tablettes et autres matériels compatibles USB Audio Class 2.0, sans aucune installation logicielle.

La MG10XUF. Derrière ce nom un peu barbare se cache le nombre de voix d’entrées, le XU est là pour rappeler le cœur numérique du multieffet et du convertisseur d’entrée et sortie (un modèle sans ce pavé existe) et le F enfin signifie Fader, là où le K est le raccourci de Knob ou rotatif.

Les deux modèles sont compatibles avec l’Apple Camera Connection Kit ou le Lighting to USB Camera Adapter, pour un enregistrement/lecture facile de données audio sur/depuis un iPad ou un iPhone. Tous les modèles de la série MG sont conçus pour une longue durée de vie, et intègrent des fonctionnalités pratiques assurant une utilisation fiable dans des conditions très exigeantes.
Le châssis acier, avec sa peinture cuite au four, apporte une meilleure rigidité structurelle, et la fixation des potentiomètres au-dessus de la surface du châssis protège les composants internes, en absorbant tout impact ou pression excessive exercée sur les potentiomètres eux-mêmes.

Yoshi Tsugawa, Directeur Général de la division Sonorisation chez Yamaha, commente : « La troisième génération de notre gamme de consoles MG a été commercialisée en 2014, avec plusieurs modèles. Cette gamme a rapidement acquis une réputation enviable auprès des utilisateurs du monde entier, dans une gamme d’applications très variée. Les nouveaux modèles que nous présentons aujourd’hui étendent encore la gamme, proposant des choix supplémentaires qui devraient se rapprocher encore des besoins d’un plus grand nombre d’utilisateurs.  »

Pour plus d’informations, visitez le site Yamaha

Véronique Sanson chouchoutée par Nicolas Maisonneuve

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Waouh, quelle claque ce concert ! Les musiciens sont excellentissimes, la patronne a du peps, une énergie dingue qui nous emporte pour plus de 2 heures dans l’intimité de l’Olympia. On doit se ressaisir, penser à analyser la lumière de Nicolas Maisonneuve qui a mis tout son talent à tisser un ensemble cohérent : scénographie et conception lumière.
Cette série de 6 concerts à l’Olympia (et 3 à Pleyel) clôturait la tournée « Dignes, Dingues, Donc » des festivals et Théâtres 2017 avant d’attaquer les Zéniths en ce mois de février 2018.

L’équipe lumière de la tournée avec de G à D, Jérôme Nizet, Nelly Beloux-Chaurand, Nicolas Maisonneuve, Fabien Duchossoy et Julien Recoque

Nous avions deux missions en réalisant ce reportage, retrouver Nicolas Maisonneuve et découvrir son utilisation du MegaPointe Robe, la nouvelle coqueluche des éclairagistes. Encore aujourd’hui, ceux qui peuvent en disposer sont équipés par des prestataires qui l’ont commandé les yeux fermés. C’est le cas de MPM qui fournit l’équipement son et lumière de Véronique Sanson. C’est aussi le cas de Lampion Mécanique qui signe ici le décor.
Nicolas Maisonneuve écrit une grande page de la lumière. Avec son talent de sculpteur d’espace scénique, et sa capacité à creuser les ombres pour créer du relief, il créé de la lumière vivante sans pour autant accentuer les mouvements de faisceaux. Son secret ? Un recalage précis des projecteurs dans chaque salle et surtout un contrôle en live des paramètres de gradation, des zooms et du travail des poursuites. Nicolas restitue lui-même la lumière en live.

En arrivant à l’Olympia avec Jonathan Grimaux, responsable de la communication de Robe Lighting France, nous sommes accueillis par Julien Recoque de Lampion Mécanique, régisseur lumière pour les dates parisiennes de la tournée. Nous visitons le plateau.

Un décor sur mesure signé Lampion Mécanique

Les rampes fabriquées par Lampion Mécanique : ruban de leds à l’extérieur et lampes à l’intérieur positionnées entre les panneaux de tissu…

En fond de scène, pas d’écran vidéo mais des panneaux de tissu noir et de tissu blanc montés sur 7 Media Spiner Robe donc asservis à 360°en DMX.
Pour jouer la transparence et le contraste, sont montées une ligne de 6 Martin Mac Aura XB à contre, à mi-hauteur, puis 15 rampes verticales accueillant 6 ampoules carbone côté intérieur, et enfin un tube de leds côté extérieur, ce dernier coiffé d’un dépoli afin de casser l’effet pixels, alors que 7 Arcaline 3G Ayrton douchent les panneaux.

Julien Recoque : « Les rampes d’ampoules et de leds sont fabriquées par Lampion Mécanique. On utilise du ruban RGBW monté sur un profilé. On assemble nous-mêmes les rampes avec la connectique, on choisit les alimentations et drivers qui correspondent au ruban led et que l’on intègre dans des boîtiers. Ces rampes sont prévues en 2 m de long pour être démontables et transportables et elles se contrôlent par 4 canaux DMX.

SLU : Comment Lampion Mécanique est-il arrivé sur cette tournée ?


… et en latéral pour apporter de la profondeur à la scène.

Julien Recoque : C’est Nicolas qui a fait appel à Lampion. Nous sommes un peu spécialistes du bricolage professionnel et nous ne sommes pas nombreux en France à savoir le faire. On fabrique tout, c’est notre savoir-faire. MPM, choisi par la production, gère le son, la lumière, la structure.
On s’entend très bien avec les grands groupes car nous sommes tous éclairagistes chez Lampion donc on travaille tous quelque part avec leur matériel et ils savent que nous en prenons soin.
Les artistes de Lampion sont les artistes de Nicolas ou d’autres éclairagistes affiliés à Lampion mais pas que. On fait la tournée Lavilliers par exemple en ce moment. C’est Laurent Chapot qui fait le design. Il y a comme lui des éclairagistes extérieurs qui ont envie de travailler avec nous.

Quand les panneaux sont ouverts, Nicolas gagne 2 mètres de profondeur marquée par les Mac Aura XB de contre et du relief grâce aux rampes d’ampoules et de lampes.

SLU : Tu es associé à Nicolas Maisonneuve ?

Julien Recoque : Oui depuis 2010. Nicolas est dans l’artistique, moi je suis dans la direction technique et je fais un peu de design aussi pour mes artistes. »

Le plan de feu musclé

Les BMFL Blade et B-Eye K20 de contre, câblés par Julien Recoque.

Poursuivons l’inventaire. Avec à contre 5 BMFL Blade Robe et 4 B-Eye K20 Claypaky, sur ponts qui répondent à 4 BMFL et 5 B-Eye K20 au sol. Nicolas en a sous la semelle même pour la tournée des Zéniths.

Au centre 6 MegaPointe, 3 B-Eye et 2 Atomic 3000 Martin se partagent une perche, et 6 Mac Aura XB Martin et un MegaPointe sont sur une autre perche, alors que 9 MegaPointe suivent le dessin des praticables au sol.

La face sera tout aussi efficace assurée par 9 BMFL Blade, 2 MegaPointe en régie (ils servent à faire des ponctuels et de l’habillage), 5 Mac Aura au manteau, alors qu’au sol, l’avant-scène est bordée par 6 Mac Aura XB et 1 Atomic 3000 Led.

Implantation grill
Implantation Sol
Legende plan

Une dizaine de miroirs asservis Deflector Studio Due s’incrustent entre les Mac Aura XB au manteau et au sol. Nicolas a aussi prévu 2 poursuites Aramis Robert Juliat en HMI 2500, une au pigeonnier et une au baquet jardin.
Enfin, 17 PAR 20 assurent les ponctuels musiciens et 3 BMFL Blade de chaque côté de la scène, garantissent des latéraux musclés.

SLU : Quelles sont les difficultés techniques pour toi sur cette tournée ?

Julien Recoque : Il n’y a pas d’énorme difficulté technique, si ce n’est qu’il faut être précis, très précis sur le positionnement du décor comme pour tous les plans de feu un peu exigeants. La lumière c’est précis et c’est notre philosophie depuis des années avec Nicolas. Plus on est précis dans toutes les strates du métier, moins on a de problèmes et plus le visuel est cohérent tous les jours. Donc l’installation, c’est au centimètre près.

Le plan de feu en lumière. C’est Fabien qui a affecté des couleurs différentes par types de projecteurs pour s’y retrouver. En blanc froid les MegaPointe, en vert d’eau les BMFL Blade, les B-Eye sont en ambre.

MegaPointe, un hybride propre

SLU : Tu penses quoi du MegaPointe ?

Julien Recoque : C’est une très bonne machine, son flux est élevé, il ouvre large, ferme serré et son étal est très correct. Contrairement à d’autres hybrides qui font tout mais pas très bien, dans cette machine, tout est propre.

Un superbe tableau où les MegaPointe en faisceau ultra serré rivalisent avec les tubes à Led de lampion mécanique. La ligne de Mac Aura à contre apporte de la profondeur

Nicolas Maisonneuve qui nous a rejoints enchaîne.

A gauche le pont de contre en BMFL et B-Eye et deux mètres devant les MegaPointe cotoient B-Eye et Atomic 3000 Led

Nicolas Maisonneuve : A 22 kg, le rapport poids /puissance du MegaPointe est excellent. C’est pour ça que les prestataires se l’arrachent. 22 kg ça monte partout dans les perches, parce que le BMFL c’est bien mais il y a des endroits où son poids et son volume compliquent les choses. On est aussi soumis aujourd’hui, quand on fait un design, à des limites de volume de camion.
Ce qui est drôle c’est que tout le monde a acheté du MegaPointe sans jamais l’avoir vu (rire) ! Ici BMFL et Mega sont côte à côte, J’ai une ligne de contres en BMFL et juste deux mètres devant une ligne de MegaPointe. Ils sont tous lampés neufs. Un novice est quasiment incapable de dire lequel des deux est le gros.
J’ai des BMFL Blade pour d’autres raisons comme la linéarité de la lumière sur la durée de vie des lampes, la linéarité de fonctionnement en général, la qualité de trichromie et aussi ses couteaux, même si je ne m’en sers pas dans ce design. Les deux produits s’assemblent très, très bien. Comme je dirige Lampion Mécanique aussi, j’ai acheté 18 MegaPointe et commandé encore une dizaine. On en aura « bientôt  » 28, plus encore des BMFL.

Un des deux MegaPointe utilisés en poursuite au niveau de la régie lumière.

SLU : As-tu vu une différence de température de couleur importante entre la lampe du BMFL et celle du Mega

Nicolas Maisonneuve : Non, ce n’est pas énorme. Les optiques des Mega ont leur meilleur rendement car les machines sont neuves, ce qui n’est pas le cas des BMFL.
Pour l’instant je constate que la lumière des Mega ne s’affaisse pas. Mon seul bémol c’est l’ouverture d’un prisme. Il s’ouvre par le centre comme des couteaux et ça me dérange, mais j’avoue ne pas avoir eu encore le temps de trifouiller dedans.
La trichro par contre est superbe. Je l’utilise pour la palette pastel et ça me va parfaitement. Il y a beaucoup de cyan, beaucoup de CTB dans ce show. Il y a de la couleur aussi mais beaucoup de titres sont dans les bleus et les lavandes.

Cette harmonie de bleus, MegaPointe et barres de leds en clair, alors que BMFL Blade et Mac Aura teintent les panneaux d’un bleu profond qui accentue le relief et apporte de la profondeur.

La scénographie calée au centimètre

SLU : Tu as une actualité florissante ces derniers temps…

Nicolas Maisonneuve : J’ai fait le design de l’Huma, Vincent Delerm, deux concepts pour les Kids United et bientôt un troisième, Véronique Sanson, Dany Brillant à partir de mars et Feu Chatterton, des jeunes mecs qui ont un talant fou. Avec Lampion on a fait Sanseverino avec Julien, Lavilliers avec Laurent… C’est la deuxième créa que je fais pour Véro, et ça se passe bien quand on travaille ensemble. Entre sa gentillesse et son talent… Il y en a beaucoup qui voudraient être à ma place. Et puis il y a de bons échos sur la musique, la scénographie, la lumière. C’est un spectacle dans son ensemble. Il y a unanimité sur la globalité du show. Je suis content.

Nicolas Maisonneuve joue en live à tirer dans les miroirs avec les faisceaux redoutables des MegaPointe

SLU : Elle a un œil sur la scénographie et la création lumière ?

Nicolas Maisonneuve : Oui, tout passe par elle, c’est la patronne, mais pour la scénographie et le design lumière elle se laisse porter. Je lui fais des propositions et on en parle. Il y a juste deux paramètres sur lesquels elle ne lâche rien quand on travaille pour elle. Elle veut voir absolument ses musiciens et elle veut voir son public. Elle n’envisage pas la scène autrement et je trouve ça logique. Ca me dérange toujours un peu quand les musiciens sont dans le noir.

SLU : Les voir tous ? Mais ils sont nombreux les musiciens sur ce petit plateau !

14 musiciens sur scène, plus la chanteuse, la face est parfaite et la scène garde du relief.

Nicolas Maisonneuve : Oui, c’est là toute la problématique, ils sont 14. Toute ma scénographie va dans ce sens et c’est moi qui ai fait l’implantation. C’était un tel casse-tête qu’à un moment donné j’ai expliqué à Véro que, à part se mettre avec moi dans la salle, je ne voyais pas comment disposer les musiciens de telle sorte qu’elle puisse voir tout le monde. J’ai donc obtenu que les cuivres soient dans son dos. Tous les autres sont placés pour qu’elle puisse les voir. Elle a besoin de jouer avec eux. C’est très live, il n’y a aucun Protools, aucun magnéto, contrairement à ce qui se pratique sur de nombreux concerts.

SLU : Tu as utilisé un logiciel de LAO pour t’aider ?

Nicolas Maisonneuve : Non, ça ne marche pas. Je m’assois à sa place. Parfois ça se joue à pas grand-chose. Je décale les choristes pour qu’elle voie le percu, ou le clavier. C’était compliqué. J’ai mis presque 3 semaines à trouver la solution concrète qui lui convienne. Ce sont des salles qui n’ont pas énormément de profondeur. Pour moi il manque 2 mètres. Je suis un peu tassé. J’ai beaucoup de musiciens. Des plateaux de 14 mètres d’ouverture avec 15 personnes… Il faut rentrer le paquebot comme on dit.
Je n’ai pas d’air sur les côtés, pas d’air derrière. Avec les panneaux qui tournent j’occupe 2 m à l’arrière. Du coup c’est un peu tassé, mais ça va, ça fonctionne. Je flippais un peu, car on a joué à Pleyel il y a 15 jours, c’était encore plus tassé et compact, et du coup, même pour les sorties de faisceaux, les ouvertures étaient compliquées. C’est rare qu’il y ait autant de matériel sur de si petits plateaux.

Les faces de proximité en PAR 20 sur les musiciens

SLU : Ce sont de vrais retours lumière ! Tu as combien de projecteurs pour l’éclairage des musiciens ?

Nicolas Maisonneuve : Il y a 9 BMFL Blade à la face, 12 Aura XB au manteau sur deux lignes et les MegaPointe de régie. J’ai aussi beaucoup de latéraux ce qui les embête pas mal, ils en prennent plein les yeux mais ils ont compris pourquoi. Les BMFL en latéral il y en a 3 par côté. Sur 3 plans, ça décrasse bien quand même et je peux donner de la profondeur aussi. Je m’en sers souvent pour les faces musiciens. J’ai aussi des petits PAR 20 pour chacun d’eux. C’est un vieux truc que j’utilise depuis des années et que j’adore. Ca fait une face de proximité sur certaines chansons, ça creuse et puis ça donne une autre température de couleur et un peu de chaleur.

SLU : Il ne te gêne pas le plexi autour du batteur ?

Nicolas Maisonneuve : Si, si mais on s’en arrange. C’est impossible autrement car le 1er violon est à côté de la batterie… Je vais en avoir un mieux bientôt. Pour le son ça marche bien, pour la lumière c’est une verrue. Ici j’ai un angle mais le prochain sera parfaitement vertical.

SLU : Pour l’éclairage du public ?

Nicolas Maisonneuve : J’ai les BMFL, les Aura XB et les Mole bien sûr.

SLU : Pour les Zéniths tu vas ajouter des machines ?

Nicolas Maisonneuve : Non, il n’y a aucune raison. Le kit est pensé pour toute la tournée, y compris les Zéniths. Et puis ça marche très bien avec les MegaPointe, c’est l’avantage de ces machines.

La restitution, du vrai live à l’ancienne

Nicolas Maisonneuve au premier plan et Fabien Duchossoy son pupitreur.

SLU : Tu accompagnes Fabien au pupitre pendant le show ?

Nicolas Maisonneuve : J’envoie tout, Fabien s’occupe du contrôle et de l’encodage car j’en suis incapable d’encoder. C’est aussi Fabien qui me remplace quand je suis absent et je n’ai aucune inquiétude. On a déjà collaboré sur plusieurs affaires, Circus avec Calo, Cœur de Pirate et c’était un des 3 opérateurs sur Les 3 Mousquetaires.
J’ai une manière de travailler qui est un peu particulière dans la mesure où je ne suis pas geek. Je travaille à l’ancienne. J’ai besoin de faders, et boutons. J’ai toujours ma veille Light Commander à côté de moi.

La régie de Nicolas avec un max de faders et de boutons. La ScanCo est juste une télécommande de la GrandMA2 Light

Les fabricants ont une fâcheuse tendance à sortir des consoles à 3 millions de dollars avec des milliards de possibilités mais seulement 10 tirettes. C’est pour ça que j’ai deux consoles, parfois même j’en ai trois. Je n’aime pas tout ce qui est prévu en GO. Il y a des go pour le découpage des morceaux bien sûr, il faut avoir les bases car il y a beaucoup de machines, on ne peut pas tout faire à la main. Mais quasiment toutes les lampes sont envoyées en live. Et c’est cette approche qui fait vivre la lumière.

Si tu mets tout sur la même mémoire, tu ne tiens pas compte des différentes formes de salles. Un jour tu as un balcon, le lendemain il n’y en a pas, le jour suivant le plafond est blanc. Eh bien non. Moi si je décide qu’il faut monter à 50, je monte à 50. Maintenant si tu as tout mis en go, que tu as 10 tirettes et 200 machines, bien sûr tu es battu. Tu envoies et si c’est moche, c’est trop tard. Je veux vraiment faire le spectacle tous les soirs en fonction du lieu, y compris les axes. C’est comme ça que je conçois le truc. C’est pareil pour les poursuites, parce qu’il n’y aura jamais la même densité de fumée en salle. J’aime bien aussi que toute l’équipe soit investie pendant le spectacle, je parle avec tout le monde. Ce ne sont pas des techniciens qui montent du matériel et qui attendent la fin du spectacle ou la panne. Je ne conçois pas de travailler de cette façon.

J’ai une manière particulière de travailler et c’est dur pour eux. J’ai de grandes idées mais je n’écris rien. Quand on attaque la créa, c’est noir salle et on y va. Je sais un peu ou je vais mais j’invente plein de choses pendant la création en tirant parti des contraintes des produits ou de leurs avantages. Un défaut va amener un effet auquel jamais je n’aurais pensé…
C’est ça que je trouve génial dans une créa. Sinon on finit tous avec les mêmes gobos, les mêmes prismes, toujours les mêmes machines qui font toujours les mêmes effets. C’est fatigant. Pour chaque artiste je fais une lumière différente. Un morceau de 3 minutes peut prendre 3 heures à encoder et je vais au bout, je les emmène au bout. C’est plutôt cool, j’ai une bonne équipe. Et si je ne sais pas me servir d’une Grand MA, c’est parce que je ne veux pas savoir.

La concentration de tirs de MegaPointe sur un seul miroir asservi formes des axes déterminés et un bouquet de faisceaux autour de véronique Sanson

L’histoire de Nicolas Maisonneuve

SLU : Comment es-tu arrivé dans ce métier ?

Nicolas Maisonneuve : Sur un coup de tête, j’ai plaqué mes études. J’aimais bien organiser la sono des soirées étudiantes et tous les potes me demandaient. J’étais en BTS robotique et assez brillant dans mes études. Mes parents me voyaient déjà entrer en école d’ingénieur. En faisant des stages en entreprises, j’ai vu ce que j’allais devenir et j’ai eu peur. Cette année-là, en rentrant de vacances de Pâques, j’ai décidé de tout plaquer pour travailler dans le spectacle.
J’ai démarché tous les studios pour trouver un emploi. J’étais prêt à faire n’importe quoi, même vider les cendriers s’il le fallait. Et puis un jour, j’ai croisé un mec dont le tonton avait une boîte de presta. Il m’a filé son numéro, j’ai appelé et je me suis pointé le lundi matin à Bièvres. J’étais stagiaire. On est parti dans sa voiture pour discuter car il n’avait pas le temps de s’occuper de moi. On est arrivé dans un gymnase où il y avait 2 semis de matos et c’était le jour du démontage. On a démonté le truc et voilà. J’y suis retourné tous les jours.

Cette harmonie de couleurs pastel est superbe et ce gobo des MegaPointe créé de magnifiques faisceaux sur le fond ambre des B-Eye étoilé grâce aux lampes

Il y a des mecs super qui m’ont appris. J’ai fait un peu de tout au début, un peu de son, de lumière. J’ai fait mes armes sans trop gagner d’argent, plein de plans de roadies, pas mal d’événementiels qui est une super école, mais je voulais faire du spectacle. Et j’ai eu la chance de récupérer une affaire qui est devenue très grosse, très vite. J’étais très jeune et je me suis retrouvé à faire mon premier Zénith de designer. C’était avec NTM, avec Stéphane Plisson qui faisait le son. C’était aussi son premier Zénith. On était les stagiaires de l’époque.

Ensuite je suis parti comme assistant sur une tournée de Khaled où je remplaçais un gars au bloc. Ils ont viré l’éclairagiste et la semaine suivante ils m’ont proposé de prendre l’affaire au moment où Khaled a sorti Didi. J’ai fait le tour du monde avec lui pendant huit ans. C’est un coup de chance aussi et ça a fait boule de neige. Ensuite j’ai travaillé avec toute la génération de chanson française Thomas Fersen, Sanseverino, Arthur H…
j’évolue dans ce que j’appelle la VFQ, la variété française de qualité. C’est moi l’inventeur du label (rires) ! Bruel depuis 12 ans, Souchon Voulzy, Sanson. Il y a des gens avec qui je travaille depuis très longtemps comme Bruel ou Dany Brillant, des vieux potes que je connaissais avant leur succès. J’ai travaillé pendant 18 ans avec Fugain. J’ai de la chance, il y a beaucoup d’artistes qui m’apprécient.

Jeu de contrastes, projection de gobos pour la profondeur alors que les rampes de leds élargissent la scène

SLU : Et Lampion Mécanique ?

Nicolas Maisonneuve : J’ai monté Lampion par défaut on va dire. Je commençais à avoir pas mal d’artistes et un jour on a eu l’idée de monter une boutique à nous, mais pas pour en faire une grosse boîte, juste pour réaliser quelques affaires, un truc familial. J’avais un associé Jean-Paul Roos qui est décédé il y a 5 ans. On a monté Lampion Mécanique en 98 en achetant 12 Mac 500 et une superbe console Case. Mais oui, c’était la grande époque !
De mon côté je ramenais les affaires en continuant à bosser avec Dushow, Régie Lu… Et Jean-Paul s’occupait de Lampion. J’ai une autre boîte, de design (Elégance Mise en Lumière) et je sépare vraiment les deux activités. Je ne veux pas faire du design en fonction des produits qui sont sur les étagères. Je ne veux pas tomber dans ce panneau, même si parfois les deux activités se recoupent. Quand je peux placer ma boîte sur des affaires, je fais un devis. S’il est compétitif et que ça fonctionne, c’est tant mieux, sinon, c’est le concurrent qui l’emporte.

Déchainement de jolies couleurs vives et chaudes que Nicolas fait vivre en jouant sur les dimmers des B-Eye et Mac Aura. Les faisceaux orange des MegaPointe sont magnifiques.

Quand mon associé est décédé d’une embolie cérébrale en rentrant de tournée, je me suis retrouvé avec la boîte que je ne gérais pas et les gars qui tournaient dans la boutique. Donc j’ai proposé à certains de racheter des parts et de continuer. Aujourd’hui nous sommes 4 associés. Ca se passe comme avant. On fait des petites affaires sans chercher à démarcher pour ne surtout pas être dans la compète.
On ne fait chier personne et en gros, on nous laisse tranquilles. On n’a pas envie de devenir une world company. On achète le matos que l’on peut acheter en fonction de ce que l’on gagne et on a du matos qui est plutôt sérieux car quand tu es une petite boîte, il ne faut pas te tromper. On a de l’Aura, du BMFL Blade, du Viper, du Jarag dont je suis fan, des GrandMA, des Sharpy, et maintenant du MegaPointe.

SLU : C’est quoi ta philosophie de création lumière.

Nicolas Maisonneuve : C’est profondeur, relief et jouer sur tous les axes avec beaucoup de latéraux. Créer de vrais univers tout en éclairant l’artiste.

En régie

Direction la régie où nous retrouvons Fabien Duchossoy, le pupitreur de Nicolas.

Le rack réseau en régie, tout Luminex

SLU : Tu as quoi comme réseau entre la régie et la salle ?

Fabien Duchossoy : Un réseau classique en fibre avec 2 Gigacore qui transportent du MA-Net et Art-Net, sachant que le MA-Net est en spare. On n’a pas trop de paramètres même si on utilise tous les projecteurs en mode full à l’exception des B-Eye.
On a 2 Gigacore et 2 nodes Luminex pour 10 univers qui ne sont pas pleins mais on a séparé les projecteurs à lampe et les projecteurs à leds pour, en cas de problème, repasser sur un autre splitter.

SLU : Quelle est ta mission sur cette tournée ?

Fabien Duchossoy : Je fais tout le calage des salles, et c’est compliqué de s’adapter dans les petites salles car on a besoin de 12,5 m de profondeur et de 15 perches. Nico nous donne ensuite ses recommandations. C’est lui qui envoie le show et je suis là pour l’assister. J’envoie les changements de macros ou je lance les go de changement de mémoires quand il a les deux mains prises. Je le suis vraiment en assistanat attentif.

Magnifique tableau final, posé. Une harmonie de teintes chaudes et beaucoup de relief.

Noir Salle

Le concert va démarrer. Pour Nicolas le noir salle est sa plus belle mémoire, l’instant où il va réunir l’artiste et son public. C’est pour lui une chance inouïe. Sur plus de 2 heures de show, il joue quasi tout en live, sur les dimmers pour accompagner l’énergie musicale, sur les effets de prisme, les zooms pour une lumière chatoyante support d’émotion et de poésie.
Il nous transporte d’une scène rock inondée de lumière violente et de larges sorties de faisceaux, à l’intimité d’un cabaret parisien rétréci par le décor à géométrie variable, toujours juste, au plus près de l’intention de l’artiste, toujours élégant. Le talent, l’énergie et générosité de chacun, l’artiste, les musiciens, les techniciens, le public font de ce concert un authentique moment de plaisir.

Equipe technique lumière
Designer lumière / Eclairagiste : Nicolas Maisonneuve
Opérateur Lumière/ Wysiwyg : Fabien Duchossoy
Blockeur : Jérôme Nizet
Technicienne Lumière / Poursuite : Nelly Beloux-Chaurand
Technicien Lumière. (sur les dates parisiennes) : Julien Recoque

Prestataire Son, lumière, structure : MPM
Prestataire Décor : Lampion Mécanique

Equipe technique son
Ingé façade : Jean-Marc Hauser
Ingé retours : François Brely
Asistantant son scène : Alexandre Point
Responsable système : Clément Poisson en alternance avec Loïc Ravazy
Backliner : Julien Hébert

Musiciens
Basse : Dominique « Dodo » Bertram
Violon : Anne Gravoin
Guitare : Christian « Basile » Leroux
Batterie : Loïc Pontieux en alternance avec Jean Baptiste Cortot
Percussions : François Constantin
Claviers : Franck Sitbon
Trompette : Steven Madaio
Trombone : Bertrand Luzignant
Saxophone : Yannick Soccal
Chœurs : Mehdi Benjelloun
Chœurs : Guillaume Eyango Jacquot

Equipement lumière
24 BMFL Blade Robe
18 MegaPointe Robe
12 B-Eye K20 Claypaky
23 Mac Aura XB Martin
4 Atomic 3000 Led Martin
7 Media Spiner Robe
11 Deflector Studio Due
7 Arcaline 3G Ayrton2 Aramis Robert Juliat
2 MDG Atmospere
1 GrandMA2 Light
1 LightCommander MA Lighting
2 Gigacore 14R Luminex
1 GigaSwitch 8 Luminex
2 nodes Ethernet DMX 8 MK2 Luminex
10 splitters Luminex

La grande braderie de Freevox

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Freevox ferme ses bureaux et son showroom de Fresnes et relocalise l’ensemble de son activité à Villepinte. A cette occasion, elle organise sur place une vente exceptionnelle de produits professionnels de fin de série et de démonstration, ouverte à tous.

Cette vente où toutes les marques sont représentées aura lieu les 20, 21 et 22 mars 2018 au Parc Medicis, 30 av. des Pépinières 94260 à Fresnes.
La liste du matériel sera communiquée prochainement par Freevox mais uniquement aux inscrit sur Freevox la grande braderie