Le jeune et talentueux chanteur/imitateur Michaël Grégorio termine la tournée "best of" de ses précédents spectacles, agrémentée de nouvelles imitations, nous plongeant dans une multitude d'ambiances maîtrisées voire bluffantes et toujours saupoudrées de touches humoristiques !
Qui dit nouvelle tournée dit nouveau design. Nous allons voir quelles évolutions ont été appliquées par Jocelyn Morel à la lumière et comment il répond toujours judicieusement aux besoins de cette large palette d'ambiances que nous propose l'artiste.
Un tableau épuré et plutôt intimiste, animé par l'écran qui occupe une grande place dans le spectacle. Les MagicPanel Ayrton sont utilisés ici pour leur beau faisceau wash.
C'est au Zénith de Toulouse que nous retrouvons l'équipe de tournée. Nous sommes accueillis par Jocelyn Morel, éclairagiste de Michaël depuis 2006 et collaborateur de Soundlightup. Nous nous installons en régie alors que les derniers réglages se terminent, pour échanger sur l'évolution de la lumière.
Jocelyn Morel : J'éclaire Michaël Grégorio depuis décembre 2006, on peut dire d'une certaine manière que l'éclairage de l'artiste a évolué avec lui, avec sa notoriété. Nous sommes passés progressivement d'un accueil avec 6 machines et un peu de trad à 4 semi-remorques pour la technique, et 2 tour bus sur la route. Actuellement nous sommes une équipe de 31 personnes sur la tournée, des chauffeurs aux monteurs en passant par les techniciens son, vidéo, rigging, lumière, qui est complétée par une équipe de roads et de riggers en local.
SLU : Avec cette évolution au fil des tournées, comment Michaël perçoit-il la mise en lumière de ses shows, quelles sont ses exigences ou ses souhaits ?
Jocelyn Morel : Le temps passé à travailler aux côtés de Michaël me permet d'avoir du recul et de savoir ce qu'il aime ou pas. Je m'attache avant toute chose à la justesse du propos. Il faut savoir que dans la set-list (qui est conséquente), il y a tous les styles musicaux, et de même dans le répertoire, il y a des titres qui sont joués avec différentes intentions.
Parfois on est dans la performance pure, parfois c'est du détournement humoristique, ou presque uniquement de la parodie. Je suis donc en permanence en recherche de la justesse de la lumière, non pas forcément avec ce que j'aime, mais avec ce qui sert le mieux le propos du show.
C'est un spectacle d'imitations, il faut donc retranscrire le propos de l'artiste imité, MAIS avec l'intention de Michaël. Quand on part sur une imitation de Jacques Brel, il faut reproduire au mieux l'ambiance des années soixante comme si l'on assistait à un concert de l'artiste original. Pour la création en elle-même, Michaël me fait confiance sur beaucoup de choses.
Après 10 ans de collaboration, je finis par connaître ses goûts. Je travaille un tableau et lui montre le résultat.
On échange sur la façon dont on pourrait le faire évoluer, mais généralement on tombe rapidement d'accord sur un visuel cohérent et qui lui plaît, ou qui peut aussi ne pas plaire, ni à lui ni à moi, mais où nous sommes d'accord sur le fait qu'il convient parfaitement à un numéro bien précis.
Sur ce genre de spectacle abordant les aspects très différents de tout ce qu'on peut retrouver dans le monde de la musique, on doit aussi savoir se plier à ce type d'exercice assez délicat mais enrichissant. Et souvent pendant la tournée, le processus de création se fait à la volée. Le spectacle étant en constante évolution, on ne part pas sur une idée qui restera figée et fermée. La scénographie est étroitement liée au thème de la tournée : "j'ai 10 ans". La disposition des éléments techniques reprend de près ou de loin l'idée d'un gâteau d'anniversaire. L'espace scénique adopte un placement circulaire avec l'utilisation d'un proscenium arrondi et de cerces concentriques.
Un kit mesuré et efficace