DV2 Story - 1ere partie- de 1981 à 1989

Didier Dal Fitto et Guy Vignet, la Grande Epoque d’Audio Services

Souvent les distributeurs prennent leur essor grâce à leurs marques, parfois c’est l’inverse, l’exemple de DV2 étant l’un des plus criants (baisse Didier !). Nous avons été à la rencontre de cette institution messine, grande pourvoyeuse de bois sonore, kilowatts savants et belles consoles, pour une grande virée dans l’histoire de deux hommes aussi complémentaires que compétents, Didier Dal Fitto et Guy Vignet.

Guy Vignet et Didier Dal Fitto

Guy Vignet et Didier Dal Fitto

SLU : D’abord quelle est la philosophie de DV2 en tant que distributeur. Vous croulez littéralement sous les récompenses !

Didier Dal Fitto (Directeur technique et associé) : D’abord nous avons toujours essayé de rester dans un business modèle qui est celui de la diffusion et nous n'avons surtout jamais voulu ressembler à un distributeur de cartons « Lambda » qui plus il a de cartes, plus il est content (on l’interrompt NDR)

SLU : Oui mais après le bois et les amplis, vous avez maintenant les consoles, bientôt les effets et les micros ? (rires)

Guy Vignet (Dirigeant et associé) : Oui mais non. Nous avons de la diff, et on a des consoles car c’était DiGiCo. Nous avions déjà été sollicités deux fois et décliné les deux fois…trop gros, on ne saura pas faire, on n’a pas le temps, pas les moyens... A l’époque leur fer de lance était la D5.

SLU : La D5 ?? Ahh mais c’est vieux votre histoire alors, à l’époque vous étiez vraiment petits !

Guy Vignet : Oui absolument. Il faut avoir l’humilité de savoir dire non. On ne fait que si on sait faire et surtout bien faire les choses. C'était au début de l’ère Energia avec Adamson et nous sentions que nous devions jeter toute notre énergie dans ce gros projet de diffusion.

1961. Guy, Managing Director avant l'heure

1961. Guy, Managing Director avant l'heure

1963. Didier : “Ca va chauffer ! Je savais lire la musique avant de savoir lire.”

1963. Didier : “Ca va chauffer ! Je savais lire la musique avant de savoir lire.”

SLU : Adamson est donc votre socle et représente quel pourcentage de votre chiffre ?

Guy Vignet : Environ 50%.

SLU : Vous avez réussi à inonder le marché avec cette marque !

Guy Vignet : Non, nous avons toujours le sentiment qu’il y a des progrès à faire. Nous avons désormais un gros, gros boulot à faire sur l’installation. C’est l’étape suivante et nous l’avons annoncé aux canadiens de telle sorte à les amener à penser les produits utiles à ce marché.

Didier Dal Fitto : Nous venons de réaliser deux chantiers en S10 : l’auditorium Debussy au Palais des Festivals de Cannes, et le 104 de Radio France. Cela dit, Adamson vient du Touring et doit continuer à projeter une gamme d’enceintes pour le fixe comme elle le fait depuis quelques années. Néanmoins il est bien des cas où les produits pensés pour le touring conviennent parfaitement en installation fixe, il suffit voir le grand nombre de SMAC et de théâtres équipées en SpekTrix et Metrix.

Guy Vignet : La difficulté dans l’installation réside trop fréquemment dans le manque de vision des décideurs qui privilégient le court terme et le moins cher, or un bon investissement est souvent bien moins coûteux sur le long terme (ma grand-mère disait le cher c’est le bon marché. A méditer) et qui acceptent des propositions décousues et minimalistes de certaines grandes marques qui font briller les yeux des financiers sans toucher à leur budget.
Evidemment avec 20 k€ pour équiper un théâtre, le résultat ne suit pas. Dès le premier accueil amplifié, le masque tombe. Comme tu t’en doutes, ça, on ne sait pas et on ne veut pas faire. Nous avons commencé avec Didier derrière des consoles et nous avons conscience de ce qu’il faut en quantité et qualité pour parvenir à un résultat.

SLU : Dire non est votre seconde nature (rires) !

Guy Vignet : Pas vraiment ! Pourtant… il y a bien longtemps le jour où l’on nous a dit que nous allions sonoriser Trust pour le compte de Pascal Legros (grand producteur / tourneur de spectacles NDR), à l’époque où ce groupe était en pleine bourre avec Antisocial, on s’est regardé tous les deux et nous avons failli dire non… mais non !

Flash back sur l'épisode Trust

1981. Premier local : esprit British

1981. Premier local : esprit British

SLU : C’était en quelle année ?

Guy Vignet : En 1982, nous avions monté tous les deux notre première société depuis peu et elle s’appelait Audio Services.

SLU : Vous nous racontez ?

Didier Dal Fitto : C’est une histoire incroyable. Nicko McBrain, le batteur d’Iron Maiden était venu faire quelques piges avec eux. Rien que ça, c’est un bon début.

[private]

Guy Vignet : Il y avait quelques groupes de rock à Metz dont un, Atoll, a eu un rayonnement aussi à l’international. Dan, son manager, appelle et me dit « Y’a un truc à faire pour un pote à moi, un groupe dans une discothèque. » C’était la grande époque des gros établissements, des jauges de 800 et plus, et nous savions très bien le faire.

Didier Dal Fitto : Les boîtes bien feutrées, pleines de chauffeuses, alcôves, moquette et un tout petit coin scène qui ne dépassait pas les 10 mètres de large et où se produisaient quelques artistes en playback.

Guy Vignet : Il me dit aussi qu’il lui faudra quelques retours, « ramènes-en quelques-uns au cas où… Ils ont déjà les leurs, ils répètent avec. Et prends la diffusion. »
Je lui demande le nom du groupe pour avoir une idée de ce qu’il fallait et il me lâche le nom. Trust. A l’époque c’est comme si on te proposait les Pink Floyd. Mon sang ne fait qu’un tour. « Trust dans une discothèque ? »

Didier Dal Fitto : En fait ils répétaient depuis une semaine avant de partir en tournée et avaient décidé de remercier les gens qui tenaient les lieux avec un concert gratos.

1982. Premier utilitaire... comme Régiscène

1982. Premier utilitaire... comme Régiscène

SLU : C’est quelque chose qui se fait encore couramment.

Guy Vignet : Oui mais en général c’est dans un Zénith (rires) ! Je finis par accepter du bout des lèvres. Pascal Legros lui avait demandé un service et Dan s’était tourné vers nous sans trop savoir techniquement ce qu’il fallait.
On avait à l’époque un gros utilitaire Mercedes, le même que Régiscène utilisait par dizaines. On le bourre avec TOUT ce qu’on trouve dans le dépôt, l’équivalent d’un double système Martin, et nous voilà partis avec Didier en direction de la campagne entourant Dijon.

Didier Dal Fitto : Après 5 h de route, on déboule dans un patelin, où trois mecs manifestement pas du coin nous font de grands signes. Ils n’avaient pas l’air d’avoir vu la lumière depuis longtemps. « Suivez-nous ! »
On arrive d’un coup devant un hangar agricole immense, 100 mètres de long et transformé en discothèque !

Guy Vignet : On se regarde avec Didier et l’envie nous prend de nous enfuir. « Allez, on se casse ! » (rires) !

1982. Premier rack FX

1982. Premier rack FX

SLU : C’était si grand que ça ?

Didier Dal Fitto : Une sorte de parc expo très long et assez large, une jauge impensable pour le lieu. On sait immédiatement que notre diff là-dedans va être très juste. On rentre avec le bahut et on voit, tout au bout la scène, les instruments, des retours et des sides immenses.
Des châteaux Eastmill, une console retours, des wedges, bref, il y a largement plus en retours que tout ce que nous avons chargé dans le bahut pour faire la face, sauf que tout était rincé et que ça ne marchait pas.
Coup de bol pour nous. Les roads commencent à déballer et à installer la scène en mode public en surélevant la batterie et en lui faisant une gueule plus « show » que « répète ». Nous, on place notre matériel, on intercale notre patch et on ajoute quelques micros. On a toujours été en avance question câblage et nous sommes chargés comme des mules.

Guy Vignet : Puis Nicko McBrain arrive avec son t-shirt Iron Maiden et sa gueule défoncée un soir dans une ruelle glauque de Soho, un dieu dans l’univers métal. Il commence à râler car il n’aime pas l’installation de son instrument et des « fuck » de plus en plus sonores fusent jusqu’au moment où il décoche un immense coup de pied dans son kit et envoie tout valdinguer du pratos.

Didier Dal Fitto : Déjà qu’on en menait pas large, on se dit que si ça ne va pas le faire, ils vont nous pendre par les pieds et nous laisser sécher sur place. Petit à petit, tout le monde arrive et le mot tant redouté arrive : Soundcheck ! Je m’installe derrière ma console de face, une Série 1S (la première console « touring » de Soundcraft construite directement dans un flight case) et, devine qui vient à côté de moi après avoir installé un road sur sa batterie pour faire le son ?

1981. Premier système modulaire disparate... mais cohérent !

1981. Premier système modulaire disparate... mais cohérent !

SLU : Nicko !

Didier Dal Fitto : Le mec venait de piquer une crise de nerfs quelques minutes auparavant. Il avait failli cartonner un road et je le vois débouler avec sa tête des mauvais jours. On commence à faire la batterie et il finit par être content. Je te jure que le moindre dixième de dB de dynamique entre console et amplis était utilisé ! Je n’avais pas terminé son instrument que tout ce que j’avais sous le pied était parti dedans.
Les amplis rougeoyaient et je n’avais plus la queue d’un dB pour le reste du groupe. J’avais encore les guitares, la basse, la voix… et puis petit à petit tu nettoies de-ci de-là, tu trouves de la place, tu timbres mieux les choses, et tu rentres le tout !

Guy Vignet : Et puis les mecs jouent vraiment bien sur scène, ensemble. L’énergie est cohérente entre eux, ça finit par le faire mais on transpire comme jamais. Honnêtement nous étions des gosses, on avait 21 et 23 ans et nous avons eu la peur de notre vie. Didier a vécu ça à la face et moi aux retours.
Si j’avais pu limer les faces avant pour gagner quelques millimètres de course aux tirettes de la console retour, je l’aurais fait (rires ) !

Les sides craquaient comme du bois sec et les gars me l’ont confirmé après coup, on n'en tirait rien de cette marque. Ils nous avaient demandé si on savait s’en servir et nous « oui, bien sûr ! » alors que c’était la première fois que nous mettions les mains dedans.

SLU : Votre matos marchait ?

Didier Dal Fitto : Par rapport au leur, terriblement mieux. Je ne sais pas qui leur avait fourgué ce qu’ils avaient mais c’était très fatigué. Je me rappelle que nous avions placé deux 4560 en guise de casque au batteur et il avait instantanément eu la banane : « touche plus à rien ! » Les guitares avaient assez de niveau avec les amplis, Bernie (Bonvoisin NDR) chantait bien et il envoyait.

Guy Vignet : En définitive aux retours j'ai passé une super soirée car c’étaient de vrais, vrais pros et ils avaient bien répété le show. J’ai eu de vraies soirées de merde avec des groupes pourris alors que là, quand j’y repense, je me suis éclaté.

SLU : Il y a eu du monde ?

Didier Dal Fitto : Ahh oui, c’était plein, archiplein. Au milieu du show il y a Bernie qui a fait un moulinet avec le micro qui pof, part dans les étoiles. Il a fallu courir partout en chercher un autre. Rock’n’roll quoi !

Guy Vignet : A la fin du show, Trust est prêt pour un rappel et les gars s’apprêtent à remonter sur scène quand le DJ qui n’avait rien compris, allume ses lumières et envoie le disco. Bernie monte sur le plateau et hurle « Si t’arrêtes pas ta merde je viens te péter la gueule ! » Bien entendu ça s’est terminé en embrouille.

La rencontre Vignet / Dal Fitto remonte au lycée

1975 Didier : “Rick Wakeman Chick Corea ou Joe Zawinul ?”

1975 Didier : “Rick Wakeman Chick Corea ou Joe Zawinul ?”

SLU : Revenons à la rencontre Vignet / Dal Fitto. Elle remonte à quand ?

Didier Dal Fitto : La moitié des années 70 au lycée. Nous n'étions pas en classe ensemble puisqu’il est mon ainé de deux ans, mais nous avions le même amour pour la musique.

Guy Vignet : Je me suis saigné tout un été pour mettre de côté de quoi acheter une vraie chaîne HiFi, platine Thorens, ampli Marantz, du lourd ! Y’a aujourd’hui les geeks de l’informatique, je l’étais du matériel audio. Quand t’as 16 balais et quand en plus t’as un magnéto à bande trois têtes et trois moteur, tu peux voir loin dans le quartier (rires) !

SLU : Revox ?

Guy Vignet : Sony d’abord et Revox ensuite, c’était trop cher.

Didier Dal Fitto : Moi je jouais du piano. Nous avions donc monté un groupe. Un jour Laurent le batteur dit : « Il faut qu’on s’enregistre et j’ai le mec pour ça. Il habite à côté de chez moi et il a un magnéto ! » A l’époque, si tu avais le matériel, batterie, ampli, guitare, ça posait ton homme.


1976. On est un groupe de jeunes

1976. On est un groupe de jeunes

Guy Vignet : J’ai donc enregistré le groupe mais bon, deux micros... Il en fallait plus et de fil en aiguille aussi quelque chose pour les mélanger. On passait devant le grand magasin de musique de Metz, aujourd’hui disparu, et on voyait les zéros sur les étiquettes de prix. Comme on ne gagnait rien, Didier me dit : « Attends, ce n’est rien, on va la monter : un bouton de volume, le panoramique qui va bien et on va pouvoir mixer ! »

SLU : Tu avais basculé dans l’électronique ?

Didier Dal Fitto : Oui, j’avais un cousin qui bricolait des émetteurs donc j’avais commencé à m’y intéresser.

Guy Vignet : On passe notre bac, nous étions très sages comparés à des potes qui avaient tout envoyé valdinguer pour aller cachetonner un peu, et puis études commerciales et droit pour moi et bac E et Louis Lumière pour Didier.

1979. Didier, étudiant à Louis Lumière

1979. Didier, étudiant à Louis Lumière

SLU : Le son de Louis Lumière à l’époque devait être très axé cinéma…

Didier Dal Fitto : Cette école est née pour la photo, puis le cinéma et ensuite est venue se greffer l’option son. Mais c’était du son pour le cinéma et tous mes potes de promo ont fait carrière dans le 7e art. Moi en revanche quand je suis arrivé, c’était pour apprendre le son live.
Le concours d’admission était assez dur et à l’oral, ils m’avaient demandé pourquoi je voulais aller à Louis Lumière sans viser le cinoche.
Du haut de mes 20 balais, je leur avais dit que je voulais acquérir de la compétence et apprendre à sonoriser car j’estimais à l’époque que c’était mal fait. Ca fait prétentieux mais j’ai toujours su ce que je voulais faire. C’était limpide dans mon esprit et aujourd’hui encore avec Guy, nous gardons le même cap.

SLU : Guy fait son droit, toi Lumière, et pendant ce temps-là ?

1978. Guy, étudiant en Droit, ca mène à tout.

1978. Guy, étudiant en Droit, ca mène à tout.

Guy Vignet : Nous avions notre association où l’on avait reversé tout ce que nous avions en termes de matos, instruments et savoir-faire. Il faut rappeler qu’à l’époque, nombre de bons groupes étaient saccagés dès qu’ils se produisaient sur scène. C’était très basique voire mauvais. Didier rentrait de Paris le WE et ensemble on sonorisait à tout va pendant les week-ends et les vacances.

Didier Dal Fitto : Quand il n’y avait rien, j’allais jouer pour des baloches pour rentrer un peu de sous.

SLU : Et financièrement ça se passait comment ?

Didier Dal Fitto : On facturait…

Guy Vignet : Euhh, non pas exactement, à l’époque tout était scrupuleusement noté dans un petit livre mais souvent très liquide (rires) ! Il y a prescription.

SLU : C’était quoi la sono en France à l’époque ?

Didier Dal Fitto : Honnêtement pas grand-chose, limite le désert technique. Il y avait à Paris Régiscène, Publi-Son (devenu Dushow) et pour le reste en France on bricolait. Chaque ville avait son magasin de musique qui pouvait éventuellement te louer du matériel très basique. Je me souviens d’un magasin Connexion ici en région, magnifique et depuis à l’abandon, où avait été installé un incroyable auditorium pro, on parle des années 75.
Ils avaient les 4560, les gros moteurs 2440 (la Rolls de l’époque), les immenses pavillons… Par rapport aux pauvres colonnes auto-construites, c’était le jour et la nuit. Quelqu’un avait dû se dire qu’il y avait un marché à prendre au niveau des clubs, seulement les vendeurs n’y connaissaient absolument rien. Dès que nous avions un moment, on allait sur place s’imprégner de vrai matériel pro.

Décembre 1980, création d'Audio Services

SLU : Louis Lumière et le droit se terminent…

Guy Vignet : Oui d’autant qu’après quatre ans de droit, je n’avais qu’une envie, cesser mes études et me lancer en société avec Didier. Comme le dit un vieil adage à la fac, le droit mène à tout, la preuve, mais à condition d’en sortir à temps (rires) ! Il faut aussi rappeler que ce n’était pas une démarche tout à fait naturelle pour nous de monter une société car parmi nos proches, il n’y avait pas de chefs d’entreprise. Dans ma propre famille, nous étions prolétaires depuis des générations. Les parents de Didier sont des immigrés italiens, et les miens des transfuges normands qui étaient venus chercher du boulot dans les usines de l’Est, c’est un peu le même parcours.
J’ai donc dit à Didier que soit on fait chacun notre petit truc dans notre coin et c’en est fini de notre belle aventure, soit on s’associe. De mon côté c’était très clair mais je ne savais pas si mon partenaire allait suivre. Il a dit OK. En quelques formalités et après avoir trouvé un petit local, c’est parti en décembre 1980. Audio Services était né. La mise de départ, nous l'avons trouvée auprès de nos familles (10 000 Francs chacun a l’époque – moins de 3 000 Euros au total), ce qui nous a permis de mieux nous équiper et d’avoir le fonds de roulement pour attendre le paiement d’un client qui traine à régler le matos qu’on lui a vendu.

Première console pro E2A Quest 1604, option faders Penny & Gilles

Première console pro E2A Quest 1604, option faders Penny & Gilles

SLU : Vous avez commencé à vendre dès le début ?

Guy Vignet : Oui, nous voulions offrir des solutions sans compromis au niveau du son professionnel via de la vente ou du service. Nous allions chercher des produits en Allemagne ou ailleurs, et nous proposions des configurations qui faisaient halluciner les gens.

Une anecdote encore. Il y a à Metz un gros magasin de musique, une institution. A l’époque, ils avaient des vrais Fender, des Marshall, de vraies Gibson derrière une vitrine de 30 m de long au sein de l’artère la plus commerçante de la ville. S’ils nous avaient donné un coin de la boutique et un bureau, on aurait pu craquer et bosser pour eux. Ils auraient dû foncer dans ce marché naissant, ils avaient un tel coup d’avance sur nous. Nous avions les mêmes clients, les orchestres, et très rapidement ils ont partagé leurs achats : Le magasin de musique pour les instruments, et notre petit bouclard de la banlieue de Metz pour les systèmes. Le gars qui vendait les enceintes dans la boutique a vite dû s’ennuyer (rires) !

SLU : Audio Services commence à prendre son envol !

Didier Dal Fitto : Non, Audio Serviciiis à l’anglaise (rires) ! Ca sonnait bien dans les deux langues et il faut dire qu’à l’époque on dévorait toute la presse spécialisée anglo-saxonne. Notre chiffre d’affaires a décollé car on apportait un vrai conseil qui faisait tellement défaut aux orchestres. A l’époque la sono c’était du Semprini ou du Montarbo très, très basique ; chez nous ils trouvaient des solutions modernes, des produits anglais et américains, qui amélioraient considérablement leur son.

Guy Vignet : Nous sommes partis de rien, nous avons donc gravi petit à petit les échelons. Nous avons bien compris le marché car on a pratiqué tout type de client en partant du plus simple. Nous avons d’ailleurs gardé une tendresse et un profond respect pour le mec qui nous demande des infos, qu’il soit client ou pas et quel que soit son niveau. Je sais d’où on vient et je ne mépriserai jamais la demande du musicien ou du débutant, parce que nous sommes passé par là !

SLU : Vous vouliez cibler la scène.

Didier Dal Fitto : Bien sûr mais à l’époque, la disco et les clubs poussaient comme des champignons. Une fois encore, c’est le marché qui décide.

Guy Vignet : Ils ont même pris la place des orchestres qui ont commencé à décliner.

SLU : Qui venait vous voir, les installateurs ? Vous n’étiez pas intégrateurs…

Guy Vignet : On l’est vite devenu ! Une Salle vide, une réunion de chantier, il y a tous les corps de métier, tu te lances, c’est obligé.

Didier Dal Fitto : Je me suis tapé du dessin industriel pendant 4 ans, les bases étaient là (rires) !

Guy Vignet : Au bout d’un quart d’heure de réunion, le « grand » (Didier Dal Fitto d’après le petit Vignet illustré) débusquait une erreur sur le plan : « Votre truc il n’est pas bon ! » Du coup ça nous donnait une vraie crédibilité.

Didier Dal Fitto : On bossait juridiquement, administrativement, comptablement comme techniquement en allant vite, droit au but. Quand tu démarres une société, tu n’as ni l’envie, ni le temps, ni la compétence de répondre aux appels d’offre. Les orchestres te payaient en cash le lundi, et les boîtes explosaient. Tout lieu peint en noir avec trois boules à facettes et une sono digne de ce nom marchait et générait des revenus importants. On répondait donc aux demandes.

Racks d'amplis Crown DC300A et PSA2, E2A Square 1000. Admirez les patchs maison

Racks d'amplis Crown DC300A et PSA2, E2A Square 1000. Admirez les patchs maison

Guy Vignet : Il fallait faire tourner la boutique même si ce n’était effectivement pas à proprement parler, ce vers quoi on désirait aller.

SLU : Quelles marques vendiez-vous à vos débuts ?

Guy Vignet : Que du bon. Les consoles Freevox de Gérard Poncet, Crown et QSC pour les amplis...

Didier Dal Fitto : Les amplis Crown, on allait les chercher juste à côté au Luxembourg car ils n’étaient pas encore importés en France.

Attention, anecdote (rires) ! Je me souviens en 1980, j’étais encore étudiant et je jouais pour un orchestre avec un mec qui avait monté un magasin pour équiper justement des discothèques. Un jour il y a Eric Alvergnat (Président de Dushow NDR) qui de retour de chez General Trading au Luxembourg, la boîte qui avait la carte Crown pour l’Europe, s’était arrêté dans la boutique pour discuter et peut-être proposer de travailler ensemble autour de certaines marques. (Rappelons que Dispatch n’est né qu’en décembre 82. Sacré Eric, déjà à l’ouvrage ! NDR)

Assemblage de systèmes modulaires

Assemblage de systèmes modulaires

SLU : En termes de diffusion vous installiez quoi ?

Didier Dal Fitto : On composait des systèmes, avec des ébénisteries fabriquées en Allemagne (copie de Martin Audio). La boîte qui faisait ça s’appelait Musik Produktiv. Nous allions chercher des caisses vides et on les équipait nous-mêmes avec des haut-parleurs JBL ou RCF suivant le budget du client.

Guy Vignet : Filtrage actif, multi-amplification…

Le Mythique PM353 conçu pour limiter la casse !

Le Square 1000 de E2A, aussi légendaire pour sa puissance et sa capacité à encaisser les courts-circuits (ahh la démo en mode poste à souder) que pour sa fragilité

Le Square 1000 de E2A, aussi légendaire pour sa puissance et sa capacité à encaisser les courts-circuits (ahh la démo en mode poste à souder) que pour sa fragilité

SLU : Ca cassait pas mal à l’époque non ?

Didier Dal Fitto : Non, pas forcément beaucoup plus. Nos clients nous faisaient confiance et ne touchaient plus trop quand c’était installé et calé. Des problèmes, nous en avons connu comme tout le monde avec, par exemple, les amplis français EAA. Aussi beaux et puissants, que fragiles.
On parvenait à convaincre un client d’acheter français et donc très cher, et au bout de trois mois en boîte à raison de 12 heures à fond bien au chaud, le mec t’appelait au secours, généralement en pleine nuit et forcément le week-End. T’avais pas intérêt à le planter, il fallait partir le dépanner avec un ampli le soir même et lui trouver une solution pour le lendemain.

1981. Wedges de conception maison qui deviendront les PM 353 en collaboration avec Atelier 33

1981. Wedges de conception maison qui deviendront les PM 353 en collaboration avec Atelier 33

A propos de casse à cette époque, nous avons même conçu un produit qui est devenu mythique : le PM353 dont peu de gens connaissent l’histoire je pense. Au début des années 80, nous avions rencontré Bernard Byk (ATELIER 33) qui était connu pour ses Fly Cases mais réalisait aussi de très belles ébénisteries d’enceintes « vides », libre ensuite aux clients d’y monter les composants de leur choix ; c’était un peu le DIY de maintenant. Nous, à Audio Services, nous avons réalisé nos premiers retours de scène à partir des ébénisteries Atelier 33 avec des composants Electro Voice et Emilar pour l’aigu.
Ca marchait très bien mais quand on cassait un aigü pendant le week-end, une partie du cachet partait en réparation. Un jour on en a eu marre et j’ai décidé de concevoir un retour de scène avec de bons composants mais qui ne coûtent pas cher quand il fallait changer un aigü. J’ai évalué et choisi un HP grave RCF et également un moteur RCF N580 pour l’aigu, les italiens n’avait pas une grande réputation pour les moteurs à compression a l’époque mais celui-ci marchait bien …

La doc du PM353 Atelier 33

La doc du PM353 Atelier 33

Guy Vignet : Et la membrane de rechange ne coûtait pas cher !

Didier Dal Fitto : A coté de ça, je me suis penché sur le filtrage passif pour obtenir une courbe de réponse plus linéaire que ce qu’on obtenait avec des filtres passif génériques de l’époque, histoire de faciliter le travail en retour.
On venait d’acheter un Apple II et avec le copain de classe Philippe Ticheur qui avait fait de la programmation, nous avons conçu un simulateur :
On rentrait la courbe d’impédance et la réponse en fréquence de chaque haut-parleur (point par point à la main !) et ensuite on pouvait concevoir le filtre passif avec linéarisation d’impédance SVP ! Bref, c’était super excitant, le retour marchait super bien, mais on y a quand même passé des nuits.

La doc Audio Services du PLM 353 resto

La doc Audio Services du PLM 353 resto

Une fois les premiers exemplaires réalisés pour notre parc de retours, il y avait de la demande et nous avons passé un deal avec Bernard Byk : lui réalisait le retour de scène tout assemblé suivant nos spécifications, il pouvait en vendre à ses clients et quand on lui en achetait il nous faisait une remise supplémentaire au titre de l’étude. Il accepte le deal mais il fallait trouver un nom.
Un jour Bernard appelle et demande quelle distance entre Paris et Metz ? je sors mon billet de train « Paris-Metz » de ma poche et le je lis « 353 km », ça y est, on a le nom : PM 353 !
Le nom reflétait parfaitement la collaboration entre Audio Services installé près de Metz et Atelier 33 installé à Bagnolet : c’était adopté ! Cette enceinte a eu une longue histoire ensuite...

La crise de la sidérurgie en Lorraine les pousse à Paris où ils nouent de nouveaux contacts

SLU : La période disco a duré combien de temps ?

Guy Vignet : Pas très longtemps, mais le temps m’a semblé long (rires) ! Ensuite vers les années 85-86 on s’est ouvert à de plus gros marchés.

Didier Dal Fitto : Nous avons tout de même douté quelque temps. Financièrement surtout car nous disposions déjà de trois ou quatre salariés. Il ne faut pas oublier qu’en 81, année où l’on vient de démarrer, Mitterrand arrive au pouvoir et lance le plan sidérurgie sur la Lorraine avec les licenciements qui s’en suivent. Nous n'avons pas été impactés dans notre cœur de métier, mais question élan, nous étions loin des 30 glorieuses.

A l'heure du disco ! Régie mobile... Pro !

A l'heure du disco ! Régie mobile... Pro !

Guy Vignet : Nous avons donc décidé de soulager notre boîte en travaillant à mi-temps en dehors. Moi j’ai rejoint une boîte dont nous étions actionnaires avec Didier Jory à Paris et qui s’appelait Entr’acte. Didier (Jory) était entre autre l’ingé son du Grand Orchestre du Splendid qui cartonnait, et Didier Dal Fitto a collaboré pendant deux ans avec Nexo avec qui nous étions assez proches. Cela nous a permis de garder nos salariés et de préserver leur emploi.

1984. Guy aux retours avec sa belle TAC bleue

1984. Guy aux retours avec sa belle TAC bleue

Didier Dal Fitto : Bien entendu, trois mois après la mise en place de ce plan de sauvegarde, tout le travail de fond que nous avions fait auparavant a porté ses fruits, et nous avons commencé à gagner des appels d’offres. Sans doute les choses se sont-elles décantées grâce à notre présence à Paris auprès des décideurs.

Guy Vignet : Peut-être avons-nous été trop téméraires de démarrer notre activité en Lorraine où la crise battait son plein, mais à la fois c’est chez nous, chez nos parents. Nous avons connu leurs difficultés, leurs efforts, on s’est dit qu’il ne fallait pas se barrer au moment où tant de personnes étaient accablées par la crise.
Sans humour, en 10 ans, tout un pan de notre industrie a été laminé. Nous étions attachés à cette région, même si nous n’avons pas avec Didier, des racines ancestrales. Je crois qu’à Paris tout aurait été plus rapide. Il y a des gens, ni mieux ni moins bien que nous, qui ont démarré leur activité dans la capitale bien plus vite qu’on ne l’a fait en région.

L'époque du Splendid et les premiers micros HF

1983. Cluster central au théâtre du Gymnase pour le Grand Orchestre du Splendid

1983. Cluster central au théâtre du Gymnase pour le Grand Orchestre du Splendid

SLU : Le Grand Orchestre du Splendid était omniprésent à l’époque...

Didier Dal Fitto : Ca cartonnait et quelle école pour moi ! J’ai énormément appris à leur contact. Il y avait des trouvailles scéniques comme des tournettes sous l’orchestre avec le multi qui devait suivre. J’ai vu arriver les trois premiers micros HF des USA, des Cetec Vega avec des têtes Shure. Personne n’avait vu ça !

Guy Vignet : C’était Claude Martinez, l’associé de Paul Lederman qui avait signé le bon de commande et avait promis au groupe ce qu'il se fait de mieux au monde (rires) !

Didier Dal Fitto : Ils étaient arrivés en 110V avec des transfos et avaient équipé les trois chanteuses qui du coup pouvaient descendre dans la salle en porte-jarretelles et s’assoir sur les jambes des gens dans le public, une fois encore du jamais vu !
Ce show avait été prévu pour 3 mois au Gymnase et en définitif il a été donné pendant près de deux ans et demi !


1983. Didier en séance de câblage dans les loges au Théâtre du Gymnase.

1983. Didier en séance de câblage dans les loges au Théâtre du Gymnase.

SLU : Mais du coup c’est grâce au Splendid que vous avez mis le pied à Paris...

Guy Vignet : Complètement. Anecdote gag ! Didier Jory s’était approché de Nexo que nous connaissions déjà. Eric Vincenot depuis son garage de la rue des Cascades à Ménilmontant nous passe un coup de fil : « ehh les mecs, je vais fabriquer un cluster central pour le Gymnase avec des pavillons pour le médium et l’aigu et un truc pour les basses.
En revanche il faudra aussi des consoles, des retours, bref, tout ça je ne l’ai pas et ce n’est pas ma tasse de thé. Ca vous dit de vous en occuper pendant trois mois ? » Si on fournit ça on n’a plus de matos…

1984. Régie retours et console TAC 24-8-2

1984. Régie retours et console TAC 24-8-2

Tempête sous un crane ! On finit par foncer et emporter à Paris tout notre matériel, notre console EAA, les amplis Crown, les retours, tout ! On fait le montage et le calage en trois semaines avec Didier, et je me retrouve, tout juriste que j’étais devenu, à souder des kg de XLR comme il se doit dans le sous-sol du théâtre (et sans aucun hors phase. Rires) !

SLU : Vous avez donc tenu deux ans et demi et avez sans doute changé de matériel en cours de route…

Didier Dal Fitto : Oui bien sûr ! Nous étions partis en petits moyens, nous avons donc rapidement acheté une console Amek pour le Gymnase et du matériel pour continuer à exister en dehors du Splendid car nous avons senti que ça allait durer.

Guy Vignet : C'est un pari à quitte ou double qui a marché.


1985. Comme les grands.

1985. Comme les grands.

SLU : Il marchait comment le fameux cluster central d’Eric ?

Didier Dal Fitto : Bien, super bien. C’était en plus une super idée car on n’aurait pas su quoi mettre à l’époque dans un théâtre à l’italienne. Il avait ajouté plein de petites enceintes latérales pour y passer des effets.

SLU : Tu te souviens de quoi était composé le système ?

Didier Dal Fitto : C’était un système 3 voies. Il y avait en bas une enceinte de grave avec quatre 15” en radiation directe.

1985. Audio Services investit un nouveau local. A l'accueil c'est Françoise List

1985. Audio Services investit un nouveau local. A l'accueil c'est Françoise List

Pour le médium, Eric Vincenot avait déjà conçu un diffuseur pavillonné avec une pièce de mise en phase qui sera la voie médium du futur système modulaire Nexo. Au Gymnase, il y avait 5 éléments installés horizontalement.
Quand on l’a rencontré en 81, il travaillait encore à la conception de l’élément aigu mais rien n’était encore fait, du coup il y a mis un sacré coup et a réalisé les 4 premiers pavillons pour le Splendid pour couvrir les 3 directions, plus une vers le parterre.
Nous avons ajouté 4 gros moteurs a compression et avec ça le Splendid a parfaitement tenu la distance. Le résultat était même exceptionnel pour l’époque.

1986, premier gros marché : l'Arsenal de Metz

SLU : Et dans l’Est pendant ce temps ?

Guy Vignet : En 86 nous remportons notre premier beau marché avec l’installation de l’Arsenal à Metz, la première vraie salle « spectaculaire » de l’Est de la France. Un superbe auditorium créé par Ricardo Bofill pour l’architecture et un super acousticien chinois de renom. L’acoustique y est remarquable. Cette salle a été la réponse de l’état à la crise de la sidérurgie : de la rénovation urbaine et de l’équipement de prestige.

1989. Nouvelle salle de l'Arsenal à Metz

1989. Nouvelle salle de l'Arsenal à Metz

Didier Dal Fitto :: Nous avons ainsi découvert une autre facette de notre métier, celle de l’administration, de l’appel d’offres, de la négociation avec des architectes, des scénographes, etc. Nous avons aussi dû composer avec une acoustique remarquable pour du classique mais moins pour de la musique amplifiée. Quand nous sommes arrivés, on s’en doutait, eux pas du tout (rires) !

1986. Guy Vignet, Jean-Louis Querel, Didier Dal Fitto

1986. Guy Vignet, Jean-Louis Querel, Didier Dal Fitto

Guy Vignet : Mettre un système électro-acoustique dans ce genre de salle ce n’est pas facile du tout et aujourd’hui encore ils en souffrent.

Didier Dal Fitto : La complexité est allée au-delà des enceintes, il a fallu passer tous les réseaux pour les consoles. A l’époque nous avions installé avec Patrick Aufour des Saje et pour la diffusion du Nexo.

SLU : Vous étiez encore Audio Services ?

Guy Vignet : Oui puisque l’Arsenal a ouvert ses portes en 89 et que Lagoona est né en 1990. A ce moment-là on commence à être heureux. On commence à faire ce qu’on rêvait de faire quand on s’est lancé.

1989, Guy lâche la console retours

SLU : Et toi, XLR mises à part, tu as lâché définitivement l’audio.

Guy Vignet : Il y a un moment où j’ai dû faire un choix et j'ai le souvenir précis de ce jour. Je devais assurer les retours et j’ai dit que je ne pouvais plus bosser frénétiquement jusqu’à 16 heures au bureau et puis poser le stylo et courir sur scène tenir la console. J’adorais ça mais nous avions des collaborateurs qui savaient le faire aussi bien si ce n’est mieux que moi, et je fatiguais. Didier a tenu plus longtemps que moi la console et a peut-être pu s’amuser. De mon côté, à part à Forbach ou Saint-Avold qui signaient de beaux artistes comme Paolo Conte, Stéphane Grappelli ou Juliette Gréco, je n’ai pas eu que des stars (rires) !

J’ai une anecdote avec cette dernière. Tu as compris qu’on vient plutôt du rock, donc les instruments purement acoustiques on connaissait moins et l’accordéon je ne t’en parle même pas. J’étais sur le plateau et je trouvais justement que l’accordéoniste de Juliette Greco assurait vraiment bien. Je me le suis mis en pfl pour me l’écouter et je n’en revenais pas. Je me disais que ce mec faisait vraiment sonner et jazzer son instrument. Arrive la fin du show, elle présente ses musiciens «…et à l’accordéon, Marcel Azzola ! » Je peux te dire que ça envoie !

SLU : A l’époque de telles stars avaient-elles leur équipe technique ?

Didier Dal Fitto : Non pas du tout, c’était comme dans le jazz, on faisait confiance à l’équipe d’accueil. Cela nous a permis de travailler avec des gens formidables.

Guy Vignet : Les cachets étant serrés, ils servaient à l’artistique et les salles n’étant pas équipées par rapport aux fiches techniques, du coup les régisseurs disaient : « On a deux petits gars de Metz qui feront ça très bien ».

Didier Dal Fitto : En plus nous étions les seuls dans la région et même si Metz n’est pas très grand, le bassin de population dépasse le million d’habitants avec de grosses villes très proches. Nous avons bossé peut-être deux fois plus à Nancy qu’à Metz !

Je sais, c’est frustrant d’en rester là, d’autant qu’on va vous faire un aveu, l’épisode deux de la saga « c’est l’histoire de deux mecs » est aussi bien, voire mieux. Un peu de patience et on vous poste ça sur SLU.

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