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Pour finir en beauté une longue et populaire tournée européenne initiée en 2012 au Bataclan, Michaël Gregorio revient à Paris jouer son spectacle à l’Olympia lors de 16 soirées hautes en couleurs et en musiques !
Car c’est à pas moins de 40 concerts pour le prix d’un seul que l’imitateur nous convie, avec son groupe de musiciens qui jouent tour à tour pour Shakira, Jacques Brel, Dépêche Mode ou U2 devant un public enchanté.
Et complice de cette grande illusion festive, le passionné et passionnant Jocelyn Morel devient lui aussi imitateur afin de proposer en accord avec les vidéos projetées sur un écran blanc, autant d’ambiances et d’éclairages que d’artistes et d’époques évoquées, du Stade de France de Johnny aux intimes cabarets d’après guerre.
Un show comme un voyage musical, généreux et plein d’humour, mené avec talent par un trio de petits farceurs, Michaël, Jocelyn et Arnaud Lemort, metteur en scène du spectacle, qui nous baladent dans le temps et dans l’espace, à la redécouverte des plus grands artistes de ce siècle et du précédent…


C’est dans les coulisses de l’Olympia, quelques heures avant le spectacle parisien du jeune prodige, que nous rencontrons son éclairagiste enthousiaste, Jocelyn Morel qui, avec son petit kit Dushow, et quelques raretés de sa collection, nous réserve de belles surprises…
Et même s’il doit cohabiter sur une scène partagée avec une installation lumière de Dimitri Vassiliu pour un autre artiste, le kit choisi par Jocelyn a su trouver ses marques, grâce à des compromis intelligemment négociés de part et d’autre dans le plus grand respect de chacun.

De G à D en bas : Thierry “Baron” Senecal (backliner), Ludwig Leroy (ingé son façade), Clément dantan (technicien Son), Jocelyn Morel (concepteur lumière)
Un espace scénique bien rempli.
SLU : Comment t’es-tu adapté à cette scène partagée. As-tu pu accrocher l’ensemble de ton kit ?

Jocelyn Morel (Concepteur lumière) : Oui bien sûr. Nous avons des faces mélangées, certaines à Dimitri, d’autres à moi mais je n’ai eu à décaler qu’une seule perche pour qu’il puisse passer, et mon implantation est finalement très proche de mon plan de feu habituel.
J’aurais voulu faire par exemple beaucoup plus de latéraux, dont Michaël est très demandeur, mais nous avons beaucoup de matériel, et 5 musiciens sur scène avec leur backline, des accords qui changent à chaque morceau, une batterie sur roulettes…
Le plateau est très encombré. Alors l’installation des totems a été minutieuse afin de ne pas gêner le backline ou les retours son.
SLU : Donc au final combien de totems as-tu installés ?
Jocelyn : Nous avons 6 totems : 4 pour éclairer latéralement les musiciens et deux (un à cour et un à jardin) sur le plan de Michaël. Comme j’ai cet écran blanc en fond de scène qui représente ma principale contrainte, je dois doser finement l’éclairement.
Si j’envoie un projecteur à 20 % sur Michaël, l’écran attrape toute la lumière et s’illumine. Les ambiances intimistes sont donc compliquées à obtenir.
Et comme on passe des Stones à Brel via U2, il faut pouvoir faire à la fois de la lumière brillante et de la lumière intime, et malheureusement, c’est impossible d’avoir l’artiste éclairé seul dans le noir car l’écran réagit à tout.
SLU : Pourquoi alors ne pas avoir choisi de cacher l’écran selon les tableaux ?
Jocelyn : On pourrait, mais c’est un choix que nous n’avons pas envisagé car il y a énormément de salles ou l’accroche ne serait pas possible (dans les salles des sport par exemple), et il faut absolument pouvoir s’adapter à toute les scènes. En plus il y a souvent une vidéo qui joue en même temps donc on ne peut pas le masquer.
SLU : Et le budget ne permet pas d’intégrer un écran à leds ?
Jocelyn : Non pas cette année. L’investissement de la production est déjà énorme avec une équipe de 17 personnes en formule complète et c’est assez important pour un spectacle qui peut être perçu comme un one man show. Nous avons quand même un semi remorque sur la route !
Nous sommes d’ailleurs toujours très surpris (et heureux!) de faire salles combles avec une aura médiatique encore modérée. Je travaille avec Michaël depuis 8 ans et je n’ai jamais connu une salle clairsemée. Et ça se passe bien, on s’aime tous, c’est comme une famille.

Un kit lumière hétéroclite

SLU : Parle-nous de ton kit en détails, qu’est ce qui est loué et qu’est ce qui est issu de ta collection personnelle ?
Jocelyn : Dushow fournit la lumière. Historiquement nous travaillions avec Caméléon, et nous sommes restés fidèles à ce prestataire. Le Kit est relativement petit mais il me permet de faire tout ce dont j’ai besoin.

J’ai 10 Mac Viper auxquels je tenais vraiment (4 au sol et 6 en accroche) pour les spots, 6 Studio Color et 18 A7 Zoom (4 au sol et 14 en accroche) en wash. Il y a aussi 8 Alpha Beam 300, qui sont d’habitude plus à contre-jour et qui se retrouvent ici à l’Olympia davantage en douche de mon premier plan d’artiste.
Pour les faces, nous avons 6 Mac III Profile et au sol 12 Arcaline qui éclairent le décor en rétro-éclairage, et un ensemble de 19 FL-1300 qui sont les seuls projecteurs traditionnels du kit.
SLU : C’est la fiabilité des Viper qui t’a séduit ?
Jocelyn : Oui, ces spots sont vraiment de bonnes machines solides sur lesquelles on peut compter. En tournée il nous faut du solide. Je n’ai pas un kit de 200 machines et des tonnes de spares ou de techniciens. J’ai besoin de pouvoir compter sur mes 6 projecteurs en accroche.
Là c’est vrai que les lampes fatiguent un peu (on les a depuis le début de la tournée), mais même fatiguées elles restent homogènes, et surtout j’adore les faisceaux des Viper. Tout ce qu’ils font, ils le font bien.

SLU : Et si tu avais eu un plus gros budget, qu’aurais-tu choisi ?
Jocelyn : + de Viper !
SLU : Donc à la face ?
Jocelyn : Oh les Mac III me conviennent très bien à la face ! La seule chose à reprocher à ce projecteur, c’est qu’il prend un grand espace visuel en hauteur donc dans certaines petites salles où le pont de face ne peut pas être très haut, ça bouffe de l’image, surtout avec un balcon. Mais sinon c’est un très bon spot.

Ce n’est pas la machine révolutionnaire avec laquelle tu peux faire mille choses, mais la trichromie est belle et le zoom est juste extraordinaire. Je ne leur demande pas grand chose, juste de faire de la lumière, et elles le font correctement et régulièrement.
SLU : L’éclairage en latéral est un élément essentiel de ton design ?
Jocelyn : Oui car plus je mets de faces plus je pollue mon écran, qui est aussi pollué par les contre-jours et par la fumée. Donc l’utilisation des latéraux pour éclairer mes musiciens est quelque chose d’essentiel. Au départ j’étais tenté par le WildSun 500, mais lors des premiers essais avec des A7 Zoom, les musiciens avaient des yeux comme ceux de lapins russes à la fin du show tant la lumière led, assez proche d’eux, était agressive.

On a donc oublié les WildSun et je me suis donc mis à la recherche de wash plus conventionnels pour faire mes latéraux. Je suis donc revenu au Studio Color 575. Ce projecteur est une merveille absolue, une des machines que j’aime le plus au monde.
SLU : Ces lyres ne sont plus toutes jeunes, as-tu des problèmes de pannes ?
Jocelyn : Pas des vraies pannes, mais des petits problèmes de décalage de roue de couleur de temps en temps qui ont été vite résolus par des changements de courroies. Ils sont repartis pour 20 ans au moins !
SLU : Tu n’as pas de poursuite ?
Jocelyn : Non, toujours à cause de l’écran, et selon les salles on ne pourra pas la placer toujours au même endroit voire ne pas l’utiliser du tout. Alors, comme je connais bien l’artiste ( à raison de 120 dates pas an, c’est la moindre des choses !), je peux suivre ses déplacements avec mes MAC-III sans problème, tout est calé. Michael est super rigoureux et régulier.
SLU : On trouve des projecteurs old school dans ton kit, c’est un petit plaisir ?
Jocelyn : En effet ! Michaël nous a crée quelques titres, juste pour l’Olympia, qui nécessitaient quelques angles supplémentaires. J’ai donc ramené deux de mes Télescan pour ce show qui ont parfaitement fait le job !

SLU : Parle-nous de tes contres ?
Jocelyn : J’ai deux ponts de contres, plus les Alpha Beam 300 et les wash à led A7 zoom. J’aime ces Beam car ici il n’y a pas de débauche de puissance en lumens. Même si j’avais eu des Sharpy, ça ne m’aurait pas aidé, tout aurait été déséquilibré. Avec les Alpha Beam 300, je n’ai donc pas ce problème, j’ai un faisceau filiforme et une trichromie, et ça c’est vraiment bien. On peut passer de n’importe quelle couleur à n’importe quelle autre à vue sans avoir le problème de rotation d’une roue de couleurs.
SLU : Question consoles, comment ça se passe ? C’est toi qui pupitre ?
Jocelyn : Oui, j’aime mettre en lumière et restituer l’éclairage en live. Je suis musicien à la base, et c’est aussi un moyen de « jouer » le show avec le reste de l’équipe. C’est important pour moi. La conduite du concert est assez lourde car même si tout est très en place, tout se joue « en live ». C’est un réel concert avec des changements brutaux d’ambiances dans tous les sens, et il faut aussi suivre de nombreux événements qui ne sont pas figés. C’est le live (j’aime !). Ma console est une GrandMA2 Light. Elle a de la ressource et je la configure vraiment comme je le souhaite.
Des trouvailles de collectionneur

SLU : Tu fais du rétro-éclairage derrière la scène ?
Jocelyn : C’est une installation que j’ai étudiée pour la scénographie de ce spectacle, avec 12 barres Arcaline Ayrton posées au sol et 7 FL 1300, devant lesquels je viens placer nos praticables avec un revêtement en polycarbonate strié. Ce revêtement est en fait traité avec du réseau holographique devant.
Je l’ai découvert grâce à Philippe Coudyser de Sonoss, qui l’utilisait il y a quelques années au SIEL associé aux Pixel line, (il s’en servait verticalement en colorisant l’intérieur du matériau). Je lui ai demandé si il en avait encore, (Sonoss est à 2 km de chez moi) j’ai fait des essais et c’était super ! Je lui ai donc acheté quelques morceaux que nous avons recoupés et installés ici. L’effet est très joli.

Je ne voulais pas d’un effet d’aplat dépoli, mais translucide, et c’est réussi car on voit quand même encore la ligne d’Arcaline comme si c’était un néon derrière, et avec les FL 1300 j’obtiens un effet de vagues un peu flou rigolo.
SLU : Les Télescan et les parois holographiques ne sont pas les seules curiosités de ton kit, il y a même une grosse lampe marocaine !?
Jocelyn : Elle est arrivée dans le kit lors du spectacle au Châtelet où Michaël a eu la volonté de faire une ambiance 70’s, hippie, avec des tapis, un joueur de sitar, etc. Nous cherchions un éclairage qui aille dans ce sens donc tout sauf une lyre à leds wash.
C’est notre backliner «Baron» qui nous a fourni cette lampe. Il l’avait fabriquée pour un spectacle à une époque où il faisait de la lumière, une grande lampe marocaine, modifiée avec un moteur de boule à facettes et une lampe de PC 1 kW! Elle créé un effet fou. On la fait descendre au dessus des artistes, et c’est comme une espèce de gobo géant quand les faisceaux tournent et passent au travers le fer forgé.


Un écran très (trop?) présent
SLU : On a bien compris la présence, parfois subie, de l’écran blanc, mais comment les vidéos sont elle projetées et en quoi sont-elles un élément important de la scénographie du spectacle ?
Jocelyn : Les vidéos, gérées par Maxime Lethellier qui en a assuré la création graphique, sont variées. Elles sont diffusées par Barco 18000 Lumens. On a du texte, des extraits de clips et de films et même du lip sync à plusieurs reprises. Voilà pourquoi je ne peux pas masquer cet écran, il aide à installer l’ambiance à chaque nouvel artiste parodié, et il est souvent une base graphique importante purement créée par Maxime dans le tableau scénique. Il sert à planter le décor.

SLU : Tu souhaiterais pouvoir inclure dans le budget un écran à LED, mais le rendu des diodes ne te gênerait-il pas ?
Jocelyn : Non, surtout maintenant avec la technologie avancée des produits. Et quand bien même, je préférerais avoir un vieil écran à leds grisâtre que cet écran blanc ! Ça changerait beaucoup la conception lumière dans le sens de la liberté. La vidéo est une grande part du show et de la mise en scène donc on a tous réussi à faire des compromis qui font que l’ensemble fonctionne.
Un éclairagiste imitateur lui aussi
SLU : Quelle est la difficulté à alterner les ambiances différentes aussi souvent dans la scénographie du show ?
Jocelyn : C’est vrai que nous avons beaucoup de d’ambiances très différents et avec un petit kit lumière, je ne peux pas tout jouer intimiste avec deux projecteurs, donc il y a beaucoup de lyres qui jouent sur tous les tableaux ou presque, mais elles ne jouent évidemment pas toujours de la même façon. Il y a des tableaux comme Piaf ou Brel où on va être dans l’ambiance poursuite, un contre-jour très pur, avec des blancs que je joue en latéral ou à contre.
J’aime aussi beaucoup les grandes diagonales, comme sur Diego de Michel Berger où j’essaie de simuler des barreaux de prison avec les beams, et juste une traversée en diagonale serrée sur la tête de Michaël, sans éclairage de face. C’est ce que je préfère dans ce genre d’ambiance, épurée et très impressive.

Et sinon, quand par exemple on fait Hallyday, on essaie alors de simuler un grand show avec une débauche de faisceaux, mais on s’applique à le faire finement ! Après, sur «Allumer le feu», tu ne peux pas être dans la pénombre, mais il faut toujours veiller à limiter la brillance, à cause de l’écran…
On s’en rend bien compte sur l’intro du show avec les Black Eyed Peas, qui imposent un gros tableau pêchu, avec un gros son, un show discothèque et de la vidéo, et où il faut faire des compromis sur la débauche de lumens car Michaël danse avec des personnages dans l’image en gris sur fond noir, qui doivent rester visibles. C’est le premier effet du spectacle qui doit envoyer la fanfare et il faut trouver l’équilibre…
Je suis très attaché à la qualité des faces, le public doit voir parfaitement l’artiste, son visage, ses expressions. On est là pour Michael, c’est lui et son show qui doivent emballer le public…»
SLU : A propos d’artistes, tu regardes les vidéos des concerts des interprètes et groupes parodiés pour t’imprégner de l’ambiance de chacun?
Jocelyn : Oui forcement, c’est important. Après, il est souvent possible de se rapprocher des concerts originaux des artistes imités, parfois non. D’un point de vue technique, nous ne pouvons que nous approcher des grands shows joués dans les grand lieux comme le Stade de France ou Bercy avec notre kit, mais nous pouvons « tricher » de multiples façons, notamment dans celle de présenter le tableau, de l’envoyer, et je pense que nous arrivons parfois à un résultat assez bluffant.”!

Et si évidemment Jocelyn ne peut pas nous refaire à l’identique Bercy ou le Stade de France à l’Olympia, il démontre pourtant lui aussi un vrai talent d’illusionniste. Tout comme Michaël Gregorio, génial imitateur amoureux avant tout des artistes qu’il parodie, de façon presque magique parfois tant l’illusion est probante, c’est tout en empathie et en générosité que l’éclairagiste plante ses ambiances et nous emmène loin à chaque tableau.
De la lumière des années 80, à celle des clubs de jazz, en passant par le rock and roll à l’ancienne, les grosses scènes ou les shows disco, le concepteur lumière décalé, (car Jocelyn Morel est un personnage), se recale au service des artistes: Michael Gregorio, ses musiciens et les chanceuses stars parodiées. Il y a des moments irréels de justesse et d’idées comme ce passage où une vidéo de la foule du Stade de France projetée sur l’écran de fond de scène répond à celle de l’Olympia tout aussi survoltée.


C’est que l’on navigue toujours entre deux espaces sur ce spectacle pas comme les autres, celui initial du concert imité, et celui de la salle, ici l’Olympia, où Michael Gregorio et son public jubilent de tant de plaisir musical. Et il faut reconnaître que la vidéo y est pour beaucoup et que la lumière de Jocelyn l’accompagne intelligemment.
En plantant le décor, l’époque ou même le lieu d’un concert, vidéos et lumières servent sur un plateau d’argent un espace temps au petit prodige imitateur-chanteur-guitariste-batteur (j’en passe…) qui n’a plus qu’à laisser éclater son talent. Une intemporalité qui participe à l’immersion dans la scénographie, énergique et faisant à de nombreuses reprises intervenir la salle, renforcée par le kit de projecteurs choisis par Jocelyn Morel.


C’est comme si l’éclairagiste s’était concocté «une implantation à tout faire», avec des lyres et projecteurs à la fois anciens et récents, rapides ou brillants, au sol ou en l’air, pour pouvoir être capable de signer un tableau par concert et que ça marche à chaque fois!
On alterne alors avec une efficacité redoutable des ambiances de faisceaux pêchus (merci aux Viper qui sont résolument les vedettes lampées du design lumière) et monochromes (les belles couleurs des Studio Color sont encore et toujours de la partie) pour les gros remplisseurs de salles, de Muse à Hallyday en passant par les Rolling Stones, et des douches blanches en pénombre pour se concentrer sur la gestuelle. Elle est d’ailleurs incroyablement bien imitée, comme par exemple pour l’Amsterdam de Jacques Brel avec lequel Michael Gregorio se livre à un saisissant jeu de miroirs devant une vidéo de l’interprète en récital sur la même scène de l’Olympia quelques années auparavant.
Enfin les moments plus électro, des Daft Punk aux Black Eyed Peas, permettent au fond de scène imaginé par Jocelyn de briller comme il se doit, avec une mention spéciale pour les rampes Arcaline et les FL 1300 ingénieusement cachés derrière un plexiglas holographique qui fournit un effet de halo très plaisant. De plus, nous sommes ravi(e)s de voir le joli visage de Michaël, ses mains et ses mimiques avec des faces très bien traitées par Jocelyn, toujours avec mesure.
Du talent, de la passion, cinq maîtres d’œuvres (artiste, metteur en scène, éclairagiste, ingénieur du son, vidéaste) pile dans le propos à chaque fois, et un amour de la musique inconditionnel, voici les éléments qui font de ce spectacle un ovni parmi les one man shows actuels, et qui explique à coup sûr son succès. Les concerts évoqués ? Nous y étions (pour la plupart) !
Et le concert/spectacle de Michael Gregorio ? On y reviendra !
De l’importance de la fumée

Jocelyn : Le brouillard est un élément très important dans le show, Il doit être présent pour bien matérialiser les faisceaux des projecteurs, sans l’être trop non plus au risque de boucher la vidéo. C’est toujours un équilibre à trouver qui n’est d’ailleurs pas toujours évident en fonction de quantité de paramètres suivant les lieux et salles dans lesquels nous nous produisons. Il suffit d’une climatisation ou d’une ventilation un peu compliquée à gérer dans une salle et il faut se casser un peu la tête pour trouver des solutions adéquates. Quoi qu’il en soit, on y parvient relativement bien dans la plupart des cas.

J’utilise des machines MDG, qui donnent d’excellents résultats. En bon passionné de beau matériel, je possède personnellement 5 machines MDG, ce qui me permet d’avoir un résultat optimum partout, même lorsque je dois travailler dans des situations où il n’y en a pas (un petit prestataire, une salle mal équipée, une résidence sans budget, etc…).
J’ai essayé depuis pas mal d’années de nombreux systèmes, des systèmes à compresseurs (bruyants, dont le débit n’est pas réglable, et qui laissent du gras partout…), des machines à brouillard plus « classiques » (mais qui sont juste suffisantes pour une soirée animation), d’autres machines utilisant du CO2 et autres systèmes parfois exotiques mais rien qui donne une réelle satisfaction.
Sur le spectacle de Michael Gregorio, j’ai une MAX-3000 avec la classique interface DMX, et sur certaines dates (comme ici à l’Olympia), j’ai une Atmosphère et la MAX-3000 en complément. Elles sont installées dans mes cages persos, équipées d’un Mandrilloptère (un grand braseur d’air). Je peux régler le débit souhaité, et déclencher mon émission en DMX.
Le reste est une question de disposition et d’angle d’envoi pour ne pas disperser le brouillard directement sur scène et ainsi éviter les problèmes de dépression et de régularité. Comme nous travaillons souvent dans de grandes salles, nous avons de la place en coulisse pour nous organiser, même si la machine est assez loin du plateau.