Au creux de la pierre avec Sonia Wieder-Atherton & Alain Français

Le Centre des monuments nationaux a invité la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton pour une résidence de création à l’abbaye de Montmajour à Arles et c’est là qu’elle a conçu avec Alain Français Au creux de la pierre, une installation sonore invitant à une nouvelle expérience d’écoute de la 5e Suite pour violoncelle de Bach.

Le bonnet de captation, sans doute plus agréable à porter l’hiver que l’été et en arrière plan le MixPre-10T Sound Devices.

Tous les mouvements ont été enregistrés dans l’enceinte même de l’abbaye grâce à un bonnet imaginé et mis au point par Alain et comportant six micros omnidirectionnels LEM.

L’enregistrement a été effectué avec une mixette-enregistreur Sound Devices MixPre-10T, et sont donnés à entendre grâce à un dispositif sonore inédit créé par Alain Français.
Au fil de la visite et de la découverte du site, le silence des pierres laisse la place au son, à la phrase de Bach et à sa respiration.


Sonia Wieder-Atherton en train d’être enregistrée avec un bonnet comportant six capteurs. Un septième et dernier micro est posé au sol face à elle et sert à préciser, si besoin, la voie avant du montage de 6 enceintes qui remplacera la violoncelliste.

Dans la crypte, dans l’ermitage, le monastère Saint-Maur et dans l’abbatiale, quatre lieux à l’histoire, à la topographie et à l’acoustique différentes, le public est immergé dans un mouvement entrant naturellement en résonance avec les murs qui fonctionnent comme une chambre d’écho. Un dialogue s’installe et raconte une histoire.

« Nous avons passé une semaine dans l’abbaye de Montmajour. Dans les différents espaces, je jouais. Nous écoutions l’acoustique porter les phrases, épouser les timbres. Au bout de cette recherche, chaque mouvement avait rencontré son espace…
Alors, nous nous installions, et mouvement par mouvement, nous enregistrions, là-même d’où serait plus tard diffusé le son. » précise Sonia Wieder-Atherton.

« Pour cette œuvre, Alain Français a choisi de restituer un son habité par la présence physique de l’interprète. Peut-être pourrions-nous dire, comme un hologramme sonore, ou comme l’empreinte de ma présence….
Un son dont vous aurez le choix de sentir le centre en vous plaçant là où j’étais assise, ou bien en tournant autour des enceintes, mais aussi de vous éloigner, jouant à votre tour avec les différentes acoustiques du lieu. »

Inutile de préciser que nous avons eu la possibilité d’écouter une réduction stéréo de la captation d’Alain, saisissante par la présence immatérielle mais audible de l’instrumentiste.

Si vous passez par Arles, n’hésitez pas à visiter l’abbaye, située à 4 km de la ville et dominant la plaine de la Crau. L’installation sonore sera active trois fois par jour jusqu’au 3 octobre 2021. Pour les curieux, elle est pilotée par QLab dans deux macMini et la transmission vers les amplis est assurée en Dante.


Une vue en détail des 6 enceintes Yamaha de la crypte renforcées par un sub équipé d’un 18” B&C.

L’installation de l’Abbatiale. Toujours une grappe de 6 têtes Yamaha, des VXS5F soutenues par un sub Ayra RCF caché dans l’assise

Sonia Wieder-Atherton pose sous le montage d’Alain, six têtes Yamaha VXS5F, qui jouera 3 fois par jour l’enregistrement de son interprétation.

2 minutes pour visiter en images l’Abbaye de Montmajour

Route de Fontvieille – RD17 13200 ARLES – www.abbaye-montmajour.fr

 

Crédits - Texte : Ludovic Monchat  - Photos : Quentin Balpe et Alain Français

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