Briteq BT Nonabeam BQ1, exercice de style sur le thème du « Svoboda »

Le bien connu projecteur aussi singulier qu’exceptionnel inventé par le célèbre scénographe tchèque Josef Svoboda a été souvent source d’inspiration aussi bien pour les éclairagistes que pour les fabricants de matériel d’éclairage.
Souvent tout un tas d’options ont été imaginées pour apporter des facilités techniques à cet instrument assez spécial et parfois un peu tordu à utiliser. Le concept global a été repris par Briteq pour imaginer un projecteur moderne Le Nonabeam BQ1, avec les caractéristiques actuelles des projecteurs à leds en y apportant certaines nouveautés originales.

Présenté en avant-première lors du dernier Prolight + Sound et sorti récemment, le Nonabeam n’est pas censé se substituer à un Svoboda classique dans le sens où ses caractéristiques de lumière et de gabarit sont différentes. Il en reprend la forme, et globalement les faisceaux très serrés, cette fameuse « herse » de lumière, mais dans un concept à leds qui a d’autres attraits. En termes de dimensions, cet appareil de 16 kg, est plus petit que son ancêtre ADB. Il mesure 58 cm de large contre un bon mètre pour le Svoboda original.

24 Nonabeam BQ-1 commandés en faisceaux en blanc chaud et blanc froid.

Autre différence notoire, il est équipé d’inserts camlock sur le pourtour pour recevoir des omégas et la fixation d’un bracket d’accroche pouvant fournir une multitude d’orientations (ceux qui ont déjà déployé du Svoboda verseront une petite larme quand ils se souviendront de la peine qu’ils ont eue à disposer leurs « SVO » en bricolant avec de l’élingue…). Pour ce qui est de l’accroche, il y a plusieurs solutions possibles.

Déjà l’appareil est livré avec deux systèmes de fixation différents. Le premier est un gros étrier avec lyre orientable et réglable, équipé de deux omégas verrouillables par camlock et qui peut venir se fixer à l’arrière de l’appareil.

La face arrière avec les différentes faces avant, le grand bracket et son étrier.

Le deuxième est une paire de petits omégas libres, toujours avec les verrouillages camlock, sur lesquels on peut simplement fixer un clamp / crochet classique.
Ce deuxième système permet de positionner les omégas dans une multitude de positions, sur le côté de l’appareil, sur le dos à différents endroits, mais également à cheval entre deux appareils assemblés.

Car les Nonabeam BQ-1 sont prévus pour être également utilisés « en ligne », collés les uns aux autres. Latéralement, des petits ergots métalliques assurent un raccordement (non solidaire) assez franc, pour « guider » l’assemblage. A signaler aussi, 6 inserts filetés, sur le dos et sur le côté de l’engin permettent de visser une mécanique qui servira d’accroche. Les nostalgiques, pourront y fixer un œillet à chaque coin pour suspendre leur Nonabeam BQ-1 avec de l’élingue si ça les amuse !

Pour ce qui est de la lumière, le luminaire dispose de deux armes bien distinctes. Les 9 faisceaux très concentrés sont générés chacun par une source led de 60 W (30 W de blanc froid 6000K, et 30 W de blanc chaud 3000K).
Toujours concernant la lumière, la deuxième arme de cet engin se présente sous la forme d’un « fond » lumineux RGB qui habille toute la surface de l’appareil d’une couleur uniforme générée par 72 leds de 1 W. Cette colorisation crée un effet de rétroéclairage derrière les 9 faisceaux concentrés.

Faisceaux avec rétroéclairage RGB

Sans rétroéclairage RGB

Il est donc possible d’utiliser le Nonabeam BQ-1 comme un projecteur, mais aussi comme un objet scénographique assez singulier, le faisant apparaître lumineux et coloré.

La fonction rétroéclairage seule, sans faisceaux.

La face avant est très modulable. L’appareil est livré avec deux plaques de face avant venant personnaliser son aspect. Conçu de base avec une façade noire, qui laisse cependant passer la lumière de l’effet de colorisation interne, il reçoit soit une plaque blanche translucide, soit une plaque « miroir », qui pour le coup ne laisse plus passer la lumière interne.

Les différentes faces avant livrées avec l’appareil. Elles se glissent très simplement.

L’échange de ces plaques est très simple. Il suffit d’enlever 3 petites vis, et de glisser la plaque dans un rainurage latéral, presque à la manière d’un porte gélatine sur un PC ou une découpe.

Le contrôle de la machine s’effectue en DMX via 3 modes différents : 13, 29, ou 45 canaux. Dans tous les cas, le panneau RGB interne est géré sur un seul module RGB / dimmer / strobe, les autres modes permettent juste de gérer les 9 faisceaux de façon autonome en 2 canaux chacun, un pour le chaud, un pour le froid, pour le mode 29 canaux, et la même chose en 16 bits pour le mode 45 canaux (avec donc 4 canaux par faisceau). Dans tous les modes, une fonction strobe et un canal de macros permettent de générer des effets préprogrammés.

L’adressage et l’accès aux fonctions se font par un petit menu display situé au dos de l’appareil et proposant quantité d’options, à commencer par différentes courbes de dimmer mais également des tas de choses plus avancées comme la possibilité d’ordonner de différentes façons les « pixels » composés par les faisceaux, permettant ainsi un raccordement facile pour réaliser du pixel-mapping avec des rangées ou des groupes de Nonabeam BQ-1.

24 Nonabeam BQ-1 en faisceaux blanc froid avec module interne RGB en rouge.

Question connectique, le panneau arrière dispose d’embases True1 pour l’alimentation, la sortie permettant d’en raccorder plusieurs sur la même alimentation, et de connecteurs entrée/sortie XLR3 et XLR5 pour le DMX.

Cette petite machine tout à fait séduisante et originale offre de nouvelles possibilités de lumière avec un design familier à de nombreux éclairagistes, qui y verront pour certains une version modernisée et non sans un certain intérêt du fameux effet « Svoboda ».
Pour d’autres, il s’agira d’un projecteur aux caractéristiques singulières offrant un nouvel outil dans leur palette de projecteurs.

Prix public : 1825 € HT

Plus d’infos sur le site Hitmusic et sur le site Briteq

 

Crédits -

Texte & photos : Jocelyn Morel

Laisser un commentaire