Démonstration et nouveautés Prolight + Sound 2015

Laurent Chapot signe la création du show Ayrton

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L’éclairagiste Laurent Chapot à Gauche, Yvan Péard, le designer des produits Ayrton à droite, et au centre le nouveau NandoSpot-SC.

L’éclairagiste Laurent Chapot à Gauche, Yvan Péard, le designer des produits Ayrton à droite, et au centre le nouveau NandoSpot-SC.

Ayrton redouble d’imagination pour créer des luminaires inédits : la sphère CosmoPix-R aux 12 rayons percutants, le  MagicDot-R, petit projecteur mono source, le panneau vidéo motorisé DreamPanel Shift, son homologue DreamPanel Twin avec une face vidéo et une face lumière, et le  NandoSpot-SC qui marque l’arrivée du fabricant français dans cette nouvelle génération de spots à leds.

C’est l’éclairagiste Laurent Chapot qui a été approché pour réaliser le design du show de Prolight+Sound. Nous l’avons rencontré sur le stand Ayrton. Premier utilisateur, il nous donne son avis sur ces nouvelles machines et quelques pistes pour en tirer le meilleur parti.

Voici le show. Il a été programmé par Arnaud Pierrel.

Plus de 300 machines

SLU : Laurent, as-tu déjà réalisé des show de démonstration ?

Laurent Chapot : Pas vraiment. J’ai fait beaucoup d’événementiel à une époque mais jamais de création de stand pour présenter des produits. Par contre, j’ai depuis longtemps envie de participer de plus près au développement d’une machine  et je suis content de faire la démo des nouveautés Ayrton dans le salon où ils sont révélés.

SLU : Quelle est ton approche de création ?

Laurent Chapot : Je fais en sorte de montrer les spécificités uniques qui font tout l’intérêt des projecteurs et de donner envie de les utiliser. C’est une approche très différente de celle d’un show lumière pour le spectacle mais dans les deux cas la mission de l’éclairagiste est de faire rêver les gens. Mais là où l’on essaie de s’affranchir de la dimension technique, ici elle prend toute son importance.
J’ai disposé les projecteurs de façon à produire des effets séduisants mais rendant compte des particularités des machines. L’idée est de créer des effets de masse spectaculaires à partir d’implantations classiques, et c’est donc la particularité de chaque machine qui fera la différence.

Le MagicDot-R, petit projecteur mono source

SLU : il y a un nombre considérable de ce petit projecteur dans ce show !

Laurent Chapot : Oui, plus de 130. Quand on m’a présenté les produits, j’ai réfléchi à leur disposition, et notamment à celle des MagicDot. J’ai pensé à réaliser un gros MagicRing R9 que tu vois accroché en douche, dont chacune des 61 sources est remplacée par un MagicDot et donc mobile à 360° en Pan et Tilt.

Laurent Chapot : Ensuite j’avais aussi envie de l’utiliser pour réaliser un rideau de lumière, et pour cela j’en ai accroché 37 en ligne sur 10 mètres de linéaire. L’idée est de réaliser des effets de vagues, des croisements de faisceaux « spirographiques », des rotations hélicoïdales, etc.
Pour produire un troisième effet de groupe spectaculaire, on en a placé 36 en cercle sur ce support à plat, légèrement incliné placé devant les grosses lettres Ayrton. Rien de bien original dans ces deux dernières implantation mais l’avantage avec le MagicDot c’est que l’on peut vraiment coller les machines les unes contre les autre.

SLU : Il est en effet spectaculaire quand tu joues avec de grosses quantités mais est-ce que tu l’imagines aussi jouer solo ?

Laurent Chapot : Oui bien sûr, car c’est un tout petit projecteur qui peut s’intégrer partout sur une petite scène, autour d’une batterie par exemple ou sur un plateau TV pour « boucher des trous »,  Il s’intègre plus facilement qu’un PAR, sa forme est très discrète et photogénique à la fois : c’est impeccable.

Le CosmoPix, une sphère aux 12 rayons percutants

SLU : Que penses-tu du CosmoPix ?

Le Cosmopix-R, petite sphère et groses sources : collimateurs de 94 mm couplés chacun à une Osram RGBW de 60 W

Le Cosmopix-R, petite sphère et groses sources : collimateurs de 94 mm couplés chacun à une Osram RGBW de 60 W

Laurent Chapot : Le CosmoPix est une machine étonnante au look dévastateur entre spoutnik et casque de scaphandrier. C’est un remake réussi d’un classique des boîtes de nuit qui a besoin d’espace autour de lui pour bien s’exprimer. On les a donc dispersés dans la structure et au sol.

La façon dont sont disposées les LEDs est unique et provoque à elle seule la danse des faisceaux par une simple rotation du projecteur sur un de ses axes. Pas facile cependant à appréhender si tant est qu’on désire l’utiliser comme un projecteur à éclairement, ce qui est tout à fait intéressant, mais  il dispose pour son usage générique d’une variété de presets suffisante pour que l’utilisateur y trouve son bonheur.

Tu l’allumes, tu le fais tourner, et c’est beau ! Je gage qu’il a toute sa place dans les grands clubs, mais je le vois aussi en festival, et bien sûr en concert. Il devrait séduire les directeurs photos TV qui comprendront qu’un seul de ces projecteurs fournit à lui seul 12 sources dans 12 axes différents.

NandoSpot-SC, des leds blanches pour 20 000 lm de flux

Ayrton arrive cette fois sur le terrain de l’éclairage avec un premier spot, un projecteur 100 % Ayrton. Le module lumière, qui intègre les sources et l’optique, est breveté. Ayrton utilise des leds blanches et revendique un flux de 20 000 lm.

Le NandoSpot-SC promet un flux de 20 000 lm en blanc avec un faisceau très homogène

Le NandoSpot-SC promet un flux de 20 000 lm en blanc avec un faisceau très homogène

Son faisceau est très homogène, sans point chaud, et son zoom, d’amplitude 10-50° constitue un record dans la catégorie des spots à leds. Avec 14 lentilles de zoom et une optique de sortie de 180 mm de diamètre, Ayrton atteint un rapport 5:1 !

Le NandoSpot SC comporte deux roues de 6 gobos verre rotatifs, choisis en fonction des préférences d’un panel de designers lumière interrogés, une roue d’animation, un iris, un prisme x4. Ayrton a aussi développé un nouveau système de refroidissement à caloduc pour lui assurer un flux constant. La couleur s’obtient par une trichromie soustractive, un CTO et une roue de couleurs.

SLU : Laurent, trouves-tu intéressant de partir de leds blanches et de travailler en soustractif ?

Laurent Chapot : Oui, le comportement des couleurs est différent, notamment lors du passage de l’une à l’autre.  Un exemple simple et bien connu : le Congo Blue (Lee 181) est parfois difficile à obtenir en additif et nécessairement plus clair que le bleu foncé fourni en soustractif. Pour passer au rouge, en additif il te suffira de baisser ton bleu et de remonter ton rouge. En soustractif tu dois engager un filtre supplémentaire et donc passer potentiellement par des couleurs complètement différentes pour peu que tu temporises certains paramètres.

les gobos verre du NandoSpot-SC ont été choisis par un panel d’éclairagistes

les gobos verre du NandoSpot-SC ont été choisis par un panel d’éclairagistes

D’autre part, si on profite d’une réelle puissance en blanc, je ne penses pas que l’on soit en reste pour les couleurs primaires et secondaires car,  contrairement à ce que l’on pourrait penser, si tu envoies du bleu en additif, il est certes natif, non filtré, mais avec une seule led, la bleue, donc tu n’as qu’ 1/3 ou 1/4 de la puissance de la machine selon que la source est RGB ou RGBW. Je serai donc curieux de comparer, à puissance de leds égale, la différence entre les 2 principes.

Ayrton a soumis une collection de gobos à différents éclairagistes pour retenir ceux qui leurs plaisaient le plus, qui leurs semblaient les plus efficaces. Quand on sait que, pour des raisons de budget et de logistique, les machines sortent presque toujours avec leurs gobos d’origine, c’est important et hélas trop rare. A noter qu’il y a un vrai cône en verre ! Mais sur une roue rotative… Il est dommage qu’il ne soit pas décentré comme je l’avais préconisé.

DreamPanel Shift simple face vidéo et DreamPanel Twin double face vidéo/lumière

Le DreamPanel Shift, ultra fin, motorisé en pan et tilt continu.

Le DreamPanel Shift, ultra fin, motorisé en pan et tilt continu.

Osram a développé pour des applications vidéo une diode noire avec un boîtier noir et aussi un réflecteur noir. Ayrton l’a adopté avec un pitch de 6 mm en format carré de 384 mm de coté et l’a monté sur une lyre motorisée avec la rotation pan/tilt continue.

Le rendu est étonnant de contraste et de définition. Il porte la référence DreamPanel Shift.
On les cascade en HDMI et les mouvements de la lyre se contrôlent en ArtNet ou sACN.


La face lumière du DreamPanel Twin avec 64 sources RGBW et de nouveaux collimateurs de 45 mm. Son autre face est une dalle vidéo.

La face lumière du DreamPanel Twin avec 64 sources RGBW et de nouveaux collimateurs de 45 mm. Son autre face est une dalle vidéo.

Le DreamPanel Twin lui reprend sur une face le même panneau vidéo et sur l’autre face un MagicPanel nouvelle version disposant de 64 sources. Pour loger autant de pixels sur une petite surface, Ayrton a développé un nouveau collimateur capable de tirer un faisceau de 6° avec une forte intensité dans l’axe de 73 cd/lm.

Associé à ces deux produits, le DreamPanel Box est spécialement conçu pour piloter simplement un univers full HD en HDMI sur un écran qui sera donc matricé et mobile. Il gère l’image, la redimensionne et la positionne en temps réel dans la matrice de panneaux vidéo quelle que soit leur orientation. Il gère aussi le positionnement des panneaux en ArtNet.

SLU : Et pour les panneaux vidéo/lumière, quels effets as-tu prévus ?

Laurent Chapot : Nous avons d’une part à présenter les DreamPanel Shift, un panneau vidéo au pitch d 6 mm avec cette particularité que les leds RGB sont d’aspect noir mat avec un réflecteur noir, donc sans aucune réflexion, un look d’enfer et un très bon contraste. D’autre part, nous avons  les DreamPanel Twin, également une lyre à rotations continues, mais dont une des faces arbore 64 leds puissantes et l’autre face le même panneau vidéo que le DreamPanel Shift.
Le mur principal du stand est constitué d’une matrice de 7 lignes par 11 colonnes. Les Shift dessinent un cœur “circulaire” de 37 éléments, entouré d’un espace vide, puis encadré par mes Twin au nombre de 26. Les lyres sont espacées au plus serré et callées au millimètre près afin de ne pas se toucher pendant les rotations. Quand elles opposent leurs angles, cela constitue un damier parfait alterné de DreamPanel Shifts et d’espaces.

Entre lumière et vidéo, ces panneaux sont une source inépuisable d’effets.

Entre lumière et vidéo, ces panneaux sont une source inépuisable d’effets.

SLU : Comment présentes-tu tout l’intérêt d’utiliser des panneaux vidéo montés sur lyre.?

Laurent Chapot : Si tu produis avec le mouvement de ces lyres les mêmes effets que tu obtiendrais en déformant une image de façon informatique, ça ne sert à rien. Une fois encore il faut monter des applications qui démontrent tout l’intérêt de ces produits.
Par exemple une matrice composée de shift transformera un média très simple en une infinité de combinaisons. Le fractionnement de l’image et la redirection de ses composants  en 3 dimensions donnent des effets étonnants. De même on peut jouer sur le dessin de la matrice elle même. Pour cela il suffit de retourner les dalles qu’on veut occulter.

Le DreamPanel Twin est vraiment le grand frère du MP 602 à tous les niveaux. Si ce type de face à grosses leds du Twin à fait ses preuves, on imagine facilement l’efficacité d’une surface à 64 leds, et l’ avantage du coté vidéo, qui remplace le miroir en option du 602  est évident : c’est le parfait complément.
Le Shift est quant à lui bien plus léger en poids et en ressources. Il est parfait, là ou l’utilisation du seul panneau vidéo suffit, et comme ici pour compléter et s’intégrer dans un système de Twin. On peut créer de grandes surfaces virtuelles d’images avec des éléments même assez espacés pour peu qu’ils soient nombreux.

La matrice de DreamPanel Shift au centre est encadrée de Twin qui jouent la même partition…

La matrice de DreamPanel Shift au centre est encadrée de Twin qui jouent la même partition…

… Et les DreamPanel Twin jouent leur carte lumière.

… Et les DreamPanel Twin jouent leur carte lumière.


La rotations de tous ces éléments va permettre de faire vivre l’image physiquement et de l’alterner rapidement avec de grosses puissances de faisceaux wash très directionnels. Ondulations, disparitions, dislocations, orientations  d’images sur tous les axes, les applications sont nombreuses, c’est un nouveau produit qui va générer de nouveaux effets inédits.
Ce sont  les versions HD et classe  de tous les panneaux de LED dont on s’est contenté jusqu’à présent”.

La motorisation des panneaux permet de créer des profils écran inédits.

La motorisation des panneaux permet de créer des profils écran inédits.

Les MagicDot-R et CosmoPix-R sont disponibles.
La NandoSpot-SC et les DreamPanel seront livrables au 3e trimestre 2015.

Plus d’infos :

MagicDot-R : http://www.soundlightup.com/flash-and-news/laurent-chapot-mene-la-danse-des-magicdot-r-ayrton.html
CosmoPix-R : http://www.soundlightup.com/flash-and-news/ayrton-cosmopix-r-retour-vers-le-futur-dune-planete-rayonnante.html
Catalogue des nouveautés Ayrton : http://www.ayrton.eu/

Crédits - Monique Cussigh

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