Maui 28 G3 : Y’a moins simple, mais c’est plus cher

Deux modèles composent la nouvelle gamme de systèmes de diffusion de l’allemand LD System, le Maui 11 G3 et le Maui 28 G3 et c’est sur ce dernier que nous avons jeté notre dévolu et surtout nos oreilles.
Dépourvu de capacités de mixage et d’entrées micro ou instrument, le 28 G3 n’est là que pour offrir du son sans prise de tête mais quand même une prise 16A ! Des versions embarquant une très chouette console, arriveront en janvier 2024.


Les deux éléments qui une fois assemblés composent la colonne très stable enfichée sur le sub. C’est solide et lourd.

La taille et le poids des cartons ne laissent pas la place au doute, LD Systems n’a pas fait le choix du composite pour les ébénisteries ni du néodyme (sauf pour les deux tweeters en tête) pour les aimants.
Pour le sub c’est du contreplaqué de 15 mm et pour les deux éléments médium et médium/aigu, c’est un profilé d’aluminium qui est employé.

De nombreuses poignées bien situées sur les trois éléments facilitent leur manutention, mais le plateau à roulettes disponible en option, paraît être un sage investissement pour déplacer le système complet et ses 37 kg.


Pour cette écoute nous avons pu bénéficier d’un ensemble stéréo soit deux subs et deux colonnes médium/aigu ce qui, comme vous le lirez plus loin, nous a permis de passer en revue le mode normal, celui avec un ratio de deux subs par tête et enfin le mode cardioïde.


Les guides reliant les deux moitiés de la colonne et, pour l’élément du bas, fixant la colonne au sub. Un voit bien les encoches de verrouillage.

L’assemblage ne pose aucune difficulté. Les deux éléments composant la colonne s’emboîtent très solidement l’un dans l’autre grâce à des guides en acier disposant d’une découpe assurant une forme de verrouillage. L’élément haut se différencie de celui du bas par la présence d’un cache sur une de ses extrémités, là où le bas dispose à la fois de trous et de guides.
Nous avons rencontré une résistance importante mais tout à fait normale à l’insertion et la désinsertion des guides, notre système d’essai ayant été très peu utilisé, mais à l’usage tout rentrera dans l’ordre. La rigidité de l’ensemble est, cela dit, très rassurante malgré la hauteur de 2 mètres de l’ensemble.


Une vue du sub dans sa charge débouchant en face avant par 4 évents.

Chaque sub embarque un sérieux 12” à aimant ferrite, bobine de 3” avec une excursion max de 30 mm, chargé en bass reflex via des ports récupérant l’onde arrière par un montage ellipsoïdal. Pas de suspense inutile, ça marche bien. Ni l’ébénisterie ni les évents ne se signalent même à très haut niveau.

Plaqué à l’arrière, le module ampli gave à la fois le 12” mais aussi la ribambelle de 3,5”, 12 en tout, chargés par une pièce de mise en phase bien conçue, et disposent d’une ouverture vers l’arrière leur donnant un vrai comportement cardioïde entre 100 Hz et 1 kHz.

Une représentation proposée par le fabricant et matérialisant la polaire de la colonne et de son comportement entre 100 et 1 kHz.

Deux tweeters d’un pouce enfin prennent en charge le haut du spectre grâce à un guide incliné et placé tout en haut de la colonne, à deux mètres de hauteur. L’ensemble offre une dispersion de 120° horizontaux pour 30° sur le plan vertical.

Un éclaté qui montre les 15 transducteurs allant du 12” aux deux 1”.

Le module ampli dispose d’un DSP de nouvelle génération chez LD Systems fonctionnant en 48/24 dont la tâche est justement de la rendre facile à l’opérateur de ce type de système. Un limiteur multi-bande a notamment la charge de permettre de sortir un SPL Max de 127 dB, quel que soit le signal rentrant et surtout le niveau.

1 kW est réparti entre bas et haut du spectre, un filtre passif alimentant les deux tweeters. Un filtre FIR assure la transition entre les deux. On reparlera un peu plus loin de la capacité de ce traitement d’absorber le trop plein qui, souvent, est envoyé à ce type de système.
La face arrière dispose de leds très chic signalant l’écrêtage, belles mais assez peu visibles.

Les commandes arrière. Difficile de faire plus dépouillé. Trois messages sont illuminés dont le limiteur.

Conçu pour celles et ceux qui ne veulent pas se compliquer la vie, voire la faciliter aux clients qui loueraient le Maui 28 G3, ce dernier offre des automatismes très sympas comme la détection de la présence de la colonne sur le sub. En son absence, le sub « follower » accolé à celui portant une colonne, voit ses réglages de niveau et l’entrée Bluetooth inhibés.
Deux possibilité s’offrent à vous. 6 dB de gain en alignant en phase les deux caissons ou bien un mode cardioïde en tournant le second sub à 180° et en le déclarant avec la touche prévue à cet effet. Cela apporte un surplus d’énergie vers l’avant et gomme une partie de l’onde arrière.


Deux 12” bien en phase cela donne 6 dB de plus.

Et deux 12” à 180° et un peu de processing DSP cela donne une atténuation arrière et un peu de gain avant.


L’écoute

Pour découvrir le potentiel et le rendu sonore du Maui 28 G3, nous l’avons déployé sur un plateau de 200 m², 20 mètres de longueur et 10 de largeur, une surface pouvant accueillir de 300 à 450 personnes.
Les sources sonores ont été des morceaux peu ou pas masterisés, des extraits d’instruments et enfin quelques tubes souffrant volontairement d’un manque cruel de dynamique. La plupart à haute résolution. Un convertisseur haut de gamme Rockna Wavelight a joué la carte son et surtout le juge de paix par sa neutralité sans concession et ses sorties symétriques.

Les Maui 28 G3 ont beau mesurer 2 mètres de haut, à 20 mètres, elles font toutes petites, mais savent se faire entendre !

La toute première impression est la justesse du rendu qui se révèle équilibré, assez étendu et dénué d’agressivité. Sans être analytique, l’aigu est précis et passe les sifflantes sans méchanceté. Le haut médium est puissant et bénéficie à plein des deux moteurs placés en tête de colonne.

Les pièces de mise en phase placées devant chacun des 3,5” une fois ouverte la colonne.

Le médium et bas médium emmenés par la douzaine de 3,5”délivrent une belle énergie et impact qui font par exemple une très belle caisse claire, et sans aucune couleur particulière.
Le raccord avec le grave est naturel et le 12” pousse bien avec de la définition placée assez haut. Son punch donne précision et corps aux notes basses, disons les basses à 4 cordes, moins quand on s’aventure plus bas.

La dynamique est assez bonne et il est aisé de trouver un contour satisfaisant quelle que soit la couleur que l’on recherche pourvu que l’on ne pousse pas trop le niveau du sub car ce dernier agit comme un renfort de basses plus qu’il n’ajoute de la pression et de la bave à une enceinte large bande. Si l’on charge trop le bas, on masque sa partie utile par une bosse autour de la fréquence de raccordement.


Le guide d’onde à directivité constante incliné ce qui, avec son angle natif, couvre parfaitement du lointain au champ proche.

La dispersion se révèle régulière, sans incidents ni creux disgracieux. Les 20 mètres sont couverts avec une bonne sommation en gauche droite comparé au système seul. Le guide d’onde qui a bénéficié d’une étude soignée permet à l’aigu d’aborder cette distance sereinement avec une parfaite discrimination sur les voix.
Le bas du spectre a un peu plus de mal sur la distance ce qui est normal sur des musiques à grande dynamique, mais tire mieux son épingle du jeu sur des titres actuels.

On rentre assez facilement dans les limiteurs, le grave d’abord et, comme sur toute enceinte, il ne faudra pas s’attendre à disposer du SPL Max en large bande. Il n’empêche qu’une fois atteint le circuit de protection, le niveau est très important et suffisant pour un espace de 150 à 200 m². Le rendu reste convaincant et la déformation du limiteur multibande est acceptable tant qu’on est raisonnable.

L’arrière de la colonne dont on distingue les deux éléments. La grille permet à une partie de l’onde arrière des 3,5” de venir jouer les trouble-fête et réduire efficacement le niveau entre 100 Hz et 1 kHz.

Son calage a été bien conçu et à aucun moment on ne ressent de déséquilibre spectral avec, par exemple, une remontée trop importante du médium aigu une fois le grave dans les cordes. Si on joue au sapin de noël ça hache, ça mâche mais on ne ressent pas d’essoufflement des amplis ou des transducteurs ce qui est un bon point.
Nous avons bien sûr essayé les deux modes d’utilisation d’un second sub. En mode additif +6 dB, on gagne beaucoup d’énergie, mais pas forcément là où l’on en voudrait. Il faudra donc disposer d’un égaliseur externe ou bien dans la console qui alimentera votre configuration pour démasquer l’extrême grave.

Le mode cardioïde fonctionne et apporte une atténuation bien réelle mais qui est moins importante qu’attendue et un peu plus de niveau vers l’avant. Ce sera à vous de tester ce procédé et juger si le jeu en vaut la chandelle, tout en sachant que la flexibilité offerte par ce système vous permettra, le cas échéant, de tourner les deux subs en 10 secondes, désenclencher le mode cardioïde, et retrouver de la patate utile.

Conclusion

En conclusion le Maui 28 G3 répond de manière efficace au cahier des charges d’un système son simple, transportable, joli et abordable et peut offrir à nombre de petites salles, de prestataires d’événementiel, de DJ ou de municipalités, une réponse fiable et élégante au besoin de renfort sonore. A notre avis, la configuration en simple gauche droite offre le meilleur rapport prix/prestation.
Sachez enfin que pour garantir pérennité et transportabilité aux différents éléments qui le composent, LD Systems propose en plus du plateau à roulettes, des housses rembourrées pour les subs et des sacs spécifiques et tout aussi rembourrées pour protéger les deux parties en aluminium thermolaqué des colonnes.

Prix public pour un ensemble Sub et Colonne : 1 298 € HT
Prix public pour un Sub seul : 848 € HT

D’autres informations sur le site LD Systems

 

Crédits -

Texte : Ludovic Monchat - Photos : Ludovic Monchat, LD Systems

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