Souvenirs de quarantaine : Cédric Duminy

Cédric Duminy, associé de RégieTek et de Newloc, rattrape un retard de gestion de 6 semaines en rêvant de tonnes de restos, de fêtes et de concerts.

SLU : Quels sont vos secteurs et zones d’activités ?

Cédric Duminy : Le spectacle, la technique, les instruments de musique.

Comment allez-vous, vous et vos proches ? Êtes-vous touchés par le virus Covid-19 ?

Par chance, personne n’est touché dans notre entourage

Où êtes-vous ?

A la maison, à quelques kilomètres de mon lieu de travail, avec les enfants qui gravitent autour de mon bureau ☺

Quel a été pour votre activité l’impact de cette pandémie avant le confinement ?

Dès le 29 février, quand l’interdiction de rassemblement de plus de 5 000 personnes est tombée, les premières annulations ont commencé, puis on est passé à 1 000 le 8 mars, puis à 100 le 13 mars jusqu’au confinement total le 17… Autant dire que tout a volé en éclats en quinze jours…

Et depuis le confinement ?

Le début du confinement a été très étrange, entre le désarroi, la frustration, l’anxiété et la consternation… Jamais on n’aurait pu imaginer cela ne serait-ce qu’il y a un mois… Plus un seul job… alors qu’on court dans tous les sens toute l’année… Il y a de quoi paniquer ☺

Quels ont été les principaux projets annulés ?

On avait un mois de mars record, des Olympia, des Zéniths, des Scènes musicales, des tournées à fond sur la route… et un mois d’avril bien booké aussi… On a fait le deuil de tout ça, on pense à l’été maintenant, en espérant que tout ne soit pas annulé aussi…

Quels sont les projets reportés, et à quelle échéance ?

Les tourneurs essaient de reporter un maximum de dates sur l’automne pour ne pas devoir tout annuler, et rembourser les billetteries déjà vendues. Le risque est que cela crée un « embouteillage » sur cette période, mais c’est toujours mieux que le néant.

Quel est l’impact économique pour vous ou votre société, cela risque-t-il d’impacter votre avenir de façon permanente ?

Pas de façon permanente, mais cela va évidemment nous impacter, comme le monde entier ceci dit. Ce qui est sûr c’est qu’on va tout faire pour s’en sortir. On a les reins solides et une capacité d’adaptation à toute épreuve mais je pense surtout à nos équipes d’intermittents qui vont en souffrir probablement plus que nous. Il y aura quand même un avant et un après Covid-19 dans nos métiers…

Quelles sont vos activités personnelles durant ce confinement ?

Je n’en ai pas vraiment encore, j’ai trop la tête dans la gestion de cette crise pour me consacrer au jardinage ou à la pétanque. Il me tarde d’en arriver là ☺

Comment occupez-vous votre temps professionnel ?

Je rattrape mes 6 semaines de retard et toutes ces choses que je n’ai jamais le temps d’approfondir ou de mener à terme. Cela tombe bien finalement.

Quelle est la première chose que vous allez faire en sortant du confinement ?

Revoir la famille, les amis, les collègues, leur dire combien ils comptent et combien ils nous ont manqué. Et se faire des tonnes de restos, de fêtes, de concerts…

Voulez-vous partager des initiatives ou soutiens créés durant le confinement ?

Je suis particulièrement touché de voir que beaucoup de « petites attentions » émergent ici et là. Les gens applaudissent les personnels soignants tous les soirs à 20 heures dans notre rue, on met des petits mots sur nos poubelles pour remercier nos éboueurs, des regards s’échangent, on se rend service entre voisins… Des choses qui devraient être naturelles dans la vie de tous les jours.

Avez-vous des questions ou des conseils à formuler ?

J’ai l’impression qu’après une courte période de n’importe quoi, avec la course au PQ et aux pâtes, on en arrive à une période d’apaisement et de solidarité. Non ?

Avez-vous une anecdote surprenante à nous détailler ?

La semaine dernière, en faisant mes courses hebdomadaires au supermarché, le directeur a fait une annonce pour qu’on applaudisse ceux qui y travaillent. Tout le monde s’y est mis et quand j’ai regardé autour de moi, pas une seule personne n’en avait rien à foutre. Surprenant non ?