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La console numérique SSL Live 500 – 2ème partie

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Cet article fait suite à celui publié sur la console SSL Live 500 à l’été 2014. Nous avions découvert sur la première partie, la nouvelle plateforme de traitement et de mixage appelée « Tempest ».

La Live L500 de SSL

Cette plateforme qui a été présentée en 2013 sous la forme de la console Live 500, avait suscité beaucoup de surprise car on n’attendait pas SSL sur le terrain du spectacle vivant. Qu’en est t-il dorénavant : la L500 a évolué et fait du chemin, bien des choses se sont passées.

Dernière évolution logicielle V2.5

A la sortie de la console L500, le logiciel était au tout début en Version 1. Il est actuellement en version V2.5, cette dernière reflète des évolutions et améliorations successives et la prochaine version V3 est déjà annoncée pour le PL+S 2015 à Francfort, avec de nombreuses idées d’évolutions encore à venir pour une version 4 déjà prévue.

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La L300
La console L500 a de plus inauguré une famille de console car depuis son arrivée, la petite sœur L300 a montré le bout de ses faders fin 2014 et commencé à séduire bon nombre d’opérateurs et de prestataires.

SSL L300

Il était évident et naturel que SSL propose un autre modèle avec un châssis plus petit pour faire suite au succès du modèle Live 500 ; l’encombrement des régies étant un critère très important dans les théâtres, salles de spectacle vivant et de manière plus pragmatique en tournée, le fait de proposer un châssis plus petit basé sur le même moteur permet de disposer d’un choix plus varié.

On peut en guise de classification rapide citer la grande L500 et la petite L300, si on ne regarde que la taille du châssis, néanmoins cette approche est plutôt simpliste et il est bon d’observer un peu plus en profondeur les similitudes et différences des deux consoles. Les deux surfaces utilisent exactement la même structure de rack d’entrées et sorties, la même méthodologie de conversion audio, le même moteur audio, le même type de surface de travail, etc. Ces deux consoles utilisent un écran central quelque peu différent, celui de la console L300 ne permet pas un contraste maximum aussi important que la L500.

Alors quelles sont les différences point à point ?

Caractéristiques L300 L500

Le nombre potentiel d’entrées et sorties est réduit sur la L300 et d’un point de vue physique la quantité de blocs faders aussi; le nombre de FX est réduit de moitié, ce qui reste néanmoins toujours très confortable. Le nombre d’entrées et sorties analogiques et AES présentes en local sur le châssis est réduit aussi de moitié.

Philosophie

Rappel : la surface de travail comporte les unités de traitement intégrés mais aussi un certain nombre d’entrées et de sorties analogiques, numériques, physiques, ainsi que des interfaces vers des éléments distants (Stage Racks). Le protocole de transport audio-numériques MADI (Multi-channel Audio Digital Interface) permet de transporter 32 canaux audio-numériques montants et 32 descendants sur un seul câble à 96 kHz.
D’origine la surface est munie de 16 entrées/sorties analogiques intégrées à la console avec évolution possible en option vers 16 E/S supplémentaires. 4 paires d’E/S AES/EBU vers 8 en option.
Le système Blacklight II permet de transporter les canaux MADI (256) vers une interface BlackLight II.

La surface est munie d’origine des interfaces suivantes :

  • 3 slots équipés de 4 interfaces MADI Coax ou Optiques pouvant être utilisées en mode standard ou en mode redondance impaire vers paire.
  • 1 port MADI appelé FX Loops comportant toutes les fonctionnalités des autres ports MADI mais dédié à l’utilisation d’effets audionumériques via DigiGrid par exemple.
  • Le dernier slot n’est pas équipé et est gardé pour des évolutions futures, il se susurre entre utilisateurs avertis, la possible apparition d’une interface Dante… Peut-être prochainement disponible pour éventuellement équiper ce slot en option.

A noter que chaque slot est pleinement fonctionnel et tous les slots sont utilisables simultanément.

SSL500 Back

Le connecteur VGA
La surface est munie d’un connecteur VGA permettant d’y raccorder un écran externe, celui-ci apporte un confort supplémentaire dans le nombre d’éléments affichés simultanément. La version 2 a permis de sélectionner l’envoi vers cet écran de soit la vue globale de la construction de la console (les voies) ou bien la page d’automation ou encore rien ; nul doute que SSL nous réserve d’autres développements sur cet écran externe.
Les connecteurs USB
L’arrière de la surface est muni de nombreux connecteurs USB permettant le raccordement de divers dispositifs tels que souris de pointage, clavier, mémoire USB, etc.
L’interface MIDI
L’arrière de la surface est doté de l’interface MIDI traditionnelle, ce qui permettra de réaliser des déclenchements à travers l’interface du système d’automation de la console.
L’interface LTC
L’arrière de la surface est muni de l’interface LTC en entrée et sortie permettant de lier du code temporel au système d’automation.
Les ports GPIO
L’arrière de la surface dispose de deux connecteurs type sub-D ; il s’agit du système GPIO (General Purpose Input Output). Ce dispositif permettra de concevoir des systèmes de déclenchement ou de télécommande.

En exploitation
Il est possible d’utiliser les ports BlacklightII (256 canaux) si on dispose d’une interface BlackLightII pour raccorder un certain nombre de stage racks; à noter que les stage racks (voir ci-dessous) sont équipés de ports Madi Coax.

Multiples stage racks : Utilisation de la console avec de multiples Stage rack, enregistreur/lecteur audionumériques, etc.
Le format Coax (connecteur communément appelé BNC) comportant une liaison transmission et une liaison réception en duet est particulièrement bien adapté à la mise en œuvre de liaison distantes surface/stage racks ; le média de câblage est facile à se procurer, relativement peu onéreux et finalement occupe un encombrement assez modeste sur un touret, tout en permettant 32 canaux montants et 32 canaux descendants à 96 kHz.
La liaison coax est limitée à 50/70 mètres. Au-delà il est fortement conseillé de passer en liaisons fibre optique, ce qui permet de s’affranchir de la limitation en distance et apporte un surcroît de souplesse.
On dénombre en plus de l’interface BlackLightII (256 canaux) pas moins de 12 liaisons Madi possibles avec chacune 32E/32S plus une liaison Madi dédiée FX.

Les stage racks sont proposé sous deux formats ou types

Stage box analogique ML 32.32

SSL500 ML32.32

La version analogique est le ML32.32 (32 préamplificateurs micro, 32 sorties à niveau ligne). Ce rack de base peut être équipé soit tout en entrées ou tout en sorties dans la limite de 32 canaux montants, 32 canaux descendants. Il est donc possible par exemple de répartir un rack ML32.32 à Jardin et un autre à Cour.

SSL500 ML32-32 backLe format de transport audio utilisé dans le système SSL L500/300 est le MADI, l’échantillonnage étant à 96 kHz d’origine.

Ce rack peut recevoir en option une fonctionnalité bien pratique sur sa face arrière, il s’agit du split ou reprise analogique des 32 connecteurs XLR-3 dérivé avant l’électronique active des préamplificateurs, donc à niveau microphonique….
La distribution des modulations avant traitement s’en trouve grandement facilité.

En exploitation
Chaque entrée microphonique comporte une indication électroluminescente témoin de la mise en fonction de l’alimentation fantôme. De plus, il est possible à distance d’utiliser une fonctionnalité d’interrogation (Attention) permettant de faire clignoter cette led, à dessin de repérage. Un interrupteur situé sur le stage rack ML32.32 permet de réinitialiser cette fonctionnalité d’interrogation appelée Attention.

Stage Box numérique AES/EBU D32.32

Le rack D32.32 pour sa part est dédié aux liaisons AES/EBU

SSL500 D32

Un Stage Box en détail

SSL500 D32 Back

En exploitation
Il faut préciser que chaque Stage Box comporte :

  • MADI 1 : Une paire de connecteurs Coax (Transmission/Réception)
  • MADI 2 : Une paire de connecteurs Coax (Transmission/Réception)
  • MADI 3 : Un connecteur Coax (Transmission)
  • MADI 4 : Un connecteur Coax (Transmission)

Clarification du Modus Operandi possible des interfaces MADI 1 & 2
Le système est prévu pour fonctionner dans une modalité liaison principale/liaison redondante. Dans ce cas-là, le premier port MADI (impair) sera celui appelé par convention liaison principale, le second port Madi (pair) pourra être la liaison dite redondante de la liaison MADI 1.

Les deux liaisons (4 coax – MADI 1 : transmission/réception + MADI 2 : transmission/réception) créeront donc une redondance de câblage. Par exemple, le premier port MADI (1) sera le port actif et en cas de disparition de la liaison, la liaison se verrouillera sur le port MADI 2 et restera sur celui-ci, même si la liaison MADI 1 réapparaît. Les témoins électroluminescents situés à gauche du connecteur Coax Out permettront d’un coup d’oeil de vérifier deux états : verrouillage de la liaison MADI (validité du signal MADI) et bascule de l’interface MADI concernée sur la liaison physique en exploitation.

Il est aussi parfaitement possible de raccorder deux surfaces sur un seul stage rack sans utiliser le mode de redondance mais en partage de gain. Dans ce cas la première surface sera raccordée au port MADI 1 et gérera le gain du préamplificateur micro et la seconde surface sera raccordée sur le port MADI 2 et dépendra des réglages de gain micro opérés à travers la surface raccordée sur le port MADI numéro 1.

Les deux autres ports MADI 3 & 4 sont des sorties des signaux et pourront par exemple se raccorder sur une autre console de mixage telles qu’une L500 ou L300 ou bien un dispositif d’enregistrement comportant une interface MADI Coax (après l’électronique du préamplificateur micro et donc post gain micro).

Chaque rack est équipé d’une entrée et sortie Wordclock, cette interface Wordclock n’est utile que pour verrouiller un équipement externe le cas échéant au Wordclock de la console.
Les interfaces Midi et GPIO ne sont pour le moment pas accessibles sur les stage racks ; cela fait bien entendu partie d’une évolution logicielle future.

La surface de contrôle

Tous les éléments interconnectés ensemble, il est maintenant temps de se pencher sur la surface de travail, la fameuse interface homme-machine. L’écran principal central rappelle la philosophie de la console, en effet, c’est sur cet écran que toutes les actions vont s’effectuer, celui-ci est tactile.
La surface est constituée de 3 blocs de 12 faders identiques permettant la gestion des éléments de mixage.

SSL500 Surface Control

Physique & Tactile
La partie droite de la console pour sa part dispose d’un écran tactile de plus petite dimensions flanqué de différents contrôleurs physiques pour certains contextuels.
La sortie de cette nouvelle console a bousculé certaines habitudes, et même si une console reste par essence une console, chaque fabricant apporte sa vision quant à la philosophie utilisation/exploitation ainsi que l’ergonomie.

Comment se former ?
De prime abord se former sur un tel produit n’est pas nécessairement aisé, car il faut disposer de la bête, avoir l’occasion de passer un peu de temps dessus durant des périodes « plus calmes » pour effectuer ses propres expérimentations… Et le lancement de cette console a accompagné rapidement le départ de tournées.
SSL France ainsi que des centres de formation mais aussi quelques prestataires propriétaires de ces consoles contribuent à la formation des intermittents sur ce produit, par des actions et sessions de formations régulières.

SOLSA . Se former par soi-même?

Avec la sortie de la version 2 du logiciel, SSL a rendu disponible en libre téléchargement (gratuitement) le logiciel SOLSA qui est exactement celui qui tourne dans la console dans une version épurée des couches de codes inhérents aux échanges On-line avec les équipements.

SOLSA est décrit dans les lignes qui suivent, il faut noter que ce logiciel constitue un puissant outil pédagogique pour découvrir la philosophie du concept SSL Live mais aussi un redoutable outil pour s’auto-former et préparer « au calme » OFF line ses Shows.
Ce logiciel gratuit tourne sur une plateforme type Windows ; il suffit pour l’obtenir de simplement s’enregistrer sur le site SSL, ce qui permet d’être tenu informé des nouveautés, évolutions, et SOLSA (SSL OffLine Setup Application) a déjà reçu de nombreuses évolutions, notamment l’intégration de la console SSL Live 300. Ce logiciel permet la création et l’édition de fichiers de Shows sur votre ordinateur portable ou de bureau.

Comme nous l’avons constaté, pratiquement tout ce qui peut être fait avec la console peut être effectué avec ce logiciel, ce qui s’avère extrêmement pratique lorsqu’il n’est pas possible d’accéder à la console, mais pas seulement. Car d’un point de vue pédagogique, se familiariser avec les fonctionnalités de la console par ce logiciel est très utile.
Les fonctionnalités disponibles permettent la configuration de l’architecture de la console, la gestion des paramètres des couches, des banques. Les entrées et sorties des racks de scène peuvent êtres librement assignées ainsi que la création des scènes et l’édition de paramètres d’automation. Il est aussi possible d’ajouter les effets, de manipuler les paramètres de traitement par tranche, ainsi que toutes les opérations de routing, affectation VCA, etc.
Le logiciel est fourni avec un fichier d’aide (Help) similaire à celui disponible au sein de l’environnement de la console.

Recommandations matérielles
Ce logiciel utilise intensivement les ressources informatiques et nécessite un ordinateur relativement puissant pour apporter une bonne réactivité dans l’utilisation. Il a été créé pour les environnements liés aux systèmes d’exploitation Windows (7, 8, 8.1). Il n’existe pas à ce jour de version Mac. Néanmoins SSL précise qu’il est possible de faire tourner ce logiciel sur un ordinateur Mac OSX en utilisant Boot Camp. Pour le moment SSL précise aussi qu’aucun test n’a été effectué sur des environnements Windows Virtuels sur la plateforme Mac OSX.
Pour notre part, nous avons effectué des tests sur des ordinateurs PC Windows 7, mais aussi sur des environnements Mac OSX avec Windows Virtuels 7, et 8.1 avec d’excellents résultats. Les tests démontrent la nécessité de disposer au minimum de 4 Go de mémoire pour obtenir une bonne réactivité dépendant du système d’exploitation Windows choisi.

Solsa SSL WebsiteComment obtenir SOLSA ?

Il vous suffit simplement de vous rendre sur le site web SSL http://store.solidstatelogic.com/user/register, de créer un compte utilisateur (gratuit) ce qui est indispensable pour valider le processus d’installation du logiciel sur votre ordinateur.
Pour le télécharger rendez-vous à l’adresse suivante : http://www2.solidstatelogic.com/live

A la différence des précédentes versions de SOLSA, la version actuelle testée SSL_L500_2.5.17.13316 va directement proposer l’installation du Framework Microsoft .Net 4.5.2. Il vous faudra être connecté sur internet pour télécharger cet installateur.

Au premier lancement du logiciel, il vous sera demandé d’entrer votre identifiant (Username) et mot de passe (Password) tels que ceux utilisés pour créer votre compte sur le site web SSL. Vous obtiendrez ensuite une fenêtre classique de sécurité Windows qu’il vous faudra simplement valider. Le chargement des différents composants s’effectuera en affichant cette fenêtre de démarrage, il faut noter que le premier lancement peut être relativement long selon le type d’ordinateur.

SSL Solsa helpLive300-Live500 ShowHelp
Pour débuter et se familiariser, il est utile de localiser le fichier contenant l’aide.

La console Live utilise des fichiers de Show
Le logiciel SOLSA permet l’édition des fichiers de Show des consoles Live 500 et Live 300.

Néanmoins les deux formats de fichiers ne sont pour le moment pas inter-compatibles, ce qui signifie qu’un fichier crée sur une Live 500 ne se chargera pas sur une Live 300 et vice-versa. Le logiciel permet la sélection du mode Live 300 ou Live 500.

Show Load TemplateCharger un Show
Pour débuter avec ce logiciel au même titre que pour l’utilisation de la console Live, il est conseillé d’utiliser un modèle ou Template de base, ce qui permet de charger une configuration dite d’usine déjà pré-caractérisée.

Il vous suffit, dans l’interface principale, d’aller dans Menu, puis Setup, puis ShowFiles et d’effectuer un clic sur le gros bouton SSL Templates. Là, vous découvrirez un certain nombre de modèles parmi lesquels vous chargerez l’un d’entre eux par l’intermédiaire de la touche Load.

SHOWFILES SSL TemplateLa fenêtre ci-contre présente la liste des fichiers de Show dits d’usine. Une sélection de l’un ou l’autre show présentera sur la zone du bas en jaune la documentation de toutes les fonctionnalités inhérentes à ce show.

Vous remarquerez tout au long de la découverte de l’interface SSL qu’un certain nombre de boutons comportent dans le coin supérieur droit un rond noirci au quart, cela signifie que cette touche comporte une sécurité et nécessite un appui long pour engager la fonctionnalité souhaitée.

Découverte du logiciel
Avec un ordinateur récent muni au minimum de 4 Go de mémoire, l’utilisation du logiciel est fluide, l’accès aux fonctionnalités rapide et bien entendu l’expérience est strictement identique à l’utilisation de la version console physique.
L’interface utilisateur du logiciel comporte aussi une seconde fenêtre permettant l’affichage sur un écran supplémentaire d’autres fonctionnalités comme c’est le cas sur la console physique avec par exemple une vue globale de la surface virtuelle.

SSL500 Console ConfigurationSSL500 Console Overview

La structure d’entrée d’une tranche
Un clic sur une tranche permet d’obtenir exactement la même approche ergonomique que la version physique.

SSL500 Main View ChannelSSL500 tranche view


Layer Manager
Comme il était prévisible nous retrouvons aussi le Layer Manager. Le logiciel d’édition OffLine SOLSA va certainement encore évoluer au rythme des améliorations et des ajouts de fonctionnalités. Il constitue un excellent outil pour éditer, paramétrer les fichiers de Show des consoles L300 et L500.

Mais il apporte bien plus en permettant la découverte en profondeur des fonctionnalités et de l’ergonomie du concept SSL live. Si le logiciel est librement téléchargeable (la création d’un compte gratuit permettra de recevoir les notifications de mises à jour), Il est indispensable néanmoins de disposer d’une configuration informatique récente avec une bonne capacité mémoire pour bénéficier d’une expérience d’utilisation fluide et réactive.

SSL500 Layer Manager

Et en pratique / exploitation cela se passe comment ?
Il faut reconnaître que cette console peut de prime abord déstabiliser un peu, mais passé le stade de la découverte et en entrant dans le vif du sujet, il apparaît que son approche est somme toute très logique et assez intuitive.

Définir une méthodologie

Il est important de débuter avec méthodologie :

  • Charger parmi les Show dits d’usine un show vide,
  • Interconnecter les différents équipements, le ou les stages rack distants
  • Vérifier sur l’écran IO que ceux ci apparaissent bien…ils sont détectés automatiquement dès leur raccordement,
  • Valider le mode de redondance ou non,
  • Soit charger un show SSL dit d’usine qui pourra être retouché ou alors construire son Show depuis la base.

Trois notions essentielles
Avant d’avancer plus loin, Il y a dans l’approche de toute console numérique 3 notions essentielles à bien appréhender …

  • Les entrées et sorties physiques que l’on trouve sur la surface ainsi que les stage racks distants.
  • L’usage que l’on souhaitera faire du concept de mixage de ces éléments entrées et sorties physiques, c’est typiquement la construction de la console (de combien d’entrées je souhaite disposer, de combien de sorties, comment et par quelle méthode vais-je mixer cela, les signaux doivent-ils subir des traitements ou non ? Etc.)
  • L’exploitation physique de ce que je souhaite avoir sous la main et la forme que ces éléments prendront.

Il y a donc dissociation de la notion entrées et sorties physiques, de la manière dont on va exploiter ces sources et destinations physiques par le mixage, routage etc…De même que la gestion physique du processus de mixage est complètement indépendante.

La démarche d’exploitation suivra donc une approche méthodique logique. Pour ce faire l’écran IO permettra la construction de la console en définissant le nombre de voies, s’agit t-il de voies dites Full (avec tous les éléments de traitement, PEQ, Dynamique etc.) ou peut-être certaines voies dites Dry où il ne sera pas nécessaire de disposer de traitement.
Ensuite pour mixer ces voies a-t-on besoin de bus, auquel cas a-t-on besoin de bus de type Stem, Auxiliaires, Master, etc.

En exploitation
L’affectation des ressources est dynamique (dans la limite des ressources restant disponibles) ; en effet il est possible de définir un format de console, de le valider mais de revenir dessus pour le faire évoluer, la L500 se plie bien volontiers à nos besoins ou caprices sans sourciller.
La console ainsi construite, il suffira de mettre en relation les entrées physiques et les voies virtuelles correspondantes, opération rendue très facile par un système d’agrégation rapide, puis de définir ce que l’on veut avoir sous la main et comment via le système des banques et layers.

Architecture physique (E/S)
La somme des dispositifs permettant d’entrer et de sortir du signal est de 976 sources vers 976 destinations. Ces dispositifs sont :

  • les entrées et sorties présentes sur la surface,
  • les entrées et sorties apportées par les différents stage racks distants,
  • les entrées et sorties des différents dispositifs d’enregistrements / lecture (Logic, ProTools et autres DAW) raccordés à la console.

Architecture et nombre de canaux gérés simultanément

  • Pour les voies on trouve un maximum 144 canaux (Full) équipés de tout le traitement, plus 48 canaux sans traitement (Dry).
  • Pour les groupes audio appelés Stem, on trouve au maximum 48 canaux (Full) équipés de tout le traitement, plus 12 canaux sans traitement (Dry).
  • Pour les départs auxiliaires on trouve au maximum 96 canaux (Full) équipés de tout le traitement, plus 24 canaux sans traitement (Dry).
  • Pour les Masters on trouve un maximum 24 canaux (Full) équipés de tout le traitement, plus 6 canaux sans traitement (Dry).

SSL500 HelpEyeconix
La console est proposée avec une foultitude d’icônes permettant d’illustrer les voies de la console pour en effectuer la personnalisation.

Help
La console est munie d’un système d’aide permettant d’accéder aux ressources correspondant aux différentes fonctionnalités.

La L500 à l’usage

Est-ce une console FOH ou une console Monitor ? Quel est le nombre de voies mono, le nombre de voies stéréo, le nombre de groupes stem, le nombre de départs auxiliaires, ainsi que leur format (mono ou stéréo), le nombre de masters souhaité.
Ensuite, il suffit d’affecter ces éléments à des contrôleurs physiques ou voies de la surface, définir les banques et les couches, puis à entrer et sortir du son, cela coule de source.

Tout ceci s’avère au final assez intuitif, la manipulation préalable du logiciel SOLSA aide énormément à s’y retrouver au milieu des différents écrans type pour réaliser la gestion des paramètres divers.
L’interface du logiciel utilise des boutons rectangulaires pour se déplacer de fenêtre à fenêtre, il existe cependant un type de bouton rectangulaire muni dans sa partie supérieure droite d’un rond ; ce bouton a un mode de comportement impliquant de maintenir l’appui sur celui-ci pour lancer telle ou telle fonction dépendante; cet apprentissage effectué, on trouve assez vite ses marques.

Vidéos

Pour se familiariser rapidement avec les possibilités de cette console, nous avons réalisé quelques vidéos dans les locaux de Juke Box (malheureusement disparu depuis) dont voici le détail :

SSL Live 500. La connectique en face arrière : Cette vidéo détaille la console Live 500 de SSL. Vue arrière du châssis de la console, sa surface. 16 entrées Mic/Ligne, 16 Sorties lignes 4 paires d’entrées et sorties AES/EBU.
Il existe un emplacement de libre pour doubler la capacité résidente en terme d’entrées et sorties. 32 entrées Mic/Ligne, 16 Sorties lignes 8 paires d’entrées et sorties AES/EBU. Une carte MADI d’origine (4 ports E/S en coaxial) + une carte E/S optique. Il est possible d’ajouter une carte MADI optionnelle soit optique soit coaxiale. FX loop disponible d’origine en MADI optique.
En option une carte BlackLight II (multiplexeur MADI) Une sortie monitor vidéo pour déporter un écran, des ports USB pour clavier, souris. Interface complète de synchronisation avec MIDI, LTC etc.…. La surface est munie d’origine de deux alimentations permettant une redondance complète d’alimentation.

SSL Live 500. Le rack 32.32 : Le rack ML32.32 est le stage rack analogique. Il comporte 32 entrées analogiques et 32 sorties analogiques.
Il existe des modèles déclinés uniquement en entrées ou uniquement en sorties. Il existe aussi des stage rack AES 32 entrées/32 sorties, full SRC (convertisseur de fréquence d’échantillonnage). Le ML32.32 peut recevoir à l’arrière en option 32 mic split, pré-gain, pré-filtres et post 48V, permettant d’interfacer la Live 500 avec une console analogique ou une autre console. L’arrière du stage comporte des GPIO et des E/S MIDI. Le rack comporte aussi une alimentation redondée.

SSL Live 500. Présentation de la surface de contrôle : Examen de la surface de la console qui est constituée de 3 bacs de 12 faders de 100 mm de course.
La surface est flanquée d’un écran permettant de gérer différents aspects de la surface de contrôle. Chaque bac de fader dispose de 5 couches, 5 banques. L’interface tactile de l’écran permet de définir les différents paramètres. Description de la fonctionnalité Query qui permet d’interroger chaque tranche, en d’autre mots connaître où est routé chaque tranche….et donc de connaître précisément la ou les dépendances en terme d’entrée et de sortie.
Un petit écran flanqué de différents éléments physiques (potentiomètres, interrupteurs) situé à droite de la surface donnée accès à un certain nombre de fonctionnalités de voie avec des accès rapides. Nous trouverons une description détaillé des Talkback, monitoring, etc…

SSL Live 500. L’écran principal : L’écran principal nous permet de nommer les différentes entrées, d’y affecter des icônes d’instruments, d’effectuer les ajustements classiques (gain d’entrée, HPF, etc.). Description de la méthodologie de patch (soit en local, soit via un stage rack). La notion de Stem est abordée dans cette présentation. Les affectations de VCA, la gestion des multi-effets (6 rack de 16 slots chacun soit au total 96 slots disponibles). Cette console comporte aussi une fonctionnalité redoutablement pratique : l’auto-mix, qui est le système de mixage automatique de SSL.

SSL Live 500. L’automation : Cette vidéo décrit les possibilités d’automation de la console à travers les scènes.

Fabrication

Stage Rack
Les stages rack sont bien conçus avec un encombrement réduit, et disposent d’un grand nombre de fonctionnalités. Le fait d’avoir un système de reprise à niveau micro avant traitement (en option) est un gros avantage. Un stage rack peut être utilisé de manière unitaire (une surface, un stage rack) avec ou sans redondance. Il est aussi possible de connecter deux surfaces sur un même stage rack sans pour autant perdre la notion de redondance avec une des deux surfaces.
Le système de reprise analogique confère une grande souplesse pour distribuer la modulation à niveau microphone vers une autre console de mixage. Les stage racks sont munis de préamplificateurs microphone de grande qualité avec deux structures de gains. La première structure de gain sera utilisée dans les applications de spectacle vivant, la seconde sera dédiée à des applications de captation où il est nécessaire de disposer d’un gain plus important.

Surface
La surface est bien conçue, un simple examen de la face arrière permet d’un coup d’oeil d’évaluer les immenses possibilités en terme d’entrées et sorties. Le système BlackLight II permet de transporter sur une seule fibre 256 canaux audionumériques. Ce système constitue par exemple la liaison console FOH vers stage et sur le stage une interface BlackLight II se charge de distribuer les différents flux Madi vers les interfaces Madi au format Coax / BNC, elles-mêmes connectées aux différents stage racks. En absence d’interface distante BlackLight II, il est néanmoins très facile de raccorder un stage rack grâce aux interfaces situées sur les trois slots d’expansions fournis d’origine.

Le simple raccordement des deux connecteurs Coax BNC provoque automatiquement la détection du rack ainsi connecté ainsi que l’affichage de son type (Analogique ou numérique). Le troisième slot d’expansion est muni d’interfaces Madi au format optique, ce qui permettra le raccordement d’un système d’enregistrement / lecture doté d’une interface Madi. La reconnaissance du flux Madi est immédiate et le système propose l’intégration d’un périphérique Madi dit générique.
Un peu de recherche dans cette fenêtre permet de sélectionner en lieu et place d’un dispositif Madi générique, le recording Madi qui n’est pas dédié au dispositif d’enregistrement maison mais accepte tout type de dispositifs tiers d’enregistrement/lecture. A ceci près que huit de ces systèmes pourraient êtres raccordés et servir de Virtual soundcheck avec un dispositif très astucieux permettant de passer du mode captation au mode virtual soundcheck.

SSL500 Side View

En conclusion

Cette console bénéficie d’évolutions régulières de son logiciel, la version actuelle incorpore bon nombre d’améliorations, de fonctionnalités ajoutées, une autre version est déjà prévue. La sortie simultanée dès la version 2 du logiciel et d’un logiciel d’édition Offline Solsa est indéniablement un plus pour les utilisateurs.

Quelques souhaits
Il manque toujours néanmoins cette vision globale des entrées et sorties, le fameuse vision du patch global….nul doute que SSL saura répondre à cette attente au cour des évolutions futures. D’autres sujets restent en friche :

  • Une plus grande intégration des enregistreurs/lecteurs avec des dispositifs de commande notamment pour le transport machine
  • Pourquoi pas le support multicanal aussi bien pour le mixage que pour les effets disponibles en interne
  • Plus de puissance de traitement, Peut être une L500+
  • Le logiciel de contrôle on line
  • Un contrôle distant via Tablette Wifi (iPad)

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SSL : la console numérique Live 500 (1ère partie)

2

SSL (Solid State Logic) est une marque reconnue comme étant un leader extrêmement respecté des consoles de studio à qui l’on doit beaucoup d’innovations. Bon nombre de productions ont été enregistrées et mixées sur une SSL. Souvenez-vous aussi du Total Recall, etc.

Mais SSL était absent du marché Live depuis pas mal d’années, ce qui pouvait sembler étrange car bon nombre de productions discographiques sont créées sur ces consoles en Studio et la logique naturelle aurait voulu de disposer d’outils similaires à ceux utilisés dans la production discographique pour les applications live..

SSL Live 500 jukebox

En 2013, juste avant un PL+S à Frankfort se chuchotait que SSL préparait quelque chose et l’annonce fit son effet telle une bombe…..SSL allait présenter pour la première fois une console numérique pour le live, enfin. La console, fruit de nombreuses années d’observations, de relevés d’expériences, devrait comporter tout ce qui constitue le standard actuel en matière de consoles numériques pour le spectacle vivant (Live) mais surtout apporte des technologies nouvelles et novatrices.

Qui n’a pas rêvé l’espace d’un instant de pouvoir disposer du même type d’approche technologique que la console utilisée en studio pour produire un projet dans les applications de spectacles vivants (live) et reproduire en live ce que l’on a fait en studio ?

Technologie numérique pour le Live

Une console pour le Live et la technologie de transport audio

2013 marque la présentation publique d’un nouveau produit SSL, la première console de la marque conçu pour le spectacle vivant. Cette console est basée sur une toute nouvelle plateforme de traitement appelée « Tempest » qui comporte de nombreuses innovations technologiques. L’idée première est de créer un environnement de mixage pensé en profondeur au niveau de l’ergonomie et de l’interface homme-machine permettant de faciliter les opérations créatives et techniques.

Cette console comporte un écran tactile de dimensions confortables mais aussi cet écran, outre le fait d’être tactile, permet une approche multi-gestuel telle celle apportée par une tablette. La console incorpore des concepts visuels et ergonomiques tels que Eyeconix ainsi que le Focus Fader que l’on connaît depuis la console Duality.

Elle est munie aussi de technologies propres à la marque telles que la technologie de préamplificateur micro SuperAnalogueTM adaptée aux applications Live. Elle comporte la bibliothèque d’effets bien connu en studio et adaptée aux applications live. Des filtres passent-haut sur tous les trajets de signaux mais aussi la technologie propriétaire SSL Blacklight II permettant le multiplexage de multiples liaisons MADI.

2014 marque pour sa part la sortie de la nouvelle évolution du logiciel pour cette console SSL la version 2, ainsi que la disponibilité du logiciel d’édition Off-Line, mais aussi la disponibilité d’un système de transport audio-numérique basé sur IP appelé MADI-Bridge permettant de faire le pont entre le MADI et le Dante.

L’écosystème SSL pour le Live devient dorénavant évident.

La SSL Live 500

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Du fait qu’il existe une forte concurrence et une certaine antériorité des différentes marques sur ce marché particulier, une évidence transparait : il faut impérativement que le nouveau venu (dans le domaine du spectacle vivant) apporte des avancées et des technologies capables de rivaliser voire surpasser celles des acteurs existants pour se positionner de manière crédible.

Il existe actuellement un nombre certain d’acteurs dans le domaine des consoles numériques, beaucoup de chemin a été parcouru depuis les toutes premières consoles numériques aussi bien en matière de traitement audio, qualité de filtres, qualité de traitement (évolution de la puissance des calculateurs, utilisation de calculs en virgule flottante, doublement de la capacité de calcul), ergonomie, amélioration de l’interface homme-machine …

SSL500 Side View

Mais qu’en est-il réellement quand il s’agit d’utiliser une console dans un processus qui se doit d’être le plus intuitif et rapide possible mais aussi de pouvoir enchaîner des suites de décisions basées sur des indications claires et fonctionnelles… Chaque marque en la matière rivalise depuis quelques années en terme d’évolutions technologiques,  de prouesses techniques et d’avancées en matière d’ergonomie.

La plateforme de traitement audio appelée souvent DSP (par facilité de langage) effectue un certain nombre de tâches en réponse aux sollicitations de l’exploitant, le tout orchestré par un calculateur. La manière dont ce calculateur est conçu, sa capacité, induit inévitablement à considérer avec attention la qualité de mixage de ce que l’on peut communément appeler le moteur de mixage audio. Il existe différents type de calculateurs en virgule fixe ou en virgule flottante, avec différentes tailles des opérandes : 32 bits, 40 bits, 64 bits…..

La fréquence d’échantillonnage ou fréquence d’horloge de fonctionnement est un élément intéressant à considérer ; en effet, outre le fait d’utiliser un calculateur capable d’effectuer des calculs importants, il est essentiel d’observer la cadence à laquelle ceux-ci seront exécutés, ce qui donne une idée assez tangible de la capacité intrinsèque. Le moteur audio de la SSL live travaille sur 64 bits en virgule flottante à 96 kHz, soit parmi ce qui se fait de mieux en termes de capacité de traitement et de résultats.

Constitution

SSL500 jukebox backCertaines consoles sont constituées d’une surface sur laquelle les entrées et sorties sont intégrées, le moteur de traitement est aussi intégré dans la surface et la gestion s’effectue à travers un écran et une combinaisons d’actions sur des boutons, d’autres consoles de la  surface dite de commande comportant un certain nombre de contrôleurs physiques, d’un écran (ou plusieurs), avec les entrées et sorties déportées sur un rack distant de même que le moteur audio. Enfin une solution intermédiaire existe avec le traitement sur un rack de proximité.

La SSL Live 500 se compose d’une surface comportant un certain nombre de contrôleurs, et de deux écrans. Elle comporte d’origine un certain nombre d’entrées et de sorties intégrées à la surface et peut se voir raccordée à un certain nombre de rack distants comportant entrées et sorties disponibles en différents formats. Le traitement audio est effectué au sein de la console.

Le début de quelque chose un peu particulier pour SSL

De nombreux concepts technologies appliquées au monde de l’industrie de la musique, du Broadcast et de la post-production ont été développés par SSL et peuvent éventuellement être d’excellents outils dans le domaine du Live à condition de s’adapter aux spécificités du « Live » : fiabilité à toute épreuve, ergonomie, qualité, résistance aux différentes contraintes (mécaniques, thermiques etc….) etc….

Découvrons donc ensemble ce qui constitue en détail l’ensemble SSL Live 500.

La puissance de traitement

Le système Tempest est constitué d’un coeur ou noyau utilisant la technologie brevetée SSL appelée OCP (Optimal Core Processing). Ce noyau permet de doter la console de toute la puissance nécessaire pour convenir dans toutes les configurations ou combinaisons nécessaires. Le système de traitement est entièrement intégré à la surface de contrôle. Le calculateur est architecturé sur 64 bits en virgule flottante, horloge à 96 KHz, avec de convertisseurs E/S opérant sur 24 bits.

L’architecture

Les effets comportent leurs propres ressources de traitement qui sont allouées dynamiquement. Le reste de la puissance disponible est alloué suivant la typologie de la configuration définie.

SSL500 Architecture ConsoleLa console dispose de 192 canaux de traitement à 96 kHz. Ces canaux peuvent être assignés à la demande comme étant des entrées, des groupes stems, des départs auxiliaires et des généraux, ils peuvent être définis librement en mode mono, stéréo ou LCR. 144 canaux sont disponibles en mode Full et 48 canaux sont disponibles en mode Dry.

Une entrée mono utilise un canal, une entrée stéréo utilise deux canaux et, évidemment, en LCR la consommation sera de trois canaux. En complément des canaux de mixage, il existe un traitement séparé pour le système de matrice 36 x 36 qui peut recevoir les modulations issues des entrées, des Stems Groupes, des auxes et des Masters.

La matrice peut être découpée en 4 petites matrices si nécessaire. Les 36 sorties disposent des filtres passe-haut et passe-bas, du correcteur paramétrique 4 bandes, d’une ligne à retard (délai maximum de deux secondes), du système de filtre passe-tout (phase) ainsi que finalement de deux points d’insert qui peuvent être reliés soit au traitement interne (rack virtuel) soit au traitement externe. Bien entendu l’ordre des blocs de la chaîne de traitement peut être modifié à la volée.

La console dispose d’entrées et de sorties au format MADI ce qui permet d’interconnecter l’option SSL d’enregistrement (Live-Recorder).

La surface de contrôle

L’idée première dans la conception de la surface de contrôle a été semble t-il de créer un modèle rendant les étapes du travail intuitives, ce qui transparait dès le premier coup d’oeil. On y trouve un équilibre assez bien pensé d’une interface homme-machine constitué d’éléments tactiles et physiques.

SSL500 Surface Control

On découvre en observant cette surface trois blocs comprenant des faders : deux blocs identiques dans la partie basse de la console et un bloc situé dans la partie supérieure droite. La partie centrale est entièrement occupée par un écran bien lumineux et de dimension très confortable, puis la partie supérieure droite occupée par un écran de plus petite dimension flanquée d’un certain nombre de contrôleurs physiques et enfin une section centralisée dans le coin inférieur droit.

Physique & Tactile

Elle est constituée au centre d’un écran tactile de dimension confortable. Cet écran constitue (on le comprend immédiatement) le centre névralgique de contrôle de la console. Il donne une représentation visuelle de chaque élément et permet l’accès aux différentes configurations système ainsi que l’accès aux racks d’effets. Cet écran tactile est multi-gestuel (combinaison de plusieurs doigts) ou multi-touch au même titre que le concept que l’on trouve sur des tablettes.

SSL500 Control Surface Tactile MultiTouchLa technologie d’écran tactile n’est pas une nouveauté à proprement parler, mais l’apport de la technologie multi-touch permet une interface innovante et actuelle, par le biais de multiples points de contacts (le plus souvent avec plusieurs doigts formant une combinaison). Ce système  capture la position des différents doigts sur la surface tactile ainsi que la force appliquée, les points de contacts multiples simultanés sont interprétés par le logiciel.

Cette fonctionnalité permet de disposer d’une grande richesse de gestes et commandes en interaction avec des typologies de gestuelles intuitives. La luminosité de l’écran est assez confortable même en situation lumière du jour. Un menu séparé permet la visualisation instantanée de tous les trajets des signaux (VCA, Groupes Stem, départs auxes etc.). Cette représentation permet d’un seul coup d’oeil d’avoir une vision globale de la situation sans recourir au passage par des banks ou couches.

L’écran central s’utilise en conjonction avec des potentiomètres d’accès rapides dont l’usage est contextuel, ces potentiomètres sont situés dans la zone principale comportant les généraux. Ces contrôleurs peuvent se trouver assignés suivant le contexte aux réglages individuels EQ, paramètres, effets, etc.

Ecran secondaire

L’écran secondaire, à droite de la surface de travail, sert principalement à étendre les fonctionnalités de paramétrage du canal en cours de gestion sans avoir recours à l’écran central. Il s’agit d’un écran tactile TFT couleur tactile de 7,5’’ de diagonale entouré d’encodeurs (15) pour le paramétrage (EQ, dynamique, pan, insert d’effets, …).

Les panneaux de faders

Ces panneaux donnent l’accès aux commandes et contrôleurs situés dans la chaine du signal audio ; il existe bien entendu un codage de couleur permettant une reconnaissance instantané et intuitive du type de contrôleur. Chaque panneau comporte 12 potentiomètres rectilignes motorisés (faders) dont la taille est de 100 mm, des boutons de sélection Solo/Mute, boutons Query (qui permet d’un seul coup d’oeil de faire apparaître ce qui est routé depuis et vers ce fader).

Chaque fader est flanqué d’un afficheur électroluminescent à 14 segments ainsi que d’indicateurs indépendants pour les fonctions de compression et de Gate. A droite de la zone fader on retrouve une suite de boutons permettant l’accès aux différentes couches avec des indications de noms individuels.

Les couches

SSL500 Control Surface Layers BankingChaque panneau de faders est organisé en 5 couches sélectionnables.

Chaque couche comporte 5 banques verticales et chaque banque dispose d’un bouton de sélection dédié (les banques et les couches disposent d’un codage de couleur et disposent d’une zone de texte paramétrable par l’utilisateur).

Les entrées peuvent être ordonnées dans n’importe quel ordre avec ce type de structure. 

Focus Fader

SSL500 Control Surface Focus FaderLa surface est munie d’un fader situé dans la zone générale, il est positionné exactement à l’aplomb de la main droite de l’opérateur.

Ce fader suit l’entrée en cours de sélection ou bien peut être verrouillé sur une entrée spécifique ce qui permet à l’opérateur de sélectionner une entrée de la main gauche et d’effectuer un réglage avec sa main droite avec une extrême facilité et rapidité.

Moniteur externe

SSL500 Control Surface System MonitorIl permet de visualiser les différents trajets de signaux tels que Entrées, Aux, Groupes Stem, VCA, Master et Solo via des indicateurs électroluminescents comportant échelle, surcharge etc.

Lorsque vous souhaitez d’un coup d’oeil visualiser la structure de cheminement des différents signaux, il est vraisemblable que vous ne souhaitez pas interrompre l’affichage principal de la console ou bien vous déplacer dans une couche.

Un bras articulé astucieusement conçu permet le montage de ce moniteur externe sur le côté gauche ou le côté droit de la console.

SSL500-Control Surface SoloTalkbackSolo et Talkback

SOLO et tackback ont des contrôleurs indépendants et autonomes. Ces deux bus peuvent se raccorder vers trois canaux de solo via une petite matrice pouvant servir à des applications différentes telles que Wedge, casque, et in ear.

La console dispose par ailleurs de deux bus indépendants de Talkback.

Fonctionnalités de couleur

Chaque fader dispose d’une bande de leds dont la couleur permet la reconnaissance du type de signal visualisé (Aux, VCA etc.). Les couleurs sont définissables par l’utilisateur.

Eyeconix

SSL500 Control Surface EyeconixLa console est dotée de la technologie Eyeconix qui permet d’assigner et d’afficher une image Bitmap à chaque canal d’entrée, apportant ainsi une identification rapide et instinctive.

Une importante bibliothèque de symboles Eyeconix est disponible en mémoire. 

Le processus de travail

Nous sommes en tant qu’être humain par nature tous différents et l’approche d’une tâche dans ce contexte peut être différente d’un opérateur à un autre. Cette console dispose de deux approches qui peuvent se combiner : soit le mode tout écran tactile soit le mode tout utilisation de contrôleurs physiques ou bien la combinaison de deux modes.

Les entrées Full ou Dry

Chaque entrée comporte sa propre puissance de traitement ; dans ce cas cette entrée sera appelée « Full » (tous les traitements). Il existe d’autres entrées n’appelant pas nécessairement de puissance de traitement appelées « Dry ».

Chaque entrée (Full) dispose de toute la puissance de traitement dispose en standard avec des fonctionnalités telles que filtres passe-bas, passe-haut, correcteur paramétrique 4 bandes, compresseur avec modélisation de l’effet chaleureux lié à la lampe, expandeur, gate, délai, panoramique ainsi que filtre passe – tout et deux points d’insert.

Les entrées dites Dry pour leur part ne disposent pas de traitement, mais sont munies de deux points d’insert et consomment moins de puissance de traitement. La fenêtre de configuration sur l’écran tactile permet l’ajustement des paramètres rapidement et de manière assez intuitive.

Les Groupes Stems

SSL500 Stem GroupLes groupes stems comportent des fonctionnalités connues dans les groupes mais apportent un ensemble de fonctionnalités supplémentaires que l’on ne trouve pas nécessairement dans d’autres consoles, d’où l’appellation de Stems Groups.

Il s’agit d’un bus de mixage hybride qui reprend les fonctionnalités que nous connaissons des groupes audio, des entrées, de l’aux, d’une matrice et combine tout ceci pour en faire un outil très puissant. Le Stem groupe dispose de fonctionnalités de routing très puissantes au sein du moteur de mixage de la console. Ces groupes peuvent être définis comme étant mono, stéréo ou LCR. Ils sont disponibles en mode Full et Dry.

L’ordre des blocs de traitement

Voici enfin une fonctionnalité, somme toute logique, pour tout opérateur mais qui ne se trouve pas nécessairement disponible dans toutes les consoles. En effet, fréquemment les blocs de traitement de la chaîne audio ont une position relative les uns par rapport aux autres qui est fixé par le fabricant et non modifiable.La SSL Live 500 dispose de la possibilité de définir ou de redéfinir l’ordre des blocs de traitement audio au sein d’une entrée, d’un groupe Stem ou des généraux en temps réel.

SSL500 Blocs DeTraitement

L’interface utilisateur permet simplement d’aller déplacer et déposer les éléments constituant un bloc à n’importe quel point de la chaîne de traitement audio. Ce système apporte une souplesse et une créativité incroyable.

VCA, groupes de Mute et généraux

N’importe quel fader peut être assigné à un groupe de VCA. Les groupe de Mute comportent une zone de boutons situés dans la partie Master. Ces boutons de groupe de Mute s’assignent en un clin d’oeil.

Le déploiement

SSL500 LCR DeploiementIl est possible ensuite de les redistribuer sur les contrôleurs adjacents pour effectuer un réglage individuel.

Cette fonctionnalité permet de gagner un espace important de la zone de travail mais apporte aussi une grande souplesse pour la manipulation d’éléments multipistes.

L’automation

Comme on peut se l’imaginer aisément de la part d’une marque ayant popularisé et amené le concept de l’automation à un niveau élevé, cette console dispose d’un système automation très complet.

Il est possible de mémoriser un nombre « infini » de scènes, d’utiliser un mécanisme de filtrage pour définir ce qui va être relu ou pas dans le rappel de scène et cela de manière globale ou individuelle.

SSL Live-Recorder

A la différence d’autres solutions, le Live-Recorder peut exporter/importer des projets natifs (.ptf) directement depuis ProTools TM et depuis/vers les logiciels Apple TM et Steinberg TM  en XML La connectivité s’effectue à travers du Madi en optique, autorisant des distances potentielles relativement importantes (centaines de mètres).

Le Live-Recorder peut être interfacé avec tout périphérique MADI tels que : console numérique, infrastructure de distribution audio (Riedel, Optocore, etc.)
Le Live-Recorder peut enregistrer jusqu’à 128 canaux à 24 bits/48 kHz ou 64 Canaux à 24 Bits/96 kHz. Il est animé par le logiciel Soundscape V6.2.

L’unité de 1U constituant le Live-Recorder est muni de quatre emplacements en face avant pré-équipés avec des disques SSD RAID. Il se raccorde à la console via deux ports MADI 64 optiques. Il gère le MTC et MMC via MIDI à travers Ethernet.

Les effets intégrés

Rack d’effets

Le rack d’effets comporte sept catégories d’effets de qualité studio en mode mono, stéréo ou multicanaux : Réverbération, délais, modulations, Eq, compresseurs, etc… Le rack d’effets dispose de sa propre puissance de traitement. Dépendant du type d’effet utilisé,  il est théoriquement possible d’utiliser jusqu’à 96 effets simultanément.

Les EQ

  • G-Flex EQ, le corecteur graphique est disponible en version 8, 16, 24 et 32 filtres
  • Un correcteur paramétrique PEQ en 10 ou 6 bandes.

Le traitement de la dynamique et des délais

SSL500 FX dynamics CBSSL500 FX Delay

le Warmth & noise et Audio tools

SSL500 FX WarmthSSL500 FX Toolbox

Modulation

On trouve ici différents classiques tels que : Flanger, band split Flanger, enveloppe Flanger, Classic Phaser, Chorus, etc….

SSL500 FX AutomixMixage automatique

Il permet à l’opérateur de paramétrer le niveau relatif de mixage entre 12 microphones et d’obtenir des transitions propres et rapides entre eux suivant les niveaux présentés.

Le rack local I/O intégré

  •  Réponse en fréquence 20-20 KHz 0,05 dB tenant dans 1,3 dB jusqu’à 10 Hz.
  • THD : 0,005 % sur toute la bande
  • Conversion N/A 24 bits/96 kHz
  • Gain de préamplificateur micros contrôlés avec une résolution de 16000 pas.

La console Live 500 peut être utilisée sans rack de scène car elle dispose d’un certain nombre d’entrées et sorties d’origine intégrés à la surface de commande.

  • 16 entrées mic/line,
  • 16 sorties lignes,
  • 4 paires d’entrées et 4 paires de sorties AES/EBU en standard toutes équipées de SRC (conversion de fréquence d’échantillonnage).

Note : il y a de l’espace pour ajouter 16  entrées / 16 sorties lignes supplémentaires.

SSL500 Back

  • 2 entrées mic/line dédiées Talkback,
  • 4 sorties casque/monitoring
  • 2 paires MADI redondantes coax,
  • 2 paires MADI redondantes optiques.
  • Port additionnel MADI S/E), pour  « FX Loop » permettant le raccordement d’équipement externes tels que ordinateur portable.
  • Le panneau arrière comporte bien évidement les connecteurs MIDI, LTC, Wordclock et GP I/O (entrées – sorties logiques tout usage)
  • La configuration standard ne comporte pas l’interface SSL Blacklight II mais il est possible d’ajouter cette option sur demande.
  • La console comporte deux alimentations utilisées en mode redondant.

Les entrées et sorties distantes (stage rack)

Un choix de différents racks est proposé permettant le raccordement à des équipements en AES/EBU et MADI. L’interconnexion entre la console et le stage rack s’effectue en MADI. Les contrôles de gain des préamplificateurs micro sont véhiculés via le MADI.

Note : Pour le raccordement de configurations simples, un câble standard MADI Coax sera utilisé pour relier la console aux racks de scène analogiques et/ou AES/EBU. Dans le cas de liaison nécessitant un nombre plus important de canaux à gérer, le format SSL propriétaire BlacklighII  permettra de réduire le nombre de câbles de liaison.

Les « stage racks »

Stage box analogique ML 32.32

Il est possible de d’ajouter des racks ML32.32 supplémentaires pour disposer de plus de canaux audio.

Le rack est équipé :

  • SSL500-ML32.32 BackD’une paire de connecteurs Coax MADI permettant l’interconnexion avec la surface.
  • D’une paire de connecteurs Coax MADI permettant la gestion de la redondance ou du partage.
  • Du connecteur pour les GPIO
  • Du WordClock

Note : En option, il est possible d’ajouter les splitters analogiques sous la forme de 32 connecteurs XLR-3F dérivés avant l’électronique active des préamplificateurs micros mais après les alimentations fantôme.

Stage Box numérique AES/EBU D32.32

SSL500 D32

SSL500 D32 Back

Blacklight II

Le protocole propriétaire SSL BlacklightII permet de véhiculer 256 canaux à 96 KHz, ce qui équivaut à 8 connections MADI, en bi-directionnel via une simple fibre multimode. Un concentrateur MADI situé dans le stage rack est en charge de distribuer le signal MADI via des liaisons Coax aux différents Stage Box analogiques et AES/EBU ou bien vers une seconde console SSL ou tout autre équipement MADI.

Le concentrateur Blacklight II MADI

SSL500 BLACKLIGHT II

Chaque connecteur réseau permet de véhiculer 256 canaux audio numériques à 96 kHz.

SSL500 BlackLightII Back

La face arrière du BLII.D comporte 8 paires de connecteurs MADI coax redondées, pouvant être étendues à 16.

Les mesures

Les préamplis « SuperAnalog » de la SSL500 affichent un très bon taux de rejection de mode commun. Nous avons mesuré respectivement 91 dB, 91 dB et 79 dB à 40 Hz, 1 kHz et 10 kHz par la méthode conventionnelle (c.a.d. avec un équilibrage des impédances de source de chaque branche) et sur toute la plage de gain.
C’est toujours un paramètre essentiel sur une console de haut niveau qui garantit une bonne intégrité du faible signal issu des micros malgré des liaisons qui peuvent être longues.

L’impédance d’entrée symétrique en positon micro vaut 4,32 kΩ, et PAD enclenché ou en position ligne, elle passe à 11,3 kΩ, valeurs tout à fait pertinentes. Côté bruit ramené à l’entrée, nous avons mesuré – 127 dBu NP et – 129 dBu en pondéré A (impédance de source 150 ohms).
C’est bon, conforme, pour une console de cette classe mais ce n’est pas le point le plus fort de la SSL. Il faut signaler que nous avons fait ces mesures en milieu assez perturbé et que nous avons dû reprendre le placement de l’appareil de mesure (AP525) et des cordons (courts).

Figure 1
Figure 1 : réponse aux gains extrême avec un coupe-bas à 80 Hz au gain max.

Le gain est réglable de 18 à + 73 dB, soit une plage de 55 dB, ce qui est conséquent. Avec le PAD qui atténue très exactement de 20 dB, la plage de réglage s’étend donc sur 75 dB !, de -2 à +73 dB.

Comme en témoigne la figure 1, la réponse en fréquence reste identique quel que soit le gain, du minimum au maximum, tout au plus peut-on voir une légère atténuation dans le bas du spectre (-3 dB à 10 Hz) mais on est à 73 dB de gain, faramineux !
Les étages analogiques sont donc d’excellente qualité.

On remarque sur cette courbe que bien que travaillant à 96 kHz (64 bits virgule flottante pour les DSP) en interne, le filtrage analogique limite la bande passante à environ 23 kHz (- 3 dB) bien avant le filtrage numérique qui intervient à moins de fs/2 (48 kHz) comme il se doit.

Figure 2
Figure 2

La figure 2 donne la réponse en fréquence avec un coupe-bas enclenché et la variation du retard de groupe engendré.

Au plan de la distorsion, on obtient là encore de très bonnes prestations. Sur une « tranche » d’entrée en sortie directe (4 dBu) pré fader au gain médian (40 dB), la THD est de respectivement 0,0015 % à 40 Hz et 1kHz, 0,008 % à 10 kHz (bande d’analyse de 80 kHz) ; au gain minimum (18 dB) avec + 16 dBu en sortie on obtient 0,001 % de 40Hz à 10 kHz.

En sortie à l’écrêtage numérique  (+ 18 dBu en sortie), on plafonne à 0,1 %, le « clipping » est doux et on ne peut pas « tordre ». L’intermodulation dans le pire cas reste inférieure à 0,008 %. L’admissibilité au niveau ligne est de + 30 dBu.

Figure 3
Figure 3 : FFT  sur une tranche en entrée ligne 0 dBu à 1 kHz.

La figure 3, FFT réalisée avec un signal en entrée ligne à 1 k HZ et 0 dBU (et 10 dB) de gain post laisse entrevoir une dynamique, raies de distorsion exclues (à plus de 100 dB), qui avoisine les 115 dB.

La raie de la fréquence d’échantillonnage à 96 kHz en bout de bande est à -110 dB.

On notera le battement à 24 kHz qui reste à – 110 dB. Très bien.


Figure 4
Figure 4 : idem en entrée/sortie AES

Nous avons fait la même chose en entrée AES (figure 4).

à -10 dBu, la distorsion n’est pas mesurable sur la bande audio (dans l’incertitude de l’instrumentation) et la FFT parle d’elle-même.

La base de la raie est due au fenêtrage de la FFT mais la dynamique est de l’ordre de 120 dB.


Figure 5
Figure 5

Enfin la figure 5 nous renseigne sur la latence globale, AD-DA (sortie directe), Madi en passant par le rack externe et traitement full.
C’est faible, moins de 1,4 ms au total dont 100 μs imputable à la liaison réseau.

Nous verrons dans la deuxième partie les vertus du traitement de signal sur 64 bits en virgule flottante, notamment pour le traitement de dynamique et les effets.

Nous pouvons déjà dire qu’on a affaire à une bête de course.


Nous remercions l’équipe de Juke Box qui nous a accueillis à trois reprises dans le studio dédié à cette console pour avoir pu réaliser ce banc d’essai.

Dans une deuxième partie, nous  examinerons l’exploitation et le logiciel en détails (avec les adjonctions de la version V2 et le logiciel d’édition off Line sortis en juin), le reste des mesures de même que la fabrication.

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Sessions de formation Smaart Mai 2015

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Sessions formation Smaart Mai15Haliotis distribution nous annonce les dates des prochaines formations Smaart pour le mois de mai et sa participation à Prolight + Sound (15-18 avril) sur le stand 8.0 F90 commun à rational acoustics (éditeur des solutions de mesures Smaart), iSEMcon (micros de mesure calibrés et calibrateurs) et 10EaZy, solution de mesure et contrôle de pression acoustique.

Ce sera l’occasion de converser autour de la mesure, de l’analyse, de la gestion des niveaux sonores, de la calibration, etc.

Rappelons que l’analyseur Smaart en version 7 est multicanal et multi plateformes, aussi bien Windows que Mac OSX, et qu’il permet d’exécuter plusieurs mesures de spectre et de fonction de transfert en simultané et d’en effectuer une moyenne Live.

Les prochaines sessions de formation à Smaart (V7), pour la France, se dérouleront chez 4J Evenements du 19 au 22 mai prochains avec :

  • Mardi 19 : Acquisition des fondamentaux
  • Mercredi 20: Les différentes applications de base
  • Jeudi 21 : L’optimisation des systèmes
  • Vendredi 22 : La réponse impulsionnelle et les « Acoustics Tools »

Sessions formation Smaart Mai15Sur le site Haliotis ( www.haliotis-distribution.fr ), outre le programme complet des formations (ainsi que le coût et les modalités d’inscription) et les outils nécessaires.

Vous pouvez acquérir en ligne une licence de Smaart ainsi que divers équipements (micros de mesure, calibrateurs, carte d’acquisition, …) nécessaires à la constitution d’une plateforme de mesure. Vous y trouverez également une version française de la communication de Rational Acoustics et des liens pour accéder aux notices, conseils pratiques, forums.

Les participants aux formations bénéficient de tarifs préférentiels, s’ils souhaitent acquérir la dernière version du logiciel et d’éventuels outils connexes.

Pour s’inscrire : http://www.haliotis-distribution.fr/Formation/Inscription/Formulaire_Inscription.html
Numéro d’organisme de formation: 11 91 06849 91
4J Evenements : 10 Rue Paul Langevin, 78370 Plaisir ( http://www.4jevenements.com/ )

Attention ! Escroquerie au faux bon de commande

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Depuis le début de l’année 2015, un nombre important de sociétés de vente de matériel audiovisuel (on parle d’une quinzaine) sont victimes d’escroquerie ou de tentative d’escroquerie, suivant un mode opératoire identique laissant supposer qu’il s’agirait d’un réseau.

Les escrocs usurpent l’identité de grosses entreprises audiovisuelles et d’instituts publics pour passer commande et se faire livrer du matériel pour des montants importants : 200 000 € en moyenne. Le dossier est public, nous avons assisté à un jugement au tribunal correctionnel de Bobigny.
Qui se méfierait de commandes émanant de la Fémis, par exemple, ou de toute autre célèbre institution audiovisuelle publique ou grosse société de télévision ?

De notre compréhension du dossier, on est face à un réseau avec une distribution des rôles parfaitement huilée. Il y a :

  • Ceux qui appellent les sociétés victimes pour négocier le montant d’une certaine quantité de matériel.
  • Ceux qui envoient un faux bon de commande établi à l’entête de la société cliente dont l’identité est usurpée pour confirmer la négociation.

Il est d’ailleurs assez bien fait ce bon de commande car il mentionne le nom d’une personne  qui existe vraiment dans l’entreprise et puis le nom du contact, “l’acheteur” escroc avec son numéro de téléphone en 06 ou parfois un 01 qui basculera d’évidence sur un portable. L’arnaque est difficilement identifiable par le numéro de téléphone.
En revanche, leur adresse électronique peut mettre la puce à l’oreille. Ils vont créer une adresse mail de type :  [email protected] pour le moins étrange.
Bien sûr, quand on examine attentivement le document, on découvre quelques fautes d’orthographe, mais la commande est urgente, c’est pour demain, la victime n’a pas le temps de prêter attention à ces détails. 

Il y a ensuite ceux qui organisent la réception de la marchandise.
Après l’envoi du bon de commande, ils vont rappeler le fournisseur pour changer l’adresse de livraison.  La plupart du temps les chauffeurs qui doivent livrer la marchandise se font balader de hangar désaffecté, en entrepôt voire même terrain vague, pour que finalement, le chauffeur soit guidé par téléphone. C’est ce qui s’appelle noyer le poisson.
Au final il y a des personnes qui réceptionnent les produits, qui les entreposent, dans des hangars ou des box, et la marchandise disparaît. On parle de montant importants, environ 200 000 €.

A ce jour et à notre connaissance, même si les personnes interpelées (qui sont sans doute les maillons d’une chaîne beaucoup plus vaste) sont arrêtées et seront peut-être incarcérées, l’arnaque ne s’arrêtera certainement pas.
Il y aurait encore tous les jours des faux bons de commande qui seraient émis au nom de sociétés prestigieuses, et l’on peut supposer qu’il y aura encore bien d’autre victimes de part et d’autre : des société de vente de matériel audiovisuel et des sociétés “clientes” qui subissent aussi  un préjudice d’image lié à l’usurpation de leur identité et qui se portent également partie civile.

A ce jour, les hommes interpelés, des ivoiriens, pris en flagrant délit de réception de marchandise, plaident en défense avoir une société d’import export pour les loisirs, rendre service à un ami inconnu et avoir eu pour instruction d’acheminer la marchandise en Côte d’Ivoire mais ne pas savoir pour qui. Le lien avec la Côte d’Ivoire est aujourd’hui établi mais rien ne nous permet d’affirmer que ce réseau ne s’étend pas ailleurs. 

Au delà du traitement morcelé, infraction par infraction, qui donne lieu à comparution  devant les tribunaux correctionnels des personnes prises en flagrant délit, une enquête plus générale serait ouverte pour identifier cet éventuel réseau.

Alors, est-il utile de vous conseiller : 

  • D’être particulièrement vigilant lorsqu’un acheteur inconnu va négocier le paiement retardé d’une vente pour un montant important, quelle que soit l’entreprise dont il porte la casquette. 
  • D’examiner très attentivement les bons de commande
  • Et  idéalement pour les grosses commandes, de ne pas hésiter à appeler le service achat ou le service commercial de l’entreprise cliente, au vrai numéro de téléphone, trouvé dans les pages jaunes par exemple, pour vérifier si l’intention d’achat est confirmée.
  • Enfin, signaler à la police toute tentative d’escroquerie.

 

 

 

 

 

 

 

Le Cirque Arlette Gruss renouvelle son parc lumière avec Arthur Oudin et Julien Lhomme

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L'ouverture du spectacle tout en poésie grâce à l’utilisation de gobos au sol et de faisceaux ouverts sur le public, à 360°.
L’ouverture du spectacle tout en poésie grâce à l’utilisation de gobos au sol et de faisceaux ouverts sur le public, à 360°.

A l’occasion des 30 ans célébrés cette année, la team lumière du cirque, Arthur Oudin (éclairagiste), Julien Lhomme (directeur technique), et Alexandre Planche (pupitreur fraîchement arrivé dans l’aventure) ont reçu un nombre important de nouveaux projecteurs, un réseau et un système électrique innovant.

Le cirque Gruss, créée par Madame Arlette Gruss il y a 30 ans, est une grosse machine devenue une référence dans le paysage du cirque européen.
Sa force : allier tradition familiale et fidélité absolue au genre noble qu’est le cirque, avec une modernité qui se permet toutes les innovations techniques pour servir le spectacle avec un grand S.
Lumière, costumes, musique, et cette année vidéo, Gilbert Gruss (le dynamique fils d’Arlette) met tous les moyens à la disposition des artistes, des techniciens et de toute la grande famille Gruss (pas moins de 140 personnes).
C’est en partance pour Bordeaux où le cirque posait ses valises pendant 10 jours que nous avons rencontré Arthur Oudin, éclairagiste maison depuis 10 ans, qui a grandi dans, et avec, ce cirque.

La lumière au cœur du chapiteau

SLU : Quelle est la place de la lumière dans l’esprit du Cirque Arlette Gruss ?

L'équipe aux lumières du cirque Gruss avec, en partant de la gauche, Julien Lhomme, Arthur Oudin et Alex Planche.
L’équipe aux lumières du cirque Gruss avec, en partant de la gauche, Julien Lhomme, Arthur Oudin et Alex Planche.

Arthur Oudin : Elle a toujours été très importante chez Gruss. Gilbert est passionné et très intéressé par les projecteurs et les nouveautés techniques. Il sait parfaitement de quoi nous parlons et connaît nos besoins sur des numéros précis.

D’ailleurs le cirque n’a pas vraiment de réticence à investir pour que nous ayons le meilleur kit possible. Cependant, et même si on dispose de belles machines, nous faisons du cirque avant tout, avec une tradition à respecter.

SLU : Justement, quels sont les codes pour faire de la lumière de cirque ?

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Arthur Oudin : La règle principale, et unique, c’est la piste et la vision à 360 ° qu’elle impose.

SLU : Concrètement, comment éclaire-t-on à 360° ?

Arthur Oudin : Il faut penser en cercle dès l’encodage. Cette année nous avons placé des caméras sur trois axes : une à la régie et une de chaque coté, pour voir toute la piste. En fait nous n’avons pas vraiment de faces et pas de latéraux, et c’est dans cette difficulté là que tout se joue !
C’est comme si les faces servaient de latéraux et les latéraux de faces, de même pour les contrejours. Cependant, il y a quand même des contrastes à étudier, comme par exemple créer une direction en CTO et une autre en CTB, avec un effet qui définira donc un axe.

Les bâtons colorés des Sharpy, accrochés sous l'orchestre, cohabitent à merveilles avec les perroquets, qui parfois, essaient même de se poser dessus !
Les bâtons colorés des Sharpy, accrochés sous l’orchestre, cohabitent à merveilles avec les perroquets, qui parfois, essaient même de se poser dessus !

SLU : Il faut surtout que les placements des artistes et des animaux soient très précis ?

Arthur Oudin : Oui, et tout est calé sans problème. On éclaire des perroquets avec des beams Sharpy Clay Paky en tirant au flou, c’est dire ! Le Sharpy d’ailleurs est génial pour ça, j’adore utiliser sa patate avec le prisme/frost en même temps pour avoir un petit wash et pouvoir détailler n’importe quoi. Après il ne faut pas abuser des très bons projecteurs dont on dispose. Par exemple sur le numéro clou du spectacle des motos, on fait la plus belle lumière du monde [rires]: un pleins feux en blanc !

Il n'y a pas que des voltigeurs en l'air sous le chapiteau Gruss, on y rencontre aussi des poursuiteurs pour éclairer la magie du moment avec les FLO 1800 Robert Juliat.
Il n’y a pas que des voltigeurs en l’air sous le chapiteau Gruss, on y rencontre aussi des poursuiteurs pour éclairer la magie du moment avec les FLO 1800 Robert Juliat.

SLU : Souvent il y a des interventions dans le public, comment les récupères-tu ?

Arthur Oudin : Nous avons utilisé des poursuites Flo 1800 Robert Juliat, qui marchent très bien et sont très adaptées à la taille du chapiteau, en duo avec des Spot.

Pour chaque déplacement dans le public, on prend deux Mac III Martin qui sont accrochés sur la coupole pour cibler, et les poursuiteurs prennent le relai dès qu’ils ont la position.

Des ponts sous la coupole.

SLU : Cette année vous avez installé des ponts pour accrocher les projecteurs, c’est un vrai confort ?

Arthur Oudin : En effet, avant on accrochait directement sur la coupole. Pour une panne de machine, ce qui arrive fréquemment, on envoyait un technicien pour descendre et remonter la machine en question, souvent de plus de 40 kg. Maintenant il ne commande que la descente du pont motorisé.

Les nouveaux ponts installés sous la coupole du chapiteau permettent une accroche plus optimales des projecteurs et, accessoirement, des acrobates, tout aussi brillants.
Les nouveaux ponts installés sous la coupole du chapiteau permettent une accroche plus optimales des projecteurs et, accessoirement, des acrobates, tout aussi brillants.
La grande coupole maintenant traversée de ponts, reçoit une bonne partie du kit lumière.
La grande coupole maintenant traversée de ponts, reçoit une bonne partie du kit lumière.

SLU : Vous avez dû changer l’implantation du kit existant donc ?

Arthur Oudin : Non, on a placé les ponts sous la coupole (là où sont accrochés les moteurs ), et on se retrouve avec un montage plus rapide et modulable.
Nous avons aussi apprécié le bénéfice apporté par ces ponts sur un point plus inattendu. Au delà de la simple nécessité d’accroche, nous avons remarqué que sous la toile, en hiver, il se forme énormément de condensation quand on commence à réchauffer le chapiteau, à tel point qu’on a l’impression qu’il pleut dedans ! Aux répétitions, on a quand même eu trois Sharpy qui ont pris l’eau, ils sont en plus très près de la toile. Donc le fait de les descendre de 50 cm pour les installer sur les ponts a changé beaucoup de choses !

Des leds et des beams en renfort

Et en plus d’une série de ponts flambants neufs, c’est une armada de tout nouveaux projecteurs qui vient rejoindre le kit lumière d’Arthur Oudin et Julien Lhomme. Ainsi, viennent s’ajouter aux Spot Vari Lite 880, des Wash VLX Vari Lite aussi et au duo d’enfer Mac III Profile, de la led avec les MagicPanel-R et MagicRing-R1 Ayrton et les Mac Aura Martin.
Un changement de sources donc, pour ces éclairagistes habitués des lampes, et une entrée tout aussi fracassante du fabricant Italien Clay Paky avec Les B-Eye et pas moins de 44 Sharpy venus dynamiser un show déjà très vivant.

Le Gobe of Speed et ses 9 motards tournoyant dans un globe d'acier est assurément le clou du spectacle. Les faisceaux Clay Paky, B-Eye et Sharpy, l'ont bien compris !
Le Gobe of Speed et ses 9 motards tournoyant dans un globe d’acier est assurément le clou du spectacle. Les faisceaux Clay Paky, B-Eye et Sharpy, l’ont bien compris !

SLU : Parle-nous du nouveau kit lumière.

Arthur Oudin : Le cirque vient d’acheter 26 B-Eye K20 Clay Paky, 24 MagicPanel R et 14 MagicRing-R1 Ayrton, plus 44 Beam Sharpy en location. A présent le kit est constitué de 188 projecteurs.

Quand les diodes en couronnes des B-eye K20 accompagnent la trapéziste, c'est pour un moment de pure magie en couleurs.
Quand les diodes en couronnes des B-eye K20 accompagnent la trapéziste, c’est pour un moment de pure magie en couleurs.

SLU : Que vous apportent les nouvelles sources à led ?

Arthur Oudin : Nous sommes très contents des B-Eye. Cependant on a remarqué un détail qui demande un soin particulier, surtout du pupitreur.

En effet, lorsque que tu éteins le projecteur, il faut bien penser à rentrer le zoom, sinon, au reset, la lentille bouge et se met en biais.
Nous par exemple sur nos 26 machines, il y en a eu quatre qui se sont bloquées. La lentille est sur trois axes et elle a tendance à se décaler et à ne plus coulisser. Il faut juste penser à rentrer le zoom avant de les ranger.

Cette information est d’ailleurs notifiée dans la documentation technique du fabricant, qui va peut-être devoir être lue avec plus d’attention dans les ateliers des prestataires proposant ce projecteur à la location ! Malgré tout, il serait judicieux de donner plus de visibilité à cet avertissement, par exemple à l’aide d’un autocollant sur la machine elle-même.

Une sortie lumineuse pour les chevaux épaulés par des petits nouveaux dans la troupe, les MagicPanel-R Ayrton en mouvements.
Une sortie lumineuse pour les chevaux épaulés par des petits nouveaux dans la troupe, les MagicPanel-R Ayrton en mouvements.

Arthur Oudin : Les MagicPanel sont vraiment des produits magnifiques, nous sommes ravis de les avoir. On en avait besoin, en plus de leur effet génial, afin de combler le vide sous l’orchestre. On a un fond maintenant à la place de ce grand trou noir ! On les utilise en cyclo bien sûr, mais pas seulement. Je m’amuse bien avec. On a installé les miroirs sur la face opposée aux leds, et sur le numéro de l’homme araignée, on tape dedans avec les Sharpy. Comment y résister ?

Mais je les utilise aussi côté miroir pour emmener de la profondeur au fond de piste. C’est un projecteur que j’aime beaucoup. J’ai juste eu le problème d’une vis qui s’est baladée et a mis en panne la carte d’alimentation. C’est Dushow qui a fabriqué leur cadre support avec le câblage du réseau qui fonctionne sans soucis.
On utilise même les MagicPanel comme des nodes pour piloter les Sunstrip sur le cadre et ça marche très bien ! On ne se sert des Sunstrip que 3 fois dans le show, mais c’est pratique et marrant de les contrôler via les dalles Ayrton !

Le cadre de 24 MagicPanel-R, installé sous l'orchestre, partage la piste avec les artistes, en monochrome rouge.
Le cadre de 24 MagicPanel-R, installé sous l’orchestre, partage la piste avec les artistes, en monochrome rouge.

SLU : Comment utilisez-vous les nombreuses possibilités d’effets des MagicPanel ?

Arthur Oudin : On évite l’effet pour l’effet. La prise de position c’est de garder de la sobriété, c’est l’artiste avant tout. Même si on a parfois du dynamisme, on garde le thème du tableau. Les gens ne viennent pas au cirque pour voir un show lumière. Pour faire le mapping on utilise un média serveur Hippotizer V4 Green Hippo.

Encore un très joli monochrome bleu des MagicPannel-R qui savent rester sobres derrière des compagnons de piste plutôt imposants !
Encore un très joli monochrome bleu des MagicPannel-R qui savent rester sobres derrière des compagnons de piste plutôt imposants !

SLU : Pourquoi avoir choisi les MagicPanel en version R et pas 602 ?

Arthur Oudin : Essentiellement pour la qualité du faisceau, sa puissance lumineuse, et son angle encore plus serré qui produit des bâtons de lumière.

L'envers du décor, avec le cadre de MagicPanel, assemblé par Dushow, qui s'ouvre sur le globe en acier et les pisteurs, qui s'affairent entre deux représentations.
L’envers du décor, avec le cadre de MagicPanel, assemblé par Dushow, qui s’ouvre sur le globe en acier et les pisteurs, qui s’affairent entre deux représentations.

SLU : Songez-vous à en installer encore plus l’année prochaine ?

Arthur Oudin : C’est très possible, c’est une super machine, bien que gourmande en univers dmx (on n’en commande que 4 par univers). Il faudrait les livrer avec des NPU !

SLU : Beaucoup de Sharpy viennent aussi coloniser les nouveaux ponts, ça ne pose pas un problème avec les animaux ?

Arthur Oudin : Non, car on peut tout faire avec un animal si on le fait bien. On les habitue, les répétitions se font avec la lumière scénique. Il s’est d’ailleurs passé une chose rigolote avec les perroquets. pendant une des premières répétitions, un oiseau a essayé de se poser sur le bâton de lumière d’un Sharpy !

D’ailleurs, au sujet des Sharpy, certains étant très près de la toile (moins de 10 cm), nous sommes très vigilants quant au risque de brûlure.

Sharpy vous avez dit Sharpy ? 44 beam dans un chapiteau ça ne passe pas inaperçu !
Sharpy vous avez dit Sharpy ? 44 beam dans un chapiteau ça ne passe pas inaperçu !

Ils sont devenus des valeurs sûres pour un show, bien que certaines de leurs couleurs soient moyennes. Mais on a quand même réussi à leur trouver un défi : éclairer les éléphants en vert !

C’est une teinte que nous utilisons rarement, mais après avoir essayé du rose, du bleu, etc (comment veux-tu éclairer de gris un éléphant !!?), c’est le vert qui a très bien fonctionné ! Dans le reste du kit, les spots notamment, servent entre autre à faire du gobo, pour respirer et apporter de la poésie.

De la vraie belle lumière de spectacle, où les nombreux faisceaux du kit peuvent s’épanouir grâce à la hauteur du chapiteau et la justesse des positions définies par les éclairagistes Arthur Oudin et Julien Lhomme.
De la vraie belle lumière de spectacle, où les nombreux faisceaux du kit peuvent s’épanouir grâce à la hauteur du chapiteau et la justesse des positions définies par les éclairagistes Arthur Oudin et Julien Lhomme.
Quand les MagicRing-R1 Ayrton “washent” en monochrome, on mesure toute la puissance de ce tout petit projecteur et la qualité de son faisceau.
Quand les MagicRing-R1 Ayrton “washent” en monochrome, on mesure toute la puissance de ce tout petit projecteur et la qualité de son faisceau.

SLU : Quels projecteurs ont été remplacés par cette arrivée massive de nouvelles lyres ?

Arthur Oudin : On a changé les Mac 600 depuis déjà 2 ans, les CS4, les 2500 Wash qui eux avaient été remplacés par les Mac Aura les années passées.

Nous n’avons plus de Mac 101 Martin (ils avaient pris l’eau). Nous les avons remplacés par les MagicRing-R1 Ayrton, qui sont vraiment parfait car tout petits mais très lumineux, avec de très belles couleurs et une rotation continue du pan/tilt.
Le cirque est une rude école pour les machines, et un super laboratoire de test.

Une distribution électrique et un réseau circulaires

La liste au Père Noël Gilbert s’allonge avec un système électrique tout neuf et vraiment plus ergonomique qui vient optimiser ce nouveau kit.
Des ponts aux projecteurs, en passant par le réseau et le câblage, tout est fait pour assurer le confort et multiplier les envolées créatives d’une équipe technique décidément choyée, comme le confirme Arthur: «On a tout mis sur la liste en se disant on verra ce qui passera, et tout est passé !

SLU : Vous disposez d’une installation électrique toute neuve ?

Arthur Oudin : Oui, nous avons décidé d’exploiter la forme circulaire de la piste et de répartir 5 racks pour alimenter chaque zone. Nous avons 18 départs 3 kW en direct pour les automatiques, et dans chaque rack on a un node Ethernet-DMX8 et un switch GigaCore12 Luminex pour le réseau en anneau, afin de distribuer l’univers dont on a besoin aux endroits qui le nécessitent.
C’est un système très modulaire et très pratique. On ne tire plus des mètres de multi, tout se fait par zone.

Un des 5 racks répartis autour de chapiteau, ici côté face. Il est porteur de la distribution électrique aux machines, d'un Switch Luminex GigaCore pour former le réseau et d'un node Ethernet-DMX8 Luminex pour contrôler les automatiques en DMX.
Un des 5 racks répartis autour de chapiteau, ici côté face. Il est porteur de la distribution électrique aux machines, d’un Switch Luminex GigaCore pour former le réseau et d’un node Ethernet-DMX8 Luminex pour contrôler les automatiques en DMX.

SLU : Pour le contrôle aussi, cette saison est celle de l’innovation ?

Arthur Oudin : En effet, pour la première fois cette année on a du time code à certains moments, pour l’intro par exemple. Avec le chef d’orchestre qui a le sampler qui nous envoie le time code, on est calé au tempo. Sinon on travaille à deux consoles pour l’encodage et une seule en restitution avec un backup grandMA onPC.
La nouveauté c’est le réseau Luminex. On sort de la console en MANet et on arrive dans un switch GigaCore12 Luminex dans lequel un groupe MANet est créé pour sortir vers 2 MA NPU et vers le média serveur Hippotizer.

La face arrière de ce rack.
La face arrière de ce rack.

Les sortie NPU entrent dans un node Ethernet-DMX8 Luminex pour convertir le DMX en ArtNet et revenir dans le switch GigaCore de la régie afin de distribuer le signal ArtNet au réseau cablé en anneau formé par 5 switches répartis autour du chapiteau. Et dans chaque rack il y a un node Ethernet-DMX8 pour convertir le AtNet en DMX et attaquer les projecteurs en proximité.

En plus, car ce réseau n’est pas simple, comme les MagicPanel sont commandés soit par la console en couleurs, soit en pixel mapping par le média serveur, certains Nodes Ethernet-DMX8 sont configurés pour recevoir les deux flux ArtNet. Le node à l’intérieur prend donc ces deux flux et les remélange (une fonction nommée Merger) en créant un nouveau numéro d’univers ArtNet qui est renvoyé dans le réseau pour contrôler les MagicPanel directement en ArtNet car les asservis que tu peux contrôler en ArtNet directement n’ont pas de mélangeur intégré. Si tu arrives avec deux flux, il y a conflit.

SLU : Mais pourquoi sortir des NPU pour attaquer des nodes ?

Arthur Oudin : C’est une question de budget. N’ayant pas de console de backup, je souhaitais garder la onPC par sécurité. Donc la onPC fonctionne avec les NPU et, si j’ai un problème avec la console, je peux toujours envoyer le MANet, car le mélange se fait toujours du côté des nodes. C’est un système complexe mais ultra fiable, et Fabrice Gosnet de Luminex est génial car très pédagogue et disponible. Il vulgarise très bien les choses pour quelles puissent être acquises.

Presque tout est nouveau à la lumière, sauf les éclairagistes !

Julien Lhomme à gauche et Arthur Oudin devant la grandMa2, un binôme vraiment complémentaire.
Julien Lhomme à gauche et Arthur Oudin devant la grandMa2, un binôme vraiment complémentaire.

SLU : Tu as fais la programmation seul ou avec Julien Lhomme ?

Arthur Oudin : Nous formons un binôme avec Julien car on se connaît depuis très longtemps. C’est le mélange de nos deux sensibilités qui fait le show. A l’encodage, on travaille les tableaux ensemble, parfois en contradiction, et c’est ce long travail qui fait la création finale.
Puis, quand on a un peu plus avancé, Julien fait la restitution pendant les répétitions, et moi je corrige au fur et à mesure en affinant. C’est vraiment une co-signature.

Conclusion

10 ans de collaboration entre Arthur et Julien qui se placent avant tout au service du spectacle, avec des idées de design lumière chaque saison évolutives : le duo pense déjà à l’année prochaine avec une envie d’intégrer encore plus la vidéo au show.
Ce cirque là est bien présent dans son époque, grâce au choix des numéros et d’une durée idéale (5 mn en moyenne). On ne peut qu’être ébahi devant l’incroyable performance de l’homme laser et ses faisceaux dignes de Star Wars et aussi plongés au cœur du clou du spectacle, le Globe of Speed et ses 9 motards qui défient la gravité et notre imagination. Nous sommes aussi bluffés par les moyens techniques mis à la disposition des hommes de l’ombre pour faire du show et du vrai, du grand, du précis, du coloré, du magique…
Ici la piste aux étoiles porte bien son nom avec, en guise de constellation, ce qui se fait de mieux actuellement en matière de couleurs, de leds et de faisceaux. Les lyres MagicPanel Ayrton sont encore plus magiques dans leur version R. Parfaitement placées en fond de piste, sous l’orchestre, elles marquent par leurs mouvements fluides les entrées et sorties des artistes (et animaux!) tout en offrant à Arthur de nombreuses possibilités de mapping et de wash en couleurs pures (nos préférées).

Alex Planche, pupitreur du spectacle, laisse la main à l’époustouflant numéro de L'homme laser venu avec son propre matériel et une création lumière calée au time code.
Alex Planche, pupitreur du spectacle, laisse la main à l’époustouflant numéro de L’homme laser venu avec son propre matériel et une création lumière calée au time code.

L’arrivée des Sharpy Clay Paky paraît tellement évidente, qu’on se demande pourquoi ils n’étaient pas présents auparavant, tant leurs faisceaux serrés et dynamiques évoluent à merveille dans cet espace particulier que créé le couple piste/chapiteau.
Enfin, les jolies B-Eye K20, accrochées en hauteur sous la coupole, apportent de la magie aux nombreux numéros aériens, en baignant de leurs monochromes les trapézistes et autres acrobates.
Les nouveautés intégrées au kit cette saison semblent avoir trouvé leur place dans une implantation déjà riche en très belles machines, peut être parce que chacun des 188 projecteurs choisis par Arthur et Julien est là pour répondre à un besoin spécifique d’éclairage, sans poudre aux yeux.

Et même si, comme le disait si justement Arthur Oudin, ce sont les artistes que le public vient voir, on ne peut pourtant pas s’empêcher de regarder les poursuiteurs se trouvant nez à nez avec les voltigeurs et suivant précisément leurs déambulations acrobatiques pour nous révéler la féerie.
C’est bien le rôle que remplit la lumière du cirque Gruss, un révélateur d’émotions et de prouesses, compagnon indispensable des artistes, au service du grand spectacle donné chaque jour devant quelques 1800 personnes émerveillées.
Et ça fait 30 ans que ça dure !

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Ohm introduit la série « Active » et étend la gamme TRS

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La version enceinte large bande Active 13
La version enceinte large bande Active 13

Accore Diffusion, importateur des produits Ohm pour la France, nous fait part de plusieurs nouveautés adjointes au catalogue du fabricant anglais. Il s’agit principalement de la nouvelle gamme d’enceintes « Active », d’un sub infra-grave dans la série TRS et de l’enceinte coaxiale à couverture dissymétrique TRS-112 HN.

Rappelons que Ohm fabrique ses propres haut-parleurs de médium-grave et fait appel à des composants Beyma ou BMS pour les transducteurs d’aigu à compression. Cela est vrai pour tous les produits de la marque des 8 pouces aux 18 pouces.

La nouvelle gamme « Active », amplifiée comme sa référence l’indique, une première pour Ohm, est composée d’un wedge et d’une enceinte large bande, le tout complété par un sub en simple 18’’ bass reflex.
Les deux enceintes large bande utilisent une structure coaxiale avec un 13, 5’’ spécialement fabriqué par Ohm et une compression à gorge 1’’, ce qui leur confère le rendu typique d’un quinze pouces avec un encombrement proche d’un 12 pouces.

Le wedge coaxial de la série Active
Le wedge coaxial de la série Active

Les mêmes modules d’amplification classe D de 400 W avec DSP alimentent les deux voies alors que pour le sub, ils sont pontés, pour fournir 800 W. Le niveau max SPL est de 129 dB pour les enceintes et de 131 dB pour le sub avec une réponse à -3 dB qui s’étend respectivement de 60 Hz à  20 kHz et de 45 Hz à 105 Hz.
L’ouverture du wedge et de l’Active 13 est de 60° x 40 °. Signalons que toutes les enceintes Ohm peuvent être fournies en protection IP54 pour un fonctionnement en extérieur.

Le sub infra-sub complète le sub TRS-218 de la gamme TRS
Le sub infra-sub complète le sub TRS-218 de la gamme TRS

Le sub Infra TRS, destiné à prolonger l’action des subs de la marque dans l’infra grave, offre une réponse qui descend à 24 Hz (24-45 Hz à -3 dB). Réalisé en multipli de bouleau de Finlande, comme toutes les enceintes de la marque, ce sub exploite deux 18’’ montés en push-pull et en charge bass reflex, avec une impédance nominale de 4 ohms.
Il accepte 2400 W AES (9600 W en crête sur 10 ms) et délivre un niveau continu de 135 dB SPL (141 dB en crête). Pesant 96 kg (dimensions 576 x 1156 x 900 mm3), l’infra sub peut-être empilé avec le sub TRS-218 de la série TRS.

La TRS-112HN et ses pavillons dissymétriques
La TRS-112HN et ses pavillons dissymétriques

Avec sa dispersion dissymétrique dans les deux plans, l’enceinte TRS-112HN est conçue pour couvrir très précisément une zone d’audience dans la profondeur. Sa dispersion est de 30 à 40° en horizontal et de +5 à -25° dans le plan vertical par rapport à l’axe de diffusion.

De conception coaxiale avec un 12’’ et une compression 1,4’’ pavillonnés, la TRS-112HN fonctionne en deux voies actives avec une impédance de 16 ohms dans l’aigu et 8 ohms dans le grave.
Avec une sensibilité de respectivement 108 dB (1 W/ 1m) et de 102 dB, la TRS-112HN délivre un niveau crête de 133 et 135 dB pour l’aigu et le grave et accepte une puissance continue de 80 W/500 W AES (32 W/ 2000 W crête sur 10 ms).  Elle nécessite un processeur Ohm (XTA) avec une fréquence de raccordement à 1,3 kHz et un coupe-bas à 120 Hz pour être épaulée par le sub TRS-218.

Enfin précisons que depuis six mois, après un accord établit avec MC2, Ohm propose les amplificateurs de la série TK fabriqué par MC2 pour alimenter ses systèmes, et dispose du processeur XTA DP448 (quatre entrées, huit sorties) aux couleurs de la marque.
Pour de plus amples informations, visiter le site : http://www.ohmfrance.com

Robe éclaire le légendaire Karel Gott

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C’est avec une grande fierté que Robe a pris part, fin 2014, à la tournée des Arenas de Karel Gott, le chanteur le plus célèbre en Tchéquie : huit concerts produits en République Tchèque et en Slovaquie dont deux représentations à l’O2 Arena, un espace de 18 000 places situé à Prague.
La dimension des spectacles et les lieux de cette tournée annonçaient pour Robe une occasion idéale de montrer le nouveau projecteur BMFL Spot en action.

Robe éclaire Karel Gott
Photos : Lukas Pelech

Le concepteur d’éclairage Martin Hruska, qui travaillait pour la première fois sur une tournée de Karel Gott, a intégré quatre de ces projecteurs, avec 31 Pointe, 16 Spots MMX, 19 LEDWash 1200, 10 CycFX 8 et huit Beam 600E, tout le kit étant fourni par Audioblue de Cesky Brod, la principale société de location en Tchéquie.

Robe éclaire Karel Gott
Photos : Lukas Pelech

Les BMFL étaient placés à la face, et aussi utilisés pour projeter des faisceaux dans le public. Les Pointes étaient accrochés à contre et posés sur scène pour envoyer leurs faisceaux à fort impact visuel, en particulier par l’utilisation du prisme.

Robe éclaire Karel Gott
Photos : Lukas Pelech

Les LEDwash étaient accrochés à contre, mais aussi disposés sur scène, tout autour des grands écrans led pour baigner de couleurs la scène, le décor et l’orchestre.
Les CycFX 8 montés verticalement en fond de scène, en haut et en bas des écrans à led, formaient une sorte de couche vidéo à très basse résolution qui contrastait avec la haute définition des écrans.

Robe éclaire Karel Gott
Photos : Lukas Pelech

S’ajoutant à un grand nombre de projecteurs de toutes origines, ces équipements étaient contrôlés tout au long de la tournée par Petr Koutek sur grandMA2 full size.

C’était la première fois que l’équipe d’Audioblue utilisait le BMFL sur l’une de ses tournées.  Ils ont été impressionnés par la puissance et l’ampleur du faisceau d’un projecteur aussi compact et léger.

Plus d’information sur le site http:// www.robelighting.fr/

Presonus dévoile ses racks de mixage série RM

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Présentés chez Algam Entreprises lors de la journée de démonstration du 17 mars, les RM32AI et RM16AI sont des racks de mixage contrôlés en Ethernet via Wifi avec différentes interfaces : PC à écran tactile, MAC book, IPad, ou encore smart phone et autres tablettes tactiles.
Les RM (pour Rack Mixers) existent en deux versions totalement identiques si ce n’est le nombre d’entrées/sorties physiques supporté, 32/16 pour le RM32AI et 16/8 pour le RM16AI (AI pour Active intégration).

les XLR de la gamme RM sont à verrouillage. Les leds du haut indique la présence signal ou le mute par canal ainsi que la présence ou non de l’alimentation fantôme. Les sorties master et L, R et centre mono sont réglables en niveau avec le petit potentiomètre adjoint.
les XLR de la gamme RM sont à verrouillage. Les leds du haut indique la présence signal ou le mute par canal ainsi que la présence ou non de l’alimentation fantôme. Les sorties master et L, R et centre mono sont réglables en niveau avec le petit potentiomètre adjoint.

Tout d’abord signalons que Presonus fête cette année son vingtième anniversaire. La société, connue pour ses consoles studio Live, ses interfaces audio et ses préamplis, dispose depuis peu de nouveaux locaux à Bâton rouge (Louisianne) où sont regroupés les services R&D et administratifs (plus des studios et des salles d’écoute), la logistique étant basée à Hong-Kong et le département logiciels (software) à Hambourg en Allemagne.
Récemment, Presonus, qui a commencé à entreprendre une incursion dans l’acoustique avec ses moniteurs Sceptre (nous y reviendrons), a racheté Works Audio, très bien implanté outre – atlantique, ce qui étend ses compétences aux systèmes de diffusion sonore.

La philosophie de Presonus, qu’on retrouve sur les systèmes de mixage SudioLive AI,  est de conserver la démarche intuitive de l’analogique, tout en bénéficiant des avantages du numérique. Ainsi, il n’y a pas de commandes à arborescence ou de multiples couches de faders, ceux-ci sont directement accessibles en balayant la surface de contrôle avec toujours un rappel du bloc de faders affichés parmi la totalité disponible en bas d’écran. Toutes les commandes sont à accès direct avec éventuellement l’ouverture d’une fenêtre contextuelle.

Presonus RM32

Jusqu’à 15 dispositifs de contrôle ou surfaces de contrôle (PC tactile, iPad, Iphone, tablette PC, …) peuvent communiquer simultanément en Wifi avec un rack RM. Bien entendu un seul dispositif est maître, par exemple l’unité de mix de façade et dispense les droits d’accès à certaines fonctionnalités aux autres : certains aux par exemple pour le mixage de ses retours par un musicien via un iPhone.
L’ensemble est interactif : une action sur l’un est reflétée sur tous les autres. C’est ce que Presonus appelle Active Integration. Les racks RM intègrent par ailleurs une interface firewire d’enregistrement bidirectionnelle avec 52 chemins audio d’envoi, 32 canaux par exemple et 20 bus auxiliaires (aux, plus master L, R et mono-centre) et 34 chemins de retour (32 plus une sortie stéréo).

Coté caractéristiques, les racks RM offre une capacité de 32 canaux audio et 25 bus de mixage (16 aux, master L, R et mono, plus 4 bus d’effets, reverb et delay) avec un traitement de signal complet (correcteur paramétrique 4 bandes, compresseur, limiteur, noise gate et filtre passe-haut). Le traitement s’effectue sur 32 bits en virgule flottante avec des mots de 24 bits à une fréquence d’échantillonnage de 96 kHz (convertisseurs TI de 118 dB de dynamique).

les embases DB25 sont la recopie des 16 bus de sortie XLR de face avant. En bas, le slot qui peut recevoir la carte firewire-Ethernet et bientôt une carte AVB ou DANTE.
les embases DB25 sont la recopie des 16 bus de sortie XLR de face avant. En bas, le slot qui peut recevoir la carte firewire-Ethernet et bientôt une carte AVB ou DANTE.

Les préamplis sont les modèles discrets XMAX de Presonus qu’on retrouve sur les consoles StudioLive et autres préamplis de la marque. Ces préamplis, dont le gain opère sur 65 dB, sont capables d’accepter un niveau ligne de + 12 dBu au gain unitaire.
Les RM offrent 15 égaliseurs graphiques 31 bandes et 99 mémoires de scène.

Une carte optionnelle AVB sera bientôt disponible (courant avril) : un slot est prévu à cet effet (actuellement en firewire), de même qu’une carte DANTE.

Pour plus d’informations, consulter le site Presonus : http://www.presonus.com/products/StudioLive-RM-Series

Didier Dal Fitto nous parle de la S10 Adamson

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Didier Dal Fitto
Didier Dal Fitto, directeur technique de DV2 et membre quasiment à part entière du team de R&D d’Adamson dès qu’il s’agit de mettre les mains dans les presets, un petit script stratégique et sans lequel une enceinte ne sonne pas, un avion ne vole pas et une voiture ne tient pas la route…entre autres !

Très répandue sur le territoire français et belge, la S10 jouit d’un succès tel que sa présentation officielle dans quelques jours à Francfort, risque de faire un tabac.

Nous avons eu l’occasion de recueillir quelques mots de Didier Dal Fitto, le directeur technique de DV2 qui a participé à sa définition et sa mise au point. Les voici pour vous.
Dans quelques semaines nous vous proposerons une écoute détaillée exclusive de cette nouvelle enceinte.

SLU : Pourquoi tout d’abord avoir appelé cette nouvelle enceinte S10 alors que beaucoup s’attendaient à une E10 ?

Didier Dal Fitto : E dans le jargon Adamson est réservé à la gamme d’enceintes ayant un élément médium co-entrant ce qui n’est pas le cas avec la S10.

Adamson S10
La S10 telle que dévoilée en statique durant les JTSE sur le stand DV2. En statique mais elle marchait déjà très bien.

SLU : Raconte-nous la genèse de cette enceinte. Elle est censée remplacer quel modèle du catalogue ?

Didier Dal Fitto : Le Spek-Trix a vieilli. Nous l’avons introduit sur le marché en 2003, et dix ans plus tard on a vraiment ressenti une pression du marché et des utilisateurs pour avoir un produit plus moderne et plus performant. Les études ont donc commencé chez Adamson fin 2013 et je suis allé valider en janvier 2014, au Canada, les premiers principes acoustiques de la future S10. La production a démarré quelques mois plus tard.

Une ligne de S10 déployée par Stéphane Pelletier lors des Victoires 2015 et fournie à Silence par Lagoona.
Une ligne de S10 déployée par Stéphane Pelletier lors des Victoires 2015 et fournie à Silence par Lagoona.

Benoît Cabot qui est le directeur de la R&D d’Adamson est venu en août dernier en France valider le produit fini, et les toute premières livraisons ont débuté en septembre 2014.

Puisque nous avons été avec la Belgique pays pilote, nous avons pu bénéficier de cette enceinte plus vite que le reste du monde.
On en a vendu 300 rien qu’en France

SLU : Qui a dégainé parmi les premiers ?

Didier Dal Fitto : Les clients historiques. MPM en a rentré 72 boîtes, Lagoona 48, PRG 48 entre autres acheteurs, que des gros kits.

S10 Vs Spek-Trix, une voie en moins de la voix en plus

SLU : Quels sont les points forts de la S10…

Didier Dal Fitto : Son originalité dérive de son format typique des boîtes 8’’ du marché, mais en disposant de HP de 10’’ pour un encombrement identique, et de son énorme moteur qui n’est autre que celui qui équipe la série E12 et E15. C’est un NH4 à bobine de 4’’ et sortie 1,5″. Cela donne à cette enceinte une homogénéité au niveau de la gamme avec un rendu compatible avec les autres produits. Le guide d’onde notamment est dérivé de celui équipant la gamme Energia. Les 10’’ à membrane Kevlar aussi sont totalement nouveaux, ce qui fait de la S10 une boite conçue pour durer et avec un gros potentiel.

La S10 vue en coupe. On remarque très bien une des deux ouvertures communiquant avec le HP de grave et qui, au travers d’une grille nid d’abeille et une mousse spécifique, crée sans doute des interférences spécifiques et bénéfiques au guidage du bas médium, des fréquences ayant généralement la fâcheuse envie de vivre leur vie trop librement.
La S10 vue en coupe. On remarque très bien une des deux ouvertures communiquant avec le HP de grave et qui, au travers d’une grille nid d’abeille et une mousse spécifique, crée sans doute des interférences spécifiques et bénéfiques au guidage du bas médium, des fréquences ayant généralement la fâcheuse envie de vivre leur vie trop librement.

SLU : Comment est gérée la directivité des S10 ?

Didier Dal Fitto : Nous l’avons beaucoup travaillé sur cette enceinte. D’abord au niveau di filtrage qui, entre la voie grave et aiguë, est à phase linéaire, et puis par le biais de deux ouvertures latérales. Il ne s’agit pas de l’évent des 10’’, ce dernier est à l’intérieur de la boite et tire parti du montage en V-Shape des deux HP qui sont légèrement orientés vers l’extérieur. Ces deux ouvertures, partiellement obturées par de la mousse, participent au contrôle de directivité horizontale dans le bas médium. On arrive ainsi à avoir un beau contrôle de la directivité, bas en fréquence.

Adamson S10
Une ligne de S10 en outfill au Palais des Sports pour Gad Elmaleh, un design de David Nulli.

SLU : Vous en êtes au preset 2.0…

Didier Dal Fitto : Oui, nous allons bientôt livrer une library 2.0, et grâce à Julien Poireau qui a rejoint DV2 il y a à peine plus d’un an et qui s’occupe du déploiement des nouveaux produits, nous avons pu travailler ensemble sur cette nouvelle enceinte pour aller beaucoup plus loin et fournir beaucoup plus vite une librairie de presets bien ficelée.

L’avantage de Julien est aussi qu’il vient du terrain. Il a donc une approche très méthodique pour bien couvrir les besoins. En nous appuyant sur la plateforme Lake, nous avons désormais un seul preset mais tout un ensemble d’overlays qui permettent très vite d’enquiller 6, 9, 12 boites, downfill, lipfill, frontfill…
Ces overlays s’enclenchent très rapidement en fonction de la configuration terrain. Il n’y a plus besoin de rappeler un preset ce qui prend du temps, ça va vite et ça s’écoute presque à la volée, ce qui facilite le choix.

Ces banques de presets permettent une mise en œuvre très rapide des systèmes. Rien n’est jamais parfait, on n’enlève pas le travail aux techniciens, mais dans la course à l’efficacité et où les temps de mise en œuvre sont toujours plus courts, on leur redonne la possibilité de passer du temps sur le son en accélérant la mise en œuvre de base.

La S10 va faire des petits

SLU : La gamme des Line Array d’Adamson est donc désormais E15, E12, S10 et Metrix…

Didier Dal Fitto : Oui, cela étant il est envisageable que dans les années à venir soient déclinées d’autres produits dans la continuité des S10. Nous sommes dans une phase de renouvellement des gammes.

SLU : Comment amplifie-t-on les S10. Combien peut-on en mettre par exemple sur un PLM10000 ?

Didier Dal Fitto : On peut en mettre jusqu’à 6. Les HP 10’’ sont des 16 Ω mais câblés en parallèle, donc l’enceinte en tant que telle est une deux fois 8 Ω, grave et aigu. On peut donc en mettre 3 en parallèle sur deux canaux d’un 10000 et même 4 sur deux canaux d’un 20000, donc 8 au total.

Le bas de la platine arrière de rigging de la S10. Ici encore Adamson a mis le paquet en adaptant le système présent sur la série E. Remarquez la pinoche qui maintient l’angle présélectionné en cas de stacking.
Le bas de la platine arrière de rigging de la S10. Ici encore Adamson a mis le paquet en adaptant le système présent sur la série E. Remarquez la pinoche qui maintient l’angle présélectionné en cas de stacking.

SLU : Comment été conçu le rigging ?

Didier Dal Fitto : Il a été dérivé de ce qui existe sur les E, à savoir qu’il est possible de prérégler les angles. L’enceinte est stockée sur des chariots, prête à prendre sa courbure une fois accrochée. Cela existe pas ou peu sur les systèmes compacts concurrents. Les accessoires sont peu nombreux et assez malins. Le frame par exemple permet de faire de l’underhang sous les E15 et 12 sans accessoires supplémentaires.
Tu peux le placer dessous et à l’envers quand tu as besoin de faire du downfill. Tu peux mettre tes subs derrière avec le beam, le sub S119 sert directement de base en stacking pour incliner la première boite. EML, Lagoona et MPM se sont associés au niveau de l’idée pour qu’on développe un chariot Touring de 6 boîtes et pas de 4 comme le standard.

SLU : Cette collaboration d’Adamson avec la France est due la participation plus qu’active de DV2 dans le développement des nouveaux produits et aussi à votre réseau de prestataires fidèles et compétents…

Didier Dal Fitto : Oui et souvent quand un nouveau produit arrive, il n’est pas réellement au point et quand il commence à être déployé à l’échelle mondiale, il y a beaucoup de retours dont tous ne sont pas constructifs. C’est là l’un des nœuds du problème, celui d’avoir des remontées du terrain qui soient utiles et qui permettent d’aller vers une amélioration du produit. C’est comme demander l’avis de quelqu’un. Il faut le faire auprès d’une sélection de personnes mais certainement pas à la terre entière sinon on se retrouve vite au point de départ, avec autant d’avis divergeants que de personnes interrogées. DV2 et ses clients historiques représentent une base fiable sur laquelle s’appuyer.

Adamson S119
Adamson S119

SLU : On a découvert le sub qui accompagne les S10 depuis peu…

Didier Dal Fitto : Oui, le S119 qui utilise le même 19 pouces qui est embarqué dans le E219, ce qui va lui donner une vraie plus-value technique, et sa largeur est exactement celle des S10, ce qui va faciliter le rigging.
La sortie officielle de ce sub va rapidement suivre la présentation qui en sera faite au PL+S. Son poids de 57 kilos et sa puissance en font le compagnon rêvé des S10. Il accepte 1200 W AES sous 5 Ω, ce qui lui permet de réaliser le meilleur transfert de puissance possible avec les amplis modernes en en mettant deux en parallèle, par exemple sur un PLM10000.

L-Acoustics à Sochi

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La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.

Durant les années 90, je passais tous mes week-ends à faire le son dans divers stades de football aux quatre coins de l’Australie. Mais au contraire du public, je n’avais aucune espèce d’intérêt pour le jeu. Je m’interrogeais plutôt sur les raisons qui poussaient tous ces gens à quitter leurs logis bien chauds pour se rendre dans les stades, rester assis sous la pluie (oui, il pleut aussi à Sydney !), faire la queue pour avoir un casse-croûte et une bière, faire la queue pour sortir, faire la queue pour payer le parking en enfin regagner leurs logis chauds et douillets…

Scott Willsallen, Directeur Audio et Sound Designer des cérémonies des Jeux Olympiques d’hiver 2014 à Sotchi
Scott Willsallen, Directeur Audio et Sound Designer des cérémonies des Jeux Olympiques d’hiver 2014 à Sochi

Il y a quelque chose de mystérieux autour de la rencontre de deux tribus qui, malgré la pluie, s’affrontent dans un jeu d’adresse devant des milliers de personnes qui les regardent en hurlant. Les systèmes audio de l’époque avaient des capacités limitées, et, au fur et à mesure que les événements sportifs devenaient de plus en plus exigeants, je sentais bien que, si je pouvais améliorer les performances audio des stades, cela pourrait donner à chaque match une ambiance plus captivante et dramatique.

Ma passion pour la sonorisation des stades a été décuplée en 2000. Sydney accueillait alors les jeux olympiques d’été, et je travaillais comme technicien chez un sous-traitant pour le son et les communications des Jeux. Au début 2003, je rédigeais mon mémoire de maîtrise sur l’environnement sonore subjectif d’un stade.

C’est difficile d’expérimenter une théorie sur le son des stades sans y accéder concrètement. C’est donc avec joie que j’ai été embauché comme directeur audio des cérémonies d’ouverture et de clôture de la Coupe du Monde de Rugby qui se sont déroulées au stade olympique de Sydney. Cela m’a procuré tout l’environnement dont j’avais besoin pour vérifier quelques-unes de mes théories et acquérir une expérience dans la sonorisation des stades qui me sera précieuse pour l’avenir.

Depuis lors, avec la société Auditoria que j’ai fondée, j’ai eu la chance de prendre part à l’audio des cérémonies en tant que directeur ou concepteur, ou même les deux, lors de nombreux événements : jeux du Commonwealth de Melbourne (2006) te Dehli (2010), jeux Asiatiques de Doha (2006), Jeux Olympiques de la jeunesse de Vancouver  (2010), Singapour (2010), coupe du monde de rugby de 2011, jeux Arabes de Doha (2011), jeux olympique de Londres (2012) et, bien sûr, cérémonies des jeux Olympiques et paralympiques d’hiver de Sochi en 2014. Même si leur environnement complexe est un peu imprévisible, les stades sont des espaces dans lequel je me sens désormais parfaitement à l’aise.

Le stade Fisht avec sa toiture temporaire. Des grands hangars avec des murs composés de panneaux de sandwich de composite non traités ont été construits à chaque extrémité du stade. Durant les cérémonies, ils ont servi de coulisses dans lesquelles les énormes pièces de décor étaient hissées et retirés du système de mouvement automatisé.
Le stade Fisht avec sa toiture temporaire. Des grands hangars avec des murs composés de panneaux de sandwich de composite non traités ont été construits à chaque extrémité du stade. Durant les cérémonies, ils ont servi de coulisses dans lesquelles les énormes pièces de décor étaient hissées et retirés du système de mouvement automatisé.

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Une géométrie compliquée

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Du point de vue architectural, le stade Fisht est beau et complexe. Mais du point de vue de l’acoustique, il est seulement complexe.

F2aDurant les jeux de Londres en 2012, j’ai rencontré les principaux membres de l’équipe de Sotchi autour d’un café. A cette époque, le stade Fisht était à peine plus qu’un trou dans le sol, et dans à peine 18 mois, il devrait accueillir les jeux Olympiques les plus coûteux de l’Histoire.
La conception de l’architecte Populous est unique en son genre. La forme du toit trouve son inspiration dans les montagnes couvertes de neige et le toit, éclairé par l’intérieur, est inspiré du célèbre œuf de Fabergé incrusté de pierres précieuses.

F2bLes infrastructures des tribunes et du toit sont indépendantes et autoporteuses. Les toitures est et ouest abritent la majorité des places assises des intempéries. Elles sont symétriques l’une de l’autre et séparées d’un espace qui expose l’aire de jeu à l’environnement. Chaque structure du toit est supportée par une grosse poutre en treillis d’acier orientée nord-sud, qui s’étend sur toute la longueur du bâtiment et soutient le bord de la toiture permanente ainsi qu’une toiture amovible qui obture l’espace ouvert entre les deux pendant les cérémonies, pour des raisons de sécurité.

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Alors que les gradins sont totalement symétriques, l’asymétrie de la structure du toit a rendu difficile la répartition symétrique des grappes suspendues.

Et pour compliquer encore plus la conception sonore, le stade n’a jamais été totalement achevé. Lors des visites du site que nous avons effectuées pendant l’étude, nous n’avons pas pu voir beaucoup plus que des gradins de béton.
Concevoir le son d’après des plans d’architecte, c’est une situation avec laquelle Auditoria est familiarisée. Mais la forme complexe du stade, les hangars Nord et Sud qui ne sont pas négligeables du point de vue acoustique, et les  finitions du bâtiment qui se sont poursuivies tardivement, nous ont contraints d’adopter une démarche quelque peu différente.

Le processus de conception

A chaque fois que la géométrie le permet, je conçois la couverture de la tribune supérieure avec un système suspendu et celle de la tribune inférieure avec un système empilé. Cela me permet de préserver la localisation pour le public des gradins du haut et du bas tout en minimisant les recouvrements.

Les 20 systèmes empilés K2/SB28 répartis au sol pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune
Les 20 systèmes empilés K2/SB28 répartis au sol pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune

Nous avons commencé à concevoir le système 18 mois avant l’événement. Nous nous étions fixés comme objectif de donner aux équipes techniques les poids des charges, les consommations électriques et les dessins des systèmes pour qu’elles s’organisent en conséquence, et de donner aux équipes de création des indications sur les axes visuels et les points de vue du public.

Ma méthode de conception commence par une étude du lieu en CAO de manière à en appréhender la configuration en détail. Je commence avec un plan de l’aire de jeu et de la tribune inférieure pour faire une étude dans le plan horizontal et déterminer de manière approximative le nombre de points de diffusion nécessaires pour fournir une couverture homogène aux premiers rangs. Dans un premier temps, je laisse toujours une distance d’au moins 10 mètres entre les « stacks » et la première rangée de sièges, car cela procure une couverture plus homogène dans le plan vertical.

Les 16 systèmes suspendus K2/SB28, déployés pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune)
Les 16 systèmes suspendus K2/SB28, déployés pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune)

Si on utilise simplement la loi de décroissance proportionnelle au carré de la distance, les dix premiers mètres amènent une atténuation de 20 dB, les 20 m suivants (soit la profondeur moyenne d’une tribune de stade) se situent à l’intérieur d’une fenêtre de 10 dB SPL. On peut réduire encore cette fenêtre en jouant sur les angles inter-boîte du système ligne source. Je m’attache aussi à la règle du « Ce qu’on ne peut pas voir, on ne peut pas non plus l’entendre ». En vertu de ce principe, je m’assure que toutes les rangées ont une vue directe sur l’enceinte qui est dans leur axe.

Une fois cette distance définie, trouver le nombre de « stacks » qu’il est nécessaire de poser au sol est un exercice élémentaire de CAO qui se fonde sur un angle de couverture horizontale global de 110°. On règle l’azimut de manière à ce que chaque assemblage pointe perpendiculairement à la ligne du premier rang. On détermine le nombre d’enceintes de chaque empilement de manière à dégager le champ visuel du public vers la zone du spectacle, qui, souvent, n’est que de 1,5 m, ce qui laisse juste assez de place pour quatre éléments de line source à deux transducteurs de 12 pouces.

Les 16 systèmes système suspendus K2/SB28 déployés pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune), représenté avec les arches de toiture.
Les 16 systèmes système suspendus K2/SB28 déployés pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune), représenté avec les arches de toiture.

Cela étant fait, je peux me consacrer à l’étude de la tribune supérieure dans le plan horizontal. Je commence en plaçant une grappe supérieure aux mêmes coordonnées XY que chaque assemblage au sol et je règle la hauteur de sorte que le haut de la grappe arrive deux mètres au-dessus de la dernière rangée. Cette façon de faire implique qu’il y ait autant de points de diffusion suspendus que de points de diffusion au sol, sauf là où la tribune supérieure ne forme pas un ovale complet, auquel cas on supprime du dessin les grappes qui ne sont pas nécessaires.

Chaque système ligne source est réglé en azimut de manière à pointer perpendiculairement à la dernière rangée de siège, ce qui, la plupart du temps, est identique à l’orientation des lignes sources posées correspondantes au sol. Ensuite, on peut les déplacer le long de leur vecteur en direction du public afin de réduire le chevauchement avec les grappes adjacentes et, idéalement, avoir une distance identique pour chacune. A chaque fois que c’est possible, je m’attache à rendre aussi constante que possible la relation entre chaque grappe et chaque zone de couverture correspondante en uniformisant les distances, les réglages de hauteur, les angles d’incidence verticale et les longueurs des grappes. Cette méthode fournit une réponse plus homogène et simplifie la mise au point du système.

Notre système suspendu était relativement simple, à l’exception des coins de la tribune supérieure, qui posaient des problèmes du fait de la proximité des grappes d’enceintes et de l’arche de la toiture principale. Cette zone était aussi très chargée en projecteurs et structures d’éclairage. On a donc décidé de n’en effectuer les réglages de hauteur définitifs qu’au moment de l’installation sur le site. Ayant alors en mains une première esquisse, je pouvais consacrer toute mon énergie au choix de produits adaptés au projet.

Vue rapprochée d’une grappe suspendue de K2/SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.
Vue rapprochée d’une grappe suspendue de K2/SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.

Le choix du K2

Très vite il s’est avéré que le K2 était le seul produit capable de satisfaire les différentes exigences en matière de dispersions horizontale et verticale pour les installations au sol comme pour les grappes suspendues. Cela m’a aussi permis de déterminer le nombre maximum dont j’avais besoin sans pour autant finaliser définitivement la conception.

K2 Horizontal-directivity
Le K2 emploie le procédé L-Acoustics Panflex, une technologie de contrôle horizontal unique qui combine des déflecteurs mécaniques réglables et un algorithme de traitement numérique efficace à partir de 300 Hz. Rétrécir ou élargir la directivité horizontale peut servir une multitude d’intentions : s’adapter à la dimension de la zone d’écoute, satisfaire le compromis entre la couverture à courte ou longue distance et le niveau sonore (SPL), réduire ou augmenter les zones de chevauchement et éviter les surfaces réfléchissantes. En combinant la WST (sculpture du front d’ondes) et le Panflex, L-Acoustics traite d’une manière exclusive les questions de contrôle de la directivité dans les plans horizontal et vertical. Par conséquent, le K2 est capable de s’adapter aux formes les plus complexes des lieux publics, avec la meilleure performance d’écoute et le minimum de pollution sonore.

Très vite, j’ai mis le doigt sur trois options différentes provenant de trois fabricants, à partir de critères comme la disponibilité en location et une combinaison de scénarios les plus favorables et les plus défavorables en matière de charge pondérale et d’exigences en puissance acoustique. Durant les quelques mois qui suivirent, j’ai affiné mon projet et en janvier 2013, quelques mois avant que l’offre de Sotchi soit close, j’ai rendu visite à L-Acoustics au retour des réunions de Moscou.

L’équipe était emballée à l’idée de me présenter un prototype en état de marche de ce qui allait devenir le K2. Par la suite, ils m’ont envoyé une version Bêta du logiciel Soundvision avec le nouveau produit qui m’a permis de modeler des designs sonores qui étaient à la foi plus légers, plus flexibles, et qui étaient capables d’utiliser le même produit aussi bien pour les grappes suspendues que pour les assemblages posés au sol.

Le logiciel Soundvision m’a démontré qu’en combinant la dispersion horizontale Panflex ™ du K2 et des angles entre éléments atteignant 10° dans le plan vertical, on obtiendrait une réponse plus homogène dans le plan vertical en utilisant moins d’éléments, et moins de recouvrements préjudiciables dans le plan horizontal, ce qui est très bénéfique pour l’intelligibilité. De plus, le niveau sonore élevé et la large bande passante du K2 (3 dB de moins que le K1, mais avec la même bande passante) convenaient aussi parfaitement aux ambitions créatives des cérémonies et à l’envergure de l’événement.
Pour toutes ces raisons, on a prescrit le K2 et nous avons commencé à rechercher des fournisseurs. L’Italien Agora a verrouillé le contrat et on a mis la pression sur L-Acoustics pour qu’ils livrent 230 K2 plus d’autres matériels nécessaires au projet, à l’échéance de novembre 2013.

En fin de compte j’ai fini par développer deux designs. L’un, destiné aux Cérémonies des Jeux principaux, partageait la couverture des tribunes supérieure et inférieure entre les systèmes suspendus et posés. Dans le second, nous avions tout suspendu, car les cérémonies des Jeux paralympiques exigeaient de faire place nette sur l’ensemble de l’aire de jeu pour y mettre les fauteuils des athlètes.

Le système suspendu de la configuration « Olympique »

Pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux Olympiques, nous avons accroché 16 grappes, 8 par côté. Chaque grappe était accrochée à partir d’une poutrelle de 4 mètres qui portait neuf K2 à l’une de ses extrémités et quatre SB28 à l’autre. Les quatre grappes utilisées pour la couverture des virages étaient uniquement composés de K2.
Nous avons accroché nos SB28 à 2,75 m derrière les K2 pour laisser la place aux quatre K2 supplémentaires que nous avons ajoutés pour les cérémonies paralympiques. On a ajusté les grappes en fonction de la hauteur du dernier rang de sièges du public, en maintenant les angles de site à zéro degré.


Représentation de la couverture respective à 70° de deux grappes adjacentes de K2 en utilisant le mode couverture de Soundvision. Notez que les points pleins représentent la couverture utile (-3 dB de l’axe) et servent de référence pour l’ajout des sources adjacentes.

Représentation de la couverture combinée des grappes de K2 adjacentes identiques en utilisant le mode cartographie (Mapping) de Soundvision.
Représentation de la couverture combinée des grappes de K2 adjacentes identiques en utilisant le mode cartographie (Mapping) de Soundvision.

On a optimisé l’uniformité des distances, que nous avons évoquée plus haut, pour une dispersion horizontale des K2 réglée à 70° en utilisant la directivité réglable Panflex.

Les recouvrements constants ainsi obtenus entre grappes adjacentes constituent un compromis entre l’intelligibilité et la spatialisation sonore ressentie par le public.

Dans le plan vertical, le véritable comportement de ligne source (WST) des K2 et sa flexibilité angulaire m’ont permis d’obtenir avec un nombre d’enceintes réduit la couverture et la distribution du niveau sonore attendues. De plus, l’aptitude aux forts niveaux sonores des K2 me garantissait que le système assurerait le spectacle sans s’essouffler.

L-ACOUSTICS à SotchiL-ACOUSTICS à Sotchi

Représentation de la couverture combinée des grappes de K2 adjacentes identiques en utilisant le mode cartographie (Mapping) de Soundvision.

Le système empilé de la configuration « Olympique »

Vue rapprochée d’une grappe posée de K2/SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.
Vue rapprochée d’une grappe posée de K2/SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.

Pour la tribune inférieure, les assemblages au sol étaient répartis sur tout le périmètre du plateau de spectacle. La zone située entre le plateau et la première rangée de sièges était utilisée pour les équipements techniques et les déplacements du personnel et nous laissait juste la bonne distance nécessaire pour fournir une couverture régulière du premier au dernier rang. Nous avons aligné trois SB28, ce qui nous a permis de contrôler le diagramme de rayonnement dans le plan horizontal pour bas du spectre.

Représentation de la couverture d’un assemblage au sol obtenue avec le mode couverture de Soundvision. Le K2 du bas est réglé à 110° et les autres à 70°.
Représentation de la couverture d’un assemblage au sol obtenue avec le mode couverture de Soundvision. Le K2 du bas est réglé à 110° et les autres à 70°.

On a posé quatre K2 sur le SB28 central. On a réglé l’élément du bas sur 110° (H) et on l’a alimenté séparément, alors que les trois du dessus ont été réglés sur 70° et alimentés en groupe. Ainsi, ils fournissaient dans le plan horizontal la couverture d’une même largeur de tribune malgré un écart de distance de 18 mètres.

Dans le plan vertical, l’augmentation de sensibilité des éléments supérieurs réglés sur 70° compense la plus grande distance et permet d’avoir une différence de niveau quasiment inexistante lorsqu’on passe de l’avant à l’arrière.

Cette configuration a apporté d’énormes avantages au niveau du maintien de l’intelligibilité et fournissait des sensations identiques sur toute l’étendue de la tribune inférieure. Le système au sol a été complété par des éléments de diffusion retardés en ARCS II et 12 XT pour fournir une couverture additionnelle des rangées de sièges provisoires placées au niveau des accès au nord et au Sud du stade.

L-ACOUSTICS à SotchiL-ACOUSTICS à Sotchi


Couverture verticale et uniformité du niveau sonore d’un seul assemblage de K2. On note que l’écart de niveau sonore reste dans une fourchette de ± 1 dB.

La configuration paralympique : le système suspendu

Le système K2 a une sonorité très proche de celle du K1 et le complète très bien. A ce jour, le système s’est comporté à merveille et d’une manière totalement maîtrisable.
Richard Sharratt, FOH Mix Engineer

Vue rapprochée d’une grappe suspendue de K2 et de SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux paralympiques.
Vue rapprochée d’une grappe suspendue de K2 et de SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux paralympiques.

Pour les jeux paralympiques, la conception du plateau des cérémonies réservait aux athlètes handisports l’espace entre la scène et la première rangée de sièges. Nous avons donc dû couvrir la tribune inférieure uniquement à l’aide des grappes suspendues en n’ajoutant que quelques enceintes au sol pour servir les athlètes.

Il n’y a que très peu de temps disponible entre la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques et la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques. Il y a pourtant un tas de choses à faire durant cette courte période.
Pour effectuer le changement, j‘ai optimisé la conception des grappes suspendues en adjoignant quatre K2, pris sur chaque assemblage au sol, aux grappes accrochées, ce qui les faisait passer de neuf à treize éléments.

Représentation de la zone couverte par une seule grappe obtenue à l’aide du mode Mapping de Soundvision.
Représentation de la zone couverte par une seule grappe obtenue à l’aide du mode Mapping de Soundvision.

Il n’a pas été pas utile de modifier les angles inter-éléments des neuf éléments du haut car l’angle de 10° entre éléments de K2 permettait déjà de couvrir jusqu’au premier rang de sièges. De plus, on a ajouté à chaque groupe suspendu de SB28 deux des subs du sol, ce qui les faisait passer de quatre à six éléments.

Le système de diffusion consacré aux athlètes paralympiques se composait de 64 enceintes 8XT installés au sol sur des supports spécialement conçus, et alignés temporellement sur le système suspendu. On a ajouté des caissons SB28 pour réchauffer le son destiné à la zone réservée aux fauteuils des athlètes.

L-ACOUSTICS à SotchiL-ACOUSTICS à Sotchi


La couverture verticale d’une seule grappe suspendue de K2. Les irrégularités du niveau sonore tiennent dans une fourchette de ± 1 dB.

Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques : l’animation du train.
Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques : l’animation du train.

Le système pour les personnalités

La tribune officielle située du côté Ouest du stade, juste au-dessous des salles de commandes, a reçu les dirigeants mondiaux comme Thomas Bach, le nouveau président du CIO, Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine et Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’ONU.

L-Acoustics 5XTLe plan de cette zone n’a été divulgué que très tardivement, si bien que la couverture à partir de nos grands systèmes n’était pas garantie.

J’ai donc conçu un système retardé spécialement pour les personnalités, constitué de 30 enceintes 5XT pour sonoriser la zone VIP dans le médium et l’aigu.

On a créé un système de stéréo surround spécialement pour les très hautes personnalités, ce qui nous a permis de leur fournir un son surround à partir des multiples sources vidéo.

Systèmes spéciaux

On a utilisé un système dV-DOSC particulier pour reproduire un bruit de train à l’extrémité Sud du stade. Pour la cérémonie de clôture, il s’est transformé en sono pour le DJ russe au centre de la scène. Pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Paralympiques, ce système a été placé à l’extrémité Nord du stade pour produire le bruit d’un bateau.

La préparation des systèmes

La qualité du son que nous avons obtenu aux cérémonies de Sotchi surpasse celle de tous les jeux Olympiques précédents.
James Lee, Directeur Technique

Comme il fallait installer le système dès son arrivée à Sotchi, il était indispensable de le tester entièrement avant de l’expédier. Agora a reçu ses K2 à temps pour effectuer un test de réception complet, incluant des mesures en réponse impulsionnelle, en balayage sinusoïdal lent pour vérifier les moindres résonances, l’examen des points d’ancrage, des connecteurs et l’inspection des déflecteurs. J’ai créé une feuille de calcul partagée avec les ingénieurs des systèmes acoustiques d’Agora pour enregistrer et suivre tous les tests des éléments.
Tous les systèmes ont été préparés selon les normes rigoureuses d’Agora et ont été prêts pour être expédiés à Sotchi en temps et en heure. Le transport vers Sotchi ne fut pas une mince affaire car il y avait un engorgement monstrueux à l’arrivée au port. Notre système arriva en retard, ce qui nous laissa juste assez de temps pour effectuer le travail.

L’installation des systèmes

Comme les K2 ne pèsent que 56 kg, ils sont faciles à manœuvrer et la phase d’installation s’est déroulée rapidement. L’utilisation d’éléments de pont pour séparer les K2 des SB28 a permis d’obtenir des écarts constants et a aussi fourni un support pour enrouler les faisceaux de câbles de 200 kg. Au sol, on a commencé par installer les LA-RAK posés par terre et les nœuds réseau de contrôle de sorte qu’on pouvait tester chaque groupe en place au fur et à mesure qu’on ajoutait les enceintes.

Le système de contrôle que j’avais conçu utilisait un câble à quatre fibres optiques. Deux fibres servaient au transport du signal audio sur infrastructure matérielle Optocore et les deux autres s’intégraient dans un réseau maillé Ethernet destiné au contrôle de divers appareils comme les récepteurs de liaison sans fil Shure, des onduleurs, des processeurs Lake et des amplificateurs LA8, et à la fourniture d’accès Internet aux différentes zones de contrôle.
Très tôt on a raccordé les LA-RAK au réseau de contrôle pour permettre à notre responsable technique audio de configurer les amplificateurs et les groupes dans le gestionnaire de réseau LA Network Manager sans attendre que les enceintes soient branchées.

Un assemblage de K2 et de SB28 pendant l’installation
Un assemblage de K2 et de SB28 pendant l’installation

La dernière étape de l’installation a été l’installation des consoles de diffusion et du matériel extérieur. On a utilisé une paire de DiGiCo SD7 en redondance ainsi qu’une paire de processeurs d’effets TC M6000 en redondance, des Vitalizer SPL, un tas de Distressor d’Empirical Labs et des compresseurs multibandes Drawmer S3. Une fois la régie façade fonctionnelle, on a pu entamer la procédure de mise en service et de réception du système de diffusion.

Le test des systèmes

Compte tenu de tous les préparatifs nécessaires, le site travaillait jour et nuit et notre séance de réglages quotidienne se déroulait de 5 heures à 9 heures du matin, aux heures les plus froides de la journée, ce qui a eu pour effet de rendre le fait « de se garder au chaud » la partie la plus délicate de la mise en route ! On a utilisé une combinaison de logiciels de mesure Smaart7 et EASERA Systune avec des micros Earthworks M30 et des liaisons sans fil Lectrosonics.

La différence de température entre le lever du soleil et l’heure du spectacle était si significative que nous nous sommes concentrés sur la confirmation de la couverture globale du système, la recherche des moindres zones d’ombre, l’élimination par filtrage des bosses les plus évidentes et l’alignement temporel des différentes parties.

Vérification de la couverture

Pour tirer le maximum de la période de réception du système, il est essentiel de se fixer des objectifs clairs et accessibles. Le premier et le deuxième jour ont été entièrement consacrés à mettre de la musique et à parcourir le site. De temps à autre, on remplaçait la musique par un bruit rose ou un micro sans fil.

Il est très important de repérer très tôt les trous dans la couverture, car déplacer un groupe d’enceintes ou installer des enceintes supplémentaires nécessite la coordination avec d’autres services. C’est aussi le moment d’affiner l’orientation verticale ou horizontale de chaque groupe pour assurer que la disposition sur le terrain est rigoureusement conforme au modèle.

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.

Tests et réception de la tribune supérieure…

Une fois satisfait de la couverture du système, je me suis intéressé à la régularité dans le plan vertical en effectuant de nombreuses mesures dans un plan vertical situé dans l’axe d’une seule grappe. Cela me permet d’appréhender les différences de niveau de pression acoustique et celles dues aux effets de l’absorption de l’air à l’intérieur de la zone de couverture verticale et d’évaluer l’équilibre spectral propre à  chaque grappe.
Cette méthode renseigne aussi sur la meilleure façon de grouper les éléments des grappes voisines pour le traitement durant la phase de répétition. Par exemple, les quatre grappes centrales de chaque côté du stade étaient à une plus grande distance du public et donnaient des mesures très comparables aux derniers rangs. Les trois éléments supérieurs de chaque grappe, qui étaient tous à la même distance du dernier rang, ont été placés dans un groupe commun pour ce qui est du traitement de compensation d’absorption de l’air.

Cartographie Soundvision du système supérieur.
Cartographie Soundvision du système supérieur.

A Sotchi 2014, c’était la première fois que les K2 étaient déployés sur une grande échelle et on a passé le temps qu’il fallait pour exploiter à fond l’outil « d’array morphing » pour façonner la réponse en fréquence de chacune selon nos besoins.

L’énergie du K2 dans les basses fréquences est étonnante, avec une sonorité énorme, chaude et précise dans les basses, qui se raccorde à la perfection avec le SB28. Une grappe de neuf K2 a une densité et une puissance inattendues. Avec plus de 200 K2 dans un même lieu, le site répondait à l‘énergie du grave et finalement, on a fixé le coefficient de zoom à 0,63 pour le système en l’air et pour le système au sol. Pendant cette phase, on a aussi mesuré et réglé pour chaque grappe le raccordement entre les K2 et les SB28 suspendus.

Dans les hautes fréquences, les trois filtres FIR du gestionnaire de réseau LA Network Manager sont parfaitement placés pour faire exactement ce que demandent les mesures et les écoutes subjectives. La largeur et les fréquences charnières de ces filtres ont la distribution adéquate pour respecter l’équilibre des hautes fréquences.
J’ai également utilisé le filtre de compensation de l’atténuation de l’air qui se comporte exactement comme prévu. On a amplifié chaque grappe de 9 éléments par groupes de trois, ce qui permet trois zones de compensation d’absorption de l’air par grappe. En moyenne on a mis +3 dB de correction dans la partie supérieure de chaque grappe, +1,5 dB dans la partie centrale et aucune sur la partie inférieure.

On a traité chaque grappe de manière séparée pour obtenir une écoute identique sur toute la surface des gradins supérieurs avec un réglage moyen du système.

… et de la tribune inférieure

Cartographie Soundvision du système
Cartographie Soundvision du système

La tribune inférieure présentait différents problèmes. L’assemblage typique comportait trois caissons de sub et 3 K2 posés sur le caisson central, mais on a dû en modifier quelques-uns pour des raisons de visibilité. Sur plusieurs d’entre eux, on a posé les K2 devant le caisson central et plusieurs n’ont que deux caissons. Du fait de ces variantes, il a fallu mesurer chaque montage en fonction d’un l’objectif à atteindre, mais encore fallait-il définir le bon objectif. Nous avons choisi d’effectuer les mesures en prenant comme référence le montage de base constitué de quatre K2 posés sur trois SB28.

Comme on pouvait s’y attendre avec un angle d’incidence aussi faible, des changements minimes se traduisent par des écarts significatifs. J’ai fait appel au  système de modélisation pour obtenir quelques variantes que nous avons utilisé ensuite pour les comparaisons directes. Pour chacune des trois options, on a mesuré l’homogénéité verticale et l’équilibre tonal. Après avoir déterminé la meilleure, on a on a effectué le raccordement avec les SB28 et on a réglé les angles dans tout le système. On a ensuite mesuré séparément chaque assemblage en de nombreuses positions pour assurer la conformité à notre objectif.

Puis tout l’ensemble

On a ensuite réglé les systèmes supérieur et inférieur l’un en fonction de l’autre. On a ajusté le niveau, l’équilibre spectral et le retard des deux systèmes pour former un système complet et cohérent. L’architecture du stade Fisht a rendu cette étape complexe et problématique. Heureusement, nous avons disposé de suffisamment de temps pendant la phase de réception, pour commettre quelques erreurs et finalement, les corriger.

Vue de l’emplacement d’un des assemblages de K2 au sol.
Vue de l’emplacement d’un des assemblages de K2 au sol.

Soundvision

On ne doit pas surestimer l’utilité de Soundvision, particulièrement dans un contexte pareil, où les risques sont élevés et les attentes sont immenses. Le chantier n’a été terminé que très tard et n’était pas rigoureusement conforme aux plans. L’environnement acoustique était problématique et on s’attend à ce que des événements de cette envergure représentent une expérience extraordinaire. Mais je me suis entièrement appuyé sur Soundvision pour déterminer les caractéristiques en champ direct auxquelles je devais m’attendre. Le logiciel a écarté les aspects les plus incertains de la conception. Je l’ai utilisé comme un élément du processus de décision pour toutes les modifications dans la conception du système acoustique.

Réglage subjectif

Les répétitions commencent avec un système de sonorisation qui est équilibré et aligné temporellement, mais il reste encore à le régler en fonction des goûts. Cette phase continue jusqu’à la répétition finale en costumes dans un stade plein. Le réglage final est le résultat d’une collaboration entre l’ingénieur du son de façade Richard Sharratt, le consultant audio Bobby Aitken et moi-même. Au bout du compte, le système s’est comporté d’une manière brillante, constante et tout à fait prédictible.

Les cérémonies

« Scott et moi, nous avons travaillé pour la première fois ensemble lors des jeux Olympiques de Londres en 2012, respectivement comme concepteur système et sound designer. Quand Sotchi s’est présenté, nous avons pris quelques jours pour écouter le K2 et nous avons décidé qu’il serait parfait. Et il l’a été ».
Bobby Aitken, Audio Mix Consultant

L’ensemble des quatre cérémonies s’est déroulé dans un stade comble et un public bruyant, engagé et impliqué. Lors de  la cérémonie d’ouverture, on avait prévu des crêtes à environ 108 dBA, d’après l’expérience des répétitions en costumes, mais avec le bruit du public, nous avons dû augmenter de 4 ou 5 dB durant tout le spectacle.
Le système a très bien réagi à cette augmentation de niveau, les subs sont entrés en limitations à deux ou trois reprises pendant les effets basse fréquence et les systèmes dV-DOSC utilisés pour les effets du train ont presque « explosé ».

De la part de l’équipe de production et du public, nous n’avons eu que des commentaires positifs. J’ai quelques collègues qui ont passé beaucoup de temps dans des stades, devant de gros systèmes d’enceintes, et ils ont été très impressionnés par les performances de ce système, surtout dans un environnement acoustique aussi difficile.

Le stade Fisht vu de la régie façade.
Le stade Fisht vu de la régie façade.

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Le Martin Mac Quantum Wash s’installe au cœur de La Halle aux Grains

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Pour illuminer les concerts symphoniques de la Halle aux Grains, le responsable de l’éclairage, Gilles Bolorinos, vient d’acquérir 8 MAC Quantum Wash. Cet investissement est le résultat de presque 6 ans de recherche de la machine à leds idéale.

Halle aux Grains de Toulouse

Auparavant destiné aux marchés des céréales, la Halle aux Grains est, depuis 1974, la résidence de l’orchestre national du Capitole de Toulouse. Grâce à des travaux d’embellissement entrepris par la ville, cette halle est aujourd’hui considérée comme l’un des plus hauts lieux musicaux d’Europe. La salle peut accueillir plus de 2000 personnes assises autour de l’orchestre, et le théâtre y organise entre 150 et 180 spectacles par an.

Gilles Bolorinos : “ Cela fait longtemps que je suis à la recherche de projecteurs wash à leds car nous avons un problème assez important lié à la chaleur diffusée par les projecteurs halogène. Vu qu’il n’y a pas de cheminée d’évacuation dans la halle aux Grains et que les machines tournent souvent dès 9 heures du matin jusqu’à minuit, les températures montent à des niveaux intolérables pour les musiciens et les instruments, surtout en été.
Lorsque Martin Professional a lancé sa première lyre à leds, le MAC 401, Gilles Bolorinos a été un des premiers spécialistes dans le domaine du théâtre à considérer cette machine comme une alternative aux sources traditionnelles. Pourtant, ce n’est qu’avec l’arrivée du MAC Quantum Wash qu’il choisit d’investir dans la première lyre à LED pour éclairer l’orchestre symphonique.

Martin Mac Quantum Wash Gilles Bolorinos : “ Il fallait attendre que la technologie soit plus avancée pour trouver une machine qui couvre tous nos besoins.”

En premier lieu, il fallait un produit silencieux.

Gilles Bolorinos : “Il faut tenir compte du bruit dans tous les théâtres, mais dans la Halle aux Grains, cette contrainte est encore plus accentuée. Le moindre bruit est entendu.”

Ensuite, le responsable de l’éclairage cherchait des couleurs proches de celles d’un projecteur halogène.

Gilles Bolorinos : « Les musiciens classiques ont besoin d’un grand confort visuel pour la lecture de leur partition, aussi bien pendant les répétitions que les concerts devant le public. Si la lumière réfléchie sur les partitions n’est pas proche de celle créée par un projecteur halogène, ils n’ont pas ce confort leur permettant de se concentrer à 100% sur la musique. »

En complément des MAC Quantum Wash, la Halle aux Grains a acquis également 16 Martin Mac TW1.  » Cela ne fait qu’un mois que les nouvelles machines tournent dans la Halle aux Grains, mais dès le début, il était évident qu’elles amèneraient un vrai bonus dans notre travail, « conclut Gilles Bolorinos.

Voir le test soundlightup : http://www.soundlightup.com/archives/essais/martin-mac-quantum-wash-le-rayonnement-continue.html
Plus d’infos sur le site Martin : http://www.martin.com/en-US/Product-Details/MAC-Quantum-Wash

Adamson présente la nouvelle gamme de Line Array « S »

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Adamson S10-S119
Adamson S10-S119

Ce n’est une surprise pour personne en France et en Belgique qui en disposent depuis la fin 2014 mais c’est néanmoins officiel, la série S va être présentée au ProLight + Sound à Francfort.
Cette série compacte est constituée de la tête S10, du subwoofer S119, du logiciel Blueprint AV™ et enfin du rack de touring d’Adamson désormais standard et appelé E-Rack.

La S10 est une toute nouvelle tête compacte et deux voies, conçue pour être employée dans des salles de jauge moyenne, les théâtres, les lieux de culte et les clubs, mais aussi en tant que système principal pour des jauges importantes (jusqu’à 3000 personnes) et tout type de programme et enfin en complément dans des installations de grande envergure en extérieur comme en intérieur.
Elle embarque deux tous nouveaux 10 pouces à membrane en Kevlar et aimant au Néodyme ND10-LM et un moteur 1,5 pouce référencé NH4TA2 qui n’est autre que celui qui équipe les enceintes E.

Il est monté sur un guide d’onde produisant un front d’onde légèrement incurvé avec une ouverture horizontale de 110° et verticale de 10°. Malgré ses deux 10 pouces, la S10 ne mesure que 74 cm de large, 26 de haut et 53 cm de profondeur pour un poids de seulement 26 kg. Grâce à un travail effectué à l’aide de la méthode des éléments finis de frontière, le guide d’onde présente une ouverture verticale importante sans pour autant perdre de rendement au lointain dans les hautes fréquences. Malgré sa petite taille, la S10 délivre en crête l’étonnant niveau SPL de 141,3 dB.

Adamson S10
Adamson S10

Le rendu de la S10 bénéficie à plein d’un nouveau procédé propre à Adamson appelé CSM pour Controlled Summation Technology™, un montage rapprochant le plus possible les deux 10’’ tout en les orientant symétriquement vers l’extérieur. Cela conduit à augmenter leur bande passante et réduit les interférences à la fréquence de coupure. Les deux woofers sont aussi placés en retrait de la sortie du guide d’onde de telle sorte à ne pas en limiter la forme ou la taille. Un léger délai remet en phase les sources sonores graves et aigue avec un léger recouvrement afin de gommer les dernières interférences audibles.

Adamson S119
Adamson S119

Le subwoofer S119 est équipé avec le ND19, le même haut-parleur dont dispose le tout dernier sub E219 à radiation directe accompagnant les E12 et 15. Avec une membrane de 19 pouces en Kevlar, ce nouveau woofer longue excursion, à aimant au Néodyme et bobine de 5 pouces accepte des puissances extrêmement importantes et dispose de l’architecture Advanced Cone. Tout comme le E219, il est monté en bass reflex pour une reproduction des basses fréquences musicale et exempte de distorsion.

Les ébénisteries des S10 comme des S119 sont constituées de multiplis de bouleau de qualité marine, d’acier et d’aluminium de qualité aviation et disposent de connecteurs Speakon™ NL8 et du nouveau système d’accroche  SlideLock™ qui permet le préréglage des angles avant levage, la ligne prenant sa courbure une fois en charge. Une goupille spécifique est aussi prévue au cas où les boîtes sont posées. Une version de la S10 pour l’installation et prenant le suffixe « i »  reçoit une platine spécifique facilitant sa pose et réduisant à la fois son poids et son prix.

La série S est conçue pour être alimentée par les nouveaux E-Rack, le tout nouveau rack de touring adapté non seulement pour ces nouvelles enceintes mais aussi au reste de la gamme Adamson.  Continuant le partenariat avec Lab.gruppen, le E-Rack offre à la fois une connectique de qualité, un switch 20 ports administrable afin de router le flux redondé en Dante ainsi que le signal de contrôle et enfin des contrôleurs PLM 12K44 dans des configurations à 8 ou 12 canaux d’amplification. Un E-Rack à 12 canaux de puissance est suffisant pour alimenter 24 S10. Une licence pour Blueprint AV™ est fournie avec chaque E-Rack.

Enfin la Série S comprend un ensemble complet d’accessoires comme le frame S10 ou le S10 Underhang permettant l’accroche de cette nouvelle enceinte en prolongement des E12 et 15.

Le décor des 30e Victoires, une page blanche caméléon signée Olivier Illouz

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Grouillant de professionnels qui mériteraient un prix pour leur incessant ballet, la 30è édition des Victoires de la Musique a été marquée par un décor faussement simple et d’un potentiel créatif sans bornes signé Olivier Illouz et Studio 40.
Grâce à Gilles Hugo qui nous l’a présenté, découvrez l’homme par qui la magie mais aussi les challenges pour tous les corps de métier arrivent, de la création pure sublimant le petit écran.

Le calage pile poil d’un effet bœuf que le mur arrière souligne finement et avec un effet de relief magnifique.
Le calage pile poil d’un effet bœuf que le mur arrière souligne finement et avec un effet de relief magnifique.

Rencontre avec un Illuoz-ionniste

SLU : Nous sommes sous le charme de ce décor aussi blanc que caméléon et multiforme. Raconte- nous d’où il sort…

L’homme par qui les challenges arrivent, un vrai Illouz-ionniste capable de faire apparaître toute sorte de décors sur un décor et en même temps de faire disparaître les tonnes de charge, spécialement celles qui font du son ;0)
L’homme par qui les challenges arrivent, un vrai Illouz-ionniste capable de faire apparaître toute sorte d’images sur un décor et en même temps de faire disparaître les tonnes de charge, spécialement celles qui font du son ;0)

Olivier Illouz (Chef décorateur et créateur Studio 40) : Au départ c’est un simple appel d’offres. J’avais fait le décor des Victoires l’année dernière avec des volutes vidéo dans l’espace. L’idée de cette année c’était de tout gommer et tout reprendre à zéro.

J’ai fait le choix d’être au service des artistes en créant une page blanche, un grand mur modulable avec des doubles peaux, et la possibilité avec Fred Dorieux (Directeur Photo) de glisser des lumières dedans en faisant bouger des panneaux afin de faire des effets et rendre chaque tableau unique.

La finalité est de laisser la place aux artistes, une façon d’éviter l’écueil que nous avions eu l’an passé où on s’était retrouvé un peu bloqué.

Une page blanche

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SLU : Comment repartir de zéro..

Olivier Illouz : En partant d’une page blanche et en l’écrivant avec chaque artiste. Un travail a donc été fait avec Cosmo AV qui créé les images et qui est en rapport avec eux pour habiller cette feuille blanche. J’ai commencé par réaliser une maquette, que j’ai illustrée et expliquée, où apparaissait ce principe de scène qui rentrait et avec l’idée de pouvoir ouvrir la scène à jardin et pendant ce temps pouvoir préparer a cour. Par-dessus, se sont greffées les plateformes automatiques mais le geste de ce décor c’est le mur, cette page blanche.

Le Zénith et ses sièges vus depuis la scène. On remarque bien le triple rideau de panneaux remontés en central, typiquement l’ouverture dévolue à l’orchestre mais loin d’être la seule possible. Regardez vers le haut, devant les panneaux. On distingue nettement les couples de vidéoprojecteurs d’ETC dévolus aux panneaux arrière qui habillent le fond de scène. Oui, c’est bien Gilles Hugo et son visage presque aussi expressif que celui de Julien Martin, un de ses lanciers. OK Gilles, je me dépêche !
Le Zénith et ses sièges vus depuis la scène. On remarque bien le triple rideau de panneaux remontés en central, typiquement l’ouverture dévolue à l’orchestre mais loin d’être la seule possible. Regardez vers le haut, devant les panneaux. On distingue nettement les couples de vidéoprojecteurs d’ETC dévolus aux panneaux arrière qui habillent le fond de scène. Oui, c’est bien Gilles Hugo et son visage presque aussi expressif que celui de Julien Martin, un de ses lanciers. OK Gilles, je me dépêche !

SLU : Comment as-tu pu montrer et expliquer ce concept ?

Olivier Illouz : J’ai fait toute une simu en 3D et une vidéo explicative de la scène s’ouvrant de différentes façons, qui ressemble beaucoup à ce que nous voyons ce soir.

SLU : Tu disposes des outils de création graphique et d’export vidéo qui te permettent de monter des films ?

Olivier Illouz : On a les outils qui nous permettent de tout simuler, notamment 3DS Max d’Autodesk, et la vidéo que nous avons montrée est très fidèle à ce qui se passera demain.

SLU : Comment on présente pratiquement un projet ?

Olivier Illouz : On l’envoie, il est regardé, observé mais on n’est pas sur place pour le défendre. C’est donc évident qu’un projet comme celui des Victoires n’aurait pas pu voir le jour sans les moyens d’aujourd’hui et les mises en page artistiques. J’avais proposé Stromaé pour illustrer et faire vivre mon idée. Si j’avais montré des images fixes ou pas d’images du tout, il aurait été très difficile de raconter un décor. Selon moi, un projet ne doit rien avoir d’artificiel, tout doit être justifié.
J’ai aussi beaucoup travaillé avec Fred à la lumière pour le placement des projecteurs car il faut les disposer de manière très habile pour le mur, sans oublier la deuxième peau du mur où il est possible de translater et de l’ouvrir en partie. Le mur arrière est typiquement ouvert en partie. Cet éventail de possibilités rend ce projet très intéressant pour moi.

SLU : Et si tous les artistes désirent avoir à peu près le même tableau avec les mêmes dalles ouvertes…Qui a la main sur ces choix ?

Olivier Illouz : Pas les artistes. C’est nous qui décidons si on les met à cour, jardin ou au centre, en fonction de leur formation. Ensuite on va essayer de retranscrire l’univers de l’artiste sur ce mur.

La complicité entre lumière et décor

Un plan large du Zénith pratique pour apprécier le travail d’habillage de la salle et du public par Fred Dorieux qui n’a pas fait que laisser ses faisceaux s’immiscer dans le décor d’Olivier Illouz
Un plan large du Zénith pratique pour apprécier le travail d’habillage de la salle et du public par Fred Dorieux qui n’a pas fait que laisser ses faisceaux s’immiscer dans le décor d’Olivier Illouz

SLU : Tu es donc partie prenante sur les choix de lumière en fonction de ton décor. Les deux sont imbriqués…

Olivier Illouz : Je pense toujours à l’éclairage car pour moi éclairage et décor cela fonctionne ensemble. J’y pense tout en partageant beaucoup avec Fred Dorieux qui est un vrai partenaire et à qui je fais état de mes doutes, de mes idées ou de mes envies. Ensuite il prend la main car il apporte énormément dans le domaine qui est le sien.

Gilles Hugo (Silence) : Et maintenant comme son système de modélisation fonctionne vraiment bien, il va intégrer le son dès le début de son design (rires !)

Olivier Illouz : Nous avons déjà tous travaillé ensemble, y compris le son, sur les Victoires 2015, ce qui est assez rare. Il faut avouer que mon concept était un cauchemar pour Gilles et les équipes de Silence. Comment accrocher des enceintes sans gêner l’ensemble. On a trouvé des solutions et le mérite de Gilles est sa souplesse et sa façon de se mettre au service du décor, quelque chose que tout le monde ne ferait pas et auquel je suis très sensible.
J’ai eu beaucoup de problèmes l’an passé avec le backline, et cette année j’ai eu peur que ça fonctionne mal. Il faut savoir que si c’est le cas, cela est de ma faute. Nous avons donc fait en sorte que tout le monde cohabite derrière et que l’ensemble du décor soit fonctionnel. Il ne faut pas oublier qu’outre la partie visible, nous avons aussi construit à l’arrière plus de 200m² d’échafaudages pour que tout le monde puisse stocker et circuler le moment venu. Il y a des batteries, des pianos, tout un backline qui doit pouvoir atteindre la scène librement, et mon décor prend de la place.

L’espace est compté

Les trois panneaux bien parqués, 35 cm d’épaisseur pour chacun d’entre eux , plus un fil d’air entre chaque, cela conduit à une épaisseur totale dépassant de peu le mètre. Remarquez leur géométrie particulière.
Les trois panneaux bien parqués, 35 cm d’épaisseur pour chacun d’entre eux , plus un fil d’air entre chaque, cela conduit à une épaisseur totale dépassant de peu le mètre. Remarquez leur géométrie particulière.

SLU : Donne-nous quelques chiffres pour bien comprendre.

Olivier Illouz : Chaque panneau a une profondeur d’environ 35 centimètres et il y en a 3 dans la profondeur avec ce qu’il faut de place entre chaque.
Ils ne sont pas lisses mais à facettes pour faire en sorte que le mapping travaille avec ces formes et que cela soit intéressant en termes de relief et de profondeur.

C’est comme au théâtre, tu montes des pendrillons, mais ici on a quatre ouvertures possibles de scènes latérales ou de celle centrale. Ajoute à tout ça le mécanisme de moteurs asservis qui fait tout bouger, et ce n’est pas une mince affaire, et enfin l’orchestre qui a été en définitive placé en arrière de la scène centrale, là où sur mon plan il était juste derrière la première peau et était visible ou pas en fonction de son utilisation.

Tout cela créé des contraintes très importantes. L’année dernière, il était sur une tournette et masqué par des écrans quand il ne jouait pas. Cette année, il a fallu réinventer et scénariser sa présence.

Et la charge est limitée

Un détail des attaches des panneaux. Bien visibles les chaînes qui les actionnent. Bien grosses et lourdes avec leurs moteurs pour lever à deux les 35 petits kilos de chaque panneau, d’où le poids inflationniste ! Les deux panneaux de droite d’une autre couleur et la traverse de raidissement consciencieusement emmaillotée trahissent la « facilité » qui a été faite aux bonnes ondes de Stéphane Pelletier et ses E15 mais ça, on en parlera plus longuement bientôt !
Un détail des attaches des panneaux. Bien visibles les chaînes qui les actionnent. Bien grosses et lourdes avec leurs moteurs pour lever à deux les 35 petits kilos de chaque panneau, d’où le poids inflationniste ! Les deux panneaux de droite d’une autre couleur et la traverse de raidissement consciencieusement emmaillotée trahissent la « facilité » qui a été faite aux bonnes ondes de Stéphane Pelletier et ses E15 mais ça, on en parlera plus longuement bientôt !

SLU : Le Zénith convient à ce genre de captation TV ?

Olivier Illouz : C’est une salle qui n’est pas très grande, pas très profonde, pas très haute et ne supporte pas de trop grosses charges. Les panneaux pris individuellement sont très légers mais quand on les triple, on se retrouve par exemple avec 5 tonnes à la face, juste pour le décor. Ajoute les moteurs et les ponts et ça devient très compliqué.

On nous a donné 20 tonnes et nous avons démarré le projet à 32 tonnes. Nous avons beaucoup, beaucoup transpiré. Il a fallu trouver plein de solutions notamment avec les lumières et avec le son car il pèse lui aussi.
Je te donne un exemple. Je veux mettre des rideaux. Pour faire la couverture de la salle il m’en faut 800 kg, mais pour les accrocher, entre les ponts et les moteurs je dois ajouter 1,2 tonnes, soit deux tonnes au total. Tu comprends le problème et l’effet cascade…

SLU : Revenons une seconde sur ton concept. Il n’y a plus le moindre panneau de led !

Olivier Illouz : Comme on est parti dans une optique qui était de se détacher de tout ce qu’on a pu faire en trouvant une nouvelle écriture, l’écran led ne convenait pas. J’en ai fait un large usage lors des derniers NRJ Awards, mais je ne pouvais pas en remettre sur un concept « page blanche ». Je voulais qu’elle soit pure cette page. On en a soupé des écrans led et de la vidéo (sourires)

SLU : Tu vas donc changer ton concept des Awards en 2015 si t’as la chance de t’en charger..

Olivier Illouz : Mais de toute façon c’est ce que je fais toujours, et si je reproduis un concept, c’est parce qu’on me le demande. L’idée c’est d’aller vers des choses différentes et qui nous amusent, et ce n’est pas sans mal. Cette année par exemple la spidercam va apporter son lot de nouvelles images, mais cela ne va pas être facile d’éviter des ombres sur les visages. On répète pour éviter ce problème et voir par exemple à quel moment il faut envoyer la face pour contrer l’ombre du spider mais c’est extrêmement difficile.

Gilles Hugo : Il n’empêche que malgré la somme de contraintes qu’implique l’emploi de cette caméra, il y a quelques plans mouvements où vraiment tu te demandes ce qui se passe. C’est magnifique. Si tu n’en abuses pas, c’est juste sublimissime.

Volant au-dessus de quasiment l’ensemble de la salle comme de la scène, la spidercam a posé quelques problèmes par ses passages à basse altitude méritant presque un casque de protection pour les plus distraits et par ses ombres portées, mais elle a aussi apporté beauté et originalité grâce aux plans qu’elle a permis d’avoir. « Juste sublissimes » comme dirait Gilles. Admirez par la même occasion la beauté des projections en arrière-plan. No comment, je suis sous le charme.
Volant au-dessus de quasiment l’ensemble de la salle comme de la scène, la spidercam a posé quelques problèmes par ses passages à basse altitude méritant presque un casque de protection pour les plus distraits et par ses ombres portées, mais elle a aussi apporté beauté et originalité grâce aux plans qu’elle a permis d’avoir. « Juste sublissimes » comme dirait Gilles. Admirez par la même occasion la beauté des projections en arrière-plan. No comment, je suis sous le charme.

Les axes caméras étudié dès l’origine du projet

SLU : Donc en plus de la lumière, tu réfléchis un décor en 3D y compris pour le placement des caméras !

Olivier Illouz : Au niveau du décor, tu es obligé de maîtriser les axes caméras.

SLU : Tu sais où ils pourraient être ou bien tu les inscrits carrément dans le projet initial tes axes ?

Olivier Illouz : Je sais parfaitement où ils sont. Pour les Victoires en plus, la scène est assez à plat, il y a peu de croisements. On a choisi un côté « captation de concert » donc très frontale, très brute et très simple. De toute façon, si je ne maîtrise pas les axes caméra, je ne peux pas faire de décor. Tu dois absolument posséder les bases de comment on filme, sinon tu auras beau faire un très joli décor, il ne sera pas exploitable. Je dois avoir la vision des caméras et je dois aussi percuter sur la lumière, en sachant qu’aujourd’hui lumière et décor cohabitent au point de ne plus faire qu’un.

18 parmi les vidéoprojecteurs déployés par ETC à la face, juste au-dessus de la régie dont le nombre d’écrans augmente d’année en année. J’ai fini par arrêter de les compter !
18 parmi les vidéoprojecteurs déployés par ETC à la face, juste au-dessus de la régie dont le nombre d’écrans augmente d’année en année. J’ai fini par arrêter de les compter !

SLU : Est-ce que les artistes sont réceptifs au potentiel artistique que représente ta feuille blanche ?

Olivier Illouz : Certains oui, d’autres moins car ils sont moins à l’affut de cette manière de communiquer. Si l’on prend le cas de Stromae justement, il est soucieux de son image et laisse très peu la main. Il pense, conçoit, fabrique tout, un peu comme C2C qui construisait aussi son univers. Ce type d’artiste s’approprie l’idée, et c’est ce qui nous plait. C’est pareil avec Coldplay aux Awards. Ils vont travailler toute la nuit pour tirer le meilleur parti de ce que les écrans leur offrent.

Idéalement il faudrait que chaque artiste arrive avec son univers et s’approprie la page blanche, ce qui donnerait, vu le nombre d’artistes prévus aux Victoires, 24 tableaux. Une grande partie a travaillé ou laissé travailler et a donné son aval sur nos propositions. Morgane Productions a aussi joué le jeu qui était de laisser place aux artistes et le producteur Sylvain Plantard en a fait de même.

SLU : Ton film démontrant le potentiel de ton idée s’est donc beaucoup baladé…

Olivier Illouz : Ohh oui, tout le monde l’a vu. Il a servi de base de départ, de déclencheur. Les artistes ont ainsi pu réfléchir au meilleur usage qu’ils souhaitaient faire du concept. Cette année l’orchestre a aussi été beaucoup plus utilisé que les années précédentes, ce qui nous a mené à des configurations plus ouvertes avec l’orchestre qui rentre. L’exception est Stromae, il va être dos à l’écran principal fermé. Ce qui est bien justement c’est d’avoir toute cette variété d’usages.

Une vue rapprochée des vidéoprojecteurs en plein boulot. Je vous passe les travées d’unités de calcul nécessaires à leur mise en œuvre derrière la scène et les innombrables ventilos mis en batterie pour leur refroidir les idées.
Une vue rapprochée des vidéoprojecteurs en plein boulot. Je vous passe les travées d’unités de calcul nécessaires à leur mise en œuvre derrière la scène et les innombrables ventilos mis en batterie pour leur refroidir les idées.

SLU : Il y aura donc une grosse ombre sur l’écran derrière lui ?

Olivier Illouz : Non, justement pas. L’avantage du mapping c’est qu’on créé des masques par rapport à la silhouette de façon à ce qu’il n’y ait pas d’ombre. Nous avons avec ETC de vrais spécialistes de la projection, c’est dans leur ADN. On a des valeurs de noir comme rarement.

SLU : Une fois encore tu parles de technique de façon très précise. Tu es aussi formé sur ce que veut voir le capteur d’une caméra ?

Olivier Illouz : A force on se forme sur le tas parce qu’on est toujours à l’affut des nouvelles technologies.

SLU : Est-ce que, comme un directeur de la photo, tu ne regardes la scène qu’au travers des écrans ?

Olivier Illouz : Les deux. J’aime bien regarder aussi avec mes yeux, mais c’est vrai que je suis très souvent à la lumière avec Fred parce que j’ai un regard qui peut être utile. Ca m’arrive de donner quelques conseils sur l’entrée d’une lumière ou l’ouverture plus ou moins prononcée d’un panneau. Je donne mon sentiment tout en sachant que ce sont eux qui ont la main. A force d’être au contact de pros comme Gilles, on finit par mieux comprendre tout ce qui compose un décor, y compris le son. Mais c’est vrai que je suis plus calé sur les technologies d’écran qui me passionnent et qui évoluent sans cesse.

SLU : Il y a une quantité très importante de vidéoprojecteurs. J’imagine qu’ils ne tirent pas à pleine puissance, ils sont dosés pour plaire aux caméras…

Olivier Illouz : Pour te donner un ordre d’idées, il y a quand même 300 Lux devant le mur blanc. Là où classiquement on aurait eu 100 Lux et un truc un peu fadasse, on a ici une lumière qui à l’œil nu parait un peu claire mais à l’image est très contrastée. La vidéo projection est très contrastée. Le bon dosage, on le trouve entre ce que m’envoie Fred Dorieux à la lumière et la projection.

Les panneaux arrière ouverts par translation et laissant échapper les faisceaux de Fred Dorieux, des Sharpy et des MagicPanel. On devine tout en haut une des nacelles des poursuites.
Les panneaux arrière ouverts par translation et laissant échapper les faisceaux de Fred Dorieux, des Sharpy et des MagicPanel. On devine tout en haut une des nacelles des poursuites.

SLU : Et la tête du chanteur !

Olivier Illouz : Bien sûr. Il doit toujours être éclairé, il y a donc toujours un peu de poursuite qui vient s’ajouter au reste.

Gilles Hugo : La télé c’est un média de gros plan. On passe par un plan large de transition mais on revient toujours au gros plan. Tu peux faire des contres ou ce que tu veux mais tu finiras par l’avoir en gros plan en train de chanter, et à ce moment-là il ne peut pas être éclairé par la repisse d’un écran led ou quelqu’autre source. Cet équilibre est ce qu’il y a de plus compliqué à obtenir.

SLU : La puissance des zooms sur les caméras ne pose pas problème avec les écrans ou les projecteurs ?

Olivier Illouz : En général, quand on fait le point sur le visage, on a un petit flou qui se créé derrière et qu’on aime car ça redonne de la profondeur et ça lisse les défauts. Sur des écrans led on en voit pas mal quand on zoome fort.

SLU : C’est de la HD les écrans installés par ETC ?

Olivier Illouz : Oui absolument. L’avantage que nous avons ici c’est l’absence de luminescence liée à l’emploi d’un tulle en lycra. Personnellement je préfère l’image d’une belle projection à celle d’un écran led, mais ce n’est que mon avis.

SLU : Un avis qui a fait accrocher beaucoup de projecteurs pour un résultat magnifique. Combien en tout ?

Olivier Illouz : IL y en a 24 en face et 14 derrière. Je ne suis pas certain des chiffres mais à la base c’est ce qui était prévu.

SLU : Ce chiffre est dû à la puissance requise ?

Olivier Illouz : Non, pas que. Ils se chevauchent en dual pour la puissance mais aussi pour pouvoir faire face à une panne. Un projecteur qui s’arrête serait pour le moins problématique.

Dans l’agitation des répétition, Gilles Hugo serein comme à l’accoutumée, sur la photo et, fatalement, aussi sur le moniteur complètement à gauche.
Dans l’agitation des répétition, Gilles Hugo serein comme à l’accoutumée, sur la photo et, fatalement, aussi sur le moniteur complètement à gauche.

SLU : Le réalisateur est content de ton idée ?

Olivier Illouz : François est content. Je ne sais pas s’il est très content mais en tous cas il a été très excité par le projet. Inutile de te dire qu’il a la tête dans le guidon actuellement. Il se doit d’enchaîner, d’autant qu’on a du retard. On verra tout ça à la fin quand il sortira la tête du car, probablement fatigué. Ce sont des aventures pas simples…

Gilles Hugo : Si on commence à l’heure, que l’audience est correcte et que nous n’avons pas de pannes, on sera content. Si en plus quelques mails nous disent bravo et merci, on aura notre bonus. On saura déjà tous, vers 3h du matin en partant, si on les méritait…(rires) !

Olivier Illouz : On est pragmatique dans ce genre d’événement.

Studio 40, leader en télévision au-delà de nos frontières !

SLU : J’imagine que face à la complexité de ce genre d’événement, tu n’es pas seul dans ta boîte Studios 40 pour concevoir tes décors.

Olivier Illouz : Ohh non, il faut être bien entouré. J’ai une super équipe qui travaille avec moi. On se répartit les tâches.

Gilles Hugo : Olivier doit faire 75% de la télévision mondiale ; seul il aurait du mal !(sourires)

SLU : Quand sais-tu que ton décor est « viable ». Faut-il attendre de le visualiser toi aussi sur un écran grâce à tes outils de modélisation ?

Olivier Illouz : Non, pour finaliser un décor il faut déjà que je sois convaincu. Si je vais jusqu’à l’étape de la vidéo c’est que je le suis. On a chacun son ressenti et on peut se tromper. Si je repense au décor des Victoires de l’année dernière, j’étais parti de petits rubans de papier et j’avais fait une maquette en volume. Après nous l’avons transformée en maquette 3D avec une imprimante 3D et des plans Autocad.
Aujourd’hui on passe beaucoup par des outils qui nous aident à dépasser nos limites, chose qu’on ne pouvait pas faire avant avec un Rotring et un papier. L’avantage majeur aussi est d’arriver sur site avec un plan précis. Il y a moins d’erreurs, le logiciel nous aide à en faire le moins possible et ce que l’on fait est très fidèle au projet,. On ne peut en revanche pas être complètement certains…

SLU : Du poids ? (rires)

Olivier Illouz : Tu ne crois pas si bien dire. Quand j’ai fini ce projet je me suis dit qu’il allait être léger ! Des châssis en alu avec une toile lycra dessus…Je n’aurai pas le problème du poids des écrans. Je me dis ça alors qu’on en fait des décors ! Le problème ce ne sont pas les panneaux mais la machinerie. Idem avec les moteurs, il a fallu des 150Kg qu’on a trouvés en fin de compte en Allemagne. Pareil pour les plateformes motorisées qui d’hollandaises sont aussi devenues allemandes.

SLU : C’est ta boîte Studio40 qui gère la partie technique de la mise en œuvre de tes décors ?

Olivier Illouz : Non, ce sont des gens comme FL Structures qui sont spécialisés dans les moteurs asservis. C’est vraiment leur domaine et ce sont eux qui calculent précisément les charges, et nous demandent de retirer petit à petit du poids jusqu’à revenir dans la fourchette autorisée. J’avais par exemple un système de vérins hydrauliques que j’avais ajouté au projet initial car CosmoAV craignait que le placement des projecteurs génère des ombres portées.
On fait des prototypes, on trouve la solution et paf, 6 tonnes de surcharge ! On se réunit tous et nous trouvons la solution en déplaçant les projecteurs et en les alignant bien tous de face et au milieu ; du coup pas de vérins mais beaucoup de temps et d’huile de coude pour trouver la parade qui par ailleurs marche très bien : il n’y a pas d’ombres gênantes.

Une vue de l’orchestre des Victoires légèrement oublié par Fred Dorieux mais bien présent sur l’avancée de la scène, une vue qui montre bien le double plan de panneaux, les arrières étant eux même ouverts pour laisser passer des faisceaux.
Une vue de l’orchestre des Victoires légèrement oublié par Fred Dorieux mais bien présent sur l’avancée de la scène, une vue qui montre bien le double plan de panneaux, les arrières étant eux même ouverts pour laisser passer des faisceaux.

SLU : Comment fonctionne la projection sur un panneau qui n’est pas plat ? Tu arrives à être net partout ?

Olivier Illouz : La force de frappe du mapping c’est de faire des aplats. J’ai donné exprès du relief dans mes panneaux qu’on peut oublier, mais qui suivant les tableaux peut aussi être exploité graphiquement avec par exemple des triangles, des carrés qui tournent…

Se réinventer pour exister

SLU : Ton futur c’est quoi maintenant, de continuer dans le mapping ou bien de l’oublier et de t’atteler à trouver autre chose ?

Olivier Illouz : Il y a plein de beaux projets que j’aurais voulu faire et qui sont passés à la trappe. Il y en a qui voient le jour… c’est un éternel recommencement. Je recyclerai certainement le mapping mais d’une façon différente. Je m’efforce de toujours oublier ce que j’ai déjà fait pour apporter des choses différentes. C’est mon leitmotiv.

SLU : Tu n’as pas le stress du créatif qui sort d’une idée canon et se dit qu’il n’en trouvera pas une autre du même ordre ?

Olivier Illouz (serein) : Non, je ne pense pas à ça. On a un gros rythme de travail et on est habitué à travailler vite. En télé on est toujours à la bourre. Ca doit être spécifiquement français mais quand on te donne 6 mois pour faire un travail, tu t’y attelles toujours sur le tard. A la bourre. On n’est pas éduqué pour être autrement que dans l’énergie.
J’essaie de me libérer de la technique pour ne faire que de l’artistique. Je ne m’occupe de la technique que dans un deuxième temps en me fiant à mon expérience pour ne pas faire trop de bêtises. Bon c’est vrai qu’une fois que le concept est accepté et que tu rentres dans le vif du sujet, tu vois surgir les problèmes, et il y a une sacrée liste (rires)

Gilles Hugo : Et nous on gueule (rires !) Non, sérieusement, je comprends la position d’Olivier. Si on se réunit tous et on déballe nos problèmes respectifs et pourquoi selon nous ce n’est pas possible de le faire, et il y a mille raisons, on ne le fait pas. Or à l’arrivée on le fait, et ça marche.

SLU : La solution pour t’intégrer mieux dans un décor ce n’est pas d’abandonner les line array et de passer aux barres de son ?

Gilles Hugo : On a failli. On a travaillé sur cette hypothèse et on n’était pas loin de le faire, mais il faut savoir que cela aurait peut-être marché ici, mais au prochain décor d’Olivier ça ne conviendra plus, car il va tout changer et exploiter l’espace d’une nouvelle façon ! Je tire mon chapeau à Stéphane Pelletier qui a conçu la diffusion des Victoires et qui est un mec rare et bon. Il a fait un nombre incalculable de simulations et connaît sans doute le Zénith mieux que quiconque. Il était confronté à un gros challenge et a sorti un truc pas normal mais qui marche.

Olivier Illouz : C’est certain que les contraintes te forcent à te surpasser. C’est aussi pour cette capacité qu’à Silence que j’aime travailler avec eux.

Sites à consulter :
Création, projection et vidéo mapping : http://www.cosmoav.com/
Conception de décors : http://studios40.com/

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MA Lighting dot2, pour programmer un show lumière sans prise de tête

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Depuis quelques années, le marché des consoles lumière est en pleine expansion et MA Lighting peut se vanter de détenir une large part du marché mondial des pupitres lumière high tech avec la grandMA2.
Mais alors à qui se destine cette nouvelle gamme ? Pupitreurs de génie, et autres geeks de la commande lumière, passez votre chemin, la dot2 n’est pas pour vous : trop facile à programmer ! 

MA Lighting dot2

Je vois de l’intérêt subitement dans les yeux des prestataires qui, pour de petites opérations, ont bien du mal à imposer une GrandMa, dans les yeux aussi des nostalgiques de la Scancommander, et de tous ceux qui décidemment ne s’adaptent pas à la GrandMa2.
Avec la baisse constante des budgets et la multiplication des moyennes et petites prestations, il est de nos jours de plus en plus difficile de placer une console qui se loue le même prix qu’un l’opérateur.

Le secteur émergeant de ce marché est donc la vente de consoles polyvalentes capables de s’intégrer à un large éventail de budgets, précisément là où la marque allemande n’avait à ce jour plus aucun produit à proposer. La dot2 vient donc compléter l’offre de MA Lighting.

MA Lighting dot2L’équipe de développement a en effet constaté, au cours de l’étude de marché, que dans un grand nombre de cas, les consoles les moins chères étaient souvent des déclinaisons de pupitres haut de gamme ayant une partie hardware très simplifiée, ce qui ne les rend pas plus (voire moins) faciles à programmer.

Le second point de réflexion s’est porté sur le type d’opérateurs concernés par ce genre de produits. En effet la dot2 est, entre autre, destinée aux installations fixes dans des lieux très différents et souvent sans personnel qualifié ou à des prestataires désirant l’utiliser pour des opérations ne nécessitant qu’une programmation basique.

Ces deux réflexions ne sont évidemment qu’une goutte d’eau dans le cahier des charges de cette nouvelle gamme mais ils illustrent parfaitement son concept.

Un point ce n’est pas tout
Malgré de nombreux points de ressemblance entre les deux designs, quand on parle de dot2  il faut totalement oublier la grandMA2. Ce tout nouveau concept est fin, léger intuitif et polyglotte.
En bref, la dot2 a été conçue pour répondre à toute exigence de prestation de 1 à 4096 canaux DMX dans la langue de l’opérateur, quelles que soient ses compétences en programmation lumière.

MA Lighting dot2En effet, la partie software est la grosse innovation de la dot2, elle a été développée pour que cette gamme de consoles soit la plus intuitive et conviviale possible, et que même une personne n’ayant jamais utilisé de console lumière puisse très rapidement, patcher des projecteurs et programmer des ambiances ou des effets simples.

En plus de la simplicité d’utilisation et du mode d’emploi, des vidéos en français et un forum, pour le moment en anglais, seront dès la sortie de la console à la disposition des utilisateurs.

Les différentes versions dot2

En haut de la gamme se trouvent les dot2 XLF et XLB, toutes deux équipées de trois écrans tactiles et  d’une partie commande avec laquelle les utilisateurs de grandMA ne seront pas dépaysés au cas où.

  • MA Lighting dot2La XLF est équipée de 14 playbacks, 28 exécuteurs et deux faders séquentiels de 100mm,
  • La XLB reçoit  6 playbacks, 60 exécuteurs et deux faders séquentiels de 100mm.
  • La dot2 Core a deux écrans tactiles, une partie commande, 6 playbacks, 12 exécuteurs et deux faders séquentiels de 100mm.

Ont peut ajouter aux consoles des combinaisons de F-wings et B-Wing permettant de cumuler jusqu’à 22 faders et 140 exécuteurs.

MA Lighting met aussi à disposition

  • Le dot2 3D, un visualiser qui permet l’étude et la pré-programmation d’une implantation lumière
  • Le dot2 On PC, version PC du logiciel de la gamme dot2 qui peut être connecté au  dot2 Nod4 pour piloter 4 univers DMX.

Le constructeur allemand a mis tous les atouts de son côté en pratiquant une politique de prix très agressive, entre 8 000 € HT et 11 000 € HT public selon les modèles, qui ne devrait pas laisser indifférents les plus réticents.

dot2 est une nouvelle gamme complète de contrôleurs lumière pouvant couvrir un très large éventail d’opérations, que ce soit en fixe dans un lieu ou chez un prestataire, pilotée par un néophyte ou un expert.
Elle sera disponible à la vente et à la livraison au cours de la première quinzaine du mois d’avril.

Faire les  présentations

MA Lighting dot2Pour les plus impatients, une première présentation aura lieu  le 18 mars au cours de la journée technique CSE / Alive 2015 à Lille Grand Palais sur le stand Axente.

Pour les parisiens, une journée de présentation sera organisée le 26 mars dans les locaux d’Axente au Parc de l’Evénement à Longjumeau.

Enfin, la gamme dot2 sera évidement la star du Stand MA Lighting au Salon Prolight+Sound de Francfort du 15 au 18 avril 2015.

Plus d’infos sur le site  : http://www.axente.fr/3Dissue/dot2/index.html

Des ARCS décochent des flèches au Troubadour à Hollywood

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Une vue du système complet. Accrochés on distingue deux clusters de 3 ARCSII et deux clusters de 2 ARCS Focus par côté. On aperçoit derrière à la boule à facette la 115XT HiQ qui comble le trou au centre dans la couverture du système principal. Au sol bien cachés aux yeux et aux mains des spectateurs, deux ensembles de 2 SB28 remplissent le bas du spectre. Remarquez le placement dissymétrique des Focus par rapport aux ARCS II.
Une vue du système complet. Accrochés on distingue deux clusters de 3 ARCSII et deux clusters de 2 ARCS Focus par côté. On aperçoit derrière à la boule à facette la 115XT HiQ qui comble le trou au centre dans la couverture du système principal. Au sol bien cachés aux yeux et aux mains des spectateurs, deux ensembles de 2 SB28 remplissent le bas du spectre. Remarquez le placement dissymétrique des Focus par rapport aux ARCS II.

Cachant bien son jeu vu de l’extérieur, le Troubadour figure parmi les clubs les plus en vue de Los Angeles et ce, depuis son ouverture en 1957 par son créateur aujourd’hui disparu Doug Weston.

Après près de 60 ans d’existence, ce haut lieu des nuits hollywoodiennes ne montre aucun signe d’essoufflement ce que note la revue Billboard en 2014 qui le classe parmi les 5 clubs où se produire aux Etats Unis et The Rolling Stone en 2013 comme le second meilleur club aux USA. 


Cela est encore plus vrai depuis que Rat Sound a entièrement rebâti son système de diffusion en L-Acoustics en assurant le design, la fourniture et l’intégration.

Dave Rat et Paul Freudenberg respectivement président et directeur général de Rat Sound, ont entamé une réflexion sur la remise à neuf de la diffusion du Troubadour il y a trois ans, le système résident ayant 20 ans au compteur. « Cette salle a la particularité d’avoir la régie son placée au balcon en position désaxée tout en étant très large et peu profonde, autant dire que sa couverture représente un vrai challenge » précise Dave Rat. « Nous sommes ravis de ce que nous sommes parvenus à faire à l’aide de clusters asymétriques de ARCS II et ARCS Focus. En outre nos menuisiers se sont régalés en fabricant des sortes de cages de protection pour les subs, le tout pouvant être déplacé sur des roulettes. »

Paul Freudenberg précise : « Nous avons considéré avec Dave divers designs et placements de différents modèles d’enceintes puis les avons mis à l’épreuve avec Soundvision. Nous avons alors décidé de choisir 6 ARCSII en les plaçant verticalement trois par trois pour couvrir l’orchestre et quatre ARCS Focus en deux groupes de deux accrochés horizontalement et décalés de l’angle de tir des 6 boîtes principales pour aller couvrir le balcon légèrement désaxé. La directivité très précise des modèles ARCS convient très bien à cette salle basse de plafond et la couverture verticale de 30° assure une bonne pression au balcon et, une nouveauté, aussi à la régie son.

Une vue en détail du système accroché à cour laissant apercevoir la 12XTi en charge de déboucher le bout du balcon. Bien visibles les 3 ARCS II et les deux ARCS Focus.
Une vue en détail du système accroché à cour laissant apercevoir la 12XTi en charge de déboucher le bout du balcon. Bien visibles les 3 ARCS II et les deux ARCS Focus.

« Comme désormais nous sommes dans la zone de couverture des enceintes, nous bénéficions à la régie son d’une pression accrue » commente Oscar J. Narro qui travaille pour le Troubadour depuis quatre ans et depuis deux en tant que manager.

Il confirme que cette nouvelle installation garantit une nette amélioration dans le rendu et la couverture dans la salle et ajoute : « Tous les mixeurs des artistes qui se produisent chez nous sont unanimes quant à la pression uniforme en tous points du club, mais le meilleur compliment est sans doute celui de nos baristas qui sans être capables de le détailler, ont constaté une nette amélioration du son en salle. »

Une 115XT HiQ accrochée vient compléter la couverture centrale de la fosse tandis qu’une 12XTi débouche un coin du balcon à cour. Enfin quatre SB28 posés au sol deux par deux viennent compléter le bas du spectre. « L’ensemble est contrôlé et amplifié par deux LA8 et deux LA4X pilotés par le LA Network Manager » précise Paul Freudenberg.

Oscar J. Narro ajoute : « Le système dispose d’un important headroom. Notre premier show avec l’installation refaite a été celui d’Anti Flag, un groupe punk. Le mixeur du groupe qui avait emmené son sonomètre a démarré le concert à 115dBC à la régie son. Nous disposions encore d’une belle marge et jamais nous n’avons titillé les limiteurs. Nombre d’artistes se sont depuis produits parmi lesquels Imagine Dragons, Lucinda Williams, Grouplove, Sam Hunt, Dave Alvin et de nombreux autres. Notre système L-Acoustics a garanti un très bon son à chacun des styles musicaux exprimés. »

Depuis 60 ans le Troubadour a accueilli des artistes mondialement réputés tels que Bob Dylan, Miles Davis ou Radiohead, mais a aussi servi de rampe de lancement pour des stars telles que les Eagles, Elton John, Pearl Jam ou Guns n’Roses. Enfin Bruce Springsteen, Coldplay, Red Hot Chili Peppers et Prince y ont donné des concerts privés.
Pour connaître le programme du Troubadour, tapez www.troubadour.com
Pour contacter Rat Sound, tapez www.ratsound.com