Lors du Namm, AVID a présenté sa nouvelle version de Pro Tools 12 ainsi qu’une version restreinte gratuite baptisée Pro Tools First, offrant la plupart des fonctionnalités de création musicale, à la fois accessible aux débutants tout en étant suffisamment sophistiquée pour les musiciens expérimentés.
« La station de travail Pro Tools a redéfini les industries de la musique et de la post-production en offrant tous les outils indispensables pour créer des mix audio de qualité supérieure », selon Chris Gahagan, Senior Vice-président Produits et Technologie chez Avid. « Avec Pro Tools First, nous proposons une version optimisée du DAW (Digital Audio Workstation) leader du marché, accessible gratuitement à tous, que ce soit pour débuter une carrière musicale ou simplement essayer Pro Tools. Les utilisateurs de tout niveau peuvent désormais se lancer dans leur aventure musicale en s’appuyant sur des outils performants. »
L’App Store Avid intégré à l’application permet d’étendre le set d’outils créatifs en offrant un accès au Marketplace Avid et à une multitude de plug-ins AAX et de bundles « First » qui rendent la création, la mise en forme et l’amélioration des sons aussi simples que rapides.
De plus Pro Tools First sauvegarde et gère les sessions dans un cloud sécurisé accessible via la plateformeAvid MediaCentral. En se connectant à leur compte Avid, les utilisateurs ont la possibilité de travailler sur leur musique depuis n’importe quel Mac ou PC avec Pro Tools First installé. Les modifications apportées aux sessions sont synchronisées avec le cloud dès que les projets sont enregistrés. Avid Pro Tools First sera disponible au cours du premier trimestre 2015 en téléchargement gratuit sur Avid.com. Pour plus d’informations : avid.com/protoolsfirst
Pro Tools 12 La nouvelle génération du logiciel audionumérique Pro Tools 12, à travers de nouvelles options de licences, confirme l’engagement d’Avid en matière de choix offerts aux clients, un pilier de la visionAvid Everywhere™. La société a également présenté des innovations qui favorisent le travail collaboratif entre les artistes et la distribution des contenus, avec la technologie Avid Cloud Collaboration et les nouveaux services du Marketplace Avid *.
De nouvelles options de licences sont disponibles pour Pro Tools 12 par abonnement mensuel ou achat d’une licence permanente. Grâce à ces nouvelles options, les utilisateurs pourront toujours travailler avec la toute dernière version de l’application, les mises à jour et innovations étant automatiquement distribuées via le cloud, sans frais supplémentaires. Cette flexibilité permet désormais aux artistes d’accéder aux outils utilisés par les plus grands professionnels de l’industrie à un tarif bien plus économique.
Tarifs et disponibilité, Les options d’abonnement et de licence pour le logiciel Pro Tools seront disponibles en février :
Abonnement mensuel logiciel Pro Tools (licence mensuelle comprenant l’accès aux mises à jour et au support), à partir de 29,99 USD par mois
Abonnement annuel logiciel Pro Tools (licence annuelle comprenant l’accès aux mises à jour et au support), à partir de 299 USD
Offre de mise à niveau annuelle logiciel Pro Tools (12 mois d’accès aux mises à jour et au support), à partir de 192€ TTC
Licence permanente logiciel Pro Tools (12 mois d’accès aux mises à jour et au support inclus), à partir de 874€ TTC
* Le Marketplace Avid invite les utilisateurs de Pro Tools à rejoindre une communauté d’artistes et leur permet d’acheter des plug-ins et des applications, de stocker et de partager facilement leur travail sur une plateforme globale.
Professionnel chevronné et ayant géré les HF de tournées majeures en France, Stéphane Jouve a été à deux doigts de raccrocher le cordons. C’est avec lui qu’on reprend notre immersion dans le monde de Gad et de ses 20 dates au Palais des Sports de Paris. Si vous avez raté la première partie, elle est ici pour vous.
Stéphane Jouve. Ce que le diagnostic immobilier y a perdu, le showbizness le retrouve !
SLU : La dernière fois qu’on s’est vu c’était à Bercy pour Sardou fin 2012, non ?
Stéphane Jouve : Je crois oui, je ne sais plus trop, ça fait longtemps en tous cas (sourires).
SLU : Tu es un parigot ?
Stéphane Jouve : Pas du tout. J’ai pas mal bourlingué entre la Picardie et l’est, mais depuis sept ans je me suis fixé dans l’est de la France. J’avais décidé d’arrêter complètement le métier à la fin de Sardou dont certaines dates ont été annulées. Comme pendant presque un an à la suite de cette tournée je n’ai rien fait, j’ai décidé de tourner la page.
SLU : Quelles sont tes autres passions ?
Stéphane Jouve : J’étais parti pour exercer dans la branche du diagnostic immobilier. Rien à voir avec le spectacle.
Stéphane Jouve, « alias Junior », un rescapé de l’intermittence
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SLU : Tu aurais pu tirer un trait sur tout ton passé, ta compétence, ton expérience ?
Stéphane Jouve : (sans hésiter) Oui ! J’en avais marre des tournées, marre de ne plus être à la maison. Je saturais. Je voulais retrouver un rythme de vie normal. J’ai commencé à 19 ans et arrivé à 41, j’ai eu la certitude d’avoir bien donné, le sentiment d’avoir fait le tour.
Le pack émetteur de Gad avec en arrière-plan son micro omni DPA. Non vous ne rêvez pas, c’est bien une chaussette qui entoure le câble micro. Comme l’artiste n’aime pas avoir ce dernier lui coller dans le dos dès qu’il commence à transpirer, cette maille noire a été détournée de son usage premier et ça marche !! C’est Lydie l’habilleuse qui a eu l’idée après avoir rencontré le même problème avec un autre chanteur.
SLU : Tu es pourtant là et bien là.
Stéphane Jouve : En juin dernier, David (Nulli NDR) cherchait du monde et notamment quelqu’un pour s’occuper des HF. Il m’a appelé, et de fil en aiguille (du fil ? Drôle d’expression pour un spécialiste des HF ! NDR) il m’a proposé l’idée de rentrer en fixe chez MPM. On a laissé passer l’été et depuis le 15 septembre 2014, je suis salarié en CDI.
SLU : Eh hop, un intermittent de moins !
Stéphane Jouve : Oui, et ce n’est pas pour me déplaire. J’ai déjà travaillé indirectement pour MPM à de nombreuses reprises via Stéphane Plisson et Laurent Midas, mais jamais en local. J’ai toujours enchaîné les tournées, même depuis 7 ans que j’habite dans l’est, ce qui fait qu’ils ne me connaissaient pas. Sans David, jamais je n’aurais été embauché là-bas.
SLU : On peut décrocher ainsi de la tournée ?
Stéphane Jouve : Ah mais oui. Quand tu satures et que tu veux voir grandir tes filles, tu fais le nécessaire. Je travaille désormais d’une autre façon, même si tu me retrouves à nouveau en déplacement à Paris.
Mon vrai job se passe au dépôt, mais je suis aussi appelé à renforcer les équipes sur des affaires importantes pour MPM en termes de taille ou d’image. Je ne partirai en revanche plus en tournée. Etre ici pour Gad est donc normal puisque cette tournée n’a cessé de grandir, et comme je connais bien la production et Michel Marseguerra, cela me donne un rôle nouveau et passionnant.
Le rack de Gad en personne avec les récepteurs Sennheiser délivrant le flux AES vers le Lake LM44 positionné juste au-dessus.
SLU : Si tu avais quitté, tu aurais tiré un trait définitif sur le métier ?
Stéphane Jouve : (il réfléchit) Je crois oui. Je serais allé voir quelques concerts de temps en temps et j’aurais gardé le contact avec certains potes mais en prenant du recul. L’avantage aujourd’hui est que tout en étant entouré des mêmes machines, je ne fais plus le même boulot et n’ai plus les mêmes responsabilités. Je fais le chemin inverse de plein de personnes du dépôt qui veulent absolument partir.
Un autre avantage est d’avoir justement au dépôt des gens qui savent exactement comment cela se passe sur scène, les vrais besoins propres à la tournée et la somme de petits détails que te donne l’expérience emmagasinée à chaque date. J’ai une forme de liberté mais je sais aussi aller à l’essentiel quand c’est nécessaire. Inutile de te dire que rien ne quitte le dépôt sans avoir été testé en long, en large et en travers. Je pense que ça peut être une force pour les sociétés d’avoir des personnes qui ont pas mal tourné et ont, même si personne n’est infaillible, généralement un coup d’avance.
Les accus NiMH Fischer Amps en cycle de charge. Avec 2850 mAh au sommet de leur forme, ils remplacent désormais avantageusement toute pile.
SLU : Au dépôt tu gères donc la HF…
Stéphane Jouve : C’est ça, tout le parc HF, micros comme ears, et je prépare les régies. En plus de ça je sors sur des opérations locales, le style de prestation où l’on ne place pas des intermittents mais plutôt des permanents afin de regagner un peu sur le marché local que l’on a tendance à délaisser au profit des tournées. C’est bien d’avoir des gens d’expérience et un super service quand on est une petite MJC ou une école.
Entre temps, ma femme a trouvé du boulot à Paris, ce qui me permet de dormir dans notre petit studio tous les soirs (rires !). L’énorme avantage aussi d’avoir rejoint MPM est de travailler à 30 minutes de chez moi, dans une boîte qui ne cesse de grossir et qui est malgré tout encore familiale, accessible et où on n’est pas trop nombreux. C’est un peu le contraire de Dushow, un groupe pour lequel j’ai énormément travaillé et gardé de très bons contacts. Ca fait du bien de se retrouver dans une société à taille humaine.
SLU : Tu rejoins une histoire qui n’est pas déjà écrite.
Dans une des loges à l’arrière du plateau, le stock d’émetteurs et de récepteurs qui attendent sagement leurs utilisateurs. Il s’agit ici de l’équipement des chœurs gospel avec des micros DPA cardioïdes.
Stéphane Jouve : Exactement. C’est l’occasion de faire évoluer, d’apporter quelque chose et c’est dans cette optique que David m’a appelé. On travaille à notre rythme et en définissant nous-mêmes les priorités. On a par exemple décidé de renouveler un câblage vieillissant. On essaye de faire la synthèse entre ce que j’ai pu apprendre au contact de Clair Bros comme de Dushow. Avec Franky Heitz qui est responsable du son chez MPM et David, on a proposé à la direction des solutions qu’on aura l’occasion de mettre en œuvre courant 2015. C’est passionnant.
SLU : Donc tu es heureux !
Stéphane Jouve : Oui !
SLU : Toujours Junior (rires) ?
Stéphane Jouve : Oh tu sais, je suis certain qu’il y a plein de gens qui ne connaissent même pas mon nom alors pour ceux qui veulent m’appeler ainsi, ce n’est pas un souci, j’assume !
Le calage de la diffusion
David Nulli
Retenu à Woippy le jour de notre passage au Palais des Sports, David Nulli le directeur technique de MPM et grand ordonnateur du système déployé pour les 20 dates dans la capitale, a bien voulu répondre longuement à nos questions par téléphone.
SLU : Ce n’était pas évident de faire cohabiter des Kara en side et ton système, même si on entend que les deux sont alignés l’un sur l’autre.
L’ensemble du système et des retours. De gauche à droite neuf E15, avec derrière six T21 et en side faisant face à l’objectif, six S10. On aperçoit tout en bas les six Kara des retours.
David Nulli : Non en effet. On a construit le système autour d’une problématique bien précise, l’ouverture de scène à 26 mètres. On savait que, pour cette raison, on allait devoir installer un line source en side.
J’ai donc travaillé de façon à avoir entre les deux des cumuls d’énergie et non des annulations. Nous avons aussi voulu rester sur une même couleur que les Arcs Wide dont on se sert en tournée et qui sont bluffants, d’où le choix des Kara.
On aurait aussi pu opter pour des S10, nous en avons environ 80 chez MPM mais ils sont tous sur la route. Il aurait été difficile d’en trouver encore pour en mettre au plateau, et Guillaume (Muhlmann, ingé son retours) comme Eric (Gabler, Ingé FOH) ne voulaient pas changer d’une date à l’autre puisque le premier show à Paris a suivi à 24 heures d’intervalle une date en province. Ils ont fait le choix de préserver l’artiste, ce qui se comprend parfaitement.
SLU : Bien sûr !
David Nulli : Pour en revenir à ta question, j’ai réglé le système principal pour limiter ce phénomène et bien couvrir les premiers rangs mais c’est vrai qu’il y a pas mal de pollution de la scène. On a pensé à utiliser de l’Arcs II qui ouvre beaucoup moins et peut mieux cibler la zone qui nous intéresse que le Kara, mais Guillaume et Eric avaient fait leur choix qui convenait à l’artiste. Avec Gad et les micros omni, face et retours forment un tout qu’il faut savoir gérer en préservant sa voix chaude pour lui et pour le public qui l’identifie immédiatement, tout en lui permettant de bien s‘entendre même quand les musiciens jouent derrière. Ce n’est vraiment pas simple.
Les retours à cour, 6 Kara et un SB28. Non visibles des Arcs tapissent le fond de plateau de bonnes ondes.
SLU : Quel est le rôle des SB28 des retours ?
David Nulli : De recentrer et donner un peu de précision au grave sur scène. Ils jouent très doucement car entre les T21 et les E218 placés sous la scène, du bas du spectre il y en a pas mal !
SLU : Explique-nous le montage à 180° d’un des 218.
David Nulli : J’ai fait ce choix pour Paris après l’avoir fait à Bruxelles dans une salle assez différente où cela s’est révélé très convaincant. Je trouve le E218 très intéressant car placé entre le 219 et le nouveau sub qui va arriver avec le S10. A la base il a été conçu pour compléter le E12 et fonctionne en passe-bande un peu comme le T21, et comme ce dernier il est quasiment omni, ce qui nous a poussés à travailler un peu la réjection à l’arrière.
Le résultat de ce test est très probant, et ce d’autant plus que les presets cardioïdes créés par Didier Dal Fitto (dir tech de DV2 et beaucoup plus pour Adamson NDR) sont vraiment très puissants et fonctionnent très bien. Contrairement au T21, dans la même situation sous la scène, le E218 m’apporte pas mal de précision vers 55/60 Hz.
Un des quatre E218 cachés par un velours sous le nez de la scène.
SLU : Est-ce qu’il monte aussi haut que le T21 sans perdre d’efficacité là où c’est le plus utile?
David Nulli : Il monte presque comme le T21, mais ses HP étant plus petits et plus nerveux, on a beaucoup moins de son qui bave autour de 80 Hz. Je me suis permis de le laisser monter justement jusqu’à 80, une chose que je fais très rarement avec des subs, et ça complète bien pour les premiers rangs en n’apportant pas que de l’infra.
Il a un chouette impact bien homogène entre, disons 55 et 80, quelque chose de très intéressant et qui complète le T21 en mode accroché.
Le renfort central bouche trou en six S10 placés en douche et venant combler les oubliés du système principal.
SLU : Dans quelle famille tu te situes, les amateurs de la radiation directe ou celle des bandpass ?
David Nulli : J’aime bien ce sub dans un rôle bien précis. Je suis d’abord super content qu’Adamson nous ait sorti un sub à radiation directe. Le 219 est un super produit, et c’est ce qu’il fallait dans la gamme. Il est compact, performant et puissant, avec un impact remarquable. Ils l’ont vraiment réussi.
Pour répondre à ta question, je ne suis pas contre les bandpass, d’autant que le dernier né est équipé d’HP de 18 pouces qui génèrent quelque chose d’assez nerveux. Je pense qu’ils peuvent être utiles en complément d’autres subs. Je les vois bien accolés ou au-dessus d’autres systèmes pour compléter leur réponse.
SLU : J’ai pu écouter dans de bonnes conditions les S10 et j’ai le sentiment que leur potentiel n’est pas encore exploité.
Un des deux délais en six S10 venant arroser le fond de salle. En tout trente S10 sont déployées au Palais des Sports en cinq lignes de 6 têtes.
David Nulli : Je dirais que c’est normal, le preset n’en est à l’heure actuelle qu’à la version 0.1 et le produit n’est pas vraiment encore sur le marché. Je crois que pour le moment le travail au niveau du preset a porté sur le grave afin de lui donner tout son impact sans pour autant aller baver dans le bas mid, d’avoir en somme une réponse homogène entre 80 et 250 Hz. Je pense que Didier (Dal Fitto NDR) et Julien (Poirot NDR) sont en train de faire évoluer les presets en ce moment-même car beaucoup de travail reste à faire.
Je trouve que le S10 se marie bien en complément système des E12 et 15. On n’a pas besoin d’avoir le même aigu que les E car il sera exploité en champ proche. Enfin n’oublie pas que le calage a été réalisé avec en tête le meilleur rendu d’une voix et d’un DPA omnidirectionnel, j’ai donc évité que l’aigu ne soit trop éthéré et qu’il se marie le mieux possible avec les Kara. Le S10 a un gros potentiel. Son accroche est géniale et reprend toute la technicité déployée sur le E15. Ca va vite et bien à mettre en l’air.
Ensuite le S10 est équipé de deux 10 pouces, et même si je ne l’ai écouté que sur trois configurations et que je manque de recul, il peut être employé en tant que système principal avec une dynamique et une très bonne percussion dans le grave. J’ai aussi fait quelques mesures sur l’ouverture horizontale en envoyant un collègue avec un micro et à un moment, j’ai cru qu’il s’était arrêté tant elle est régulière. Tout ce qui est couleur et contour va être travaillé car les HP sont bons, l’ouverture aussi et le rendu est très Adamson.
MPM et David Nulli : une vieille histoire
Ce qu’il convient d’appeler désormais de vieux amplis, des Lab.Gruppen fP7000 stéréo et sans processing mais délivrant 3500 W sous 2Ω, une puissance engloutie par les 21 pouces des T21 qui présentent justement 2,2 Ω d’impédance. Chaque ampli (2 canaux) ne prend en charge qu’un seul sub puisque mettre les deux 21 pouces en série leur ferait perdre tout intérêt et en parallèle leur ferait perdre leur ampli …
SLU : Vous avez donc rentré 80 S10 chez MPM. Combien de 218 ?
David Nulli : Nous en avons 4 mais en prêt. Nous n’avons pas encore économiquement fait les arbitrages nécessaires à son éventuelle acquisition. Je pense qu’on partira d’abord sur le sub du S10 qui sera, si j’ai bien compris, une moitié de E219. On a 18 E219, et là aussi on va renforcer notre parc. Pareil pour du S10 , afin d’avoir de quoi faire du petit gauche/droite et du renfort un peu partout. Pour revenir à ta question concernant le E218, nous avons déjà une centaine de T21, ça deviendrait compliqué après de tout bien faire tourner.
SLU : Justement, est-ce que la venue des 219 et 218 ne compromet pas un peu la carrière du T21 chez vous à MPM par exemple ?
David Nulli : On peut se poser la question mais il ne faut pas oublier que le T21 est un sub ultra puissant qui sur des grosses configurations est assez bluffant. Nous avons monté dernièrement pour les Scorpions un système en Y18 et T21, et les deux s’associent à merveille et délivrent un GROS son. Il peut aussi s’associer au 219. Pour moi il faut avoir les deux, T21 et 219 pour être en mesure de répondre à toutes les demandes.
SLU : Un des inconvénients du T21 c’est qui est ampliphage !
Deux racks de PLM avec pour celui de gauche en 20000 les E15 à nourrir et pour celui de droite, assez rare pour être montré, un 10000 en charge des Kara.
David Nulli : Ce n’est pas faux ! Le 219 « mange » deux fois moins d’amplis, et pour le T21 en termes de préparation et conditionnement, il faut conserver des fP7000 en lieu et place des PLM qui alimentent le reste de la gamme, ce qui n’est pas pratique sans oublier qu’il faut des LM26 car le 7000 n’est qu’ampli.
A long terme le but est d’avoir du PLM 20 000 partout et de distribuer le signal à l’ensemble du système en Dante. On va rapidement passer les 7 000 en 20 000 pour avoir une homogénéité de conditionnement et faciliter son utilisation.
SLU : Cela nous donne l’occasion de rebondir sur ton rôle au sein de MPM. Tu es désormais en charge de trouver des réponses à ce type de problématique…
David Nulli : Exactement. Cela fait 6 mois que j’ai rejoint cette société que nous avions déjà ralliée avec Julien parce qu’ils étaient intéressés par notre connaissance de la diffusion. De notre côté, nous avions besoin de souplesse en termes de matériel et MPM dispose d’un énorme parc. Nous avons donc réuni nos bonnes idées de part et d’autre et on s’est rattaché il y a environ un an et demi. Après le départ de Julien, j’ai réfléchi et décidé de répondre aux opportunités qui s‘offraient à moi au sein de cette société. En plus MPM et moi, c’est une vieille histoire car j’y ai commencé encore étudiant en 1995. Je m’y sens un peu comme chez moi.
SLU : Quelles sont tes missions ?
David Nulli : Ça va des achats au conditionnement du matériel en passant par le process de tests au dépôt ou encore la formation des techniciens sur le terrain. C’est très large. Il y a énormément de tâches et on avance vite dans une ambiance encore très humaine. On m’offre beaucoup de liberté. C’est très intéressant pour quelqu’un comme moi qui a beaucoup d’idées et qui n’avait pas forcément la puissance économique pour les mener à terme. On a désormais un panel de techniciens compétents que je forme à ma façon de travailler, des personnages comme Stéphane Jouve, aussi adorables qu’expérimentés. Les préparateurs au dépôt sont aussi en train de s’imprégner de notre façon de travailler. Cela va être bénéfique pour nous comme pour nos clients.
Waveform Audio existe toujours
SLU : Qu’en est-il de WA (Waveform Audio). MPM a racheté tout le capital et ton ex-boîte va-t-elle disparaître ?
David Nulli : Pas du tout. MPM est majoritaire dans WA mais j’ai toujours une certaine autonomie et un volant de clientèle formée de productions et de techniciens comme Stéphane Plisson entre autres qui font toujours confiance à Waveform. En intégrant MPM, j’ai eu le choix de garder WA ce que j’ai fait, et je pense une cela ramène une certaine expertise par le biais des techniciens que j’emploie. Waveform n’est pas mort, loin de là, même si j’ai perdu des clients lors de mon rapprochement avec MPM et de ma prise de fonction, ce qui est logique.
SLU : Le fait que Waveform existe encore en tant que société, ça vous permet aussi de placer « diplomatiquement » des systèmes là où on ne les attend pas, non ?
David Nulli : Exactement. Cela, permet de rallier un peu les gens. On avait au sein de WA une image neutre et non commerciale de ce qui peut intervenir entre les productions et les prestataires, et on a voulu la garder. Ma venue au sein de MPM a aussi permis d’établir un meilleur dialogue avec cette société et c’est une bonne chose.
SLU : MPM est arrivé avec une réputation discutée à défaut d’être discutable.
David Nulli : Oui, ils ont pas mal bousculé l’ordre établi avec une vraie envie de prendre leur place sur le marché. Moi qui ai forcément vu des devis venant d’un peu partout pendant des années, je peux certifier que l’ensemble des sociétés est pratiquement au même tarif. La vraie différence se fait sur la façon de travailler et le personnel fourni, la qualité du matériel et son entretien, le conditionnement et la réactivité. Les clients ont besoin de forces sur le terrain et de gens qui savent de quoi ils parlent. MPM a pris le bon virage pour offrir le meilleur service. C’est pour cela que je les ai rejoints. J’ai senti que leurs convictions rejoignaient les miennes, et ils avaient envie de miser sur l’humain et la compétence. Je n’ai jamais eu à rougir du travail que l’on fait chez MPM.
Une Soca plus un Speakon 8 pour les subs, un Speakon 8 pour les S10, deux Soca pour les E15 et deux Speakon 4 pour les Kara auxquels s’ajoutent 8 câbles moteur. Un sacré boudin loin d’être léger à digérer ou, plus sérieusement, à monter avec le bois. Merci à Thibaud d’avoir posé le long de ce tronc électrique !
SLU : Il me semble aussi, de ce que nous a dit Stéphane Jouve, que tu as proposé un peu plus de CDI dans un monde d’intermittence avec des arguments tout à fait valables…
David Nulli : Cela vient de mon expérience avec WA. Le jour où j’ai cessé d’être intermittent et où j’ai créé ma structure, le regard des gens sur moi a changé. Je crois qu’il est très important d’avoir des collaborateurs rattachés à la société et qui la représentent. Les intermittents sont indispensables et nous en avons plein et de très bons, il n’y a aucun problème là-dessus, mais je pense qu’il est important d’avoir un peu plus de permanents pour faire des prepas et surtout de les faire sortir pour bien exploiter un matériel forcément très familier, représenter la société et servir de passerelle pour faire remonter encore plus vite les éventuels demandes ou problèmes rencontrés.
C’est une vraie solution d’avenir, mais ce n’est que mon avis. Nous avons 4 ou 5 permanents à des postes différents qui vont sur les chantiers, et la complémentarité avec des intermittents marche vraiment bien. Le travail qui a été fait au Palais des Sports en est le parfait exemple. Thibaud, Stéphane et tous les autres, qui ont monté et géré ce chantier avec moi, ont pris les choses en main et tout c’est si bien passé que je n’en ai plus entendu parler.
SLU : Vous en êtes où en termes de marques avec MPM ?
David Nulli : Nous en avons deux, L-Acoustics avec le Kara, les Arcs, les MTD115 et du 8Xt, de très bons produits très demandés et dont le stock grossit, et puis un très gros parc Adamson. Je trouve que c’est bien d’offrir aux clients deux choses différentes, deux couleurs, deux façons de travailler, même si c’est évident que nous proposerons toujours les gros systèmes en Adamson. Nous avons avec cette marque et la série E15 et 12, un produit qui marche et qui est très recherché sur le marché. Même les Y sont encore beaucoup demandés spécialement en Belgique et en Allemagne.
Avoir des gros systèmes L-Acoustics ne se justifierait pas contrairement au Kara qui est très bon, se met en œuvre facilement et peut être exploité par de nombreux techniciens. On doit avoir une centaine de têtes et elles sont tout le temps dehors parce qu’il y a un réel engouement sur le marché. On a aussi des Arcs car c’est une excellente enceinte pour faire des side, et qui correspond parfaitement à ce dont nous avons besoin pour assurer des One Man Show. En termes de parc, je crois que nous avons de l’Arcs première génération, des Wide, des Focus et on va rentrer bientôt de l’Arcs II. On peut monter un kit sympa en L-Acoustics car nous avons aussi 16 SB28. On n’est en revanche pas parti sur le LA-Rack car la façon dont il est proposé par le fabricant et le nombre d’enceintes dont nous disposons ne s’accordent pas.
SLU : Alors comment vous drivez et amplifiez les boîtes L-Acoustics ?
David Nulli : On a des LA8 pour toutes les locations parce que c’est plus simple, que les gens veulent avoir des configurations qu’ils connaissent et que cet ampli marche très bien. Mais tu te doutes que j’ai fait des essais avec du PLM que je considère comme étant le meilleur produit actuellement sur le marché. Entre puissance, transport, et traitement, je ne peux plus m’en passer. Ca m’arrive aussi, lorsque c’est moi qui gère le système, de tourner en PLM avec des Kara et c’est… (il cherche ses mots NDR) Il y a quelque chose d’autre, c’est différent. Rien que de pouvoir rester en Dante, ça simplifie tout en termes de logistique et d’un point de vue acoustique, ce n’est pas pareil, le rendu est beaucoup plus chaud.
SLU : Le transport en Dante nécessite des précautions ?
David Nulli : Non, pas spécialement. On « ondule » tous les switches et tous les processeurs comme les LM44, ordinateurs de régie ou Driverack. J’avais fait avec Julien beaucoup de tests sur le Dante, et ce qui nous a semblé le plus simple c’est « d’onduler » l’ensemble du réseau. Ca évite les micro-coupures et le ré-adressage qui prend du temps.
SLU : Un dernier mot. Tu dois y être aussi pour quelque chose dans cette idée de processing système inséré sur la voix non ?
David Nulli : On y a pensé avec Julien et Eric (Gabler NDR) qui est un collègue et aussi un ami. Au moment où Gad a commencé à casser la baraque et à investir des salles et des festivals toujours plus gros, Eric qui le suit depuis toujours, a eu besoin d’une solution sur mesure. Il t’a sûrement raconté tout le cheminement jusqu’au Lake dont il est vraiment accro ! Il dessine parfois des courbes qui font peur et pourtant ça marche. En termes de grain, de phase, de dynamique, ça sonne ! Il ne touche pas à la console pas plus qu’au système. Il se contente de travailler sur son LM44.
SLU : Le rôle dévolu à ce processeur est énorme. Vous voyagez avec un spare ?
David Nulli : En France et dans des pays où l’on en trouve facilement, non, car je n’ai pas souvenir d’avoir eu un plantage avec ces machines, en revanche on va partir en juin aux Etats Unis et par sécurité, je vais en emmener un deuxième.
La nouvelle Chamsys MQ 1000 Stadium, qui intègre dans un même châssis une console lumière, un média serveur et un visualiseur, sera présentée par Sonoss le 17 février chez le prestataire Phase 4 à Torcy avec la participation de Chris Kennedy, co-fondateur et directeur du développement des logiciels des consoles Chamsys qui vous fera découvrir toutes les astuces de cette nouvelle console.
Chamsys MQ1000
La console MQ 1000 Stadium Chamsys regroupe en effet dans un même hardware, les trois logiciels développés par Chris Kennedy : le logiciel de la console Magic Q, le média serveur MagicHD et pixel mapper 3D et le visualiseur MagicVis avec un maximum d’interactions entre eux grâce à un nouveau software qui est disponible au téléchargement en version Beta sur le site : https://secure.chamsys.co.uk/download (Cette version Beta est intégrée à toutes les versions 1.6.6.8 disponibles pour Windows, Mac et linux)
Rappelons que la Stadium gère 500 univers DMX partagés entre le matriçage (300) et le contrôle des projecteurs (200), dispose de 2 x écrans 22″ tactiles multi-touch, de 30 faders motorisés surmontés de 30 encodeurs rotatifs qui peuvent, entre autres, accueillir 30 autres Cues Stacks. De quoi voir venir, donc… Cette nouvelle console sera commercialisée au cours du premier semestre 2015 et son prix ne devrait pas dépasser 35 000 € (fonction du cours de la livre sterling plutôt fluctuant ces derniers temps)
Si vous souhaitez participer à cette journée découverte, merci de prendre contact auprès de Vincent par mail : [email protected] ou par téléphone au 07 77 99 44 16.
Jochen Frohn à gauche, directeur du développement commercial de L-Acoustics et Han Dohmen responsable des ventes pour le Benelux.
L-ACOUSTICS annonce la nomination de Han Dohmen au poste de responsable des ventes pour le Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays Bas). La création de ce poste traduit l’engagement stratégique de la société sur le marché européen, qui constitue toujours un pôle de croissance pour la marque.
Titulaire d’un MBA de gestion, Han Dohmen réside aux Pays-Bas et possède une expérience exceptionnelle de l’industrie de l’audio professionnelle, acquise chez Sennheiser au Benelux et comme responsable vente et marketing pour l’Europe dans diverses sociétés étrangères à l’industrie audio.
Jochen Frohn, Directeur du Développement commercial chez L-Acoustics, affirme : « L-Acoustics connaît une croissance constante de près de 20% par an. Cette tendance se maintient et nous avons éprouvé le besoin de renforcer notre support aux clients installateurs et loueurs sur le marché local. Han convient parfaitement à cette fonction. Il partage une culture commune comme la passion de l’audio avec ses clients et il apporte une grande expérience du marché et des ventes B2B. Il a géré des marques de premier ordre sur le territoire et il sera donc un précieux apport pour cultiver notre position dominante sur le marché du Benelux » Han Dohmen ajoute : « Je suis ravi de revenir à l’audio professionnel en rejoignant une société en forte croissance et acteur majeur de ce domaine. Au Benelux, L-Acoustics est bien connue pour son avance technologique et je sens qu’une assistance toute particulière aux clients de L-Acoustics va contribuer à accroître l’activité ».
Impact Evénement rentre dans son parc de Loc quelque 330 projecteurs Ayrton de nouvelle génération, tous les modèles de projecteurs à effets de la gamme R, des Wash/Beam de la gamme Nandobeam et aussi des MagicPanel 602.
Une partie du nouveau parc Ayrton arrivé début janvier, géré en loc par Zoltan Téléki à gauche (technico-commercial), au centre Guillaume Géranton (directeur commercial) et à droite Olivier Muffat (responsable location). Il n’y en a pas 330 ? Les autres sont déjà sortis en loc !
“C’est pour répondre à de grosses demandes de matériels Ayrton en location sèche, que nous ne pouvions satisfaire avec le parc existant utilisé fréquemment par le service prestations, que nous avons décidé d’investir massivement dans les nouveaux produits Ayrton, précise Guillaume Géranton directeur commercial d’Impact Location.
Ces produits sont introuvables à la loc en grosses quantités, leur succès devient planétaire car ils ont séduit des Lighting Designers du monde entier et notamment ceux de grosses stars américaines en tournée mondiale. Les demandes émanent de prestataires français et européens et nous sommes satisfaits de pouvoir aujourd’hui y répondre en quantité. Et ce n’est que le début de notre investissement pour 2015. Nous avons en projet de compléter le parc Ayrton en nombre de machines et de rentrer également dans le parc de location des produits d’autres marques.” Nous bénéficions cette année de l’effet reporté des faibles investissements 2013 qui nous offre des ressources très importantes sur 2015. Nous ferons donc de sorte à pouvoir répondre aux besoins grandissants ”
De retour sur les beats du hip hop français, et après avoir signé la lumière de la dernière tournée de Sexion d’Assaut, l’éclairagiste Stéphane Petitjean remet le couvert avec Black M, membre du groupe revenu sur la scène du Zénith de Paris aux côtés de Wati B.
Il y a beaucoup de monde sur scène, entre musiciens et danseurs, et ce concert de rap là n’est pas toute à fait comme les autres. Encore une fois les leds se répondent, avec en l’air des A.leda B-Eye et au sol, les MagicPanel, à coup de couleurs saturées et de beams puissants
En terrain connu donc, ce designer, qui se qualifie de «classique», bouleverse encore une fois les codes de la lumière du rap, en s’éloignant du clignotement généralisé de rigueur et en imposant son style, sobre et axé sur la chanson avant tout.
Stepane Petitjean, concentré, derrière sa console
C’est ainsi qu’aux commandes d’un petit kit lumière plein de jolis projecteurs, Stéphane Petitjean continue de revisiter le genre, en le ramenant vers un couplet/refrain salvateur pouvant s’enrichir d’effets, chasers, et autres joyeusetés mises à disposition par les automatiques à lampe ou à leds fournis par Régie lumière, fidèle partenaire de Stéphane reparti lui aussi dans l’aventure.
Nous avons rencontré l’éclairagiste et sa petite équipe quelques heures avant le concert, dans une ambiance assez studieuse et affairée, un grand nombre d’invités de marque étant attendu pour cette première parisienne.
De l’éclairage de “variété” à celui du Hip-hop
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SLU : Stéphane, éclairer Black M après Sexion d’Assaut, c’était une évidence ?
Stéphane Petitjean : «Nous en avons parlé au mois de mars avec Yuma production. Nous avons vécu une très grande et belle tournée sur Sexion avec beaucoup de satisfaction et aussi de rentabilité. Cependant pour Black M, Éric (Bellamy, producteur de la tournée) est reparti en mouillant le maillot comme avant, et je l’ai suivi. Par contre, il a fallu baisser le budget, et grâce à Fredo de Régie lumière (prestataire lumière de la tournée), que je connais bien, j’ai quand même un kit qui tient la route.
SLU : Quelle était la demande de l’artiste et de la production ? Fallait-il refaire du Sexion d’Assaut ?
Stéphane Petitjean : Sur Sexion, j’avais eu des demandes précises en effet mais cette fois j’ai eu carte blanche. Forcément une confiance s’est installée et je connais bien l’équipe et les artistes. C’est plus facile. Je suis ravi car pour moi, il n’y a pas meilleure situation ! Bien sûr, Black M est venu me voir pendant la programmation. Je lui ai montré les mémoires, mais il n’a changé que peu de choses. Il était très content ! Ainsi, comme je les connais à présent, je sais qu’ils veulent que ça bouge malgré ma tendance à plus «poser» la lumière, mais ils m’ont quand même rappelé, après deux ou trois dates, que je pouvais encore rajouter du mouvement !
SLU : Justement comment éclaire-t-on un concert de rap? Et surtout, comment l’éclaires-tu ?
Stéphane Petitjean : Gamin, j’ai commencé sur le tas, et dans les années 80, il n’y avait pas d’automatiques, je suis de l’école du PAR ! Alors j’ai rencontré, forcément, Monsieur Jacques Rouveyrollis (célèbre éclairagiste qu’on ne présente plus) qui m’a profondément marqué.
Stéphane Petitjean prend à cœur de bien éclairer son artiste, avec donc un joli travail de face. En bas la couleur saturée des MagicPanel Ayrton baigne le public. Derrière les Sharpy Clay Paky structurent l’espace.L’éclairagiste tient à ce qu’on voit tous les (nombreux) artistes présents sur la scène du Zénith de Paris, ici en rose, preuve que rap n’est pas (plus?) si macho qu’on ne le pense.
La première chose qu’il m’a apprise, c’est, avant tout, d’essayer de bien éclairer l’artiste. Il ne faut jamais croire que la lumière est la star. Je suis ici bien sûr pour être un peu dans le rythme, que ça soit regardable, mais le plus important c’est de voir l’artiste. Ensuite il n’est pas nécessaire de partir dans des positions complémentent aléatoires (ce qui peut arriver plus vite qu’on ne le croit avec des projecteurs automatiques…). Jacques m’a toujours dit : «La base c’est droit/public/plafond, et on ne s’amuse pas avec du superflu. Ce Monsieur a fait rêver 80 000 personnes sur Johnny au Stade de France ! J’ai donc tendance à l’écouter. Après bien sûr on s’adapte à l’artiste, à son charisme, au nombre des artistes présents sur scène, etc.
Dans le cas de Black M et Wati, nous sommes sur du rap, mais pas seulement. Comme il y a des musiciens sur scène, on arrive vite vers des choses plus musicales et ethniques. (Déjà sur Sexion, on trouvait des rythmes afro qui faisaient danser parents et enfants). C’est une petite révolution, ça change beaucoup de choses.
En Hip-hop, les échanges avec le public peuvent devenir très (trop) nombreux et casser le rythme du concert. Ici on voit bien que tout le monde a fait un effort de fluidité, et quand Black M vient à la rencontre de ses fans, c’est devant de beaux faisceaux Spot et Beam .
Du coup, dès le début, j’ai dit aux artistes que je ne souhaitais pas clignoter à tout bout de champ et surtout éclairer des morceaux sans cesse interrompus par les big up et autres conversations avec le public, quasi obligatoires en Hip-hop.
Ainsi, je peux vraiment articuler mes morceaux en couplet/refrain «classique». Ils font des efforts et moi aussi. Nous essayons au maximum de nous y tenir. Je lutte comme je le disais contre le clignotement intempestif du strobe and co pendant deux heures !
Bon, évidemment, je clignote forcément, c’est là règle du genre, mais pas pendant tout le show comme dans le rap old school où on avait ordre de tout le temps strober. Il y a des moments où je balance des grosses pêches, notamment avec les Sharpy, mais on essaie aussi de calmer le jeu et de se poser sur l’ensemble du spectacle. D’autant que j’ai quand même de quoi faire de beaux tableaux avec mon kit.
Le voici le « petit » kit de Stephane Petitjean, homogène, moderne et intelligent. Il combine mur vidéo avec le Solaris G-Lec très graphique, pêches rythmées, délivrées par les rampes Sunstrip Active dmx Starway, faisceaux précis des spot MAC III Martin posés sur la scène et Wash à effets des très jolies A.leda B-Eye Clay Paky en l’air.
Le «petit» kit riche en leds
En latéral , un duo de choc pour les faisceaux: Spot Mac III Martin et Beam Sharpy Clay PakyUn des totems latéraux avec en haut, les strobes X5 SGM et deux Sharpy Clay Paky
SLU : Justement parle-nous de ce kit, Comment et pourquoi as-tu choisi ce panel de projecteurs?
Stéphane Petitjean : Tu vois, c’est un petit kit mais homogène et varié avec des projecteurs intéressants tels que les Solaris, les MagicPanel ou les B-Eye, plein de jolis produits mais en petite quantité.
La rangée de Fresnel installée sur le pont de face nous ramène à l’éclairage old school des grandes heures du rap français tout en côtoyant la modernité avec les diodes RGBW 10 W des Robin 600 Robe installés à leurs côtés
Au total nous avons donc 6 A.leda B-Eye Clay Paky, 6 MagicPanel Ayrton,6 Wash Robin 600 Robe, un rideau à leds Solaris G-Lec en fond de scène, et 15 Mac III Martin pour les Spots. Plus des strobes et quelques barres de Sunstrip Active Dmx. En tout j’ai 40 machines diverses qui répondent finalement bien à tous mes besoins.
SLU : Es-tu content du résultat ? Du rendu live du kit et de ta conception ?
Stéphane Petitjean : Au final c’est vrai que compte tenu du nombre de machines, on est assez content du rendu du show, on s’en sort pas trop mal. On a un kabuki en intro, ce qui est toujours très sympa, et après j’essaye d’être sobre.
Le spectacle commence avec un kabuki qui masque la scène et les lyres MagicPanel Ayrton braquées sur le public, en beams de couleur.Au sol, sur la scène, les Sharpy Clay Paky ambiancent avec leurs bâtons puissants, en l’air, ce sont les Wash A.leda B-Eye Clay Paky qui eux aussi font de l’effet.
Les A.leda B-Eye Clay Paky, je les trouve vraiment supers ! Les couleurs, les effets, tout fonctionne très bien. D’ailleurs, pour la suite de la tournée, je souhaiterais installer des échelles en latéral avec des B-Eye supplémentaires.
En Wash les B-Eye sont d’une redoutable efficacité.Les 6 MagicPanel Ayrton sont installés en bord de scène et brillent, comme toujours
Les MagicPanel Ayrton, que je place enfin dans une de mes conceptions, je n’en suis pas déçu, loin de là, mais je trouve que installés comme ça en front de scène, ça ne fonctionne pas. J’aurais aimé pouvoir disposer d’un mur en fond de scène ( ils sont en effets 6 au bord de la scène face aux musiciens). Leur puissance lumineuse fait que parfois ils brûlent carrément tout ce qu’il y a derrière. Je m’en sers pour éclairer les musiciens, mais ils en prennent plein la tête.
À la rentrée nous allons les enlever. Je suis sur un autre projet avec des cerces de 1 m, en moteurs asservis avec un drapé blanc à l’intérieur et derrière les MiniMe Robe pour faire de la vraie projection, et j’accrocherai des lyres Wash Ayrton tout autour.
Les beams des MagicPanel toujours efficaces quand ils éclairent le public.
J’aimerais quand même pouvoir projeter de vraies images car le Solaris ne permet de diffuser que des visuels très abstraits. Nous avons bien sûr utilisé des Sharpy Clay Paky, mais pas beaucoup (une douzaine). J’essaie d’utiliser un peu leurs gobos, mais ils sont surtout là pour leur effet principal de Beam puissant…J’ai 12 gros ACL en fait ! Ça sert à mettre de l’énergie quand j’en ai besoin, surtout pour les pêches.
Une grosse puissance lumineuse malgré un petit kit avec les lyres Ayrton MagicPanel sur le public et les MAC III Martin tout en blanc et en énergie.
SLU : Oui car en Hip-hop il faut quand même conserver ça, les strobes s’y mettent aussi j’imagine?
Stéphane Petitjean : Oui bien sûr, ici j’ai du strobe X5 SGM à LED, qui est très rigolo ! Je fais du strobe classique, mais je m’amuse aussi sur deux ou trois titres à faire de la couleur avec. En ce qui concerne les Spot, j’aurais aimé des Mac Viper Martin, mais encore une fois pour une question de budget, ils ont été remplacés par des Mac III Martin, qui sont quand même de bonnes machines, bien que moins récentes.
La vidéo traitée comme de la lumière
Les éléments Solaris G-Lec sont installés en rideau (constitué de lignes de boules de 40 mm de diamètre espacées de 120 mm) en fond de scène. Ils apportent transparence, avec des lyres Mac III Martin installées derrière et modularité.
SLU : Le choix du Solaris G-Lec pour la vidéo a-t-il aussi été motivé par le budget ou est-ce un vrai parti-pris artistique ?
Stéphane Petitjean : Je suis vraiment très content du Solaris ! Et je dois avouer que j’avais très peur lors de la conception du show. En terme de définition surtout… Je l’avais vu sur Justice.
Ca fonctionnait très bien avec la musique électro et l’ambiance lumineuse, les projections très graphiques voir abstraites, marchaient à merveille, mais là, avec du Hip-hop, genre qui appelle plutôt de la diffusion de clips ou de gros plans derrière, je m’inquiétais. D’autant qu’il y a un rythme à respecter, surtout en rap.
Alors ce serait mentir de dire que je ne voulais pas une meilleure définition mais je me suis plié au budget même si, au début, il était question de reprendre les Mirage utilisés sur Sexion (qui eux cartonnent en terme de def) mais du coup, on aurait fait exactement la même chose, et ça je ne le souhaitait pas du tout ! Alors on a innové avec ces éléments Solaris.
Un très beau tableau où le Solaris G-Lec fait son devoir avec des images graphiques renforcées par les faisceaux des MAC III Martin
SLU : Tu les utilises comment ? Comme un support vidéo ou comme un projecteur ?
Stéphane Petitjean : Je considère le Solaris comme un projecteur à part entière, et de toute façon il est souvent traité comme un cyclo en mono couleur. Il y a même un titre où je ne l’utilise pas, mais on ne peut pas juste le laisser éteint et l’oublier, ça fait une masse blanche en fond de scène qui n’est pas jolie à regarder.
Comme il faut aussi beaucoup d’énergie à un concert de Hip-hop, ça clignote et ça bouge en multifaisceaux, toutes lyres allumées en blanc et rouge pour notre plus grand plaisir, même le Solaris en fond de scène joue le jeu tel un projecteur à part entière .Le rideau Solaris G-Lec installé en fond de scène a été découpé pour intégrer le W du décor, lui-même balisé de rubans de leds.
Après je le trouve flexible. On a pu le découper pour y intégrer le W du décor et sa transparence est intéressante. Notons cependant que Nicolas Gautier, responsable technique du projet, regrette de trouver des connecteurs en RJ 45 pour les éléments du Solaris, selon lui fragiles et peu pratiques.
SLU : Comment est-il contrôlé, directement depuis la console ?
Stéphane Petitjean : «Je pilote l’ensemble du kit sur une GrandMa ; j’avais séparé la commande lumière et vidéo sur Sexion mais ici je prends tout. Un média serveur Avolites gère les images qu’il diffuse.»
La création lumière pas bling bling
SLU : Es-tu de ces designers qui ne peuvent pas se passer de restituer en live leur concept et restent à tout prix derrière la console ?
Stéphane Petitjean : J’aime surtout lancer les top. Que ça soit à la programmation, où je me mets au milieu et laisse un opérateur encoder, je trouve que j’ai plus de recul sur le design comme ça, ou en restitution. Mon rêve absolu serait d’envoyer tout les go à des pupitreurs complices sans toucher à la console. Ici donc ça n’est pas le cas, je pilote la GrandMa 2, dont je suis d’ailleurs moyennement satisfait, surtout du point de vue de l’ergonomie ! Mais je n’ai pas absolument besoin de faire de la console à tout prix, je préfère largement la phase de créa et surtout dessiner et imaginer des plans sur Wysiwyg, même si la sensation de restitution en Live est évidemment super. Après, les budgets nous poussent encore et toujours à réduire les équipes et les temps de préparation, j’adore mon métier mais depuis 2/3 ans ça devient un peu plus difficile d’adapter les kits aux budgets…
Un beau monochrome bleu qui démontre les qualités des Wash présents sur cette scène, tous à leds
Si la réalité budgétaire invoquée par Stéphane Petitjean ne nous a pas échappée ces dernières années de vadrouille dans les backstage de concerts hexagonaux et même européens, la création et l’inventivité des designers, elles, sont toujours bien là. Et ce soir, on assiste à un super show, pourtant éclairé par un «petit» kit d’une quarantaine de projecteurs.
C’est que les lyres choisies sont déjà très belles, et surtout sélectionnées pour leur qualités propres et différentes. Ainsi on remarquera surtout les magnifique A.leda B-Eye Clay Paky accrochés à contre et délivrant, en plus de leur effet de lentille sympathique, un Wash profond et des couleurs bien saturées. Les autres Wash ne sont pas en reste avec les Robin 600 Robe, installés sur le pont de face en alternance avec des Fresnels traditionnels, pour délivrer la saturation et les pastels nécessaires à un travail de couleurs à la face. Les Sharpy confirment comme toujours leur suprématie dans le domaine du Beam pêchu et précis, même en petite quantité. Ils étaient indispensables ici pour accentuer le rythme et la spécificité du genre Hip-hop incluant arrêts, allers et retour sur le beat et appels au public. Même si Stéphane regrette un peu (et comme on le comprend !) de ne pas avoir pu installer ses dalles MagicPanel Ayrton en mur de contre, nous les trouvons très efficaces en front de scène, surtout quand elles éclairent le public en Wash surpuissante ou balayent l’espace en rotation tilt continue. Par contre, pour la face c’est en effet plus compliqué, la même (sur)puissance lumineuse ayant tendance à brûler toutes les autres sources, Solaris inclus. De si beaux bébés doivent être domptés avec mesure.
Un rideau Solaris G-Lec agréable, abonné aux scènes électro (de Justice aux Chemical brothers), utilisé comme il se doit en aplats graphiques ou géométriques et, c’est plus original en cyclo monochrome, qui pour le coup fonctionne très bien avec les A.leda B-Eye qui le surmontent. Mais comme on est à un concert de rap, il nous faut des strobes et les X5 SGM font parfaitement bien le boulot, en couleur, et permettent même des variantes avec la segmentation en trois parties de leur surface de projection.»
Et c’est vrai que ça bouge juste ce qu’il faut ce soir dans un Zénith de Paris qui fait salle comble. Ca clignote toujours, mais avec mesure, et ça n’oublie pas les couleurs et le public, que demander de plus ? Bien voir les artistes et les musiciens présents sur scène. C’est là que le designer a tout bon, en proposant des faces soignées, avec poursuites, Fresnel et même parfois dalles Magic Panel Ayrton, nous révélant toujours les visages des jeunes rappeurs survoltés et des dizaines de danseurs! Mention spéciale au DJ qui n’est pas oublié, entouré de rampes Sunstrip Active dmx et très présent sur scène. Stéphane Petitjean révèle les artistes plutôt que de faire une démonstration de faisceaux et c’est pile dans le propos. Bravo !
A l’occasion du Namm 2015, Audio-Technica élargit sa gamme de casques de monitoring professionnels et propose un nouveau système sans fil numérique dans la gamme System 10.
Le System 10 PRO fonctionne dans la bande des 2,4 GHz sans license et sur 24 bits à 48 kHz de fréquence d’échantillonnage. « Plug and play », il convient aussi bien installations fixes, aux petites tournées, aux lieux de cultes voire aux universités. Son exploitation ne nécessite aucune connaissance technique ou formation particulière, grâce à une allocation et un changement de fréquence automatiques.
Le système, en réception, se compose d’un châssis robuste au format ½ rack permettant d’y loger jusqu’à deux récepteurs qui peuvent également en être retirés et montés individuellement dans un poste récepteur et connectés via un câble Ethernet. Ce nouveau design offre une grande flexibilité pour tout type d’installation et permet de se passer de distributeur d’antennes supplémentaire (et des câbles correspondants).
Les récepteurs peuvent être placés à 100 m de distance les uns des autres et il est possible de relier jusqu’à cinq châssis grâce à un câble RJ12 (inclus dans chaque système) afin d’obtenir un système multicanal stable. La liaison permet de relier jusqu’à 10 canaux tout en créant un système au sein duquel les récepteurs fonctionnent ensemble, se coordonnant dans l’allocation des fréquences.
Trois niveaux de diversité sont offerts, en fréquence, en temps et en espace. La diversité de fréquence alloue deux canaux (deux fréquences) au même signal pour une communication sans interférences. Avec la diversité de temps, le signal est envoyé dans plusieurs créneaux de temps (slots) pour optimiser l’immunité contre les interférences et les trajets multiples.
Enfin, la diversité d’espace utilise deux antennes sur chaque émetteur et récepteur pour optimiser la réception et l’intégrité du signal. l’écran LCD, à l’avant du système, donne une information très claire sur la force du signal, le niveau de batterie de l’émetteur, l’ID du système et l’état de liaison.
Le système sans fil System 10 pro comprend :
Un ATW-RC13, châssis pour récepteur
Un ATW-RU13, récepteur (ou deux selon le package choisi)
Un ATW-T1001, émetteur de poche et/ou ATW-T1002 émetteur main (ou deux selon le package choisi)
Un AT8690, porte-récepteur individuel (ou deux selon le package choisi)
Un câble RJ12
Des équerres de montage en rack
Une plaque de liaison
Pour l’ordre de grandeur des prix, un système mono canal avec émetteur de poche est facturé 449 € HT et avec émetteur main, 469 € HT.
La firme nippone introduit également deux nouveaux casques studio et monitoring, les ATH-R70x et ATH-M70x, le premier à haute impédance (470 ohms) et le second à basse impédance (35 ohms). Les deux sont équipés de transducteurs de 45mm avec aimants haute performance (terre rare) et circuit magnétique en alliage.
L’ATH-R70x, de type ouvert, affiche une sensibilité de 98 dB/1 mW et est doté d’écouteurs en aluminium à structure en nid d’abeille, ce qui lui confère rigidité et légèreté (210 g).
Le diaphragme en fibre de carbone est synonyme d’une réponse transitoire améliorée. Ses coussinets rembourrés et respirants offrent un grand confort pour de longues séances d’écoute. Sa réponse en fréquence s’étend de 5 Hz à 40 kHz tout comme celle de l’ATH-M70x. Il supporte une puissance max de 1 W.
L’ATH-M70x, circumaural fermé, est dédié aux ingés son, Djs et musiciens et supporte, lui, une puissance max de 2 W.
il est livré avec trois câbles détachables, en spirale ou droit, en 1,2 m et 3 m. Il offre une reproduction précises des basses avec une sensibilité de 97 dB pour 1 mW et ne pèse que 280 g (sans le câble).
L’ATH-R70x sera disponible en mai au prix de 349 € HT.
L’ATH-M70x sera disponible au mois de février à 299 € HT.
Le pupitre Cobalt® prend ses marques en France : Avab Transtechnik France a fourni un Cobalt 20 au Festival d’Avignon pour gérer les éclairages de la cour d’honneur du Palais des Papes. Un second Cobalt 20 a été choisi par l’éclairagiste Philippe Catalano pour commander les projecteurs motorisés et traditionnels du spectacle équestre EQI Cheval Libre.
Festival d’Avignon : les racines théâtrales Le Festival d’Avignon a choisi une console Cobalt 20 pour la Cour d’Honneur du Palais des Papes, approvisionnée chez Texen. Un Congo Junior ‘’powered by Cobalt’’ sert de console de secours en ligne pendant les spectacles. En 1996, les organisateurs du festival s’étaient déjà équipés d’un des premiers Congo. Ils ont décidé qu’il était temps de le remplacer ; il approchait des 20 ans de service. Le Festival d’Avignon dispose également d’autres consoles Avab, utilisées chaque année pour les autres lieux.
Dans une logique de continuité, le Festival d’Avignon s’est tourné, pour moderniser son équipement, vers cette nouvelle génération de pupitres pour son vaisseau amiral le Palais des Papes. Egalement, le téléchargement gratuit du logiciel Cobalt permet d’updater les pupitres Congo en service. Le Cobalt est équipé de faders motorisés et de potentiomètres rotatifs sans fin, de 2 moniteurs embarqués multitouch aux fonctionnalités ‘’direct access’’, qui, associées au drag and drop géré à la souris et hérité du socle Avab, assurent une exploitation intuitive et très rapide qui lui permet de s’adapter aux exigences de la création théâtrale
EQI Cheval Libre: les exigences du live Le Cobalt s’est également confronté aux exigences du live, où tout n’est pas prévisible. Le spectacle équestre EQI Cheval Libre, qui s’est tenu en Vaucluse pendant les deux mois d’été, utilise quant à lui principalement des projecteurs motorisés, complétés de projecteurs traditionnels, éclairant chevaux et cavaliers.
Les chevaux dansent au rythme de la musique et des lumières, reflétant l’harmonie entre les êtres humains, les animaux et la nature. Le pupitre Cobalt 20 qui gère le spectacle – ainsi que l’unité de secours Cobalt Nomad sur ordinateur portable – ont été fournis par Dushow, la première société de location en France à investir dans le Cobalt. « Le spectacle est en plein air, et il constitue un certain défi pour sa mise en lumière » explique l’éclairagiste Philippe Catalano. « Avec l’importance de la partie multimédia, qui comporte notamment des effets spéciaux et vidéo, beaucoup de consoles auraient été saturées, ou trop lentes à programmer. J’étais donc impatient de mettre le Cobalt 20 à l’épreuve. Ses écrans tactiles et ses masters motorisés m’ont immédiatement séduit. Il s’est avéré idéal pour cette configuration de spectacles ou tout n’est pas prévisible.»
Philippe Catalano précise que « la vitesse et la simplicité d’utilisation constituant la clé du succès du Cobalt, même avec quatre univers DMX chargés, le pupitre continuait de fonctionner d’une manière très fluide et que les spectateurs, tout comme le metteur en scène d’EQI Erick Villeneuve, étaient ravis du résultat ».
Caractéristiques du Cobalt 20
5 000 circuits
De 4 096 pour le modèle de base et jusqu’à 16 384 outputs/paramètres
Deux écrans LCD articulés multi-touch 17,3” pour l’affichage, la sélection directe et le contrôle sensible au contexte
Clavier de commande rétro éclairé
Quatre roues codeuses pour le contrôle des devices et restitutions d’effets
Six faders et trois interrupteurs pour les indépendants
20 faders motorisés
20 potentiomètres rotatifs sans fin, rétro éclairés à codage couleur
Affichage tactile des master-playbacks en quadrichromie
Possibilité d’ajouter un Module Master Playback ou Module Universal Fader pour accéder physiquement aux masters 41 à 80
Connectique pour trois écrans externes pouvant être également tactiles
Deux sorties AC pratiques pour les écrans
Deux ports Ethernet PoE pour séparer les réseaux
Client et backup synchronisé avec d’autres contrôles de la famille Cobalt
Lors du Namm 2015, Sennheiser a présenté son nouveau système de micro HF numérique ew D1 qui sera disponible début mars. Ce système est totalement plug&play pour le couplage des appareils et libère les utilisateurs de toutes les contraintes d’exploitation, même les niveaux se règlent automatiquement. A l’occasion de ce lancement, Sennheiser organise un concours doté de 50 000 € de prix ouvert depuis 21 janvier (clôture le 10 mai).
ew D1 Instrument Set
Ew D1 fonctionne dans la bande des 2,4 GHz sans licence (de 2,4 à 2,483 GHz) et sur 24 bits à 48 kHz de fréquence d’échantillonnage. Les spécificités régionales sont couvertes par des variantes propres à chaque pays. Le récepteur ew D1 balaie en permanence la bande 2,4 GHz et bascule automatiquement de façon inaudible sur une autre fréquence s’il détecte une interférence. Deux canaux sont toujours disponibles dont un canal de secours redondant, ce qui permet une diversité de fréquence et de temps et le système utilise la diversité d’espace (d’antennes).
Cette triple diversité garantit une liaison fiable entre émetteur et récepteur. Le système emploie le codec aptX Live (CSR) http://www.csr.com/products/59/aptx-live.
Ceci lui confère une latence globale de 3,9 ms (dont 1,9 ms pour le codec) et adapte automatiquement le gain selon la sensibilité du micro (ou de l’entrée instrument) de sorte qu’il n’y a aucune manipulation à effectuer en exploitation.
ew D1 Vocal Set
En effet, les ew D1 se coordonnent eux-mêmes de façon entièrement automatique. S’il y a plusieurs systèmes, les récepteurs se synchronisent entre eux pour accueillir jusqu’à 15 canaux dans un environnement HF idéal (sans perturbations sur le spectre couvert). Là où les réglementations locales concernant les fréquences le permettent, par exemple aux USA et au Canada, Sennheiser a doté ses systèmes evolution wireless D1 d’une puissance de transmission adaptative, avec un maximum de 100 mW pour assurer une liaison ultra fiable et une plus grande portée. Pour cela, le récepteur indique en permanence à l’émetteur la puissance de sortie HF effectivement nécessaire pour garantir un signal stable.
Coté alimentation, le système peut fonctionner sur piles mais des packs batterie Lithium-ion sont proposés en option, qui peuvent être rechargés via USB. Sennheiser a développé par ailleurs une app spécifique pour contrôler les systèmes avec des appareils Apple ou Androïd. Outre les micros main et les émetteurs pocket, sennheiser propose dans cette série des micros serre-tête et micros cravate.
Le concours Sennheiser ew D1 Pour célébrer le lancement de sa nouvelle série de microphones numériques evolution wireless D1, Sennheiser organise un concours de la meilleure reprise de « The One and Only » (le seul et l’unique), le classique de la pop de Chesney Hawkes.
Le meilleur interprète remportera la production professionnelle d’un enregistrement audio et vidéo de sa reprise et des systèmes ew D1 pour son groupe.
Comment participer Si vous pensez que vous et votre groupe pouvez relever le défi, alors interprétez la chanson avec votre style propre et unique, enregistrez une vidéo de votre prestation et téléchargez-la sur YouTube. Il vous suffit ensuite d’aller surwww.sennheiser-D1.compour envoyer votre candidature.
Martin Audio expose depuis de très nombreuses années à ISE. Mais cette année, sa présence franchira une nouvelle étape avec, pour la première fois, des démonstrations en direct de ses produits dédiés à l’installation, depuis ses haut-parleurs de plafond jusqu’à ses mini-systèmes primés MLA. L’exposition statique se déroulera sur le stand K175, Hall 7, et les démonstrations auront lieu dans la salle 104, près du Hall 10.
Configuration typique d’une démonstration de Martin Audio
Grâce à ces démonstrations combinant la présentation des innovations qui sous-tendent les produits et la possibilité d’écouter des morceaux dans toute la richesse des détails et de la couverture, les participants découvriront les caractéristiques des produits Martin Audio et le bénéfice qui en résulte pour les salles et pour le public.
Les séances dureront une heure et auront lieu les :
– Mardi et le mercredi à 12 heures, 14 heures et 16 heures – Alors que celles du Jeudi seront à 12 heures et 14 heures.
Les personnes qui s’enregistreront pour les démonstrations et assisteront à l’une des séances recevront aussi un T-shirt Martin Audio. Tous les détails sur www.martin-audio.com
Selon James King, directeur du Marketing : « Ces deux dernières années, nous avons acquis une solide réputation avec nos démonstrations. Nous sommes donc ravis de pouvoir présenter nos produits à ISE cette année de façon à ce que la communauté des installateurs puisse mieux les appréhender ».
Juste avant ISE 2015 à Amsterdam, Audinate propose une journée de formation gratuite sur ses solutions de réseau audio Dante. Utilisateur majeur de Dante avec, entre autres, ses consoles numériques CL et QL, Yamaha soutient et sponsorise cet événement.
Prévue le 9 février à l’Holiday Inn d’Amsterdam, la journée comprendra des présentations, des ateliers de formation et des tables rondes dirigées par des consultants en conception de l’industrie, des installateurs de systèmes audiovisuels et des experts en réseaux de données. Elle proposera aussi une grande démonstration d’interopérabilité de produits et systèmes compatibles Dante mis en réseau.
Dante s’est développé comme un standard de facto pour la mise en réseau des signaux audio et est devenu un élément essentiel des séries CL et QL de consoles numériques de Yamaha. En ajoutant des interfaces d’entrées/sorties de la série R et divers autres produits, on peut constituer des systèmes audio extrêmement puissants et flexibles, qu’on peut configurer exactement pour chaque usage, depuis le plus petit bar jusqu’aux plus grands stades et festivals.
L’Holiday Inn d’Amsterdam est situé à proximité du RAI où le salon ISE 2015 aura lieu du 10 au 12 février. Yamaha exposera à ISE 2015 sur le stand 2-A40. Les consoles numériques de la société basées sur le système Dante seront sur le salon.
Blueprint AV, le soft de prédiction acoustique 2D et 3D d’Adamson est désormais disponible pour mac et PC. Bâtir son espace est simple et intuitif, et il suffit après de choisir son enceinte dans le catalogue Adamson pour se rendre compte très précisément du rendu potentiel.
Pour découvrir cette application, deux ingénieurs d’Adamson, Brian Fraser et Jeremiah Karni, proposent une série de « Webinars » en ligne.
Brian FraserJeremiah Karni
Six sessions de présentation en ligne et en anglais de Blueprint AV vont être accessibles, avec, pour chacune d’entre elles, un nombre de slots limité à 100 personnes. Il est donc important de choisir précisément son jour et son heure et prévoir de ne pas être dérangé.
Pour ce faire, cliquez sur l’un des six liens ci-dessous et suivez les instructions sans tarder, certaines sessions ont déjà quasiment fait le plein.
Avec au choix une licence individuelle bi-machine au prix de 159,99 $ ou bien une licence société acceptant 6 ordinateurs au prix de 359,99 $. Pour vous faire une idée plus précise de cet outil, une version de démo valable un mois est également disponible à la même adresse en bas de page. Les participants inscrits bénéficieront automatiquement de cet essai gratuit.
Pour toute question, Julien Poirot est à votre disposition en lui écrivant à [email protected] . Attention, si c’est la première fois que vous communiquez avec lui, il faudra souscrire à la routine anti-spam et répondre à l’automate de vérification. Enfin si vous voulez avoir un très succinct aperçu de Blueprint AV, cliquez sur le lien ci-dessous : https://vimeo.com/adamsonsystems/blueprintav
Attendue pour la fin 2014, les premières commandes françaises de ProX seront honorées à partir de mars 2015, soit comme une console entière, soit sous la forme d’un upgrade pour les Pro6 et Pro9. Mise à la disposition de certains prestataires aux Etats-Unis et en Asie, elle termine sa période d’essai en affinant son logiciel, le hardware étant finalisé et un batch en fabrication au moment où vous lisez ces lignes.
La face avant de la ProX avec le nouveau bac central qui est à remplacer sur la Pro9 en cas d’upgrade. Bien visible dans l’écran de droite UNCL.D !
Montrée aux JTSE, nous n’avions pas résisté à l’envie de la prendre en photo et surtout de faire parler Gilles Gautrois, le technico-commercial en charge du nord-ouest chez EVI et avant tout un homme de terrain chevronné et reconnu. Quelques questions portant sur les différences majeures entre la gamme Pro 3-6-9 et la X.
SLU : On parle beaucoup de la puissance de la ProX. Qu’en est-il exactement ?
Le rack Neutron avec son subtil mélange de puissance de traitement des voies sur une base FPGA et MMID et de calcul des effets en DSP 40 bits à virgule flottante. Un panneau d’affichage indique clairement ce qui va ou pas en termes de calcul mais aussi de connexion avec les unités déportées ou d’horloge.
Gilles Gautrois : Les DSP ont beaucoup évolué par rapport à ceux équipant les Pro 3-6-9. De processeurs de deuxième génération, on est arrivé à des DSP de quatrième génération. Le rack Neutron qui les embarque est aussi totalement nouveau et dispose de 4 emplacements pour les accueillir, emplacements qui sont pleins à la livraison.
La liaison entre les éléments constituant la console et son environnement n’a pas changé, en revanche la capacité de traitement de la console permet d’avoir nettement plus d’entrées, typiquement 144. Chaque tranche dispose de 5 types de compresseurs, les 4 EQ paramétriques, les 3 expandeurs, tout est là et personne connaissant les consoles Midas ne va être perdu.
Une vue de détail des fameuses commandes lumineuses à couleur et à texte variables. Sur la ProX,il y en a 58.
SLU : 144 mono ?
Gilles Gautrois : Midas ne fait QUE des tranches mono, et les sorties au nombre de 93 sont aussi mono. Il est possible de linker deux entrées ou deux sorties, ce qui évite de bouger deux faders en même temps mais par définition on est toujours mono car on ne peut pas affecter deux préamplis à la même tranche.
Au-delà des 144 entrées, s’ajoutent 24 retours Aux avec moins de capacités de traitement mais il n’est pas interdit de leur affecter des préamplis micros. Le seul problème c’est que dans ce cas, il n’y a plus de possibilité de retour des effets internes car il faut bien les router quelque part, soit sur des tranches « full processing » soit sur ces « aux return ».
Max Menelec encadré par Gilles Gautrois (EVI) à droite et Ludo (Soundlightup) attend avec impatience que la bonne fée Midas transforme la Pro9 en ProX
SLU : Tu nous détailles les sorties ?
Gilles Gautrois : En termes de bus de traitement, la ProX dispose de 72 « Aux send » et 24 matrices en sachant que chez Midas les deux sont un peu imbriqués. Chaque départ Aux est bien entendu configurable pré ou post, en groupe ou bien en N-1. Les matrices reçoivent le gauche/droite, les aux et même les tranches. Cela nous amène à comptabiliser le total de 96 départs potentiels.
Ca commence à être énorme d’autant que chaque départ bénéficie du même traitement sans AUCUNE restriction. On retrouve les mêmes cinq compresseurs au choix, un égaliseur paramétrique à 6 cellules au lieu de 4 puisque les coupe-bas et haut ne figurent pas au programme, sans oublier le graphique. Attention en revanche, ce n’est que graphique OU paramétrique. La légende dit que c’est pour éviter de trop tordre la phase qui, comme la latence, est particulièrement prise en compte chez Midas.
L’ égaliseur dynamique qui va être repris tel quel avec ses 4 bandes utilisables en série, en deux fois deux cellules, ou en 4 fois une, histoire de se faire 4 déesseurs …
SLU : En termes d’effets, comment se situe la ProX par rapport aux 3-6-9 ?
Gilles Gautrois : Comme le DSP est beaucoup plus puissant, on a jusqu’à 24 machines d’effet disponibles. Ce chiffre ne varie pas puisque le rack Neutron comporte 4 slots et que la console est livrée avec 4 cartes DSP, donc il n’y aura pas de mauvaises surprises mais pas non plus de possibilité d’évolution, cela étant, 24 effets c’est énorme. D’ailleurs le chiffre de 24 appelle un bémol puisque dans l’ensemble de la ProX, le nombre d’effets simultanés est la seule variable et nécessitera une très simple gestion de la ressource DSP.
Pour ce faire, il suffit d’aller dans les préférences et choisir. On peut par exemple avoir 23 effets et 4 GEQ (égaliseur graphique NDR), 22 effets et 8 GEQ mais si je veux avoir 24 effets, je n’ai plus du tout d’égaliseurs graphiques. Cela n’affectera absolument pas quelqu’un qui fait de la façade et dispose généralement de l’ensemble des outils propres à cette fonction dans ses amplis ou dans des racks externes de traitement. Un ingé retours en revanche gardera 15 effets et gagnera 36 graphiques suivant la règle d’un effet pour 4 GEQ. Cela reste confortable.
Le SDP pour Smart Dynamic Processor, une nouveauté très « L2 like » signée Midas et prête à venir finaliser le gauche/droite. Les crêtes n’ont qu’à bien se tenir.
SLU : Il n’y a aucun sacrifice nulle part si je choisis 24 réverbérations ?
Gilles Gautrois : Aucun. Il y aura toujours 144 entrées full processing, 24 retours d’effets, 96 sorties et le tout à 96 kHz natif.
SLU : Y’a-t ’il de nouveaux effets internes proposés avec cette table ?
Gilles Gautrois : Oui. Nous avons par exemple le SDP pour Smart Dynamic Processor, une sorte de maximiseur (Pas vrai Max ! NDR) qui marche très bien. Il y a aussi l’égaliseur dynamique 4 bandes qui s’utilise en insert et remplace aisément des BSS 901. Bruno Viricel qui a créé Robin de bois en aurait fait grand usage avec sa Pro6 sauf que 8 chanteurs, 8 effets, il se serait retrouvé à sec. Avec la ProX, la question ne se pose plus.
l’UNCL.D, la distorsion multi-bande de Midas, une nouveauté attendue car disposant d’un nombre important de commandes comme la fréquence de transition entre les trois cellules, le type de distorsion, le drive, le squash et j’en passe. Tout un programme…8 cellules de traitement des sifflantes en un seul effet ne prenant qu’un slot de processing. C’est nouveau et ça s’appelle De-Esser.
Pour en revenir aux nouveaux effets, on a UNCL.D, une distorsion multi-bande très bien fichue avec beaucoup de réglages. Il y a aussi un dé-esseur octuple à savoir qu’il prend huit points de patch et peut donc œuvrer sur huit signaux.
Franchement, il n’avait pas besoin de ça pour briller. Séducteur en diable, drôle à en avoir mal au bide, Gad Elmaleh a fêté en fanfare ses 20 ans au Palais des Sports de Paris nanti d’une installation au bas mot superlative ! Spécialiste des « comiques » et partenaire de longue date, MPM a offert à cet événement un écrin de son et de rayons que nous avons pu visiter grâce à la complicité de David Nulli. Matos en exclu, trouvailles en pagaille et franchise à tous les étages, on vous Gad en 2015, à tel point qu’on vous offre ce gros reportage en deux épisodes !
A peine franchi la porte du mythique Palais, un dôme autoportant bâti tout en alu par la société Eiffel au début des années 60 et qui a vu tant de combats de boxe s’y dérouler, c’est un gros, gros son qui nous colle au tapis, un air connu qui annonce la couleur de l’invité surprise du surlendemain : Johnny. Toute la musique que j’aime résonne fort et clair, joué d’une très belle façon par les musiciens, et des bons, d’un Gad en pleine forme et qui s’escrime dessus. La surprise est de taille même si David nous a prévenus de l’envie de l’artiste de se faire plaisir à lui comme aux presque 100 000 personnes qui sont venues parfois de très loin pour ces 20 représentations exceptionnelles.
Thibaud le Boucher et Eric Gabler
Nous sommes accueillis par Thibaud Le Boucher qui assiste Eric Gabler à la face. Merci à lui pour la visite guidée. Un passage devant le plateau laisse apercevoir la pression qui y règne.
Deux sides de 6 Kara en douche épaulés par un SB28 au sol par côté ainsi que des Arcs en arrière scène, l’immergent de bonnes ondes à défaut d’être très étanches. Outre ces quelques boîtes dévolues aux retours, ce qui laisse pantois c’est le système.
On est loin du petit bois juste bon à allumer le feu comme dirait un rockeur bien connu, là on a le nécessaire pour un concert, un vrai. Quelques volées de marches et nous arrivons dans la régie du Palais des Sports, très haut perchée mais bénéficiant de ce fait d’une vue imprenable et d’une écoute très « public ». C’est là qu’on retrouve Eric Gabler en train de finir les répétitions des musiciens et de Gad pour Johnny et aussi en pleine rigolade. Normal, Claudia Tagbo prend possession du plateau. La vue de là-haut est encore plus belle à cause d’un subterfuge qui rappelle furieusement le piano d’un certain Gilbert Bécaud.
Eric Gabler, le patron du son
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SLU : On voit bien pourquoi tu l’as placée aussi basse ta console, mais c’est agréable à travailler ?
Eric Gabler (Ingé son façade) : Je suis celui qui met toujours la console au ras du sol. Souvent on est placé à l’aplomb de la scène, je suis donc obligé de trouver une parade. Je n’aime déjà pas avoir un mur devant, ce n’est pas bon pour le son, et puis, quand tout est noir, les écrans numériques te flashent à la figure et plus ils sont bas, moins c’est gênant ! D’autre part je suis assis et même très bien assis (sourires). Si j’ai des tops main droite, si j’ai besoin de toucher quelque chose dans mes racks, je suis bien comme ça.
SLU : Gad et toi c’est depuis longtemps ?
Eric Gabler : Depuis 15 ans ! Du coup comme d’année en année je suis toujours là, je suis un peu fiché « comique », ce qui m’a encore plus poussé dans la sono des comiques avec Michael Youn, récemment Kev Adams. Je suis connu comme un spécialiste du « one man show ».
SLU : Tu dois être assez sollicité comme mec pour des places (son portable n’a de cesse de s’illuminer NDR)
Eric Gabler : Ahh tu crois (rires)? Oui beaucoup en effet…
Eric Gabler de dos face à la scène. Le portable, tout à droite et manifestement connecté à un Lake, n’est autre que l’unité pilotant le LM44 en charge de l’égalisation de la voix de Gad.
SLU : Mais tu sais mixer autre chose qu’un comique !
Eric Gabler : Oui tu vois, sur ces 20 dates nous avons un chouette micmac de comiques, de musique et de plein d’autres choses. Si une tournée part, on va s’éclater. La décision n’est pas encore prise, sinon je vais reprendre tranquillement mes comiques et l’accueil au Bataclan.
SLU : Tu y as raté Camélia Jordana !
Eric Gabler : Oui exact, mais je ne peux pas être partout.
SLU : Tu fais partie de MPM ou tu es intermittent ?
Eric Gabler : Aucun des deux, je suis gérant de société. J’ai un studio de musique à la porte de Montreuil, le Studio 440 (www.studio440.fr).
SLU : Et c’est par ce biais que tu as appris la prise de son et le mixage orchestre…
Eric Gabler : Oui, mais j’ai aussi grandi au Bataclan, dans son univers de musique, ça facilite les choses !
Le DPA 4066, micro serre-tête incontournable
SLU : On pourra donc faire savoir à la terre entière que tu sais aussi mixer de la zique et pas que mettre des micros cravate (rires) !
Eric Gabler : Merci voilà ! Ahh mais ce ne sont pas des micros cravate mais des tours de tête équipés en DPA 4066.
Le rack de Gad en personne avec les récepteurs Sennheiser délivrant le flux AES vers le Lake LM44 positionné juste au-dessus.
SLU : Raconte-nous le cheminement de ton signal.
Eric Gabler : D’abord je sors en AES du récepteur Sennheiser, ensuite je rentre directement dans un Lake qui me sert à égaliser…
SLU : C’est la config légère sur la route ?
Eric Gabler : Non c’est *MA* config et c’est la seule que j’utilise, en tournée comme ici au Palais.
SLU : Tu aurais pu profiter ici du stage de ta console et c’était réglé.
Eric Gabler : J’aurais pu oui, mais je ne le fais jamais. Ca fait des années que je ne fais plus ça ! Je me sers très rarement des consoles qui pour moi ne sont plus que des surfaces de contrôle pour avoir des faders. Le son est réglé autrement. J’ai commencé avec des XL42 Midas tant que le numérique n’était pas là ; puis lorsqu’il a été disponible, j’ai fait le choix d’être autonome pour pouvoir régler mon DPA en étant moi-même sur scène car Gad demande beaucoup de pression dans ses retours. J’ai réfléchi à comment être au plus près de lui et de manière autonome pour pouvoir régler au mieux son micro et j’ai fait le choix de l’ordinateur.
SLU : Tu gères face et retours ?
Eric Gabler : Oui absolument. Juste pour ces 20 dates et du fait de la présence de nombreux musiciens et guests, c’est Guillaume Muhlmann qui mixe les retours, sinon je fais les deux depuis ma tablette en WiFi en me baladant partout.
Une régie particulière
Voici ce qu’Eric programme sur le LM44 pour sculpter la voix de Gad. Promis, ça sonne !
SLU : Donc ton idée, c’est de gérer la voix pour face et retours avec un processeur de diffusion pour avoir la main dessus.
Eric Gabler : C’est exactement ça. J’ai commencé avec un XTA géré par Audio Core qui au début récupérait la sortie analogique d’une table qui ne servait que comme préampli. Ce n’était pas très pratique mais je n’étais déjà plus scotché à ma console. Après sont arrivées les consoles DiGiCo que je pilotais à distance et enfin je suis passé aux Galileo Meyer puis les Dolby et aujourd’hui les LM44. Je fais donc le son du micro de Gad à l’aide des outils que comporte ce type de processeur.
SLU : Tu préfères la flexibilité et la puissance d’égalisation d’un LM44 à la commodité d’une console ?
Eric Gabler : C’est ça. Je peux tailler beaucoup plus finement avec des filtres à phase linéaire et je suis sur scène pour bien me rendre compte de leur effet. Je suis le monsieur qui taille, qui taille, qui taille parce que je dois gérer un micro omnidirectionnel au sein de beaucoup de retours. Comme Johnny va venir chanter avec Gad, je vais avoir deux micros main, sinon on ne quitte jamais le DPA, même lors des passages chantés du show. Tout est en omni.
Le pack émetteur de Gad avec en arrière-plan son micro omni DPA. Non vous ne rêvez pas, c’est bien une chaussette qui entoure le câble micro. Comme l’artiste n’aime pas avoir ce dernier lui coller dans le dos dès qu’il commence à transpirer, cette maille noire a été détournée de son usage premier et ça marche !! C’est Lydie l’habilleuse qui a eu l’idée après avoir rencontré le même problème avec un autre chanteur.
SLU : Et s’il s’approche de la batterie ?
Eric Gabler : Tu ne crois pas si bien dire. Il y a une chanson Gospel dans le show et il y va. Je baisse de 10 dB et heureusement en général il ne chante pas quand il est tout près de l’instrument. Au fur et à mesure qu’il s’en éloigne, je remonte le niveau. Année après année, je me suis habitué à ce son de DPA omni.
En tant que technicien cela te pourrit la vie, mais j’ai appris à m’en dépatouiller avec le Lake et mes autres outils qui ont vachement évolué ces dix dernières années. Quand je coupe le micro de Gad, ça change radicalement mon mix, et il en va de même quand parfois je coupe durant les balances, les retours plateau. C’est le jour et la nuit. Je suis DPA dans ma tête.
SLU : Revenons à ta chaîne de voix, le LM44 travaille aussi en dynamique ou seulement en super égaliseur.
Eric Gabler : Je ne fais qu’égaliser avec. La dynamique et la couleur je les gère avec un Tube-Tech. Plus exactement, je me sers d’un compresseur multi-bandes en insert de tranche après EQ, une unité numérique XTA marchant en AES et ensuite j’ai un CL2A Tube-Tech en analogique et sortie de groupe. C’est mon kit de base, et qui me suit partout avec le LM44, l’ordinateur pour avoir la main dessus et mon réseau WiFi. La console n’a que peu d’importance, je prends celle que je trouve et je peux tout faire tout seul même si en général nous sommes au moins deux.
Deux éléments clé du son de Gad. En bleu, un D2 de XTA, un égaliseur dynamique à quatre cellules et disposant d’entrées et sorties numériques, la main de fer dans un gant de velours. En dessous un CL 2A Tube-Tech, nécessaire pour donner tout son grain à la voix de Gad.
SLU : Ta configuration paraît super maline mais elle nécessite impérativement ta présence pour la mettre en oeuvre non ?
Eric Gabler : Quand le DPA est de sortie, je suis souvent là. Gad aime aussi beaucoup le stand-up à l’américaine avec le brave SM58, en filaire qui plus est. Il a fait plein de voyages et de shows aux Etats Unis où cela se pratique énormément.
Il y a eu une phase où il écrivait et jouait son show dans une petite salle de 300 places à Paris, la Nouvelle Eve, avec guéridons et champagne, et où il avait adopté le 58 filaire. Il ne voulait pas autre chose. Il s’est produit à Londres dans une salle d’un millier de spectateurs, l’Empire O2 je crois, avec la même config micro qu’à Paris et n’a pas trouvé ça terrible. Grande scène, fil à la patte, ça ne convenait plus.
SLU : Le son est tout de même meilleur avec un fil.
Eric Gabler : Oui ben non (rires). Ca ne me convient pas. Gad joue pas mal avec le SM58, donc le son bouge sans arrêt. Soit il le place très près de sa bouche, soit très loin soit entre les deux. Parfois il le pointe vers le haut, d’autres fois vers son torse. Pour moi c’est beaucoup plus compliqué et ça marche en définitive beaucoup moins bien qu’un DPA, malgré ses contraintes, car ce dernier va rester toujours bien en place. Je ne dis pas que le look du 58 n’est pas dix fois mieux, mais quand tu essaies de faire chanter quelqu’un dans ce micro en réglant le son pour une distance de 15 centimètres et qu’ensuite il le colle aux lèvres, je te laisse imaginer le massacre (rires) !
SLU : L’égalisation que je vois sur ton ordinateur, c’est la base à partir de laquelle tu travailles ?
Eric Gabler : Non, je n’ai pas de « base », c’est celle que j’ai faite à partir de ma voix (bonne et timbrée, idéale pour s’approcher de celle du patron NDR). Tous les jours on est flat, pas ici pour les 20 dates puisque l’acoustique reste la même, mais en tournée on repart toujours de zéro. Même si on a les mêmes enceintes tous les jours, on recommence. Je travaille au paramétrique et au graphique, un peu au feeling du jour. Avant je n’utilisais que le paramétrique mais depuis un an je me suis mis au graphique et pour ce que j’en fais, je le préfère. J’ai donc deux modules distincts qui aboutissent à deux sorties : GAF FOH et GAD MONITOR. Même ici où l’on dispose d’une console de retours, je garde la main sur les retours et le son de sa voix. On se connait très bien et je guette ses éventuels petits signes pour réagir. J’ai par ailleurs une visu bien meilleure que lui de la scène. Je garde le doigt sur deux faders de la table, Gad FOH et GAD Mon.
SLU : A quoi te servent tes autres jouets que je vois dans tes racks ? J’ai l’impression que tu t’es fait plaisir !
Eric Gabler : Il faut bien. On fête les 20 ans, non ? En plus c’est pour Gad, ce n’est pas dans ma chambre ! Le compresseur DBX 160SL sert à finaliser dans un groupe tout le gospel en le compressant. Le Phoenix est inséré sur le groupe des musiciens dans leur ensemble, sans le gospel ni Gad donc, basse, batterie, guitare et claviers et je rentre dedans assez fort.
Le BlackBox recorder JoeCo surplombé par un rack de disques est protégé par un onduleur. Il est là pour enregistrer chaque date en multipiste.Du beau monde très loin des plugs. Tout en haut et bien bleu, un très bon compresseur DBX, e 160SL en charge des chœurs gospel, une partie géniale du spectacle. Sous la grille d’aération pour le Phoenix, on trouve le SubSynth 120A de DBX, la machine à faire baver les subs. Encore en dessous et inséré sur un groupe des 4 musiciens, le Phoenix de Thermionic Culture, un compresseur idéal en mastering pour gonfler, colorer et donner de la cohérence à un mix.
SLU : Et le géné de sub-harmoniques 120A DBX ? C’est pour dépoussiérer les T21 ?
Eric Gabler : C’est ça, et les E218 aussi. Je fais passer dedans la grosse caisse, la basse, tom basse, tom floor. C’est un super appareil.
Le E15 s’impose
SLU : Es-tu satisfait de ton système ?
Eric Gabler : Avant qu’Adamson sorte le E15, on a eu pendant longtemps du Y10 et j’ai eu la chance de pouvoir essayer le gros modèle, le Y18 dans le même genre de configuration, disons un Zénith de 5000 places. Je me suis rendu compte à ce moment-là de l’importance pour moi d’avoir de gros HP pour mon omni. Même si de telles enceintes sont démesurées aux yeux de certaines personnes dans le cadre d’un one man, j’ai réussi à avoir un bien meilleur grave et surtout un meilleur contrôle du bas. Très content du Y18, j’ai énormément apprécié l’arrivée du E15 et j’ai surtout vu le travail que font Guillaume Muhlmann qui cale le système en tournée et David Nulli.
L’ensemble du système et des retours. De gauche à droite 9 E15, avec derrière 6 T21 et en side faisant face à l’objectif, 6 S10. On aperçoit tout en bas les 6 Kara des retours.
Leurs courbes parlent pour eux. Avec le E15 elles sont beaucoup plus flat qu’à l’époque Y ! J’ai aussi aimé la façon avec laquelle le système réagit immédiatement et très précisément à des coupes que tu entends parfaitement. Même un seul dB s’entend et je travaille au dB près. J’ai aussi constaté qu’entre salle vide et pleine, les réglages varient très peu comparé à la période Y10 et 18 où il fallait beaucoup retoucher durant les 30 premières minutes du show. Le E15 me comble vraiment.
SLU : Tu tournes toujours avec cette référence ?
Eric Gabler : Pour les grandes jauges, oui. Pour celles entre 1500 et 2000, on a décidé de partir en Kara parce qu’elle est aussi très, très bien cette boîte. J’ai ressenti le même plaisir à sa sortie que lors de l’arrivée du E15. L’omni DPA marche très bien avec. Avant que cette boîte apparaisse au catalogue de L-Acoustics, on partait en SpekTrix pour les salles moyennes et je n’étais pas fan avec le DPA. Le Kara au contraire avec les SB28 convient très bien et m’apporte précision et bas du spectre pour bien faire péter les bandes son.
L’arrivée de vrais musiciens dans les dernières tournées a compliqué la tâche de cette petite enceinte ; cela dit on a sonorisé l’Agora d’Evry, 2800 places, avec un bon résultat. Gad ayant eu de très bons retours du E15, sa précision et la pression qui plaisent au public, il nous a demandé de l’employer le plus possible, ce qui fait que j’ai demandé à David Nulli qui me proposait du E12 de rester avec le E15.
SLU : Le 12 par rapport au 15 ne représente qu’une baisse de quelques dB que tu compenses facilement si nécessaire avec quelques boites en plus…
Eric Gabler : Guillaume (Muhlmann NDR) m’a dit qu’effectivement il retient un peu le bas des E15 dans le filtrage…Je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter du E12 mais ça viendra.
SLU : Et le S10 ?
Eric Gabler : Il vient de sortir, j’ai donc demandé à David Nulli de m’en mettre rapidement sur la tournée. Il a pu m’en sortir un peu pour ces 20 dates. Etant un adepte des Zéniths et donc des raccords entre système principal et compléments latéraux, j’ai pu apprécier la qualité de ce raccord entre E15 et S10 ou plutôt de la non différence entre les deux. Ca matche vraiment bien. Quand on change de zone on garde une couleur similaire. Je suis assez content. Je n’ai en revanche pas écouté le S10 en principal.
SLU : Tu aimes compléter tes E15 par quel sub ?
Eric Gabler : Les T21. On a dans le show un effet de guitare perçu que Gad appelle la guitarbouka et qui sort super bien avec ce sub et comme on l’a toujours employé pour le créer, j’en suis fan et surtout aucun autre sub ne le reproduit aussi bien. J’utilise les subs comme des effets et ils sortent sur un aux à certains moments. Nous avons aussi pour ces 20 dates des E218 mais j’avoue ne pas avoir d’avis car ils sont sous la scène mélangés aux T21 et on en a beaucoup d’accrochés ! Après la découverte de la régie et surtout du savoir-faire très spécifique qui est nécessaire pour repiquer et mixer un artiste comique, place à la diffusion avec Thibaud Le Boucher en guise de Monsieur Loyal.
SLU : Nous avons combien de boîtes par côté ?
Thibaud Le Boucher (Assistant son façade) : En principal nous avons 9 x E15, 6 x T21, 6 x S10 en outfill, 6 x S10 en downfill et 6 x S10 en délai. Sous le nez de la scène il y a xix Metrix pour les spectateurs des tout premiers rangs et quatre E218 en complément des T21. Rappelons qu’il s’agit du « petit » sub Adamson initialement prévu pour accompagner les E12 en l’air mais qui est capable aussi, grâce à son rendement et à sa charge passe-bande, de compléter des installations plus ambitieuses et être laissé au sol pour jouer avec ce dernier, ce qui semble le but recherché ici.
SLU : Qui a effectué le design de cette diffusion ?
Thibaud Le Boucher : David Nulli, c’est lui qui a tout conçu. Malgré le fait qu’avec le montage en passe-bande, les 218 tirent un peu plus devant, un des quatre subs sous la scène est tourné à 180°. Tout est contrôlé et amplifié par le triptyque PLM 20000, 10000 et FP7000.
SLU : Quelle est ta fonction précise Thibaud ?
Thibaud Le Boucher : Je suis l’assistant d’Eric. Avant qu’il n’arrive j’allume la diffusion, je vérifie que rien n’ait bougé et je fais le line check.
SLU : Qui dirige les équipes de MPM sur cette prod ?
Thibaud Le Boucher : Eric mixe mais est aussi le chef d’équipe pour MPM et est au contact de l’artiste et de la prod.
SLU : Tu viens de l’est toi aussi ?
Thibaud Le Boucher : Ahh non, je suis parisien. J’ai eu la chance de faire mon stage après le BTS chez MPM et j’ai enchaîné avec eux. Je suis intermittent et étant basé à Paris, je m’occupe beaucoup des prestations de MPM qui se passent dans la capitale et pour le reste je tourne, notamment avec Gad. Cela étant je connais bien la route qui mène à Metz et je vais assez régulièrement au dépôt rendre visite à l’équipe et aussi mettre les mains sur le matos. On a le droit ! La balade du Palais des Rires (Claudia Tagbo est encore plus drôle en répètes qu’en show et elle est déchainée ! NDR) continue avec une halte auprès de Guillaume Muhlmann, le complice de toujours d’Eric Gabler pour Gad et qui, pour ces 20 dates, a délaissé le système pour prendre en charge les retours.
Et les retours ?
Guillaume Muhlmann en pleine action aux retours. Il a beau fixer loin devant, il ne voit pas grand-chose, le plateau est équipé en mode télé question décors et c’est donc par ce biais technique qu’il a une visualisation de ce qu’il s’y passe.
SLU : Cela aurait été difficile de gérer les retours depuis la face cette fois…
Guillaume Muhlman (Ingé son retour) : Oui, la présence des musiciens sur scène a rendu nécessaire le mix avec toute la proximité requise. J’ai beau être plus porté sur le système et m’occuper de la diffusion de Gad depuis une dizaine d’années, j’ai une certaine connaissance des ears, j’aime beaucoup le mix studio et surtout j’ai un bagage assez complet en diffusion et acoustique pour me mettre au service des musiciens et assurer leurs retours. Je dois avouer que c’est aussi un travail très intéressant, différent mais très complémentaire avec ce qui se passe devant. Le vrai challenge, Eric a dû te le dire, c’est la gestion du DPA omni.
SLU : Je vois que tu as la main sur le niveau de Gad, mais Eric aussi. Comment faites-vous ?
Guillaume Muhlman : Toute la chaîne voix est en AES donc cela n’impacte pas la qualité audio. Il me donne un niveau en sortie de sa table qui rentre en AES dans la mienne. Cela permet à Eric qui voit Gad mieux que moi, puisque je ne dispose que d’un petit monitor, de suivre ses requêtes à la volée. En plus avec ce micro, c’est important d’avoir la main sur les deux niveaux face et retours car 2 dB sur l’un ou l’autre ça change tout. Je garde bien entendu la main sur les sorties vers les différentes enceintes et c’est d’ici que tout est matricé. Si jamais il y avait le moindre problème, je peux tout aussi bien travailler sans son fader et cela est aussi vrai dans l’autre sens si ma table venait à tomber.
SLU : Je vois que tu as la même visualisation qu’Eric sur le LM44 de Gad.
Guillaume Muhlman : C’est normal, nous sommes à deux dessus, on se le partage. Il est maitre et moi esclave mais nous avons accès tous les deux aux mêmes réglages et on visualise en temps réel ce qui se passe sur la sortie FOH ou Mon.
Les retours à cour, 6 Kara et un SB28. Non visibles des Arcs tapissent le fond de plateau de bonnes ondes.
SLU : Pourquoi avoir choisi du Kara comme retours ?
Guillaume Muhlman : En tournée nous utilisons de l’ARCS Wide mais pour ces 20 dates on nous a demandé de bien dégager le cadre de scène d’où le Kara. Les ARCS sont sur pied à l’arrière de la scène en débouchage. Je garde ce renfort ouvert tout le temps pour permettre à Gad de se balader librement sans avoir de zones d’ombre.
SLU : J’ai un peu l’impression que devant la scène le remélange des retours et de la face crée des interférences. Les deux ont été alignés ?
Guillaume Muhlman : Oui, la face est calée sur le Kara. Les ARCS sont assez loin derrière et concernent vraiment une zone précise et assez sélective qui ne doit pas venir polluer devant.
SLU : Le Kara ouvre large…
Guillaume Muhlman : Le Kara ouvre très large ! Gad aime bien la proximité et les enceintes traditionnelles. Du coup il n’est pas fan des line-arrays où la pression reste constante quelle que soit la distance avec les boîtes. Il aime bien avoir plus de son en se rapprochant de la source donc on a triché sur le shoot des side de sorte à ce qu’il n’y ait pas trop de recouvrement au point central et qu’il arrive à retrouver un peu de pression en se rapprochant du système. On a réussi à avoir moins de pression au centre et plus sur les extérieurs.
Dans une des loges à l’arrière du plateau, le stock d’émetteurs et de récepteurs qui attendent sagement leurs utilisateurs. Il s’agit ici de l’équipement des chœurs gospel avec des micros DPA cardioïdes.
SLU : Comment travailles-tu à la console ?
Guillaume Muhlman : Je « splite » pour avoir des départs side et ears à cause des égalisations très différentes sur les deux. Le Kara est égalisé pour le DPA avec un shelve dans l’aigu qui le tasse pour éviter les problèmes. C’est mieux ainsi, au lieu de tailler dans le micro.
SLU : Combien de signaux gères-tu ?
Guillaume Muhlman : En tout on a un 48 paires qui arrive de la scène et un 24 éclaté qui gère uniquement les HF, la « HFrie » en somme dont le Gospel, les talks, les guess et j’en passe. On a donc une mixette pour le réseau d’ordres et quelques trous dans la grosse table en spare, au cas où.
Guillaume Muhlmann, le complice d’Eric Gabler et qui suit Gad Elmaleh avec ce dernier en s’occupant du système, mais aussi parfois du mix face et qui tient ici les retours. Vous avez dit polyvalent ?
SLU : Comment travaillez-vous en tournée ?
Guillaume Muhlman : Nous sommes trois. Eric à la face, moi au système et nous avons un assistant. Il se peut qu’il soit absent, dans ce cas je le remplace. Je suis très polyvalent puisque j’aide aussi au plateau en fonction des besoins.
SLU : C’est vrai qu’on a l’impression que vous n’avez qu’un micro à gérer. Vous avez bien plus que ça…
Guillaume Muhlman : On doit faire en sorte que l’ensemble du spectre de ce micro soit toujours parfaitement géré et offrir le meilleur rendu à toute la salle. Même en ce qui concerne la diff, il y a des différences vis-à-vis d’une configuration musicale. Dans notre cas, l’objectif premier est l’intelligibilité, idem pour la couverture et les recouvrements. Le one man est une très bonne école car le DPA peut très bien aller dans certaines salles et pas du tout dans d’autres.
SLU : Vous n’avez pas essayé d’autres têtes plus directives ?
Guillaume Muhlman : Si mais elles ne conviennent pas chez DPA. On a essayé la marque Countryman car ce sont d’excellents micros qui marchent très bien sauf que leur connectique est trop fragile.
Un des racks placés près de Guillaume Muhlmann aux retours et siglé à la fois MPM et WA. Un chouette mélange de trois marques, Sennheiser, Shure et même tout en bas Lectrosonics, une marque prisée pour la mesure HF, entre autres. Encore plus bas, un rack tc electronics héberge une réverbération tc6000, un modèle qui gagne petit à petit le cœur des mixeurs face comme retours.
SLU : Vous n’avez aucun outil à part vos oreilles pour rattraper un accrochage ?
Guillaume Muhlman : Non. Eric a testé un Sabine mais ça n’allait pas et dernièrement il a essayé le 5045 Neve, un appareil qui te permet de gagner en « headroom » de manière plus intelligente et moins audible qu’un Feedback Exterminator. Apparemment le nombre trop réduit de commandes l’a refroidi, mais c’est une machine qui devient très à la mode. Pour le moment donc c’est tout à l’oreille.
SLU : L’émetteur de Gad ?
Guillaume Muhlman : C’est un Sennheiser SK5212. Il en porte un seul et vu sa fiabilité, on ne va pas l’encombrer avec un second pack. Il tient à sa liberté. Il y a en revanche un spare qui l’attend en cas de pépin.
SLU : Tu vas faire les retours de Johnny dans deux jours (rires !)
Guillaume Muhlman : Oui, tout le monde m’a déjà appelé pour me faire part de ses avis. Guitares à fond, batterie à fond (rires !!) On verra bien. On est là pour ça et on fera de notre mieux.
Conclusion provisoire
Pas facile de contenter tout le monde, artiste comme le public. On a une preuve magistrale du dicton « le son n’est que compromis » avec le subtil encastrement entre retours et face, entre Kara + SB28 et Arcs d’un côté et le système en E15 de l’autre complété par un downfill en S10 et des lipfills en Metrix. L’ensemble marche et cela d’autant mieux qu’aux manettes des super techniciens font attention à ne pas laisser filer le moindre dB qui se paie cash avec un omni, et que la salle est saine et tapissée de public. Il n’empêche qu’on aimerait qu’L nous sorte un Kara en Panflex (je plaisante !!). Peut-être aussi que quelques K2 –fermés- à 70° et dont la directivité du bas mid est aussi très bien gérée, auraient mieux contenu le son dans le cadre de scène. L’alignement temporel effectué entre système et retours a en tous cas bien circonscrit le problème en offrant aux premiers rangs un son certes un peu plus fort et moins linéaire, mais gardant toute l’intelligibilité qui fait le fort de l’installation.
Un grand coup de chapeau à ce sujet à Eric et Jérôme pour la parfaite gestion du fameux omni DPA et pour la mise au point de la chaine numérique auquel il est raccordé, une solution compacte et accessible par ordinateur qui montre la parfaite maîtrise acoustique et ergonomique d’un problème qui n’en est plus. Sur le papier, cela semble moins intuitif qu’une console. Il n’en est rien, et outre la finesse de correction et la qualité des filtres à phase linéaire de Lake, le compresseur multibande et le bon vieux Tube-Tech donnent à Gad un confort et une sérénité d’esprit qui doit lui être précieuse.
La technique n’est jamais aussi belle que quand elle se fait oublier. Quoi qu’il fasse et dise, tout sort fort et clair, sans la moindre distorsion, sifflante, ou dominante. Gad en plus réajuste souvent son micro. Loin du tic, cela dénote une habitude salutaire prise avec le temps et qui lui permet de bien s’entendre tout en facilitant le travail en aval. Gros clin d’œil à Eric, le plus « comique » des ingés son mais qui sait aussi faire sonner un basse/batt quand l’occasion se présente à grands coups de 120A DBX et de Phoenix dont les aiguilles n’ont pas chômé. Bravo aussi à David Nulli pour son design clairement taillé pour l’artiste et faisant la part belle à la voix, sans oublier d’être patateux, spectaculaire et avec un bas du spectre alliant l’impact des E15 et toute la bave des T21 et des E218.
L’apport de ces derniers n’a pas pu être quantifié, on aura certainement l’occasion de les réécouter dans de meilleures conditions. Il en va de même pour les S10 dont les presets vont probablement encore évoluer pour leur donner un médium et un aigu plus proches de celui des E réputé pour sa précision et finesse outre sa force, sachant que le moteur est identique même si employé différemment.
Rendez-vous très vite pour la deuxième partie de ce long reportage avec l’interview d’un pro au sourire discret qui a été de toutes les aventures et non des moindres, Stéphane Jouve dit Junior et un long entretien avec David Nulli, directeur technique de MPM et toujours amateur de l’orange fluo de Waveform Audio.
Coda Audio va présenter toutes ses nouveautés dédiées installation lors de l’ISE 2015 (stand S220, Hall7, RAI Amsterdam) dont certaines étaient déjà sur le stand FUN (French Audio Network) lors des JTSE. Il s’agit principalement du système TiRAY (TiLOW) introduit au printemps 2014 (Voir News SLU) mais surtout des colonnes ligne source CoRAYAi et CoRAY4Li (extension de basses associée), ainsi que de l’enceinte omnidirectionnelle OMNIA5 et de la petite enceinte coaxiale D5-Cube.
CoRAYi est une colonne ligne source deux voies ultra-compacte équipée de quatre haut-parleurs 5’’ à cône longue élongation et de deux transducteurs 4’’ « Planar Waves », tous à moteur Néodyme. Les transducteurs Planar waves sont des compressions à diaphragme annulaire montées sur un guide Planar Waves (brevet Coda). Ces enceintes offrent une ouverture horizontale réglable entre 120° symétrique et 60° symétrique en passant par 60°+ 30° ou 30° + 60° asymétrique.
Coda Corayi Wall
L’ouverture verticale est fixe de 12° (+1°/- 11° par rapport à l’axe de diffusion) mais une des particularités du système est qu’en plaçant deux CoRAY l’une sur l’autre mais tête-bêche, on obtient une ouverture verticale de 24°. Elles admettent une puissance AES de 700 W (2 000 W crête), tout comme l’extension de grave 4Li équipée des quatre mêmes HP low distorsion à bobine 1,5 ‘’ et délivre un SPL crête de 131 dB (sensibilité de 97 dB). Le couplage entre deux CoRAY s’effectue grâce à la pièce CoRAY Twin et le système nécessite un contrôleur dédié Coda Audio (notamment le C5, solution intégrée DSP plus amplification), tant pour l’égalisation que pour les protections (limiteur). Pour l’infra grave, les G15-Sub ou G18-Sub sont appropriés.
Le TiRAY (plus TiLOW), l’OMNIA5 et la petite D5-Cube sur le stand FUN-CODA aux JTSE avec Cédric Duminy à droite (FUN) et Adrien Lerquet (Régietek)
L’OMNIO5, omnidirectionnelle comme sa référence l’indique, est une enceinte deux voies passives en aluminium complétement étanche, qui peut donc être utilisée en extérieur, et qui met en œuvre un transducteur coaxial 5’’ plus tweeter 1″ à diaphragme annulaire. L’ouverture est de 360° pour le plan horizontal et de 60° (demi-espace) pour le plan vertical.
Le transducteur faible distorsion employé est équipé de trois bagues anti-intermodulation et accepte une puissance de 600 W crête pour un SPL max de 118 dB.