C’est avec une grande fierté que Robe a pris part, fin 2014, à la tournée des Arenas de Karel Gott, le chanteur le plus célèbre en Tchéquie : huit concerts produits en République Tchèque et en Slovaquie dont deux représentations à l’O2 Arena, un espace de 18 000 places situé à Prague. La dimension des spectacles et les lieux de cette tournée annonçaient pour Robe une occasion idéale de montrer le nouveau projecteur BMFL Spot en action.
Photos : Lukas Pelech
Le concepteur d’éclairage Martin Hruska, qui travaillait pour la première fois sur une tournée de Karel Gott, a intégré quatre de ces projecteurs, avec 31 Pointe, 16 Spots MMX, 19 LEDWash 1200, 10 CycFX 8 et huit Beam 600E, tout le kit étant fourni par Audioblue de Cesky Brod, la principale société de location en Tchéquie.
Photos : Lukas Pelech
Les BMFL étaient placés à la face, et aussi utilisés pour projeter des faisceaux dans le public. Les Pointes étaient accrochés à contre et posés sur scène pour envoyer leurs faisceaux à fort impact visuel, en particulier par l’utilisation du prisme.
Photos : Lukas Pelech
Les LEDwash étaient accrochés à contre, mais aussi disposés sur scène, tout autour des grands écrans led pour baigner de couleurs la scène, le décor et l’orchestre. Les CycFX 8 montés verticalement en fond de scène, en haut et en bas des écrans à led, formaient une sorte de couche vidéo à très basse résolution qui contrastait avec la haute définition des écrans.
Photos : Lukas Pelech
S’ajoutant à un grand nombre de projecteurs de toutes origines, ces équipements étaient contrôlés tout au long de la tournée par Petr Koutek sur grandMA2 full size.
C’était la première fois que l’équipe d’Audioblue utilisait le BMFL sur l’une de ses tournées. Ils ont été impressionnés par la puissance et l’ampleur du faisceau d’un projecteur aussi compact et léger.
Présentés chez Algam Entreprises lors de la journée de démonstration du 17 mars, les RM32AI et RM16AI sont des racks de mixage contrôlés en Ethernet via Wifi avec différentes interfaces : PC à écran tactile, MAC book, IPad, ou encore smart phone et autres tablettes tactiles. Les RM (pour Rack Mixers) existent en deux versions totalement identiques si ce n’est le nombre d’entrées/sorties physiques supporté, 32/16 pour le RM32AI et 16/8 pour le RM16AI (AI pour Active intégration).
les XLR de la gamme RM sont à verrouillage. Les leds du haut indique la présence signal ou le mute par canal ainsi que la présence ou non de l’alimentation fantôme. Les sorties master et L, R et centre mono sont réglables en niveau avec le petit potentiomètre adjoint.
Tout d’abord signalons que Presonus fête cette année son vingtième anniversaire. La société, connue pour ses consoles studio Live, ses interfaces audio et ses préamplis, dispose depuis peu de nouveaux locaux à Bâton rouge (Louisianne) où sont regroupés les services R&D et administratifs (plus des studios et des salles d’écoute), la logistique étant basée à Hong-Kong et le département logiciels (software) à Hambourg en Allemagne. Récemment, Presonus, qui a commencé à entreprendre une incursion dans l’acoustique avec ses moniteurs Sceptre (nous y reviendrons), a racheté Works Audio, très bien implanté outre – atlantique, ce qui étend ses compétences aux systèmes de diffusion sonore.
La philosophie de Presonus, qu’on retrouve sur les systèmes de mixage SudioLive AI, est de conserver la démarche intuitive de l’analogique, tout en bénéficiant des avantages du numérique. Ainsi, il n’y a pas de commandes à arborescence ou de multiples couches de faders, ceux-ci sont directement accessibles en balayant la surface de contrôle avec toujours un rappel du bloc de faders affichés parmi la totalité disponible en bas d’écran. Toutes les commandes sont à accès direct avec éventuellement l’ouverture d’une fenêtre contextuelle.
Jusqu’à 15 dispositifs de contrôle ou surfaces de contrôle (PC tactile, iPad, Iphone, tablette PC, …) peuvent communiquer simultanément en Wifi avec un rack RM. Bien entendu un seul dispositif est maître, par exemple l’unité de mix de façade et dispense les droits d’accès à certaines fonctionnalités aux autres : certains aux par exemple pour le mixage de ses retours par un musicien via un iPhone. L’ensemble est interactif : une action sur l’un est reflétée sur tous les autres. C’est ce que Presonus appelle Active Integration. Les racks RM intègrent par ailleurs une interface firewire d’enregistrement bidirectionnelle avec 52 chemins audio d’envoi, 32 canaux par exemple et 20 bus auxiliaires (aux, plus master L, R et mono-centre) et 34 chemins de retour (32 plus une sortie stéréo).
Coté caractéristiques, les racks RM offre une capacité de 32 canaux audio et 25 bus de mixage (16 aux, master L, R et mono, plus 4 bus d’effets, reverb et delay) avec un traitement de signal complet (correcteur paramétrique 4 bandes, compresseur, limiteur, noise gate et filtre passe-haut). Le traitement s’effectue sur 32 bits en virgule flottante avec des mots de 24 bits à une fréquence d’échantillonnage de 96 kHz (convertisseurs TI de 118 dB de dynamique).
les embases DB25 sont la recopie des 16 bus de sortie XLR de face avant. En bas, le slot qui peut recevoir la carte firewire-Ethernet et bientôt une carte AVB ou DANTE.
Les préamplis sont les modèles discrets XMAX de Presonus qu’on retrouve sur les consoles StudioLive et autres préamplis de la marque. Ces préamplis, dont le gain opère sur 65 dB, sont capables d’accepter un niveau ligne de + 12 dBu au gain unitaire. Les RM offrent 15 égaliseurs graphiques 31 bandes et 99 mémoires de scène.
Une carte optionnelle AVB sera bientôt disponible (courant avril) : un slot est prévu à cet effet (actuellement en firewire), de même qu’une carte DANTE.
Didier Dal Fitto, directeur technique de DV2 et membre quasiment à part entière du team de R&D d’Adamson dès qu’il s’agit de mettre les mains dans les presets, un petit script stratégique et sans lequel une enceinte ne sonne pas, un avion ne vole pas et une voiture ne tient pas la route…entre autres !
Très répandue sur le territoire français et belge, la S10 jouit d’un succès tel que sa présentation officielle dans quelques jours à Francfort, risque de faire un tabac.
Nous avons eu l’occasion de recueillir quelques mots de Didier Dal Fitto, le directeur technique de DV2 qui a participé à sa définition et sa mise au point. Les voici pour vous. Dans quelques semaines nous vous proposerons une écoute détaillée exclusive de cette nouvelle enceinte.
SLU : Pourquoi tout d’abord avoir appelé cette nouvelle enceinte S10 alors que beaucoup s’attendaient à une E10 ?
Didier Dal Fitto : E dans le jargon Adamson est réservé à la gamme d’enceintes ayant un élément médium co-entrant ce qui n’est pas le cas avec la S10.
La S10 telle que dévoilée en statique durant les JTSE sur le stand DV2. En statique mais elle marchait déjà très bien.
SLU : Raconte-nous la genèse de cette enceinte. Elle est censée remplacer quel modèle du catalogue ?
Didier Dal Fitto : Le Spek-Trix a vieilli. Nous l’avons introduit sur le marché en 2003, et dix ans plus tard on a vraiment ressenti une pression du marché et des utilisateurs pour avoir un produit plus moderne et plus performant. Les études ont donc commencé chez Adamson fin 2013 et je suis allé valider en janvier 2014, au Canada, les premiers principes acoustiques de la future S10. La production a démarré quelques mois plus tard.
Une ligne de S10 déployée par Stéphane Pelletier lors des Victoires 2015 et fournie à Silence par Lagoona.
Benoît Cabot qui est le directeur de la R&D d’Adamson est venu en août dernier en France valider le produit fini, et les toute premières livraisons ont débuté en septembre 2014.
Puisque nous avons été avec la Belgique pays pilote, nous avons pu bénéficier de cette enceinte plus vite que le reste du monde. On en a vendu 300 rien qu’en France
SLU : Qui a dégainé parmi les premiers ?
Didier Dal Fitto : Les clients historiques. MPM en a rentré 72 boîtes, Lagoona 48, PRG 48 entre autres acheteurs, que des gros kits.
S10 Vs Spek-Trix, une voie en moins de la voix en plus
SLU : Quels sont les points forts de la S10…
Didier Dal Fitto : Son originalité dérive de son format typique des boîtes 8’’ du marché, mais en disposant de HP de 10’’ pour un encombrement identique, et de son énorme moteur qui n’est autre que celui qui équipe la série E12 et E15. C’est un NH4 à bobine de 4’’ et sortie 1,5″. Cela donne à cette enceinte une homogénéité au niveau de la gamme avec un rendu compatible avec les autres produits. Le guide d’onde notamment est dérivé de celui équipant la gamme Energia. Les 10’’ à membrane Kevlar aussi sont totalement nouveaux, ce qui fait de la S10 une boite conçue pour durer et avec un gros potentiel.
La S10 vue en coupe. On remarque très bien une des deux ouvertures communiquant avec le HP de grave et qui, au travers d’une grille nid d’abeille et une mousse spécifique, crée sans doute des interférences spécifiques et bénéfiques au guidage du bas médium, des fréquences ayant généralement la fâcheuse envie de vivre leur vie trop librement.
SLU : Comment est gérée la directivité des S10 ?
Didier Dal Fitto : Nous l’avons beaucoup travaillé sur cette enceinte. D’abord au niveau di filtrage qui, entre la voie grave et aiguë, est à phase linéaire, et puis par le biais de deux ouvertures latérales. Il ne s’agit pas de l’évent des 10’’, ce dernier est à l’intérieur de la boite et tire parti du montage en V-Shape des deux HP qui sont légèrement orientés vers l’extérieur. Ces deux ouvertures, partiellement obturées par de la mousse, participent au contrôle de directivité horizontale dans le bas médium. On arrive ainsi à avoir un beau contrôle de la directivité, bas en fréquence.
Une ligne de S10 en outfill au Palais des Sports pour Gad Elmaleh, un design de David Nulli.
SLU : Vous en êtes au preset 2.0…
Didier Dal Fitto : Oui, nous allons bientôt livrer une library 2.0, et grâce à Julien Poireau qui a rejoint DV2 il y a à peine plus d’un an et qui s’occupe du déploiement des nouveaux produits, nous avons pu travailler ensemble sur cette nouvelle enceinte pour aller beaucoup plus loin et fournir beaucoup plus vite une librairie de presets bien ficelée.
L’avantage de Julien est aussi qu’il vient du terrain. Il a donc une approche très méthodique pour bien couvrir les besoins. En nous appuyant sur la plateforme Lake, nous avons désormais un seul preset mais tout un ensemble d’overlays qui permettent très vite d’enquiller 6, 9, 12 boites, downfill, lipfill, frontfill… Ces overlays s’enclenchent très rapidement en fonction de la configuration terrain. Il n’y a plus besoin de rappeler un preset ce qui prend du temps, ça va vite et ça s’écoute presque à la volée, ce qui facilite le choix.
Ces banques de presets permettent une mise en œuvre très rapide des systèmes. Rien n’est jamais parfait, on n’enlève pas le travail aux techniciens, mais dans la course à l’efficacité et où les temps de mise en œuvre sont toujours plus courts, on leur redonne la possibilité de passer du temps sur le son en accélérant la mise en œuvre de base.
La S10 va faire des petits
SLU : La gamme des Line Array d’Adamson est donc désormais E15, E12, S10 et Metrix…
Didier Dal Fitto : Oui, cela étant il est envisageable que dans les années à venir soient déclinées d’autres produits dans la continuité des S10. Nous sommes dans une phase de renouvellement des gammes.
SLU : Comment amplifie-t-on les S10. Combien peut-on en mettre par exemple sur un PLM10000 ?
Didier Dal Fitto : On peut en mettre jusqu’à 6. Les HP 10’’ sont des 16 Ω mais câblés en parallèle, donc l’enceinte en tant que telle est une deux fois 8 Ω, grave et aigu. On peut donc en mettre 3 en parallèle sur deux canaux d’un 10000 et même 4 sur deux canaux d’un 20000, donc 8 au total.
Le bas de la platine arrière de rigging de la S10. Ici encore Adamson a mis le paquet en adaptant le système présent sur la série E. Remarquez la pinoche qui maintient l’angle présélectionné en cas de stacking.
SLU : Comment été conçu le rigging ?
Didier Dal Fitto : Il a été dérivé de ce qui existe sur les E, à savoir qu’il est possible de prérégler les angles. L’enceinte est stockée sur des chariots, prête à prendre sa courbure une fois accrochée. Cela existe pas ou peu sur les systèmes compacts concurrents. Les accessoires sont peu nombreux et assez malins. Le frame par exemple permet de faire de l’underhang sous les E15 et 12 sans accessoires supplémentaires. Tu peux le placer dessous et à l’envers quand tu as besoin de faire du downfill. Tu peux mettre tes subs derrière avec le beam, le sub S119 sert directement de base en stacking pour incliner la première boite. EML, Lagoona et MPM se sont associés au niveau de l’idée pour qu’on développe un chariot Touring de 6 boîtes et pas de 4 comme le standard.
SLU : Cette collaboration d’Adamson avec la France est due la participation plus qu’active de DV2 dans le développement des nouveaux produits et aussi à votre réseau de prestataires fidèles et compétents…
Didier Dal Fitto : Oui et souvent quand un nouveau produit arrive, il n’est pas réellement au point et quand il commence à être déployé à l’échelle mondiale, il y a beaucoup de retours dont tous ne sont pas constructifs. C’est là l’un des nœuds du problème, celui d’avoir des remontées du terrain qui soient utiles et qui permettent d’aller vers une amélioration du produit. C’est comme demander l’avis de quelqu’un. Il faut le faire auprès d’une sélection de personnes mais certainement pas à la terre entière sinon on se retrouve vite au point de départ, avec autant d’avis divergeants que de personnes interrogées. DV2 et ses clients historiques représentent une base fiable sur laquelle s’appuyer.
Adamson S119
SLU : On a découvert le sub qui accompagne les S10 depuis peu…
Didier Dal Fitto : Oui, le S119 qui utilise le même 19 pouces qui est embarqué dans le E219, ce qui va lui donner une vraie plus-value technique, et sa largeur est exactement celle des S10, ce qui va faciliter le rigging. La sortie officielle de ce sub va rapidement suivre la présentation qui en sera faite au PL+S. Son poids de 57 kilos et sa puissance en font le compagnon rêvé des S10. Il accepte 1200 W AES sous 5 Ω, ce qui lui permet de réaliser le meilleur transfert de puissance possible avec les amplis modernes en en mettant deux en parallèle, par exemple sur un PLM10000.
Durant les années 90, je passais tous mes week-ends à faire le son dans divers stades de football aux quatre coins de l’Australie. Mais au contraire du public, je n’avais aucune espèce d’intérêt pour le jeu. Je m’interrogeais plutôt sur les raisons qui poussaient tous ces gens à quitter leurs logis bien chauds pour se rendre dans les stades, rester assis sous la pluie (oui, il pleut aussi à Sydney !), faire la queue pour avoir un casse-croûte et une bière, faire la queue pour sortir, faire la queue pour payer le parking en enfin regagner leurs logis chauds et douillets…
Scott Willsallen, Directeur Audio et Sound Designer des cérémonies des Jeux Olympiques d’hiver 2014 à Sochi
Il y a quelque chose de mystérieux autour de la rencontre de deux tribus qui, malgré la pluie, s’affrontent dans un jeu d’adresse devant des milliers de personnes qui les regardent en hurlant. Les systèmes audio de l’époque avaient des capacités limitées, et, au fur et à mesure que les événements sportifs devenaient de plus en plus exigeants, je sentais bien que, si je pouvais améliorer les performances audio des stades, cela pourrait donner à chaque match une ambiance plus captivante et dramatique.
Ma passion pour la sonorisation des stades a été décuplée en 2000. Sydney accueillait alors les jeux olympiques d’été, et je travaillais comme technicien chez un sous-traitant pour le son et les communications des Jeux. Au début 2003, je rédigeais mon mémoire de maîtrise sur l’environnement sonore subjectif d’un stade.
C’est difficile d’expérimenter une théorie sur le son des stades sans y accéder concrètement. C’est donc avec joie que j’ai été embauché comme directeur audio des cérémonies d’ouverture et de clôture de la Coupe du Monde de Rugby qui se sont déroulées au stade olympique de Sydney. Cela m’a procuré tout l’environnement dont j’avais besoin pour vérifier quelques-unes de mes théories et acquérir une expérience dans la sonorisation des stades qui me sera précieuse pour l’avenir.
Depuis lors, avec la société Auditoria que j’ai fondée, j’ai eu la chance de prendre part à l’audio des cérémonies en tant que directeur ou concepteur, ou même les deux, lors de nombreux événements : jeux du Commonwealth de Melbourne (2006) te Dehli (2010), jeux Asiatiques de Doha (2006), Jeux Olympiques de la jeunesse de Vancouver (2010), Singapour (2010), coupe du monde de rugby de 2011, jeux Arabes de Doha (2011), jeux olympique de Londres (2012) et, bien sûr, cérémonies des jeux Olympiques et paralympiques d’hiver de Sochi en 2014. Même si leur environnement complexe est un peu imprévisible, les stades sont des espaces dans lequel je me sens désormais parfaitement à l’aise.
Le stade Fisht avec sa toiture temporaire. Des grands hangars avec des murs composés de panneaux de sandwich de composite non traités ont été construits à chaque extrémité du stade. Durant les cérémonies, ils ont servi de coulisses dans lesquelles les énormes pièces de décor étaient hissées et retirés du système de mouvement automatisé.
Une géométrie compliquée
[private]
Du point de vue architectural, le stade Fisht est beau et complexe. Mais du point de vue de l’acoustique, il est seulement complexe.
Durant les jeux de Londres en 2012, j’ai rencontré les principaux membres de l’équipe de Sotchi autour d’un café. A cette époque, le stade Fisht était à peine plus qu’un trou dans le sol, et dans à peine 18 mois, il devrait accueillir les jeux Olympiques les plus coûteux de l’Histoire. La conception de l’architecte Populous est unique en son genre. La forme du toit trouve son inspiration dans les montagnes couvertes de neige et le toit, éclairé par l’intérieur, est inspiré du célèbre œuf de Fabergé incrusté de pierres précieuses.
Les infrastructures des tribunes et du toit sont indépendantes et autoporteuses. Les toitures est et ouest abritent la majorité des places assises des intempéries. Elles sont symétriques l’une de l’autre et séparées d’un espace qui expose l’aire de jeu à l’environnement. Chaque structure du toit est supportée par une grosse poutre en treillis d’acier orientée nord-sud, qui s’étend sur toute la longueur du bâtiment et soutient le bord de la toiture permanente ainsi qu’une toiture amovible qui obture l’espace ouvert entre les deux pendant les cérémonies, pour des raisons de sécurité.
Alors que les gradins sont totalement symétriques, l’asymétrie de la structure du toit a rendu difficile la répartition symétrique des grappes suspendues.
Et pour compliquer encore plus la conception sonore, le stade n’a jamais été totalement achevé. Lors des visites du site que nous avons effectuées pendant l’étude, nous n’avons pas pu voir beaucoup plus que des gradins de béton. Concevoir le son d’après des plans d’architecte, c’est une situation avec laquelle Auditoria est familiarisée. Mais la forme complexe du stade, les hangars Nord et Sud qui ne sont pas négligeables du point de vue acoustique, et les finitions du bâtiment qui se sont poursuivies tardivement, nous ont contraints d’adopter une démarche quelque peu différente.
Le processus de conception
A chaque fois que la géométrie le permet, je conçois la couverture de la tribune supérieure avec un système suspendu et celle de la tribune inférieure avec un système empilé. Cela me permet de préserver la localisation pour le public des gradins du haut et du bas tout en minimisant les recouvrements.
Les 20 systèmes empilés K2/SB28 répartis au sol pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune
Nous avons commencé à concevoir le système 18 mois avant l’événement. Nous nous étions fixés comme objectif de donner aux équipes techniques les poids des charges, les consommations électriques et les dessins des systèmes pour qu’elles s’organisent en conséquence, et de donner aux équipes de création des indications sur les axes visuels et les points de vue du public.
Ma méthode de conception commence par une étude du lieu en CAO de manière à en appréhender la configuration en détail. Je commence avec un plan de l’aire de jeu et de la tribune inférieure pour faire une étude dans le plan horizontal et déterminer de manière approximative le nombre de points de diffusion nécessaires pour fournir une couverture homogène aux premiers rangs. Dans un premier temps, je laisse toujours une distance d’au moins 10 mètres entre les « stacks » et la première rangée de sièges, car cela procure une couverture plus homogène dans le plan vertical.
Les 16 systèmes suspendus K2/SB28, déployés pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune)
Si on utilise simplement la loi de décroissance proportionnelle au carré de la distance, les dix premiers mètres amènent une atténuation de 20 dB, les 20 m suivants (soit la profondeur moyenne d’une tribune de stade) se situent à l’intérieur d’une fenêtre de 10 dB SPL. On peut réduire encore cette fenêtre en jouant sur les angles inter-boîte du système ligne source. Je m’attache aussi à la règle du « Ce qu’on ne peut pas voir, on ne peut pas non plus l’entendre ». En vertu de ce principe, je m’assure que toutes les rangées ont une vue directe sur l’enceinte qui est dans leur axe.
Une fois cette distance définie, trouver le nombre de « stacks » qu’il est nécessaire de poser au sol est un exercice élémentaire de CAO qui se fonde sur un angle de couverture horizontale global de 110°. On règle l’azimut de manière à ce que chaque assemblage pointe perpendiculairement à la ligne du premier rang. On détermine le nombre d’enceintes de chaque empilement de manière à dégager le champ visuel du public vers la zone du spectacle, qui, souvent, n’est que de 1,5 m, ce qui laisse juste assez de place pour quatre éléments de line source à deux transducteurs de 12 pouces.
Les 16 systèmes système suspendus K2/SB28 déployés pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques (en jaune), représenté avec les arches de toiture.
Cela étant fait, je peux me consacrer à l’étude de la tribune supérieure dans le plan horizontal. Je commence en plaçant une grappe supérieure aux mêmes coordonnées XY que chaque assemblage au sol et je règle la hauteur de sorte que le haut de la grappe arrive deux mètres au-dessus de la dernière rangée. Cette façon de faire implique qu’il y ait autant de points de diffusion suspendus que de points de diffusion au sol, sauf là où la tribune supérieure ne forme pas un ovale complet, auquel cas on supprime du dessin les grappes qui ne sont pas nécessaires.
Chaque système ligne source est réglé en azimut de manière à pointer perpendiculairement à la dernière rangée de siège, ce qui, la plupart du temps, est identique à l’orientation des lignes sources posées correspondantes au sol. Ensuite, on peut les déplacer le long de leur vecteur en direction du public afin de réduire le chevauchement avec les grappes adjacentes et, idéalement, avoir une distance identique pour chacune. A chaque fois que c’est possible, je m’attache à rendre aussi constante que possible la relation entre chaque grappe et chaque zone de couverture correspondante en uniformisant les distances, les réglages de hauteur, les angles d’incidence verticale et les longueurs des grappes. Cette méthode fournit une réponse plus homogène et simplifie la mise au point du système.
Notre système suspendu était relativement simple, à l’exception des coins de la tribune supérieure, qui posaient des problèmes du fait de la proximité des grappes d’enceintes et de l’arche de la toiture principale. Cette zone était aussi très chargée en projecteurs et structures d’éclairage. On a donc décidé de n’en effectuer les réglages de hauteur définitifs qu’au moment de l’installation sur le site. Ayant alors en mains une première esquisse, je pouvais consacrer toute mon énergie au choix de produits adaptés au projet.
Vue rapprochée d’une grappe suspendue de K2/SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.
Le choix du K2
Très vite il s’est avéré que le K2 était le seul produit capable de satisfaire les différentes exigences en matière de dispersions horizontale et verticale pour les installations au sol comme pour les grappes suspendues. Cela m’a aussi permis de déterminer le nombre maximum dont j’avais besoin sans pour autant finaliser définitivement la conception.
Le K2 emploie le procédé L-Acoustics Panflex, une technologie de contrôle horizontal unique qui combine des déflecteurs mécaniques réglables et un algorithme de traitement numérique efficace à partir de 300 Hz. Rétrécir ou élargir la directivité horizontale peut servir une multitude d’intentions : s’adapter à la dimension de la zone d’écoute, satisfaire le compromis entre la couverture à courte ou longue distance et le niveau sonore (SPL), réduire ou augmenter les zones de chevauchement et éviter les surfaces réfléchissantes. En combinant la WST (sculpture du front d’ondes) et le Panflex, L-Acoustics traite d’une manière exclusive les questions de contrôle de la directivité dans les plans horizontal et vertical. Par conséquent, le K2 est capable de s’adapter aux formes les plus complexes des lieux publics, avec la meilleure performance d’écoute et le minimum de pollution sonore.
Très vite, j’ai mis le doigt sur trois options différentes provenant de trois fabricants, à partir de critères comme la disponibilité en location et une combinaison de scénarios les plus favorables et les plus défavorables en matière de charge pondérale et d’exigences en puissance acoustique. Durant les quelques mois qui suivirent, j’ai affiné mon projet et en janvier 2013, quelques mois avant que l’offre de Sotchi soit close, j’ai rendu visite à L-Acoustics au retour des réunions de Moscou.
L’équipe était emballée à l’idée de me présenter un prototype en état de marche de ce qui allait devenir le K2. Par la suite, ils m’ont envoyé une version Bêta du logiciel Soundvision avec le nouveau produit qui m’a permis de modeler des designs sonores qui étaient à la foi plus légers, plus flexibles, et qui étaient capables d’utiliser le même produit aussi bien pour les grappes suspendues que pour les assemblages posés au sol.
Le logiciel Soundvision m’a démontré qu’en combinant la dispersion horizontale Panflex ™ du K2 et des angles entre éléments atteignant 10° dans le plan vertical, on obtiendrait une réponse plus homogène dans le plan vertical en utilisant moins d’éléments, et moins de recouvrements préjudiciables dans le plan horizontal, ce qui est très bénéfique pour l’intelligibilité. De plus, le niveau sonore élevé et la large bande passante du K2 (3 dB de moins que le K1, mais avec la même bande passante) convenaient aussi parfaitement aux ambitions créatives des cérémonies et à l’envergure de l’événement. Pour toutes ces raisons, on a prescrit le K2 et nous avons commencé à rechercher des fournisseurs. L’Italien Agora a verrouillé le contrat et on a mis la pression sur L-Acoustics pour qu’ils livrent 230 K2 plus d’autres matériels nécessaires au projet, à l’échéance de novembre 2013.
En fin de compte j’ai fini par développer deux designs. L’un, destiné aux Cérémonies des Jeux principaux, partageait la couverture des tribunes supérieure et inférieure entre les systèmes suspendus et posés. Dans le second, nous avions tout suspendu, car les cérémonies des Jeux paralympiques exigeaient de faire place nette sur l’ensemble de l’aire de jeu pour y mettre les fauteuils des athlètes.
Le système suspendu de la configuration « Olympique »
Pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux Olympiques, nous avons accroché 16 grappes, 8 par côté. Chaque grappe était accrochée à partir d’une poutrelle de 4 mètres qui portait neuf K2 à l’une de ses extrémités et quatre SB28 à l’autre. Les quatre grappes utilisées pour la couverture des virages étaient uniquement composés de K2. Nous avons accroché nos SB28 à 2,75 m derrière les K2 pour laisser la place aux quatre K2 supplémentaires que nous avons ajoutés pour les cérémonies paralympiques. On a ajusté les grappes en fonction de la hauteur du dernier rang de sièges du public, en maintenant les angles de site à zéro degré.
Représentation de la couverture respective à 70° de deux grappes adjacentes de K2 en utilisant le mode couverture de Soundvision. Notez que les points pleins représentent la couverture utile (-3 dB de l’axe) et servent de référence pour l’ajout des sources adjacentes.
Représentation de la couverture combinée des grappes de K2 adjacentes identiques en utilisant le mode cartographie (Mapping) de Soundvision.
On a optimisé l’uniformité des distances, que nous avons évoquée plus haut, pour une dispersion horizontale des K2 réglée à 70° en utilisant la directivité réglable Panflex.
Les recouvrements constants ainsi obtenus entre grappes adjacentes constituent un compromis entre l’intelligibilité et la spatialisation sonore ressentie par le public.
Dans le plan vertical, le véritable comportement de ligne source (WST) des K2 et sa flexibilité angulaire m’ont permis d’obtenir avec un nombre d’enceintes réduit la couverture et la distribution du niveau sonore attendues. De plus, l’aptitude aux forts niveaux sonores des K2 me garantissait que le système assurerait le spectacle sans s’essouffler.
Représentation de la couverture combinée des grappes de K2 adjacentes identiques en utilisant le mode cartographie (Mapping) de Soundvision.
Le système empilé de la configuration « Olympique »
Vue rapprochée d’une grappe posée de K2/SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques.
Pour la tribune inférieure, les assemblages au sol étaient répartis sur tout le périmètre du plateau de spectacle. La zone située entre le plateau et la première rangée de sièges était utilisée pour les équipements techniques et les déplacements du personnel et nous laissait juste la bonne distance nécessaire pour fournir une couverture régulière du premier au dernier rang. Nous avons aligné trois SB28, ce qui nous a permis de contrôler le diagramme de rayonnement dans le plan horizontal pour bas du spectre.
Représentation de la couverture d’un assemblage au sol obtenue avec le mode couverture de Soundvision. Le K2 du bas est réglé à 110° et les autres à 70°.
On a posé quatre K2 sur le SB28 central. On a réglé l’élément du bas sur 110° (H) et on l’a alimenté séparément, alors que les trois du dessus ont été réglés sur 70° et alimentés en groupe. Ainsi, ils fournissaient dans le plan horizontal la couverture d’une même largeur de tribune malgré un écart de distance de 18 mètres.
Dans le plan vertical, l’augmentation de sensibilité des éléments supérieurs réglés sur 70° compense la plus grande distance et permet d’avoir une différence de niveau quasiment inexistante lorsqu’on passe de l’avant à l’arrière.
Cette configuration a apporté d’énormes avantages au niveau du maintien de l’intelligibilité et fournissait des sensations identiques sur toute l’étendue de la tribune inférieure. Le système au sol a été complété par des éléments de diffusion retardés en ARCS II et 12 XT pour fournir une couverture additionnelle des rangées de sièges provisoires placées au niveau des accès au nord et au Sud du stade.
Couverture verticale et uniformité du niveau sonore d’un seul assemblage de K2. On note que l’écart de niveau sonore reste dans une fourchette de ± 1 dB.
La configuration paralympique : le système suspendu
Le système K2 a une sonorité très proche de celle du K1 et le complète très bien. A ce jour, le système s’est comporté à merveille et d’une manière totalement maîtrisable. Richard Sharratt, FOH Mix Engineer
Vue rapprochée d’une grappe suspendue de K2 et de SB28 utilisée pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux paralympiques.
Pour les jeux paralympiques, la conception du plateau des cérémonies réservait aux athlètes handisports l’espace entre la scène et la première rangée de sièges. Nous avons donc dû couvrir la tribune inférieure uniquement à l’aide des grappes suspendues en n’ajoutant que quelques enceintes au sol pour servir les athlètes.
Il n’y a que très peu de temps disponible entre la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques et la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques. Il y a pourtant un tas de choses à faire durant cette courte période. Pour effectuer le changement, j‘ai optimisé la conception des grappes suspendues en adjoignant quatre K2, pris sur chaque assemblage au sol, aux grappes accrochées, ce qui les faisait passer de neuf à treize éléments.
Représentation de la zone couverte par une seule grappe obtenue à l’aide du mode Mapping de Soundvision.
Il n’a pas été pas utile de modifier les angles inter-éléments des neuf éléments du haut car l’angle de 10° entre éléments de K2 permettait déjà de couvrir jusqu’au premier rang de sièges. De plus, on a ajouté à chaque groupe suspendu de SB28 deux des subs du sol, ce qui les faisait passer de quatre à six éléments.
Le système de diffusion consacré aux athlètes paralympiques se composait de 64 enceintes 8XT installés au sol sur des supports spécialement conçus, et alignés temporellement sur le système suspendu. On a ajouté des caissons SB28 pour réchauffer le son destiné à la zone réservée aux fauteuils des athlètes.
La couverture verticale d’une seule grappe suspendue de K2. Les irrégularités du niveau sonore tiennent dans une fourchette de ± 1 dB.
Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques : l’animation du train.
Le système pour les personnalités
La tribune officielle située du côté Ouest du stade, juste au-dessous des salles de commandes, a reçu les dirigeants mondiaux comme Thomas Bach, le nouveau président du CIO, Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine et Ban Ki Moon, le secrétaire général de l’ONU.
Le plan de cette zone n’a été divulgué que très tardivement, si bien que la couverture à partir de nos grands systèmes n’était pas garantie.
J’ai donc conçu un système retardé spécialement pour les personnalités, constitué de 30 enceintes 5XT pour sonoriser la zone VIP dans le médium et l’aigu.
On a créé un système de stéréo surround spécialement pour les très hautes personnalités, ce qui nous a permis de leur fournir un son surround à partir des multiples sources vidéo.
Systèmes spéciaux
On a utilisé un système dV-DOSC particulier pour reproduire un bruit de train à l’extrémité Sud du stade. Pour la cérémonie de clôture, il s’est transformé en sono pour le DJ russe au centre de la scène. Pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Paralympiques, ce système a été placé à l’extrémité Nord du stade pour produire le bruit d’un bateau.
La préparation des systèmes
La qualité du son que nous avons obtenu aux cérémonies de Sotchi surpasse celle de tous les jeux Olympiques précédents. James Lee, Directeur Technique
Comme il fallait installer le système dès son arrivée à Sotchi, il était indispensable de le tester entièrement avant de l’expédier. Agora a reçu ses K2 à temps pour effectuer un test de réception complet, incluant des mesures en réponse impulsionnelle, en balayage sinusoïdal lent pour vérifier les moindres résonances, l’examen des points d’ancrage, des connecteurs et l’inspection des déflecteurs. J’ai créé une feuille de calcul partagée avec les ingénieurs des systèmes acoustiques d’Agora pour enregistrer et suivre tous les tests des éléments. Tous les systèmes ont été préparés selon les normes rigoureuses d’Agora et ont été prêts pour être expédiés à Sotchi en temps et en heure. Le transport vers Sotchi ne fut pas une mince affaire car il y avait un engorgement monstrueux à l’arrivée au port. Notre système arriva en retard, ce qui nous laissa juste assez de temps pour effectuer le travail.
L’installation des systèmes
Comme les K2 ne pèsent que 56 kg, ils sont faciles à manœuvrer et la phase d’installation s’est déroulée rapidement. L’utilisation d’éléments de pont pour séparer les K2 des SB28 a permis d’obtenir des écarts constants et a aussi fourni un support pour enrouler les faisceaux de câbles de 200 kg. Au sol, on a commencé par installer les LA-RAK posés par terre et les nœuds réseau de contrôle de sorte qu’on pouvait tester chaque groupe en place au fur et à mesure qu’on ajoutait les enceintes.
Le système de contrôle que j’avais conçu utilisait un câble à quatre fibres optiques. Deux fibres servaient au transport du signal audio sur infrastructure matérielle Optocore et les deux autres s’intégraient dans un réseau maillé Ethernet destiné au contrôle de divers appareils comme les récepteurs de liaison sans fil Shure, des onduleurs, des processeurs Lake et des amplificateurs LA8, et à la fourniture d’accès Internet aux différentes zones de contrôle. Très tôt on a raccordé les LA-RAK au réseau de contrôle pour permettre à notre responsable technique audio de configurer les amplificateurs et les groupes dans le gestionnaire de réseau LA Network Manager sans attendre que les enceintes soient branchées.
Un assemblage de K2 et de SB28 pendant l’installation
La dernière étape de l’installation a été l’installation des consoles de diffusion et du matériel extérieur. On a utilisé une paire de DiGiCo SD7 en redondance ainsi qu’une paire de processeurs d’effets TC M6000 en redondance, des Vitalizer SPL, un tas de Distressor d’Empirical Labs et des compresseurs multibandes Drawmer S3. Une fois la régie façade fonctionnelle, on a pu entamer la procédure de mise en service et de réception du système de diffusion.
Le test des systèmes
Compte tenu de tous les préparatifs nécessaires, le site travaillait jour et nuit et notre séance de réglages quotidienne se déroulait de 5 heures à 9 heures du matin, aux heures les plus froides de la journée, ce qui a eu pour effet de rendre le fait « de se garder au chaud » la partie la plus délicate de la mise en route ! On a utilisé une combinaison de logiciels de mesure Smaart7 et EASERA Systune avec des micros Earthworks M30 et des liaisons sans fil Lectrosonics.
La différence de température entre le lever du soleil et l’heure du spectacle était si significative que nous nous sommes concentrés sur la confirmation de la couverture globale du système, la recherche des moindres zones d’ombre, l’élimination par filtrage des bosses les plus évidentes et l’alignement temporel des différentes parties.
Vérification de la couverture
Pour tirer le maximum de la période de réception du système, il est essentiel de se fixer des objectifs clairs et accessibles. Le premier et le deuxième jour ont été entièrement consacrés à mettre de la musique et à parcourir le site. De temps à autre, on remplaçait la musique par un bruit rose ou un micro sans fil.
Il est très important de repérer très tôt les trous dans la couverture, car déplacer un groupe d’enceintes ou installer des enceintes supplémentaires nécessite la coordination avec d’autres services. C’est aussi le moment d’affiner l’orientation verticale ou horizontale de chaque groupe pour assurer que la disposition sur le terrain est rigoureusement conforme au modèle.
La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
Tests et réception de la tribune supérieure…
Une fois satisfait de la couverture du système, je me suis intéressé à la régularité dans le plan vertical en effectuant de nombreuses mesures dans un plan vertical situé dans l’axe d’une seule grappe. Cela me permet d’appréhender les différences de niveau de pression acoustique et celles dues aux effets de l’absorption de l’air à l’intérieur de la zone de couverture verticale et d’évaluer l’équilibre spectral propre à chaque grappe. Cette méthode renseigne aussi sur la meilleure façon de grouper les éléments des grappes voisines pour le traitement durant la phase de répétition. Par exemple, les quatre grappes centrales de chaque côté du stade étaient à une plus grande distance du public et donnaient des mesures très comparables aux derniers rangs. Les trois éléments supérieurs de chaque grappe, qui étaient tous à la même distance du dernier rang, ont été placés dans un groupe commun pour ce qui est du traitement de compensation d’absorption de l’air.
Cartographie Soundvision du système supérieur.
A Sotchi 2014, c’était la première fois que les K2 étaient déployés sur une grande échelle et on a passé le temps qu’il fallait pour exploiter à fond l’outil « d’array morphing » pour façonner la réponse en fréquence de chacune selon nos besoins.
L’énergie du K2 dans les basses fréquences est étonnante, avec une sonorité énorme, chaude et précise dans les basses, qui se raccorde à la perfection avec le SB28. Une grappe de neuf K2 a une densité et une puissance inattendues. Avec plus de 200 K2 dans un même lieu, le site répondait à l‘énergie du grave et finalement, on a fixé le coefficient de zoom à 0,63 pour le système en l’air et pour le système au sol. Pendant cette phase, on a aussi mesuré et réglé pour chaque grappe le raccordement entre les K2 et les SB28 suspendus.
Dans les hautes fréquences, les trois filtres FIR du gestionnaire de réseau LA Network Manager sont parfaitement placés pour faire exactement ce que demandent les mesures et les écoutes subjectives. La largeur et les fréquences charnières de ces filtres ont la distribution adéquate pour respecter l’équilibre des hautes fréquences. J’ai également utilisé le filtre de compensation de l’atténuation de l’air qui se comporte exactement comme prévu. On a amplifié chaque grappe de 9 éléments par groupes de trois, ce qui permet trois zones de compensation d’absorption de l’air par grappe. En moyenne on a mis +3 dB de correction dans la partie supérieure de chaque grappe, +1,5 dB dans la partie centrale et aucune sur la partie inférieure.
On a traité chaque grappe de manière séparée pour obtenir une écoute identique sur toute la surface des gradins supérieurs avec un réglage moyen du système.
… et de la tribune inférieure
Cartographie Soundvision du système
La tribune inférieure présentait différents problèmes. L’assemblage typique comportait trois caissons de sub et 3 K2 posés sur le caisson central, mais on a dû en modifier quelques-uns pour des raisons de visibilité. Sur plusieurs d’entre eux, on a posé les K2 devant le caisson central et plusieurs n’ont que deux caissons. Du fait de ces variantes, il a fallu mesurer chaque montage en fonction d’un l’objectif à atteindre, mais encore fallait-il définir le bon objectif. Nous avons choisi d’effectuer les mesures en prenant comme référence le montage de base constitué de quatre K2 posés sur trois SB28.
Comme on pouvait s’y attendre avec un angle d’incidence aussi faible, des changements minimes se traduisent par des écarts significatifs. J’ai fait appel au système de modélisation pour obtenir quelques variantes que nous avons utilisé ensuite pour les comparaisons directes. Pour chacune des trois options, on a mesuré l’homogénéité verticale et l’équilibre tonal. Après avoir déterminé la meilleure, on a on a effectué le raccordement avec les SB28 et on a réglé les angles dans tout le système. On a ensuite mesuré séparément chaque assemblage en de nombreuses positions pour assurer la conformité à notre objectif.
Puis tout l’ensemble
On a ensuite réglé les systèmes supérieur et inférieur l’un en fonction de l’autre. On a ajusté le niveau, l’équilibre spectral et le retard des deux systèmes pour former un système complet et cohérent. L’architecture du stade Fisht a rendu cette étape complexe et problématique. Heureusement, nous avons disposé de suffisamment de temps pendant la phase de réception, pour commettre quelques erreurs et finalement, les corriger.
Vue de l’emplacement d’un des assemblages de K2 au sol.
Soundvision
On ne doit pas surestimer l’utilité de Soundvision, particulièrement dans un contexte pareil, où les risques sont élevés et les attentes sont immenses. Le chantier n’a été terminé que très tard et n’était pas rigoureusement conforme aux plans. L’environnement acoustique était problématique et on s’attend à ce que des événements de cette envergure représentent une expérience extraordinaire. Mais je me suis entièrement appuyé sur Soundvision pour déterminer les caractéristiques en champ direct auxquelles je devais m’attendre. Le logiciel a écarté les aspects les plus incertains de la conception. Je l’ai utilisé comme un élément du processus de décision pour toutes les modifications dans la conception du système acoustique.
Réglage subjectif
Les répétitions commencent avec un système de sonorisation qui est équilibré et aligné temporellement, mais il reste encore à le régler en fonction des goûts. Cette phase continue jusqu’à la répétition finale en costumes dans un stade plein. Le réglage final est le résultat d’une collaboration entre l’ingénieur du son de façade Richard Sharratt, le consultant audio Bobby Aitken et moi-même. Au bout du compte, le système s’est comporté d’une manière brillante, constante et tout à fait prédictible.
Les cérémonies
« Scott et moi, nous avons travaillé pour la première fois ensemble lors des jeux Olympiques de Londres en 2012, respectivement comme concepteur système et sound designer. Quand Sotchi s’est présenté, nous avons pris quelques jours pour écouter le K2 et nous avons décidé qu’il serait parfait. Et il l’a été ». Bobby Aitken, Audio Mix Consultant
L’ensemble des quatre cérémonies s’est déroulé dans un stade comble et un public bruyant, engagé et impliqué. Lors de la cérémonie d’ouverture, on avait prévu des crêtes à environ 108 dBA, d’après l’expérience des répétitions en costumes, mais avec le bruit du public, nous avons dû augmenter de 4 ou 5 dB durant tout le spectacle. Le système a très bien réagi à cette augmentation de niveau, les subs sont entrés en limitations à deux ou trois reprises pendant les effets basse fréquence et les systèmes dV-DOSC utilisés pour les effets du train ont presque « explosé ».
De la part de l’équipe de production et du public, nous n’avons eu que des commentaires positifs. J’ai quelques collègues qui ont passé beaucoup de temps dans des stades, devant de gros systèmes d’enceintes, et ils ont été très impressionnés par les performances de ce système, surtout dans un environnement acoustique aussi difficile.
Pour illuminer les concerts symphoniques de la Halle aux Grains, le responsable de l’éclairage, Gilles Bolorinos, vient d’acquérir 8 MAC Quantum Wash. Cet investissement est le résultat de presque 6 ans de recherche de la machine à leds idéale.
Auparavant destiné aux marchés des céréales, la Halle aux Grains est, depuis 1974, la résidence de l’orchestre national du Capitole de Toulouse. Grâce à des travaux d’embellissement entrepris par la ville, cette halle est aujourd’hui considérée comme l’un des plus hauts lieux musicaux d’Europe. La salle peut accueillir plus de 2000 personnes assises autour de l’orchestre, et le théâtre y organise entre 150 et 180 spectacles par an.
Gilles Bolorinos : “ Cela fait longtemps que je suis à la recherche de projecteurs wash à leds car nous avons un problème assez important lié à la chaleur diffusée par les projecteurs halogène. Vu qu’il n’y a pas de cheminée d’évacuation dans la halle aux Grains et que les machines tournent souvent dès 9 heures du matin jusqu’à minuit, les températures montent à des niveaux intolérables pour les musiciens et les instruments, surtout en été. Lorsque Martin Professional a lancé sa première lyre à leds, le MAC 401, Gilles Bolorinos a été un des premiers spécialistes dans le domaine du théâtre à considérer cette machine comme une alternative aux sources traditionnelles. Pourtant, ce n’est qu’avec l’arrivée du MAC Quantum Wash qu’il choisit d’investir dans la première lyre à LED pour éclairer l’orchestre symphonique.
Gilles Bolorinos : “ Il fallait attendre que la technologie soit plus avancée pour trouver une machine qui couvre tous nos besoins.”
En premier lieu, il fallait un produit silencieux.
Gilles Bolorinos : “Il faut tenir compte du bruit dans tous les théâtres, mais dans la Halle aux Grains, cette contrainte est encore plus accentuée. Le moindre bruit est entendu.”
Ensuite, le responsable de l’éclairage cherchait des couleurs proches de celles d’un projecteur halogène.
Gilles Bolorinos : « Les musiciens classiques ont besoin d’un grand confort visuel pour la lecture de leur partition, aussi bien pendant les répétitions que les concerts devant le public. Si la lumière réfléchie sur les partitions n’est pas proche de celle créée par un projecteur halogène, ils n’ont pas ce confort leur permettant de se concentrer à 100% sur la musique. »
En complément des MAC Quantum Wash, la Halle aux Grains a acquis également 16 Martin Mac TW1. » Cela ne fait qu’un mois que les nouvelles machines tournent dans la Halle aux Grains, mais dès le début, il était évident qu’elles amèneraient un vrai bonus dans notre travail, « conclut Gilles Bolorinos.
Ce n’est une surprise pour personne en France et en Belgique qui en disposent depuis la fin 2014 mais c’est néanmoins officiel, la série S va être présentée au ProLight + Sound à Francfort. Cette série compacte est constituée de la tête S10, du subwoofer S119, du logiciel Blueprint AV™ et enfin du rack de touring d’Adamson désormais standard et appelé E-Rack.
La S10 est une toute nouvelle tête compacte et deux voies, conçue pour être employée dans des salles de jauge moyenne, les théâtres, les lieux de culte et les clubs, mais aussi en tant que système principal pour des jauges importantes (jusqu’à 3000 personnes) et tout type de programme et enfin en complément dans des installations de grande envergure en extérieur comme en intérieur. Elle embarque deux tous nouveaux 10 pouces à membrane en Kevlar et aimant au Néodyme ND10-LM et un moteur 1,5 pouce référencé NH4TA2 qui n’est autre que celui qui équipe les enceintes E.
Il est monté sur un guide d’onde produisant un front d’onde légèrement incurvé avec une ouverture horizontale de 110° et verticale de 10°. Malgré ses deux 10 pouces, la S10 ne mesure que 74 cm de large, 26 de haut et 53 cm de profondeur pour un poids de seulement 26 kg. Grâce à un travail effectué à l’aide de la méthode des éléments finis de frontière, le guide d’onde présente une ouverture verticale importante sans pour autant perdre de rendement au lointain dans les hautes fréquences. Malgré sa petite taille, la S10 délivre en crête l’étonnant niveau SPL de 141,3 dB.
Adamson S10
Le rendu de la S10 bénéficie à plein d’un nouveau procédé propre à Adamson appelé CSM pour Controlled Summation Technology™, un montage rapprochant le plus possible les deux 10’’ tout en les orientant symétriquement vers l’extérieur. Cela conduit à augmenter leur bande passante et réduit les interférences à la fréquence de coupure. Les deux woofers sont aussi placés en retrait de la sortie du guide d’onde de telle sorte à ne pas en limiter la forme ou la taille. Un léger délai remet en phase les sources sonores graves et aigue avec un léger recouvrement afin de gommer les dernières interférences audibles.
Adamson S119
Le subwoofer S119 est équipé avec le ND19, le même haut-parleur dont dispose le tout dernier sub E219 à radiation directe accompagnant les E12 et 15. Avec une membrane de 19 pouces en Kevlar, ce nouveau woofer longue excursion, à aimant au Néodyme et bobine de 5 pouces accepte des puissances extrêmement importantes et dispose de l’architecture Advanced Cone. Tout comme le E219, il est monté en bass reflex pour une reproduction des basses fréquences musicale et exempte de distorsion.
Les ébénisteries des S10 comme des S119 sont constituées de multiplis de bouleau de qualité marine, d’acier et d’aluminium de qualité aviation et disposent de connecteurs Speakon™ NL8 et du nouveau système d’accroche SlideLock™ qui permet le préréglage des angles avant levage, la ligne prenant sa courbure une fois en charge. Une goupille spécifique est aussi prévue au cas où les boîtes sont posées. Une version de la S10 pour l’installation et prenant le suffixe « i » reçoit une platine spécifique facilitant sa pose et réduisant à la fois son poids et son prix.
La série S est conçue pour être alimentée par les nouveaux E-Rack, le tout nouveau rack de touring adapté non seulement pour ces nouvelles enceintes mais aussi au reste de la gamme Adamson. Continuant le partenariat avec Lab.gruppen, le E-Rack offre à la fois une connectique de qualité, un switch 20 ports administrable afin de router le flux redondé en Dante ainsi que le signal de contrôle et enfin des contrôleurs PLM 12K44 dans des configurations à 8 ou 12 canaux d’amplification. Un E-Rack à 12 canaux de puissance est suffisant pour alimenter 24 S10. Une licence pour Blueprint AV™ est fournie avec chaque E-Rack.
Enfin la Série S comprend un ensemble complet d’accessoires comme le frame S10 ou le S10 Underhang permettant l’accroche de cette nouvelle enceinte en prolongement des E12 et 15.
Grouillant de professionnels qui mériteraient un prix pour leur incessant ballet, la 30è édition des Victoires de la Musique a été marquée par un décor faussement simple et d’un potentiel créatif sans bornes signé Olivier Illouz et Studio 40. Grâce à Gilles Hugo qui nous l’a présenté, découvrez l’homme par qui la magie mais aussi les challenges pour tous les corps de métier arrivent, de la création pure sublimant le petit écran.
Le calage pile poil d’un effet bœuf que le mur arrière souligne finement et avec un effet de relief magnifique.
Rencontre avec un Illuoz-ionniste
SLU : Nous sommes sous le charme de ce décor aussi blanc que caméléon et multiforme. Raconte- nous d’où il sort…
L’homme par qui les challenges arrivent, un vrai Illouz-ionniste capable de faire apparaître toute sorte d’images sur un décor et en même temps de faire disparaître les tonnes de charge, spécialement celles qui font du son ;0)
Olivier Illouz (Chef décorateur et créateur Studio 40) : Au départ c’est un simple appel d’offres. J’avais fait le décor des Victoires l’année dernière avec des volutes vidéo dans l’espace. L’idée de cette année c’était de tout gommer et tout reprendre à zéro.
J’ai fait le choix d’être au service des artistes en créant une page blanche, un grand mur modulable avec des doubles peaux, et la possibilité avec Fred Dorieux (Directeur Photo) de glisser des lumières dedans en faisant bouger des panneaux afin de faire des effets et rendre chaque tableau unique.
La finalité est de laisser la place aux artistes, une façon d’éviter l’écueil que nous avions eu l’an passé où on s’était retrouvé un peu bloqué.
Une page blanche
[private]
SLU : Comment repartir de zéro..
Olivier Illouz : En partant d’une page blanche et en l’écrivant avec chaque artiste. Un travail a donc été fait avec Cosmo AV qui créé les images et qui est en rapport avec eux pour habiller cette feuille blanche. J’ai commencé par réaliser une maquette, que j’ai illustrée et expliquée, où apparaissait ce principe de scène qui rentrait et avec l’idée de pouvoir ouvrir la scène à jardin et pendant ce temps pouvoir préparer a cour. Par-dessus, se sont greffées les plateformes automatiques mais le geste de ce décor c’est le mur, cette page blanche.
Le Zénith et ses sièges vus depuis la scène. On remarque bien le triple rideau de panneaux remontés en central, typiquement l’ouverture dévolue à l’orchestre mais loin d’être la seule possible. Regardez vers le haut, devant les panneaux. On distingue nettement les couples de vidéoprojecteurs d’ETC dévolus aux panneaux arrière qui habillent le fond de scène. Oui, c’est bien Gilles Hugo et son visage presque aussi expressif que celui de Julien Martin, un de ses lanciers. OK Gilles, je me dépêche !
SLU : Comment as-tu pu montrer et expliquer ce concept ?
Olivier Illouz : J’ai fait toute une simu en 3D et une vidéo explicative de la scène s’ouvrant de différentes façons, qui ressemble beaucoup à ce que nous voyons ce soir.
SLU : Tu disposes des outils de création graphique et d’export vidéo qui te permettent de monter des films ?
Olivier Illouz : On a les outils qui nous permettent de tout simuler, notamment 3DS Max d’Autodesk, et la vidéo que nous avons montrée est très fidèle à ce qui se passera demain.
SLU : Comment on présente pratiquement un projet ?
Olivier Illouz : On l’envoie, il est regardé, observé mais on n’est pas sur place pour le défendre. C’est donc évident qu’un projet comme celui des Victoires n’aurait pas pu voir le jour sans les moyens d’aujourd’hui et les mises en page artistiques. J’avais proposé Stromaé pour illustrer et faire vivre mon idée. Si j’avais montré des images fixes ou pas d’images du tout, il aurait été très difficile de raconter un décor. Selon moi, un projet ne doit rien avoir d’artificiel, tout doit être justifié. J’ai aussi beaucoup travaillé avec Fred à la lumière pour le placement des projecteurs car il faut les disposer de manière très habile pour le mur, sans oublier la deuxième peau du mur où il est possible de translater et de l’ouvrir en partie. Le mur arrière est typiquement ouvert en partie. Cet éventail de possibilités rend ce projet très intéressant pour moi.
SLU : Et si tous les artistes désirent avoir à peu près le même tableau avec les mêmes dalles ouvertes…Qui a la main sur ces choix ?
Olivier Illouz : Pas les artistes. C’est nous qui décidons si on les met à cour, jardin ou au centre, en fonction de leur formation. Ensuite on va essayer de retranscrire l’univers de l’artiste sur ce mur.
La complicité entre lumière et décor
Un plan large du Zénith pratique pour apprécier le travail d’habillage de la salle et du public par Fred Dorieux qui n’a pas fait que laisser ses faisceaux s’immiscer dans le décor d’Olivier Illouz
SLU : Tu es donc partie prenante sur les choix de lumière en fonction de ton décor. Les deux sont imbriqués…
Olivier Illouz : Je pense toujours à l’éclairage car pour moi éclairage et décor cela fonctionne ensemble. J’y pense tout en partageant beaucoup avec Fred Dorieux qui est un vrai partenaire et à qui je fais état de mes doutes, de mes idées ou de mes envies. Ensuite il prend la main car il apporte énormément dans le domaine qui est le sien.
Gilles Hugo (Silence) : Et maintenant comme son système de modélisation fonctionne vraiment bien, il va intégrer le son dès le début de son design (rires !)
Olivier Illouz : Nous avons déjà tous travaillé ensemble, y compris le son, sur les Victoires 2015, ce qui est assez rare. Il faut avouer que mon concept était un cauchemar pour Gilles et les équipes de Silence. Comment accrocher des enceintes sans gêner l’ensemble. On a trouvé des solutions et le mérite de Gilles est sa souplesse et sa façon de se mettre au service du décor, quelque chose que tout le monde ne ferait pas et auquel je suis très sensible. J’ai eu beaucoup de problèmes l’an passé avec le backline, et cette année j’ai eu peur que ça fonctionne mal. Il faut savoir que si c’est le cas, cela est de ma faute. Nous avons donc fait en sorte que tout le monde cohabite derrière et que l’ensemble du décor soit fonctionnel. Il ne faut pas oublier qu’outre la partie visible, nous avons aussi construit à l’arrière plus de 200m² d’échafaudages pour que tout le monde puisse stocker et circuler le moment venu. Il y a des batteries, des pianos, tout un backline qui doit pouvoir atteindre la scène librement, et mon décor prend de la place.
L’espace est compté
Les trois panneaux bien parqués, 35 cm d’épaisseur pour chacun d’entre eux , plus un fil d’air entre chaque, cela conduit à une épaisseur totale dépassant de peu le mètre. Remarquez leur géométrie particulière.
SLU : Donne-nous quelques chiffres pour bien comprendre.
Olivier Illouz : Chaque panneau a une profondeur d’environ 35 centimètres et il y en a 3 dans la profondeur avec ce qu’il faut de place entre chaque. Ils ne sont pas lisses mais à facettes pour faire en sorte que le mapping travaille avec ces formes et que cela soit intéressant en termes de relief et de profondeur.
C’est comme au théâtre, tu montes des pendrillons, mais ici on a quatre ouvertures possibles de scènes latérales ou de celle centrale. Ajoute à tout ça le mécanisme de moteurs asservis qui fait tout bouger, et ce n’est pas une mince affaire, et enfin l’orchestre qui a été en définitive placé en arrière de la scène centrale, là où sur mon plan il était juste derrière la première peau et était visible ou pas en fonction de son utilisation.
Tout cela créé des contraintes très importantes. L’année dernière, il était sur une tournette et masqué par des écrans quand il ne jouait pas. Cette année, il a fallu réinventer et scénariser sa présence.
Et la charge est limitée
Un détail des attaches des panneaux. Bien visibles les chaînes qui les actionnent. Bien grosses et lourdes avec leurs moteurs pour lever à deux les 35 petits kilos de chaque panneau, d’où le poids inflationniste ! Les deux panneaux de droite d’une autre couleur et la traverse de raidissement consciencieusement emmaillotée trahissent la « facilité » qui a été faite aux bonnes ondes de Stéphane Pelletier et ses E15 mais ça, on en parlera plus longuement bientôt !
SLU : Le Zénith convient à ce genre de captation TV ?
Olivier Illouz : C’est une salle qui n’est pas très grande, pas très profonde, pas très haute et ne supporte pas de trop grosses charges. Les panneaux pris individuellement sont très légers mais quand on les triple, on se retrouve par exemple avec 5 tonnes à la face, juste pour le décor. Ajoute les moteurs et les ponts et ça devient très compliqué.
On nous a donné 20 tonnes et nous avons démarré le projet à 32 tonnes. Nous avons beaucoup, beaucoup transpiré. Il a fallu trouver plein de solutions notamment avec les lumières et avec le son car il pèse lui aussi. Je te donne un exemple. Je veux mettre des rideaux. Pour faire la couverture de la salle il m’en faut 800 kg, mais pour les accrocher, entre les ponts et les moteurs je dois ajouter 1,2 tonnes, soit deux tonnes au total. Tu comprends le problème et l’effet cascade…
SLU : Revenons une seconde sur ton concept. Il n’y a plus le moindre panneau de led !
Olivier Illouz : Comme on est parti dans une optique qui était de se détacher de tout ce qu’on a pu faire en trouvant une nouvelle écriture, l’écran led ne convenait pas. J’en ai fait un large usage lors des derniers NRJ Awards, mais je ne pouvais pas en remettre sur un concept « page blanche ». Je voulais qu’elle soit pure cette page. On en a soupé des écrans led et de la vidéo (sourires)
SLU : Tu vas donc changer ton concept des Awards en 2015 si t’as la chance de t’en charger..
Olivier Illouz : Mais de toute façon c’est ce que je fais toujours, et si je reproduis un concept, c’est parce qu’on me le demande. L’idée c’est d’aller vers des choses différentes et qui nous amusent, et ce n’est pas sans mal. Cette année par exemple la spidercam va apporter son lot de nouvelles images, mais cela ne va pas être facile d’éviter des ombres sur les visages. On répète pour éviter ce problème et voir par exemple à quel moment il faut envoyer la face pour contrer l’ombre du spider mais c’est extrêmement difficile.
Gilles Hugo : Il n’empêche que malgré la somme de contraintes qu’implique l’emploi de cette caméra, il y a quelques plans mouvements où vraiment tu te demandes ce qui se passe. C’est magnifique. Si tu n’en abuses pas, c’est juste sublimissime.
Volant au-dessus de quasiment l’ensemble de la salle comme de la scène, la spidercam a posé quelques problèmes par ses passages à basse altitude méritant presque un casque de protection pour les plus distraits et par ses ombres portées, mais elle a aussi apporté beauté et originalité grâce aux plans qu’elle a permis d’avoir. « Juste sublissimes » comme dirait Gilles. Admirez par la même occasion la beauté des projections en arrière-plan. No comment, je suis sous le charme.
Les axes caméras étudié dès l’origine du projet
SLU : Donc en plus de la lumière, tu réfléchis un décor en 3D y compris pour le placement des caméras !
Olivier Illouz : Au niveau du décor, tu es obligé de maîtriser les axes caméras.
SLU : Tu sais où ils pourraient être ou bien tu les inscrits carrément dans le projet initial tes axes ?
Olivier Illouz : Je sais parfaitement où ils sont. Pour les Victoires en plus, la scène est assez à plat, il y a peu de croisements. On a choisi un côté « captation de concert » donc très frontale, très brute et très simple. De toute façon, si je ne maîtrise pas les axes caméra, je ne peux pas faire de décor. Tu dois absolument posséder les bases de comment on filme, sinon tu auras beau faire un très joli décor, il ne sera pas exploitable. Je dois avoir la vision des caméras et je dois aussi percuter sur la lumière, en sachant qu’aujourd’hui lumière et décor cohabitent au point de ne plus faire qu’un.
18 parmi les vidéoprojecteurs déployés par ETC à la face, juste au-dessus de la régie dont le nombre d’écrans augmente d’année en année. J’ai fini par arrêter de les compter !
SLU : Est-ce que les artistes sont réceptifs au potentiel artistique que représente ta feuille blanche ?
Olivier Illouz : Certains oui, d’autres moins car ils sont moins à l’affut de cette manière de communiquer. Si l’on prend le cas de Stromae justement, il est soucieux de son image et laisse très peu la main. Il pense, conçoit, fabrique tout, un peu comme C2C qui construisait aussi son univers. Ce type d’artiste s’approprie l’idée, et c’est ce qui nous plait. C’est pareil avec Coldplay aux Awards. Ils vont travailler toute la nuit pour tirer le meilleur parti de ce que les écrans leur offrent.
Idéalement il faudrait que chaque artiste arrive avec son univers et s’approprie la page blanche, ce qui donnerait, vu le nombre d’artistes prévus aux Victoires, 24 tableaux. Une grande partie a travaillé ou laissé travailler et a donné son aval sur nos propositions. Morgane Productions a aussi joué le jeu qui était de laisser place aux artistes et le producteur Sylvain Plantard en a fait de même.
SLU : Ton film démontrant le potentiel de ton idée s’est donc beaucoup baladé…
Olivier Illouz : Ohh oui, tout le monde l’a vu. Il a servi de base de départ, de déclencheur. Les artistes ont ainsi pu réfléchir au meilleur usage qu’ils souhaitaient faire du concept. Cette année l’orchestre a aussi été beaucoup plus utilisé que les années précédentes, ce qui nous a mené à des configurations plus ouvertes avec l’orchestre qui rentre. L’exception est Stromae, il va être dos à l’écran principal fermé. Ce qui est bien justement c’est d’avoir toute cette variété d’usages.
Une vue rapprochée des vidéoprojecteurs en plein boulot. Je vous passe les travées d’unités de calcul nécessaires à leur mise en œuvre derrière la scène et les innombrables ventilos mis en batterie pour leur refroidir les idées.
SLU : Il y aura donc une grosse ombre sur l’écran derrière lui ?
Olivier Illouz : Non, justement pas. L’avantage du mapping c’est qu’on créé des masques par rapport à la silhouette de façon à ce qu’il n’y ait pas d’ombre. Nous avons avec ETC de vrais spécialistes de la projection, c’est dans leur ADN. On a des valeurs de noir comme rarement.
SLU : Une fois encore tu parles de technique de façon très précise. Tu es aussi formé sur ce que veut voir le capteur d’une caméra ?
Olivier Illouz : A force on se forme sur le tas parce qu’on est toujours à l’affut des nouvelles technologies.
SLU : Est-ce que, comme un directeur de la photo, tu ne regardes la scène qu’au travers des écrans ?
Olivier Illouz : Les deux. J’aime bien regarder aussi avec mes yeux, mais c’est vrai que je suis très souvent à la lumière avec Fred parce que j’ai un regard qui peut être utile. Ca m’arrive de donner quelques conseils sur l’entrée d’une lumière ou l’ouverture plus ou moins prononcée d’un panneau. Je donne mon sentiment tout en sachant que ce sont eux qui ont la main. A force d’être au contact de pros comme Gilles, on finit par mieux comprendre tout ce qui compose un décor, y compris le son. Mais c’est vrai que je suis plus calé sur les technologies d’écran qui me passionnent et qui évoluent sans cesse.
SLU : Il y a une quantité très importante de vidéoprojecteurs. J’imagine qu’ils ne tirent pas à pleine puissance, ils sont dosés pour plaire aux caméras…
Olivier Illouz : Pour te donner un ordre d’idées, il y a quand même 300 Lux devant le mur blanc. Là où classiquement on aurait eu 100 Lux et un truc un peu fadasse, on a ici une lumière qui à l’œil nu parait un peu claire mais à l’image est très contrastée. La vidéo projection est très contrastée. Le bon dosage, on le trouve entre ce que m’envoie Fred Dorieux à la lumière et la projection.
Les panneaux arrière ouverts par translation et laissant échapper les faisceaux de Fred Dorieux, des Sharpy et des MagicPanel. On devine tout en haut une des nacelles des poursuites.
SLU : Et la tête du chanteur !
Olivier Illouz : Bien sûr. Il doit toujours être éclairé, il y a donc toujours un peu de poursuite qui vient s’ajouter au reste.
Gilles Hugo : La télé c’est un média de gros plan. On passe par un plan large de transition mais on revient toujours au gros plan. Tu peux faire des contres ou ce que tu veux mais tu finiras par l’avoir en gros plan en train de chanter, et à ce moment-là il ne peut pas être éclairé par la repisse d’un écran led ou quelqu’autre source. Cet équilibre est ce qu’il y a de plus compliqué à obtenir.
SLU : La puissance des zooms sur les caméras ne pose pas problème avec les écrans ou les projecteurs ?
Olivier Illouz : En général, quand on fait le point sur le visage, on a un petit flou qui se créé derrière et qu’on aime car ça redonne de la profondeur et ça lisse les défauts. Sur des écrans led on en voit pas mal quand on zoome fort.
SLU : C’est de la HD les écrans installés par ETC ?
Olivier Illouz : Oui absolument. L’avantage que nous avons ici c’est l’absence de luminescence liée à l’emploi d’un tulle en lycra. Personnellement je préfère l’image d’une belle projection à celle d’un écran led, mais ce n’est que mon avis.
SLU : Un avis qui a fait accrocher beaucoup de projecteurs pour un résultat magnifique. Combien en tout ?
Olivier Illouz : IL y en a 24 en face et 14 derrière. Je ne suis pas certain des chiffres mais à la base c’est ce qui était prévu.
SLU : Ce chiffre est dû à la puissance requise ?
Olivier Illouz : Non, pas que. Ils se chevauchent en dual pour la puissance mais aussi pour pouvoir faire face à une panne. Un projecteur qui s’arrête serait pour le moins problématique.
Dans l’agitation des répétition, Gilles Hugo serein comme à l’accoutumée, sur la photo et, fatalement, aussi sur le moniteur complètement à gauche.
SLU : Le réalisateur est content de ton idée ?
Olivier Illouz : François est content. Je ne sais pas s’il est très content mais en tous cas il a été très excité par le projet. Inutile de te dire qu’il a la tête dans le guidon actuellement. Il se doit d’enchaîner, d’autant qu’on a du retard. On verra tout ça à la fin quand il sortira la tête du car, probablement fatigué. Ce sont des aventures pas simples…
Gilles Hugo : Si on commence à l’heure, que l’audience est correcte et que nous n’avons pas de pannes, on sera content. Si en plus quelques mails nous disent bravo et merci, on aura notre bonus. On saura déjà tous, vers 3h du matin en partant, si on les méritait…(rires) !
Olivier Illouz : On est pragmatique dans ce genre d’événement.
Studio 40, leader en télévision au-delà de nos frontières !
SLU : J’imagine que face à la complexité de ce genre d’événement, tu n’es pas seul dans ta boîte Studios 40 pour concevoir tes décors.
Olivier Illouz : Ohh non, il faut être bien entouré. J’ai une super équipe qui travaille avec moi. On se répartit les tâches.
Gilles Hugo : Olivier doit faire 75% de la télévision mondiale ; seul il aurait du mal !(sourires)
SLU : Quand sais-tu que ton décor est « viable ». Faut-il attendre de le visualiser toi aussi sur un écran grâce à tes outils de modélisation ?
Olivier Illouz : Non, pour finaliser un décor il faut déjà que je sois convaincu. Si je vais jusqu’à l’étape de la vidéo c’est que je le suis. On a chacun son ressenti et on peut se tromper. Si je repense au décor des Victoires de l’année dernière, j’étais parti de petits rubans de papier et j’avais fait une maquette en volume. Après nous l’avons transformée en maquette 3D avec une imprimante 3D et des plans Autocad. Aujourd’hui on passe beaucoup par des outils qui nous aident à dépasser nos limites, chose qu’on ne pouvait pas faire avant avec un Rotring et un papier. L’avantage majeur aussi est d’arriver sur site avec un plan précis. Il y a moins d’erreurs, le logiciel nous aide à en faire le moins possible et ce que l’on fait est très fidèle au projet,. On ne peut en revanche pas être complètement certains…
SLU : Du poids ? (rires)
Olivier Illouz : Tu ne crois pas si bien dire. Quand j’ai fini ce projet je me suis dit qu’il allait être léger ! Des châssis en alu avec une toile lycra dessus…Je n’aurai pas le problème du poids des écrans. Je me dis ça alors qu’on en fait des décors ! Le problème ce ne sont pas les panneaux mais la machinerie. Idem avec les moteurs, il a fallu des 150Kg qu’on a trouvés en fin de compte en Allemagne. Pareil pour les plateformes motorisées qui d’hollandaises sont aussi devenues allemandes.
SLU : C’est ta boîte Studio40 qui gère la partie technique de la mise en œuvre de tes décors ?
Olivier Illouz : Non, ce sont des gens comme FL Structures qui sont spécialisés dans les moteurs asservis. C’est vraiment leur domaine et ce sont eux qui calculent précisément les charges, et nous demandent de retirer petit à petit du poids jusqu’à revenir dans la fourchette autorisée. J’avais par exemple un système de vérins hydrauliques que j’avais ajouté au projet initial car CosmoAV craignait que le placement des projecteurs génère des ombres portées. On fait des prototypes, on trouve la solution et paf, 6 tonnes de surcharge ! On se réunit tous et nous trouvons la solution en déplaçant les projecteurs et en les alignant bien tous de face et au milieu ; du coup pas de vérins mais beaucoup de temps et d’huile de coude pour trouver la parade qui par ailleurs marche très bien : il n’y a pas d’ombres gênantes.
Une vue de l’orchestre des Victoires légèrement oublié par Fred Dorieux mais bien présent sur l’avancée de la scène, une vue qui montre bien le double plan de panneaux, les arrières étant eux même ouverts pour laisser passer des faisceaux.
SLU : Comment fonctionne la projection sur un panneau qui n’est pas plat ? Tu arrives à être net partout ?
Olivier Illouz : La force de frappe du mapping c’est de faire des aplats. J’ai donné exprès du relief dans mes panneaux qu’on peut oublier, mais qui suivant les tableaux peut aussi être exploité graphiquement avec par exemple des triangles, des carrés qui tournent…
Se réinventer pour exister
SLU : Ton futur c’est quoi maintenant, de continuer dans le mapping ou bien de l’oublier et de t’atteler à trouver autre chose ?
Olivier Illouz : Il y a plein de beaux projets que j’aurais voulu faire et qui sont passés à la trappe. Il y en a qui voient le jour… c’est un éternel recommencement. Je recyclerai certainement le mapping mais d’une façon différente. Je m’efforce de toujours oublier ce que j’ai déjà fait pour apporter des choses différentes. C’est mon leitmotiv.
SLU : Tu n’as pas le stress du créatif qui sort d’une idée canon et se dit qu’il n’en trouvera pas une autre du même ordre ?
Olivier Illouz (serein) : Non, je ne pense pas à ça. On a un gros rythme de travail et on est habitué à travailler vite. En télé on est toujours à la bourre. Ca doit être spécifiquement français mais quand on te donne 6 mois pour faire un travail, tu t’y attelles toujours sur le tard. A la bourre. On n’est pas éduqué pour être autrement que dans l’énergie. J’essaie de me libérer de la technique pour ne faire que de l’artistique. Je ne m’occupe de la technique que dans un deuxième temps en me fiant à mon expérience pour ne pas faire trop de bêtises. Bon c’est vrai qu’une fois que le concept est accepté et que tu rentres dans le vif du sujet, tu vois surgir les problèmes, et il y a une sacrée liste (rires)
Gilles Hugo : Et nous on gueule (rires !) Non, sérieusement, je comprends la position d’Olivier. Si on se réunit tous et on déballe nos problèmes respectifs et pourquoi selon nous ce n’est pas possible de le faire, et il y a mille raisons, on ne le fait pas. Or à l’arrivée on le fait, et ça marche.
SLU : La solution pour t’intégrer mieux dans un décor ce n’est pas d’abandonner les line array et de passer aux barres de son ?
Gilles Hugo : On a failli. On a travaillé sur cette hypothèse et on n’était pas loin de le faire, mais il faut savoir que cela aurait peut-être marché ici, mais au prochain décor d’Olivier ça ne conviendra plus, car il va tout changer et exploiter l’espace d’une nouvelle façon ! Je tire mon chapeau à Stéphane Pelletier qui a conçu la diffusion des Victoires et qui est un mec rare et bon. Il a fait un nombre incalculable de simulations et connaît sans doute le Zénith mieux que quiconque. Il était confronté à un gros challenge et a sorti un truc pas normal mais qui marche.
Olivier Illouz : C’est certain que les contraintes te forcent à te surpasser. C’est aussi pour cette capacité qu’à Silence que j’aime travailler avec eux.
Depuis quelques années, le marché des consoles lumière est en pleine expansion et MA Lighting peut se vanter de détenir une large part du marché mondial des pupitres lumière high tech avec la grandMA2. Mais alors à qui se destine cette nouvelle gamme ? Pupitreurs de génie, et autres geeks de la commande lumière, passez votre chemin, la dot2 n’est pas pour vous : trop facile à programmer !
Je vois de l’intérêt subitement dans les yeux des prestataires qui, pour de petites opérations, ont bien du mal à imposer une GrandMa, dans les yeux aussi des nostalgiques de la Scancommander, et de tous ceux qui décidemment ne s’adaptent pas à la GrandMa2. Avec la baisse constante des budgets et la multiplication des moyennes et petites prestations, il est de nos jours de plus en plus difficile de placer une console qui se loue le même prix qu’un l’opérateur.
Le secteur émergeant de ce marché est donc la vente de consoles polyvalentes capables de s’intégrer à un large éventail de budgets, précisément là où la marque allemande n’avait à ce jour plus aucun produit à proposer. La dot2 vient donc compléter l’offre de MA Lighting.
L’équipe de développement a en effet constaté, au cours de l’étude de marché, que dans un grand nombre de cas, les consoles les moins chères étaient souvent des déclinaisons de pupitres haut de gamme ayant une partie hardware très simplifiée, ce qui ne les rend pas plus (voire moins) faciles à programmer.
Le second point de réflexion s’est porté sur le type d’opérateurs concernés par ce genre de produits. En effet la dot2 est, entre autre, destinée aux installations fixes dans des lieux très différents et souvent sans personnel qualifié ou à des prestataires désirant l’utiliser pour des opérations ne nécessitant qu’une programmation basique.
Ces deux réflexions ne sont évidemment qu’une goutte d’eau dans le cahier des charges de cette nouvelle gamme mais ils illustrent parfaitement son concept.
Un point ce n’est pas tout Malgré de nombreux points de ressemblance entre les deux designs, quand on parle de dot2 il faut totalement oublier la grandMA2. Ce tout nouveau concept est fin, léger intuitif et polyglotte. En bref, la dot2 a été conçue pour répondre à toute exigence de prestation de 1 à 4096 canaux DMX dans la langue de l’opérateur, quelles que soient ses compétences en programmation lumière.
En effet, la partie software est la grosse innovation de la dot2, elle a été développée pour que cette gamme de consoles soit la plus intuitive et conviviale possible, et que même une personne n’ayant jamais utilisé de console lumière puisse très rapidement, patcher des projecteurs et programmer des ambiances ou des effets simples.
En plus de la simplicité d’utilisation et du mode d’emploi, des vidéos en français et un forum, pour le moment en anglais, seront dès la sortie de la console à la disposition des utilisateurs.
Les différentes versions dot2
En haut de la gamme se trouvent les dot2 XLF et XLB, toutes deux équipées de trois écrans tactiles et d’une partie commande avec laquelle les utilisateurs de grandMA ne seront pas dépaysés au cas où.
La XLF est équipée de 14 playbacks, 28 exécuteurs et deux faders séquentiels de 100mm,
La XLB reçoit 6 playbacks, 60 exécuteurs et deux faders séquentiels de 100mm.
La dot2 Core a deux écrans tactiles, une partie commande, 6 playbacks, 12 exécuteurs et deux faders séquentiels de 100mm.
Ont peut ajouter aux consoles des combinaisons de F-wings et B-Wing permettant de cumuler jusqu’à 22 faders et 140 exécuteurs.
MA Lighting met aussi à disposition
Le dot2 3D, un visualiser qui permet l’étude et la pré-programmation d’une implantation lumière
Le dot2 On PC, version PC du logiciel de la gamme dot2 qui peut être connecté au dot2 Nod4 pour piloter 4 univers DMX.
Le constructeur allemand a mis tous les atouts de son côtéen pratiquant une politique de prix très agressive, entre 8 000 € HT et 11 000 € HT public selon les modèles, qui ne devrait pas laisser indifférents les plus réticents.
dot2 est une nouvelle gamme complète de contrôleurs lumière pouvant couvrir un très large éventail d’opérations, que ce soit en fixe dans un lieu ou chez un prestataire, pilotée par un néophyte ou un expert. Elle sera disponible à la vente et à la livraison au cours de la première quinzaine du mois d’avril.
Faire les présentations
Pour les plus impatients, une première présentation aura lieu le 18 mars au cours de la journée technique CSE / Alive 2015 à Lille Grand Palais sur le stand Axente.
Pour les parisiens, une journée de présentation sera organisée le 26 mars dans les locaux d’Axente au Parc de l’Evénement à Longjumeau.
Enfin, la gamme dot2 sera évidementla star du Stand MA Lighting au Salon Prolight+Sound de Francfort du 15 au 18 avril 2015.
Une vue du système complet. Accrochés on distingue deux clusters de 3 ARCSII et deux clusters de 2 ARCS Focus par côté. On aperçoit derrière à la boule à facette la 115XT HiQ qui comble le trou au centre dans la couverture du système principal. Au sol bien cachés aux yeux et aux mains des spectateurs, deux ensembles de 2 SB28 remplissent le bas du spectre. Remarquez le placement dissymétrique des Focus par rapport aux ARCS II.
Cachant bien son jeu vu de l’extérieur, le Troubadour figure parmi les clubs les plus en vue de Los Angeles et ce, depuis son ouverture en 1957 par son créateur aujourd’hui disparu Doug Weston.
Après près de 60 ans d’existence, ce haut lieu des nuits hollywoodiennes ne montre aucun signe d’essoufflement ce que note la revue Billboard en 2014 qui le classe parmi les 5 clubs où se produire aux Etats Unis et The Rolling Stone en 2013 comme le second meilleur club aux USA.
Cela est encore plus vrai depuis que Rat Sound a entièrement rebâti son système de diffusion en L-Acoustics en assurant le design, la fourniture et l’intégration.
Dave Rat et Paul Freudenberg respectivement président et directeur général de Rat Sound, ont entamé une réflexion sur la remise à neuf de la diffusion du Troubadour il y a trois ans, le système résident ayant 20 ans au compteur. « Cette salle a la particularité d’avoir la régie son placée au balcon en position désaxée tout en étant très large et peu profonde, autant dire que sa couverture représente un vrai challenge » précise Dave Rat. « Nous sommes ravis de ce que nous sommes parvenus à faire à l’aide de clusters asymétriques de ARCS II et ARCS Focus. En outre nos menuisiers se sont régalés en fabricant des sortes de cages de protection pour les subs, le tout pouvant être déplacé sur des roulettes. »
Paul Freudenberg précise : « Nous avons considéré avec Dave divers designs et placements de différents modèles d’enceintes puis les avons mis à l’épreuve avec Soundvision. Nous avons alors décidé de choisir 6 ARCSII en les plaçant verticalement trois par trois pour couvrir l’orchestre et quatre ARCS Focus en deux groupes de deux accrochés horizontalement et décalés de l’angle de tir des 6 boîtes principales pour aller couvrir le balcon légèrement désaxé. La directivité très précise des modèles ARCS convient très bien à cette salle basse de plafond et la couverture verticale de 30° assure une bonne pression au balcon et, une nouveauté, aussi à la régie son.
Une vue en détail du système accroché à cour laissant apercevoir la 12XTi en charge de déboucher le bout du balcon. Bien visibles les 3 ARCS II et les deux ARCS Focus.
« Comme désormais nous sommes dans la zone de couverture des enceintes, nous bénéficions à la régie son d’une pression accrue » commente Oscar J. Narro qui travaille pour le Troubadour depuis quatre ans et depuis deux en tant que manager.
Il confirme que cette nouvelle installation garantit une nette amélioration dans le rendu et la couverture dans la salle et ajoute : « Tous les mixeurs des artistes qui se produisent chez nous sont unanimes quant à la pression uniforme en tous points du club, mais le meilleur compliment est sans doute celui de nos baristas qui sans être capables de le détailler, ont constaté une nette amélioration du son en salle. »
Une 115XT HiQ accrochée vient compléter la couverture centrale de la fosse tandis qu’une 12XTi débouche un coin du balcon à cour. Enfin quatre SB28 posés au sol deux par deux viennent compléter le bas du spectre. « L’ensemble est contrôlé et amplifié par deux LA8 et deux LA4X pilotés par le LA Network Manager » précise Paul Freudenberg.
Oscar J. Narro ajoute : « Le système dispose d’un important headroom. Notre premier show avec l’installation refaite a été celui d’Anti Flag, un groupe punk. Le mixeur du groupe qui avait emmené son sonomètre a démarré le concert à 115dBC à la régie son. Nous disposions encore d’une belle marge et jamais nous n’avons titillé les limiteurs. Nombre d’artistes se sont depuis produits parmi lesquels Imagine Dragons, Lucinda Williams, Grouplove, Sam Hunt, Dave Alvin et de nombreux autres. Notre système L-Acoustics a garanti un très bon son à chacun des styles musicaux exprimés. »
Depuis 60 ans le Troubadour a accueilli des artistes mondialement réputés tels que Bob Dylan, Miles Davis ou Radiohead, mais a aussi servi de rampe de lancement pour des stars telles que les Eagles, Elton John, Pearl Jam ou Guns n’Roses. Enfin Bruce Springsteen, Coldplay, Red Hot Chili Peppers et Prince y ont donné des concerts privés. Pour connaître le programme du Troubadour, tapezwww.troubadour.com Pour contacter Rat Sound, tapez www.ratsound.com
Le Salon international de l’automobile 2015 qui ferme ses portes demain dimanche 15 mars, n’a pas vu que les prototypes et autres concept cars fourbir leurs muscles et montrer leurs armes de séduction massive sur les stands de Toyota et Lexus. Adamson a aussi déballé ses plus beaux produits y compris le nouveau S10 que l’on voit décidément partout et qui fera ses grands débuts mondiaux dans un mois à Francfort.
Ouvert au public du 5 au 15 mars, le Salon international de l’automobile 2015 a été précédé de l’élection du “Car of the Year” et par deux journées de presse. Quelques 130 nouveaux modèles et concept cars ont été présentés aux 700’000 visiteurs dans les halles de Palexpo qui ont été occupées jusqu’au dernier mètre carré.
« C’est le nouveau V12 ?? Non le nouveau S10 !! » La compétition s’est jouée à tous les niveaux entre les constructeurs, qui ont compris que l’audio était aussi une composante importante de l’habillage de leur stand et qui ont choisi de faire appel à l’expertise du réseau Adamson.
Ainsi l’immense stand TOYOTA (premier constructeur mondial) a fait appel à PRG-EML pour la mise en oeuvre d’un système digne d’un show live avec 27 Adamson E15 et 9 Adamson S10, ainsi que deux sub E219.
LEXUS n’a pas été en reste avec 27 Adamson S10 et 2 sub E219.
Gageons que contrairement à certains modèles à 4 roues au prix comme aux puissances vertigineuses, la pression sonore du bois canadien a su rester sage. On ne plaisante pas avec le niveau sonore chez nos voisins helvètes. Remarquons en guise de conclusion la sagesse du design ne faisant appel qu’à deux E219. On plaisante bien sûr !!
C’est arrivé vite, plus vite que nous ne l’aurions espéré. Aujourd’hui, Soundlightup vient d’atteindre le millionième article lu, un million de clicks pour un contenu que nous écrivons grâce à vous, à vos histoires, votre talent et la richesse de vos créations. L’actualité faisant bien les choses, dans quelques jours on fêtera aussi notre troisième anniversaire. Un million de fois merci et plus que jamais, bienvenue chez vous.
Ce sont désormais 1500 à 2000 articles, reportages, news, bancs d’essais qui sont lus chaque jour sur Soundlightup en français et en anglais, soit presque le double de l’année dernière à pareille époque. Ce chiffre, en constante augmentation, prouve le bien fondé de notre modèle gratuit et sans papier, et nous conforte dans l’idée que notre industrie, nos prestataires et nos techniciens avaient besoin d’un support à leur écoute et à leur disposition, un média moderne, indépendant, pointu et sans compromis dans ses analyses.
La force de SLU c’est aussi sa disponibilité sans faille 24h sur 24, 7 jours sur 7, où que vous soyez, et surtout la possibilité qui vous est donnée de toujours accéder à la totalité du contenu posté depuis 3 ans, sans aucune restriction et d’un simple clic.
A l’instant où vous parcourez ces lignes, 1005 articles sont accessibles et continuent d’être lus chaque jour, constituant au fil du temps, la plus complète et documentée des bases professionnelles.
Notre succès c’est enfin celui d’une industrie et de techniciens français dont la spécificité et le talent sont unanimement reconnus sur la scène internationale, et qui au travers de SLU nous éclairent et nous envoient les bonnes ondes dont nous avons tant besoin dans un pays qui a oublié comment on enlève le frein à main.
SoundLightUp, bienvenus chez vous et un million de fois merci.
Dans le film « Le Miracle de Berne », le réalisateur Sönke Wortmann raconte l’histoire de la victoire inattendue de l’équipe d’Allemagne à la Coupe du Monde 1954 à Berne et, parallèlement, il met l’accent sur les difficultés d’un prisonnier de guerre qui retourne à la maison et n’arrive pas à retrouver à son ancien mode de vie. Mais avec le succès de l’équipe allemande, l’ancien captif finit par se rapprocher à nouveau de son fils et de sa famille. Stage Entertainment a repris cette histoire et en a fait une comédie musicale, qui a été portée à la scène, pour la première fois, fin 2014 à Hambourg.
Parmi les équipements qu’a choisis le concepteur d’éclairage Andreas Fuchs pour cette production, on compte 53 Alpha Profile 1500 ST, 18 Alpha Profile 800 ST et 30 A.leda B-Eye K20, avec une console grandMA2 light, une grandMA2 ultra-light , deux nodes MA à 8 ports, deux unités de traitement réseau MA (NPU) et vingt-six variateurs numériques MA de 12 x 2,3 kVA.
Andreas Fuchsa eu des paroles très positives à propos des A.leda B-Eye K20 de Clay Paky : « Un certain nombre de raisons m’ont amené à choisir les B-EYE K20. En premier lieu leur faible niveau de bruit, ce qui est extrêmement appréciable dans un théâtre.
De plus, ces projecteurs mobiles ne prennent que très peu de place sur la plate-forme, ils n’ajoutent que très peu de poids et ils dégagent très peu de chaleur. En ce qui concerne la conception des éclairages, outre les fonctions wash et beam, ils offrent aussi des effets. Ceux-ci diffèrent des gobos classiques et ouvrent la voie à de nouveaux éléments structurels totalement inédits qui correspondent parfaitement au spectacle.
J’ai également pu utiliser les B-eye pour créer une rupture avec des images plaintives. Il ne faut pas perdre de vue qu’ils fonctionnent aussi de manière remarquable comme générateurs de faisceaux grâce à leur forte luminosité et la possibilité de concentrer leur faisceau dans un angle de 4° ».
Andreas Fuchs a également tenu des propos élogieux envers les découpes Alpha Profile1500 ST et Alpha Profile 800 ST de Clay Paky : « La luminosité de ces deux types de projecteurs est excellente. On peut les focaliser très rapidement et efficacement, même lorsqu’on zoome, sans qu’il y ait trop de distorsions et en conservant des contours rectilignes. J’ai utilisé les têtes motorisées de manière très souple, à la fois comme éclairage de scène pour les acteurs et comme éclairage des décors. Cette polyvalence est un gros atout au théâtre et sur les comédies musicales »
A propos de sa conception de l’éclairage, Andreas Fuchs tenait à préciser : « Le plus gros problème, c’était de s’adapter aux situations très différentes qu’on peut rencontrer dans une comédie musicale avec un dispositif d’éclairage très souple. Pour « Le Miracle de Berne », il fallait concevoir un éclairage à la fois pour des actions et des chanteurs de scène conventionnelle et des passages à grand spectacle, par exemple avec un chœur important. Parmi les 54 décors différents, certains ont été complètement transformés au cours des répétitions ». Techniciens d’éclairage en chef : Mike Neumann et Dimitri Ambokadze Responsable de la coordination de l’éclairage : Andy Peistrup
Lors du test du BMFL, nous n’avions pas pu tester la fonction EMS (Electronic Movement Stabilizer), nouveau brevet de la marque Robe. Nous pensions qu’elle n’était utile que lorsque la machine était accrochée à un pont ou posée sur un endroit susceptible de bouger ou vibrer. Et nous n’avions pas de pont motorisé disponible ce jour là pour la tester.
Après de plus amples explications d’Ingo Dombrowski, Key Account Manager Europe chez Robe, nous avons appris que ce système permettait également de lisser les mouvements et surtout d’obtenir des fins de courses sans secousses ni retours. Cette nouvelle fonction brevetée permet d’obtenir une excellente qualité des mouvements, même dans les pires conditions.
Cette option, activable dans le menu de la machine, utilise une combinaison de deux niveaux de retours d’informations. Le premier, existe déjà sur tous les projecteurs, est le nombre de pas exécutés par les codeurs des fonctions Pan et Tilt. La seconde série d’informations est triple et provient du capteur gyroscopique, un petit appareil qui, initialement, servait à retourner l’afficheur. Robe l’utilise aussi pour collecter les informations d’accélération, décélération et l’orientation 3D de la tête dans la pièce.
Le cumul de toutes ces informations permet de contrôler et corriger les déplacements et les fins de courses, que la machine soit posée ou accrochée à une structure fixe ou mobile. Nous avons pu constater et filmer, avec la complicité de Kevin Migeon (Robe Lighting France), l’efficacité de l’EMS lors d’une journée de démonstration dans les locaux de la société Phase 4.
La vidéo est constituée de trois séquences : 1 – Comparaison : A gauche sans stabilisateur, à droite avec. 2 – Zoom sur l’image sans stabilisateur 3 – Zomm sur l’image avec stabilisateur
La fin des mouvements est nette et précise lorsque l’EMS est activé. Dans le cas contraire, on observe des saccades. Cette option permet aussi de compenser, entre autres, le mouvement des ponts lorsque plusieurs projecteurs bougent ou lorsque le pont lui-même est en mouvement.
Algam Entreprises et Presonus organisent le 17 mars prochain une journée technique de présentation des nouveaux mixeurs rackables Presonus de la série RM.
Nicolas Meyer, chef de produits PreSonus et Bruno Dabard, directeur technique d’Algam Entreprises, se feront un plaisir de vous accueillir dans les locaux parisiens* d’Algam Entreprises, afin de vous présenter en détails ces nouveaux produits. Outre les consoles rackables de la série RM, les participants pourront également tester les consoles StudioLive AI ainsi que les enceintes de monitoring coaxiales Sceptre S8.
La journée sera organisée en cinq sessions de présentation suivies d’ateliers pratiques entre 10 h 30 et 17 h avec une pause déjeuner entre 12 h 30 et 14 h.
Vous la reconnaissez cette lampe de poche ? Elle était rangée dans le tiroir de la cuisine, dans la boîte à gant de la 4L, accrochée à l’entrée de la cave ou utilisée par l’ouvreuse de cinéma pour guider les retardataires…
Tilt, créateur d’ambiance lumière en milieu urbain, lui redonne une nouvelle vie grand format avec un wash à led Ayrton Wildsun 500 C pour guider en couleur le trajet des visiteurs sur la place du Maréchal Lyautey.
A droite Claudia Caterin (directrice de production) puis François Fouilhé (directeur artistique) de Tilt.
Toutes générations confondues s’arrêtaient pour admirer cet objet du passé décliné en différentes couleurs vives, toutes plus jolies les unes que les autres. La Pocket est une nouveauté dans la collection des luminaires de Tilt qui travaille deux univers en grand format pour l’éclairage urbain et champêtre : des plantes géantes et des lampes “vintage”.
Nous avons rencontré sur site François Fouilhé, et Claudia Caterin, deux responsables de cette petite équipe de 8 personnes qui fabrique elle-même ses luminaires à Eurre, un village situé à côté de Valence dans la Drôme.
Une lampe qui parle au public !
[private]
Celle-ci éclaire le passage piéton.
SLU : La pocket représente une part du passé que nous partageons tous. C’est la raison pour laquelle vous avez choisi ce thème ?
François Fouilhé (directeur artistique de Tilt) : Nous aimons les vieilles lampes qui représentent un de nos univers à côté des plantes géantes. Déjà en 2009 nous avions sorti une lampe d’architecte géante et, depuis 2013, nous avions envie de construire une belle lampe de poche.
Cette Pocket, on le sait, fonctionne bien en France. Bien sûr c’est une copie, et nous l’avons reproduite esthétiquement dans le souci du détail, mais elle est devenue dynamique. Elle a un cœur tout neuf dans un coffret vintage.
SLU : Pourquoi avez-vous choisi le Wildsun 500 comme source de lumière ?
François Fouilhé : Nous avions besoin d’une source à led puissante, à l’échelle de l’objet, qui nous permettre de faire de la lumière dynamique avec changements de couleurs, des effets de zoom et de stroboscope. Nous avons découvert le Wildsun 500 en 2013 grâce à Benjamin, le commercial d’Axente avec qui nous étions en contact.
On reconnait à peine le Wildsun 500 Ayrton au cœur du réflecteur.L’original que nous avons tous connu dans notre enfance, sauf peut-être les moins de 30 ans…
Ce projecteur correspondait parfaitement à nos besoins si ce n’est que nous n’avions pas la place de l’intégrer avec sa lyre motorisée. Le Wildsun que nous utilisons n’existe pas au catalogue, Ayrton a accepté de nous en fournir une version sur lyre fixe en réutilisant les modules existant.
Même de jour et éteintes, les Pocket égayent la place du Maréchal Lyautey par cette journée d’hiver triste et humide à Lyon.
Pour une poche de géant
SLU : Comment est-elle constituée ? Avec une pile géante aussi et un carton à l’intérieur pour assurer le contact comme avant (rire) ?
Le Wildsun 500 C en version fixe avec sa base, est à l’échelle de la lampe. Notez la rigidification de la coque en acier.
François Fouilhé : Non (rire), la coque est étudiée pour suspendre la Pocket. On peut l’accrocher sur une façade, sous un arbre, etc. Donc il y a une armature interne qui la rigidifie plus un système d’ouverture pour la monter et la démonter. La coque est en acier. Elle pèse 800 kg.
SLU : ??
François Fouilhé : Il faut tenir compte de sa prise au vent qui n’est pas négligeable. On s’impose une résistance au vent donc un certain poids pour que la lampe ne s’envole pas.
Ensuite, nous avons un process qui se met en route à partir de 100 km/h. Quand le vent souffle à cette vitesse, on évacue le public. A 120 km/h il faut haubaner davantage et ajouter du lest et au-delà on démonte tout et on rentre.
SLU : C’est vous-mêmes qui fabriquez vos luminaires ?
François Fouilhé : Oui, nous disposons d’un atelier métal de 400 m2 et nous fabriquons toutes nos structures. On fait sous-traiter en local nos moules polyester, autrement dit toute la partie résine. Il y a de bonnes boîtes dans la Drôme qui maitrisent cette technologie et le drômois est assez chauvin.
Le piédestal des Pocket, couvert de pelouse côté face…… devient flight-case côté pile pour ranger aussi toute la quincaillerie. Les 10 flight cases tiennent dans une semi.
SLU : Vous développez également l’électronique ?
François Fouilhé : On travaille avec des produits manufacturés que l’on intègre. Soit ils sont étanches, soit on les étanchéifie.
SLU : Avez-vous des contraintes énergétiques sur la fête des lumières ?
François Fouilhé : Pas vraiment. Ici, c’est l’artistique qui prévaut mais chacun y est sensible et s’en impose. La plage horaire de fonctionnement de la Fête des Lumières se situe entre 17h30 et minuit, ce qui n’est pas énorme. C’est ainsi que la ville contrôle la consommation. C’est un paramètre que Tilt prend en compte dès la création. La Pocket par exemple ne consomme que 600 W. Toute cette installation pourrait être alimenté par 3 prises 16 A.
4 PAR led nichés aux angles du flight éclairent les lampes.Souci du détail, le Pocket Tilt vintage en alu brossé main, découpé au laser.Sunlite Suite, utilisé pour la programmation et la restitution de l’animation.
SLU : Y a-t-il une mémoire de restitution dans chaque Pocket ?
François Fouilhé : Non, elles sont toutes en réseau DMX filaire et un seul univers DMX suffit. On utilise 14 canaux par machine et il y en a 10.
L’animation dure exactement 4 mn 50 s avec deux séquences, une partie lente avec changement de couleur et effet de zoom, l’autre partie rapide avec en plus des effets de zoom et de couronnes de leds.
C’est Jean-Baptiste Laude qui a programmé les séquences sur Sunlite Suite.
SLU : Que penses-tu de la lumière led ?
François Fouilhé : C’est un très bon pinceau comme les autres. J’ai été élevé au PAR, à l’halogène. La led c’est un nouvel outil qu’il faut essayer. Il faut se faire des repères visuels, des repères de puissance.
Le gros avantage de la led, c’est l’énergie des couleurs et maintenant, le blanc à 4000K devient aussi intéressant. La led évolue et l’on s’adapte, à tel point que maintenant on pense led dès la création. Mais je ne mets pas pour autant de côté la lampe.
Il y a de la nouveauté en led que l’on a envie d’intégrer, et avec beaucoup plus de choix qu’en lampes et toute une gamme d’optiques et d’angles de faisceaux qui permettent de faire plein de choses. Mais on adore le filament, c’est une référence que l’on a envie de garder aussi.
Dissimulés dans les buissons, des Ice Color 500 Ayrton…… sont utilisés pour colorer les arbres.
Des arbres de lumière
SLU : Vous avez un parc de luminaires important ?
François Fouilhé : Oui, nous avons toute une collection de luminaires différents, certains avec des assises, de grande ou de petite taille. On réalise des projets par rapport à la dimension de l’espace à animer.
A Biarritz pour les fêtes de fin d’année
Quand on fabrique un luminaire, on l’utilise sur 5 ans car notre stock tourne partout dans le monde : à Singapour, Jérusalem, Moscou, Amsterdam, aux Emirats…Nous participons aussi à d’autres Fêtes des Lumières car il y a pas mal de capitales dans le monde qui ont adopté le concept après Lyon. Pour Tilt ce sont des vitrines exemplaires.
Au Freakshow Festival en 2014
SLU : C’est une activité saisonnière…
François Fouilhé : Elle commence à s’établir sur une période qui commence en octobre et se termine en mars avec des installations en fin d’année dans des centres ville, par exemple aux Emirats ou à Dubaï.
Ensuite viennent les festivals de musique. On commence en France avec Panorama à Morlaix, puis le Printemps de Bourges.
Sur ces sites qui accueillent entre 50 000 et 60 000 personnes, nous installons de la lumière de décoration qui donne des repères aux gens, par exemple un arbre bleu, visible de loin, auprès duquel les festivaliers peuvent se donner rendez-vous.
Aux Vieilles Charrues en 2013
C’est une route : Solidays, les Vieilles Charrues, les Eurokéennes, Rock en Seine… Les producteurs veulent de la déco et nous avons peu de concurrents sur le côté solide des éléments car ce sont des endroits à risque. C’est notre 2e activité, et elle nous incite à innover car nous travaillons chaque année avec les mêmes clients.
“Et vous en faites quoi des lampes après la fête des Lumières ? Sont elles à vendre ?” Cette question François Fouillé et Claudia Caterin l’ont entendue des milliers de fois pendant l’exposition, preuve qu’ils ont fait mouche, que l’objet parle au public.
Ces objets ne sont pas à vendre et intègreront après l’expo le parc de luminaires de Tilt pour servir d’autres projets d’installations temporaires de jardins en festivals et confirmer leur séduction en France et peut-être même au bout du monde.