Ces derniers mois, des projecteurs Robert Juliat ont été répartis pour couvrir tous les angles, depuis la face jusqu’aux contres de la scène du Chichester Festival Theatre. La nouvelle production de Gipsy, qui va bientôt venir au Savoy Theatre de Londres, utilisait quatre Fresnel Cin’k Robert Juliat, équipés d’une lampe tungstène de 5000 W, dans le concept d’éclairage polyvalent de Mark Henderson.
Lara Pulver (Louise) dans Gipsy. Photo Johan Persson.
Loués pour toute la saison à White Light, ils servaient à couvrir une scène qui était très chargée, avec une multitude de centres d’intérêt. « Nous avons trouvé que le Cin’k était plus lumineux et un peu plus étroit que les projecteurs de 5 kW que nous utilisions auparavant, dans la même position en hauteur. C’est une bonne chose car il est important de tout maîtriser dans un espace aussi restreint » dit Sam Garner-Gibbons, chef de l’éclairage du Festival Theatre. « Le fait d’avoir un grill totalement visible est critique du point de vue esthétique, et la compacité des appareils RJ nous convient parfaitement. »
Les projecteurs Cin’k ont été montés sur des échelles à gauche et à droite de la scène et sur les passerelles juste au-dessus et fournissent, selon les propres termes de Garner-Gibbons, un magnifique éclairage de trois quart arrière.
Conçu pour les besoins de la scène, le Cin’k dispose d’un compartiment frontal double glissière pour les porte-gélatines (et les accessoires) qui garantit une absence totale de fuites de lumière, et d’un ventilateur optionnel silencieux qui prolonge la vie des filtres.
Pour Gipsy, Garner-Gibbons a équipé ses Cin’k de changeurs Rainbow PRO de 12 pouces. « Ils sont beaucoup plus fiables, dit-il, que les 15 pouces qui étaient nécessaires auparavant. De ce fait, non seulement on dispose de plus de lumière en sortie, mais en plus nous réalisons des économies sur les surfaces de gélatine, on a moins de filtres à changer et on utilise moins de main d’œuvre.
Lara Pulver (Louise) et Dan Burton (Tulsa) dans Gipsy. Photo Johan Persson.
« Tous les concepteurs lumière préfèrent les Cin’k, et tous les ans, ils apparaissent dans nos dispositifs de gril » ajoute-t-il. « Pour le moment, on ne les utilise qu’avec des lampes tungstène de 5000 W, mais j’entrevois que la souplesse offerte par les autres supports de lampe pourrait s’avérer extrêmement utile pour nous ».
La gamme Cin’k est une famille unique en son genre de projecteurs de 250 mm à lentille de Fresnel avec support de lampes amovible et interchangeable. Une même lanterne peut accepter n’importe lequel de ces 5 types de lampe : 2 000/2 500 W ou 5 000 W au tungstène, 1 200 ou 2 500 W à arc.
Le Cin’k est polyvalent et se modifie rapidement, ce qui permet de réaliser des économies sur le stockage et les investissements pour des projecteurs qui ne réalisent qu’une seule fonction. Le Cin’k n’est pas le premier projecteur Robert Juliat installé au Chichester Festival Theatre. Sur Gipsy, étaient aussi utilisées deux poursuites Lucy à lampe HMI 1200 W qui font partie de l’équipement d’éclairage propre au Festival Theatre depuis 2010.
Les Lucy ont été montées devant la passerelle dans des nouveaux postes de poursuites conçus et construits par Delstar Engineering comme une partie intégrante du nouveau gril frontal lors du dernier projet de rénovation. « Ces positions ont été conçues spécialement pour accueillir les Lucy », dit Garner-Gibbons. « Elles ont les mêmes dimensions que les Ginger 2,5 kW tungstène que nous avions au Minerva Theatre depuis 2006.
Le Minerva est plus haut de plafond que le Festival Theatre, et les Ginger sont bien adaptés à une plus courte distance. Cela étant, plusieurs comédies musicales ont été données ici ces 4 ou 5 dernières années, comme The Pajama Game, qui a récemment tourné dans le’ West End, et il nous a suffi de permuter et de mettre en en place les Lucy aux mêmes postes. Cela nous a énormément aidés, et il apparaît finalement que le choix entre le tungstène ou la lampe à décharge se fonde désormais entièrement sur les critères de création du concepteur lumière. »
Le designer lumière Manfred Voss, alias « Vossi » a utilisé 100 spots Robe BMFL pour l’édition 2014 du spectacle « Ein Herz für Kinder » (un cœur pour les enfants), une grande opération caritative produite par Schwartzkopff tv. L’événement a eu lieu au nouvel aéroport très tendance de Belin Tempelhof et a été retransmis en direct par la chaîne de télévision de service public allemande ZDF. Le prestataire était la société berlinoise PRO LIGHT Lichtechnik Vermietung GmbH. Les projecteurs BMFL ont été fournis par NicLen. Soixante spots BMFL, fournis par NicLen au prestataire berlinois Pro Light Lichtechnik Vermietung ont été utilisés pour éclairer le public et 40 étaient répartis autour de la scène, l’ensemble étant accroché au gril. Tout au long du spectacle, ils ont été utilisés pour l’éclairage général des tableaux et pour créer des effets, deux modes destinés aussi bien aux caméras qu’au public présent physiquement.
Le spectacle retransmis en direct proposait des prestations The Voice Kids, de la vedette de Norske Talenter Angelina Jordan, du chanteur compositeur, titulaire de récompenses internationales, James Blunt, de l’artiste de folk Andreas Gabalier, du musicien allemand Peter Maffay et de la superstar Chris de Burgh. Parmi les invités on comptait une pléiade de célébrités, des VIP du monde des affaires et de la politique et des activistes sociaux. Voss a choisi le BMFL de Robe en raison de son faible poids (moins de 36 kg), de l’extraordinaire plage de son zoom (5 à 55°) et de son étonnante luminosité. L’équipe d’éclairage a été fortement impressionnée car, avec toutes ses innovations, le BMFL procure de nombreux avantages dans la catégorie des spots 1 500 W et il devient vite une référence en termes de rapport puissance/poids. Ils ont apprécié la combinaison de la projection de gobos avec le mélange de couleurs. Grâce à l’intensité lumineuse de ces projecteurs, l’éclairage du public en bleu avec des gobos n’a pas nécessité d’éclairage wash complémentaire. Avec le zoom à fond, le BMFL créé des faisceaux très étroits, répondant ainsi à la tendance actuelle à utiliser généreusement les effets de faisceaux à l’aide de projecteurs beam plus petits et bien optimisés.
Frank Hofmann et Andreas Haslbeck ont piloté les éclairages à partir d’une console GrandMA 1. L’ensemble a été conçu par Hassler Made GmbH et le programme réalisé par Ladislaus Kiraly.
L’événement a rapporté plus de 16 millions d’euros pour l’organisation « Ein Herz für Kinder fondée en 1978 par l’éditeur Axel Springer et le magazine Bild, initialement pour faire la promotion de la sécurité routière des enfants. « Un cœur pour les enfants » collecte désormais chaque année de grosses sommes d’argent qu’elle consacre à aider les enfants dont l’existence est difficile, en soutenant les organisations caritatives, les hôpitaux pédiatriques, les jardins d’enfants les écoles et les banques alimentaires. En collaboration avec les hôpitaux, l’organisation permet aussi, grâce à des traitements et des interventions chirurgicales, de sauver la vie d’enfants outremer et d’aider les enfants et les populations de jeunes dans les pays frappés par les guerres et les catastrophes naturelles.
Jack Calmes, fondateur de Showco et Syncrolite, est décédé à l’âge de 71 ans. Pionnier de l’industrie de la production de concerts, Calmes était un précurseur. Il était aussi musicien, propriétaire de salles de concert, agent d’artistes et producteur de cinéma et de télévision.
Jack Calmes, photographié chez Syncrolite en 2011.
C’est au milieu des années 60 à Dallas que Calmes et son ami Angus Wynne ont fondé Showco et se sont intéressés à l’organisation de spectacles musicaux. Au nombre de leurs premières réussites, on compte un gala de l’Université de Dallas, avec Chuck Berry en tête d’affiche. A Dallas, Showco a également produit les Beach Boys, Bob Dylan, Janis Joplin et les Doors. En 1967, Calmes et Wynnes ont ouvert à Dallas Soul City, une salle de concerts où se produisaient des stars comme Stevie Wonder, Fats Domino, Chuck Berry, Little Richard, Ike and Tina Turner et Jerry Lee Lewis.
L’année suivante, les deux associés ont cédé leur participation dans la salle pour se consacrer entièrement à Showco et promouvoir le Festival International de Pop du Texas de 1969. Malgré un bon accueil, le festival perdit de l’argent. Showco fit faillite et Wynne et Calmes se séparèrent. En 1970, Calmes, associé à Jack Maxson et Rusty Brutsché, reprit cette activité avec un fort intérêt pour le direct, et a persévéré jusqu’à faire de Showco l’une des sociétés de production de concerts les plus prospères de son époque.
Etant musicien lui-même, Calmes prenait soin d’offrir à ses clients un son de qualité. Il avait pris conscience que les systèmes de sonorisation installés dans les salles de ses tournées n’étaient pas à la hauteur. Showco a donc développé et construit tous ses systèmes de sonorisation, et a même fabriqué ses propres tables de mixage, pour des clients comme Led Zeppelin, Three Dog Night, Steppenwolf et Genesis, et assuré les prestations pour de nombreuses tournées américaines majeures des années 1970. En plus de ses systèmes de sonorisation, la société s’est aussi beaucoup investie dans diverses innovations relatives à la mise en scène et à l’éclairage.
En 1980, Showco employait 150 personnes et tournait sur environ 5 millions de dollars par an. En 1981, les ingénieurs de Showco ont développé le premier projecteur motorisé à changeur de couleurs, le Vari-Lite, qui a fait des débuts mémorables avec Genesis à Barcelone en 1981.
Après avoir démissionné de son poste de président de Showco en 1980, Calmes a produit un certain nombre de films et de shows télévisés en direct, dont une retransmission mondiale par satellite des Who en 1982, qui a été éditée ultérieurement en tant que documentaire sous le titre « The Who Rocks America ». En 1984, il a fondé une autre marque bien connue du monde du spectacle, Syncrolite, qui développe des tracers motorisés de forte puissance au Xénon, contrôlés par DMX. Depuis cette époque, on les voit sur de grands spectacles dans le monde entier.
La nouvelle gamme VANTEC de DAS complète l’offre du constructeur ibérique en sonorisation portable. Elle est constituée de quatre modèles dont un sub, Vantec 12A, 15A, 215A et sub 18A, et est proposée en deux versions, amplifiée et passive. Tous les modèles mettent en œuvre les nouveaux transducteurs DAS au Néodyme de la série F. Par ailleurs DAS introduit également un nouveau sub de très forte puissance en double 21 pouces, le LX-221. Tous ces nouveaux produits seront présentés au NAMM (22-25 janvier, stand 7101).
La famille Vantec au complet avec le sub 18A
Outre les woofers de la série F, les enceintes Vantec réalisées en multipli avec revêtement ISO-flex exploitent la nouvelle compression M-28 élaborée par FEM (Finite Element Modeling) montée sur un pavillon à directivité constante offrant une dispersion bien contrôlée de 90° x 50°.
La Vantec 15A en position retour de scène
Les modèles 12(A) et 15(A), deux voies, peuvent être utilisés en retours de scène grâce à leur ébénisterie trapézoïdale. Le modèle 225(A), trois voies, met en œuvre deux 15’’ de la série F « coupés » à des fréquences différentes pour éviter les problèmes de directivité dans le bas médium. La compression M28 avec moteur Néodyme a été optimisée par FEM (finite element modeling) tant pour son moteur que pour le diaphragme et la pièce de mise en phase.
Le panneau de contrôle et de connexion. Le paramétrage s’effectue par encodeur et afficheur LCD.
Les modèles amplifiés exploitent des modules d’amplification en deux ou trois canaux (215A) capables de fournir une puissance continue de 750 W par canal. Le sub 18 A lui dispose d’un amplificateur classe D avec alimentation à découpage délivrant 2 000 W avec deux réglages d’égalisation prédéfinis pour sélectionner le mode « loud » ou le mode deep bass ». La coupure haute est réglable de 85 à 125 Hz.
Tous les modèles actifs disposent d’une plateforme de traitement de signal (DSP) avec filtres FIR (à réponse impulsionnelle finie) avec différents modes d’EQ. Ils embarquent également un module Bluetooth pour accepter des fichiers audio en sans fil, par exemple depuis un smartphone ou autre tablette. Les réglages s’effectuent via un encodeur et un écran LCD.
Le sub LX-221 est le modèle le plus puissant des subs proposés par DAS. Il s’agit d’un double 21 » ( 2 x 4 ohms) capable d’encaisser 6,8 kW RMS (27 kW crête) et de délivrer un niveau max de 145 dB SPL avec une sensibilité de 104 dB SPL (1 W/ 1 m). Ses transducteurs à moteur Néodyme et bobine de 4,5 »sont à double spider et acceptent une élongation càc de 60 mm! L’ébénisterie est réalisée en multipli de 21 mm avec un revêtement ISOflex et de nombreux renforts internes étant donné la pression engendrée. Le LX-221 pèse 130 kg et affiche des dimensions de 120 cm (L) x 110 cm (P) x 60 cm (H).
L’exposition de Costumes de Hollywood s’est récemment ouverte au Musée d’art dramatique du Comté de Los Angeles (LA County Museum of Art, LACMA), éclairée au moyen de projecteurs à LED ETC Source Four Mini alimentés par des commandes de puissance ThruPower.
Tableau Indiana Jones éclairé par des projecteurs à led miniatures ETC Source Four Mini
Les costumes sont l’objet d’autant de considération et de mise en scène que les acteurs qui les ont portés jadis. Les créateurs de ces surprenants tableaux ont compris que sans un bel éclairage, sans bande son et sans vidéo, les costumes ne sont que de vieux vêtements qui ont été portés une fois par une personne célèbre, il y a bien longtemps. Ici, les costumes exposés héritent du rayonnement des stars qui les ont portés. Beaucoup portent en eux la sensation de joie et de confiance que l’acteur aurait pu ressentir au milieu d’une telle création.
Il est très rare que les concepteurs de costumes reçoivent la reconnaissance qu’ils méritent. Leur travail est souvent éclipsé par celui des réalisateurs, des producteurs et des acteurs. Pour les films en costumes contemporains, le public s’imagine qu’on trouve ces costumes au centre commercial du coin. Cette exposition raconte le rôle central du costumier dans le processus créatif. Chaque étape du processus est affichée avec une foule de détails sur des écrans de projection acryliques et accompagnée de pistes audio synchrones.
Les costumes de super héros
Avec ses éclairages de face, latéraux et de contre, le concepteur lumières de Visual Noise Creative, Trevor Burk, donne aux costumes quelque chose dont ils n’avaient jamais bénéficié auparavant, une allure de sculptures théâtrales. Burk est intervenu très tôt dans le processus de création. Il a choisi une grille de discrets tubes noir sur une poutrelle traditionnelle pour distraire l’attention du plafond et des projecteurs. Dès le départ, il savait que des contrôles très stricts de la température de couleur et de l’intensité seraient imposés à son projet. « Les conservateurs ne voulaient pas plus de 50 lux sur chaque costume.
Le tableau Meryl-Streep
Pour avoir toutes les possibilités de réglage, j’ai donc choisi de faire fonctionner chaque mini découpe ETC sur un gradateur individuel », dit Burk. Dans les coulisses, l’alignement de nouvelles armoires roulantes MP à 96 voies d’ETC avec ThruPower pourrait servir à un grand spectacle de Broadway en tournée. Mais il y a une différence de taille : l’ensemble du système d’éclairage ne consomme que 60 ampères sur le secteur, c’est à dire la consommation d’un seul des projecteurs Fresnel utilisés dans le film original.
Le Source Four Mini LED
Le cœur du système est constitué de 454 projecteurs à LED ETC Source Four® Mini Led Galerie. « Ce projecteur répondait parfaitement à mes besoins. Si on excepte une paire de Fresnel ARRI LED L7C et L5C, on utilise le Source Four Mini partout. Il a beaucoup de pêche, même perché à une hauteur de 6,7 m, et donne un champ uniforme aux contours très nets, dit Burk. « Pour la programmation, nous avons utilisé une console de Eos et un réseau sans fil de sorte que trois équipes de mise au point pouvaient contrôler les canaux au moyen d’une application IRFR. »
Phil Kong, concepteur lumière associé, ajoute : « l’ensemble est contrôlé par une unité distante Ion RPU. Les équipes d’opérateurs peuvent rappeler les réglages, allumer et éteindre les éclairages et les projections, et peuvent agir sur la couleur et l’intensité des différentes parties de l’espace à partir d’un écran tactile ETC Mosaic Panel Controller Tessera qui envoie des signaux de déclenchement UDP à l’Ion. « En d’autres termes, appuyer sur un bouton créé un peu de la magie d’Hollywood et tout un enchaînement de souvenirs.
Construit pour la coupe du monde de football de 2002, le stade Sangam de Séoul aurait difficilement pu accueillir une « Finale mondiale » plus insolite que celle qui a eu lieu dernièrement, lorsque quelques-uns des meilleurs gamers de la planète se sont regroupés pour disputer le tournoi de la « Ligue des Légendes ».
Quelque 45 000 spectateurs se pressaient pour être témoins de ce sport en ligne (ou e-game) basé sur le fameux jeu qui a déferlé sur le monde et en particulier sur la Corée. Et avec 40 millions de spectateurs estimés à travers le monde, soit en ligne, soit dans les cinémas ou encore sur la chaîne sportive ESPN3, la production prenait d’autant plus de valeur.
Basée à Séoul, la société Rhino Sound Systems a conçu la sonorisation du stade. Pour ce faire, elle a réuni une légion d’amplificateurs Powersoft pour alimenter les enceintes KF740/KF730, les subs et les retours accompagnant son nouveau système EAW Anya (actif avec des modules d’amplification Powersoft)).
L’ingénieur système était Gwon Seung Cheoul (également connu sous le nom de M. Paman), et ce n’était pas la première fois qu’il avait de bonnes raisons de se féliciter de la polyvalence des commandes sophistiquées intégrées dans les amplis Powersoft.
Gwon a déclaré que bien que ce soit très différent d’un concert de rock, les deux disciplines présentent des similitudes, et qu’il s’est efforcé d’obtenir un son puissant. Après avoir essayé plusieurs simulations, le modèle choisi a permis d’éliminer les réflexions sur le mur arrière, et les retards appliqués aux KF740 ont fait en sorte que le son parvienne de manière uniforme dans toutes les parties du stade.
Le plus grand défi qui se présentait à lui était la position de la tour principale, placée derrière la scène, alors que la production exigeait d’avoir une vue parfaitement dégagée sur l’ensemble de la scène.
M. Paman a composé et configuré ses racks d’amplis à l’entrepôt de la société, déployant 80 puissants K10 et 43 exemplaires du K3. « J’ai passé deux semaines à préparer le spectacle qui était d’une dimension peu ordinaire », a-t-il dit. « En utilisant le DSP de Powersoft, je pouvais contrôler et surveiller tous les amplificateurs à partir de mon ordinateur portable, en utilisant le logiciel Armonía ».
Rhino a fourni un système Anya de 32 enceintes, toutes pilotées depuis le logiciel dédié Resolution 2 au travers d’un réseau Dante. C’est d’ailleurs sans doute la première fois au monde qu’était déployé un système de deux lignes de 16 éléments. Un second ordinateur servait seulement à piloter le logiciel EAW Resolution 2 qui gérait l’Anya. La section de subs était constituée de SB1002 et SB2001 d’EAW à raison de 20 exemplaires de chaque.
Powersoft a également fourni les plugins spécifiques à l’EAW Greybox pour le logiciel Armonia. « On a piloté les retours de scène EAW MW12 et MW15 avec ces plugins chargés sur Armonia dans les DSP de Powersoft, et ça sonnait vachement bien » rapporte le technicien système.
Il précise aussi que lorsque Rhino a investi la première fois dans le matériel Powersoft, c’était parce qu’ils appréciaient l’économie de place permise par les coffrets 1 U et leur puissance énorme. « Ces amplis étaient parfaits pour nous, avec, en plus, une très basse consommation, ce qui ne gâte rien. »
Au stade Sangam, tous les amplis Powersoft reçoivent les signaux audio d’un contrôleur EAW UX8800 sur un réseau combiné de telle manière qu’on puisse tout contrôler à partir de la console de façade par l’intermédiaire des 11 contrôleurs UX8800.
Les subs EAW ont été assignés aux Powersoft K10 et n’ont jamais mieux sonné que lors d’un concert des Imagine Dragons, dit M. Paman. « J’ai systématiquement utilisé la fonction de contrôle d’amortissement. Avec des longueurs de câble de 20 ou 25 mètres, par exemple, on perd toujours de la puissance.
Mais en utilisant la fonction de contrôle d’amortissement de Powersoft (qui ajuste l’impédance de sortie en fonction de la longueur des câbles), la qualité du son change instantanément et était vraiment excellente. Sur les caissons de basses, le son changeait radicalement, il devenait plus tendu, avec beaucoup de pêche… J’ai adoré ! »
En résumé, il affirme que la finale mondiale de la « League of Legends » a été l’événement le plus important pour lequel il a eu à concevoir un réseau. « Mais la réussite, on la doit à la technologie de Powersoft, pas seulement aux amplis Powersoft, mais aussi aux modules Powersoft intégrés à l’Anya lui-même »
Avec effet au 1er décembre 2014, la société NEEC Audio de Barcelone a fait l’acquisition de la marque audio professionnelle Ecler et de toute son activité, avec le personnel et l’équipe de direction. Enric Casimiro continuera à en assurer la direction.
Luis Hinojar (Directeur des ventes), Domingo Melé (Directeur I+D), Enric Casimiro (DG), Joan Rius (Directeur de la Production) et Daniel González (Directeur du marketing)
Ecler est appréciée pour sa technologie. La marque est aussi réputée pour sa gamme innovante d’enceintes acoustiques Audeo, réalisées en collaboration avec la société italienne Italdesign Giugiaro.
NEEC désire investir dans l’innovation dans le domaine de l’audio professionnel pour maintenir son avance technologique et son savoir-faire dans la conception.
Au cours des dix dernières années, Ecler a concentré ses efforts sur la qualité sonore, l’originalité et la durabilité de ses produits. Ses principaux marchés sont l’équipement des commerces, des établissements d’enseignement, des entreprises, des hôtels et des salles de sport et fitness.
On peut trouver des installations à base de produits Ecler dans certaines universités bien connues, par exemple à Bristol (Royaume-Uni), à Paris Descartes (France) ou à l’Università di Roma (Italie), dans des hôtels cinq étoiles comme Le Fouquet (Paris-France) ou le Fullerton Bay Hôtel (Singapour), ainsi que dans des points de vente de luxe comme Louis Vuitton ou Burberry. Basé à Barcelone, Ecler exporte 80% de sa production.
À l’approche de son 50e anniversaire, suite à l’acquisition par NEEC, Ecler a reçu un apport en capital de 1 million d’euros pour mener à bien un ambitieux programme de développement de produits qui sera dévoilé lors du salon ISE Amsterdam.
Le fabricant tchèque Robe quitte son distributeur historique Axente pour créer Robe Lighting France. Et nous retrouvons Bruno Garros à la direction de cette filiale. Surprise ? Oui, car nous le savions récemment impliqué dans l’audio pro, et non car ce job est fait sur mesure vue son expérience passée de la distribution d’une marque leader en lumière. Interview détendue devant une boîte de délicieux chocolats pour faire passer les questions indiscrètes….
Bruno Garros
Bruno Garros, on l’a connu Directeur Général de la filiale Martin France pendant une dizaine d’années, avant qu’il soit promu en 2008 Vice Président des ventes internationales du groupe.
En 2012, au Plasa, il me confiait qu’il ne se retrouvait plus dans ce grand groupe international (c’était avant le rachat de Martin par Harman) et qu’il souffrait de passer sa vie dans les transports aériens. Il envisageait alors de se rapprocher d’une structure de dimension plus humaine.
On le retrouve début 2013 avec la casquette APG et le titre de directeur commercial à l’export et aujourd’hui, directeur général de la toute nouvelle filiale française Robe Lighting France. Bruno aime les “challenges” !
SLU : C’est arrivé comment ?
Bruno Garros : Tu ne vas peut-être pas me croire, mais il y a encore moins de deux mois, je ne pensais pas à ce projet. C’est un vrai coup de foudre (rire). Déjà, j’ai vu cette marque grandir dans le monde entier. Quand j’étais chez Martin en charge des ventes internationales les 5 dernières années, j’avais une position d’observateur privilégié, et j’ai vu cette marque devenir challenger des trois marques de projecteurs phare au monde.
SLU : Tu veux dire par là que Robe n’est plus suiveur ?
Bruno Garros : Exactement, c’est ce que je ressens depuis longtemps et c’est important. Aujourd’hui quand j’entends parler dans le monde entier de Robe par rapport à Clay Paky, Vari Lite ou Martin , il n’y a plus de fossé. Donc dans l’offre du poste, le nom m’a attiré évidemment.
Lors de mon premier contact avec Harry von den Stemmen, le directeur des ventes internationales de Robe, j’ai senti qu’il y avait un projet de filiale très précis, doublé d’une vision à long terme, ce n’était pas du bricolage de vente directe par une équipe minimaliste.. Puis j’ai rencontré Joseph Valchar, le P.d.g de Robe qui a confirmé cette volonté de créer une vraie filiale française avec des moyens, un DG, des locaux, du personnel technique et commercial… J’avais une liste de questions, et j’ai obtenu de Joseph les réponses que j’attendais et en plus immédiatement. J’ai senti que tout pouvait aller très vite car j’avais en face de moi celui qui prend les décisions à l’opposé du cheminement des groupes internationaux où au final, tu ne sais plus qui décide.
J’ai ensuite été invité à la “Robe Christmas Party”. J’ai vu des employés super contents d’être ensemble et très impliqués dans l’entreprise. J’ai aussi participé à une réunion de filiales et j’ai eu la confirmation de mon ressenti pendant l’entretien d’embauche, à savoir un processus de décisions rapide, et la présence d’un vrai pilote dans l’avion. La discussion portait à 80% sur les produits, le marché et beaucoup moins sur les finances et la stratégie. J’ai vu des gens de métier, et j’ai senti une atmosphère très humaine et positive. J’ai visité la structure, les nouveaux bâtiments et j’ai assisté à la discussion sur l’ouverture de la nouvelle usine Anolis (la marque de produits d’intégration et architecture de l’entreprise). Le dynamisme et la volonté entrepreneuriale sont palpables. On sent l’outil qui se modernise, qui évolue très rapidement.
A l’issue de ces deux semaines de rencontres, ma décision d’accepter cette mission très motivante était naturelle et évidente ; on parle d’une entreprise dont le chiffre d’affaires dans le monde atteint 60 millions d’euros.
SLU : Donc, aujourd’hui la filiale existe. Quel est son statut juridique ?
Bruno Garros : C’est une SAS, dont Robe s.r.o a apporté 100 % du capital. J’en suis le DG opérationnel pour la France et je travaillerai en tandem avec Elie Battah, (Business Developpement Manager), qui partage son temps entre le Moyen-Orient et la France et fera l’interface ente la filiale et le siège dans le domaine des finances, du marketing et de la logistique. C’est une société française qui va recruter en France et payer ses impôts en France.
SLU : Quelles sont tes priorités ?
Bruno Garros : Le but est de rapidement constituer un stock de matériel. On ne va pas livrer depuis la République Tchèque, on va livrer depuis la France. Le SAV aussi est une priorité, puis le showroom et le recrutement d’assistantes commerciales présentes au siège.
On a déjà engagé Kevin Migeon qui connaît la gamme et nous recruterons deux ou trois commerciaux supplémentaires pour avoir une couverture nationale, mais on se laisse le temps car je souhaite des profils très précis : des séniors, professionnels avec une dominante technique. Il n’y a pas le feu. Ce n’est pas comme si on ouvrait une filiale dans un pays où il ne s’est rien passé. Il y a du business en France grâce à Axente. On a déjà eu pas mal de contacts et nous livrons déjà les clients. Je suis moi-même impliqué à 80 % au niveau commercial, partout en France. Nous recrutons donc des techniciens qui seront basés à Villepinte (Robe Lighting France recrute des techniciens SAV)
Et pour pallier au surplus d’activités nous sommes en train de passer un accord avec deux entreprises : une dans le sud de la France, Lumi Tech représentée par Fabrice Perez et pour Nord la société ILS représentée par Frédéric Piffault. Ces deux entreprises suivront une formation spécifique en République Tchèque pour être agréées SAV Robe.
450 m2 à Villepinte
SLU : Où as-tu choisi de t’implanter ?
Bruno Garros : A Villepinte. C’est un endroit très facile d’accès et stratégique, à côté de Roissy, desservi par le RER B, à 15 mn de la Porte de la Chapelle avec la proximité des studios de la Plaine Saint Denis. Sur une surface de 450 m2, nous aurons donc un showroom, le laboratoire de SAV et nos bureaux.
Nous allons recruter un chef produit avec une expérience de pupitreur et de la scène pour accueillir nos clients, les concepteurs lumière, les techniciens. On veut que le showroom soit un lieu convivial avec des compétences, des produits, où les gens puissent venir discuter, travailler, échanger… C’est ça l’objectif de cette filiale.
Dans un deuxième temps, nous avons en projet de créer un département architectural et intégration pour travailler la marque Anolis du groupe. Dès que nous aurons structuré l’équipe commerciale et technique pour le marché du spectacle, nous recruterons une équipe dédiée au développement d’Anolis.
SLU : Tu penses structurer ta politique commerciale comment ?
Bruno Garros : Déjà ce qui est important, c’est d’avoir une politique tarifaire clairement identifiée et transparente. On partira bien évidement d’un tarif public positionné par rapport au marché et aux concurrents. Ensuite nous définirons une politique de remises qui sera elle aussi transparente en fonction des types de clients, de leur potentiel d’achats et de leur engagement qualitatif et quantitatif avec la marque Robe.
Nous avons la volonté de créer des liens solides avec les utilisateurs éclairagistes, concepteurs, pupitreurs… La filiale ce n’est pas une forteresse, c’est l’interface entre le fabricant et les utilisateurs, et nous allons faciliter les connexions : invitations à l’usine, participations à des ateliers de travail avec les chefs produit Robe qui viendront en France. C’est ma responsabilité de rendre cette connexion fluide, transparente et efficace. C’est très important.
SLU : Quand la filiale Robe Lighting France sera-t-elle vraiment opérationnelle ?
Bruno Garros : Elle l’est déjà. Nous établissons des devis, nous pouvons livrer si nécessaire du matériel depuis la République Tchèque et on assure via Lumi Tech et ISL une partie du SAV. Nous prendrons possession des locaux certainement mi-février et nous serons pleinement opérationnels en mars.
Le BMFL dans la corbeille du marié
SLU : Tu démarres avec le BMFL, un beau nouveau Spot motorisé à lampe, très puissant et innovant…
Bruno Garros : La France est quasiment le seul pays où il n’a pas été lancé et c’est probablement aujourd’hui un des plus forts potentiels pour Robe. Je sais que des parcs importants commencent à se constituer au Moyen-Orient, au Brésil, en Nouvelle Zélande… Dans tous les pays où il y a déjà eu un travail commercial, marketing avec notamment ce qu’ils ont appelé le “BMFL WorldWide Tour”.
On a la chance de disposer d’un produit plutôt unique à destination d’une clientèle de prestataires et concepteur lumière avec une lampe dont la puissance atteint 1700 W, une lampe spécifique développée par Osram pour Robe.
Je veux utiliser le BMFL comme fer de lance sur les premiers mois de lancement de la filiale parce que je pense que ce produit va bien dans l’esprit de conquête de certaines parts de marché et qu’il a de fortes chances d’intéresser les éclairagistes et concepteurs lumière de spectacle et de concert.
SLU : Entre Martin et Robe, tu as fait un passage dans le monde de l’audio chez APG…
Bruno Garros : En effet, début 2013, j’ai intégré APG en tant que consultant avec la mission bien précise, programmée sur 2 ou 3 ans, de lui donner un élan à l’international. J’ai travaillé l’Europe en privilégiant la vente directe via des commerciaux que nous avons recrutés en Allemagne et au Royaume-Unis. En Asie, j’ai créé une joint-venture APG South Est Asia basée à Singapour qui existe depuis six mois et je viens de finaliser également APG Northern China à Hong Kong.
SLU : Donc tu pars en ayant rempli ta mission.
Bruno Garros : Oui c’est positif puisque je pars avec cette création de deux joint-ventures en Asie et aussi la mise en place du nouveau modèle en Europe. Le gain de chiffre d’affaires est estimé à 2 M€ dès 2015.
SLU : Mais alors pourquoi ce changement ?
Bruno Garros : J’ai vite compris avec APG que mon job redevenait le même que chez Martin International, à savoir 90 % de mon temps à l’étranger et loin, en Asie voire ensuite encore plus loin, en Océanie, Nouvelle Zélande, Australie… Avant même la rencontre de Robe, je réfléchissais à un autre poste, non pas sédentaire car j’aime bouger, mais avec un rayonnement géographique plus restreint. Ensuite, je dois t’avouer que le job qui m’a le plus intéressé dans ma carrière était la direction générale de Martin France. J’ai vraiment adoré ces 10 années. Donc être directeur d’une filiale française dans la lumière, avec un bon niveau d’autonomie dans une entreprise à fort potentiel de développement m’enthousiasme vraiment.
SLU : Tu n’avais pas de clause de non concurrence à respecter ?
Bruno Garros : Les choses ont pu aller très vite avec Robe car je n’avais aucun frein juridique. Côté APG, j’avais une position de consultant qui me permettait de faire autre chose à tout moment. Vis à vis de Martin, la clause a été levée parce que je partais avec un projet de création d’entreprise de consulting pour l’audio. Nous étions en excellents termes quand j’ai décidé de partir dans le cadre d’une rupture conventionnelle. Tout était clair et transparent.
SLU : En développant la filiale Robe Lighting France, tu réécris quelque part l’histoire. C’est possible ?
Bruno Garros : Réécrire l’histoire, oui et non car il s’est passé 7 ans au cours desquelles j’ai énormément évolué à titre personnel. J’ai eu une expérience intéressante au sein d’un siège social dans un groupe international et forcément mon approche commerciale, marketing et de management va être différente. Mes relations, en tant que directeur de filiale avec le siège seront plus équilibrées et plus constructives. Après, je crois beaucoup aux règles de base que l’on doit appliquer de manière très professionnelle. On va avancer par étapes mais je sais que dès le départ, c’est important d’avoir une structure vraiment opérationnelle avec un stock en France, avec un véritable showroom, une équipe commerciale et technique fédérée et motivée. Il n’y a rien à réinventer mais par contre il faut le faire bien et de façon super professionnelle. C’est pour ça que dans les discussions avec Robe c’était important pour moi de bien mesurer leur projet en France.
La politique d’expansion de Robe
SLU : Pourquoi Robe quitte-t-il un distributeur leader en France comme Axente, pour créer une filiale, à l’inverse de la tendance actuelle.
Bruno Garros : J’aimerais préciser avant tout que la stratégie de Robe à l’international est toujours de donner la priorité à un réseau de distributeurs. Une partie significative du business Robe dans le monde est réalisée par des distributeurs et Joseph Valchar et Harry von den Stemmen n’ont pas du tout la volonté de créer des filiales partout dans le monde.
Après il y a des exceptions comme les USA, le Royaume-Unis, le Moyen-Orient et maintenant la France où, après réflexion, Robe a créé des filiales pour assurer un développement peut-être plus conforme à ses attentes. Le top management avait bien conscience qu’il ne pouvait pas trouver en France de distributeur plus performant qu’Axente.
Face à Robe, en France d’autres marques ont aussi une structure autonome en SAV et en vente avec un poids humain important et une position de leader. Dans des pays où il y a des marques aussi fortes, il faut lutter à armes égales et même arriver avec un package un peu plus convaincant que celui des concurrents. On est attendu, on le sait, et c’est très important d’être opérationnel au plus vite.
Robe Lighting France ZI Paris Nord II Bâtiment Euler 33, rue des Vanesses 93420 VILLEPINTE
Christie, le grand spécialiste des systèmes d’imagerie et des technologies audio a annoncé qu’il vient d’acquérir la société allemande Coolux GmbH basée à Cologne.
Coolux développe et commercialise des systèmes de compositing et de rendu 3D est particulièrement réputée pour sa famille de média serveurs Pandora Box. Coolux sera intégrée dans l’équipe Global Market Solutions de Christie tout en conservant ses bureaux allemands à Cologne. Jennifer Smith, VP exécutif de Christie Global Market Solutions, précise : “Christie doit conforter son avance sur le marché en proposant des solutions complètes pour les applications avancées telles que le mapping de projecteurs, la diffusion d’images et tous types de créations issus des grands réseaux numériques. La synergie entre nos produits et services et ceux de Coolux est donc tout à fait évidente”.
Le Pandora Quad Server Coolux
Jean Huewel, P.d.g de Coolux, qui rendra compte à Jennifer Smith dans ses nouvelles fonctions de directeur senior des systèmes de traitement, ajoute ce commentaire : « Dans un monde où les expériences visuelles et auditives prennent une importance nouvelle dans l’inspiration et l’animation du public, l’orchestration et la synchronisation de la diffusion des contenus est primordiale.
Christie, qui dispose déjà d’une position impressionnante dans ce domaine, vient de s’adjoindre une nouvelle ligne de produits et une équipe de développement à la pointe du progrès.”
Le personnel des sociétés du Parc de l’Evénement s’est rassemblé ce vendredi 9 janvier 2015 pour rendre hommage à la liberté d’expression. Une initiative de Hernan Poblete, dirigeant de Supervision (une des 50 sociétés hébergées au Parc), qui dès le 8 janvier au matin a demandé à ses techniciens de monter un écran géant pour diffuser les dessins et caricatures des artistes disparus.
Nous sommes une centaine, présents ce jour au Parc (où SoundLightUp a ses bureaux aussi), et réunis devant l’écran qui diffuse des hommages parvenus du monde entier, pour une minute de silence soigneusement topée par Jacques Messens (Impact Evénement). Hernan me confie : “Je ne pouvais pas rester indifférent à ce qui s’est passé. Hier matin quand je suis arrivé, j’ai demandé tout de suite à mes troupes d’installer un écran géant dehors pour marquer mon indignation, pour nous, pour le Parc de l’Evénement, pour notre personnel.
Hernan Poblete, dirigeant de Supervision
C’est un moment très fort que l’on vit actuellement, et je pense que dimanche ce sera encore plus fort. J’oserais parier que ce sera peut-être la plus grosse manifestation que Paris n’ait jamais connue. Je me trompe peut-être mais il y a un tel élan planétaire ! Je n’avais jamais vu cela. Je pense qu’il y a quand même une passion pour la France que l’on n’arrive pas à mesurer encore.
SLU : Une passion pour la France ou pour la liberté ?
Hernan : Les deux, mais qu’est-ce que véhicule la France si ce n’est la liberté ?
SLU : La France est-elle l’ambassadeur de la liberté d’expression ?
Hernan : Je le pense ! Je suis né en Amérique du Sud, dans un pays lointain, le Chili, et je suis convaincu que la France a des valeurs que les français n’ont pas encore découvertes. J’espère que ce mouvement qui est devenu planétaire va faire réfléchir les français de la force qu’ils représentent sur la planète. C’est un monde qui est en train de s’anglo-saxonniser et voilà que john Kerry parle en Français ! C’est merveilleux. Et voila que la planète entière se met au diapason de la France ! Ce que je vis actuellement est impressionnant. C’est une misère avant tout mais la réaction de la planète entière est sublime. Jamais elle n’a eu une telle réaction pour un événement qui concerne des artistes.”
Ayrton occupe encore une fois le devant de la scène avec un nouveau produit présenté à Prolight+Sound 2014 et qui marche déjà très fort. Le MagicBlade-R, rampe à 7 sources led motorisée, a beau avoir un air de déjà vu, il a très peu de choses en commun avec son ainé le Rollapix, à commencer par ses sources de la gamme Radical : 7 optiques de 67 mm de diamètre couplées aux fameuses leds Ostar Stage RGBW 15 W qui produisent des faisceaux serrés de longue portée.
Et ce n’est pas tout. Fort de son expérience de la rotation continue Pan/Tilt avec les MagicPanel, Ayrton a eu l’idée d’ajouter la rotation Pan à ce projecteur atypique pour étendre son potentiel créatif. Nous apprenons que la réalisation a été plus compliquée que prévue car, si la rotation Tilt n’engendre pratiquement pas de déformations, la rotation Pan impose de supprimer les deux points d’attache aux extrémités, ce qui génère un porte-à-faux. Il a donc fallu repenser toute la base du projecteur en construisant un châssis résistant aux torsions engendrées par le ballant de la tête. La partie électronique a également été entièrement revue pour suivre les dernières évolutions.
Ce qu’il a à l’intérieur
On a rarement la chance de pouvoir interroger les concepteurs de produits lors des tests pour tout un tas de raisons évidentes. Cette fois, marque Française aidant, nous ne boudons pas notre plaisir de découvrir le MagicBlade-R avec Yvan Peard qui nous en montre toutes les finesses de fabrication. Le MagicBlade-R est équipé de 7 leds 15 watts RGBW et comme tous les produits de la gamme R, il est reconnaissable à ses imposants collimateurs de 67 mm de diamètre qui diffusent des faisceaux très serrés.
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le radiateur en aluminium, l’unique système de refroidissement de la tête
Le radiateur qui prend tout l’arrière de la tête est constitué de fines plaques d’aluminium. Il constitue l’unique système de refroidissement de la partie mobile du projecteur et, comme on le verra au cours des tests de derating, est particulièrement efficace.
Il est recouvert d’une peinture noire qui ne renvoie pas la lumière et améliore la dissipation thermique de l’aluminium. Cette peinture protège aussi l’aluminium qui a tendance à se ternir avec le temps. L’excellent rendement thermique du radiateur permet donc de se passer de ventilation forcée dans cette partie de l’appareil.
Les collimateurs 67 mm positionnés très précisément par le support et le détrompeur visible en haut.
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Sur la face opposée se trouvent les sources. Pour obtenir un rendement optique optimum et un faisceau homogène, l’axe de chaque collimateur doit former un angle de précisément 90° avec le support des leds et ils doivent tous avoir rigoureusement la même orientation.
Les 7 lentilles sont donc maintenues à leurs deux extrémités : en partie haute par une plaque dont la fabrication demande beaucoup de précision, alors qu’en partie basse, quatre ergots viennent se positionner dans les emplacements prévus sur la carte mère autour des leds.
Le choix des leds elles-mêmes est aussi particulièrement important pour l’unité colorimétrique des 7 faisceaux mais aussi celle d’un groupe de MagicBlade qui seront utilisés en matrice. Pour atteindre ce niveau de qualité des produits Ayrton, il n’y a pas 36 solutions, la marque française a recours au binning le plus précis disponible chez Osram. Le résultat est parfait. Il suffit de voir, sur un salon, le stand Ayrton pour s’apercevoir que, même entre les différents produits, il y a une unité de colorimétrie.
La carte mère de la tête avec les 7 leds 15 Watts Osram Ostar Stage et les 28 drivers de très haute qualité.
Démo Ayrton du MagicBlade-R. Conception de Stéphane Migné, programmation d’Arnaud Pierrel
Sur l’un des côtés de la tête on trouve l’entrainement du Tilt, avec deux roues dentées : une petite qui sert également de roue codeuse pour l’indexation de la tête. C’est celle qui est montée sur l’axe du moteur pas à pas hybride triphasé réputé pour ses qualités de vitesse, couple élevé, fluidité des mouvements et précision. L’autre, plus grande, est reliée à la boîte à lumière. Les trous répartis sur toute la surface servent au passage des outils. Elle est entrainée pas la courroie, qui est tendue grâce à un système de galet.
La partie entrainement du Tilt sur un des côtés de la tête.Le collecteur qui permet la rotation permanente
Sur le côté opposé on trouve une autre partie importante du projecteur, celle qui permet la rotation continue de l’axe Pan. On retrouve dans cette partie, un système qui a fait ses preuves depuis de très longues années, le collecteur rotatif, qui permet d’établir des connexions entre le stator, la partie fixe et le rotor, la partie qui tourne. On peut ainsi amener la puissance électrique et les données de contrôle dans un élément devant avoir une rotation importante voir continue. Dans le cas du MagicBlade-R, ce sont pas moins de 11 câbles qui doivent transiter entre le socle et la partie rotative.
Le socle est une des pièces maitresse, puisqu’il va subir une partie importante des contraintes engendrées par les mouvements de la tête. Il a donc dû être soigneusement étudié pour éviter de subir de trop importantes déformations qui nuiraient au bon fonctionnement du projecteur. Pour rester très accessible, l’alimentation de 200 watts se trouve sur un des côtés directement sous le capot très rapidement à portée du testeur.
L’entrainement du Pan avec le moteur pas à pas hybride triphasé, la roue codeuse et la roue dentée qui entraine la tête.l’alimentation 200 Watts très accessible sur un des côté de la base.
De l’autre côté se trouve le moteur de l’axe Pan. On retrouve le même système que pour le Tilt, la petite roue dentée avec le système d’indexation et, afin de pouvoir accrocher et utiliser l’appareil dans n’importe quelle position, une très grosse roue, haute et épaisse chargée d’entrainer la tête.
Pour clore la partie démontage, deux choses ont attiré mon attention. La qualité des coques en plastique est l’une des meilleures qu’il m’ait été donné d’apprécier. Toutes les finitions sont soignées, et il y a des ergots et des épaisseurs de recouvrement pour, qu’une fois assemblées, toutes les jointures soient parfaites.
Les coques moulées permettent une finition très soignée.
Le second point est qu’il n’a fallu que deux outils, une clé Allen et un tournevis cruciforme pour démonter le projecteur ; voila qui va faire plaisir aux techniciens chargés de l’entretien de la machine.
Il en va de même pour la visserie, tous types et longueurs confondues et même si nous n’avons pas entièrement désossé l’appareil, nous n’avons eu affaire qu’à trois modèles de vis !
Encore une preuve du travail minutieux effectué par l’équipe d’Ayrton pour chaque étape de la conception.
Se voit à l’extérieur
Alors que certains fabricants réduisent de façon drastique la connectique, Ayrton continue à donner à ses clients toutes les possibilités.
La connectique très complète, un des atouts d’Ayrton !
Pour ce qui concerne le contrôle du MagicBlade-R, on trouve sur la face arrière de la base, 2 XLR 5, mâle et femelle, pour le DMX 512 et les options RDM ainsi que deux prises RJ45 EtherCON, In et Out, pour l’Artnet. Le projecteur est aussi équipé d’un récepteur sans fil CRMX RDM LumenRadio.
Chaque machine peut jouer le rôle d’un petit répartiteur de signal, en mélangeant les entrées et sorties de différents types. On peut par exemple utiliser l’entrée Artnet, sélectionner l’univers DMX qui contrôle le projecteur et l’envoyer sur les autres projecteurs patchés sur le même univers via l’XLR 5 femelle. On peut également recevoir le signal DMX via la carte LumenRadio et le renvoyer à travers la connectique XLR.
La puissance maximum consommée par l’appareil étant de 200 watts, il est possible de mettre plusieurs projecteurs sur la même ligne électrique. Là encore Ayrton facilite le travail des techniciens en implantant une alimentation PowerCON TRUE1 et une recopie permettant d’alimenter d’autres sources.
L’afficheur et les 6 boutons sensitifs.
Sur l’autre face du socle se trouve l’afficheur et les six boutons sensitifs permettant de naviguer dans le menu dans lequel tout aficionado de la marque pourrait presque naviguer les yeux fermés. C’est là que s’adresse le projecteur et que l’on choisit entre les trois modes DMX allant de 18 à 44 canaux.
La différence entre les deux premières chartes DMX est assez minime, 2 canaux, le mode le plus simple n’ayant pas les paramètres Pan Fine et Tilt Fine. Le dernier mode, que nous avons utilisé, permet de contrôler indépendamment les uns des autres les quatre paramètres de couleur, RGBW, des 7 leds.
Petit tour de chauffe pour repérer les fonctions sur la console. Le projecteur n’ayant pas une multitude de paramètres, la prise en main est très rapide. L’appareil est très silencieux, un léger bruit se distingue lors de l’utilisation du paramètre Tilt, mais rien de gênant.
Nous démarrons donc les tests par les mesures de derating avec une seule led et toutes les leds. Dans le premier cas on obtient moins de 5% de derating, ce qui est plus que satisfaisant. Si l’on effectue les mêmes mesures alors que toutes les leds sont allumées à pleine puissance, on obtient une baisse d’éclairement de 17% après 35 minutes de chauffe.
Ce résultat est très correct pour un luminaire qui ne dispose pas de ventilation forcée et il faut de plus le remettre dans son contexte d’utilisation.
Le MagicBlade-R est un projecteur à effets qui n’est en aucune façon pas destiné à rester allumé en blanc full RGBW durant une longue période. Les résultats sont donc excellents.
Les mesures d’éclairement nous permettent de confirmer que les collimateurs serrés ne sont pas physiquement compatibles avec un parfait mixage des couleurs : on s’en doutait mais le résultat est malgré tout très correct comme le montre la vidéo de nos tests.
Mesures photométriques
Une source RGBW
Les résultats des mesures sont bons. Pour une seule source allumée, nous mesurons 1530 lux au centre à 5 mètres à froid et un flux 334 lumens, le faisceau unitaire est plus lumineux que celui du Rollapix.
7 sources RGBW
Lorsque l’on allume les 7 sources, on arrive à 7870 lux au centre à froid avec un flux de 2180 lumens.
La dernière mesure concerne la courbe du dimmer qui est parfaitement rectiligne. Ayrton utilise un des meilleurs drivers pour piloter ses leds et a acquis au fil des années une belle expérience à ce niveau. Le sujet est parfaitement maitrisé !
Après les Chiffres
On retrouve les faisceaux très précis des projecteurs de la gamme Radical avec les réponses souples ou “cut“ des dimmers. La lumière est puissante et la faible ouverture lui permet de partir loin. Avec une belle fumée et quelques machines alignées, on devrait obtenir un joli rideau de lumière. L’utilisation des optiques de 67 mm apporte vraiment un plus à ce projecteur à effets, notamment lors de l’utilisation de couleurs différentes sur les 7 leds ou sur des temps décalés dans les transitions de couleurs. Cette optique permet de sculpter la lumière ; elle accentue et dynamise les effets.
Le deuxième point magique est le paramètre Pan qui augmente les possibilités d’effets, et peut même complètement modifier la géométrie d’un espace avec l’avantage sur un même show de diversifier les tableaux ou d’envisager sur différents spectacles des utilisations complétements différentes. On pourra même exploiter une seule led pour mettre en valeur un élément précis du décor ou attraper un musicien. L’utilisation d’une seule led est également intéressante pour faire disparaitre la ligne de faisceaux et bénéficier d’un autre type de source.
Mais ce qui rend ce projecteur unique et qui caractérise également la gamme Radical est la rotation continue sur les deux axes, d’autant que l’on garde la possibilité de l’accrocher dans n’importe qu’elle position. Cela permet de créer une nouvelle gamme de mouvements simples ou combinés ou de programmer rapidement des effets, ce qui prend du temps lorsque cette fonction n’existe pas.
Le paramètre “ Chase Patterns“ permet aussi de gagner du temps avec les 15 chases de couleurs préprogrammés dont on peut contrôler la vitesse et la transition via les deux canaux suivants.
Ayrton MagicBlade-R : une large gamme de couleurs applicables séparément sur chacune des 7 sources.
Pour conclure
Le MagicBlade-R est déjà une réussite, le carnet de livraison d’Ayrton le confirme : Dushow & MPM en France, LightDesign en Hongrie, Upstaging et VER aux USA, FourLeaf au Japon, Sincopa en Israel. Il faut reconnaitre que le fabricant français met tous les atouts de son côté. La finition est très soignée pour tout ce qui est conçu et fabriqué en interne et le bureau d’études ne sélectionne que les meilleurs produits pour les éléments rapportés, comme les leds, les collimateurs, les drivers ou la carte DMX HF.
Le MagicBlade-R est un produit abouti qui devrait ravir de nombreux designers. Il est d’ailleurs déjà présent sur les scènes du monde entier, avec Wiz Khalifa’s et Hushser par exemple.
La dernière fois que nous avions eu l’occasion de discuter avec Derya Uzun, c’était à Bercy en 2008 où il était garde forestier du bois de Popeye pour NTM, une superbe installation tout en Meyer. Bien des choses ont changé depuis et le système a laissé la place au mix. Définitivement ? Nous lui avons posé cette question et bien d’autres lors d’une date d’Arthur H au Casino de Paris, une rencontre passionnante avec deux esprits bien pleins et clairement faits l’un pour l’autre!
Derya prenant connaissance du track listing du soir à quelques minutes du début du concert.
Ce qui ne gâche rien, le design et le calage du système sont très bien réalisés et la balance de la première partie nous permet d’en juger aisément dans une salle qui, malgré l’absence de tout siège à l’orchestre, sonne assez mat et bien, grâce à ses velours, stucs et autres boiseries. Le maître de céans n’étant pas à sa Midas, il vient nous rejoindre rapidement pour une interview qui va se révéler d’une richesse qui me rappelle les cafés que j’aime tant, forts avec du dépôt au fond de la tasse.
Du mix au système et du système au mix
SLU : On te connaissait sur du système, te voilà derrière une console, tu me diras, les deux sont compatibles…
Derya Uzun : Tu vois que tu as bien fait de venir (rires). Non, je n’en fais plus du tout du système. La fois précédente où nous nous sommes vus lors de la date de NTM, c’était déjà une exception, et je l’avais fait pour filer un coup de main à Popeye qui venant du studio n’était pas forcément à l’aise avec la diffusion. Il commençait en plus la tournée par la date de Bercy. En fait j’ai cessé de m’occuper du système quand j’ai commencé ma collaboration avec Arthur. J’ai enchaîné les tournées de M et de Calogero en 2003 et 2004 en m’occupant des boîtes pour les deux, et j’ai arrêté avec Calo pour attaquer avec Arthur quand on m’a proposé de tenir sa façade. Je cherchais depuis longtemps un artiste dont m’occuper. J’ai voulu commencer ma carrière par l’étude et la pratique des systèmes de façon tout à fait intentionnelle. J’estime que c’est une des clés de la sonorisation, et j’ai désiré maitriser au mieux cette partie essentielle.
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SLU : Pourquoi donc ce besoin…
Derya Uzun : Ça faisait une dizaine d’années que je bidouillais de mon côté au mix quand un jour je me suis retrouvé au cours d’un GGRROOSS festival en première partie de NoirDez’ devant 10 000 personnes et à la tête d’une diff très conséquente. Ce jour-là j’ai compris qu’il fallait que je maitrise aussi et surtout ce paramètre.
Trois 12Xt veillent au confort des spectateurs du balcon et spécialement de ceux assis dans sa partie arrière, un luxe apportant un soupçon de clarté en plus au tir des Kara.
SLU : Doit-on comprendre que ce jour-là tu en as ch.. des ronds de chapeau ?
Derya Uzun : (rires) ! Ahh oui, comme tout le monde ! C’était impressionnant. Je quittais les petits clubs et me retrouvais avec mon petit groupe devant une foule compacte…ça ne s’improvise pas ! Je me suis donc mis à fond dedans au travers d’études.
Par la suite j’ai travaillé pour Dispatch. Cela a très bien fonctionné car je suis arrivé avec le V-DOSC et la demande était très, très forte. Comme au début nous n’étions pas très nombreux, globalement deux avec Laurent Delenclos (Bellote si tu nous écoutes ! NDR), on a beaucoup bossé ensemble en s’entendant très bien. Après nous sommes partis chacun de notre côté. Toutes les tournées que j’ai suivies m’ont permis de bien comprendre le système mais aussi de m’imprégner du mixage façade auprès des ingés son que j’ai assistés, une étape qui m’a beaucoup servi par la suite et sur laquelle je comptais aussi dans le cadre de ma formation. Il n’y en a pas un qui est pareil et chacun t’apporte sa touche en fonction du show qu’il a à mixer et de sa personnalité.
SLU : Comment en es-tu venu à Arthur ?
Derya Uzun : Il a décidé en 2005 de changer d’équipe technique. La manageuse de Matthieu Chédid a parlé à celle d’Arthur en lui parlant de quelqu’un qui aurait pu l’intéresser. J’ai été présenté, j’ai commencé avec Arthur, et depuis quasiment dix ans je n’ai plus arrêté. Il y a un temps où l’on m’a bien entendu beaucoup rappelé pour faire du système, on a tous des étiquettes qui nous collent à la peau, mais j’ai refusé et petit à petit j’ai gagné ma nouvelle image. Je n’ai plus calé à part de très, très rares exceptions. Bien entendu je vérifie et cale toujours si nécessaire mon propre système quand je mixe dessus…
Jean-Baptiste Boitel dit JB, ingé système venu donner une touche concert à l’installation conçue au départ pour la comédie musicale Mistinguett’.
SLU : Tu n’as pas oublié comment ça marche (rires !)
Derya Uzun : Non, je n’ai pas perdu la main et c’est normal, j’ai beaucoup travaillé pour ça, mais désormais quand c’est possible, j’ai un assistant qui s’occupe du système. Nous sommes ici au Casino de Paris où se joue Mistinguett. Le responsable de la diffusion de cette comédie musicale est Arnaud Bessat. Il fait ça très bien. Nous utilisons les boîtes en place pour Arthur.
Je voulais avoir quelqu’un de l’extérieur pour optimiser le système en vue d’une exploitation concert, quelqu’un qui me connaît très bien.
J’ai donc demandé à Jean-Baptiste Boitel dit JB, qui est un ingé système que je respecte beaucoup, de venir le faire. Il est vraiment ma seconde oreille. Je l’ai laissé caler à son aise et ensuite j’ai optimisé en fonction de ce que j’entendais en fonction des différents endroits de la salle.
Une tournée intimiste
SLU : Le reste de la tournée se passe dans des salles de quelle jauge ?
Derya Uzun : On fait du 1 000 à 1 500 mais on ne s’empêche pas de jouer aussi dans des clubs de 500 places. Le Casino de Paris qui contient 2 000 spectateurs s’est rempli en un mois et demi. On reviendra à Paris au Grand Rex et on se prépare à une grosse saison de festivals. On prend toujours la diff qui y est installée car pour moi c’est aberrant de voyager avec des boîtes pour ce type de jauge. En général on trouve du matériel très correct.
SLU : Ca t’oblige en revanche à retravailler ton mix tous les soirs entre salles et enceintes différentes…
Derya Uzun : De toute façon, même si j’avais mon système, il y a un paramètre qui est essentiel et qui est la salle. Elle change à chaque date donc j’ai beau régler mon système pour entendre ce que j’ai envie d’entendre, il y a toujours des ajustements à faire sur les parties critiques du spectre à savoir le grave et l’extrême aigu et aussi en termes de dynamique pour compenser les écarts existants entre marques et modèles différents. Je retravaille donc toujours à la console. J’ai besoin d’un système qui respire, qui a un spectre équilibré, et si je repère des défauts, je n’hésite pas à les corriger à la console. Si je n’y arrive pas, je regarde mon analyse et si nécessaire j’interviens sur le système.
SLU : Tu n’as pas grand-chose à bouger sur un système de salle qui est déjà en place. L’emplacement, le design, les angles, tout est figé…
Derya Uzun : Oui, mais je demande toujours à avoir la possibilité d’intervenir dans les réglages et modifier ce qui ne me va pas.
Une surprise de taille, heureusement calée assez doucement et placée au tout début du balcon, près du cadre de scène à cour, deux SB28 et une 12Xt en déboucheuse.
SLU : Tu peux arriver à prendre la main dans des salles où il y a un système résident et calé ?
Derya Uzun : Sans problème. C’est spécifié sur ma fiche technique, et on commence à me connaître. Les régisseurs savent que je ne fais pas n’importe quoi avec et j’ai vraiment besoin de ça. Complètement.
SLU : Ils te laissent faire puis reloadent leurs réglages ?
Derya Uzun : Y’a des salles qui ont gardé le mien (rires) ! C’est vrai ! Bon, ça m’arrive de rater mon coup, c’est du live qui se passe en une journée et on n’est pas infaillible mais la fois d’après ça marchera. D’autres fois tu trouves tout de suite le truc, ça dépend des sensations du soir, à vide, salle pleine…Les derniers logiciels constructeur, que ce soit chez d&b ou chez L-Acoustics pour ne citer que ces deux-là très répandus, te donnent accès directement aux DSP des amplis.
SLU : Comment travailles-tu. Tu arrives et écoutes quoi pour apprivoiser ta salle ?
Derya Uzun : Je commence par écouter des titres que j’ai toujours avec moi et qui ont énormément de dynamique. Je n’utilise jamais de CD surproduit. J’écoute attentivement chaque titre car il recèle en lui les spécificités que je recherche. Un met en relief le grave, un autre le bas médium, un pour le haut médium, un pour l’extrême aigu et un dernier pour la dynamique globale. J’écoute en me baladant dans la salle, et j’essaie de me rendre compte de l’espace dans lequel je suis.
SLU : Tu apprivoises salle et système..
Derya Uzun : Exactement. Une fois que j’ai fait ça, si je suis satisfait, je fais juste quelques légers ajustements de goût. A l’inverse, si je vois qu’il y a un vrai problème, je passe à l’analyse pure et je sépare tout. Je refais le calage des subs, je refais les niveaux, je refais l’égalisation, parfois je repasse tout le système entièrement flat, je repars de zéro et je refais un calage comme si je venais de monter les boîtes. C’est vrai que, comme tu l’as dit, j’aimerais parfois modifier aussi les angles ou les positions, parfois les deux mais tu ne peux pas. C’est par exemple la contrainte ici où l’on joue avec un système très ouvert qui est twisté vers le centre. Même si ça fonctionne bien ainsi, j’aurais personnellement rapproché les deux lignes pour réduire l’ouverture.
SLU : Tu as une bananette de Kiva..
Derya Uzun : Exact, ça rattrape bien le trou au centre mais le fait d’avoir une grande ouverture et un système twisté vers le centre, ça crée une redondance au milieu qui n’est pas idéale…
La diffusion pour le balcon avec 9 Kara surmontés par deux SB18 qui prolongent la ligne en renforçant et en précisant la portée du grave issu des têtes. Au centre, assez rare pour être signalé, 8 Kiva, le poids plume de L-Acoutics, vient renforcer la pression sur le parterre dans les zones « oubliées » par les deux lignes de Kara.
SLU : Revenons à la tournée. Si tu es quasi content mais veux faire quelques légères retouches, tu te sers de quoi ? Les 31 bandes de ta Midas ?
Derya Uzun : Bien oui, je n’ai que ça. Bien entendu en fonction du budget de la tournée, je peux avoir d’autres outils. Il m’arrive d’avoir la possibilité de partir avec mon Lake, et là c’est fantastique. Depuis que cette machine existe, je crois que c’est 2002 ou 2003, on a vécu une vraie révolution car c’est l’outil rêvé pour ce genre de job. Parfois j’en dispose, mais sur cette tournée j’ai mis le budget dans autre chose donc je ne l’ai pas, et c’est pour ça aussi que je demande à avoir la main sur le système afin de limiter mes interventions sur le graphique. C’est là, ça peut t’aider, mais ce n’est pas fait pour caler un système.
SLU : Tu peux tout aussi bien corriger à la source…
Derya Uzun : C’est tout à fait ça. Le travail à la console est extrêmement important pour garder la dynamique. Je ne veux pas tuer mon système à 125 Hz si j’ai un problème avec un instrument à cette fréquence.
Une des nombreuses déclinaisons de la gamme Midas, la Pro2, ou comment faire compact et puissant.
SLU : Maintenant que tu tiens les rênes du mix, tu saisis la difficulté de se faire comprendre par ton ingé système ?
Derya Uzun : C’est difficile pour un mixeur de dire ce qu’il veut. J’ai été assistant et je me souviens du mal qu’avaient certains à s’exprimer, mais aujourd’hui où j’ai les deux facettes, je vois tout à fait pourquoi. Cela me permet aussi d’affirmer à quel point un ingé système est performant s’il s’est confronté au mixage car il saisit les problématiques du mixeur qu’il assiste et est plus à même de les comprendre et de les résoudre.
Tous les systèmes marchent bien aujourd’hui, ce n’est que le lieu dans lequel ils sont déployés et l’homme qui les fait marcher qui font la différence. Il ne faut pas oublier aussi que tu peux faire sonner tes enceintes de manière fantastique mais derrière tu as un mixeur et il faut s’adapter à ce qu’il a envie d’avoir et d’entendre.
C’est ainsi que j’abordais cette partie de mon métier sans me mettre aucune barrière ni règle, en dialoguant et sans m’interdire aucun chemin aussi tortueux soit-il pour parvenir à le satisfaire. Aujourd’hui je tiens le même discours avec les gens qui m’assistent.
… Et du mix live au studio
SLU : Il y a des gens qui commencent par le studio, tu l’as fait par le système, tu n’as pas envie de t’intéresser à ça maintenant ?
Derya Uzun : Tout à fait. Quelle que soit la porte d’entrée, j’ai toujours voulu travailler dans le live. J’adore ce moment instinctif, ce moment présent qui ne dure qu’un temps et m’a toujours fasciné, aussi bien artistiquement que techniquement. Aujourd’hui, pour boucler la boucle, je m’intéresse de plus en plus au studio, un lieu qui m’inspire par son côté labo. La scène m’apporte toujours autant de plaisir mais le studio est un complément indispensable parce que tu ne fais pas du tout les mêmes choses qu’en live. J’adore par-dessus tout la musique. J’ai réalisé l’avant-dernier album d’Arthur avec lui, et dans un monde idéal, j’adorerais mener ces deux carrières en parallèle.
SLU : Tu commences à investir ?
Derya Uzun : Un peu car c’est inévitable. Quand tu veux expérimenter, ce qui est le propre du studio, il faut du matériel et un lieu à toi, quel qu’il soit. Vouloir mettre le pied dans le studio sans avoir ton ProTools par exemple est illusoire. Tu y seras confronté très vite et comme en plus les budgets ont rétréci, il vaut mieux que tu sois à l’aise avec ce logiciel.
SLU : Où as-tu travaillé pour l’album d’Arthur ?
Derya Uzun : Au studio Black Box, un endroit super où tu n’as vraiment que du matériel des années 60 et 70, des micros fabuleux qui m’ont fait comprendre la différence entre un capteur de studio et un micro de scène, et m’ont permis de pas mal expérimenter. Ce studio dispose aussi d’une console Flickinger et d’un MCI JH24, et j’ai adoré enregistrer sur bande. J’ai été ému quand j’ai entendu ma première prise car j’ai retrouvé le son de mes albums de chevet, les références sonores de mon époque qui étaient pour la plupart analogiques. Tu portes cette sonorité en toi et quelque part tu la recherches, et même si tu t’adaptes aux outils actuels, c’est tout de même là que tout a commencé et c’est ta référence.
Une vue de l’enfilade assez classique d’écrans qu’affrontent mixeur et ingé système avec celui de la Pro2, celui du ProTools, celui de l’analyseur, puis celui du Lake et enfin le LA Manager.
SLU : Et le ProTools alors (rires) !
Derya Uzun : Mais on avait les deux ! On enregistrait sur bande et on rebasculait après sur le Tools pour disposer de ses outils. Je me souviens de la première fois que j’ai écouté de la bande magnétique. C’était à Aubervilliers, il y a 13 ans. On m’a passé un enregistrement de Sting fait pour Taratata. Cela a été une fantastique expérience.
SLU : Si tu achètes du matériel, vas-tu continuer à te vendre comme intermittent ou vas-tu monter une société ?
Derya Uzun : Je suis en pleine réflexion par rapport à ça depuis un certain temps. Je n’ai cela dit pas encore franchi le pas.
L’entente artiste-technicien
SLU : Qu’est-ce qui fait que depuis tant d’années Arthur et toi filiez toujours le parfait amour ?
Derya Uzun : (Rires) ! Il y a tellement de choses ! C’est un artiste que je respecte énormément. C’est un explorateur qui n’hésite pas à prendre des risques artistiques, qui est très exigeant mais sait aussi avoir un lâcher prise et se jeter dans le vide pour obtenir le meilleur, toujours le meilleur. Il n’est jamais négatif et son univers est multiple. Quand il sort un album, tu ne sais jamais dans quel sens il va aller. Il expérimente… (long silence NDR) Il a une force incroyable dans tous les sens du terme et je le respecte encore plus aujourd’hui pour son courage et cette démarche artistique unique. J’ai du mal à mettre des mots l’un derrière l’autre mais il m’apporte énormément par son aspect créatif et son exigence. Il m’a appris énormément.
SLU : Tu parles d’apprentissage à ses côtés. Quel type ?
Derya Uzun : Par rapport à la musique. Arthur a une écoute très objective. Il réagit toujours avec des remarques très pertinentes. Sur le moment, tu peux passer à côté par manque d’expérience ou par manque d’écoute, mais dès que tu comprends, tu apprends énormément. C’est difficile à conceptualiser mais quand Arthur a une remarque, j’ai appris à y faire attention musicalement et artistiquement car à chaque fois ça me fait avancer. C’était dur au départ car il avait déjà une forte expérience et j’ai eu le sentiment de partir de zéro.
Je suis arrivé avec un artiste déjà conséquent, un bel album, une tournée qui marchait bien et moi j’étais tout, tout petit. Autre avantage, Arthur a toujours de très bons musiciens. Artistiquement et techniquement, il m’a énormément appris et humainement…c’est plus personnel mais c’est pareil. Si cette relation devait s’arrêter demain, quelque chose de normal et de possible car Arthur aime aller toujours plus loin, je garderai ça en moi très longtemps.
SLU : Comment s’est montée cette tournée ?
Derya Uzun : On a discuté avec Arthur six à huit mois avant le départ pour connaître ses envies et ses ambitions et ensuite j’ai négocié un budget avec la production pour disposer d’une régie façade qui y réponde. Je souhaitais avoir une Pro2 parce que je l’apprécie vraiment depuis qu’elle existe. Je souhaitais aussi pouvoir gérer la voix et certains effets en externe et pas uniquement avec ce qu’offre la table. J’ai été entendu même si je fais énormément de choses avec la console. Le petit bonus c’est mon virtual sound check !
SLU : Ce n’est quand même pas la dernière des nouveautés avec des tables numériques.
Derya Uzun : A la base ce n’était pas possible sans rajouter de l’interfaçage. Je voulais avoir en plus ProTools en termes de player, le mec chiant. Comme la seule possibilité sans interface Avid c’était le DANTE, mais que ce protocole n’était pas directement compatible avec Midas, j’ai eu mon moment de chance quand sont arrivés les modules compatibles DANTE pour les DN9650. J’ai donc mis dans mon mac le dernier OS Yosemite et PT11.
A en croire les sites des constructeurs, rien n’est compatible, ni chez Audinate, pas plus que chez Apple, comme chez Avid. Il n’empêche que ça marche, et je suis très heureux car je peux faire bénéficier Arthur, les musiciens comme moi-même de cette possibilité ! Pour moi c’est l’une des révolutions que l’on a dans le live avec le line array.
Pour la première fois, on a un peu de temps sur scène pour essayer, rectifier, écouter… Je ne règle en revanche pas mon système avec le virtual sound check ; je sais ce que je veux obtenir et j’ai peu de surprises quand je joue mon premier titre. Bien sûr, j’ai des différences en termes d’acoustique liées à la salle, mais ce qui m’intéresse avant tout c’est d’essayer des idées qui me sont venues la veille, corriger en sachant qui de la salle, des musiciens ou de moi a posé problème. Je n’aime pas trop écouter mes enregistrements sur des petites enceintes, je préfère le faire avec parcimonie sur le système.
Quand on vous dit que ProTools est dans la place ! Visible sur cette image le nettoyage effectué par Derya et permettant de retrouver les concerts par ville ou salle avec Sotteville, Roanne, Bordeaux, le Bikini, La Rochelle, Caluire…
SLU : Tu enregistres tout, tous les soirs ?
Derya Uzun : Oui, mais les disques ont beau atteindre 1 et même 2 To, je fais le ménage, je ne garde pas ce qui me paraît sans intérêt. Quand durant les répétitions j’ai réussi à faire fonctionner mon engin (et comme personne n’avait tenté la manip j’ai dû me débrouiller seul), Arthur a manifesté son intérêt et m’a demandé de mettre de côté les enregistrements pour un éventuel usage ultérieur.
SLU : Comment se fait-il que tu considères le virtual sound check comme une révolution. Tu fais quoi des consoles numériques…
Derya Uzun : Mais elles existent largement depuis plus de 20 ans. Elles ont fait des progrès mais c’est désormais vieux comme technologie. Pense à la 02R, aux magnétos numériques en studio, aux réverbérations numériques, tout cela existe depuis très longtemps, et pourtant quand tu arrives dans une salle, il n’est toujours pas systématiquement possible de te brancher en AES sur la diffusion. Ca vient, mais pas si vite que ça. Je trouve cela étrange dans la mesure où c’est le jour et la nuit de caler ton mix en sortant en AES ou en analogique. La dynamique n’a plus rien à voir, le spectre change, tes sensations ne sont pas les mêmes. Bien sûr tu peux réadapter, mais ce n’est pas la même chose et pourtant il m’arrive de ne trouver que des prises analogiques pour attaquer la diffusion de salles assez récentes très bien équipées.
Numérique ou analogique ? Une touche des deux …
Un vieux rack Projectis n’ayant pas encore été mis à jour avec le nom du groupe, DUSHOW. De haut en bas, les deux de-esseurs DBX 902 et le compresseur Distressor servant à façonner la voix d’Arthur H, le MAXX BCL Waves qui renforce légèrement le grave sur le gauche/droite, le D-Two tc, le 4000 tc, la PCM92 Lexicon, un increvable H3000 Eventide, une PCM91, un lecteur de CD Tascam et le DN9650 Klark Teknik grâce auquel Derya s’est offert son Virtual Sound Check !!
SLU : Tu me parles d’analogique et de numérique avec le même amour. Comment tu te situes entre les effets en rack et leur cousins en plug ?
Derya Uzun : (Sourire). Le plug était ma première idée car j’ai goûté aux UAD que j’ai trouvés fantastiques en termes de rendu. Waves fait ça aussi très bien. J’ai particulièrement été bluffé par les réverbérations d’Universal Audio, mais, MAIS c’est un budget et surtout une latence qu’il faut gérer et ça, je déteste. Le son est top mais pas la latence donc sur cette tournée j’ai laissé tomber. Mais j’y reviendrai très vite.
J’ai travaillé sur d’autres tournées avec des tc 6000 ou des Lexicon 960, mais pour celle d’Arthur, j’avais envie d’avoir plusieurs étages de réverbération avec un vrai choix de textures. Une 960 ou une 6000 c’est merveilleux, mais tu colores avec le son tc ou Lexicon tout ton mix ce qui me semble être une limitation.
Du coup j’ai une R4000 pour la voix, une PCM92 pour ma batterie et pour d’autres effets avec deux algorithmes, un court et un long, j’ai une 91 pour des réverbs très courtes car je préfère Lexicon pour tout ce qui est court et enfin un H3000 Eventide qui a beaucoup de personnalité.
SLU : Et que tu as eu pour pas cher !
Derya Uzun : Exactement, et j’ai un Dtwo en délai, sans oublier ma console dans laquelle j’ai un certain nombre d’effets internes qui sont très intéressants. Avec tout ça, j’essaie. Dans le spectacle d’Arthur, énormément d’horizons sont explorés, j’ai donc recours aux scènes dans la table pour proposer une variété sonore tout en préservant un fil continu qui t’emmène du début à la fin et qui soit cohérent. Je fais aussi très attention à préserver la dynamique car c’est le nerf de la guerre de ce projet.
SLU : Pourtant j’ai vu dans ton rack une dynamiteuse de dynamique !
Derya Uzun : Je suis tout à fait d’accord avec toi (rires) ! J’ai voulu essayer un Maxx Waves, un coup de tête car je ne le connaissais pas et je voulais quelque chose en sortie. Après en avoir fait le tour, je ne me sers plus de façon très légère que du MaxxBass pour arrondir un peu le bas. J’adore les convertisseurs de cet effet, mais dans les mois à venir je vais en changer pour essayer autre chose et trouver ce qui me correspond le mieux.
SLU : Tu veux lui faire quoi à ton son en définitive ?
Derya Uzun : On est en numérique et, cela n’engage que moi, je trouve qu’il faut rajouter des textures au numérique pour le faire vivre, et encore, je tourne en Midas qui sonne vraiment bien. Depuis que j’ai découvert cette marque, je ne la quitte plus, je me sens très bien avec, même s’il y a d’autres modèles intéressants qui sortent. Cela dit on reste quand même en numérique et j’adore par petites touches ajouter ces textures. Il faut y aller doucement et en additionnant les couleurs jusqu’à atteindre l’idée qui est la tienne.
Derya et JB en charge du système en plein concert, savourant la performance d’Arthur.
Si on parle de compresseurs, ce n’est pas avec un seul modèle que l’on obtient ce que l’on veut, parfois il en faut deux réglés tout doux pour contrôler ta dynamique, amener un grain et façonner le son que tu veux avoir. La sortie mix en fait partie, et je cherche depuis quelque temps l’appareil qui finirait bien le boulot.
Idéalement j’aimerais rester en numérique. Il y a un nouveau compresseur chez Waves qui vient de sortir et que je vais essayer. J’ai écouté le Titan de Crane Song et ça ramène des harmoniques qui, avec parcimonie, te donnent des petites choses en plus, mais Dushow ne l’a pas (message passé NDR).
SLU : Des micros préférés ?
Derya Uzun : Non, je suis très classique sur cette tournée mais je ne m’interdis pas d’essayer des modèles différents en fonction des projets. Je suis cela dit curieux et il y a un Telefunken que je veux tester sur la grosse caisse bientôt, disons au printemps car je n’ai pas pu l’obtenir avant (sans doute le M82 NDR).
Alors, le résultat
La très bonne première partie vient de plier sa dernière note, Derya abandonne sa régie pour monter sur scène aider à la mise en place pour Arthur, vérifiant par la même occasion le placement des micros. A son retour j’apprends qu’un préampli 1073 placé sur scène alimente face et retours avec la voix du patron. Cette dernière transite ensuite par un déesseur DBX 902 placé dans un rack double d’un U et finit sa course dans un Distressor dont le taux est de 6:1.
A l’heure dite, Arthur H monte sur scène et s’installe derrière son clavier. Après quelques titres, le charme opère. On adhère ou pas à l’univers qu’il offre, mais il est acquis que le travail de Derya l’accompagne fidèlement dans son voyage avec force petits effets ciselés et ambiances discrètes. Le soir de notre visite, ses sifflantes se sont révélées un peu dures et présentes, peut être le DBX902 n’est-il pas précisément l’outil adéquat à son type de voix, peut-être Arthur était-il fatigué, mais pour le reste on ne peut que saluer un mix sobre, créatif et respectueux du jeu des très bons musiciens et un son d’ensemble à la fois fidèle et gros qui a vite trouvé sa plénitude.
Mention bien aussi pour les Kara surmontés de leur extension de grave et qui sonnent plus comme des « grosses » boîtes que comme des 8’ qui font le grand écart avec des 18’ au sol, ce qui permet à la grosse caisse de ne pas sortir que des subs. Rien à redire sur le calage, c’est du tout bon avec un apport intéressant fourni par les 8 Kiva centraux qui comblent bien la fosse et le trou laissé par les Kara très ouverts tout en sonnant L-Acoustics.
Enfin bravo et merci à Derya pour son temps et sa passion très communicative et surtout pour ne pas avoiner la presse et le public d’Arthur. Entre 96 et 98 dB(A), le show colle parfaitement aux capacités dynamiques des Kara et coule de source comme on dirait à Marcoussis, au-delà il gratouille inutilement les oreilles.
Franchement il manque quoi à SoundLightUp… La pin-up du jour ?? Le Sun le ferait mieux que nous et on aime trop les techniciennes pour leur faire un coup pareil. Les mots croisés ? Allez… Voyez, ça vous énerve déjà… Non, ce qui nous manquait c’était le lien le plus simple entre vous lecteurs, en profitant du plus pro des supports. C’est chose faite, les Petites Annonces de SoundLightUp sont arrivées !
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Qui n’a pas un effet génial qui se morfond sur une étagère depuis l’avènement des plugs, six projecteurs qui prennent la poussière car il leur manque 10% de puissance, quelques racks d’amplis qui ne sortent plus car trop lourds, un oscillo qui a été remplacé par un ordinateur et pourtant, il ferait le bonheur de bien des ateliers. Qui ne cherche pas le manuel papier introuvable, du boulot entre deux tournées, le fourgon de ses rêves ou le stage qui va lui mettre le pied à l’étrier et le premier mal de dos.
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En partenariat avec Ecler pour la plateforme d’amplification avec DSP NXA, MID (Musique Industrie Développement) a étudié et mis au point un système de limitation de puissance et de niveau de bruit, suivi par la préfecture de police de Paris depuis août 2014 et validé.
NXA6-200
En place dans sept établissements parisiens, ce système de limitation, présenté aux derniers JTSE, est inviolable et fonctionne sur quatre bandes de fréquence librement définissables. Il devrait répondre aux nouvelles normes qui vont voir le jour en 2015, d’après MID. Ce système fonctionne avec EclerNet Manager, le logiciel de gestion des plateformes NXA avec l’adjonction d’une application baptisée 4BP (pour quatre passe-bandes), téléchargeable (comme EclerNet Manager) sur le site d’Ecler.
L’écran de contrôle et de paramétrage du système de limitation quatre bandes (en dessous le PC) présenté aux JTSE sur le stand MID
Le système permet de paramétrer une limitation sur chacune des quatre bandes configurables et est inviolable. Si on intervient de quelque manière, les amplis se mettent en stand-by. De même si on tente de retirer l’application sans droit.
Ce système ne requiert pas de capteur de mesure et n’altère pas le signal (tant que les seuils ne sont pas franchis), il s’agit d’une limitation en puissance, l’évaluation des niveaux étant faite une fois pour toute en amont, avec prise en compte du système de diffusion et de la salle. Via les GPIO des NXA (general purpose Input /output), le système peut générer des alarmes ou piloter un/des dispositifs tiers.
Les amplis-contrôleurs NXA d’Ecler conçus pour l’installation existent en six modèles classe D, quatre en 4 canaux et deux en 6 canaux, du NXA4-80 (4 x 80 W) au NXA4-400(4 x 400 W) et du NXA6-80 au NXA6-200 (les puissances en référence sont sous 4 ohms), tous étant intégrés en châssis rack 2 U avec une fonction auto-standby pour limiter la consommation.
Les tablettes WP Sceen d’Ecler permettent de contrôler l’essentiel des fonctionnalités des NXA (et des matrices Ecler) à distance. Le cadre peut-être peint pour s’intégrer à l’esthétique du lieu.
Ils sont configurables via interface web (client-serveur) et avec EclerNet Manager ou peuvent être télécommandés via Ethernet ou RS232 (Crestron, AMX, RTI, Vity, …) ou encore via une app Ipad Ecler voire les tablettes murales WP Screen d’Ecler.
Le processeur intégré aux NXA offre :
Un mixage des entrées.
Le contrôle de volume, de mute, de solo, d’inversion de phase, et de limitation par canal.
Le filtrage de cross-over LP et HP par canal jusqu’à l’ordre 4.
Huit filtres paramétriques par canal.
Le traitement de dynamique complet par canal.
Le délai ajustable jusqu’à 1000 ms par canal
Une fonction Ducker, rendant un canal prioritaire (pour les applications PA/VA)
Le groupe de rock emblématique Fleetwood Mac n’arrête jamais de penser aux lendemains et de projeter de futures tournées pour ravir ses fans. Pour leur tournée actuelle « On with the Show », le concepteur des éclairages et de la production Paul « Arlo » Guthrie a complété son kit avec des lyres motorisées à LED Clay Paky B-EYE K20 et des Sharpy Wash.
Le groupea lancé sa tournée nord-américaine de 40 villes le 30 septembre 2014 et, après avoir joué à guichets fermés, a ajouté déjà 28 autres dates dans une deuxième phase qui débutera en Janvier 2015. « On with the Show » marque la première tournée complète de Fleetwood Mac depuis 1997.
« Concevoir un design pour Fleetwood Mac représente toujours un défi car on a affaire à cinq personnalités différentes », dit Paul Guthrie. Cela a commencé en leur donnant « le concept scénique le plus grand, le plus net, le plus ouvert que je pouvais réaliser, de sorte que toutes les places dans la salle jouissent d’une vue dégagée de la scène. J’ai fait en sorte de réduire les obstacles pour que tous les spectateurs puissent voir distinctement les membres du groupe ».
Paul Guthrie a ajouté un grand mur d’images en fond de scène, trois murs d’images formant un ruban au-dessus et 12 modules de lumières. Une douzaine de B-Eye K20 sont placés sur la face des modules tournée vers le public pour éclairer les fans. « Ils font des effets de pixels et réalisent facilement d’énormes effets de wash très rapides. Avec 12 watts par pixel, ils arrivent à éclairer l’ensemble du public », dit Guthrie. « On n’utilise pas de fumée ni de brouillard, ce qui fait qu’on n’utilise pas vraiment les effets de faisceau. Mais on utilise beaucoup d’animation de pixels. Pour certains morceaux, les projecteurs reproduisent ce qui passe sur le mur d’images ».
Guthrie a découvert le B-Eye K20 l’année dernière à LDI. « C’est la première fois que je les utilise. Les couleurs, la gradation et les effets sont grandioses. Le principe des12 modules que l’on peut contrôler pour éclairer l’ensemble de l’aréna est génial ! » Chris Lose, Directeur des éclairages, ajoute « ce qui m’a le plus impressionné sur le B-eye, c’est sa capacité à fonctionner comme un projecteur à LED et, d’une simple pichenette sur un canal, se comporter exactement comme un projecteur à incandescence. La plupart des systèmes LED du marché manquent totalement de cette chaleur et de cet éclat ».
Trois sharpy Wash sont montés sur chaque module, soit un total de 36 projecteurs. « Ils servent d’éclairage de base sur le dessus », explique Guthrie. « Grâce à leur luminosité, on obtient un peu d’un effet de faisceau, même sans fumée. C’est un vrai plus ».
C’est l’année dernière avec Fleetwood Mac que Guthrie a utilisé les sharpy Wash pour la première fois. Par la suite, il les a déployés pour Nine Inch Nails. « J’aime le fait qu’ils ne s’éteignent pas comme des leds, leur gradateur mécanique est fantastique. J’adore leur taille, leur vitesse et leurs couleurs. C’est un petit projecteur à tout faire de grande valeur. Il reste encore de la place dans mes spectacles pour des projecteurs qui font vraiment de la lumière, et avec Fleetwood Mac, il faut voir le groupe et la scène, et pas seulement avoir des millions de pixels dans les yeux ».