Pour le compte à rebours des douze coups de minuit marquant le passage à 2015, le concepteur lumières Jeff Freeman a utilisé des SuperSharpy Clay Paky pour illuminer l’emblématique Arc de Triomphe. On a vu le monument habillé de manière spectaculaire par des projections vidéo mappées, et les 18 projecteurs Clay Paky fournis par la société de location Magnum.
Paris-Arc de Triomphe avec SuperSharpy – photo H.Garat
« Notre mission créatrice était claire, nous devions valoriser la projection vidéo, explique Freeman. « Jérôme Chupin, patron de Magnum et Martin Arnaud, directeur artistique de Les Petits Français ont décidé d’utiliser les SuperSharpy car il fallait des sources lumineuses suffisamment puissantes pour couvrir l’imposant monument, mais assez nuancées et précises pour ne pas dénaturer les visuels projetés ».
Également fournie par Magnum, la projection vidéo célébrait l’art de vivre” parisien et évoquait les problèmes d’environnement, en prévision du congrès international sur le changement climatique que la France s’apprête à accueillir à la fin de cette année. « L’expérience m’a enseigné les exigences de la projection vidéo sur de grandes structures et monuments, poursuit Freeman. Il faut que cela raconte quelque chose, le son et la lumière doivent l’enrichir pour émouvoir et interpeller le public. Pour cela, le SuperSharpy était le choix parfait, il est suffisamment puissant pour bien illuminer l’Arc de Triomphe et éblouir les 600 000 participants. »
Paris-Arc de Triomphe SuperSharpy – photo JB Gurliat
Le SuperSharpy exploite une lampe de 470W, ce qui le rend trois fois plus lumineux que le Sharpy d’origine et il peut fournir nombre d’effets et de couleurs spectaculaires. « Le mélange de couleurs CMY du SuperSharpy permet de concevoir des transitions sans ruptures entre ambiances colorées, dit Freeman. C’est vraiment le projecteur de qualité qui convenait parfaitement pour l’éclairage de la « plus belle avenue du monde ».
Diffusé dans le monde entier par NBC, le show de la mi-temps du Pepsi Super Bowl XLIX a embrasé comme tous les ans le stade universitaire de Phoenix, Arizona, le 1er février dernier. Tête d’affiche du très attendu concert de mi-temps, la superstar mondiale Katy Perry était soutenue par Lenny Kravitz et Missy Elliott. Une fois de plus, les projecteurs à LED d’Ayrton y ont joué un grand rôle dans l’éclairage très dynamique conçu par Bob Barnhart de Full Flood Inc. Les nouveaux projecteurs compacts MagicRing-R1 et NandoBeam S6 ont contribué à soulever les acclamations de la foule.
Douze projecteurs beam MagicRing R1 Ayrton ont été embarqués sur les scènes roulantes du groupe et dix projecteurs beam/wash NandoBeam S6 ont été accrochés à un pont situé directement au-dessus de la scène de Lenny et Missy. Choisi pour la cinquième fois comme principal concepteur des éclairages pour ces retransmissions télévisées très attendues, Barnhart a offert un show spectaculaire. En montant son matériel d’éclairage sur seize chariots mobiles et quatre pour le groupe, il a surmonté les nombreuses difficultés pratiques posées par l’éclairage d’une production très chargée et de grande envergure au milieu d’un stade de football.
« J’ai utilisé les MagicRing sur les scènes du groupe pour communiquer une certaine énergie et animer les arrière-plans » dit Barnhart « alors que les NandoBeam convenaient parfaitement pour créer un niveau d’effets supplémentaire et flatter l’œil ». « J’ai fait partie des nombreux spectateurs qui ont regardé le spectacle à la télévision et j’ai eu beaucoup de plaisir à voir les MagicRing R1 et les NandoBeam S6 se distinguer d’une telle manière durant le show » dit Keith Bennett de Morpheus Light, le distributeur exclusif d’Ayrton aux USA, qui a fourni les projecteurs à PRG, le prestataire de l’éclairage de l’événement.
Les nouveaux cordons hybrides de Cordial permettent de gagner du temps dans les raccordements d’appareils commandés en DMX.
À la fois câble d’alimentation et paire de transmission 110 Ohms, le CPH 1,5 DMX1 PWR1 est équipé de connecteurs Neutrik PowerCON et XLR et proposé en longueurs de 1.5, 3, 5 et 10 m.
Le câble brut équipant ces cordons est le CDP1 de Cordial, présentant une résistance linéique de 85 ohms/km et une capacité répartie inter-conducteurs (paire 110 ohms) de 60 pF/m. La paire 110 ohms est écrantée par feuillard aluminium et le blindage externe fait appel à une tresse de cuivre étamé.
Autre nouveauté chez le fabricant allemand, les câbles micro de la série CPM-FM-FLEX peuvent se parer d’une gaine thermo-rétractable translucide prête à l’emploi pour le marquage.
Ce sera également le cas des références de la série Pro ; CRM, CPD_FM, CVM_HD-FLEX et CSE. Il suffit de placer une étiquette inscrite ou colorée sous la gaine, de chauffer, et le tour est joué.
Melpomen (www.melpomen.net) organise le mardi 24 février 2015 en ses locaux de Carquefou (44) une journée technique en partenariat avec ESL, Nexo, Yamaha et Robert Juliat.
Les visiteurs pourront y découvrir les nouveaux produits des marques participantes et partager le verre de l’amitié le midi.
Ainsi chez Nexo, il sera possible d’écouter le nouveau petit système GEO M6 et le sub LS18 et bien sûr de s’informer sur ces produits. Chez Yamaha, les consoles CL et QL seront à l’honneur avec une présentation par Yamaha France. Enfin chez Robert Juliat, la gamme LED ainsi que les nouvelles poursuites Merlin et Roxie seront présentées en fonctionnement.
Lors de la 57ème édition des GRAMMY® Awards, le 8 février dernier, Gwen Stefani a utilisé un système de transmission sans Fil Audio-Technica Série 5000 avec un microphone émetteur main hypercardioïde AEW-T6100a.
En duo avec Adam Levine, Gwen Stefani a interprété le titre “My Heart Is Open” extrait de l’album « V » de Marron 5.
« Les concerts en direct sont des défis de taille, car nous n’avons pas le droit à l’erreur », nous a confié John Harris, responsable du mixage. « J’utilise des systèmes sans fil Audio-Technica depuis des années maintenant, en raison de leur qualité audio, mais aussi pour leur grande fiabilité. »
Nous vous annoncions tout juste la création d’une filiale française pour Robe Lighting que celle-ci enregistre déjà ses premières commandes.
C’est le cas notamment du projecteur automatique Robin Pointe qui intègre le parc d’Alive Events, le département location et prestation du groupe Alive.
Avec une commande de 24 unités, les équipes techniques du prestataire ont choisi cette lyre signée Robe pour sa polyvalence, puisque celle-ci peut aussi bien être utilisée en configuration Beam, que Spot ou Wash… Le tout dans un projecteur compact d’à peine 15 Kg !
Howard Harrison, concepteur lumière, utilise les découpes Source Four LED Series 2 Lustr d’ETC pour la comédie musicale City of Angels donnée en février 2015 au Donmar Warehouse dans le quartier de Convent Garden à Londres. Cette comédie musicale dresse le portrait d’un scénariste d’Hollywood des années 40 travaillant sur un film noir. La pièce alterne entre scènes de film crues en noir et blanc et la véritable vie de l’écrivain, affichée en couleurs vives.
Rebecca Trehearn (Donna, Oolie) et Rosalie Craig (Gabby, Bobbi) – Photo: Johan PerssonHoward Harrison
Howard Harrison : « C’est la première fois que ce spectacle est revisité, et le plus grand défi a été de le réaliser dans une salle de seulement 250 places. Nous avions besoin d’une multitude de couleurs tout en limitant la quantité de projecteurs. J’avais entendu parler des découpes Source Four LED 2 mais je ne les avais jamais utilisées, et même si je n’avais ni le temps ni les moyens de réaliser des essais ou des comparatifs, j’étais impatient de les essayer. Il s’est avéré que ces découpes étaient exactement celles qu’il nous fallait ».
La capacité des Source Four LED à changer de couleur a permis de créer un ‘noir et blanc’ de cinéma en utilisant des blancs froids en opposition aux couleurs chaudes et vives qui animent les scènes de la réalité; ce qui, selon Howard Harrison, aurait été très compliqué avec des sources traditionnelles.
Le spectacle utilise également des projecteurs asservis et l’ensemble est contrôlé par le pupitre ETC EOS du Donmar Warehouse.
Howard Harrison s’estime “très chanceux” d’avoir pu utiliser ces projecteurs en dépit d’un budget limité. « Ce sont des projecteurs parfaits dans les petits espaces », nous dit-il avant d’ajouter que la capacité des Leds à changer les couleurs lui a permis d’utiliser moins de projecteurs que s’il avait du utiliser des projecteurs traditionnels.
« Je suis entièrement convaincu: les Series 2 savent y faire! » aurait-il annoncé à Mark White, responsable ETC du projet. Howard Harrison est le concepteur lumière du spectacle original de Mamma Mia ! dont on connaît le succès. Il a également gagné un Laurence Olivier Awards en 2008 pour son travail dans Macbeth. Au Donmar Warehouse, il a travaillé de très près avec le régisseur lumière George Dives et son chef électricien Tom Wickens, qui ont tous deux supervisé l’installation des armoires de puissance Sensor3 en 2014.
Mark White : « Grâce aux systèmes de contrôle ETC, Tom et George ont pu intégrer sans problème les découpes LED Source Four LED 2 en utilisant leurs fonctionnalités RDM qui permettent de réaliser leur patch à distance. Les armoires Sensor3 du Donmar sont également équipées de modules mixtes ThruPower qui ont, en l’occurrence, été configurés en circuits ‘directs’ pour alimenter les découpes LED. »
Suite et fin de notre reportage sur les retours de Calogéro effectué dans le nouveau Centre des congrés d’Agen. Après avoir déclaré sa flamme pour les derniers wedges de Clair, Xavier Gendron nous explique pourquoi Midas est resté Midas malgré le passage au numérique, donne la parole à son assistant Romain Dambrine et en profite enfin pour remettre l’église au milieu du village. Amen !!
Une des projections synchrones rendant obligatoire l’utilisation d’un TC et donc d’un décompte pour que tout le monde soit bien calé.
Midas, ça sonne comme l’analogique, et on n’est pas dépaysé
SLU : Comment te trouves tu avec l’XL8. On t’avait laissé avec deux Paragon !
Xavier Gendron : La technique m’embête au plus haut point. Je m’en sers et apprends à m’en servir parce que c’est indispensable à mon métier, mais ce n’est pas ce qui est fondamental. J’ai une numérique parce que elle était là, et je me suis engagé à ne pas tout changer.
Les trois mousquetaires des retours ! De gauche à droite Romain « Trent » Dambrine (Tech HF et séquences), Ronan Cassar (Assistant son plateau) et Xavier Gendron…mais est-ce encore nécessaire de le présenter.
Cela dit, au niveau du son, c’est peut-être ce que j’ai eu de mieux entre les mains. Tu mets une batterie dedans et tu as le son « blah » tout de suite. Ce n’est pas du tout la même chose que la Studer que j’aime beaucoup aussi, mais j’aurais tendance à dire que je préfère le son de la Midas. Il est moins clinique, moins propre. Ils ont manifestement réussi leur coup car quand tu tournes un bouton, t’as l’impression de le faire sur une XL4 et pas sur du DSP.
Au niveau ergonomie, tu fais exactement les mêmes choses, tu vas aux mêmes endroits et elle réagit quasiment de la même manière. Forcément les jeunes trouvent ça archaïque car tu as accès à tout, tout le temps. Tu n’es pas obligé de trafiquer tout dans tous les sens pour avoir les mains sur l’audio.
SLU : Es-tu un adepte de la double tranche pour tes sources afin de gérer indépendamment les wedges et les ears ?
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Xavier Gendron : Non, pas du tout. C’est la même chose qui va partout. Je pars du principe que le son principal c’est celui des wedges, c’est là où je veux que ce soit le plus efficace possible donc j’égalise mes sources en fonction de ça. Ensuite, en me servant de mes ears, je fais une EQ spécifique à chacun. Pour Calo par exemple, je flatte un peu l’aigu pour qu’il écoute moins fort et pour donner la clarté qu’il perd en partie dans ses ears car ce sont des modèles ouverts. Cela étant, je n’aurais pas travaillé de cette manière si j’avais eu des musiciens en wedges et d’autres en ears.
On fait du son ou pas, surtout en partant de la source, ici un superbe kit Gretsch avec une peau de résonance fermée devant laquelle trône un Audio-Technica 4040 pour les ballades et qui cache un D6 Audix pour les passages plus musclés. Xavier exploite lui aussi les deux micros en fonction des morceaux. Pour le reste, les toms sont en Audix, les over en Audio-Technica et la charley et la ride en Shure.
SLU : Tu utilises beaucoup d’effets ?
Xavier Gendron : Essentiellement des délais parce que la musique le demande. Je travaille beaucoup en relation avec Bob (Coke, ingé son FOH NDR). On n’a pas les mêmes machines mais on bosse dans le même esprit. Quand il accroche la note avec un effet de son côté, j’en fais de même du mien. Il y a une fin de titre ou je mets une réverbération de 25 secondes sur la dernière note de la voix et j’entends qu’il en fait de même dans les micros d’ambiance ce qui est très beau. C’est pour ça que quand Calo m’a demandé « j’aimerais bien une longue réverbe… », je lui ai dit que je savais faire (rires !).
J’en ai fait de même avec Damien Saez et c’est grâce à l’école Julio qui en est friand (Iglesias dont XaXa a longtemps fait les retours NDR). Ça m’arrive d’essayer des trucs durant les balances. L’autre jour, j’ai placé un délai qui part en pan dans la réverbe qui a plu à Calo. Il m’a demandé d’en mettre un poil moins et d’en parler à Bob. Comme on s’entend bien tous les deux, les idées de l’un sont naturellement prises par l’autre.
Un rack assez varié où tout en haut deux tc 2290 et le CPU d’une 480L vont générer une somme d’effets, puis encore plus bas le CPU tc et enfin tout en bas un DL451 va recueillir les in et out de tout ce petit monde.
SLU : Les effets sont de ton ressort ou bien les as-tu trouvés de ton prédécesseur aux retours ??
Xavier Gendron : C’est moi qui ai fait venir les deux délais tc 2290. Ils ont beau être vieux, il n’y a rien de mieux. La couleur, le grain, il n’y a pas photo. ( http://www.tc2290.com/home.htm pour les inconditionnels). Rappelons qu’il est toujours recherché 30 ans après ses débuts ! NDR). Certes c’est un peu fragile ; du coup j’en ai deux, un servant de secours pour l’autre. J’ai aussi une 480 Lexicon que j’ai prise au cas où car c’est un outil que j’adore. Je m’en sers un peu sur la batterie. Sur la voix j’utilise une tc 6000. Je l’ai installée le premier jour et comme Calo a apprécié, je l’ai laissée.
SLU : Combien de traitements dynamiques ? Tu ne risques rien avec la Midas comparé à la Paragon (rires !)
Xavier Gendron : Pas grand-chose, j’ai six compresseurs actifs et deux gates. Je travaille comme d’habitude. Je ne modifie pas l’énergie qu’on m’envoie. Les retours sont faits pour que les gens puissent jouer ensemble, il ne faut pas modifier les équilibres sinon les musiciens se perdent. En plus, les snapshots que tu pourrais faire dans une salle ne marcheront pas dans une autre.
Deux télécommandes que 20 ans séparent et tout à gauche un poing lanceur de “fuck the shut up !” du plus bel effet.
Du coup je considère que la XL8 est une analogique et je fais tout à la main sans aucune mémoire. J’aurais donc pu mixer sur deux Heritage avec comme seule limitation le nombre de mix car, mine de rien, ils ont beau n’être que 4 sur scène, quasiment tous les départs sont pris. Chaque backliner par exemple a son mix.
Franchement si je dois retravailler avec Calo et je trouve une paire de consoles analogiques en bon état d’entretien, je me ferai plaisir. Les prestataires qui en ont encore, les entretiennent de moins en moins. Je suis retombé sur une des Paragon que j’ai employée pour Saez en 2013 lorsque j’ai mixé quelques dates pour Ayo.
Pour cette tournée je n’employais que le matos que je trouvais sur place. Un jour on a eu une balance à 10h du mat. Tout le monde est retourné à l’hôtel sauf moi. Je n’ai pas décollé de la console que j’ai réparée et j’ai fini par faire ma sieste sous la table, passant encore une fois pour le dingo de service car, à chaque fois que je me réveillais, je la sondais rapidement… Les prestataires qui ont des vieilles analogiques ne s‘en occupent pas car elles ne sortent plus et ce serait une perte de temps et d’argent.
Qui dit richesse d’arrangements et retour aux ears dit aussi assistance d’un éditeur numérique pour ajouter quelques nappes de-ci de-là. C’est Romain Dambrine qui s’en charge. Il est aussi l’assistant attitré de Xavier et le baby sitter de la XL8. Un paquebot au gros son nécessitant parfois de quelques attentions dues à son grand âge (pour du numérique s’entend !! NDR) mais aussi une des seules tables ayant par sa taille fait un peu oublier la PM1D.
SLU : Il n’y a pas non plus beaucoup d’XL8…
Xavier Gendron : Il n’y en a que 3, une chez Fa (musique), une chez Dushow et la dernière chez On-Off. Les gens de chez EVI ont été très efficaces car on a connu quelques problèmes au début de la tournée mais qui ont été réglés immédiatement. Je l’aime aussi pour ça… On dirait une analogique (rires). Dans le même petit festival, je revois encore le mec qui faisait les retours de Bernard Lavilliers, l’artiste qui passait après Ayo. Il était venu se placer derrière moi et avait lâché un : «woaaa, le son de la batterie, mais tu fais quoi dessus ?? » «Bahh…rien!!».
La Midas c’est un peu comme la Paragon, c’est gros et encombrant, mais quand on envoie du son dans le bois, ça met tout le monde d’accord. Il y a d’autres marques anglaises dont une est très à la mode. Au risque de créer une polémique, je préfère les consoles avec lesquelles on fait du son comme la Midas à celles qui brillent par leurs gadgets.
SLU : Comment tu t’en sors avec la latence d’une numérique, toi qui fréquentes encore volontiers les analogiques ?
Xavier Gendron : Je ne fais rien de spécial, je ne recale pas, et franchement avec une table comme l’XL8, la latence ne me gêne pas, contrairement à d’autres tables où elle s’entend plus. Dans la Midas, quand tu mets une grosse caisse, elle sonne comme une grosse caisse sans besoin d’aller l’égaliser. Avec d’autres marques, c’est égaliseur obligatoire. Regarde mes EQ (il me montre, c’est très léger NDR), j’interviens à peine sauf sur le micro dans la grosse caisse qui ne dispose pas d’un évent. Je subis l’effet qu’on appelle de ballon de basket qui m’oblige à tailler un peu plus et à utiliser un compresseur de la table déclenché sélectivement à partir de la fréquence qui me gêne.
SLU : Tu ne te sers que des dynamiques de bord ?
Xavier Gendron : Oui absolument. J’utilise aussi une réverbe interne sur la caisse claire, un peu de 480 sur le reste de la batterie, un moteur de tc6000 et la tc2290 sur la voix de Calo et basta.
SLU : Les balances restent studieuses même après de nombreuses dates ?
Xavier Gendron : Ah oui, ça travaille toujours, ça peaufine sans arrêt mais sans prise de tête. Calo est un perfectionniste qui cherche le meilleur arrangement, y compris en tournée. Au début on balançait une heure et demi, dernièrement on dépasse rarement la demi-heure mais quoi qu’il en soit, ça reste sérieux. Ils peuvent faire un bœuf de 10 minutes mais ils enchaÎneront avec 4 morceaux du show. Le gros avantage, c’est l’ambiance qui est vraiment très bonne sur cette tournée.
Quatre DL431, la rolls du stage Midas pour un patch de 68 signaux. Confort à tous les étages, tranches d’avance en pagaille et simplicité d’exploitation via le partage des stages, un fait assez rare pour être signalé. Sous l’XL8, l’ensemble de hardware nécessaire à sa mise en œuvre. Midas a fait des progrès depuis.
SLU : Deux mots pour conclure. Clair et XaXa c’est pour la vie ?
Xavier Gendron : C’est vrai que je bosse beaucoup pour eux mais je ne sais pas non plus où mon avenir sera, mais (il réfléchit et son visage s’illumine NDR) probablement par là-bas. C’est en discussion. Je m’y reconnais et je m’y plais. J’aime leur philosophie de travail, le respect et la qualité du matériel.
SLU : Tu es américain (rires), mais que penses-tu de ceux qui disent que les français sont certes chiants comme des français mais qu’ils bossent mieux ?
Xavier Gendron : La vérité n’est pas dans un camps ou dans l’autre mais se situe comme toujours entre les deux. Du tac au tac, je dirais que les ricains font plus de la musique, mais j’ai vu des boîtes faire des choses bien et se planter en France comme aux US et des gens se vautrer lamentablement ou au contraire faire du très beau boulot au sein d’une même boite. C’est l’homme qui fait la différence.
Quoi qu’il en soit, je me reconnais de plus en plus dans la philosophie anglo-saxonne, y compris dans la façon avec laquelle sont montées les prods et les tournées. C’est aussi ma manière de travailler. Je suis convaincu qu’il y a un paquet de monde à qui tu ferais écouter mon mix et qui te listera mille défauts rédhibitoires. La vérité n’est pas là. Ce qui compte c’est que le chanteur sur scène prenne son pied. Le reste importe peu. C’est très facile d’aller dans une salle et d’être spectateur, mais un show c’est un tout. Critiquer est un art très français. Il ne faudrait pas oublier que ceux qui critiquent un travail sont ceux qui déjà n’ont pas été conviés à le faire. Il y a peut-être une raison. En termes d’approche du métier, nous n’avons pas de leçons à donner et peut être plus à en prendre.
Tiens, un exemple un peu vache mais qui illustre bien mes propos. Un bon nombre de boîtes françaises travaille avec un système en masse commune, qui ramène diaphonie et buzz, mais passe des heures à couper les cheveux en quatre et les décibels en huit. A quoi bon… On s’en fout de la courbe de réponse ou de la marque d’un matériel. Est-ce que ça sonne ou pas ? J’ai entendu des concerts à tomber par terre sur du L-Acoustics, du Meyer, du Clair et les pires bouses sur les mêmes systèmes, en France comme aux US. Le public s’en fout que le charley soit magnifique à 16 kHz ; ce qu’il veut c’est qu’on le fasse vibrer, qu’il entende les paroles et qu’il sorte de la salle emballé. Il en va de même avec l’artiste.
Calo ne va jamais me dire que le bas mid de la caisse claire est un peu trop prononcé. Il va sortir en disant que c’est génial ou en disant que ce n’est pas terrible et qu’il a eu des problèmes sur un morceau. Pour moi ce qui compte c’est la musique, et nous devons, nous les techniciens, avant tout retranscrire le mieux possible ce qu’on nous envoie et éventuellement, si j’ai le temps et qu’on me laisse le faire, mettre le petit truc à moi qui enjolive. Et puisqu’on parle de techniciens, je voudrais terminer par un grand bravo et un grand merci à toute l’équipe qui tourne avec moi sur Calo. Face et retour on n’a que des bons !
Les séquences envoyées par Romain Dambrine
Romain Dambrine durant le show. Impossible pour lui de quitter son poste sauf déléguer le lancement des séquences à quelqu’un d’autre.
Très affairé avec nombre de joujoux tous plus intéressants les uns que les autres, Romain Dambrine, l’assistant de Xavier, prend aussi en charge l’envoi de séquences « enrichissantes » sous certaines chansons (nappes, percus et autres effets), mais cajole aussi l’XL8, gère les HF et a la bonne idée de répondre à nos questions !
SLU : Tu n’envoies que du son ?
Romain Dambrine : Non, j’alimente aussi en time-code le Catalyst. Je le synchronise pour que les vidéos qui ont des labiales soient bien calées avec le chant sur scène. Sur 22 chansons, nous avons seulement 6 titres time-codés.
L’arrière de l’enjoliveuse à nappage automatique qui est totalement redondée et sans KVM. Deux interfaces MIDI Motu 128, une paire de Fireface 802 RME et un SW8 Radial.
SLU : Pour le reste tu ajoutes quoi avec tes pistes audio ?
Romain Dambrine : Des ambiances essentiellement, de quoi étoffer les chœurs puisque les musiciens chantent vraiment, et puis surtout des nappes de synthés. Ils ne sont pas nombreux sur scène ! J’ai 8 sorties par interface, trois paires stéréo et deux clicks. Je dispose de deux unités totalement séparées chacune sur leur mac mini en rack. Les ordis sont montés à l’envers, comme cela j’ai accès facilement aux prises. J’ai exactement les mêmes disques durs dans les deux. et Ils sont verrouillés ensemble en MIDI clock. C’est compliqué à mettre en œuvre mais ensuite ça marche très bien et ça reste accroché dans les boucles, les loops, et ça suit les tempos…
SLU : Comment passes-tu d’une configuration à l’autre en cas de problème ?
Romain Dambrine : J’ai un switcher Radial SW8 pour passer instantanément de l’un à l’autre. Pour le Midi, j’ai bricolé une plaque. Je fais régulièrement des essais pour être certain que ça marche et certains soirs je joue avec la machine de sauvegarde. Pour éviter les switchers au maximum, j’ai deux claviers, deux écrans et deux souris. Les KVM ce n’est pas très fiable.
Une partie des ressources HF de la tournée, ici les émetteurs Shure de la gamme PSM 1000. En tout 32 liaisons sont déployées. Pour les micros et les packs émetteurs des instruments, c’est aussi Shure qui a été choisi avec des UR4D. Tout en bas de l’image, les DL451 en charge des sorties et le bridge Klark TekniK DN9650 qui fournit un flux MADI à Bob. N’oublions pas que certaines interfaces servent à la face, d’autres aux retours et certains autres aux deux !
SLU : Comment gères-tu tes 32 liaisons HF ?
Romain Dambrine : En réseau, avec un routeur Wi-Fi pour me simplifier la vie. Il n’y a pas d’ordinateur dédié car je fais ça avec mon portable qui est dans mon sac à dos (rires).
SLU : C’est assez free style tes antennes ??
Romain Dambrine : (rires) Oh oui, il n’y en avait plus assez de la bonne marque et une est tombée en panne donc on a sorti ce qu’on avait et ça marche ! Il faut aussi dire que nous étions partis pour avoir des musiciens sur fil, et du jour au lendemain on a basculé en HF pour permettre la scénographie de l’ilot central, cela n’a pas simplifié les choses.
SLU : D’où vient le choix de Shure pour les émetteurs micro ?
Romain Dambrine : Je crois que des essais ont été menés mais sans plus, je ne suis pas décideur de ça. Je sais qu’une troisième marque a aussi été évoquée avant que le choix ne se porte sur Shure.
SLU : Tu as l’air très doué pour la technique et les montages bien pensés que je vois là…
Romain Dambrine : Et pourtant je suis plutôt mixeur. C’est la première fois que je m’occupe des séquences et que je monte en plus la configuration de gestion de ces séquences.
En guise de conclusion
Que dire de plus ? Avec XaXa, la passion parle et il est capable de vous écrire tout seul l’intro, le corps et même la conclusion d’un reportage. Il suffit juste d’avoir de la mémoire dans le dicta et des batteries d’avance ! On se fait littéralement avoiner par ses idées, ses avis tranchés et le bon sens presque “ricain” qu’il dispense largement. Ne parlons même pas de ses mix, on dirait qu’Audiard a inventé cette réplique pour lui : “ah, faut reconnaître que c’est du brutal”, et en même temps, quand on écoute attentivement son travail, on retrouve un respect des timbres, une recherche méticuleuse du placement des sources dans l’espace et des effets sobres et très bien fichus. Il a donc la capacité et le talent de faire beau tout en étant terriblement efficace, sans doute la transposition de son crédo : donner envie à l’artiste.
De gauche à droite Yohann Donati (Assistant son façade), Bob Coke (Mixeur FOH), Jean-Rémi « JR » Mazenc (Backliner guitare), Wilfried Mautret (Ingé système), Ronan Cassar (Assistant son plateau), Laurent « Lolo » Jourdain (Backliner batterie / guitare), Jean-Stéphane « John le toulonnais » Mostachi (Backliner Calo), Xavier Gendron (Ingé son retours) et Romain « Trent » Dambrine (Tech HF et séquences).
Le CM-22 ? Un magnifique wedge, une enceinte qui pourrait tranquillement figurer dans un salon telle quelle et en berner plus d’un à l’aveugle. Sèche, percutante, magnifiquement exempte de tout traînage, elle délivre une réponse, pardon, une baffe très droite, avec un extrême aigu de toute beauté. L’octave 60-120 est bien ronde, sans aucun bruit d’air, tout en gardant une attaque patateuse comme seul un 12 pouces sait le faire. Le reste du spectre étant flat, naturel mais musclé à la Hulk, on comprend mieux l’emballement de XaXa.
Je vois d’ici pleuvoir les critiques et les commentaires quant à l’indépendance d’esprit d’un technicien qui passe le plus Clair de son temps au sein de ce mastodonte américain. Il a suffi d’un titre, en Flac non masterisé et passé en sortie de mon DAC portable dans la paire de CM-22 en régie, pour comprendre son emballement. Clair tient là un vrai pur-sang qu’il faut savoir monter, et ça tombe bien, Xavier bien entouré par son équipe n’est pas le plus mauvais à ce jeu là.
Peut-être, mais c’est là un avis totalement personnel, des wedges seuls auraient suffi, surtout quand on a un tel spécialiste pour leur donner vie. Un dernier petit mot enfin pour Bob Coke et les gens de la façade que j’ai méchamment snobés. Qu’ils acceptent nos excuses, la prochaine fois ce sont eux qui devront nous déverser des tonnes de passion. L’entonnoir est prêt !
Arbiter France annonce la distribution, à compter du 1er mars 2015, des produits de la marque Ultrasone. Fondée en 1991, Ultrasone, basée à Tutzing en Haute-Bavière, s’est forgée au fil du temps une réputation haut de gamme dans la conception et la fabrication de casques d’écoute pour l’Audio-pro, le Djing et la HiFi.
Signature DJ071Signature PRO
Grâce à une activité R&D soutenue, Ultrasone détient un nombre conséquent de brevets, notamment avec ses deux technologies phare, ULE (Ultra Low Emission) introduite en 1997 et S-Logic (S-Logic Plus et S-Logic EX), Natural Surround System apparue au début des années 2000.
Pour faire bref, la technologie ULE réduit considérablement les champs magnétiques (flux d’induction magnétique) basses fréquences émis par les transducteurs, en blindant les aimants avec du mu-métal, à un niveau de l’ordre de 90 nT (nanoTesla) au lieu d’environ 10 fois plus avec un casque électromagnétique conventionnel ; le niveau max recommandé étant de 200 nT (à 30 cm), par exemple pour les écrans vidéo.
Intra IQ Pro
Le technologie S-logic (et les améliorations S-Logic Plus et EX) reproduit la sensation d’espace sonore en décalant l’axe de diffusion des transducteurs par rapport au conduit auditif. Les ondes acoustiques au lieu de « frapper » directement l’oreille interne sont d’abord réfléchies par les parois de l’oreille externe et du canal auditif, recréant ainsi la profondeur et la sensation de distance. Ceci est réalisé sans aucun artifice électronique ou traitement de signal (comme des décalages temporels), comme on peut les créer avec des procédés binaural ou holophonique par exemple.
Un autre avantage est que pour la même sensation sonore, le niveau de pression acoustique exercé sur le tympan est environ 40 % moindre (soit 3 ou 4 dB), ce qui réduit les risques auditifs et la fatigue lors de longues écoutes.
Au dernier Festival des lumières de Moscou, les projecteurs wash P-5 de SGM ont fait une éblouissante démonstration de leur caractéristique d’étanchéité. Le fontainier Aqua Show a été chargé d’installer deux rangées de jets d’eau et de mettre au point un univers aquatique en 3D adapté à la projection laser. Il fallait éclairer des jets d’eau dépassant les 30 mètres de haut.
Korzakov Anton, ingénieur de conception du système hydraulique et concepteur des éclairages aquatiques explique : « C’est la première fois que nous expérimentons les éclairages à led pour faire un effet wash sur l’eau. Avant, nous ne trouvions pas sur le marché de la location de projecteur adapté avec une telle luminosité. Tous nos essais précédents étaient voués à l’échec, et pendant de nombreuses années, nous avons dû nous contenter d’éclairages conventionnels ».
Revenant pour la quatrième fois à la ville de Moscou, le spectacle a eu lieu à la tour Ostankino, siège de la télévision nationale russe Channel 1. L’un des groupes de jets d’eau mesurait 18 mètres de long. Equipé de 16 P-5, il était installé sur la scène. L’autre sur le lac mesurait 52 mètres, il était équipé de 26 P-5.
C’est la société de location Spin Music Service qui a fourni les 42 projecteurs à led conformément aux demandes d’Aqua Show. « La légèreté du P-5 a influencé notre choix aussi bien que sa puissance lumineuse, mais la caractéristique principale du P-5 que nous avons privilégiée est son indice IP65, car les projecteurs sont exposés aux jets d’eau, et ils doivent fonctionner une semaine entière dans ces conditions » indique Anton. Le concepteur avait vu les P-5 auparavant, dans un contexte architectural mais jamais en relation directe avec l’eau. Le résultat a été stupéfiant et a reçu d’excellentes critiques.
C’est le célèbre designer lumières Yuri Krasilnikov qui a pris en charge l’ensemble de ce grandiose événement qui comprend l’eau, des lasers et des spectacles pyrotechniques, ainsi que des artistes et des spectacles aquatiques, le tout couronné par un magnifique feu d’artifice.
Cela faisait deux ans que nous n’avions pas croisé le talent de Xavier « XaXa » Gendron, autant dire une éternité, c’est donc avec plaisir que nous avons été à sa rencontre à Agen, lors d’une date de Calogero pour qui il assure les retours. Le verbe « assure » est utilisé fort à propos, tant il emballe son monde dans une bulle de son qui n’éclate jamais, contrairement à l’artiste qui le fait sereinement deux heures durant, face à 4 wedges époustouflants signés Clair.
Situé en périphérie d’Agen, le Centre des Congrès est tellement neuf qu’il vient à peine de sortir de terre pour le bonheur des agenais, et offre, dans sa salle principale, une grande latitude d’accueil. La scène qui y a été érigée n’occupe qu’une moitié de la largeur et laisse donc de la place pour que des blockistes aux backliners en passant par Xavier et ses innombrables racks d’amplis, tous trouvent leur place à jardin et cour.
A peine terminé, un moment de détente dont on taira la nature mais qui nous a causé des fous rires à répétition, XaXa s’est livré sans retenue, comme d’habitude au point de nous contraindre à vous livrer ce reportage en deux parties. Vous me direz, des contraintes de cette nature, on en redemande !
Xavier Gendron : La particularité (reprend ton souffle Xaxa ! NDR) de cette tournée est l’utilisation simultanée des wedges et des ears, chose que je n’avais jamais faite auparavant. Il y a pas mal de gens qui assurent les retours comme ça mais j’étais contre.
Le sextet à la tête du son de la tournée : de gauche à droite Yohann Donati (assistant son façade), Bob Coke (mixeur FOH), Wilfried Mautret (ingé système), Ronan Cassar (assistant son plateau), Xavier Gendron (ingé son retours) et Romain « Trent » Dambrine (tech HF et séquences).
Des wedges et des ears…
SLU : Tu veux dire qu’il y a des gens en ears et d’autres en wedge, c’est ça ?
Xavier Gendron : Ah non, ici c’est tout le monde en ears, mais avec des wedges.
SLU : ?!
Xavier Gendron : Si, si… Il y a des collègues qui le font, et je dois avouer qu’avec des bons outils et bien fait c’est très intéressant. Il faut savoir que Calo veut un son très pêchu et qu’il s’est fait faire, par Franck (Lopez NDR) d’Earsonics, des ears ouverts avec des filtres réglables qui lui permettent d’entendre un peu de ce qui l’entoure, l’ambiance du groupe et le public.
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SLU : Comment sont ses filtres ? Très ouverts ?
Xavier Gendron : Oh non, de plus en plus fermés. Il a voulu essayer, ce qui se comprend puisque des artistes qui lui ont parlé de ce procédé s’en trouvent très bien, mais la preuve lui a été faite qu’il peut faire autrement et peut être mieux.
Calo est face à la mer, XaXa à sa XL8, et Romain Dambrine (assistant retours) aux deux écrans de l’enjoliveuse. Ca ne plaisante plus, la salle est comble et les K2 font pleuvoir dru les décibels.
SLU : Mais tu es aux retours depuis le début ?
Xavier Gendron : Non, je suis arrivé sur l’affaire un peu au dernier moment puisqu’il y avait un autre technicien avec qui cela n’a pas collé. La première date que j’ai faite avec lui, c’était lors d’un show privé à Lyon pour Radio Scoop avec le matériel qu’on a trouvé sur place. On a discuté quelques minutes car je ne le connaissais pas plus que lui ne me connaissait. Cela s’est bien passé. On a fait une balance très rapide, et après le show il m’a demandé si les retours qu’il allait avoir en tournée allaient être les mêmes que ce que je venais de lui offrir.
Je lui ai dit que non car j’espérais avoir mieux que ce que j’avais trouvé sur place. Je ne citerai pas de marque mais ce n’était pas terrible, et il m’a parlé des wedges Clair 12-AM (2 voies actives, 12 pouces et 2 pouces NDR) qu’il avait entendus quelques années auparavant, à l’époque des Charts (séquence souvenirs, il s’agit du groupe d’origine de Calo des débuts 90, NDR) en ajoutant qu’on ne les trouvait pas en France. Je l’ai rassuré sur le fait d’avoir quelques contacts avec Clair. Disons que je bosse avec eux 99 % de mon temps ! (rires)
SLU : Il ne le savait pas ?
Xavier Gendron : Non, vraiment pas. Du coup j’ai appelé et j’ai fait en sorte d’avoir le tout dernier modèle de wedge, le CM-22, et surtout j’ai réussi à avoir ces enceintes dans le cadre d’une prestation de Dushow. C’est vrai que c’est un peu un choc des cultures mais Dushow a accepté, je les en remercie. Ils ont surtout compris ma démarche de faire en sorte que l’artiste soit content. Eric Alvergnat s’est déplacé pour écouter le son sur scène, et il a compris le pourquoi de ma démarche. On sortait d’un problème, il n’était pas question de courir le moindre risque. Tu te souviens pour le reportage sur Saez (Ahhh les Paragon. Cet article peut être consulté ici. NDR), j’étais déjà venu remplacer quelqu’un et du matériel qui ne convenaient pas à l’artiste. J’ai donc fait de mon mieux pour qu’il prenne, cette fois encore, pas simplement du plaisir mais surtout une gifle !
L’emplacement de Jan Pham Huu Tri avec tout ce qui suffit à son bonheur entre pédales, amplis et même un petit clavier. On aperçoit à droite le seul wedge CM-22 qui lui est dévolu et, accroché au pied micro, l’archet avec lequel il fera…chute ; la tournée tourne toujours, ne dévoilons pas tout !
SLU : Il existe un distributeur Clair en France pour vendre les produits concus par cette société, mais comment as-tu fait pour avoir du matériel qui n’est ni en vente ni en location…
Xavier Gendron : C’est vrai que Clair ne fait sortir les CM-22 que s’il y a quelqu’un de chez eux sur la route. Comme je suis considéré comme un technicien maison, c’est comme ça que ça s’est fait. Plus précisément, on a joué trois fois à l’Européen à Paris, une petite salle de 600 places avec une scène de 6 mètres par 4 où j’ai mixé en sous-sol sans visu du plateau, juste une caméra toute pourrie sur Calo. On avait convenu que si ça n’allait pas, il pouvait me dire ce qu’il voulait carrément dans le micro. Ambiance club, quoi !
SLU : Tu n’avais pas encore ta grosse artillerie …
Xavier Gendron : J’avais des LE1500 Martin, de bons wedges si ce n’est que j’ai beaucoup gêné Bob Coke qui assure la face. C’est lors de la date suivante à Rennes que j’ai reçu les CM-22. Quand Calo est arrivé sur scène, il a eu la méga banane car il ne savait pas que j’avais réussi à les avoir. C’était un plaisir de le voir aussi heureux. Ensuite il m’a demandé s’il pouvait monter dessus (Xavier joint le geste à la parole et se hisse sur un des 4 wedges du patron NDR). Je l’ai rassuré, ils sont bien entendu prévus pour ça. Ils ne bougent pas et gardent tout leur équilibre. La grille elle-même résiste sans s’affaisser. Du coup, durant le show, il y a plein de morceaux où il est debout dessus. Et puis le son…
Le CM-22, ça sonne fort et Clair
SLU : Tu nous les feras écouter ?
Xavier Gendron : Bien sûr. Pour moi il y a un avant et après le CM-22. Il est équipé de deux 12’’ et d’un moteur 2’’. Il est bi-amplifié et dispose de presets spécifiques mis en œuvre dans les DSP du PLM 20000 qui en alimente deux. Il y a un preset pour un seul wedge, un second pour un wedge placé à gauche et un troisième placé à droite. Ne me demande pas comment sont faits ces presets, je ne le sais pas et c’est verrouillé.
Une vue en détail de l’évent des CM-22. Croyez-moi, ce n’est pas là que pour faire joli. Remarquez aussi l’épaisseur de la grille protégeant les transducteurs et la forme spécifique des découpes face au guide d’onde. Aucun hasard dans ce choix.
Clair veut standardiser complètement son amplification et son processing, ils ont donc rentré des PLM20000 qui diffèrent en termes de conditionnement entre face et retours, mais sont les mêmes. Avec les retours est aussi livré un notebook Panasonic qui a la main sur les amplis. Il y a un ampli en spare et un filtre qui est là pour les subs. J’ai aussi reçu la distrib électrique et des cales spécifiques pour faire varier l’angle des wedges qui est fixe
SLU : Clair c’est de la “Bâle” !
Xavier Gendron : C’est Clair ! Regarde par exemple les petites étiquettes magnétiques sur les amplis, elles permettent de repérer quel ampli alimente quelle enceinte. Tout est organisé aux petits oignons. C’est réellement du plug and play.
Les 12-AM qui sont perchés tout en haut du décor où Calo lance le concert et revient faire un morceau à la guitare acoustique. Dixit XaXa, « je peux te dire que ça te masse bien le dos »
SLU : Mais alimenter par exemple des 12-AM avec un PLM 20000, c’est pas 4 fois trop de puissance ? Les presets doivent être faits dans ce sens…
Xavier Gendron : Certainement, mais tu sais, même 20 ans après, ces wedges restent des valeurs sûres et avec leur compacité ils peuvent être mis partout.
SLU : Question conditionnement pour les amplis, tu es plutôt panière ou, comme je les vois ici, des petits racks à trois contrôleurs ?
Xavier Gendron : Non, surtout pas de panière. C’est lourd, encombrant et infiniment moins flexible que des petits racks que l’on peut ajuster comme on le veut en fonction des salles. Tels que je les ai installés devant la console, je les surveille et j’ai aussi une bonne visualisation de l’écran de l’ordinateur de contrôle. Je peux ainsi choisir d’afficher les wedges de Calo et connaître le niveau exact. Enfin tout est archi simple à câbler et décâbler, et si tu restes après le show, tu verras qu’en moins d’une heure tout est casé dans le bahut. Les flights du câblage sont par exemple déjà prêts devant les amplis. Y’a qu’à les ouvrir et les remplir ! J’ai mes méthodes de travail et j’ai une très bonne équipe qui me suit, ce qui offre à tout le monde plus de temps libre après le montage pour se détendre et après le démontage pour se reposer.
SLU : Pourquoi tu as mis quatre wedges en arc de cercle ?
Xavier Gendron : Pour avoir la couverture et surtout le boulet nécessaire. C’est important de ne pas être obligé de driver une enceinte comme un malade. Je joue en stéréo avec deux gauche et deux droite. Le message qu’ils reproduisent est très basique tu verras.
Le point de chant de Calo avec ses quatre molosses prêts à le mordre. Remarquez le très large évent prenant toute la face avant et par lequel se déversent des tonnes de jolie purée digne de celle de Rebuchon. « He’s an audio guy ?? » Euh, non pas vraiment mais vous savez, en France, tout commence et finit toujours par une bonne bouffe !
SLU : C’est vrai que tu as les ears en plus…
Xavier Gendron : Musicalement je me régale, j’ai craqué pour l’approche pop « anglaise » de cette tournée. Ils ne sont que 4 sur scène mais ils jouent comme un groupe. Calo joue de la basse, guitare, clavier et les trois musiciens qui l’accompagnent permutent aussi et font les chœurs. C’est vraiment musical, et lors des balances, on parle musique.
SLU : Qu’est-ce que Calogero t’a demandé comme type de retours ?
Xavier Gendron : En discutant avec lui à l’Européen, j’ai compris son envie : être comme dans un club et faire de la musique. J’ai donc fait ce que j’ai pu pour aller dans son sens, tout en sachant que je suis arrivé une fois que tout avait déjà été imaginé, notamment le décor. Les retours par exemple avaient été prévus pour être placés sous des caillebotis…
SLU : L’influence de la télé !
Xavier Gendron : C’est ça. Mon job a donc été de dire non avec l’accord de l’artiste. Les amplis instruments ne devaient pas non plus être sur scène, ils y sont revenus.
Les sides signés Clair comme les wedges et disposant du dernier-né des subs désormais amplifié, le CP-218 surmonté par deux R4 dont mon flash dévoile le montage.
SLU : Y’en a un pourtant qui est planqué dans un coin backstage.
Xavier Gendron : Ah oui, mais lui il joue vraiment très, très fort pour avoir un grain ; il valait mieux ne pas le laisser face au public. Du coup ces quelques changements font que, quand tu es sur scène, tu as un son de groupe bien ramassé, un son de plateau qui tient la route et qui est déjà construit avant d’ajouter des wedges. La balance a été faite d’abord ainsi. Après nous avons ajouté les wedges et les sides pour compléter le tout. Les sides par exemple ne jouent pas très fort. Ils sont là pour donner une couleur à l’ensemble avec un mix complet.
SLU : C’est du Clair aussi ces sides ?
Xavier Gendron : Oui. En général ce sont les anciens de Clair qui se servent de ces modèles. Au sol tu as les nouveaux subs, les CP-218, un coup de bol car il y en a très peu en Europe. Clair en a de plus en plus car ça devient leur standard en tournée. Il s’agit de BT-218 bien connus mais avec de nouveaux HP et un ampli embarqué. C’est d’ailleurs la première fois chez Clair qu’une enceinte est amplifiée et ça envoie le bois. Je devais avoir des modèles plus petits mais comme ils n’étaient pas disponibles, j’ai été surclassé (sourires). Au-dessus j’ai placé deux R4, un des best-sellers de cette marque, et qui en side fill est juste imparable. A la base, c’était des S4, les emblèmes de Clair…
SLU : Elles ont la même taille non ?
Xavier Gendron : Exactement. La R4 est une S4 coupée en deux, sauf que dans la S4 il a deux 18’’, quatre 10’’ et deux moteurs 2’’, et dans la R4 il y a un 18’, un 12’ et un moteur 2’ au centre. La différence est donc les quatre 10’ qui sont remplacés par deux 12’. Elles sont bi-amplifiées et linkées, j’ai suffisamment de puissance pour faire ça.
La puissance fournie par Clair pour mettre le feu à son bois. Tout en PLM20000 Lab Gruppen. Chaque ampli prend deux wedges ou deux R4 en biamp. Pour le fun, rappelons que chaque rack développe un total de 60 kW de puissance crête. Il y a dix ans, avec une telle puissance, on aurait fait une façade digne de ce nom. Il y a 20 ans on aurait dû vider quasiment le dépôt pour y parvenir. Il y a 30 ans, peut-être qu’en mettant ensemble les amplis de deux prestataires et en abattant une forêt de bouleaux finlandais on y serait arrivé, en passant pour un zinzin. Aujourd’hui des racks comme ça, on en aligne 4 rien que pour les retours…
SLU : Ca doit avoiner ce machin.
Xavier Gendron : Ah oui, ça envoie vraiment du bois. J’ai mis un sub pour avoir un poil d’infra, mais je peux te dire que même comme ça, il y a déjà beaucoup de grave dans les sides. Quand ils s’en servaient en façade, elles étaient accrochées à l’horizontale, et tu créais des angles comme avec les S4. En side tu peux les accrocher ou, comme ici, les poser sur un sub pour avoir la bonne hauteur.
SLU : Elles ont des heures de vol mais paraissent bien entretenues…
Xavier Gendron : Le tissu a été changé et à chaque fois qu’elles rentrent, elles sont entièrement repeintes (il doit y avoir une sacrée couche de barbouille !). Ca m’arrive aussi de mettre un petit coup de bombe si les coups inévitables qu’elles prennent dégradent trop leur look.
Comment mélanger wedges et ears sans problème
SLU : Comment articules-tu le mélange entre amplis, wedges, sides et ears…
Xavier Gendron : Dans les ears je propose un mix complet selon les demandes de chacun, mais en insistant sur la brillance, l’image stéréo que certains des musiciens n’ont pas puisque ne disposant que d’un seul CM-22. J’en ai 8 en tout avec les deux que j’utilise. Tout l’aspect physique passe donc par de la membrane.
SLU : Et la phase de tout ça ?
Xavier Gendron : Elle se fait naturellement car avec des retours tu ne peux pas retarder l’un pour attendre l’autre. Les sources sont les mêmes mais gérées autrement et à des niveaux très différents. Oui, il y a forcément un déphasage ; c’est pour ça que progressivement j’ai baissé la voix dans les wedges de façon à atténuer ce problème car dans les ears on entendait la voix et par-dessus à nouveau la voix qui repassait dans le micro en sortant des wedges…
SLU : Forcément, même avec une faible latence, la table se fait entendre.
Xavier Gendron : Ca « phasait » oui, mais sinon c’est bluffant, ça marche bien. C’est assez physique sur scène mais ça correspond aux besoins de l’artiste. J’ai créé une zone de confort pour Calo avec derrière lui la batterie et ses deux amplis, un pour la basse « clean » et l’autre pour celle avec effets, et devant ses 4 wedges et les sides.
Dans l’enfilade des deux amplis de Jan Pham Huu Tri, la régie retours dont on distingue le paquebot baptisé XL8. Remarquez où l’éclairagiste farceur en chef a été placer deux Rollapix ! En jaune, des SGI RX de Radial. La TX est à l’autre bout d’une simple XLR.
SLU : Comment est-il Calo, il parait super sympa.
Xavier Gendron : C’est quelqu’un d’extrêmement exigeant et qui a la feuille, grave mais vraiment ! Il y a une magie. On a accroché tout de suite. En plus j’adore sa pop et la pop en général que j’écoute chez moi. S’il y a un problème ou au contraire s’il est heureux, il te parle. Avec lui il y a une vraie communication. Je touche du bois, mais après 27 ans, c’est vraiment agréable d’avoir un artiste raisonnable avec des demandes pointues mais simples, aucun égo à satisfaire ou à gérer, que du bonheur. Les retours parfois, ce n’est pas que du son. Avec Calo on fait de la musique et quand je me plante, je lui explique et c’est réglé. Il y a une confiance qui s’est vite établie.
SLU : Mais lorsqu’on t’a appelé, tu étais libre ?
Xavier Gendron : Non, pas tout à fait. J’étais en train de faire la tournée de promo télé et radio de U2 pour Clair. Ils sont trois à s’occuper des retours et j’assistais l’un des trois (Xaxa assistant…non mais allô quoi ! NDR). J’avais une semaine de battement entre U2 qui terminait et Counting Crows avec qui je devais partir. Quand la prod, qui m’avait contacté depuis la France, m’a enfin dit que c’était pour Calogero et comment cela allait se passer, j’ai discuté avec Clair pour être remplacé sur Counting Crows et j’ai donné mon accord.
SLU : Tu avais déjà le CM-22 en tête à ce moment-là, non
Xavier Gendron : Bien sûr. Une fois que tu le connais un peu, tu as du mal après à t’en passer. Quand je suis convaincu d’une chose ou d’un produit, j’aime le montrer. Quand j’ai fait Jay-Z l’année dernière, on avait ça sur scène. Ce wedge a un boulet monstrueux, et à la fois quand tu écoutes de la musique comme tout à l’heure (mes titres et…je vous raconte après NDR) c’est large, précis. Aymeric (Sorriaux, responsable d’exploitation de Dushow NDR) qui est passé l’autre jour m’a dit qu’il avait l’impression d’entendre les écoutes du Voyageur… C’est ce genre de qualité et en même temps, si tu veux sortir quelque chose qui arrache, tu peux le faire aussi. En termes de pression, c’est l’équivalent d’une petite façade.
SLU : Penses-tu qu’un prestataire global comme Clair arrive à faire des enceintes aussi bien qu’un fabricant ?
Xavier Gendron : Ça a toujours été le cas. Pour moi il y a des avantages et des inconvénients à fabriquer ses propres enceintes. L’inconvénient c’est que ça te coûte très cher à faire. C’est donc un luxe, d’autant que des produits comme ce wedge ne sont pas en vente. Ensuite c’est très dur à mettre en œuvre. Tout le monde a voulu des CM-22 dès qu’ils ont été présentés. Si je ne dis pas de bêtises, il ne doit pas y en avoir plus de 2000. L’avantage est qu’il y a une vraie participation des gens qui l’utilisent. Pour moi c’est essentiel. Il y a notamment Dave Skaff qui a tenu les retours de U2 pendant plus de 20 ans, une tronche. Durant une des tournées de U2, on a diné plusieurs fois tous ensemble à l’invitation de Clair. Quand je dis tous, j’entends nous qui nous occupions des retours de Jay-Z et étions 4 personnes, ceux de U2 qui étaient aussi 4, les assistants qui étaient aussi des mecs de retours.
Une vue plongeante sur la scène depuis le piano avec, à droite le coin clavier de Cyrille Nobilet, au centre celui de Calo et à gauche celui de Jan Pham Huu Tri. En tout 6 CM-22, qui avec les deux de Xavier font huit. Le compte est bon.
Tout le monde déballait ce qu’il avait à dire sur ses envies ou ses besoins. Un jour au cours d’un des diners, Dave Skaff a dit que malgré la montée des ears, la demande en wedges existait toujours et comme ça faisait longtemps que Clair ne sortait pas de nouveaux modèles, il se demandait comment faire en sorte de mettre la barre beaucoup plus haut. 4 ans et plusieurs prototypes plus tard, le CM-22 a été dévoilé. La première fois que j’ai pu l’écouter, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Clair a déposé un grand nombre de brevets dont notamment la grille qui, en plus d’être solide, joue un rôle dans la diffraction de l’aigu.
SLU : Est-ce que la qualité de cette boîte, en dehors de son rendu et de sa puissance, la rend facile à travailler ?
Xavier Gendron : Bien sûr. Quelle que soit par exemple la salle, je ne retouche pratiquement pas mes Eq. Le kit CM-22 et PLM 20000 sonne quasiment bien tel quel. Je casse simplement un peu la trompe car tout le monde est en ears mais si l’un des musiciens ou même Calo a un problème avec les ears, il peut faire son show avec les wedges et avec le son du plateau qui est très cohérent. Tout le monde est à l’écoute de ce qu’on dit, ce qui rend le travail génial. JR, Lolo et John, les trois backliners, ont fait en sorte de trouver le meilleur équilibre pour les niveaux des instruments. Il en va de même avec Bob Coke qui tient la façade et peut préférer qu’on monte un peu les amplis et qu’on baisse les wedges dans certaines salles. Calo, qui est un super musicien et surtout un mec intelligent, nous suit toujours.
SLU : Tu parles de la puissance du CM-22 comme étant supérieure à toutes les autre références du marché…?
Xavier Gendron : Lors de la dernière tournée d’Aerosmith, on avait mis 12 CM-22 à Steven Taylor pour bien couvrir une avancée de scène. Avec une autre référence, on aurait dû en mettre bien plus. Pareil avec Ozzy Osbourne de Black Sabbath. Il est passé de 6 SRM, un très bon wedge Showco / Clair à 4 CM-22. Idem pour Jay-Z. On a très sereinement troqué 10 SRM derrière lui à 6 CM-22. Le niveau est tel que la réserve parait sans fin. Je n’ai jamais fait cliper les amplis.
SLU : Mais cet aigu tout fin, puissant et tellement naturel, il n’a pas tendance à titiller les capsules?
Xavier Gendron : Non, Clair a beaucoup travaillé la directivité et la phase. J’entends vraiment le son provenir d’une source et pas d’une trompe et d’un cône et….je ne sais pas comment dire mais il y a une résistance au Larsen qui est…
Romain Dambrine (assistant de XaXa NDR ) : Une réjection !
Xavier Gendron : Ah bon ? Non, une résistance, la réjection c’est pour le micro (rires !). Il y a un des musiciens, Yann, qui fait des chœurs avec une voix assez grave mais qui a besoin que je la lui sorte dans les retours. Je peux te garantir que si du coup tu pousses un 1-2 dans son micro, tu tombes à la renverse.
SLU : Tu parles de cohérence et de respect de la phase, tu es donc fan des retours coaxiaux !
Xavier Gendron : Je le reconnais, c’est très bien mais d’abord j’ai du mal à gérer la directivité de ces enceintes et puis il me manque quelque chose d’essentiel sur un plateau. Elles ne mordent pas. Quand tu as une scène bruyante, tu as besoin que la voix passe au travers de tout, parfois donc il faut qu’elle morde.
SLU : Je ne vois pas de sub pour le batteur…
Xavier Gendron : Si, si il en a un mais petit et caché dans le décor. Je le fais jouer d’ailleurs très peu car Franck Lopez d’Earsonics qui bosse très bien, a sorti un nouveau modèle de ears, les EM32 qui descend assez bas et du coup c’est suffisant pour Christophe. Lui qui était pourtant farouchement anti ears, les adore.
La batterie de WW comme encastrée dans le décor faisant la part belle à toute sorte de boîte. On dirait un vieux sound system de rave ! De part et d’autre, les deux amplis de Calo montent la garde et permettent à ce dernier d’avoir toute la rythmique bien présente dans son dos, sans même besoin de wedges de rappel.
SLU : Tu « ambiances » tes ears avec 4 micros dont deux KSM32 et deux canon mais dis-nous, tu vas chercher loin en termes de pointage…
Xavier Gendron : Toujours. Le problème des micros canon comme le MKH 8070, c’est que si tu pointes trop vers le public proche, tu entends clairement les discussions des gens, ce qui peut être un avantage mais surtout un inconvénient. La présence des 8070 est due à un panne sur d’autres micros canon ; je les ai essayés et trouvés très bons, du coup je les ai gardés. Dans les salles un peu pourries, je vais avoir tendance à ne les ouvrir qu’entre les morceaux mais dans celles disposant d’une bonne acoustique, je les laisse ouverts, ça donne une image stéréo et une espèce de chaleur au rendu. Je pense que cette gestion des ambiances plaît à Calo, et je considère qu’un artiste ne doit jamais être coupé de son public. Je lui livre quelque chose de très vivant qui marche plutôt bien.
Le vrai challenge que nous avons, c’est d’offrir à l’artiste un son cohérent et très proche à chaque date. Les deux premières dates, je n’ai pas bien géré les délais et il m’a dit « Ce n’est pas grave, c’est du live !! » Il a conscience qu’on vit un moment et que la vraie beauté du live, c’est ce côté instantané qui peut être beau ou moins beau quand tu vis une galère, mais qui reste instantané.
SLU : Tout le monde a la même marque et le même modèle de ears ?
Xavier Gendron : Oui, des Earsonics ouverts. Je crois d’ailleurs qu’on a complètement fermé la paire du batteur.
L’habituel rack roulant, disposant de tout ce qu’il faut afin de mettre en œuvre un ensemble de liaisons HF. Bien visibles, 4 boîtes siglées Earsonics prouvent que Franck Lopez a fait un carton !
SLU : Tu en as une paire toi aussi ?
Xavier Gendron : Oui bien sûr, si ce n’est qu’au tout début, quand je suis arrivé, je n’en avais pas et, le temps d’en faire faire une paire, j’ai bossé avec autre chose, pas du tout du Earsonics d’ailleurs. Au début j’ai donc mixé les ears de Calo avec juste un peu de voix, la basse et les effets. Du très minimaliste, tout le reste était dans les wedges. Ses ears étaient complètement ouverts. Une fois que j’ai reçu ma paire j’ai rectifié immédiatement car ça ne le faisait pas, mais alors pas du tout (rires !). Cela crée un effet « tunnel » assez logique mais franchement moche.
Très rapidement j’ai donc proposé autre chose, en introduisant beaucoup d’ambiance et nous en sommes aujourd’hui au filtre quasiment fermé. Avant chaque show j’écoute le public et règle mes micros d’ambiance en conséquence en placement et en EQ. Ce soir par exemple j’ai taillé beaucoup le grave et même du bas médium car ça polluait trop mon mix mais c’est variable. Calo m’avait prévenu quand on s’est rencontré qu’il enlevait parfois une oreille. Je lui ai dit que ce n’était pas nécessaire ; du coup j’y vais, quitte à salir un peu le mix. C’est essentiel de donner à l’artiste un bain complet, comme si ses oreilles étaient libres. Il doit prendre du plaisir et quand il fait chanter son public, il doit l’entendre. Même si ça phase un peu ou que ça délave parfois son mix, ce n’est pas grave. On n’est pas en studio, je ne suis pas en train de faire un mix de CD. Si je réécoutais après coup, ça ne me plairait certainement pas mais sur le moment c’est ce qui fonctionne et je ne réfléchis pas.
SLU : Tu as recréé ton fameux cocon de son avec les wedges, les sides, les instruments et les amplis. Le fait d’ajouter des ears ne compromet pas tout ?
Xavier Gendron : Je vois ce que tu veux dire. D’abord il est important d’être certain que si l’artiste enlève ses ears, il ait ce cocon de son avec suffisamment de voix pour poursuivre le concert. Je peux te dire que même avec les seuls wedges, tu as les effets, la stéréo et tout ce qu’il faut pour s’éclater. Ensuite, quand je travaille avec les seuls ears, je fais en sorte de donner à l’artiste quelque chose qu’il oublie mais qui à la fois lui donne envie d’y aller. C’est même la clé. Monter sur scène peut finir par être un boulot répétitif, il faut donc qu’au moment où l’artiste arrive devant son public, il reçoive dans ses oreilles ce qui va le botter et le mettre dans le bain immédiatement.
Rendez-vous lundi prochain pour la suite de ce reportage en compagnie de Xavier.
Pour vous mettre l’eau à la bouche on parlera console, effets, latence et on donnera la parole aussi à Romain Dambrine qui assiste XaXa sur la tournée de Calo, sans oublier de vous livrer nos conclusions.
Tout juste lancée et déjà opérationnelle, la filiale française de Robe lighting s.r.o. constitue son équipe avec une force de vente qui se veut résolument technique. Premier ingénieur technico-commercial à rejoindre la société, Kevin Migeon a séduit le fabricant de projecteurs par son profil “métier”.
En effet, Kevin a débuté son parcours en tant que responsable showroom puis chef de produit chez Impact Diffusion. Également connu de la profession pour avoir été formateur grandMA, il a par ailleurs évolué en tant que lighting- designer et pupitreur auprès de nombreux prestataires.
“C’est ce parcours qui a motivé son embauche, confie Bruno Garros, Directeur général de Robe lighting France. Nous avons clairement défini de constituer une équipe de vente technique avec des profils tel que celui de Kevin. Nous voulons jouer pleinement notre rôle d’interface entre les utilisateurs et la marque grâce à des collaborateurs capables de parler le même langage que nos clients.”
Kevin profite aujourd’hui de l’élan créé par le nouveau projet de Robe en France : “Je ressens un véritable engouement. Il y a déjà beaucoup de demandes à traiter. Les professionnels ont clairement pris conscience que Robe devient un acteur majeur en projecteurs automatiques. Il faut maintenant présenter les nouveautés et les premières démonstrations nous montrent que des produits comme le BMFL ont un bel avenir ici.”
Outre le système de transmission sans fil 2,4 GHz 10 Pro introduit au Namm (SLU), Audio-Technica a principalement présenté ses solutions audio en réseau (Dante) à l’ISE avec l’ATND971, premier microphone qui transmet l’audio et les données de contrôle via le protocole Dante d’Audinate et l’embase ATND8677 qui permet d’ajouter des micros col de cygne à un réseau Dante.
Audio-Technica ATND971
Le micro de surface ATND971 est destiné aux salles de conférences et autres salles de réunion. Audio-Technica a franchi le cap entre l’audio et l’IT dans la mesure où une simple connexion Ethernet permet au micro de communiquer via un réseau Dante existant.
Dante est compatible avec jusqu’à 512 canaux audio bidirectionnels, ce microphone offre ainsi une solution facilement adaptable. S’alimentant via le port Ethernet (PoE), l’ATDN971 transmet également des données de commande pour communiquer dans un réseau de périphériques compatibles Dante.
Le commutateur programmable intégré permet aux utilisateurs de déclencher la rotation/inclinaison d’une caméra vidéo, de rappeler les préréglages d’éclairage ou de contrôler quoi que ce soit d’autre sur le réseau à l’aide d’un simple bouton. Avec sa LED bicolore rouge/verte, le microphone peut indiquer visuellement qu’il est coupé, que des appels téléphoniques sont reçus ou servir à d’autres effets visuels créatifs en utilisant un système de contrôle.
Audio-Technica ATND8677
Permettant de ne plus avoir besoin d’une interface audio Dante autonome, tout en ajoutant un interrupteur et un indicateur lumineux, l’ATND8677 se connecte directement au réseau audio via un port standard RJ-45 et garantit ainsi une grande flexibilité dans l’installation et les relocalisations rapides.
L’embase fonctionne également avec les logiciels de contrôle Symetrix et Biamp, compatibles avec la nouvelle caractéristique Dante GPIO, de façon à s’intégrer aux solutions réseau telles que Symetrix Edge, Radius 12×8, Radius AEC ou encore Tesira DSP de Biamp.
L’ATND8677 est doté d’un indicateur lumineux avec LED verte/rouge, d’un filtre coupe-bas à 80 Hz à pente raide, de pads d’atténuation ( 30dB/40dB/50dB), d’une alimentation fantôme et d’un interrupteur marche/arrêt.
Les Microphones Dante sont disponibles aux prix recommandés suivants:
Pour les usagers à la recherche d’une haute fonctionnalité alliée à de faibles dimensions, Sommer cable a enrichi son catalogue du nouveau câble hybride SC-TRICONE 241P.
Tricone 241P Hybrid
Ce câble est spécialement conçu pour les guitaristes et les claviéristes confrontés à l’interconnexion des amplificateurs, des composants MIDI, des pupitres d’effets, des synthétiseurs ou d’équipements DJ.
Préconfectionné et prêt à l’emploi, disponible en diverses longueurs le SC-Tricone 241P comprend quatre lignes coaxiales pour instruments, deux lignes audio symétriques, une ligne de réseau CAT.5 et un cordon d’alimentation de section 3 x 0,75 mm².
Il est équipé de connecteurs de marque Hicon type jack ou réseau, MIDI à cinq pôles et standard type Schuko. Sur demande, des configurations individuelles sont aussi possibles ! Toutes les variantes connectiques professionnelles telles que les liaisons entre pupitre d’effet et amplificateur peuvent être ainsi réalisées avec un seul câble d’un diamètre inférieur à 22 mm.
Le canadien Christie, a récemment présenté le Boxer 4K30 exploitant un moteur optique à trois puces DLP.
Il est le premier membre d’une nouvelle famille de projecteurs qui se distingue par de nombreux avantages technologiques, avec des performances originales à la clé.
Contrairement aux projecteurs plus classiques de cette classe de performances, le flux annoncé de 30 000 lumens est obtenu non pas à partir d’une lampe unique au Xénon de forte puissance (de 1,5 ou 2 kW, par exemple), mais au moyen d’un jeu de 6 lampes à décharge à vapeur de mercure de 450 W, totalement indépendantes.
Les 6 lampes à mercure de 450 W qui équipent le Boxer 4K30 sont intégrées dans des modules montés sur deux cassettes de 3 lampes et interchangeables individuellement.
Ces lampes sont réparties en deux cassettes de trois et sont associées à une technique d’injection de lumière particulière. Leur durée de vie annoncée est de 1 500 heures (pour 30% de perte de luminosité).
L’état de la machine, notamment le nombre d’heures de service des lampes, est supervisé à partir d’un écran local ou à partir d’un système distant (via une connexion réseau), ou encore au moyen d’une liaison sans fil de proximité dite NFC (Near Field Communication), sur un dispositif fonctionnant sous Android (par exemple un Smartphone).
Les commandes locales et l’écran de contrôle du projecteur Boxer 4K30
Le traitement de signal assure une excellente reproduction des couleurs et des fonctions permettent de manipuler les images et de les fusionner dans le cadre d’une projection à plusieurs appareils. Un scaler intégré autorise la projection d’images de résolution moindre, notamment HD. Des modules interchangeables multiplient les choix en matière d’entrées/sorties.
Un large choix d’objectifs à focale fixe ou variable motorisée est disponible pour s’adapter aux multiples conditions d’utilisation. Contrairement aux projecteurs qui utilisent une lampe unique de forte puissance, il n’y a aucune restriction dans l’orientation du Boxer 4K30.
L’alimentation est monophasée et dispose d’un mode à basse consommation dit LPP (Low Power PreviewMode) limité à 15 A/110 V (standard US), qui n’utilise qu’une seule lampe et facilite les opérations de maintenance en atelier. Enfin, le poids et les dimensions sont beaucoup plus favorables que ceux des modèles qui pourraient prétendre à le concurrencer : 68 kg contre plus de 100 kg.
Caractéristiques techniques annoncées par le constructeur :
Luminosité
au centre : 30 000 lumens
Selon ANSI : 29 000 lumens (typique)
Contraste : 2 000 (en mode tout blanc/tout noir)
Moteur optique
3 puces DLP de 1,38 pouce – résolution native : 4 K (4190 x 2160 points)
Source lumineuse
6 lampes NSH de 450 W
Durée de vie : 1 500 heures (pour 70 % de la luminosité initiale)
Entrées
Standard : carte d’entrées à 2 ports HD-SDI 3G – Carte d’entrées à 2 twin displayport
Horloge point : 1,2 Gpx/s TrueLife
Contrôle et réseau
Clavier
RS-232
Ethernet 10/100 (RJ-45)
Christie Control App.
Objectif
Interchangeable sans outillage
Orientable
Décalage horizontal et vertical motorisé
Réglages de focale et mise au point motorisés
Types d’objectifs
Focale fixe
0.72 (sans décalage)
0.9 (décalage : V: ±29%, H: 9%)
Zooms
1.13 – 1.31 (décalage : V: ±56%, H: 19%)
1.31 – 1.63 (décalage : V: ±13%, H: 4%)
1.63 – 2.17 (décalage : V: ±13%, H: 4%)
1.98 – 2.71 (décalage : V: ±13%, H: 4%)
2.71 – 3.89 (décalage : V: ±13%, H: 4%)
3.89 – 5.43 (décalage : V: ±13%, H: 4%)
5.43 -7.69 (décalage : V: ±56%, H: 19%)
Accessoires optionnels
Châssis de montage et d’empilement
Carte d’entrée double HDMI
Carte d’entrée DVI dual link
Alimentation : 200-240 V/19 A
Dimensions : 959 x 597 x 305 mm (Longueur x Largeur x Hauteur)
Poids : environ 68 kg
Environnement
Température 5 à 40 °C
Humidité relative : 10 à 80 % sans condensation
Garantie : 3 ans.
Note : les focales des objectifs sont exprimées en termes de rapport entre la largeur de l’image projetée sur l’écran à la distance entre le projecteur et l’écran (« lensthrow »). Un outil est disponible sur le site de Christie pour déterminer l’objectif nécessaire en fonction de la distance et de la taille d’image voulue, pour les différents modèles de projecteurs.