Algam un mastodonte discret

Beaucoup d’entre vous l’ignorent, mais la fluidité, la rapidité, la qualité, la disponibilité, le conseil, l’assistance, le stock, tout cela fait partie des qualités d’un distributeur, alors en ces temps où l’homme compte moins que la machine, découvrez Algam, un mastodonte discret qui allie avec talent les deux pour le bien de ses clients.

Le siège social d’Algam de Thouaré

L’apparence tranche avec les bureaux parisiens et même avec le siège social « flottant » sur l’eau et dans la verdure de Thouaré-sur-Loire. Face au dépôt d’Algam de Carquefou sorti de terre en 2014, et beaucoup plus qu’un dépôt comme vous allez le découvrir, on a le souffle coupé.
Vache, c’est grand, très grand comme nous le confirme Guillaume Parthenay, directeur du marketing d’Algam qui nous accueille pour une passionnante visite des lieux.


Trois blocs composent ce bâtiment qui est la propriété d’Algam, même si c’est Géodis qui en assure une partie du fonctionnement. Sur trois cellules logistiques de 6000 m², deux sont utilisées et la troisième qui est en réserve, est louée à Géodis.
« Cela revient moins cher de construire plus grand que d’agrandir ! » nous dit la directrice des opérations logistiques Laure Bridault qui nous a aussi accompagnés et expliqué en mots simples, un travail qui la passionne.

Laure Bridault, la grande prêtresse de la boîte noire de 12 000 m² en pleine explication avec Guillaume Parthenay au second plan.

En quelques minutes on comprend que connaître et aimer la logistique est indispensable quand on est le 36e distributeur mondial du secteur et encore plus lorsqu’on atteint un CA de l’ordre de 100 millions d’euros, qu’on traite 1100 containers, équivalent 20 pieds à l’année et quelque chose comme 600 à 700 camions route par an.

Entre une commande et son arrivée à Carquefou, près de trois mois s’écoulent. Il faut donc savoir quand, combien et quels modèles faire fabriquer et livrer, un travail d’expert confié aux Chefs Produit qui doivent avoir le nez creux et le cœur bien accroché, les périodes des fêtes peuvent faire des ravages dans les stocks, mais il est hélas fréquent aussi que certains produits ne trouvent pas leur public.

Un mini Fen part en quête d’une commande, guidé par un humain les yeux rivés sur un écran lui indiquant quoi prendre et où le trouver.

Inutile de préciser l’importance du système informatique qui est la pierre angulaire d’un logisticien qui est aussi fabricant car, il était une Fa…

Il était une Fa, et un Re aussi..

Avant d’aller plus avant, repartons en arrière quelques minutes pour rappeler d’où vient ce fleuron national de la distribution qu’est Algam.

Madame Giscard d’Estaing en compagnie de Gérard Garnier inaugure les nouveaux locaux de l’entreprise situés près d’Ancenis.

1971, des roseaux, une perceuse Black & Decker et pas mal de talent, se transforment en flûtes de Pan et en Kena. Gérard Garnier vient de tomber amoureux des instruments de musique.
Le succès est immédiat et près de 50 ouvriers fabriquent pour la marque Camac, une gamme de plus en plus large dont les remarquables harpes font toujours le bonheur des orchestres aujourd’hui.

Malgré tout, dès 1980 la nécessité de lancer l’importation de produits faits en dehors de l’hexagone se fait sentir et c’est ainsi qu’une marque comme Takamine fait son apparition sur le marché français. Les temps changent, et outre les instruments, arrive aussi du matériel audio professionnel pour le capter, l’enregistrer et le reproduire, voire l’éclairer. Martin Audio en est, depuis plus de 30 ans, le meilleur exemple. Pareil pour Shure arrivé en 2003.


Une brochette peu commune d’artistes. De gauche à droite Farid Medjane, le batteur de Trust, Jean-Jacques Goldman, Gérard Garnier, Hugues Aufray et le regretté Marcel Dadi.

Audia puis Gaffarel rejoignent le groupe qui prend le nom d’Algam. En 2009 SML complète l’offre d’instruments. Dès les années 2000, Algam est N°1 en France et le nombre de ses marques augmente exponentiellement tout comme celui de ses salariés. 2012 voit la naissance d’Algam Entreprises dirigé par Didier Perez à Paris.

En 2014 est bâti le centre logistique de Carquefou, un très gros investissement et, signe des temps, le distributeur revient en force dans la fabrication des instruments au travers de sa nouvelle usine Lâg en Chine, 30 000 guitares par an, par un rapprochement avec Maurice Dupont, immense luthier français, afin de lancer la production d’instruments d’exception et enfin par la reprise d’un autre fleuron national, Pleyel, dont la manufacture va rouvrir en région nantaise.

Back to Carquefou

Imaginez maintenant 12 000 m² où chaque carton, chaque palette, chaque rayonnage aussi haut qu’un petit immeuble, n’est que bonheur. A l’instant où l’on tape ces lignes 134 marques d’instruments et 30 d’appareils audio pro et d’éclairage se partagent la vedette. A perte de vue, à en perdre la raison.

Des palettes prêtes à être filmées avec notamment une quantité industrielle de Scarlett 2i2 Focusrite et un sub HK.

Des palettes estampillées Nord, Martin Audio, Takamine, Sabian, Lâg, Focusrite, Radial, Pearl, Allen & Heath, Ampeg, Zildjian, Shure, Martin by Harman… La valeur moyenne du stock avoisine les 23 millions d’euros.

Nous sommes rappelés à la raison par des mini Fens qui parcourent ces allées sans discontinuer et à toute allure. On se croirait dans le 5è Élément. Les commandes n’attendent pas. Imaginez que pour immense qu’il est, ce stock tourne 4 fois par an, et pour certains produits européens, jusqu’à 7 fois. Parfois, mais bien plus rarement, des produits partent à la benne, cela a été le cas de logiciels sur CD dont plus personne ne voulait !

Vous êtes du genre à briser dans vos mains des guitaaaaaaaaareeeuuuu comme le chantait Johnny ? Voici de quoi alimenter votre tournée, quatre palettes de grattes Lâg !

Une des forces d’Algam est d’être comme seulement 120 autres entreprises française, accréditée OEA, à savoir autorisée à effectuer seule le dédouanement dès l’arrivée des boîtes au Havre. Cette juste récompense du sérieux de l’entreprise, lui apporte une rapidité et des économies dans le traitement des produits.

Être logisticien c’est aussi livrer du matériel complet, en état de marche, à jour et sans défauts, ce qui fait quelques centaines de cartons à ouvrir chaque jour, de cordes à tendre, d’accords à plaquer, de mises à jour à pousser, de documentations à ajouter ou remplacer, mais le challenge c’est d’avoir 18 000 à 22 000 références au catalogue, 13 000 en stock à l’instant T et faire 600 expéditions comportant un total de 5000 références chaque jour. Ils sont 17 à le faire.

Niché pas loin du SAV, le stock de Sabian et Zildjian, autant dire le paradis d’un batteur…

Un SAV exceptionnel

Pascal Simonnet, l’âme du SAV et l’homme qu’il faut remercier quand il parvient à redonner vie et couleurs à un appareil ancien et récalcitrant. Les pires !

Algam a bien compris l’importance du SAV dans la réussite de l’entreprise. En construisant il y a 15 ans, une extension de 700 m2 à Thouaré dédiée au SAV et en recrutant un ingénieur électronicien Pascal Simonnet pour le diriger, la société a investi dans un outil extrêmement efficace et gage de sérieux vis-à-vis des points de vente et des clients.

Pour réparer aujourd’hui les produits de toutes les marques, il y a plus de 20 personnes, chargées de l’accueil téléphonique, de l’achat de pièces détachées, de la gestion informatique, des réparations et des expéditions.

Trois personnes sont chargées du contact avec la clientèle – qui est exclusivement professionnelle – pour trouver la meilleure solution en sollicitant soit un technicien, soit le service commercial pour un échange standard, soit encore un chef produit qui prescrira l’envoi de pièces si le client est capable de réparer lui-même.

La vraie particularité de ce SAV tient à la pugnacité de Pascal Simonnet à toujours chercher la solution alternative si les pièces détachées sont introuvables chez les fabricants pour les produits hors garantie, quitte à utiliser des composants équivalents et même à refaire une étude complète quand le produit en vaut le coup, entendez par là qu’il est rare et cher.

Une petite partie des pièces de rechange du SAV. Rappelez-vous qu’Algam a au catalogue une moyenne de 20 000 références et que dans chacune il y a nombre de pièces qui peuvent lâcher…

Il a tissé un réseau mondial d’alter égos pour se fournir chez les distributeurs des marques dont il prend soin. Tous les SAV du monde stockent des pièces détachées, mais pas forcément les mêmes. Un vrai travail digne d’un Catalogue Panini. La mondialisation a aussi des effets positifs.

Le remembranage est assuré pour certains haut-parleurs de Martin Audio qui fournit les kits dédiés. Encore une fois quand ça vaut la peine, et bien entendu avec un taux de 100 % de réussite. Pascal a aussi compris très tôt l’essor qu’allaient prendre les alimentations à découpage, maillon faible par excellence et souvent pour lequel les schémas sont inexistants. Il arrive à les remettre en état en partant des notes d’application des composant embarqués !

Tout, il faut savoir tout réparer, depuis le clavier analogique capricieux jusqu’à l’interface audio ultramoderne en CMS. Remarquez la loupe au second plan…

La qualité et l’organisation de ce SAV font qu’un appareil sous garantie qui arrive le matin, est remis en état dans la journée et repart le lendemain. 120 colis quittent Thouaré chaque jour, pour moitié des appareils réparés, pour l’autre moitié des pièces détachées. Grâce au service d’expédition autonome d’Algam, le client n’attend pas. Ca tombe bien, il déteste !

Benjamin, mais pas tant que ça

Benjamin Garnier debout en compagnie de Guillaume Partenay.

Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Benjamin Garnier, directeur général d’Algam, dans une salle de réunion mais aussi de démo du siège de Thouaré-sur-Loire. Le business est omniprésent chez Algam, comme la bonne humeur.

SLU : On dit d’Algam que les équipes terrain sont compétentes, efficaces et présentes

Benjamin Garnier : Quand je parle de service, c’est de rendre la vie facile au client, qu’il soit conseillé, puisse commander sereinement, être livré, bénéficier de notre SAV intégré, tout ceci est rassurant, comme d’offrir des produits qualitatifs, j’y suis très attentif. On est présent sur la route, on fait beaucoup de présentations produit, un road show pour présenter des nouveautés intéressantes.
On fait aussi des certifications pour les produits les plus techniques, on essaye de former les gens, d’apporter du conseil avant la vente, si nécessaire pendant la phase de mise en route et aussi après. On est là pour développer à l’avenir la maintenance en fonction des marques.

SLU : L’idée d’Algam Entreprises, c’était aussi d’avoir une entité à Paris ?

Benjamin Garnier : Nous avions déjà un bureau en région parisienne. Quand nous avons racheté SML en 2009, que nous avons rapatrié à Nantes, on a installé Bruno Dabard et Ludovic Sardnal dans leurs anciens locaux.

Garnier père et fils, avec dans les mains le saint esprit, la guitare !

La création d’Algam Entreprises répond de manière très professionnelle aux besoins de l’intégration audiovisuelle. Ça bénéficie bien évidemment aussi à la prestation.
Le fait d’être dans le centre de Paris, permet aussi les démos, one to one, ou n’importe quel type d’événement. On couvre donc deux canaux de distribution qui sont en synergie.

Nous avons aussi un bureau d’études pour accompagner nos clients intégrateurs sur les projets, ce que l’on ne fait pas en prestation, en revanche, tout le support est à Nantes.

SLU : Comment peut-on expliquer la réussite d’Algam ?

Benjamin Garnier : Flexibilité, réactivité, étroite collaboration avec les fournisseur, capacité à acheter, capacité à stocker, à livrer, force de vente au service des clients, un département marketing innovant et dynamique, un SAV impliqué, une équipe informatique réactive, et une excellente santé financière.

Deux directeurs d’un coup, à gauche Didier Perez pour Algam Entreprises, à droite Benjamin Garnier pour Algam tout court…

Quand on va dans le détail d’Algam Entreprises, tout démarre par une équipe. Il faut passer beaucoup de temps à réfléchir à la bonne organisation, à avoir la bonne structure avec les bonnes personnes. Les ressources humaines c’est la chose la plus importante dans une entreprise. En général c’est vrai, mais dans la distribution ça l’est particulièrement.

Je crois aussi à l’intégration audio vidéo. Avec les nouvelles technologies on voit bien que désormais quand on refait un siège de société, des bureaux ou un hôtel, que l’audiovisuel a une autre dimension. C’est un trend assez solide.


Mastodonte discret, mais redoutablement efficace, Algam nous a donné la possibilité de découvrir ses rouages de distribution et de SAV de l’intérieur, sans secrets ni tabous, et ça en jette. On sait maintenant comment les produits rentrent, sont dispatchés et éventuellement réparés.
Dans la seconde partie de notre reportage, vous découvrirez Algam Entreprises, une des grosses branches d’un tronc commun, et celle qui nous intéresse au plus haut point car regorgeant de solutions audio, vidéo et lumière. Comme toujours, patience ;0)


Crédits - Texte : Ludovic Monchat - Photos L.Monchat, Algam, M.Cussigh

Laisser un commentaire