Avec Yamaha et L-Acoustics

Le tour de Maggi, Cassar et Alain Français aux Beatles

L’idée du Théâtre des Champs Elysées, le TCE, est belle et ambitieuse. Revisiter chaque année un classique de la pop, un album historique et d’aucuns dont votre serviteur diront mythique, en compagnie d’un ensemble de musiciens et de chanteurs triés sur le volet et dirigés par Yvan Cassar.

Un plan large de la scène du TCE pris depuis la corbeille qui héberge la régie façade. Du beau monde en classique avec 28 musiciens, en chœurs avec Opus Jam qui outre un titre en solo, a rempli les derniers interstices d’arrangement. Tout en bas, les instruments « rock » avec tout en double sauf la basse et en bas à gauche au milieu de ses claviers, Yvan Cassar.

Ajoutez des artistes comme Francis Cabrel, -M-, Imany, Laurent Voulzy, Natalie Dessay, Louis Chedid, Gaëtan Roussel, Christophe Willem, Karine Deshayes, Hugh Coltman, Roni Alter, Opus Jam, Kaabi Kouyate ou Clémence Gabriel et la soirée s’annonce belle.

Les sondiers d’en haut et surtout d’en face avec à gauche Alain Français, au milieu Jérémy Kokot, assistant doigts, conduite, mix, mémoire et j’en passe et tout à droite Loïc Lecœuvre, qui s’est chargé du système.

Comme tout bon spectacle à l’américaine, les répétitions battent leur plein quand on se frotte pour la première fois aux magnifiques velours du TCE.
On salue du bout des cils Alain Français penché sur sa PM10 Yamaha et on se rabat sur Loïc Lecœuvre en charge du système pour commencer à comprendre ce qui paraît être une prouesse en termes de diffusion. Une de plus. Oui enfin…comme toujours avec Alain !

SLU : Je vois deux Syva pour l’orchestre, il n’y a pas que ça quand même…

Loïc Lecœuvre : “Non bien sûr. Le TCE est très haut, on a fait le choix de cantonner Syva à l’orchestre et au premier balcon. Pour le reste du public j’ai accroché 9 Kiva II en grappe centrale mono avec deux SB15 en renfort de basses. La salle est difficile, et pour éviter de croiser, on a fait un seul stack (et puis pour les Beatles, de la stéréo, hein, bof… NDR)

9 Kiva II renforcés par deux SB15 placées tout en haut du cadre de scène.

SLU : Deux Syva, c’est peu à l’orchestre.

Loïc Lecœuvre : Il y a en plus deux 115XT en infill et deux MA12 Bose pour déboucher sous le balcon. Pour le grave, il y a par côté deux Syva Low délayés et quatre SB118, les 6 en montage Endfire. Les SB118 sont accordés autour de 60 Hz et les Low, l’octave au-dessus. On a un ampli pour les Low en T0, un pour les Low délayés et un dernier pour les têtes des Syva. Pas pratique mais comme tout est locké…

SLU : Cela n’aurait pas été plus efficace de reproduire l’octave 60 Hz avec des Syva Sub ?

Le stack de son à jardin. Du très vieux, du très récent et du « signé Alain » au premier plan. Parmi le très vieux, les subs SB118 et les renforts 115XT. En très moderne un Syva complet et caché derrière un second Syva Low. Tout devant c’est une façon discrète de donner du son aux premiers rangs relégués sur les côtés, une Bose MA12.

Loïc Lecœuvre : Non, c’est ce que l’on a trouvé de plus efficace.

SLU : La corbeille est juste couverte par les Kiva II ?

Loïc Lecœuvre : Non, il y a une seconde paire de Syva encadrant la scène.

SLU : Il y a une forte disparité entre le son à un mètre à l’intérieur de la corbeille et ne serait-ce qu’en sortant la tête, on a un son beaucoup plus frais et précis.

Loïc Lecœuvre : En salle c’est beaucoup plus bright, limite trop, mais je retoucherai plus tard avec du public et à salle chaude.

SLU : Tu n’aurais pas pu mettre une petite enceinte dans le pif d’Alain ?

Loïc Lecœuvre : Non, impossible, on ne peut rien faire au TCE. Tout est classé donc impossible de mettre une pince pour la tenir, mais Alain sait faire la part des choses. Syva est une très belle enceinte, mais comme elle ouvre très largement, elle porte un peu moins et n’a pas au lointain la puissance d’un line array. Elle est un peu en limite de portée pour la corbeille. Ceci dit, j’avais un peu peur, et en fin de compte ça marche plutôt bien.

SLU : Le montage ?

Loïc Lecœuvre : Chaud. On a eu accès hier soir tard et une équipe a travaillé toute la nuit pour permettre d’entamer les réglages et les balances au plus vite ce matin. On s’intercale entre un orchestre de chambre jeudi et l’orchestre Lamoureux demain samedi…”

Alain et Jérémy Kokott dans leur loge et devant leur PM10.

Comme si la présence de Syva dans un rôle plus qu’original ne suffisait pas, on retrouve à la face comme aux retours deux PM10 flambant neuves et clairement prêtées par Yamaha France.
Ici aussi, c’est une première puisque jamais les deux championnes de la marque aux trois diapasons n’ont été employées ensemble en France et pas plus Alain qu’Alex n’ont eu l’occasion de mettre souvent les mains dessus. Pourquoi faire simple…

SLU : Je vois qu’en plus vous enregistrez…

Un enregistreur des temps modernes…

Jérémy Kokot (assistant mix) : “Oui, nous avons la carte Dante HY-144 avec 128 entrées et autant de sorties, et on récupère dans Reaper les stems de la console pour un mix futur. Le patch fait au total 96 voies.

SLU : Vous avez fait simple pour le partage des préamplis ?

Jérémy Kokot : Absolument. On discute entre face et retours en transport propriétaire Twinlane via des cartes HY256-TL. On a en bas deux stage racks RPio622 de 64 entrées chacun.”

Homme de la situation par son flegme légendaire et son habitude toute télévisuelle à faire cohabiter beaucoup de vedettes et peu de temps, Alex Maggi est aussi de l’aventure des Beatles by Cassar et c’est même ce dernier qui l’a personnellement appelé pour lui proposer les retours. Exact ?

Alex Maggi devant la PM10. Comme aurait dit YamaRaimu « aaah te voilà toi, regarde-le le pomponné… »

Alex Maggi : “C’est tout à fait ça, et c’est là que j’ai appris qu’Alain (Français NDR) serait devant avec une PM10 et on me demande : «…avec quoi tu travailles généralement ? » Une SSL, mais comme c’était une très bonne occasion de mettre mes mains sur la Rivage, j’ai accepté bien volontiers et j’ai découvert cette nouvelle table lundi (on est vendredi NDR). C’est mon premier écart de conduite (rires !)

SLU : Comment as-tu rencontré Yvan ?

Alex Maggi : Grâce à Christophe Willem avec qui je tourne depuis 3 ans. Cet été aux Francos, il a fait un piano voix sur des titres de Berger avec Yvan pour l’accompagner et c’est là qu’il m’a parlé de son projet.

Alex en pleine discussion avec Louis Chédid durant une de ses balades sur scène pour entendre ce que les X15, les amplis, les batteries, l’orchestre, bref, tout ce qui se passe et se remélange sur scène.

SLU : Il ne savait sans doute pas qu’en plus tu es le gars rêvé pour ce genre de challenge.

Alex Maggi : Je me suis surtout dit que d’ici là il allait m’oublier (rires) et puis non, j’ai eu un message il y a un mois et je suis là.

Du son sur scène ? Naaaaaaaan, qui a dit ça…

SLU : Ca ne semble pas simple car, outre les 15 artistes sur scène, tu as aussi un paquet de musiciens dont certains très talentueux mais bruyants…

Alex Maggi : Cela aurait dû être le contraire pour laisser à Alain la possibilité de réaliser une belle captation des cordes, mais comme souvent, petit à petit les volumes des amplis grimpent (rires). Quoi qu’il en soit cela reste une expérience très intéressante avec l’habituel manque de temps pour tout bien faire, côté technique comme artistique.

Emetteurs et récepteurs Shure, puissance L-Acoustics.

SLU : avec tout ce monde, tu as combien de départs ?

Alex Maggi : Dans les 24 plus les ears de Willem et Voulzy.

SLU : Raconte-nous un peu la PM10…

Alex Maggi : Ca va, je ne suis pas trop dépaysé, question ergonomie c’est une très grosse CL5 et elle n’en est qu’à la version 1.5. Elle est très facile à prendre en main, elle réagit au doigt et à l’œil, mais certaines fonctions mériteraient d’être accessibles plus facilement. Si tu sais te servir de la CL5, tu sais te servir de la PM10, c’est une des forces de Yamaha. Quand tu l’allumes, réseau mis à part, c’est quasiment du plug & play contrairement par exemple à une SSL où tu dois tout créer. En son elle est vraiment très bien.

SLU : T’as que du bon question musiciens avec ente autres tes deux batteurs plus percussionnistes que batteurs, je pense à Denis Benarrosh…

Alex Maggi : Exactement. Tu sais ce que je pense du son, ce soir je suis gâté. On n’a que d’excellents musiciens qui jouent très bien dans de très bons micros, mais même avec de moins bons capteurs, ce serait encore bien car à la source c’est remarquable. L’inverse n’est pas vrai. Autre avantage de la PM10, les effets sont bien.

Laurent Voulzy en plein Blackbird joué et chanté divinement bien. Merci les ears !

Il y a dedans la M6000, le H3000 ; ça permet de jouer et ça donne de nouvelles possibilités par rapport à d’autres tables. En revanche, autant j’aime la fonction « texture », autant je regrette qu’elle agisse à même le préampli et colore donc le son de celui qui le veut et de celui qui ne le veut pas. Si à la face tu désires faire des essais et ton chanteur est aux ears, il ne va pas forcément apprécier.

Les retours orchestre, de la 108P, P comme pratique !

SLU : Du coup vous êtes en préamplis séparés ?

Alex Maggi : Non, tout est splitté sauf les 12 HF de chant qui passent par un Y et prennent 24 entrées. La fameuse Harting splitter. Marquée de Préférence. Je ne sais pas ce qu’il y a dedans, mais ça marche (rires) !

SLU : Sinon le partage des gains se passe bien ?

Alex Maggi : Très bien, et pourtant on ne se connaissait pas avec Alain. Par le passé ce n’était pas évident quand tu ne connaissais pas ton binôme à la face à cause des compensations, mais avec lui, aucun problème.

SLU : Vous échantillonnez à quelle fréquence?

Alex Maggi : 48 KHz à cause d’un virtual soundcheck et d’un enregistreur qui a du mal à digérer autant de pistes en 96. C’est d’ailleurs le problème de cette fréquence, cela devient vite très lourd.

T’as pas de ronce de noyer sur les anglaises !

SLU : Après cette belle soirée, quel sera ton programme ?

Alex Maggi : Pas grand-chose. Les comédies musicales souffrent un peu et donc moi avec. Je suis toujours avec l’équipe de The Voice avec laquelle je m’éclate, et si tout va bien, au printemps je devrais repartir avec Christophe Willem.

SLU : Caresse donc la ronce de noyer pour une photo (rires ) !

Alex Maggi : Ahh la légende de la ronce de noyer ! A cause de toi, tout le monde m’en parle, mais sais-tu pourquoi il y a du bois sur les Yamaha ? C’est dû en grande partie aux instruments et notamment aux pianos que Yamaha construit depuis toujours. Pour disposer du bois et de la qualité nécessaire, cette firme est l’un des grands propriétaires forestiers du Japon. Ceci explique cela.”

Les répétitions s’achèvent par une collégiale digne des Restos, mais en plus petit et moins en place. Il y a du beau monde sur scène. On repart donc à l’assaut de la corbeille où nous attend Alain avec un avant-bras bandé, les restes d’une opération bénigne qui aurait nécessité quelques jours de repos. « Combien docteur ? Mais vous plaisantez, j’ai du boulot moi ! »

SLU : Pourquoi le choix des Syva…

Alain Français : C’était pour aller plus loin et ne pas avoir une grosse diffusion, mais c’était un gros pari. Très gros. Cela fait quelques jours que je n’en dors pas la nuit (ça se voit NDR) car on n’avait aucun recul. Pour les subs aussi on a innové avec notamment un montage cardio pour Syva Low afin de nettoyer la scène.

SLU : Ce n’est pas du Endfire ?

Alain Français : Oui, je l’appelle cardio mais effectivement c’est du Endfire. Je trouve que ça marche très bien, c’est plus efficace que les montages avec des boites à 180°.

Loïc Lecœuvre, une vraie pub pour Apple et surtout une aire d’oreilles en train de bosser durant les répètes et hors de la corbeille où l’écoute est radicalement différente. Chapeau à Alain d’avoir réussi à travailler aussi bien.

SLU : Il n’y a que du matériel à toi ce soir?

Alain Français : Kiva II et consoles mises à part, oui. On a rentré 8 Syva. C’est une enceinte très importante pour nous qui essayons d’être discrets et malgré tout efficaces.

SLU : Vous formez une belle équipe avec Yvan et Alex.

Alain Français : Il est cool Alex, et ça se passe bien entre lui et Yvan. Alex est comme moi, il est serein et aime découvrir des nouveaux trucs et les nouveaux lieux, mêmes ceux comme le TCE qui ne sont pas vraiment prévus pour ce genre de production. C’est exactement l’homme qu’il nous fallait.
On a en plus un format économique bien précis avec Yvan. C’est une première, et pour qu’il y ait une suite à cette belle soirée, on n’a pas fait de folies. On a aussi eu du mal à trouver une salle de répétitions car il y a des ponts et donc des fuites solidiennes entre la salle au sous-sol du TCE et le théâtre.

SLU : Tes cymbales sont magnifiques, tu les repiques comment ?

Alain Français : Soit avec des DPA 4061 au cœur de la cymbale, par-dessous, ou bien en over ; j’ai mis ce matin des Sennheiser MKH50 qui marchent très bien pour ce style de jeu et de musique. J’ai aussi descendu un 4061 dans un des évents taillés dans le fût de la grosse caisse Gretsch de Denis (Benarrosh NDR), en plus d’un SM7 sur la peau de résonnance, et il est ravi.

Imany bien calée entre les deux batteries aussi vintage que possible et très bien repiquées, dans le respect d’un son d’époque. Remarquez le tom et le tom floor de Denis, matifiés par la pose d’un morceau de tissu. La peau de résonance de sa « petite » grosse caisse est aussi traitée. On voit bien aussi le SM7.

SLU : T’aimes bien le Shure ? Il a un son bien à lui et un niveau auquel il manque un 0.

Alain Français : Ahh oui je l’adore. C’est un de mes micros préférés et avec un bon préampli, son niveau de sortie n’est plus un problème. Tu serais d’ailleurs beaucoup surpris d’apprendre que j’en ai vu un jour beaucoup à Olympic studio à Londres…en l’air, sur les cordes d’un gros symphonique pour éviter le plus possible toute dureté.

SLU : Et Yamaha alors, comment as-tu fait pour avoir deux PM10?

Alain Français : On a un partenariat avec cette marque. On a eu l’occasion d’essayer cette console cet été lors des Flâneries de Reims et c’est génial car tu n’as besoin de rien d’autre. T’as tout dedans, tc electronic, Eventide, des compresseurs comme le Neve 754 qui sont des tueries, et ça sonne. C’est un plaisir. Tu as un rack DSP sous la surface, deux fibres qui arrivent de la scène et point barre. Tu n’as besoin de rien d’autre. Ce soir c’est en plus la première fois que des Rivage sont déployées à la fois à la face et aux retours.”

Le père à gauche, le fils à droite et deux sacrés esprits au centre ;0)

Jamais dicton n’est tombé autant à pic. Puisqu’on parle du loup, Olivier Gastoué passe la tête dans la régie et nous montre…son tee-shirt noir aux trois diapasons.

SLU : Pourquoi deux PM10 ici ce soir ?

Olivier Gastoué : “C’est très simple. On aime beaucoup Alain et on voulait montrer les consoles. Comme il n’y en a pas pour le moment en France, c’est dur de les voir si on ne les fait pas sortir. Il y en a en revanche en Italie, Allemagne, Suisse, aux Etas Unis…

SLU : Vous en avez deux chez Yam France ?

Olivier Gastoué : Non une seule, l’autre vient d’Espagne. Elles vont rejoindre l’Audio Training des JTSE (en effet NDR).

SLU : Pas facile de placer un tel paquebot.

Olivier Gastoué : Non, on a aussi une version en bac plus petit et avec les mêmes ressources mais surtout on a des surprises à venir pour 2018.”

Le grand bonhomme de cette création qui, espérons-le, connaitra une suite et surtout donnera lieu à des captations.

Le concert, ou disons plus simplement le prodigieux album des Beatles, commence à être interprété et on se fait immédiatement happer. Happy. Les compos sont et resteront magistrales, ce qu’en font Yvan Cassar, son orchestre et les artistes avec respect et grâce est très agréable et hors du temps, surtout dans les velours et les dorures du TCE. Parfait non, mais le charme agit et fait oublier une salle qui ressemble plus à un grand salon très mat qu’à une salle de spectacle.

L’orchestre classique composé d’une trentaine de musiciens est splendide de texture, de justesse et de remplissage. Par-dessus, les autres instruments électriques, les deux batteries et les voix trouvent petit à petit leur place avec des sonorités vieilles, belles, mais surtout sales proprement. Ca change de la version album du Sgt Pepper’s qui existe aujourd’hui en version remasterisée en haute résolution, je dirais plutôt en haute compression et distorsion… Alain a beau être fatigué, même en dormant il ferait du bon son.

Malheureusement cette salle joue le buvard sur le haut, mais aussi sur le bas du spectre, et malgré un déploiement sérieux et peut être un peu interférent vu le nombre de subs, il manque un poil d’assise à l’orchestre. On retrouve en revanche plus de bas dans la corbeille et même en dehors de la salle, preuve s’il en est que le TCE n’est pas étanche et que surtout le grave est comme un chat. Il n’a pas de maître et fait ce qu’il veut, quand il veut..
Syva en revanche bastonne comme une grande. Quand on ferme les yeux, on a vraiment l’impression d’être devant une enceinte bien plus grosse. Conçue pour L-ISA, son ouverture est définitivement son point fort et apporte une image stéréo très large sans gros risque de réflexions par les murs latéraux du TCE. Elle demande simplement à être finement travaillée pour limer quelques pointes dans le médium et le médium aigu, revers de la médaille de son SPL, qui plus est, à 140° ! L’idée des Kiva II en cluster central marche très bien, et la présence des Syva fait oublier la douche sonore.

Pari difficile que celui d’Alain et malgré le peu de temps et les difficultés liées à la salle, pari réussi. Rendez-vous l’année prochaine pour un nouvel album ;0)

 

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