Ayrton recherche des responsables des ventes internationales par secteurs

Ayrton, recherche des responsables des ventes pour différents secteurs du monde. Ambitieux et motivés, les candidats idéaux auront une expérience de création d’un réseau de distribution, particulièrement sur le marché de l’éclairage professionnel.
La connaissance du marché, d’excellentes relations avec les principaux acteurs de la région et la compréhension des tendances de l’industrie sont autant de compétences essentielles pour ce rôle.

Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :

 

Dushow recherche un(e) chargé(e) technique Lumière (95)

Dushow, prestataire de service en son, lumière, vidéo et structure dans l’événementiel, le spectacle vivant, et l’audiovisuel recherche un(e) chargé(e) de projets lumière pour renforcer l’équipe commerciale et technique dédiée à tout évènement ponctuel au sein de son site de Roissy-en-France.

Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :

 

Le Grand Bleu plonge dans l’hyperréalisme 1re partie

1988. J’assiste au Grand Rex à Paris à la projection du Grand Bleu, et comme toute la salle, je ressors conquis, habité par l’histoire mais surtout sa musique en relation étroite avec l’image. 30 ans plus tard l’œuvre majeure du tandem Besson & Serra est reproposée en ciné-concert. Rien n’a changé, mais tout est mieux.

Automne 2017, Maxime Menelec, jeune et talentueux sound designer, ingé système et chef d’équipe nous glisse qu’un potentiel coup en L-Isa se prépare et nous conseille de mettre de côté le vendredi 11 mai 2018. Impossible d’en savoir plus, on lâche donc le morceau, soulagé par le : «…je t’appellerai quand on sera en studio, tu comprendras » habilement glissé.
Les semaines passent et fin janvier, rendez-vous est pris dans une petite impasse non loin de Montmartre. On sonne à une porte banale même si blindée. Une fois franchie, le décor, l’odeur d’électronique chaude et plus encore les accords qui y résonnent ne laissent aucune place au doute. Ça sent le Serra à pleines narines.

Romain de dos face à une configuration L-Isa en X8 très ramassée de 5 + 2 extended.

Deux personnages-clef de l’aventure « Le Grand Bleu fête ses 30 ans » viennent à notre rencontre. Maxime qui abandonne quelques minutes sa configuration L-Isa d’encodage basée sur des X8 L-Acoustics et Romain Berguin, un personnage stratégique qui, avec Jean-Philippe Schevingt dont on parlera plus loin, forment le trio qu’Eric Serra remerciera chaudement quelques mois plus tard sur la scène de la Seine Musicale au bout de la projection. A juste titre. Mais chaque chose en son temps.

Le travail auquel nous assistons brièvement cette après-midi d’hiver nous laisse pantois. Oui, tous les éléments musicaux existent, même la session de Performer d’époque, car Eric Serra a méticuleusement tout gardé y compris les MidiVerb, non pardon, les MidiiiiiihhhhhhhVerb, et a pris soin quelques années plus tôt, de faire digitaliser sur ProTools le multipiste d’époque.
Oui Eric connaît exactement les claviers, effets et autres combines qu’il a utilisés pour générer ces réverbérations sans fin qui ont eu raison des écrans trans-sonores et des gros moteurs aux courbes tristement académiques des salles obscures, mais voilà, il va falloir tout retrouver, mettre au propre ou recréer pour pouvoir rejouer la BO sur scène en même temps que le film, et le tout en L-Isa. Dit comme ça cela paraît simple, mais rien que d’en parler on a les paupières qui tombent comme celles de Romain et Jean-Phi qui ont passé des semaines à cette tâche !

Ile Seguin. La Seine Musicale vue par le côté où l’on accède aux RIFFX Studios. Le monsieur sur son monocycle électrique est Eric Serra qui se dégourdit les idées.

Discrétion oblige vis-à-vis du producteur, nous avons très peu d’images de ce studio de pré prod, ce qui n’est pas le cas du second double studio de répétition, le RIFFX sur l’île Seguin, intégré au complexe qui comporte la Grande Seine, où aura lieu la projection.
Nous y retrouvons début mai notre fine équipe pour le travail de mise en place des titres avec les six musiciens en plus d’Eric Serra qui tient la basse et dirige l’ensemble, une étape cruciale puisque ces derniers ne sont entrés dans la danse que deux semaines avant le jour J. De sacrés pros, soit dit en passant.

Servant aussi à stocker des percussions, du « matériel fragile, ne pas toucher » comme le dit la pancarte, Seb Barbato et Max Menelec découvrent titre après titre du film, tel que joué par les 7 musiciens et mixent pour l’un et placent dans l’espace pour l’autre.

Deux salles séparées sont mobilisées, RIFFX1 et ses 350 m² pour les musiciens, la gestion des images, celle des sons avec Romain Berguin et Jean-Phi Schevingt et la console retours de Ben Rico, et RIFFX3 et ses 80 m² pour la console de mélange de Seb Barbato et la partie encodage tenue par Max Menelec. Entre les deux studios séparés de quelques mètres, deux boucles Optocore font le boulot.

La première impression à l’écoute des enregistrements effectués sur les différents titres qui se mettent en place les uns après les autres, est la quantité peu commune d’effets, essentiellement des réverbérations. Chaque source est réverbérée. Une bascule sur le mix du film, en fait le CD qui a été re-synchronisé avec le film, recale nos oreilles.
Programmation, jeu comme mix sont en réalité très proches de l’original, une exigence d’Eric Serra, et il suffit de regarder l’image qui défile sur un grand écran pour que l’ensemble redevienne totalement cohérent et dans les clous par rapport au souvenir qu’on a du film en salle.

Une BO de film et plus encore celle du Grand Bleu, doit faire corps avec l’image, avec l’histoire, car elle est rentrée dans l’inconscient de toute une génération de spectateurs. Impossible donc de changer quoi que ce soit. On verra plus loin que tout le travail de pré-production et d’équilibrage dans un studio assez sain et mat, à l’aide d’enceintes proches du moniteur studio et soutenues par un sub KS28, devra être repris lors des filages en salle où sera déployée une configuration L-Isa Focus. Seb Barbato n’a pas chômé !

Une configuration de travail L-ISA basée sur la X8, une enceinte coaxiale remarquable, à laquelle ne manque que…un KS28. Ca se tente, mais ce n’est pas évident à la maison ;0) Remarquez en vert sur l’écran la battue, une information capitale distribuée à tout le monde en même temps que le film.

Il n’empêche que le son dans le studio est infiniment plus précis, plus fort ; les sonorités sont plus nettes, les textures plus belles, les attaques du grave tapent tellement bien avec une densité, une épaisseur très appréciables des instruments. Seb mixe comme pour un concert sans pour autant charger un contour de dingue.
On est à des années-lumière du LFE brouillon des salles obscures. Les voix d’époque et les quelques bruitages trouvent leur place, ne serait-ce que par leur faible dynamique, leur couleur très, mais alors très chaude d’une captation de doublage (le film a été tourné en anglais NDR) loin d’être toujours réussie.

SLU : Ton mix et par exemple ton pied ont cette couleur concert qui fait du bien et renouvelle la BO. Comment trouves-tu la place pour les dialogues ?

Seb Barbato : Cela est dû aux sources qui sont toutes issues des nouvelles machines virtuelles, de captures des originaux et des quelques instruments acoustiques qu’on traite différemment. Il ne faut pas oublier que nous préparons un ciné-concert. Notre mix ne peut pas être exactement celui d’un long métrage classique. La musique doit avoir un rôle prépondérant. Enfin on découvre pas à pas le mixage de ce type d’œuvre.

Seb Barbato au premier plan et derrière Max « je te l’ai mis là », le maître de l’espace ;0)

Jusqu’à la semaine dernière on travaillait les morceaux bruts, ce n’est que depuis peu qu’on a le film, les effets et les dialogues, et encore, quand on travaille sur notre Virtual (l’enregistrement des morceaux joués par les musiciens NDR) on n’a pas l’image et on revient à la musique seule. Il ne faut pas se fier aux équilibres des musiques seules car, une fois laissée la place aux voix en plaçant le PBO quelques dB plus bas, les niveaux des réverbérations sont par exemple insuffisants…

On ferme les yeux, un comble pour une musique de film, afin d’encore mieux appréhender l’espace offert par le matriçage L-Isa qui prend ici une importance nouvelle par l’exploitation de la somme de sonorités qu’envoient les 7 musiciens plus quelques rares boucles pré-enregistrées et les nombreux effets. On a beau n’être que dans un studio de 80m², le retour à la stéréo afin de vérifier constamment la conformité des grands équilibres, est pour le moins sinistre. Et dire qu’on écoute ça tous les jours.

Une pause avant un filage nous permet de cuisiner, disons de saisir pif-paf Max et Seb.

SLU : Qui, à l’origine du projet, est venu vous chercher ?

Seb Barbato : J’ai été appelé par Max pour le mixage, mais ils ont énormément travaillé avec Romain en amont.

Maxime Menelec : Nous sommes effectivement avec Romain à l’origine. Romain est l’assistant d’Eric Serra et moi je suis allé un jour dans son studio analyser et recaler ses écoutes. On est devenu en quelque sorte potes.
Quand Cyrille Sebbon son manager et Eric nous ont présenté le projet, on a proposé de prendre en charge toute la technique et le montage de l’équipe à savoir Seb à la face, Ben Rico aux retours et Jean-Philippe Schevingt pour recréer les sons, le tout produit par Gérard Drouot pour qui c’est aussi une première. Et forcément j’ai pensé à un montage en L-Isa. Le prestataire est Dushow avec l’apport d’un certain nombre d’ordinateurs et de petites enceintes appartenant à notre société Upoint.

Max ventilant façon puzzle, les sources dans l’espace L-Isa en parfaite intelligence avec Seb. On voit bien sur l’écran la répartition en trois centrales (plus tard en K2) deux extérieurs (en Kara) deux extended (aussi en Kara) et à l’arrière les deux surrounds (en Kiva II)

SLU : J’imagine que L-Acoustics est de la partie…

Maxime Menelec : Tout à fait. La partie encodage qui s’est déroulée cet hiver à savoir les X8 sauf les deux qui nous appartiennent, les subs, les amplis et le processeur L-Isa ont été prêtés par L-Acoustics. Quand on leur a présenté le projet, ils ont été enthousiastes. Florent Bernard, Fred Bailly qui s’est beaucoup occupé de nous et même Guillaume le Nost (Responsable du développement de L-Isa à Londres NDR). Il n’a pas pu encore venir mais on s’envoie dix textos par jour ! Je l’ai bien soûlé pour faire avancer certains détails.

SLU : Au fait, je vois un KS28, où est le second sub ?

Maxime Menelec : Dans le grand studio avec les musiciens. Un SB28 qui est certainement dans les limiteurs. Comme ils travaillent avec des ears, j’ai préféré leur ajouter de la pression dans le bas, comme ce sera le cas quand ils seront au pied de la toile de 23 m x 10 m avec les enceintes, dont les subs, accrochés derrière eux.

Seb : Ben leur ajoute un dB chaque jour et comme cela fait deux semaines que nous sommes en résidence, cela doit commencer à être bien fort.

Le grand studio de RIFFX avec les 7 musiciens, dont Eric Serra. Face à eux et non visible sur cette photo, Romain Berguin, Jean-Phi Schevingt et Ben Rico les alimentent.

SLU : Seb, quand es-tu rentré dans l’aventure ?

Seb Barbato : En janvier où j’ai appris que cela allait être une opération en L-Isa. Comme je n’avais jamais mixé avec, je suis allé à Marcoussis pour me familiariser et comprendre la philosophie de travail en multivoie et plus simplement en stéréo. Je suis arrivé avec des multis de mes concerts et j’ai passé une journée entière à jouer dans l’auditorium.

Maxime Menelec : Désormais ce studio a troqué ses Kara contre des Syva et Syva Low.

Seb : Cela a été très utile car il faut penser son mix différemment pour tirer la quintessence des ressources placées devant toi.

SLU : Et pourquoi DiGiCo et la SD7 ?

Seb Barbato : C’était inévitable vu les ressources nécessaires, l’utilisation de la boucle Optocore, le fait que Ben aux retours a la même et qu’on a tous les deux des serveurs Waves préprogrammés par Romain. Ce dernier a fait un travail de fou puisqu’il nous a recréé des copies à l’identique des fameuses réverbérations du Grand Bleu, sans avoir besoin de ressortir les vieilles Midiverb. On n’aurait jamais eu le temps de chercher et programmer par nous-même tous ces algorithmes. Il nous a créé 10 réverbes sur 60 snapshots, toutes différentes et correspondant pile poil à l’ambiance de la musique. Cela représente pas loin de 600 presets !

SLU : Apparemment tu as fait toi aussi le choix de déléguer la partie matriçage et spatialisation à une tierce personne…

Le tandem Seb et Max en plein boulot.

Seb Barbato : C’est plus simple et le plug de DiGiCo & L-Acoustics est arrivé la semaine dernière. L’installer implique de sortir les réverbérations Waves de la console alors qu’elles sont parfaitement encodées. On n’a pas pris le risque.

En plus on a un patch en 130 dans la table et on réduit à 96 pour attaquer le processeur qui ne prend pas plus de canaux. On s’est accordé sur le fait que Max fait un pré-placement des sources et moi je fais ma sauce dans la console. On se connaît très bien et on entend la même chose. Tout seul et sur une SD7 full, tu ne peux pas prendre en plus la gestion de L-Isa.

SLU : Même si un jour on imbrique parfaitement L-Isa dans toutes les consoles ?

Maxime Menelec : La complexité de la configuration que nous avons mise en place rend impossible le travail seul. On n’est pas en direct out post-fader, on a dû passer par la solution des 96 auxiliaires, ce qui signifie qu’à chaque titre nous devons y router les 130 pistes dedans, ou plus…

Seb Barbato : L-Isa t’oblige, dans le bon sens du terme, à chercher comment exploiter cet espace, cette immersion à ta disposition, et cela à chaque titre, tout en gardant les sources principales au même endroit.

SLU : Mais il est fort possible que tu doives reprendre tout ou partie quand tu écouteras avec un écran, un système K2/Kara/Kiva II beaucoup plus écarté et dans une grande salle…

Seb Barbato : Ahh c’est clair que tout va changer. J’ai laissé débrayées pas mal de choses pour aller vite. On sait ce qui se passe entre une résidence et une tournée en stéréo. On va le découvrir ici avec un déploiement L-Isa placé derrière un écran, même micro-perforé !

Maxime Menelec : Je me demande même si les KS28 placés à un mètre et demi de la toile ne vont pas la faire vibrer (rires, mais heureusement elle ne vibrera pas NDR)

Romain Berguin, le spéléologue musical

On ne répètera jamais assez l’importance du travail effectué par Romain Berguin, ou plutôt si, on va vous l’expliquer dans quelques lignes mais d’abord…

SLU : Comment as-tu commencé à travailler pour Eric Serra ?

Romain Berguin

Romain Berguin : C’était en 2015 à l’occasion d’un projet qui se préparait pour le Grand Rex, un best of de ses musiques de films jouées par son groupe avec les extraits vidéo des différents films. J’ai été contacté par Eric pour l’aider à retrouver, compiler et d’une certaine manière contribuer à organiser cette date.

Pendant deux mois on a fouillé dans ses archives, très bien tenues, afin de sortir ce qu’il fallait, film par film et j’ai travaillé dans son studio pour fournir aux musiciens ce dont ils avaient besoin. J’ai aussi remixé tous les titres depuis les multitracks, géré l’Ableton, le time-code et, cerise sur le gâteau, j’ai joué sur scène.
Après cette date du Rex, la tournée n’a pas eu lieu pour des problèmes de prod, mais je suis officiellement devenu son assistant, et j’ai eu le plaisir depuis de travailler avec lui sur une nouvelle bande originale de film pendant 18 mois. Il faut dire que son studio est une énorme configuration.

Ce que nous avons ce soir doit représenter 10 % de ce dont il dispose là-bas en termes de complexité numérique. Il y a à la fois du matos très ancien et très moderne et il faut parvenir à tout faire marcher. Il y en a autant que dans un studio pro, mais c’est architecturé comme un home studio avec tout à portée de main. On peut tout faire dans tous les sens, d’où la complexité.

SLU : Et avant Eric ?

Romain Berguin : J’ai commencé à venir à Paris assez jeune pour jouer dans les clubs et faire mon réseau en tant que musicien, plutôt jazz sur basse et piano. J’ai abandonné la basse et je me suis installé à Paris.

SLU : Et Max ?

Romain Berguin : On s’est rencontré chez Eric Tourneur (encore lui !! NDR) car nous sommes tous les deux de Périgueux. On est potes depuis longtemps et on est venu à la technique de la même manière.

Jean-Phi Schevingt et en arrière-plan Romain Berguin surpris dans le grand audi RIFFX, chacun devant ses écrans.

SLU : Venons-en au Grand Bleu. C’est toi qui as fouillé, trouvé les sources et qui es le maître du proTools et des effets essentiels à cette BO (sourire). C’est sur ta session qu’on retrouve les pistes séparées de la bande originale studio. Combien de pistes ?

Romain Berguin : 32 pistes digitales (Mitsubishi ou 3M, il y a eu pas mal de ces derniers à Paris à la fin des années 80 NDR).
Le problème est que cette bande a été transférée il y a 15 ans sur un ProTools 24 forcément en deux passes, et que malheureusement quelque chose a bougé lors de cette digitalisation, ce qui fait qu’on a dû galérer pour tout réaligner. Il manquait de la matière ! On a tout remis à l’heure.

SLU : Je sens l’embrouille avec le nombre d’images par seconde…

Romain Berguin : Et tu as raison. L’audio a été composé en 25 et le film tourné en 25 images par seconde, en revanche lors de la première projection, Eric a été assez surpris parce que les projos en salle ne tournaient qu’en 24 !

Une partie de la fine équipe lors d’une pause dans les répétitions. De gauche à droite Seb, Romain et Max.

SLU : Donc le film a duré plus longtemps et la tonalité a été plus basse en salle…

Romain Berguin : Oui, mais lorsque le DVD a été fait en frame based, l’image a été passée en 25, mais le son est resté sur la tonalité du 24 tel qu’il a été entendu en salle et pas dans la tonalité originale. Cela paraît évident dit comme ça, mais il m’a fallu un moment pour comprendre. (Baladez-vous sur YouTube et écoutez le générique du début tel que posté par diverses personnes, c’est assez net NDR).
On a donc stretché toute la session pour la passer en 24 car la décision a été prise de travailler en 24. Le plus dur a ensuite été de la « clicker » pour pouvoir la jouer en live de façon aussi synchrone qu’elle l’est dans le film. Il faut rappeler que cette bande originale a été composée à l’image près par Eric, mais il n’avait pas prévu qu’un jour elle puisse être jouée en direct sur scène par des musiciens…

SLU : Le nombre de rendez-vous entre son et image est impressionnant. Comment est le son sur le multipiste, travaillé ou sec.

Romain Berguin : Non, flat, sans rien, et la première fois ça choque car ça ne marche pas. Je pense que le mixage a été fait avec 8 chaines de réverbe.

Ahh les vieux racks Dispatch… Les deux serveurs Waves de la face, le principal et le secours.

SLU : Comment as-tu alors fait pour retrouver les sonorités et programmer tes algorithmes…

Romain Berguin : J’ai écouté le mix du film, et j’ai cru que j’allais pouvoir bosser sur quelques presets, mais j’ai vite déchanté. J’ai alors inséré le Multirack Waves dans mon ProTools en MADI et j’ai fait de l’automation d’envoi comme avec une vraie console.
Cela m’a permis par la suite de livrer deux serveurs pour face et retours avec les instructions pour savoir quelle source est à envoyer dans quel algorithme et à quel niveau.

SLU : Et les Midiverb d’époque ?

Romain Berguin : On ne s’en est pas servi (rires).

Un serveur pas toujours serviable

Lors d’un titre, un vilain clic se fait sentir, ce n’est pas la première fois et il est assez moche pour déclencher une battue pour le débusquer. Pas de bol pour lui, il y a dans le studio Ben, Seb, Max et Romain, il n’a donc aucune chance. Après avoir éliminé un à un les horloges, les sources et le mélange, les regards se posent sur le serveur Waves.
Bingo c’est lui. Lors de la création des effets et leur automation, Romain a programmé un changement de pré-délai à l’une des innombrables réverbérations, mais en cours de titre. Ce qui passait à la maison, est désormais indigeste pour un serveur très sollicité. Quelques manipulations et il passe de clic à trépas.

SLU : L’importation de la session d’effets dans les consoles s’est bien passée ?

Ben Rico : Cela n’a pas été simple. Romain a travaillé en studio sur son ProTools HD et un mac dédié au Multirack, et la SD7 a sa façon de fonctionner qui lui est propre, là où le serveur est exactement le même.

Ben Rico, le livreur de bons retours et de bonnes vannes et l’homme en blanc… à tête de mort !

On a donc dû changer tous les noms des snapshots pour qu’ils soient rigoureusement identiques, il a fallu ajouter le numéro du snapshot dans la session et inversement, faute de quoi on se retrouvait avec la même réverbe partout.
On a aussi eu des problèmes de caractères car dans la console ce sont des virgules et dans le MultiRack ce sont des points. Du coup on a appelé à la rescousse Claude Rigollier de DV2 qui lui-même a pris l’attache de Waves. On n’a pas fait les malins pendant une semaine. (rires !)

Les deux DD4 de la régie face, dans le studio de répétition.

Seb Barbato : Claude nous a aussi bien aidés avec l’Optocore car là encore, nous sommes à la limite.

Maxime Menelec : Cette boucle Optocore nous a permis de véhiculer très simplement le signal entre les deux consoles DiGiCo face et retours et le SD rack, mais aussi via trois DD4, de donner vie au ProTools de Romain, aux MainStages de J-Phi et à la matrice L-Isa.

Quand on fait le total des canaux véhiculant dans la boucle, on dépasse les 504 admissibles. Il a donc fallu downgrader, reconfigurer tous les DD4 un par un, afin que chacun ne fasse que ce dont on avait besoin. Par défaut ils offrent autant de voies dans les deux sens, ce qui ne nous sert à rien.

Ben Rico : Quand on a branché la boucle on a eu une alerte du style « vous avez branché 1500 canaux ! » (rires !)


SLU : Romain, ton Tools fait quoi exactement sur la boucle ?

Romain Berguin : Beaucoup de choses (sourires) J’enregistre et je joue du son. Il faut savoir qu’interpréter sur scène Le Grand Bleu à 7 c’est une prouesse car il y a un grand nombre de sons à envoyer et forcément, pile au bon moment.
Les deux batteurs Loïc et David par exemple jouent de tout en plus de quelques sons de batterie, et peuvent parfois envoyer des pouet-pouet ou des cymbales avec le kick (rires). Pour s’aider, ils enregistrent leur propre voix se donnant des instructions, des ordres qui seront routés dans leurs ears par Ben.

Une partition sur tablette prête à défiler. Elle est ici sur le premier titre, le Big Blue Ouverture.

En plus de cela j’envoie le son du film (5.1 et dialogues), les décomptes de chaque musicien, adaptés à leur instrument, et quelques pistes de sound design qu’il aurait été inutile d’ajouter à ce que les musiciens (Eric a aussi un clavier outre sa basse NDR) doivent envoyer.
La répartition entre la somme de sons à jouer nous l’avons faite en studio, avec une certaine logique, mais sans demander leur avis aux musiciens qui, une fois devant les partitions, se les sont refilés. (rires) Les partitions tiennent compte de la dernière répartition et sont quelque part dynamiques grâce à un serveur web.

SLU : Ta configuration est redondée ?

Romain Berguin : Bien sûr, il y a deux Protools HD qui tournent en parallèle avec deux HD MADI et une bascule automatique en cas de plantage.

SLU : Et quel sera ton rôle le grand soir ?

Romain Berguin : Je surveillerai surtout la synchro avec le média serveur qui délivre l’image pour les 4 vidéoprojecteurs, 2 principaux et deux en spare. Le fichier du film pèse 900 Go. Le serveur délivre aussi une image à chaque musicien dans laquelle est incrusté le compteur de mesures généré depuis le ProTools HD.

SLU : Compteur grâce auquel l’on découvre qu’Eric s’est régalé en changeant de temps à la volée.

Romain Berguin : Ahh c’est sûr qu’il vaut mieux suivre. On passe de 5 à 4 et de 4 à 3 temps très facilement.

Les premières images du film, 24e mesure, 1er temps

Le moment est venu de remonter à la surface, quelques jours avant de replonger à nouveau à la Seine Musicale pour l’interview de Jean-Philippe Schevingt, l’ébéniste du son, puis pour découvrir la Grande Seine, sa toile, le déploiement L-Isa et…savourer cet instant à nul autre pareil où, comme avec un fichier sonore HR, vous redécouvrez un vieux morceau avec une émotion nouvelle et des poils qui se croient le 14 juillet !

Adamson choisi pour l’EDC à Shanghai

La première édition du Electric Daisy Carnival, l’un des festivals EDM les plus appréciés sur la planète, s’est tenue à Shanghai les 29 et 30 avril. Les quatre plateaux où se sont succédés deadmau5, Martin Garrix, Hardwell et Disclosure, ont tous bénéficié des services d’Adamson.

Le kineticFIELD a fait le plein de dB et de festivaliers.

C’est pas dizaines de milliers que les fans d’EDM ont afflué au Shanghai International Music Park pour profiter grâce aux 4 scènes, de deux jours de gros son et de stars aux platines. Immédiatement reconnaissable, la kineticFIELD a été transportée par bateau et érigée pièce par pièce, la plus petite circuitGROUNDS, la bassPOD pour les amateurs de sensations et la Boombox Art Car. Adamson a équipé les 4 scènes face et retours grâce à Real Music, le distributeur chinois de la marque.

Stephen Themps, en charge du son de Martin Garrix n’y va pas par quatre chemins en affirmant que la série E est son système préféré. « Adamson délivre toujours énormément d’impact avec un haut cristallin, des basses qui tapent et une grosse réserve dynamique. C’est exactement ce dont j’ai besoin. » nous dit-il. « Notre dernier set avec Adamson et Real Music au festival ISY a été impeccable, et il en a été de même pour l’EDC ce qui nous a permis de sortir un gros show. »

Hardwell Durant son set, bien entouré par son casque d’écoute en S10 et S119

Le système du kineticFIELD comprenait par côté 15 x E15 prolongées par 3 x E12. Pour renforcer les côtés, Real Music a accroché 9 x E15 et 3 E12 en downfill.
Pour renforcer le bas du spectre, deux lignes de subs passe-bande E218 ont commencé le travail et une armada de 36 x E219 et 12 x T21 alignés devant la scène, l’ont fini.
Pour apporter autre chose que des flots de basses aux premiers rangs, de même que redonner des couleurs au son dans zone VIP, des S-10 ont été choisies. Enfin pour les DJ, le “casque” a été composé avec deux subs S119 surmontés par 3 x S10. Potentiellement 138 dB SPL au point de mix…
Même type d’installation pour le circuitGROUNDS avec 12 x E15 prolongées par 3 x E12 et des lignes de 6 x E12 pour les renforts latéraux. Pour le grave, deux lignes de 8 x E119 complétées par 36 x E219. Pour le champ proche comme pour le DJ, c’est une fois encore la famille S qui a été mise à contribution.

Une vue de détail du renfort latéral de la kineticFIELD et ses 9 x E15 et 3 x E12

Le bassPOD et Boombox ont été quant à eux entièrement équipés à partir de produits issus de la gamme S. En à peine une vingtaine d’années, Insomniac Events a réussi à faire de l’Electric Daisy Carnival un des festivals les plus importants de la planète. Au-delà de la version « originale » qui se tient chaque année à Las Vegas, l’EDC s’est exporté à Tokyo, Mexico City, San Paulo, et désormais, Shanghai.

“Dans l’univers EDM, l’Electric Daisy Carnival est sans nul doute l’événement principal,” précise Zhen “Richie” Wang, président de Real Music. « Les artistes présents, parmi les plus renommées, ne veulent que ce qu’il y a de mieux techniquement sur le marché. Nous pensons que c’est le cas d’Adamson et nombre de mixeurs présents pour ce festival, nous ont dit la même chose. »

Plus d’infos sur le site Adamson et sur le site DV2

Directive ECO Design 2020, le point du 22 Juin 2018

Le 20 juin, la période de consultation publique de la proposition de texte de la future directive ECO Design 2020, conçue pour réglementer tout moyen d’éclairage, est arrivée à son terme. La task force rangée sous la bannière du PEARLE affirme un retour quasi à la normale possible.

Le texte préliminaire amendé a été validé afin de passer vers l’étape suivante et à terme devenir une nouvelle directive très ambitieuse. Son contenu devrait être accessible au cours de l’été.
Le remarquable travail de nos confrères anglais de l’ALD et du PEARLE (Performing Arts Employers Associations League Europe) a permis de faire valoir les arguments de toute l’industrie européenne et au-delà, et a suscité une vague de signatures sans précédent de la pétition que nous avons relayée dans nos colonnes.

Lors d’une visite à Bruxelles, l’ALD et un groupe d’autres associations d’éclairagistes européens placé sour la bannière du PEARLE, ont réussi à faire entendre leurs arguments et à faire amender un certain nombre de points bloquants qui auraient éteint nos métiers dans l’industrie du cinéma, de la TV et du spectacle.

Une liste d’ampoules à filament et à décharge qui ne seront pas inclus dans la directive est en préparation et elle devrait contenir la plupart des références importantes sauf certaines d’entre elles qui sont aussi largement utilisées dans les produits grand public. Enfin une exemption est aussi à l’étude pour les sources colorées mais aucun détail n’a encore filtré.

Le texte de cette directive sera rendu public au plus tard en novembre de cette année pour pouvoir avoir force de loi et devenir applicable en septembre 2020. Dès que de nouvelles informations seront disponibles et certifiées, on les portera à votre connaissance au plus vite. Tout ceci restant encore provisoire, sachons raison garder, restons attentifs et ne relâchons pas la pression le cas échéant.

Adam Bennette (PLASA), Christian Allabauer (OETHG), Randell Greenlee (VPLT) et Silke Lalvani (PEARLE), du groupe de travail sur l’ECO Design.

à bord du Concours Eurovision de la chanson 2018

Que ceux qui n’ont jamais entendu parler de l’Eurovision lèvent le doigt ! Vous ne devez pas être nombreux et pour cause, il s’agit simplement (si j’ose dire !) du plus grand concours de chant télévisuel (en direct) en termes d’audience au monde. Chaque année environ 200 millions de téléspectateurs assistent à la finale organisée dans le pays vainqueur de l’édition précédente.

Le concours Eurovision de la chanson a été créé en 1956, et comporte aujourd’hui 43 pays participants. C’est une immense machine rodée à la perfection, affichant des chiffres hors-norme : un budget de 23 millions d’euros (pour l’édition 2018), un espace de travail qui prend des allures de petite ville pour plus de 1300 personnes dont 400 bénévoles provenant de 30 pays différents
Parmi les sponsors internationaux et nationaux majeurs qui supportent l’évènement, Osram avec Claypaky et ADB est, depuis 4 ans, le partenaire officiel de l’éclairage. Le groupe nous a conviés à Lisbonne pour assister à la grande finale.

Le rendu 3D de la scène de l’Eurovision 2018 imaginé par Florian Wieder et Jerry Appelt. (Photo EBU)

Nous arrivons dans la capitale à J-1 de la finale. L’après-midi est principalement consacrée à une visite du site accueillant le concours : l’Altice Arena, une salle de 20 000 places construite dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1998 et dessinée par l’architecte Regino Cruz.

Visite des coulisses : un site en perpétuel mouvement

Le premier point qui attire notre attention concerne la sécurité engagée pour l’événement. Pas moins de 3 cercles de sûreté entourent l’Arena, nous obligeant à plusieurs fouilles (approfondies) de nos sacs dont un passage sous rayons X, nous écoperons aussi d’une palpation et un passage au détecteur de métaux. Ça ne rigole clairement pas et pour cause, avec le climat tendu qui règne en Europe en raison des actes terroristes passés, tout est mis en œuvre pour réduire le risque au plus proche du 0. On nous confie d’ailleurs comme exemple que l’évènement est plus sécurisé qu’une cérémonie des Jeux Olympiques et au moins autant qu’un aéroport !

Quelques-uns des 7 containers abritant les générateurs nécessaires à l’alimentation du matériel, fournis par The Power Shop (Pays Bas)

Sans avoir encore pénétré dans l’espace intérieur de l’Arena nous découvrons à proximité un attroupement de containers, renfermant tous les groupes électrogènes nécessaires pour répondre en totalité aux besoins électriques du show. L’énergie est créée par 7 générateurs de 400 kVA tournant à la moitié de leur capacité, tous doublés pour remédier à une éventuelle défaillance de l’un d’eux. 5 des groupes sont entièrement dédiés à la lumière, les deux autres utilisés pour le son, la vidéo et le broadcast.

Nous continuons notre excursion et au détour d’une allée bordée de flight cases, pénétrons dans les coulisses de l’Arena. C’est un dédale de couloirs, de salles et de recoins remplis de matériels, où fourmille une multitude de personnes qui s’affairent à leur tâche.

Imaginez plusieurs centaines de mètres de ces couloirs regorgeant de stockage, de matériel en mouvement et de personnel.

Vue sur l’espace où sont bichonnés les décors scéniques nécessaires à la prestation de chaque délégation.


Reprenons la visite, cette fois dans le vif du sujet. Nous voici à l’intérieur de la salle de spectacle. Un sentiment d’admiration nous envahit, quelque peu troublé par une impression « d’écrasement ». C’est simple, il y en a partout. Nous sommes aux dernières phases des répétitions et d’ajustements, toute la lumière ou presque est envoyée, on ne sait plus vraiment où regarder, notons que nous avons joué le jeu de ne pas consulter à l’avance les images tournées lors des précédentes phases qualificatives afin de préserver cet effet de surprise !

Premier contact visuel avec la scénographie !

Nous disposons de quelques minutes pour scruter l’installation qui nous englobe entièrement. À première vue, l’éclairage est divisé en 4 zones, la première, le fond de scène, garni d’une muraille de MagicPanel-FX Ayrton placé derrière un décor constitué de nervures mobiles géantes de tailles différentes. Ensuite le plateau et ses arches, toutes garnies de ledstrip et de projecteurs.
Le regard se lève pour admirer cet enchevêtrement de chaînes et de ponts, une sculpture métallique qui n’a presque rien à envier à la Tour Eiffel ! Une profusion de projecteurs garnit ainsi le plafond de l’Arena, ne laissant que peu de place au son et aux écrans vidéos nécessaires à la retransmission du direct pour le public présent en salle !

Une jungle abondante où les branchages sont en aluminium, les lianes composées de maillons et de câbles.

Venons-en au design de cette scène. Particulièrement soigné, alliant avec finesse une conception très moderne et des influences anciennes, il s’inspire directement de la riche histoire et culture maritime du Portugal (Magellan, Vasco de Gama).

Il se décompose en 4 sources majeures d’inspiration :

  1. La navigation : les arches circulaires englobant la scène représentent des armilles, en référence à la présence d’une sphère armillaire (instrument modélisant la sphère céleste) sur le drapeau portugais.
  2. La mer : elle exprime un sentiment de quiétude et de liberté, le scénographe Florian Wieder ayant utilisé cet élément clé de l’histoire du Portugal pour créer ses décors, notamment l’effet de vagues matérialisé par les nervures à différentes hauteurs décrites ci-dessous.
  3. Les navires : maîtres dans la construction des navires, les Portugais ont pu explorer le monde grâce à cette compétence exceptionnelle. La structure arrière de la scène faite de nervures mobiles de différentes tailles est inspirée par des pièces de la construction navale.
  4. Les cartes : Lisbonne devient le centre du monde.

Rencontre avec Jerry Appelt

La durée de notre visite étant très limitée, nous poursuivons l’excursion tout en prenant de la hauteur pour nous rapprocher de la régie où nous attend le responsable de ce gigantesque attroupement de photons : le lighting designer allemand Jerry Appelt.

Au détour d’une répétition, Jerry Appelt le lighting designer répond à nos questions avant de regagner ses pupitres.

Jerry Appelt : « C’est la 4e année que je suis responsable du design lumière. Bien que présent depuis 2010, je n’avais pas encore cette responsabilité à ce moment-là. Cette édition est marquée par un retour aux sources.
En effet, toute la création visuelle est exclusivement concentrée sur la lumière, c’est LA grande nouveauté. Nous n’avons plus à nous battre contre une armée d’écrans à leds qui se déclinaient un peu partout, en murs, au niveau du plancher de la scène, sur les décors.
Notre approche en 2018 est plus artistique. Cependant, nous ne sommes pas à 100 % libres de nos choix, et nous devons rester à l’écoute des délégations par rapport à leurs attentes scénographiques en termes de vidéo.

Avec ceci ? 352 MagicPanel FX s’il vous plaît ! © Ampco Flashlight)

De cette absence d’écrans à leds, nous avons pu exprimer notre art autrement. Il en résulte un des plus gros kits de l’histoire de l’Eurovision en nombre de sources avec pas moins de 2 632 projecteurs jouant sur ce show.
Le traditionnel écran qui d’habitude fait partie intégrante du fond de scène a été remplacé par un immense mur de MagicPanel-FX Ayrton (351 au total !).

Tous les projecteurs sont pilotés depuis 6 consoles MA Lighting, toutes doublées en cas de défaillance, pour un total de 14 consoles GrandMA2 (Full Size et Light) en régie.
Alors évidemment, il y a tout de même un peu de vidéos, mais de manière très dosée et ponctuelle sur différentes prestations. Au niveau du pupitrage, vous ne serez pas surpris si je vous dis que tout est géré par time code.

Le design et la création lumière commencent bien avant le début de la phase de dialogue avec les délégations, et nous devons être prêts quand ils nous communiquent leur titre et leurs goûts en matière de show. Suite à ça, s’entame une longue phase de propositions, de répétitions et d’ajustements.
Nous devons trouver le bon compromis entre les souhaits des délégations et le choix de la conduite lumière adoptée. Certains souhaiteraient uniquement en mettre plein la vue et utiliser à outrance le kit lumière et les effets, mais notre rôle est aussi d’argumenter pour trouver le juste équilibre et laisser de la place aux souhaits des autres pays. Ce rôle peut être plus difficile à honorer certaines années plutôt que d’autres, pour l’édition 2018 la collaboration avec les délégations fut très bonne.

Rien de tel qu’un (ou plusieurs !) faisceau de Mythos 2 pour arracher un effet de contre percutant !

L’Eurovision est un énorme show télévisé, regardé par plusieurs centaines de millions de téléspectateurs, il est clair que notre mise en lumière est avant tout étudiée pour avoir le meilleur rendu possible sur le petit écran. Cependant les fans présents dans l’Arena ne sont pas oubliés, loin de là !

SLU : Êtes-vous totalement libre de vos choix de projecteurs ?


Jerry Appelt : Oui, en général (rires) ! Nous avons de la chance d’ailleurs d’avoir Osram comme partenaire principal au niveau de la lumière, qui possède dans ses rangs deux fabricants majeurs de l’éclairage tels que Claypaky et ADB, et j’ai vraiment pu choisir ce que je voulais dans la gamme Claypaky, les Scenius Profile, Scenius Unico, Axcor 900, Hepikos, Sharpy Wash, Mythos2 et le Klemantis dans la gamme ADB.
Mais le kit n’est pas limité à ces deux marques. À titre d’exemple, nous avons pu avoir sur ce show le prototype du GLP KNV Arc, une source strobe/wash/blind très efficace en termes d’effets, ou encore un grand nombre de strobes JDC1.

Subtil mélange de teintes orangées lors du passage de la Serbie.

SLU : La masse de tout ce matériel accroché au plafond de l’Arena n’est-elle pas un problème ?


Jerry Appelt : Oui et non, 220 tonnes de matériel suspendues au toit, ça commence à être important! Nous avons dû faire face à quelques déconvenues. Déjà il y a en permanence un très imposant « mother grill » installé dans l’Arena.
La première contrainte fut de le démonter entièrement pour le remplacer par notre grill et inclure cette manœuvre dans le temps qui nous était imparti. Ça s’est avéré être plus compliqué que prévu, car cette structure pèse tout de même 40 tonnes à elle seule.

Le petit problème rencontré avec l’Altice Arena vient du fait que le toit bouge en fonction des conditions climatiques au cours de la journée et sur un tel kit, ça peut fausser nos presets de positions et entraîner des corrections, donc il faut être très vigilant. Outre cet aspect, c’est un lieu très plaisant et parfaitement adapté à un événement de cette envergure. »
Nous laissons Jerry retourner à sa mission pour observer la régie. Cet espace est divisé en plusieurs paliers dont la pente entre eux est très abrupte ce qui rend la circulation un peu complexe.

Un bon exemple du gigantisme de l’évènement en prenant place au cœur de la régie surplombant l’Arena ! (Photo Ralph Larmann)

Nous quittons ensuite l’Arena qui va accueillir les dernières répétitions en présence du public avant la grande finale.

L’éclairage interactif des monuments par Osram

L’un des échafaudages abritant des K20 Claypaky dédiés à l’éclairage des monuments de Lisbonne.

La soirée est consacrée à une visite pédestre de Lisbonne au gré des monuments. Visite d’autant plus intéressante que certains sites emblématiques de la capitale font l’objet d’un éclairage interactif imaginé par Osram à l’occasion de la compétition.
Devant plusieurs d’entre eux sont installés un ou plusieurs échafaudages qui abritent des projecteurs Claypaky. Jusque-là rien d’innovant. L’originalité réside dans le fait que cet éclairage est directement piloté par les votes des utilisateurs de l’application Eurovision disponible sur smartphone.

Le système de vote chromatique imaginé par Osram, ici au format smartphone.

Pendant la finale et pour chaque titre interprété, les internautes sont invités à donner leur avis en attribuant des points (entre 1 et 12) à la prestation de l’artiste.
À ces points correspondent des couleurs variant du bleu (la plus froide) pour 1 point à rouge (la plus chaude) pour 12 points, avec toutes les teintes intermédiaires en fonction de la note attribuée.
Le système de vote comptabilise les notes reçues et la moyenne est traduite sur les façades des monuments en couleurs. L’utilisateur peut même vérifier en temps réel grâce à un outil webcam la teinte du monument à n’importe quel moment en cours de finale.

La grande finale

Début du show pour cette finale 2018, les arches du décor aux influences maritimes donnent une belle première impression.

Le moment de la grande finale est arrivé, l’Altice Arena est surchauffée par un public en folie. Nous regagnons nos sièges. Malheureusement installés sur l’un des gradins latéraux, nous ne pourrons pas profiter pleinement de la scénographie imaginée par Jerry Appelt. Le direct commence.

Indispensables aux changements de plateaux, les projecteurs laser sont directement placés à l’aplomb de la scène.

Un petit mot sur les performances musicales, point relativement sensible de ce concours qui est l’une des raisons pour lesquelles cet événement reflète une image souvent péjorative en France (où la musique se voit qualifiée de cheap). J’ai volontairement choisi de ne pas en parler, mon avis sur les différentes prestations étant très divisé.

Tout s’enchaîne très rapidement, nous mettons d’ailleurs le doigt sur l’un des points les plus bluffants du direct, difficile de se rendre compte à la télévision avec quel degré de précision est orchestré ce show. Un changement de plateau doit être terminé en 35 secondes.

Pour caler les éléments scéniques sur scène, l’équipe utilise cette année des projecteurs Laser placés en douche au-dessus du plateau. Le travail de Jerry et de son équipe est parfait.
Tout est calé à la perfection, les tableaux sont variés et traduisent bien les ambiances musicales dégagées par les artistes sur scène, il en est de même pour la production vidéo, calée au millimètre.

Zoom sur l’un des arcs garnie de 8 VL4000 BeamWash Vari-Lite, 9 Claypaky Sharpy Wash et, au centre, une cerce de GLP KNV Arc.

Il est d’ailleurs amusant parfois de comparer le rendu vidéo du direct (projeté sur les écrans suspendus de l’Arena), et la lumière ambiante, par exemple sur la prestation de la Suède.
Lorsque l’on se concentre sur l’image, on jurerait la diffusion d’un clip vidéo et quand nous nous retournons vers la scène, l’artiste apparaît seul dans son décor lumineux, éclairé en latéral par 4 machines, dans une salle plongée dans le noir.

À l’opposé, certaines prestations regorgent d’effets lumière, tous plus variés les uns que les autres. Durant un titre, des morceaux de structure en arc de cercle descendent du plafond, habilement gérés par des moteurs asservis. D’un côté sont disposées des lyres, de l’autre des projecteurs tungstène Portman, les structures peuvent ainsi basculer de face pour faire jouer tel ou tel type de projecteur.

Les structures mobiles retournées d’un demi-tour lorsque les Portman P1 jouent.

Petite parenthèse pour évoquer la prestation des français. Le duo « Madame Monsieur » et la délégation française on fait le choix de ne pas s’engager dans une démonstration de force en lumière, au profit d’une intro subtile sur un nuage de fumée lourde et de beaux effets monochromes jusqu’au deuxième refrain où l’Arena entière s’éclaire laissant apparaître des spectateurs réagissant avec conviction sur les rythmes du titre « Mercy ». Un choix de scénographie simple, sans artifices (au sens propre comme au figuré), en accord avec le message qu’évoque le titre interprété.

D’autres artistes ont préféré sortir le grand jeu, leurs tableaux pouvant comporter de la pyrotechnie, des jets de flammes sortant du plancher de scène, des effets d’étincelles ou de bulles contenant de la fumée.

Mélange d’effets éblouissants avec les KNV Arc GLP et d’infrarouges émis par les projections de flammes.

Pour l’anecdote, ces bulles se déposant un peu partout ont necessité de multiples nettoyages des projecteurs pendant toute la durée de programmation, de répétition et d’exploitation.

Le danois Rasmussen au cœur d’une vraie tempête ! On détecte les MiniPanel-FX en bas à droite de l’écran incrustés dans le bord de scène centrale.

Quand on connaît le nombre de machines, on comprend aisément le dosage très modéré de certains effets…
Ce show version 2018 accueillait pour la première fois les pupitres RoboSpot BaseStation Robe, au nombre de 17, ils contrôlaient 24 projecteurs de type BMFL (BMFL Blade et BMFL WashBeam). Quasiment tout ce que l’on pourrait imaginer en termes de rendu lumière est potentiellement possible avec un tel kit.

De ce raisonnement s’ensuit une question : de tels moyens mis en œuvre pour un concours de chant malgré l’audience générée sont-ils justifiés ? Difficile à dire… Dans tous les cas, nous ne voyons pas le temps passer et la finale touche déjà à sa fin, le show se termine avec un lâcher de plusieurs dizaines de kg de confettis pour célébrer la victoire de l’Israël.

Les gerbes d’étincelles Sparkular explosent de la scène pendant la prestation de la gagnante du concours.

Une fois encore tout s’enchaîne très vite et dès le direct terminé, l’éclairage de service s’allume afin de laisser place aux techniciens qui vont intervenir lors du démontage. Paradoxalement, bien que toute l’installation ait nécessité plus de 20 jours, tout le matériel en place dans l’Arena aura quitté les lieux en 66 heures seulement !

Ampco Flashlight, principal fournisseur du matériel

Nous avons pu nous entretenir avec Rudolf Nagtzaam, responsable de la communication pour Ampco Flashlight (Pays Bas), entreprise qui fournit (avec le concours de leur partenaire local Pixel Light) le matériel lumière pour l’Eurovision.

SLU : Combien de temps avant d’investir les lieux faut-il pour préparer et organiser la disponibilité du matériel, à quel moment connaissez-vous le choix du prestataire ?

Rudolf Nagtzaam : Les équipes de production et de création ont commencé leur travail sur le design à l’automne 2017, la réponse à l’appel d’offres a été rendue peu de temps après. Nous avons appris que nous étions retenus juste avant Noël.

Le montage des éléments scéniques de l’Eurovision 2018 avec au premier plan l’une des arches circulaires en cours d’assemblage. © Ampco Flashlight

SLU : Comment répondre efficacement aux demandes techniques du lighting designer, vous contentez-vous de fournir tous les projecteurs demandés ou faites-vous des propositions de produits ?

Rudolf Nagtzaam : Le Lighting Designer Jerry Appelt à soigneusement fait le choix de ses outils pour le show. C’était un réel plaisir de travailler avec son équipe, dont Matthias Rau, manager technique lumière.
À chaque occasion lorsque différents choix de projecteurs étaient applicables, nous avons dialogué avec l’équipe de Jerry et donné notre avis sur les avantages et les inconvénients de telle ou telle solution technique dans la perspective d’une application la plus définie possible, qui aura le dernier mot sur le type de machine choisie.

SLU : Quels sont les moyens humains déployés par Ampco pour cet événement aux proportions inhabituelles et comment s’organisent-ils ?

Rudolf Nagtzaam : Ampco Flashlight a réalisé ce projet avec le concours de notre partenaire local au Portugal Pixel Light. Le chef de projet Ruud Werkhoven en était responsable et comme un bon entraîneur de football, il a formé une équipe hautement qualifiée répartie sur les différentes spécialités.
Le ratio était d’environ 80 techniciens internationaux et 20 locaux. Une centaine de personnes a participé au chargement et déchargement du matériel mais seulement la moitié était présente pendant les journées de programmation, de répétition et d’exploitation, réparties sur au moins 2 quarts de travail par jour.

Un show d’une si grande envergure nécessite une veille technique permanente, assurée par un atelier de maintenance présent sur place. © Ampco Flashlight

SLU : Combien de machines de secours prévoit-on pour un événement de cette ampleur?

Rudolf Nagtzaam: Plusieurs centaines!
Toutes soigneusement sélectionnées via des critères qui devaient être scrupuleusement respectés au niveau de leur entretien.
Fort heureusement, nous n’avons pas eu de mauvaises surprises. Mention spéciale d’ailleurs pour le matériel Ayrton qui fut extrêmement fiable durant toute la durée de cette prestation.

SLU : Avez-vous rencontré des difficultés inattendues sur le chantier et si oui, comment gère-t-on ces aléas ?

Rudolf Nagtzaam : Lors d’un tel évènement, avec autant de techniciens, de personnel de production et d’artistes issus de tant de nationalités et de cultures, il se passe toujours des aléas. Les techniciens sont sur site pendant plus de 5 semaines et les artistes presque 3 semaines. C’est la meilleure façon de traiter rapidement les problèmes possibles, en préservant les intérêts de tout le monde. Ruud et son équipe ont fait un super boulot !

En général, les plus grands défis concernant la plus grande production télévisuelle en direct au monde sont traités dans la phase de pré-production (conception technique, logistique du site), puis la logistique pour obtenir cette énorme quantité d’équipements sur le site arrive en second plan. Tout s’est passé comme prévu. Nous sommes donc très heureux !

L’ensemble de l’Altice Arena et sa fosse éclairée par les JDC-1 GLP pendant la finale du concours. © Ralph Larmann

Quoique l’on pense de ce concours de chant en lui-même, sur les performances musicales des concurrents, sur l’élection du vainqueur ou encore la nécessité ou non d’une manifestation de cette ampleur, assister physiquement à une finale de l’Eurovision reste tout de même exceptionnel et dénote de manière très marquée avec les impressions pas toujours positives que l’on peut ressentir en visionnant le programme à la télévision.

Cet événement est un showroom géant pour les marques des projecteurs sélectionnés, presque un second concours lorsque l’on voit l’enjeu en termes de quantité de matériel. Pour conclure, c’est un beau résultat technique pour un chantier aux proportions hors-norme qui n’ont rien a envier à celles des plus grands évènements mondiaux.

Plus d’infos sur le site de l’Eurovision, le site Ampco Flashlight et le site Osram


Equipement lumière
2385 projecteurs
772 Claypaky
713 Ayrton
514 GLP
130 SGM
225 des marques Vari*Lite, Robe, Portman

Liste par marques et types
112 Claypaky Scenius Profile
197 Claypaky Scenius Unico
45 Claypaky Axcor 900
86 Claypaky Hepikos
169 Claypaky Sharpy Wash
143 Claypaky Mythos 2
50 ADB Klemantis
64 Ayrton Mistral
112 Ayrton Ghibli
60 Ayrton NandoBeam S6
351 Ayrton MagicPanel FX
96 Ayrton MiniPanel FX
30 Ayrton MagicDot SX
68 Vari*Lite VL 4000 Wash-Beam
32 Philips Show Line SL 720 ZT
180 GLP X4 L
262 GLP JDC-1
64 GLP KN-V Arc
8 GLP X4 Bar 20
20 SGM P2
89 SGM P5
21 SGM P10
36 Portman P1
12 Portman P3
1 Nova Flower 2k
17 Robe Robospot base station
19 Robe Robospot Motion Camera
22 Robe BMFL Blade
4 Robe BMFL Wash-Beam

231 projecteur en secours
1 Robe Dominator 1200 XT

Contrôle
10 GrandMA2 Full Size, 5 actives, 5 secours en réseau
4 Grand MA 2 light, 2 video, 2 tech ops
39 Grand MA 2 NPU
3 Grand MA 2 VPU MKII
2 Green Hippo Boreal+ Media Server
16 ELC GBX-8 port nodes

Divers
150000 paramètres DMX
300 univers DMX
24 jours de programmation avec une équipe de 7 personnes
200 km de câbles, tous genres confondus (dont 88 dédiés à la lumière)
3910 m de structures
3880m de ledstrip
588 palans de levage électriques
250 poids lourds nécessaires au transport
886 tonnes de matériel
42 jours de présence sur site

 

Formation gratuite du système de mixage dLive chez Algam Entreprises Paris

Algam Entreprises organise dans ses locaux parisiens une formation gratuite et complète du système de mixage dLive à l’attention des exploitants, prestataires et régisseurs.
Pendant une demi-journée, le Mercredi 4 Juillet 2018 matin ou après-midi, vous pourrez tester cette solution de mixage performante et économique. (inscription obligatoire).

Les dLive qui se taillent un vrai succès depuis leur lancement en 2016 équipent désormais de nombreuses productions françaises et internationales. Elles bénéficient notamment d’un moteur audio XCVI de 96kHz et disposent de la technologie de plugins Audio DEEP, qui leur permet d’intégrer à la fois des compresseurs et des émulations de traitement sur les canaux d’entrée et de sortie mix.

Une formation complète et gratuite : Lors de cette demi-journée, vous aurez l’occasion d’échanger avec les équipes d’Allen & Heath et d’Algam Entreprises pour apprendre à maîtriser la prestigieuse console Classe S et la très compacte Classe C.

Au programme de la session :

  • Les configurations hardware et options
  • La prise en main des différents types d’exploitation
  • La découverte des fonctionnalités plus avancées du système

Les dates

Deux sessions de formation sont proposées. En fonction de votre choix horaire :

  • Mercredi 4 Juillet 2018 : 10h00 – 13h00
  • Mercredi 4 Juillet 2018 : 14h00 – 17h00

Inscrivez-vous ici

Lieu de formation : Algam Entreprises, 20 rue Bouvier, 75011 Paris


Et plus d’infos sur la dLive sur SLU et sur le site Algam Entreprises

Le GripponTube, l’accroche rapide de rideaux de scène en démo vidéo

Pour accrocher des rideaux de scène, on utilise couramment des nouettes ou cordon élastique longs à mettre en place. Le GripponTube apparaît comme une solution de remplacement irrésistible.
La BS, qui n’a pas son pareil pour dénicher des produits innovants, propose le GripponTube, un accessoire de plastique moulé (breveté), s’accrochant d’un côté à une perche et de l’autre à l’œillet du rideau.

Il s’adapte à tout tube de diamètre compris entre 32 et 51 mm et présente une capacité de charge ponctuelle de 20 kg, autrement dit peu de configurations lui échappent.

Voici une démo vidéo présentée par Betty, chef produits textiles à la BS :

Le fabricant a même remédié à l’absence d’œillets en lui connectant un autre accessoire appelé Holdon qui pince le tissu, un dernier accessoire, la lanière Kabuki venant assurer un élégant effet de vague ou tombé de rideau.

La lanière kabuki s’accroche rapidement pour un effet de vague

Plus d’infos sur le site LA BS

 

L’Opéra de Los Angeles s’équipe en LED avec les Vari-Lite VLZ Profile

©LA Opera technical department

Signify (nouveau nom de Philips Lighting), vient d’annoncer que l’Opéra de Los Angeles dont la renommée est mondiale et qui est situé dans le Pavillon Dorothy Chandler au sein du Music Center de Los Angeles a choisi d’intégrer des projecteurs Philips Vari-Lite dans son parc lumière.
Le spectacle qui se produit actuellement à l’Opéra de Los Angeles, Rigoletto de Verdi, dont la conception lumière est assurée par Robert Wierzel, est la première production dans l’histoire de ce lieu à être éclairé par une installation lumière où la led est prédominante.

©LA Opera technical department

Jeff Kleeman, directeur technique de l’Opéra de Los Angeles nous informe, “Nous étions déjà utilisateurs et possesseurs de VL3500 Spot et Wash, de VL3000 et VL4000 BeamWash, et donc intéressés par les VLZ Profile”.
“A l’origine, nous étions attirés par son flux en sortie, plus lumineux que celui du VL3500 et qui produit un faisceau large et particulièrement homogène. Mais il y a tellement de choses à relever au sujet du VLZ. Son spectre coloré, le système de shutter, la faible consommation qui est un élément critique pour les évènements, et bien sûr son fonctionnement silencieux. Le silence étant une qualité essentielle pour nous.”

Il ajoute, “Notre agenda de travail signifie que, bien que nous entamions le processus de conception plusieurs mois en avance, nous n‘avons qu’une semaine pour installer les projecteurs avant l’entrée en scène. Il y a en général une fenêtre assez petite pour le rig, l’installation et le set up de l’éclairage, donc les projecteurs VLZ, compacts et légers, permettent à ce processus d’être le plus facile possible. Ils correspondent véritablement à nos attentes.”

En 1987, l’Opéra de Los Angeles était parmi les premières compagnies d’Opéra à utiliser une installation complète de projecteurs motorisés Vari-Lite, utilisant les VL2 et VL3 pour éclairer Tristan et Iseulte, conçu par David Hockney et dirigé par Jonathan Miller. La compagnie a, depuis ce jour, utilisé des appareils de la marque régulièrement.

Martin Palmer, chef produit Philips Vari-Lite pour Signify, nous confie : “Pour une organisation artistique aussi prestigieuse, choisir les VLZ Profile pour intégrer le kit lumière est un gage de confiance dans la qualité de notre technologie. Nous sommes ravis que l’Opéra de Los Angeles ait choisi de poursuivre sa longue histoire avec la marque Vari-Lite et nous sommes impatients de pouvoir travailler avec eux dans le futur.”

Signify NV est devenu le nouveau nom de Philips Lighting depuis le 16 mai 2018.
Le nom légal de Signify sera adopté par l’ensemble des marchés courant 2018-2019. Le groupe lumière pour le spectacle Signify gardera les marques Philips Vari-Lite, Philips Strand Lighting et Philips Selecon, ainsi que Philips Showline pour la commercialisation de ses produits.

©LA Opera technical department

Plus d’infos sur le site Freevox et sur le site Signify

 

Lancement à Infocomm du protocole Milan basé sur AVB

AudioScience, Avid, Biamp, d&b audiotechnik, L-Acoustics, Luminex et Meyer Sound s’unissent pour promouvoir Milan, un protocole réseau qui s’appuie sur AVB pour assurer l’interopérabilité en audiovisuel professionnel. L’annonce en a été faite le 5 juin à Las Vegas lors du salon InfoComm.

Milan est le premier protocole de réseau multimédia déterministe, interopérable et évolutif, basé sur des normes et entièrement opérationnel sur le marché de l’audiovisuel pro.
C’est un protocole au service des utilisateurs pour les médias professionnels, il offre la garantie que tous les appareils intégrant Milan fonctionneront ensemble avec un niveau optimal de confort, de fiabilité et de fonctionnalité.


Milan a été créé par des acteurs de tout premier plan comme AudioScience, Avid, Biamp, d&b audiotechnik, L-Acoustics, Luminex et Meyer Sound.
Il s’appuie sur les avantages techniques des normes ouvertes AVB (Audio Video Bridging, « passerelle audio-vidéo », un standard de l’IEEE), telles que la synchronisation temporelle et la garantie de qualité de service, tout comme la cohabitation sur un même réseau de données de contrôle et de données multimédias.

Milan part de ces caractéristiques, et définit plus en amont les exigences des appareils sur la couche réseau et la couche application* pour garantir la compatibilité des flux média, des formats, des horloges associées aux média, des dispositifs de redondance et des logiciels de contrôle. La certification Milan assurera une interopérabilité sans faille des appareils audiovisuels raccordés en réseau déterministe.

* Cela fait référence au modèle OSI (Open System Interconnection) de l’ISO (ISO 7498), qui définit l’architecture des systèmes communicants selon un schéma stratifié à 7 couches. De bas en haut, le modèle comporte trois couches matérielles : couche physique, couche liaison, couche réseau, et quatre couches dites « hautes » : couche transport, couche session, couche présentation et couche application. Plus la couche est élevée, plus elle est proche de l’utilisateur, mais dans la réalité, la séparation entre les couches n’est pas toujours évidente.


Jeff Rocha, directeur du management produits de L-Acoustics déclare : « Après une analyse approfondie de ce que les utilisateurs essayaient de réaliser, et les problèmes et les risques dus à l’utilisation d’autres protocoles, il nous est apparu évident qu’AVB était le bon choix pour la mise en œuvre d’un réseau de médias de haute qualité. On s’est aussi rendu compte qu’aucune interopérabilité au niveau application n’avait été définie au-dessus du réseau de base.

Le nouvelle plateforme de mesure et de traitement AVB P1 de L-Acoustics, est l’un de premiers produits développé en natif pour l’AVB et pour le protocole de réseau Milan.

Cette interopérabilité au niveau applicatif est essentielle pour tenir les promesses d’AVB : simplicité et fiabilité du fonctionnement du réseau et garantie de performances durables dans le temps. Milan exploite les avantages d’AVB et fournit une solution de réseau audiovisuel orientée utilisateur qui garantit l’interopérabilité entre les appareils AV professionnels »,

Henning Kaltheuner, responsable du développement commercial et du marketing chez d&b audiotechnik ajoute : « Cela fait 18 mois que nous avons commencé à explorer cette solution, et nous avons trouvé un avantage décisif à associer notre vision avec Milan ».
« Notre objectif est de changer le discours qui entoure les normes de réseau pour offrir la meilleure expérience possible aux utilisateurs avec une solution pratique, effectivement interopérable et exploitable. Nous avions conscience que, pour nous, la seule manière d’influencer le changement dans cette direction était de nous unir et de mettre nos forces en commun pour faire bouger toute l’industrie. »

John McMahon de Meyer Sound : « L’initiative de Milan est une démarche à long terme. Nous incitons les sociétés à chercher un réseau supérieur sur le plan technique, qui garantisse une interopérabilité en nous rejoignant et en prenant part à la construction de cet écosystème ».

– Les fabricants qui souhaiteraient envisager de mettre en œuvre le réseau de Milan sont invités à consulter le site AVNU ou à contacter [email protected]
– Les spécifications de Milan concernant le formatage des médias et les formats sont d’ores et déjà disponibles à l’adresse Avnu Spécifications et la spécification concernant la redondance sera ajoutée dans le courant du mois.

Qu’est-ce que l’Alliance Avnu ?
L’Alliance Avnu est un groupement d’industriels qui crée un écosystème interopérable d’appareils en réseau à faible latence, synchronisés en temps et hautement fiables, utilisant des standards ouverts. Avnu crée des programmes de certification complets pour assurer l’interopérabilité des appareils en réseau.
La technologie de base permet une mise en réseau synchronisée déterministe basée sur les normes de base AVB (Audio Video Bridging)/TSN (Time Sensitive Networking). En collaboration avec d’autres organismes et groupes de normalisation, L’Alliance fournit un socle de réseau unifié destiné aux secteurs professionnels de l’AV, de l’automobile, du contrôle industriel et du grand public.


Et pour en savoir plus visitez le site de l’alliance Avnu

 

Dimitri Gogos équipe un Olympia full Robe

Pour éclairer l’Olympia dans le cadre d’un concert privé de Michael Jones, Dimitri Gogos, a choisi un kit Robe constitué d’une centaine de projecteurs parmi lesquels le MegaPointe, le PATT 2013, le BMFL, le LEDBeam 150 et le Spiider.

Samedi 2 juin, la société Proman réunissait ses employés pour un séminaire organisé par l’agence Win-Win. Après une chasse au trésor dans Paris et juste avant de finir au Grand Palais transformé en fête foraine, c’est à l’Olympia que les 1300 collaborateurs de la société ont assisté à un concert privé de Michael Jones.

Stéphane Pain, directeur de projets live et Jacques Jalenques, directeur technique, ont fait appel à Dimitri Gogos d’Electron Libre Design pour mettre en scène l’événement.

A gauche Dimitri Gogos et son opérateur Quentin Villaceque

Ayant déjà travaillé ensemble sur d’autres projets de l’agence, une relation de confiance a permis à Dimitri de choisir son kit sans aucune contrainte pour assurer l’accueil de l’artiste.
« La difficulté dans ce type de projets, précise Dimitri Gogos, c’est de créer un design sans interaction avec l’artiste donc suffisamment souple pour satisfaire tout le monde. »

Il a donc mis sur pied un kit polyvalent fourni par Dushow, l’objectif étant d’assurer un rendu visuel impactant avec de la puissance de feu tout en étant capable de s’adapter à l’atmosphère du groupe et de la soirée. Dimitri a su parfaitement opposer la puissance des MegaPointe à la douceur des PATT 2013 dans une parfaite cohérence.

« Le PATT, dit-il, est clairement là pour apporter de la chaleur. Je tiens beaucoup aux lampes à filament alors j’aime forcément placer ce type de produit sur scène.
Quant au MegaPointe, j’avais pu l’utiliser sur un événement à Beaubourg mais je voulais le voir sur scène. Je ne doutais ni de sa puissance ni de sa polyvalence. »

Enfin, 17 BMFL Spots apportaient puissance et précision au design. Deux d’entre eux, disposés au lointain et équipés des MotionCamera étaient reliés à 2 RoboSpot BaseStation pour les opérations de poursuite.
Dimitri et Quentin Villaceque, son opérateur, ont d’abord travaillé sur la version 41 de Wysiwyg que Dimitri utilise en tant que bêtatesteur et qui contenait déjà toutes les librairies Robe.

Les opérateurs du système de poursuite RoboSpot

Deux jours ont permis de programmer un premier jet avec toutes les intentions artistiques. Ensuite, quelques heures après le montage ont permis de finir de caler le set avec le groupe.
Pendant le show, Dimitri et Quentin lançaient alors leurs séquences depuis les 2 * GrandMA 2 light, les mains sur les faders pour jouer en temps réel sur les dimmers.
Le tout prenait vie avec une véritable cohérence dans une ambiance survitaminée par des employés ravis d’avoir l’Olympia rien que pour eux !

Plus d’infos sur le site Robe Lighting et sur le site Electron Libre design

 

Eurydice recherche un Chargé d’Affaires Audiovisuel Evénementiel (H/F) 95

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Eurydice recherche un Chargé de planning (H/F) 95

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