Ayrton Ghibli. Vers le standard du spot/découpe à leds

Présenté et sorti en 2017 le Ghibli a fait son entrée dans les parcs début 2018. Cet asservi très compact, dont la source blanche à leds de 600 W génère un puissant faisceau permettant des effets de spot et de couteaux, est en passe de devenir un des standards du genre.

Une machine ultra-compacte

Le Ghibli est une machine dont la conception tourne autour d’un maître mot : Compact !

Tous les éléments qui le constituent ont été pensés pour obtenir une machine élégante et de taille réduite. Chaque volume qui a pu être gagné a été profondément réfléchi jusque dans le moindre détail. Très joli esthétiquement ce Ghibli…

Le design reste classique, fin et élégant. Il semble d’ailleurs qu’Ayrton ait justement choisi de faire très attention au design, avec la préoccupation du minimum de visserie apparente pour une finition impeccable.
Le poids de la machine, 35,6 kg, est bien optimisé pour un projecteur Led de cette puissance, aux multiples fonctions.

Un faisceau bien sympathique !

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Le Ghibli fait honneur à Ayrton par la luminosité et la régularité de son faisceau. Notre mesure de flux de 20 000 lumens pour un angle de 20° est plus que satisfaisante sur un spot aussi compact. Aucun compromis en matière de lumière ! Le faisceau est propre et limpide, ultra-homogène, que du bonheur. Il est très malléable et peut être zoomé de 7° à 56°. Le zoom est très rapide et précis.

Le zoom

A force de tester des machines de ces gammes, on en oublierait presque que son amplitude est impressionnante ! Pour info, le faisceau grand ouvert du Ghibli, à 5 mètres, s’étale sur 5,4 mètres. Rien que ça… De quoi se rendre compte de la polyvalence de l’instrument dans toutes les conditions.

Trichromie + CTO + roue de couleur

Ce projecteur à source blanche dispose d’une trichromie CMY constituée d’un ensemble de drapeaux dichroïques dont l’entrée dans le faisceau est tramée et découpée en courbe. Les trois couleurs primaires sont complétées par un quatrième jeu de drapeaux CTO.

La trichromie est belle et équilibrée, même si les teintes vertes sont assez peu lumineuses (classique sur ce type d’engin), elles sont tout de même très exploitables. Il est à noter que toutes les teintes qui absorbent de la lumière de façon habituelle sur une trichromie soustractive, se voient compensées par une vraie belle verrerie en full teinte sur la roue de couleurs complémentaires.

La trichromie CMY + CTO

Vous pouvez ainsi retrouver un magnifique vert pétant, un rouge ultra-profond, un orangé acidulé ou un bleu foncé très dense sur cette roue de couleurs. Cette roue comporte 7 emplacements occupés par des couleurs saturées et un filtre rehausseur de CRI. Ce dernier permet de passer d’un CRI de 75, que dispense en natif la machine, à un CRI de 90.
Les filtres sont trapézoïdaux, avec des coins arrondis. Ils sont clipsés donc extractibles très facilement pour un remplacement éventuel ou de la maintenance. On peut travailler la plupart des teintes excepté le congo-blue ultra UV qu’aucune source Led blanche ne peut générer à l’égal des puissantes HMI /MSR et consorts…
Si le faisceau est coloré de façon très homogène, on note qu’à certains angles de zoom, notamment en serrant le faisceau, on peut distinguer dans la volumétrie de celui-ci, sur le premier mètre de sa sortie, une légère apparition des couleurs employées pour la teinte sur la périphérie du faisceau.

Gobos et effets graphiques

Ghibli possède deux roues de gobos, une de 8 gobos fixes, et une de 7 gobos tournants indexables, tous en verre et de même diamètre. D’origine, un gobo est coloré. Il s’agit d’un cône découpé en secteurs, qui comporte des éléments jaunes pouvant jouer en mélange avec la couleur du faisceau pour une grande diversité d’effets.

Les gobos tournants

Une roue d’animation vient générer des stries horizontales dont on peut régler l’introduction et le défilement dans le faisceau. On peut cependant regretter un manque de netteté à 5 mètres, le positionnement de cette roue d’animation dans le chemin optique ayant été optimisé pour une projection un poil plus lointaine compte tenu de la puissance lumineuse du projecteur destiné à se produire dans les grandes salles.

Les gobos sont bien étudiés et permettent aussi bien de la projection graphique que des effets volumétriques dans le brouillard. On retrouve un panel de figures très appréciées au théâtre comme du feuillage ou des lignes vaporeuses, mais aussi quelques gobos très originaux et très efficaces en volume, comme des entrelacements de triangles ou des voies circulaires, sans oublier certains classiques à la limite du rétro comme le cône (intemporel finalement et toujours magique), une passoire, et un « explode », également parmi les grands classiques, toujours efficace.

Les gobos fixes

Le faisceau peut aussi être trituré par deux frosts à insertion progressive. L’un s’appelle « Edge », faisant référence à un frost assez « soft » permettant de flouter légèrement les bords d’un faisceau ou d’une projection, et l’autre s’appelle “Frost”, faisant référence à… bah un frost…
Dans la réalité, le « Edge » est tout de même assez violent et même s’il permet réellement des variations quand même très progressives et dosées en fonction de son introduction dans le faisceau, on est loin d’une subtilité absolue. Loin de moi l’idée de râler, moi qui passe mon temps à me plaindre justement de ces pseudos frosts à la limite de l’inefficacité car tellement légers qu’ils ne servent à rien. Au moins là je suis servi.

Le deuxième frost (Frost donc !) lui est bien plus violent encore et va complètement flouter le faisceau jusqu’à disparition totale de toute projection. Le mélange des deux est possible mais n’apportera rien de plus que le passage du deuxième frost dans le faisceau.

Effets des frosts et du prisme.

Un prisme rotatif circulaire à 5 facettes permet d’éclater le faisceau et d’organiser soit des projections d’effets avec une démultiplication des images, ou de permettre des effets volumétriques de grande amplitude avec un jeu de faisceaux différent.
Le mélange des images est très sympa, ça crée un déploiement très équilibré entre un éclatement suffisamment conséquent pour être efficace, la superposition des images qui peuvent ainsi se raccorder sans non plus se mélanger excessivement, et la préservation d’une homogénéité lumineuse et de netteté particulièrement remarquable. Bref ce prisme est nickel !

Effets graphiques variés.

Je me suis amusé comme un petit fou avec toutes les possibilités de combinaisons pour créer des effets graphiques. Le morphing entre les deux roues de gobos est efficace car elles sont suffisamment éloignées pour permettre un vrai fondu de l’une à l’autre. Le prisme est également très efficace et vient compléter ces effets de façon spectaculaire.
Vous pouvez sans aucun problème imaginer de tapisser une surface extrêmement importante avec une multitude de gobos et de projections diverses dont les effets peuvent être renouvelés en permanence par une programmation dont votre imagination ne connaît pas forcément toutes les limites.

Ca coupe fort !

Le module de couteaux permet très classiquement de modeler le faisceau selon les possibilités de quatre lames à fermeture totale. Le support des lames est orientable à ±45° (avec donc une amplitude totale de 90°) pour présenter le plan de découpe dans tous les sens. Ces couteaux, vifs et rapides, peuvent en plus servir à générer des effets spéciaux spectaculaires, ne limitant pas l’usage de cet outil à de subtils cadrages en théâtre.

Fonctionnement de la découpe

4 couteaux à fermeture totale implique qu’ils sont forcément chacun sur un plan focal distinct ce qui ne permet donc pas un net absolu de toutes les lames simultanément. C’est un compromis très classique sur toutes les machines actuelles équipées de couteaux et qui semble convenir à tout le monde.
Ce module de découpe fonctionne très bien, même si nous avons pu constater quelques légers reflets parasites générés par les couteaux eux-mêmes dans l’optique de sortie sur écran blanc brillant : moins de 10 lux d’image fantôme contre 4 600 lux au centre. Quand on n’est plus en conditions de laboratoire mais en conditions réelles, dans une salle noire, ce phénomène est à peine perceptible.

La source de lumière

La source est à base de ce qu’Ayrton appelle un « Array » de leds blanches, comprenant 9 lignes de sources générant le flux de lumière, qui est récupéré et concentré ensuite par les optiques de la boîte à lumière. La source peut être jouée « ligne par ligne » générant ainsi des effets prenant des aspects variés et assez rigolos en fonction des gobos ou des différents états de netteté.
On peut par exemple créer un effet de lumière tremblotante si caractéristique des anciens projecteurs de cinéma. Sans constituer une révolution absolue, cet effet original mérite d’être approfondi et pourra probablement un jour s’avérer utile.

Les mesures photométriques

Derating

Nous démarrons le test par le derating. Projecteur à pleine puissance, faisceau centré sur notre cible, nous mesurons l’éclairement au centre 30 secondes après l’allumage, puis toutes les 5 minutes. L’éclairement du Ghibli se stabilise en moins de 5 minutes avec une atténuation de 8 %.

Faisceau serré

Au plus petit net, qui correspond à un angle de 6,87°, l’éclairement au centre à 5 mètres atteint 48 020 lux après derating et 52 150 lux à froid. Le flux de 14 870 lumens après derating atteint 16 150 lm à froid.

Faisceau 20°

C’est à notre mesure de référence de 20° que le Ghibli montre le maximum de son efficacité. Un éclairement après derating de 8 811 lux, 9 567 à froid, et surtout un flux de 19 880 lm après derating et 21 590 lm à froid qui lui vaut un vrai succès mondial.
Une machine très lumineuse et efficace sur la plupart des terrains où on aura besoin de puissance et de belle lumière. C’est un gros spot comme les éclairagistes les aiment !

Faisceau large

Au plus grand net, qui correspond à un angle de presque 58°, Ghibli garde un flux très élevé de 18 000 lm après derating et 19 600 lm à froid qui lui assure une grande polyvalence.

Le Dimmer

Le dimmer est évidemment sous contrôle électronique de la luminosité des leds. La machine propose dans son menu deux courbes de dimmer ; « Linéar » et « Square Law ». Nous avons tracé la courbe « Square Law » dont les caractéristiques se rapprochent très fort de la montée d’un projecteur halogène.

La courbe du dimmer Square Law de 0 à 100 %..

…et de 0 à 10 %.

Construction

La construction du Ghibli est tout à fait classique, et digne de ce qui se fait de mieux dans le genre. Une petite base très compacte, une large lyre et une tête particulièrement effilée et compacte. Seuls les leviers permettant le blocage mécanique de pan et de tilt pour le transport ou la maintenance dépassent de cet ensemble carrossé avec élégance.

La machine démontée

On accède à la tête en retirant deux vis cruciformes, imperdables par capots, et chaque capot est retenu par une petite élingue qui peut facilement se démonter pour plus de facilité lors des opérations de maintenance.
Les moules plastiques de tout le projecteur sont très bien ajustés et s’emboitent parfaitement au remontage. Impec ! Les autres capots externes (bras externes, bras internes, base) sont fixés par vis BTR.

L’habillage des bras utilise 4 pièces. Deux pièces pour englober toute la structure de la lyre, de bas en haut, tandis que deux pièces cachent les côtés. Ce sont ces derniers qui sont à démonter pour la maintenance.
L’un des bras comporte la courroie crantée d’entraînement du tilt, reliée au moteur via une poulie, dans l’autre on retrouve le passage d’un faisceau de câbles, la carte électronique de gestion du pan/tilt et le moteur du pan.

La vue de la sortie de lumière avec les sources Led

A l’intérieur de la tête, 4 parties sont bien distinctes de l’arrière à l’avant : le module de sources leds, le module gobos/couleurs/effets, le module iris/couteaux et la partie avant avec zoom/focus/frosts/prisme.

La partie arrière est donc occupée par la boîte à lumière dans laquelle se trouve enfermé le module de source. Il s’agit d’un module de 600 W de leds, disposées en « Array », c’est-à-dire 9 lignes de leds (70 watts par ligne), qui génèrent une lumière blanche à 7000 K avec un IRC de 75.

Vue arrière de la machine démontée, avec vue sur le refroidissement de la boîte à lumière, la courroie de TILT, et les câblages et connecteurs en provenance des drivers de leds situés dans la base.

Derrière ce dispositif se trouve l’énorme système de radiateur à caloducs qui évacue la chaleur de la source aidé par deux ventilateurs.

Le module suivant, extractible, comporte les roues de gobos, la roue d’animation, la trichromie + CTO, et la roue de couleurs.

L’ensemble est extrêmement serré, mais il est visiblement assez simple d’effectuer la maintenance courante. Par contre, ce module ne doit pas être simple à démonter !

Le module couleurs / effets

Vue des drapeaux de trichromie. On aperçoit la roue d’animation et un gobo fixe en arrière-plan.


Un des choix techniques permettant de gagner en poids et en place, est celui de moteurs pas à pas d’un genre peu habituel. Ils sont cylindriques et un peu plus petits que les classiques moteurs pas à pas cubiques utilisés depuis des décennies dans nos projecteurs.

Le module couleurs / effets côté verso. On peut voir les moteurs cylindriques.

Nous remarquons sur ce module la présence d’un filtre dont la fonction est de baisser la température de couleur lors de l’introduction des gobos dans le faisceau. Les ingénieurs d’Ayrton ont constaté que la température de couleur du faisceau se modifiait dès lors qu’un gobo était engagé, et ce petit filtre corrige automatiquement la chose.

Il est à noter que l’utilisateur peut choisir, au niveau du software de la machine, de l’utiliser ou non en fonction de sa volonté, soit de garder toujours une température de couleur identique dans toute situation, soit de privilégier le flux à tout prix. Notons que la différence est très subtile, et que le filtre ne modifie pas la luminosité de façon très sensible. C’est un petit détail qui, comme d’autres, contribue à faire du Ghibli une machine dont les performances peuvent satisfaire les utilisateurs les plus exigeants ou tatillons.

Le module suivant comporte les couteaux et leur petite carte de gestion électronique, mais aussi l’iris. Les 4 lames sont emprisonnées dans un ensemble mécanique complexe, à double motorisation pour chaque lame, le tout assemblé sur une plaque orientable.

Le module couteaux côté verso.

Le module couteaux côté recto.


Les modules couleurs / effets et couteaux se démontent assez facilement en débranchant un petit connecteur sub-D par module, et, pour le module couleur / effets, en desserrant quatre petites vis. Il ne s’agit pas à proprement parler de vis imperdables (elles peuvent se retirer complètement), simplement l’astuce est qu’il suffit de les desserrer légèrement pour faire glisser une petite languette qui libère le module. La vis reste donc sur l’appareil (sauf si vous ne connaissez pas le système et que vous dévissez jusqu’au bout comme un bourrin…). Pour extraire le module des couteaux, par contre, il faut retirer les vis…

Les deux modules retirés on aperçoit la qualité d’usinage du banc d’alignement.

Il existe des quantités de solutions techniques permettant de ne pas avoir des petites vis qui se baladent partout (vis imperdables, système quart de tour, etc…) et de garantir à ces machines qui peuvent être amenées à être entretenues entre deux concerts, dans le noir à l’arrière d’une scène, une facilité de maintenance.

L’extrémité de la tête de l’appareil enfin, comporte une tringlerie supportant le zoom et le focus avec leur motorisation, devant laquelle l’imposante lentille de sortie trouve sa place en sortie du faisceau. Les guillotines portant le prisme et les deux frosts viennent entrer dans le rayon juste avant le passage de la lumière dans le système zoom/focus.

Vue de la machine démontée avec les modules en place.

Chaque module est équipé de sa propre carte driver, ce qui permet de sectoriser l’électronique de chaque élément, et de rationaliser le routing. C’est une technique devenue courante.
Exit les cartes mères monstrueuses dans la base de la machine. Cette nouvelle technique autorisée par la miniaturisation des composants, entre-autre, offre l’avantage de réduire considérablement la taille des faisceaux de câbles qui circulent partout dans la machine.
Le démontage de la base nous laisse voir un espace très rempli. Nous y trouvons les deux alimentations: celle de l’électronique de gestion et celle de la source Led. Un récepteur LumenRadio pour la transmission des données sans fil est soudé directement sur la carte électronique. Il se configure dans le menu.

Dans la base se trouve également un petit support pour la batterie (Lithium de type ICR-14500 de 3,7 V) permettant d’accéder au menu quand l’appareil est hors tension. En raison des normes de sécurité des transports aériens qui interdisent les batteries lithium, elle n’est pas fournie avec la machine.

De chaque côté de la base rectangulaire, se trouvent les poignées de transport, les deux autres surfaces accueillant d’un côté le panneau de connecteurs (XLR5 In & out, 2 RJ-45, le porte fusible et le connecteur True1 d’alimentation), et de l’autre côté on trouve classiquement l’afficheur et d’une roue d’accès au menu.

Le panneau de connecteurs

L’afficheur avec sa roue cliquable.


L’accroche du Ghibli utilise deux étriers Oméga qui se fixent à l’aide de camlock quart de tour sur la base de la machine.

Software et fonctions du display

Le menu est très fourni mais simple et logique. Il suffit d’un doigt pour se balader dedans. On y retrouve le paramétrage classique de l’adresse DMX. On note que ce projecteur peut servir de switch réseau via ses ports RJ-45. Un menu « signal select » permet de choisir le mode de contrôle (DMX, Wireless, Art-Net, sACN…)
La machine se commande par 3 modes : Basic 8 bits (36 canaux), Standard (38 canaux), et étendu (58 canaux) où quasiment tous les canaux sont doublés en 16 bits. Il est possible de créer ses propres modes et de les enregistrer pour les rappeler à volonté.
Nouveauté chez Ayrton, la possibilité d’uploader le software d’une machine vers une autre simplement en les connectant entre elles.

C’est également dans les options du menu que l’on configure les 4 modes ventilation. Le mode « Auto » laisse la machine gérer automatiquement sa ventilation en fonction de la température interne mesurée auprès de différents composants, le mode « Stage » met d’office toutes les ventilations à fond, un mode « studio » fait chuter les bruits de ventilation de manière significative au prix de quelques points de lumière en moins, et un mode « silence » réduit la ventilation à un quasi-silence, au prix d’une diminution de 20 % de luminosité par rapport à son niveau maximum.

Conclusion

Le Ghibli est une machine remarquable qui positionne Ayrton d’entrée de jeu comme une référence en matière de lyre spot de haut vol de dernière génération. C’est un outil vraiment agréable et efficace qui devient un standard du genre. A l’heure où nous postons cet article, Axente en a vendu plus de 400 (voir ci-dessous la liste des prestataires en France qui en ont en parc).
On est passé d’une époque pas si lointaine où la technologie Led émergente avec laquelle Ayrton a été à la base de nombreuses innovations, produisait des wash et projecteurs à effets, à une ère où les spots à leds viennent remplacer les spots à lampe de catégorie « 1200 HMI » de façon parfaitement maîtrisée.


Les prestataires équipés de Ghibli : AMS Evenement, Amplitude, Astoria, Audio Presta Service, Contact Sonorisation, Decibels Sonomax, DS Event, DistriScenes (revente Palais des Festivals), Ecouter Voir, Ericsson ( Installation plateau TV), Impact Evénement, L&DB, Melpomen, Novelty, Novita Prod, Pan Tilt Lighting, Regietek (Revente TGP Saint Denis), Remote, Scène de Nuit, Skynight France, SEP, Stienne Production, Sub Impact, Ultra Son, VLS.


On aime

  • La lumière
  • La versatilité
  • La qualité optique
  • La puissance
  • Le format compact
  • La richesse des effets

On regrette

  • La légère lumière parasite à l’engagement des couteaux

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Art Rock avec Eurolive et ses GSL d&b

Notre président a parlé de mafia en évoquant les bretons. Si investir avant les autres, s’équiper au top de la technologie, prendre des risques calculés et faire du bon boulot c’est être mafieux, il ne faudra pas qu’on oublie notre gilet pare-Kouign-amann quand on retournera voir Bob et sa bande d’Eurolive !

Au détour d’une rue de Saint-Brieuc…

Nous l’avons déjà annoncé dans nos colonnes binaires, les bretons d’Eurolive, grands fans devant l’éternel du bois allemand de d&b, ont dégainé les premiers en s’offrant un kit de GSL avant et pour le bonheur de tout le monde.

Nous avons donc profité de la première grosse sortie du nouveau système lors du festival Art Rock à Saint-Brieuc pour aller l’écouter avec autre chose que des CD. Ça déménage vraiment.
Pour ceux qui ne le savent pas, Art Rock n’est pas qu’une scène. Toute la ville s’ouvre trois jours durant à la musique et s’offre aux visiteurs dans 8 endroits différents, plus le off.

La grande scène n’est pas si grande puisqu’elle est hébergée en plein centre-ville rue Poulain Corbion sur le parking éponyme qui mesure 100 x 50 mètres, un demi hectare en somme, où nous sommes accueillis par Matthieu Le Failler qui jouera parfaitement le rôle de guide dans la ville quand nous irons visiter les autres scènes installées par Eurolive.

Le grand angle et la vue plongeante depuis la tour technique donnent une impression d’espace. La réalité est que la capacité d’accueil maximum de ce parking transformé en parterre est de 7000 festivaliers. Il faut garder de la place pour nourriture et boissons, sanitaires, une tribune en tubes, mais aussi le backstage d’un vrai festival.

La ligne de cour, accrochée en tension à 2 moteurs d’une tonne sur son frame triangulaire. Les faibles angles pris ne nécessitent pas de passer en mode compression. A 80 kg la boîte, le coefficient de sécurité sur deux moteurs est très important.

Nous arrivons juste à temps sur cet espace pour shooter les deux lignes de GSL composées de 8 SL8 et 4 SL12 par côté.
Les habituels tulles micro perforés et imprimés avec le nom du festoche sont en train d’être mis en place afin de fermer les côtés de la scène montée par Stacco, des tissus qui n’aiment que très modérément d’être gorgés d’eau de pluie ou, pire encore, d’être repeints, ce qui revient au même puisque cela bouche les perforations acoustiques.

Deux panières de 6 D80 donnent le la aux 24 têtes malgré l’Array Processing, une par côté. Le GSL est un deux voies actives seulement, soit deux boîtes et deux jeux de DSP différents par D80.
Les GSL-Sub nécessitent chacun 2 pattes de D80 ce qui fait que deux racks de 3 amplis, suffisent pour en alimenter 12.

SLU : Matthieu, je ne vois pas les sécus sur les deux lignes…

Matthieu Le Failler : Non, les moteurs portent facilement la charge. On préfère ne pas en mettre pour pouvoir affaler plus rapidement en cas d’intempérie (ahhh ces bretons NDR)

La ligne de 12 subs GSL-Sub, très généreusement constituée pour cet événement, et étirée par un montage où les extérieurs sont simples et les intérieurs doublés.

SLU : Combien de techniciens sont présents pour le son de la grande scène ?

Matthieu Le Failler : L’équipe de la grande scène est constituée de 8 personnes en tout. Deux à la face, deux au retours et 4 au patch.

De gauche à droite : Bruno le Bouc mix retours, Jean-Philippe Esnault technicien plateau, François Rumin technicien plateau, Arnaud Pichard ingé système, Yacine Monnet technicienne plateau, Jean-Marc Vaisson mix retours, Matthieu Le Failler chaperon presse et technicien son façade et enfin Perig Menez technicien son plateau. Tous pas peu fiers devant une XL250 Midas.

SLU : Que proposes-tu comme consoles ?

Matthieu Le Failler : A la face une XL4 et une Pro2 Midas, et une CL5 Yamaha. Aux retours une CL5 et une XL250 Midas, plus bien entendu tout ce que nous accueillons des groupes qui viennent avec leur régie.

Une minute en régie avec Wilfried Lasbleiz qui mixe la face de Marquis de Sade. XL4, gates Drawmer, supers réverbérations, un multi assez court entre le plateau et les préamplis, ça sonne pile poil comme il faut.

SLU : Vous avez beaucoup de consoles analogiques à Eurolive ?

Matthieu Le Failler : Oui 7 en tout dont aussi des Heritage. Les alimentations que tu vois sur la XL250 sont d’ailleurs celle de l’Heritage qui sont plus « nerveuses ». On a encore celles d’origine, mais quand les nouvelles sont disponibles, on ne se prive pas de les prendre. Ça fait un rack assez lourd puisque les H3000 ont besoin d’une double alim et d’un spare, mais ça sonne vraiment mieux et puis comme dit Bob, autant en avoir trois parce que quand une claque, sinon, t’as plus de spare (rires !)

SLU : Qu’avez-vous en termes de retours ?

Matthieu Le Failler : Des wedges M4, des sides en 2 V-Sub et 3 V, et pour les batteurs on a aussi des V-Sub.

La scène finie avec deux V8 en lip fill, deux V8 et une V12 par côté en infill et enfin deux V7P d’accueil couvrant les nouveaux arrivants et tirant donc à l’opposé des infills.

Arnaud Pichard, d&b et lui, c’est du sérieux !

SLU : Arnaud, tu es en charge du système. Comment sont filtrés les subs et les têtes ?

Arnaud Pichard

Arnaud Pichard : “Ils sont filtrés à 70 Hz, et les boîtes sont en full range. Les 14’’ des têtes ont beaucoup d’impact et certainement plus que les 21” qui équipent les subs. Autant laisser faire à chaque HP ce qu’il fait le mieux.

SLU : S’agit-il d’un arc sub ?

Arnaud Pichard : Oui, les ensembles de subs sont espacés de 2,5 mètres. Ce choix de Matthieu nous permet de contrôler la directivité jusqu’à 82 Hz.
Plus on resserre, plus on monte la fréquence de contrôle. Comme on coupe à 70, on préfère avoir une ligne plus large. Et c’est ArrayCalc qui nous donne le délai entre chaque pile. Ce qui me reste à rentrer à la fin c’est le délai de phase entre subs et têtes.”

SLU : A quoi vous sert de nos jours le vénérable mélangeur XL88 Midas ?

Matthieu Le Failler : “A recevoir tous les signaux analogiques de spare des diverses consoles chaque soir. Ça me permet aussi de ressortir proprement des signaux analogiques pour les télés et radios en mono ou stéréo via un distributeur de ligne Drawmer.

La visualisation de l’onglet SubArray dans ArrayCalc 10 avec en haut le mapping SPL et en dessous la polaire obtenue. En bas à gauche, le logiciel livre les temps à sélectionner pour chaque pile.

SLU : Comment le mix est routé vers la face ?

Matthieu Le Failler : Le numérique rentre directement dans le DS10 d&b qui le transporte et le distribue aux autres DS10 qui sont dans les racks d’amplis.

L’analogique transite par l’XL 88 avec la possibilité d’insérer un Klark DN370. Un Lake LM44 fait la conversion vers le numérique.

SLU : Quels choix de réglage avez-vous fait pour l’Array Processing ?

La sommation des différentes mesures du système effectuées par Arnaud. Ce coup-ci il y a de l’aigu, du bas, c’est droit, bref, le J peut se préparer à faire valoir ses droits à la retraite. Pour info, l’aigu est même plus beau que ça mais le micro de mesure dont on taira marque et modèle, faiblit un peu tout là-haut ;0)

Matthieu Le Failler : D’abord d’atténuer assez fortement le niveau une fois atteint le bout du gradin arrière afin d’éviter de boxer le mur qui n’est qu’à 55 mètres et génère des réflexions arrière (encore assez présentes dès que le système est excité avec un signal clair et dynamique NDR) ensuite atténuer à raison d’un dB par doublement de distance.

C’est théorique mais on n’en est pas loin. Rappelons que je dispose de beaucoup de boîtes, d’une forte réserve de dynamique et d’une surface à couvrir très modeste. Ça passe aussi en termes de ressources DSP et d’impact sur le son ; nous n’allumons que deux jaunes.

SLU : Comment vois-tu l’arrivée de la nouvelle norme 102 ?

Matthieu Le Failler : J’ai d’abord un petit doute dans mon rôle d’accueil. Si un groupe électro joue avec un gros contour qui désormais apparaît dans la norme dBC, je ne me vois pas amputer artistiquement sa musique.

Un montage classique et qui marche bien mais qui, à l’instant où vous lisez ces lignes, vit ses dernières heures, toutes marques confondues. La distance entre le plateau, les front fills, les subs qui sont presque entièrement pris en compte par la norme dBC (-1 à 63 Hz contre -26 en dBA) et le public, font qu’il faudra jouer très bas avec ces derniers. Gros avantage du GSL, les têtes font du grave qui porte, inutile donc de bastonner au sol.

Quoi qu’il en soit je dispose avec les sonomètres Amix de mon outil de référence et d’enregistrements requis par la loi, et dès maintenant on essaye de travailler dans le gabarit de la nouvelle norme en profitant de la sensation de pression offerte par le nouveau système.”

Une fois le système calé, on profite d’un moment de répit dans la régie pour mieux découvrir Arnaud Pichard dont la compétence et la connaissance des systèmes d&b saute aux yeux.

Pour ne pas perdre la boule, autant en avoir une d’avance et flashy qui plus est !

SLU : Tu fais quoi au quotidien Arnaud…

Arnaud Pichard : “Je tourne avec des artistes de différents styles et parallèlement je bosse avec des boîtes comme Eurolive ou Expert Event à Paris car je suis parisien. En plus de tout ça, je suis responsable du SAV pour d&b chez Diversity avec l’agrément pour les enceintes et les amplis.

SLU : Et tu as le temps de faire tout ça ?

Arnaud Pichard : C’est très compliqué, j’y arrive mais je n’ai plus beaucoup de temps pour moi. Il va falloir que je prenne des décisions car le nombre de dates est en augmentation. Je fais en sorte quoi qu’il en soit de ne jamais mettre plus de 48 heures pour dépanner un produit d&b. Je suis en atelier deux à trois demi-journées par semaine.

SLU : Et quand tu es comme ici une semaine entière ?

Arnaud Pichard : Je prends une semaine de vacances (rires !) Non, les clients me connaissent et savent très bien comment je fonctionne. Ca fait 10 ans que je le fais et il n’y a jamais eu de problème.

SLU : Surtout qu’il n’y a pas tant de SAV que ça que je sache avec d&b…

Arnaud Pichard : Justement ! C’est un matériel qui est extrêmement fiable mais la quantité de produits vendus en France est très importante. Depuis les P1200, les A1, les C4, C7, forcément on arrive à 20 ans, c’est donc normal qu’il faille faire de la maintenance dessus. Quand on prend les références actuelles comme le D80, je n’en ai eu jusqu’à présent qu’un, et encore, il avait pris de l’eau.
Du J, je n’en ai jamais eu. Peut-être d’autres centres agréés en ont reçu mais pas moi. Du Q1 un peu plus, les moteurs d’aigu essentiellement, mais rapporté à la quantité en circulation, ce n’est pas grand-chose, d’autant qu’il a été souvent employé au-delà de ses possibilités réelles. (On sait, Jamie Cullum, Zénith de Paris archi-comble, période artistique où le son s’était épaissi et pourtant il n’y avait que 9 Q1 par côté. Dans les limiteurs tout du long NDR)

Un des deux petits renforts en 3 x T10 redonnant vie derrière la régie son et éclairage.

SLU : Les HP de grave doivent aussi trouver le temps long non ?

Arnaud Pichard : Bien sûr. On m’en rapporte parfois en précisant que le son a changé (rires). 17 ans pour une suspension, c’est très long. Certes l’échange du transducteur coûte cher, mais après, t’es reparti pour 15 ans.

SLU : Remembranage ?

Arnaud Pichard : Non, chez d&b c’est changement du HP complet qu’on fixe à la clé dynamométrique. Eurolive est agréé pour le faire, mais pour la partie électronique, ne sont agréées que Fa Musique et Diversity.

SLU : Il y a quand même eu l’épisode de la fameuse nappe du D12 (rires)

Arnaud Pichard : Cela a été long car j’ai fait le tour de France pour aller les remplacer sur la quasi-totalité du parc français, et il y a eu beaucoup de D12 vendus. Quand je voyais un ampli rentrer en SAV, je demandais que les autres modèles en parc chez ce prestataire me soient envoyés. Je suis devenu le roi de la pompe à dessouder. Didier Lubin avait parlé d’un mec qui avait pris l’habitude de le faire… c’était moi (rires) !Quelques E-Pac ont été concernés car ils ont la même nappe.

Matthieu Le Failler, Bruno Le Bouc, Ludo, Arnaud Pichard et, last but not least, Bob Le Louarne.

SLU : Revenons à toi. Tu te vois comment à part avec une pompe à dessouder les prochaines années ?

Arnaud Pichard : J’ai commencé par de la prestation mais aujourd’hui il ne me reste plus qu’Eurolive pour qui je collabore sur Art Rock, la scène 3 de Carhaix, Paimpol et Expert Event. Je pense que je vais mixer de plus en plus. Je travaille pour l’Orchestre national de jazz, Thomas de Pourquery Supersonic, quelques dates pour Vitalic en remplacement de mon pote Freddy Martineau, Maestro…

SLU : Comment as-tu connu Bob Le Louarne ?

Arnaud Pichard : Par le biais du SAV d&b chez Diversity. Zoli, avec lequel je m’entendais très bien, m’a présenté Didier Lubin (Lulu..si tu nous écoutes ! NDR) Bob et plein d’autres, et m’a formé sur le SAV d&b. Quand j’ai rencontré Bob, on s’est bien entendu et c’est grâce à lui si j’ai pu venir en festival.
C’est le genre de mec qui fait plaisir aux techniciens avec le matériel. SI on a besoin de quelque chose, il le fournit, et en plus Eurolive est une des dernières sociétés à avoir gardé autant de régies analogiques en parfait état de marche et un vrai esprit de famille. Bob c’est un ami avant d’être un patron de boîte.”

Si Bob m’était compté, non, conté..

Inutile de préciser que cette entrée en matière d’Arnaud sur Bob nous a bien mis sur les rails. Du coup, c’est plus fort que nous, nous l’interrogeons sur ses pistes pour le développement et surtout la transmission à moyenne échéance d’Eurolive. Le marché français recèle en effet plein de petites pépites dont le mentor approche la soixantaine…

Bob Le Louarne (BLL élevé et gaffe au débattement des bretons NDR) : “On a plusieurs pistes. J’attends de voir des propositions. Si ces dernières ne nous conviennent pas, on mettra en place une continuité basée sur les techniciens et d’autres personnes très proches de la société. Eurolive se porte bien et jouit d’une très bonne réputation, technique comme en termes de gestion, ce qui nous a permis d’investir dans 12, 12, 12 et 12.

Matthieu en grande conversation avec un Bob on ne peut plus corporate avec son t-shirt d&b !

SLU : ??

Bob Le Louarne : 12 GSL, encore 12 GSL, 12 GSL-Sub et 12 D80. Il en faut 18 pour faire marcher le système mais j’avais 6 amplis d’avance ! Notre banquier, le propriétaire du système, va venir nous voir (Nous avons eu le plaisir de répondre à quelques-unes de ses questions le soir même NDR).

SLU : Comment pourrait-on décrire le fonctionnement d’Eurolive, ta gestion…

Bob Le Louarne : J’ai toujours avancé comme sur une route que tu ne connais pas, quand les paysages ne te plaisent pas tu avances, et parfois ils sont beaux et tu t’arrêtes. Je ne fais pas de plans à 5 ou 10 ans. Ça dépend d’où vient le vent, et je peux très bien changer d’avis si le besoin s’en fait sentir en termes de gestion.

Pour ce qui est du matériel, j’ai des idées très claires et si j’ai investi dans le GSL c’est parce que je sais que c’est du bon matériel rentable. Ce système est plus puissant et efficace que le J, c’est pour ça qu’on en rentrera un peu plus pour pouvoir disposer de deux ensembles de 8 têtes et 6 subs. Ça permettra de bien le valoriser et de mieux amortir son coût tout en garantissant à nos clients un excellent résultat. Ce n’est pas le nombre de boîtes qui compte, mais le résultat. Avec le GSL j’en mets un peu moins et pourtant c’est mieux !”

Mais Art Rock c’est aussi…

Une balade à pied dans Saint-Brieuc nous donne un aperçu de la façon avec laquelle le festival est décliné en de multiples plateaux plus petits.

Une XL200 pour la face de la Passerelle avec une petite numérique derrière. Une fois encore, même pour une petite scène, tout est prévu par Eurolive.

La scène de la Passerelle, une mini salle avec un maxi son et comme son nom l’indique, la possibilité de savourer les concerts depuis la fosse ou autour. 3 V et 2 V-Sub par côté et deux B2 pour aller chercher l’infra. On devine aussi une paire d’Y7P en infill.

Le vénérable C7 en colonne, ça pousse très fort si besoin est, ça se déploie facilement en mode plug’n’play, c’est léger et ça satisfait tout le monde. Eurolive en a gardé cinq kits. Cette configuration a été déployée sous la tente du Village pour la scène RATP avec une console iLive. Les wedges Turbo, amplifiés en QSC, apportent la touche finale à cette config simple, pro et efficace. Parmi les autres chouchous de Bob, le P1200 est ses 48 kg. 2 x 600W indestructibles. De nos jours pour le même poids on a deux D80 rackés ;0)

Et le son dans tout ça

Une première vraie écoute du GSL et pas une démo du fabricant (STOP les CD avec 2 dB de dynamique… NDR), apporte pas mal de réponses.

Bruno Le Bouc, tout de jean vêtu, face aux deux racks superposés de 3 D80 préposés aux 12 GSL-Sub. Au-dessus la ligne de 10 SL8 et 2 SL12.

Le remarquable bass/batt envoyé pour savoir où il met ses oreilles par un des mixeurs, donne le sourire et fait lever des pouces sur l’esplanade de la Grande Scène.

Oui, le GSL a un grave incroyable, dense, plein, directif et totalement autosuffisant pour mixer, un vrai grave de « gros » système. Oui, le GSL a de l’impact et même beaucoup d’impact dont il faudra savoir faire bon usage.
Oui, le GSL a de l’aigu avec une signature très proche du V qui est un délice, et une finesse comparable, sans pour autant manquer de mordant et de puissance et enfin oui, le GSL a conservé son bas mid pavillonné qui lui apporte cette attaque caractéristique et très appréciée.

Très bien aussi sa sécheresse malgré un arc sub qui n’est pas spécialement réputé pour apporter définition et impact à un système. Il va être difficile de dire du GSL qu’il est trop tenu, processé ou limité dans une enveloppe sonore typée d&b.
La filiation avec la marque est évidente, mais la quantité de matière délivrée est telle qu’il est désormais possible de façonner une dynamique et une couleur tout en bénéficiant des avantages de ce système en termes de puissance, directivité large bande et uniformité de couverture grâce à l‘Array Processing dont il faudra malgré tout résister aux sirènes.

La page des niveaux de la grande scène sur R1. Zoomez dedans et vous comprendrez. On vous promet qu’il y avait du son, et gros. La réserve est très, très importante.

Pour avoir eu la chance d’écouter le GSL avec et sans processing, je peux certifier que sagesse et raison font du meilleur son.

Enfin une balade derrière la scène est presque inquiétante. Si au plateau amplis et retours ne marchent pas, comme lors de l’écoute d’un virtual, la pression est si basse qu’on ne sait réellement pas si la face est ouverte.

On se retrouve à se parler sans crier et sans être submergé par l’habituelle masse d’infra et de grave qui noient tout à l’arrière et sur les côtés. Les habitants de la place doivent apprécier.

La Midas prête pour Marquis de Sade. Deux petites numériques ont pris place devant. Tout à droite, le sonomètre indique 102 dBA en LEQ et des crêtes de 114 en dBC.

Hélios, tu nous ferais le noir salle ?

Le soir même, l’écoute de Mat Bastard et de Marquis de Sade confirme nos premières impressions. Ça pousse très fort et le grave porte loin devant, un bas qui fait vibrer les flights et les pantalons. Autre constatation, chaque groupe dispose de sa couleur et de sa dynamique et le seul trait commun est le sentiment de puissance et d’headroom de ce système en 12 têtes.

Mat Bastard en plein show. Skip The Use coule dans ses veines et le son est excellent.

Pour Art Rock, 8 têtes par côté auraient largement suffi, et il en va de même pour les subs qui ont joué à -6 dB, voire moins. Le haut du spectre revigoré par rapport au J va en revanche nécessiter un peu de sagesse de la part des mixeurs. Les désormais trois moteurs qui équipent chaque boîte ont des muscles.
La seule crainte qui était celle de ne pas disposer de la patate d’une tête en 12” et de subs en 18” est balayée. Les 14” des SL ont la claque et avec leurs nettoyeurs en 10”, profondeur et portée. Les 21” des SL-Sub sont forcément moins nerveux que des 18, mais utilisés quand c’est possible avec les SL en full range, ils musclent bien les deux dernières octaves et descendent clairement très bas.

Marquis de Sade mis en son par Wilfried Lasbleiz et avec les lumières d’Art Light

Nous quittons St. Brieux à regret. La ville toute entière vibre au rythme de Art Rock. Encore merci aux organisateurs du festival et à tous les techniciens d’Eurolive qui nous ont reçus avec huitres, vin blanc & sourire, sans parler de Bob ! Bon vent à tous et rendez-vous à la rentrée dans les jardins de St Cloud. Mon petit doigt m’a dit que les magiciens sonores de Backnang n’ont pas chômé et qu’une surprise nous y attend…

D’autres informations sur le site d&b audio, le site Eurolive et sur la page FB Art-Light


L’équipe lumière :

– Pupitreurs: Philippe Menez – Arnaud Presse
– Blockeurs : Julien Riefenstalh – Thomas Guillerme
– Plateau : Rodrigue Gourong
– Conception : Manu Gourong

Les matériels Lumière :


R2 Lights, 100% made in Poland

une ode à l’halogène, ou presque, sur le stand R2 Lights

Éclairage et géographie forment un duo restreint. Europe de l’Ouest, Amérique du Nord, Asie de l’Est, en moins de dix nations la messe est dite. Une onzième est cependant en train de rejoindre cette communauté fermée.
Avec un passé industriel glorieux, une main-d’œuvre bon marché et une économie ultra-dynamique, la Pologne peut se targuer d’être l’un des seuls pays à ignorer la crise européenne, tout en maintenant un système éducatif très performant qui fait la part belle aux mathématiques et aux langues étrangères.

Il n’est donc pas étonnant de voir surgir des fabricants polonais, à l’image de Portman et R2 Light, dont les projecteurs sont complètement modernes et résolument vintage. R2 Lights est une filiale d’Imperial Lighting Factory. Cette compagnie, basée à Bialogard, dans le nord-ouest de la Pologne, est spécialisée dans la fabrication de luminaires pour l’architectural et les particuliers.

Les modules triangulaires si particuliers du Jorgos, gérés en matrice

Pour répondre à une demande de Giorgos Stylianou-Matsis, un éclairagiste polonais réputé, R2 Light a conçu un produit bien particulier : le Jorgos.

Ce projecteur unique est composé de seize petites sources triangulaires, assemblées dans un grand triangle de 80 cm de côté. Ces sources peuvent être traditionnelles, lampes halogènes Osram de 60, 100, ou 150 W ou plus modernes avec des leds de 15 W.

Rassurez-vous, avec ces sources Led non seulement la température de couleur est respectée, 2800 K, mais l’effet d’incandescence aussi, avec une baisse de la température de couleur à 2050 K quand l’intensité chute à 10 % de la puissance maxi.
L’IRC est supérieur à 97, l’électronique et les gradateurs sont intégrés. Les Jorgos se contrôlent en DMX et peuvent s’assembler en de multiples matrices, grâce à des points d’accroche disséminés tout autour.

Exposés également à PL+S, deux produits voisins sont en cours de développement.

Cinq Tower assemblées dans un grand mur rectangulaire. La différence entre les leds et l’halogène n’est perceptible que pour les spécialistes.

Le premier est une déclinaison des triangles en colonne appelée Tower. On retrouve les seize sources en version Led, IP65, Flicker Free, pour un rendu très proche.

Le deuxième est beaucoup plus qu’un projecteur. Il s’agit d’ARM, un immense bras robotique articulé tenant fermement six modules Jorgos. Un délire post-punk impressionnant que beaucoup d’artistes rêveraient d’avoir sur scène.

Détail du prototype de l’ARM en mode paparazzi, celui-ci étant installé dans les coulisses

Détail

Par le design et l’ambiance dégagée, les produits de R2 Lights semblent sortir d’un film de science-fiction slave, où la modernité va toujours de pair avec une certaine nostalgie graphique.
Point de passéisme cependant sur la fabrication, la qualité des produits d’Imperial Lighting dans le secteur industriel n’est plus à prouver.
Leur usine équipée des lignes d’assemblage les plus récentes et leur certification ISO 9001 largement ratifiée sont là pour le prouver.

Il ne leur reste plus qu’à trouver un distributeur en France. Et plus d’infos sur le site R2 Lights

 

Interfacio recherche un(e) Sales Channel Manager, entertainment

Le cabinet de recrutement Interfacio recherche un responsable des ventes pour un client fournisseur de solutions audio, vidéo, éclairage et de contrôle à intégrer dans les salles de spectacle, cinémas, studios d’enregistrement, centres commerciaux et lieux publics.

Cliquez sur l’image de l’annonce ci-dessous pour y accéder :

FL Group poursuit ses investissements en Robe

Déjà bien équipé en projecteurs tchèques, FL Group poursuit ses investissements avec une nouvelle commande de 48 BMFL WashBeam, 96 LEDBeam150 et 48 MegaPointe.
François Lamberdière, fondateur et dirigeant nous explique ce choix qui lui permet de passer à plus de 100 BMFL : « Aujourd’hui, le marché est là car le BMFL est ce qui se fait de mieux. J’avais déjà 56 BMFL Blade et je les complète en WashBeam pour leur polyvalence. »

La polyvalence, maître-mot des produits Robe, séduit les professionnels. Alors la marque au point rouge enfonce le clou avec le LEDBeam 150, la nouvelle petite lyre ultra-polyvalente avec un incroyable zoom qui passe d’un beam de 3,8° à un wash de 60°.
« Le poids et la taille sont aussi des facteurs très importants. Avec le LEDBeam 150, je peux les transporter en flight case de 8, alors qu’avec un produit comparable je n’en logeais que 6, précise François. »

Après avoir lancé Sound Light Evenement en 2012, François a progressivement fait grossir son projet en reprenant d’autres sociétés comme Interdits de Nuit, Artificiel Techologies, FX Concept ou Event-Déco. La création de FL Group il y a 2 ans visait à structurer la société autour des savoir-faire acquis au cours des années.
La croissance du parc de matériel avec des produits à succès comme les séries Pointe, BMFL ou PATT Robe, montre que FL Group vise à développer davantage la partie location pour devenir une référence dans ce domaine.

D’autres informations sur le site Robe et sur le site FL Group

 

Nexo et Yamaha donnent de la voix à Verdi en Pologne

PogoArt, prestataire disposant du plus gros inventaire de produits Nexo en Pologne, dont une PM7 Rivage flambant neuve, a participé au montage d’un Nabucco de toute beauté avec l’Opéra de Varsovie et en utilisant l’opéra même comme élément de décor et de plateau pour accueillir les 350 artistes.

Marcin Nałecz-Niesiołowski

L’Opéra de Varsovie est habitué à se produire en extérieur, mais avec ses 700 m² de plateau accueillant sur trois niveaux l’orchestre, le ballet et les choristes, le montage de ce Nabucco place Wolnosci, a été un réel challenge. Marcin Nałecz-Niesiołowski, directeur de l’opéra de Varsovie et chef d’orchestre, a précisé que de telles grandes opérations sont toujours le fruit de compromis à cause d’une acoustique peu favorable.

Adossé au fronton de l’opéra, le grand plateau de 35 mètres de large demandait un système puissant et généreux dans sa couverture latérale, Il a donc été demandé à Sławek Pogorzała de PogoArt  de mettre en œuvre une solution technique basée sur le système modulaire STM raccordé à des mélangeurs Yamaha RIVAGE PM, CL et QL.

Le ballet, le décor majestueux et 12 x M28 !

« Le point le plus important était de garantir une couverture régulière dans la vaste zone d’écoute avec le meilleur rendu possible. Le STM M28 ayant une ouverture très large, cela a été solutionné facilement. Des compléments en nez de scène ont débouché les premiers rangs et fermé la zone avant recouvrement des lignes principales » nous précise Sławek Pogorzała.

Au premier plan la CL5 en charge du chœur, en haut de l’image, la nouvelle venue dans la famille Rivage, la PM7.

Le système principal était constitué par des lignes de 12 x M28, complétés dans le bas du spectre par des subs éprouvés, 8 x CD18.
Le système a été amplifié et processé par des amplis NXAMP4x4, raccordés à la nouvelle console Yamaha PM7 déployée via un réseau en Dante.
Les chœurs ont été repiqués par une CL5 en réseau avec des stages R-series. Les retours ont été pris en charge par une paire de QL5.

Plus de 2000 personnes ont assisté à chaque concert donné à guichets fermés, sûrs de la qualité artistique d’un opéra jouissant d’une réputation internationale. « Il était vital que le système soit en mesure de délivrer le rendu le plus fidèle à chaque spectateur ; Nabucco est un opéra très connu et les fans sont familiers avec les airs et le livret » précise Marcin Popek de LAUDA Audio, le distributeur polonais de NEXO.

« Il ne fait aucun doute que cette année le son a été une réussite et nombre de commentateurs ne se sont pas gênés pour noter l’amélioration vis-à-vis des années précédentes qui n’ont pas bénéficié de l’apport décisif d’une console comme la PM7 et d’un système tel que le STM. »

Une vue des front fills en M28, rendus encore plus indispensables par l’écartement du système principal.

Pour plus d’informations sur le site Pogoart et sur le site Nexo

 

Le Grand Bleu plonge dans l’hyperréalisme 2e partie

Seb et Max devant la SD7 et tout à droite Fred Bailly de L-Acoustics. On est à quelques minutes du noir salle.

11 mai. Tout est en place. De long mois de travail minutieux vont donner vie au Grand Bleu en live. Un des hommes de l’ombre si essentiels, Jean-Phi Schevingt, partage avec nous sa passion pour ce projet. Ajoutez le déploiement L-Isa et nos impressions d’écoute et vous êtes prêts à plonger No Limit ! C’est parti.

Jean-Philippe Schevingt, l’ébéniste du son

SLU : Comment en es-tu venu à rejoindre cette équipe ?

J-Phi Schevingt devant son déploiement de MainStage. La barbe a blanchi, les lunettes sont apparues mais l’expérience ne fait que grandir…

Jean-Philippe Schevingt : Le plus simplement du monde, j’ai été appelé par Romain qui a rapidement compris qu’il allait falloir être à deux pour retrouver et retravailler cette quantité de données sonores. J’ai commencé à bosser sur les premiers patchs en janvier quand j’ai pu mettre la main sur toutes les machines, et j’ai constaté le temps que ça prenait. J’ai moi-même vite compris que jusqu’au dernier moment j’allais être accaparé par cette tâche et que je n’aurais jamais trouvé le temps de travailler mes partitions.

SLU : Tu devais aussi jouer ?

Jean-Philippe Schevingt : Bien sûr, on aurait aussi dû être les deux claviers de l’orchestre avec Romain mais j’ai préféré appeler Eric pour lui dire qu’il valait mieux que je reste à la disposition des musiciens afin de les mettre dans les meilleures conditions pour jouer. Comme en plus c’est moi qui ai tout programmé ne serait-ce qu’en termes d’attributions des sons aux différents contrôleurs MIDI, il valait mieux que je ne fasse que ça. Et puis pour jouer cette BO il faut savoir coller parfaitement à la partition et au click, en plaçant la note sur la quatrième double croche d’un temps, et je ne suis pas suffisamment bon lecteur pour faire ça (rires)

SLU : Il paraît qu’Eric garde tout !

Le TX816. La force brute de l’époque, brute…et encombrante ;0)

Jean-Philippe Schevingt : Heureusement ! Il a gardé précieusement les Sysex et les sauvegardes de ses synthés, j’ai ainsi pu avoir des éléments, mais pour les lire il a fallu recréer des vieux macs avec des vieux OS pour arriver à ouvrir les vieux logiciels de 1988 et les Sysex des TX816 (Des racks contenant huit cartes de synthèse FM NDR)

Grâce à ça, j’ai pu programmer des FM8 virtuels de Native Instruments. Il faut savoir que 80 à 90 % des sons de synthé du Grand Bleu sont issus du DX7 Yamaha avec beaucoup de layering. Chapeau quoi qu’il en soit à MOTU pour leur rétro-compatibilité.
Je n’ai jamais vu ça. Je ne connais pas de soft qui sache ouvrir une session qui a 30 ans. Ni ProTools, ni Cubase… Regarde la date de la dernière modification du générique du début. 9 février 1988. Tu double cliques et après t’être entendu dire que le soft ne retrouve pas l’environnement MIDI d’Eric…

Plus qu’un long discours, pour nos lecteurs qui ont moins de 30 ans, voici à quoi ressemble un écran de Mac SE, à peine plus grand qu’un boitier CD et monochrome. C’est du Performer 1, et c’est la session du géné du début du film, le Big Blue ouverture. La piste deux, c’est le tambourin qui fait « fffrr ». On voit aussi les locators sur les time codes où apparaissent les noms au générique pour les premiers rendez-vous sonores avec l’image. Ne manquent que des rouleaux de réverbération  et on s’y croirait !

SLU : Et en dehors de Yamaha ?

Jean-Philippe Schevingt : On a dû prendre des sons de l’Emulator 2, de l’Akai S 950, du Kurzweil 1000 PX ou du Roland MT32. Une fois échantillonnés, tous ces samples et les synthés virtuels sont gérés par le logiciel hôte MainStage d’Apple. Deux doubles configurations redondées. Une première contient l’ensemble des sons qui vont être joués par les deux claviéristes, par Eric et par le saxo qui a aussi un clavier.
La seconde contient l’ensemble des sons de batterie et percussions mais aussi tous les samples qui vont être joués par les deux batteurs. L’ensemble tient sur 4 Mac mini, des gros quadricœur avec beaucoup de ram. Ajoute à ça des cartes MADI et je suis en mesure de livrer à la face les 64 sorties qu’ils m’ont demandées. 32 pour les sons de claviers et 32 pour les sons de batterie.

SLU : Tu parlais de redondance…

Urgence oblige, le MadiBridge est placé sous les yeux de J-Phi qui dispose par ailleurs de 3 souris. Un homme qui ne s’embrouille pas  avec autant de souris s’appelle un polyrongeur.

Jean-Philippe Schevingt : Tout est doublé en miroir et aboutit dans un MadiBridge RME que j’ai sous les yeux. Si jamais le principal me créé un problème ou génère un bruit, je bascule sur le secours.

SLU : Es-tu asservi au time-code toi aussi ?

Jean-Philippe Schevingt : Non, je fais tout à la main, je n’ai pas le besoin d’y être raccroché.
Il y a un moment donné où j’aurais éventuellement eu besoin d’une MIDI clock pour suivre le tempo de toms avec un délay joué par Eric, mais pas pour le reste.

SLU : Le MIDI tient bon malgré ses 35 ans…

Jean-Philippe Schevingt : Sur des grandes longueurs comme ici, c’est encore ce qu’il y a de plus fiable. 15 mètres sans ampli, sans convertisseur ou expandeur, rien qui puisse interrompre le signal. Je suis installé pile là où il faut pour ça.
J’ai eu trop de problèmes avec l’USB, surtout quand tu as beaucoup de machines et où, un conflit d’IP, te fait perdre un clavier ou un pad. J’ai mes 14 câbles MIDI qui m’arrivent des différents contrôleurs sur scène vers deux racks d’interfaçage MIO Connectivity qui envoient les ordres à mes deux MainStage.

Une idée de la configuration pensée, programmée et exploitée par J-Phi Schevingt

SLU : Donc ce soir cela va être Next, Next, Next (sourire)

Jean-Philippe Schevingt : Exactement, mais je surveille aussi le déroulement des choses car les garçons sont tellement occupés avec leurs deux mains et pieds que parfois c’est moi qui leur rentre des couches ou leur remet à distance leur pédale en bas pour que le son arrive vraiment de loin (rires). Ce sont de vrais professionnels, mais ils ont une telle somme de choses à faire…
Je suis dessus toute la journée et 6 jours sur 7 depuis le 23 février, je n’ai fait que ça, je sais de quoi je parle ! Je me suis fait aussi une conduite avec les timings. S’il faut rebooter ou bouger quelque chose, je sais quand le faire.

Les deux racks d’interfaçage MIDI à gauche et les 4 mini mac et leurs cartes RME à droite, le tout à portée de main.

SLU : Question sans doute idiote, ta configuration marche parfaitement à l’instant où l’on se parle (le matin du jour du concert NDR). Tu ne touches plus à rien ou bien tu redémarres l’ensemble avant le show de ce soir ?

Jean-Philippe Schevingt : Je vais tout éteindre, laisser refroidir et une heure avant le spectacle, je vais tout redémarrer et faire un tour de tous mes claviers. Et je vais tester ma sécu aussi.

SLU : Pourtant la tentation serait grande de…

Jean-Philippe Schevingt : Certains ne touchent plus à rien et ça passe, mais l’informatique peut réserver des surprises. Un ordinateur se retrouve avec de la matière dans ses barrettes de RAM, et quand tu relances, s’il ne débufferise pas correctement, il va bloquer une partie de sa mémoire vive et  risque de marcher sur une patte.

SLU : MainStage et toi…

Jean-Philippe Schevingt : C’est une vieille histoire. J’ai mis sur la route la première tournée pour Calogero avec en 2007. J’étais allé chercher en Irlande la première boîte Logic Studio livrée là-bas. Deux ans après, avec Ivan Cassar, on a monté le premier show full virtuel au monde dans les stades pour Mylène Farmer. Comme tout était virtuel, on avait équipé 6 Mac pro 8 cœurs, 4 disques internes, on avait bétonné (On est au niveau de redondance aviation NDR).

Les claviers de Julien Carton avec la paire Native Instruments / Nord, au-dessus de laquelle on trouve la tablette pour la partition et entre les deux avec le logo Gaumont, le retour vidéo dans lequel est incrustée la battue.

Pour te resituer la puissance de MainStage, pour Le Grand Bleu et pour être tranquille, on aurait dû trouver une vingtaine de DX7 et au moins 6 échantillonneurs gonflés à bloc.
Le choix est vite fait. On a comparé, dans le studio d’Eric, le son en sortie du TX816 en rack et des plugs FM8 et ce sont ces derniers qui gagnent, grâce aussi à des convertisseurs plus modernes.
Leur commodité d’emploi nous a permis de reconstituer très facilement le layering avec le léger décalage de tonalité utilisé sur la version de 1988.

SLU : Comment sont faits les sons de batterie ?

Jean-Philippe Schevingt : Avec Battery 4 de Native Instruments. J’utilise aussi sur scène des claviers maîtres, des Complete Control de Native.

La batterie de Loïc Pontieux avec beaucoup de baguettes qui ont dû ressortir comme neuves ;0)

SLU : Je vois du rouge pourtant…

Jean-Philippe Schevingt : (sourire) Ce sont des Nord Stage, car le 88 notes de Native qui a aussi un toucher lourd, n’a pas de pitch bend, et nos musiciens s’en servent tout le temps, par exemple pour les flutes de pan.
C’est dommage car le prochain modèle qui va sortir bientôt, a des mollettes. Ce n’est pas de bol. Ils avaient fait le choix chez Native de les remplacer par des rubans à la « Touch Bar » du Mac, mais cela n’a pas pris avec les musiciens car c’est joli, c’est moderne, c’est fun mais…

SLU : Est-ce que tu arrives à te sortir ces mélodies de la tête…

Jean-Philippe Schevingt : Non (sourires). Je vis avec jour et nuit depuis plusieurs mois. Je vais plonger avec bonheur dans Eddy Mitchell la semaine prochaine. Cela dit, j’adore cette BO, et comme je l’ai dit à Eric, après avoir vu le film en salle à sa sortie et découvert la synchro à l’image, une synchro telle que même des non-initiés la remarquent, cela a beaucoup participé à mon envie de faire de l’informatique musicale.

La Grande Seine vue depuis le plateau, une salle magnifique et qui s’ajoute à l’offre parisienne. 4000 assis ou 6000 avec la fosse, il y a de quoi faire !

Dans les mois qui ont suivi la projection, j’ai acheté mon premier séquenceur, mon premier ordi, mes premières machines et j’ai commencé à programmer. C’est donc drôle de me retrouver 30 ans après à ce poste et d’avoir la chance de lui faire découvrir les jouets actuels.

SLU : Elle ne semble pas facile à jouer cette BO…

Jean-Philippe Schevingt : Pour nous et les musiciens c’est compliqué car dans un morceau, Eric est capable de changer à plusieurs reprises le tempo et le nombre de temps dans les mesures pour aller chercher l’image. Musicalement cela ne s’entend pas, mais à jouer sur scène, ce n’est vraiment pas évident.

La toile avec son déploiement L-Isa Focus. Bien cachés derrière et de gauche à droite on aperçoit Ben Rico face à sa SD7 en train de shooter Jean-Marc Barr, Romain Berguin devant son ProTools, Jean-Philippe Schevingt et ses MainStage et tout à droite Le fly de Lucien Viendras en charge des instruments acoustiques.

SLU : C’est dommage que vous soyez derrière le rideau avec Romain…

Jean-Philippe Schevingt : Mais on aurait dû être devant, Eric le voulait et jusqu’à il y a deux ou trois jours, on aurait dû accompagner les musiciens avec notre bazar. Seulement il faut pouvoir agir sereinement en cas de besoin, sans attirer l’attention des gens parce qu’on tourne autour de la table et qu’on bricole un truc.
Je suis fréquemment sur scène en tant que clavier avec la responsabilité parfois d’un ProTools et ma hantise c’est de rester propre devant les gens, de réagir sans qu’on ne le remarque.

11 mai

Pour la première fois, on pénètre dans la Grande Seine et comme toujours par les coulisses. L’immense toile micro-perforée permet de suivre le film qui déroule désormais en même temps que les musiciens filent, mais à l’envers. Voir Rosanna Arquette avec une tête de 3 mètres de haut laisse apercevoir le magnifique vert de ses yeux, mais passons.

Le film vu côté cage de scène avec les 5 lignes de base du déploiement L-Isa.

Le déploiement Focus de L-Isa fait lui aussi plaisir à voir et surtout à entendre. Il y a de la membrane et des moteurs, et avec K2 on est en 3 voies sur les trois points centraux, les 3-4-5, avec 9 boîtes par ligne. Quand il y a la place, cette configuration Focus semble être la solution parfaite pour muscler le centre où naturellement se retrouvent des sources riches en grave et en dynamique. Autre avantage, ces trois lignes de K2 étant très proches de la colonne de subs, le raccord marche bien.

La force de L-Isa dans un graphique. Le pourcentage de spectateurs couverts par un signal conforme et cohérent est maximal d’autant plus que cette salle ouvre exactement comme une enceinte. Seuls les premiers rangs souffrent un peu.

Les lignes 2 et 6, toujours derrière l’écran et de 12 boîtes chacune, restent en Kara tout comme les 1 et 7, de 9 éléments chacune, visibles cette fois-ci par le public car accrochées au plus large de la salle et twistées en dedans.

Les surround constitués par deux lignes de 9 Kiva II, sont placés en haut des gradins au lointain. En nez de scène enfin, 6 Kiva II tirent l’image vers le bas et donnent un peu de son aux premiers rangs.

A l’écoute on remarque immédiatement que la cage de scène et l’écran emprisonnent de l’infra et que les moteurs d’aigu des K2 jouent à la pelote avec ce dernier. Ça rebondit sec. Au pied de l’écran, cachés par un pendard noir qui l’entoure, on retrouve Ben Rico et sa console, Romain Berguin et son ProTools, Jean-Philippe Schevingt et ses machines mi-ordi mi-synthé, accompagnés par le backliner en charge des instruments acoustiques et du technicien en charge du serveur vidéo. Plus un gros paquet de contrôleurs LA12X et que du 12X, même pour du Kara ou du Kiva. Chapeau Dushow.

La salle des machines avec notamment deux processeurs L-Isa et leurs deux convertisseurs ADI-6432 de RME et 21 contrôleurs LA12X. Au-dessus, les trois lignes Focus en K2 et les deux lignes moins sollicitées en Kara. La colonne de KS28 en montage cardioïde est très bien placée derrière les K2.

Côté salle encore vide, le son est naturellement un peu éteint sur la dernière octave et le grave et l’infra, bien que présents et précis, sont un poil longs. D’autres détails appelleraient aussi un commentaire, mais comme à salle pleine et grâce à Max et Seb, ils disparaitront quasi entièrement, inutile de gâcher des bits.

La réponse du K2 moyennée sur le tracé noir. 6 dB de compensation dans l’aigu ont été nécessaires pour passer l’écran.

Côté bonnes nouvelles, le grave donne des frissons car il fait redécouvrir la bande originale. Le pied, la basse d’Eric, les nappes, et certaines notes qui s’encanaillent d’infra dans les 40 Hz, apportent un naturel et une assise que le pauvre grave lyophilisé et à la fois dégoulinant d’une salle de ciné ne peut atteindre… Le filage tourne à 90 dBA, un niveau parfait qui ne sera que très rarement dépassé le soir même.

Eric Serra en pleine prestation, plus éclairé qu’en réalité sur cette photo, et toujours aussi bon sur sa basse.

Seb a dû comme prévu retravailler sa spatialisation, surtout les extends qui ne sont pas derrière l’écran et ne sont pas transposables facilement en salle.
Le bas du spectre qui ne peut pas sonner de la même façon entre petit studio et grande salle, est aussi remis d’équerre avec un niveau de réverbération ajusté à celui de la Grande Seine. Le résultat final est aussi beau qu’une plaquette de Marcoussis.

Noir salle

De gauche à droite Dimitri Vassiliu, Soline Marchand et au pupitre Philippe Marty.

Les musiciens rentrent et vont à leur instrument, Eric Serra arrive sous les applaudissements d’un public visiblement déjà sous le charme.
Les lumières discrètes, mais comment aurait-il pu en être autrement pour ne pas polluer la toile, apportent leur écot d’ambiance.
C’était le projet casse gueule par excellence, mais Dimitri Vassiliu s’en est sorti avec son élégance et expérience coutumières.


Le bulletin de l’élève Menelec Maxime pour cette opération L-Isa ;0). Tout est presque au taquet.

Les 7 musiciens s’animent d’un coup, guidés par un chef d’orchestre invisible mi-Tools mi-Berguin et la magie opère instantanément. Implacable.
Le générique défile et on est tous pris par le même pincement. Le Grand Bleu reprend vie sous nos yeux et surtout dans nos oreilles mais mieux, tellement mieux qu’au ciné.

L’image sonore déborde largement de la toile et sature de bonheur notre pauvre esprit stéréophonique, bientôt stéréophobique. L’ampleur, la précision, l’étendue du spectre, la dynamique, la beauté et la localisation des sons, tout habille l’image, et cette bande originale qui a déjà tant fait pour le film, lui ravit pour la première fois la vedette.

Le jeu des musiciens avec leur propre timing, la qualité nouvelle des sons, le mix retravaillé pour la salle de Seb, le calage loin d’être évident de Max, le service traiteur de Ben, la puissance dans le haut du K2 qui a fini de perforer l’écran, L-Isa qui avec le déploiement Focus est enfin prêt à s’attaquer à la variété et le travail de l’ombre tellement important de Romain et Jean-Philippe, font de ce ciné-concert un vrai concert-ciné et avant tout, un moment rare où mes yeux ont parfois eu une étrange réaction lacrymale. Je dois être allergique au bon son et au talent.


Renan Richard, Eric Serra et François Delfin jouent en direct une musique d’ambiance qu’on entend durant la soirée spaghetti dans la chambre d’Enzo. Et se marrent.

A quelques mois de l’entrée en vigueur du décret 102, on a savouré 90 dBA et 101 à 104 dBC remarquablement bien faits, sans jamais grimacer ni sortir les bouchons, mais avec l’ampleur et l’impact indispensables à tout spectacle. A s’en demander à quoi servent les 15 dB en plus. Le Grand Bleu va peut-être prendre la route les prochains mois. Ce sera LE concert-ciné à ne pas rater, ne serait-ce que pour écouter et applaudir un super compositeur.

C’était un vrai concert et des plus difficiles pour un musicien. Chapeau les gars !

Les équipes

Le Son
Son FOH : Sébastien Barbato (Société ENKP ) / Maxime Menelec (Société upoint)
Son Retour : Benjamin Rico / Pierre Veysset
Backline : Jean-Phi Schevingt / Lucien Viendras
Protools : Romain Berguin (Société upoint)
Support L-Acoustics : Fred Bailly / Florent Bernard / Guillaume Le Nost
Equipe Montage Dushow Diffusion : Max Maguet / Antoine Dumortier / Théophile Thomassin

Les Musiciens :
Eric Serra : Basse, Claviers, Percussions Électroniques, Guitare,
Loïc Pontieux : Batterie Électronique,
David Salkin : Batterie Électronique,
Sébastien Cortella : Claviers,
Julien Carton : Claviers,
François Delfin : Guitare,
Renan Richard : Saxophone, Claviers, Percussion

La Lumière :
Lumière : Dimitri Vassiliu / Philippe Marty / Soline Marchand
Gestion projet Dushow : Regis Nguyen / Adrien Pratz / Alex Capponi
Prod : Jean-François Bellino / Mathieu Drouot / Sylvain Gilbert / Cyril Sebbon

La Création :
Création sons joués par les musiciens, réverbérations et restauration fichiers : Jean-Phi Schevingt, Romain Berguin et Eric Serra.

ADB comme jamais, avec la nouvelle gamme Lexpert Profile et Fresnel

La compagnie fondée par Adrien De Backer en 1920 n’a jamais paru aussi moderne qu’aujourd’hui, encadrée de près par l’exigence allemande d’Osram et la technologie Claypaky.
La R&D a travaillé d’arrache-pied pour présenter six produits complètement tendance qui se caractérisent par l’abandon complet des massifs projecteurs conventionnels tout de fer vêtus, au profit d’une gamme de découpes et Fresnel délicatement profilée, aux détails choisis et au faisceau optimisé.

Lexpert Profile L

Le surprenant design tout en courbes et biseaux de la gamme Lexpert. Non seulement la dissipation thermique est optimisée, mais en plus l’esthétique est réussie.

Lexpert Profile L est la première découpe à led d’une série que l’on espère très longue. Équipée d’une source blanche de 280 W, elle se décline en deux températures de couleur.

La première est un blanc chaud typé tungstène à 3200 K avec un IRC supérieur à 90, la seconde un blanc froid calibré à 5600 K et à l’IRC supérieur à 85. Ces deux solutions ont été intégrées dans le corps arrière de la découpe complètement revue.

Clairement aérodynamique, sa carrosserie noir mat est étudiée pour une dissipation thermique maximum, aidée par un système de ventilation et des radiateurs passifs.

les rails de réglage manuel zoom et focus.

En sortie optique, le flux a bénéficié des tout derniers outils d’Osram pour atteindre une homogénéité et une puissance étonnante. ADB n’hésite d’ailleurs pas à annoncer une équivalence aux découpes 1 kW halogène !

Les deux nez de zoom, 15° à 30° ou 25° à 50° sont eux aussi revus et possèdent des réglages de zoom et de focus indépendants, regroupés en ligne sur la partie droite avec la poignée de serrage de la lyre. Les quatre couteaux intégrés s’insèrent jusqu’au trois-quarts avec 45° d’angle de pivot. L’ensemble de la cassette s’oriente de 40°.

Détail du raccord entre la base et le zoom : la molette de serrage du nez est enrobée par le châssis, juste en dessous des volutes thermiques. Le choix d’ADB de rendre les couteaux complètement solidaires de la découpe est justifié par les retours de ses nombreux clients.

Une première trappe permet d’engager un iris 18 lames ou un porte-gobo, et la seconde donne accès aux lentilles pour le nettoyage. L’ensemble se termine par un porte-accessoire ou filtre de 185 mm.

La gestion électronique permet de contrôler finement le dimmer en 8 ou 16 bits, de choisir une des quatre courbes de gradation, ainsi qu’un mode strobe, une émulations tungstène ou la fréquence de scintillement entre 600 et 4800 Hz. Dans tous les cas, la molette d’intensité située à l’arrière de l’appareil permet un réglage manuel.
Lexpert Profile L peut se piloter en DMX512-RDM ou Art-Net, par de un à cinq canaux DMX. Le RJ45 donne aussi accès à une WebPage dont les futurs développements permettront d’accéder à l’intégralité des paramètres de la découpe, en plus de sa mise à jour.

L’ensemble pèse un peu plus de 16 kg, consomme au maximum 382 W et s’utilise avec quatre modes de ventilation : Boost, Standard, Silent et Ultra-silent. Dans ce dernier cas, le bruit descend sous les 25 dB à 1 mètre et, suivant la chaleur ambiante, atténue quelque peu la puissance des leds.

Lexpert Fresnel M, un Fresnel revu et corrigé

Donné lui aussi comme équivalent à son homologue tungstène d’1 kW, ce Fresnel ne consomme que 150 W de leds. Il bénéficie de la technologie et du design « Lexpert ». Deux versions en 3200 K ou 5600 K, aux IRC supérieurs à 94 et 90, sont installées dans un adorable corps thermo-profilé, surmonté d’une lentille de 200 mm.

Le Fresnel du futur d’ADB, équipé ici d’un volet 8 feuilles imparable.

Qualité du flux, sélection de fréquence, modes de gradation, strobe et émulation tungstène, dimmer en 8 ou 16 bits, choix de la ventilation, Webpage, DMX-RDM, Art-Net et connectique complète, Lexpert Fresnel reprend toutes les caractéristiques de la Profile dans moins de 9 kg.

Il ajoute en prime un paramètre de zoom sur une plage 8 – 80° géré par moteur. La commande peut être logicielle, via DMX ou manuelle grâce à une molette située elle aussi à l’arrière projecteur. Son porte-accessoire à l’avant permet d’accueillir des filtres de couleur, certes, mais aussi un volet huit feuilles sans fuites de lumière. Cette nouvelle série de projecteurs est une vraie résurrection pour ADB, qui pourra sans doute retrouver ses lettres de noblesse face à une concurrence déjà passée du côté brillant de la led.

La précision donnée par l’emploi des lettres L ou M à la suite du nom des projecteurs permet d’envisager plusieurs déclinaisons dans le futur. Il ne serait donc pas étonnant de voir arriver bientôt des découpes, PC ou Fresnel « L » « XL » ou « XXL » !

Le modèle Fresnel bénéficie d’un zoom motorisé réglable aussi par une molette

Pour les modèles plus petits, une gamme existe déjà, particulièrement adaptée à la muséographie ou en renfort de proximité : « Lexpert Emphasy ».
Ces mini-découpes, de 2 kg environ, sont équipées d’une led de 36 W, en 3200 K ou 5600 K, et n’ont pas besoin de ventilateur grâce à leur carrosserie thermo-profilée.

Quatre optiques sont disponibles : 19°, 26°, 36° et 50°. Comme leurs grandes sœurs, les Emphasy possèdent quatre couteaux intégrés, un porte-gobo et un porte-accessoire, un réglage de focale manuel et un contrôle d’intensité par bouton rotatif à l’arrière.
Une version DMX est disponible, équipée d’un afficheur avec menu sur le côté droit de la lyre. Les Emphasys existent en coloris blanc ou noir et sont disponibles, comme le reste de la gamme Lexpert, dès maintenant.

Montée en puissance du système de contrôle Hathor

Le logiciel Hathor des consoles ADB passe en version 2.0. Celui-ci est optimisé pour les pupitres Liberty et Freedom, ainsi que pour les nouvelles solution OnPC Imago et Imago Wings présentées l’an dernier. La librairie des projecteurs contient désormais plus de 10 000 templates, mises à jour deux fois par semaine.
Parmi les nouvelles possibilités, on appréciera d’affecter des Playback sur les Submaster, des fonctions de park par projecteur ou paramètre, un Color Picker qui passe en HSI ainsi que des choix de GrandMaster, d’Independent ou Field plus larges.

La solution mobile Wily ! est intégrée complètement avec un skin noir ADB. Le principe très élégant de ce software est de permettre d’utiliser un nombre illimité d’IPad ou d’iPhone en client du logiciel Hathor, et de se construire des surfaces de contrôle et de restitution sur-mesure et sans fil. Cette version sera disponible à la rentrée sur le nouveau site ADB, accompagnée de pléthore de tutoriels et de manuels en ligne.

Le RDM manager, software utilisé pour la surveillance et le réglage des armoires de gradateurs ADB, s’améliore aussi avec une réponse instantanée en cas d’erreurs et des tests de courant.

Solutions pour cyclorama et bains de lumière théâtre en leds HRC

Après le Klemantis 1000, voici sa déclinaison en barre de 50 cm, le Klemantis 500. Ses huit sources Led HCR vont venir compléter les seize de son grand frère. Les leds HCR sont la déclinaison ultime d’Osram, déjà mises en œuvre dans les nouvelles K-Eye de Claypaky.

Le Klemantis 500, ici dépourvu de ses deux volets coupe flux. Les quatre vis Torx permettent de rapidement changer les lentilles asymétriques en symétriques.

Ses modules six couleurs (rouge, vert, bleu-violet, orange, cyan et lime) de 35 W, couvrent un vaste espace colorimétrique avec un IRC supérieur à 97, quelle que soit la teinte. La température de couleur s’échelonne linéairement de 2500 K à 8000 K. Ils sont ici utilisés en ligne, sur une barre pivotant manuellement en tilt sur sa base.

derrière le port RJ45 dédié à l’Art-Net, au sACN ou à l’accès par Webpage, on distingue la poignée de serrage du tilt. Grosses paluches s’abstenir.

À l’origine, le Klemantis est dédié à l’éclairage de cyclorama en proximité avec ses lentilles asymétriques en prolongement de ses chambres optiques réflectives. Grâce à son angle latéral très réduit, il délivre une couverture homogène sur toute la hauteur de la toile avec très peu de recul (entre 0,60 et 2 mètres, pour des pans verticaux de jusqu’à 8 mètres.).

Mais en dévissant quatre vis Torx en face avant, il est possible d’échanger la plaque d’optique avec des lentilles symétriques ovalisantes, pour l’utiliser comme un Pebble, ce PC à la lentille martelée. L’angle de diffusion est alors de 28° en hauteur et 18° en largeur, idéal pour un éclairage en contre-jour. Dans cette configuration, un Klemantis 500 tous les 60 centimètres permet d’éclairer une zone deux fois plus haute que large, avec un flux comparable à celui d’un Fresnel 1 kW.

Détail des connecteurs sur la base. Le port USB sera activé dans les prochaines versions de soft

La partie contrôle, DMX512, RDM, Art-Net et sACN, permet toute une gamme de corrections colorimétriques, en RAW, RGB, CMY, HSB ou choix virtuel de gélatines, ainsi que des émulations tungstène, différentes courbes de dimmer et un choix de fréquence anti-scintillement. Dans le futur, l’accès par Webpage donnera accès à tous les paramètres du projecteur par Ethernet.

Son système de refroidissement utilise une ventilation sur l’électronique, couplée à un dissipateur thermique passif autour des leds.

Oksalis, un projecteur d’ambiance dédié au théâtre

Dernière livraison d’ADB, l’Oksalis est équipé de toute la technologie Klemantis exploitée sur une surface beaucoup plus importante.

Le cubique Oksalis FL20, tout zoom dehors. Les ouïes sur les côtés de la base permettent de faire circuler l’air de la ventilation active de l’électronique. Les leds sont, elles, refroidies par convection naturelle.

Les FL20 et FL10 regroupent donc respectivement 32 et 17 leds HCR de 35 W, pour des consommations de 500 et 300 VA et un flux lumineux de 8500 et 4250 lumens.
Inutile de revenir sur la définition de ces diodes « High Color Rendering », équivalent couleur de la haute-fidélité dont ADB parsème tous ses nouveaux projecteurs.
La qualité des leds est avérée, le flux lumineux est d’ailleurs particulièrement homogène et exempt de réflexions ou d’ombres colorées.

Des algorithmes sophistiqués maintiendront la calibration de chaque projecteur tout au long de sa vie, afin qu’ils restent parfaitement alignés entre eux. L’apport d’un zoom motorisé leur donne une envergure de 6° à 50°. En dehors de cette particularité, la connectique et les modes de contrôle sont strictement identiques à ceux des Klemantis.

gros plan sur les optiques du FL20. Les paires de capuchons en plastiques cachent des inserts prévus pour un porte-accessoire, filtre ou diffuseur.

La plaque de support s’accompagne d’inserts quart-de-tour pour crochet Oméga.


Et pour d’autres informations sur les produits visitez le site ADB

 

Ayrton recherche des responsables des ventes internationales par secteurs

Ayrton, recherche des responsables des ventes pour différents secteurs du monde. Ambitieux et motivés, les candidats idéaux auront une expérience de création d’un réseau de distribution, particulièrement sur le marché de l’éclairage professionnel.
La connaissance du marché, d’excellentes relations avec les principaux acteurs de la région et la compréhension des tendances de l’industrie sont autant de compétences essentielles pour ce rôle.

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Dushow recherche un(e) chargé(e) technique Lumière (95)

Dushow, prestataire de service en son, lumière, vidéo et structure dans l’événementiel, le spectacle vivant, et l’audiovisuel recherche un(e) chargé(e) de projets lumière pour renforcer l’équipe commerciale et technique dédiée à tout évènement ponctuel au sein de son site de Roissy-en-France.

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Le Grand Bleu plonge dans l’hyperréalisme 1re partie

1988. J’assiste au Grand Rex à Paris à la projection du Grand Bleu, et comme toute la salle, je ressors conquis, habité par l’histoire mais surtout sa musique en relation étroite avec l’image. 30 ans plus tard l’œuvre majeure du tandem Besson & Serra est reproposée en ciné-concert. Rien n’a changé, mais tout est mieux.

Automne 2017, Maxime Menelec, jeune et talentueux sound designer, ingé système et chef d’équipe nous glisse qu’un potentiel coup en L-Isa se prépare et nous conseille de mettre de côté le vendredi 11 mai 2018. Impossible d’en savoir plus, on lâche donc le morceau, soulagé par le : «…je t’appellerai quand on sera en studio, tu comprendras » habilement glissé.
Les semaines passent et fin janvier, rendez-vous est pris dans une petite impasse non loin de Montmartre. On sonne à une porte banale même si blindée. Une fois franchie, le décor, l’odeur d’électronique chaude et plus encore les accords qui y résonnent ne laissent aucune place au doute. Ça sent le Serra à pleines narines.

Romain de dos face à une configuration L-Isa en X8 très ramassée de 5 + 2 extended.

Deux personnages-clef de l’aventure « Le Grand Bleu fête ses 30 ans » viennent à notre rencontre. Maxime qui abandonne quelques minutes sa configuration L-Isa d’encodage basée sur des X8 L-Acoustics et Romain Berguin, un personnage stratégique qui, avec Jean-Philippe Schevingt dont on parlera plus loin, forment le trio qu’Eric Serra remerciera chaudement quelques mois plus tard sur la scène de la Seine Musicale au bout de la projection. A juste titre. Mais chaque chose en son temps.

Le travail auquel nous assistons brièvement cette après-midi d’hiver nous laisse pantois. Oui, tous les éléments musicaux existent, même la session de Performer d’époque, car Eric Serra a méticuleusement tout gardé y compris les MidiVerb, non pardon, les MidiiiiiihhhhhhhVerb, et a pris soin quelques années plus tôt, de faire digitaliser sur ProTools le multipiste d’époque.
Oui Eric connaît exactement les claviers, effets et autres combines qu’il a utilisés pour générer ces réverbérations sans fin qui ont eu raison des écrans trans-sonores et des gros moteurs aux courbes tristement académiques des salles obscures, mais voilà, il va falloir tout retrouver, mettre au propre ou recréer pour pouvoir rejouer la BO sur scène en même temps que le film, et le tout en L-Isa. Dit comme ça cela paraît simple, mais rien que d’en parler on a les paupières qui tombent comme celles de Romain et Jean-Phi qui ont passé des semaines à cette tâche !

Ile Seguin. La Seine Musicale vue par le côté où l’on accède aux RIFFX Studios. Le monsieur sur son monocycle électrique est Eric Serra qui se dégourdit les idées.

Discrétion oblige vis-à-vis du producteur, nous avons très peu d’images de ce studio de pré prod, ce qui n’est pas le cas du second double studio de répétition, le RIFFX sur l’île Seguin, intégré au complexe qui comporte la Grande Seine, où aura lieu la projection.
Nous y retrouvons début mai notre fine équipe pour le travail de mise en place des titres avec les six musiciens en plus d’Eric Serra qui tient la basse et dirige l’ensemble, une étape cruciale puisque ces derniers ne sont entrés dans la danse que deux semaines avant le jour J. De sacrés pros, soit dit en passant.

Servant aussi à stocker des percussions, du « matériel fragile, ne pas toucher » comme le dit la pancarte, Seb Barbato et Max Menelec découvrent titre après titre du film, tel que joué par les 7 musiciens et mixent pour l’un et placent dans l’espace pour l’autre.

Deux salles séparées sont mobilisées, RIFFX1 et ses 350 m² pour les musiciens, la gestion des images, celle des sons avec Romain Berguin et Jean-Phi Schevingt et la console retours de Ben Rico, et RIFFX3 et ses 80 m² pour la console de mélange de Seb Barbato et la partie encodage tenue par Max Menelec. Entre les deux studios séparés de quelques mètres, deux boucles Optocore font le boulot.

La première impression à l’écoute des enregistrements effectués sur les différents titres qui se mettent en place les uns après les autres, est la quantité peu commune d’effets, essentiellement des réverbérations. Chaque source est réverbérée. Une bascule sur le mix du film, en fait le CD qui a été re-synchronisé avec le film, recale nos oreilles.
Programmation, jeu comme mix sont en réalité très proches de l’original, une exigence d’Eric Serra, et il suffit de regarder l’image qui défile sur un grand écran pour que l’ensemble redevienne totalement cohérent et dans les clous par rapport au souvenir qu’on a du film en salle.

Une BO de film et plus encore celle du Grand Bleu, doit faire corps avec l’image, avec l’histoire, car elle est rentrée dans l’inconscient de toute une génération de spectateurs. Impossible donc de changer quoi que ce soit. On verra plus loin que tout le travail de pré-production et d’équilibrage dans un studio assez sain et mat, à l’aide d’enceintes proches du moniteur studio et soutenues par un sub KS28, devra être repris lors des filages en salle où sera déployée une configuration L-Isa Focus. Seb Barbato n’a pas chômé !

Une configuration de travail L-ISA basée sur la X8, une enceinte coaxiale remarquable, à laquelle ne manque que…un KS28. Ca se tente, mais ce n’est pas évident à la maison ;0) Remarquez en vert sur l’écran la battue, une information capitale distribuée à tout le monde en même temps que le film.

Il n’empêche que le son dans le studio est infiniment plus précis, plus fort ; les sonorités sont plus nettes, les textures plus belles, les attaques du grave tapent tellement bien avec une densité, une épaisseur très appréciables des instruments. Seb mixe comme pour un concert sans pour autant charger un contour de dingue.
On est à des années-lumière du LFE brouillon des salles obscures. Les voix d’époque et les quelques bruitages trouvent leur place, ne serait-ce que par leur faible dynamique, leur couleur très, mais alors très chaude d’une captation de doublage (le film a été tourné en anglais NDR) loin d’être toujours réussie.

SLU : Ton mix et par exemple ton pied ont cette couleur concert qui fait du bien et renouvelle la BO. Comment trouves-tu la place pour les dialogues ?

Seb Barbato : Cela est dû aux sources qui sont toutes issues des nouvelles machines virtuelles, de captures des originaux et des quelques instruments acoustiques qu’on traite différemment. Il ne faut pas oublier que nous préparons un ciné-concert. Notre mix ne peut pas être exactement celui d’un long métrage classique. La musique doit avoir un rôle prépondérant. Enfin on découvre pas à pas le mixage de ce type d’œuvre.

Seb Barbato au premier plan et derrière Max « je te l’ai mis là », le maître de l’espace ;0)

Jusqu’à la semaine dernière on travaillait les morceaux bruts, ce n’est que depuis peu qu’on a le film, les effets et les dialogues, et encore, quand on travaille sur notre Virtual (l’enregistrement des morceaux joués par les musiciens NDR) on n’a pas l’image et on revient à la musique seule. Il ne faut pas se fier aux équilibres des musiques seules car, une fois laissée la place aux voix en plaçant le PBO quelques dB plus bas, les niveaux des réverbérations sont par exemple insuffisants…

On ferme les yeux, un comble pour une musique de film, afin d’encore mieux appréhender l’espace offert par le matriçage L-Isa qui prend ici une importance nouvelle par l’exploitation de la somme de sonorités qu’envoient les 7 musiciens plus quelques rares boucles pré-enregistrées et les nombreux effets. On a beau n’être que dans un studio de 80m², le retour à la stéréo afin de vérifier constamment la conformité des grands équilibres, est pour le moins sinistre. Et dire qu’on écoute ça tous les jours.

Une pause avant un filage nous permet de cuisiner, disons de saisir pif-paf Max et Seb.

SLU : Qui, à l’origine du projet, est venu vous chercher ?

Seb Barbato : J’ai été appelé par Max pour le mixage, mais ils ont énormément travaillé avec Romain en amont.

Maxime Menelec : Nous sommes effectivement avec Romain à l’origine. Romain est l’assistant d’Eric Serra et moi je suis allé un jour dans son studio analyser et recaler ses écoutes. On est devenu en quelque sorte potes.
Quand Cyrille Sebbon son manager et Eric nous ont présenté le projet, on a proposé de prendre en charge toute la technique et le montage de l’équipe à savoir Seb à la face, Ben Rico aux retours et Jean-Philippe Schevingt pour recréer les sons, le tout produit par Gérard Drouot pour qui c’est aussi une première. Et forcément j’ai pensé à un montage en L-Isa. Le prestataire est Dushow avec l’apport d’un certain nombre d’ordinateurs et de petites enceintes appartenant à notre société Upoint.

Max ventilant façon puzzle, les sources dans l’espace L-Isa en parfaite intelligence avec Seb. On voit bien sur l’écran la répartition en trois centrales (plus tard en K2) deux extérieurs (en Kara) deux extended (aussi en Kara) et à l’arrière les deux surrounds (en Kiva II)

SLU : J’imagine que L-Acoustics est de la partie…

Maxime Menelec : Tout à fait. La partie encodage qui s’est déroulée cet hiver à savoir les X8 sauf les deux qui nous appartiennent, les subs, les amplis et le processeur L-Isa ont été prêtés par L-Acoustics. Quand on leur a présenté le projet, ils ont été enthousiastes. Florent Bernard, Fred Bailly qui s’est beaucoup occupé de nous et même Guillaume le Nost (Responsable du développement de L-Isa à Londres NDR). Il n’a pas pu encore venir mais on s’envoie dix textos par jour ! Je l’ai bien soûlé pour faire avancer certains détails.

SLU : Au fait, je vois un KS28, où est le second sub ?

Maxime Menelec : Dans le grand studio avec les musiciens. Un SB28 qui est certainement dans les limiteurs. Comme ils travaillent avec des ears, j’ai préféré leur ajouter de la pression dans le bas, comme ce sera le cas quand ils seront au pied de la toile de 23 m x 10 m avec les enceintes, dont les subs, accrochés derrière eux.

Seb : Ben leur ajoute un dB chaque jour et comme cela fait deux semaines que nous sommes en résidence, cela doit commencer à être bien fort.

Le grand studio de RIFFX avec les 7 musiciens, dont Eric Serra. Face à eux et non visible sur cette photo, Romain Berguin, Jean-Phi Schevingt et Ben Rico les alimentent.

SLU : Seb, quand es-tu rentré dans l’aventure ?

Seb Barbato : En janvier où j’ai appris que cela allait être une opération en L-Isa. Comme je n’avais jamais mixé avec, je suis allé à Marcoussis pour me familiariser et comprendre la philosophie de travail en multivoie et plus simplement en stéréo. Je suis arrivé avec des multis de mes concerts et j’ai passé une journée entière à jouer dans l’auditorium.

Maxime Menelec : Désormais ce studio a troqué ses Kara contre des Syva et Syva Low.

Seb : Cela a été très utile car il faut penser son mix différemment pour tirer la quintessence des ressources placées devant toi.

SLU : Et pourquoi DiGiCo et la SD7 ?

Seb Barbato : C’était inévitable vu les ressources nécessaires, l’utilisation de la boucle Optocore, le fait que Ben aux retours a la même et qu’on a tous les deux des serveurs Waves préprogrammés par Romain. Ce dernier a fait un travail de fou puisqu’il nous a recréé des copies à l’identique des fameuses réverbérations du Grand Bleu, sans avoir besoin de ressortir les vieilles Midiverb. On n’aurait jamais eu le temps de chercher et programmer par nous-même tous ces algorithmes. Il nous a créé 10 réverbes sur 60 snapshots, toutes différentes et correspondant pile poil à l’ambiance de la musique. Cela représente pas loin de 600 presets !

SLU : Apparemment tu as fait toi aussi le choix de déléguer la partie matriçage et spatialisation à une tierce personne…

Le tandem Seb et Max en plein boulot.

Seb Barbato : C’est plus simple et le plug de DiGiCo & L-Acoustics est arrivé la semaine dernière. L’installer implique de sortir les réverbérations Waves de la console alors qu’elles sont parfaitement encodées. On n’a pas pris le risque.

En plus on a un patch en 130 dans la table et on réduit à 96 pour attaquer le processeur qui ne prend pas plus de canaux. On s’est accordé sur le fait que Max fait un pré-placement des sources et moi je fais ma sauce dans la console. On se connaît très bien et on entend la même chose. Tout seul et sur une SD7 full, tu ne peux pas prendre en plus la gestion de L-Isa.

SLU : Même si un jour on imbrique parfaitement L-Isa dans toutes les consoles ?

Maxime Menelec : La complexité de la configuration que nous avons mise en place rend impossible le travail seul. On n’est pas en direct out post-fader, on a dû passer par la solution des 96 auxiliaires, ce qui signifie qu’à chaque titre nous devons y router les 130 pistes dedans, ou plus…

Seb Barbato : L-Isa t’oblige, dans le bon sens du terme, à chercher comment exploiter cet espace, cette immersion à ta disposition, et cela à chaque titre, tout en gardant les sources principales au même endroit.

SLU : Mais il est fort possible que tu doives reprendre tout ou partie quand tu écouteras avec un écran, un système K2/Kara/Kiva II beaucoup plus écarté et dans une grande salle…

Seb Barbato : Ahh c’est clair que tout va changer. J’ai laissé débrayées pas mal de choses pour aller vite. On sait ce qui se passe entre une résidence et une tournée en stéréo. On va le découvrir ici avec un déploiement L-Isa placé derrière un écran, même micro-perforé !

Maxime Menelec : Je me demande même si les KS28 placés à un mètre et demi de la toile ne vont pas la faire vibrer (rires, mais heureusement elle ne vibrera pas NDR)

Romain Berguin, le spéléologue musical

On ne répètera jamais assez l’importance du travail effectué par Romain Berguin, ou plutôt si, on va vous l’expliquer dans quelques lignes mais d’abord…

SLU : Comment as-tu commencé à travailler pour Eric Serra ?

Romain Berguin

Romain Berguin : C’était en 2015 à l’occasion d’un projet qui se préparait pour le Grand Rex, un best of de ses musiques de films jouées par son groupe avec les extraits vidéo des différents films. J’ai été contacté par Eric pour l’aider à retrouver, compiler et d’une certaine manière contribuer à organiser cette date.

Pendant deux mois on a fouillé dans ses archives, très bien tenues, afin de sortir ce qu’il fallait, film par film et j’ai travaillé dans son studio pour fournir aux musiciens ce dont ils avaient besoin. J’ai aussi remixé tous les titres depuis les multitracks, géré l’Ableton, le time-code et, cerise sur le gâteau, j’ai joué sur scène.
Après cette date du Rex, la tournée n’a pas eu lieu pour des problèmes de prod, mais je suis officiellement devenu son assistant, et j’ai eu le plaisir depuis de travailler avec lui sur une nouvelle bande originale de film pendant 18 mois. Il faut dire que son studio est une énorme configuration.

Ce que nous avons ce soir doit représenter 10 % de ce dont il dispose là-bas en termes de complexité numérique. Il y a à la fois du matos très ancien et très moderne et il faut parvenir à tout faire marcher. Il y en a autant que dans un studio pro, mais c’est architecturé comme un home studio avec tout à portée de main. On peut tout faire dans tous les sens, d’où la complexité.

SLU : Et avant Eric ?

Romain Berguin : J’ai commencé à venir à Paris assez jeune pour jouer dans les clubs et faire mon réseau en tant que musicien, plutôt jazz sur basse et piano. J’ai abandonné la basse et je me suis installé à Paris.

SLU : Et Max ?

Romain Berguin : On s’est rencontré chez Eric Tourneur (encore lui !! NDR) car nous sommes tous les deux de Périgueux. On est potes depuis longtemps et on est venu à la technique de la même manière.

Jean-Phi Schevingt et en arrière-plan Romain Berguin surpris dans le grand audi RIFFX, chacun devant ses écrans.

SLU : Venons-en au Grand Bleu. C’est toi qui as fouillé, trouvé les sources et qui es le maître du proTools et des effets essentiels à cette BO (sourire). C’est sur ta session qu’on retrouve les pistes séparées de la bande originale studio. Combien de pistes ?

Romain Berguin : 32 pistes digitales (Mitsubishi ou 3M, il y a eu pas mal de ces derniers à Paris à la fin des années 80 NDR).
Le problème est que cette bande a été transférée il y a 15 ans sur un ProTools 24 forcément en deux passes, et que malheureusement quelque chose a bougé lors de cette digitalisation, ce qui fait qu’on a dû galérer pour tout réaligner. Il manquait de la matière ! On a tout remis à l’heure.

SLU : Je sens l’embrouille avec le nombre d’images par seconde…

Romain Berguin : Et tu as raison. L’audio a été composé en 25 et le film tourné en 25 images par seconde, en revanche lors de la première projection, Eric a été assez surpris parce que les projos en salle ne tournaient qu’en 24 !

Une partie de la fine équipe lors d’une pause dans les répétitions. De gauche à droite Seb, Romain et Max.

SLU : Donc le film a duré plus longtemps et la tonalité a été plus basse en salle…

Romain Berguin : Oui, mais lorsque le DVD a été fait en frame based, l’image a été passée en 25, mais le son est resté sur la tonalité du 24 tel qu’il a été entendu en salle et pas dans la tonalité originale. Cela paraît évident dit comme ça, mais il m’a fallu un moment pour comprendre. (Baladez-vous sur YouTube et écoutez le générique du début tel que posté par diverses personnes, c’est assez net NDR).
On a donc stretché toute la session pour la passer en 24 car la décision a été prise de travailler en 24. Le plus dur a ensuite été de la « clicker » pour pouvoir la jouer en live de façon aussi synchrone qu’elle l’est dans le film. Il faut rappeler que cette bande originale a été composée à l’image près par Eric, mais il n’avait pas prévu qu’un jour elle puisse être jouée en direct sur scène par des musiciens…

SLU : Le nombre de rendez-vous entre son et image est impressionnant. Comment est le son sur le multipiste, travaillé ou sec.

Romain Berguin : Non, flat, sans rien, et la première fois ça choque car ça ne marche pas. Je pense que le mixage a été fait avec 8 chaines de réverbe.

Ahh les vieux racks Dispatch… Les deux serveurs Waves de la face, le principal et le secours.

SLU : Comment as-tu alors fait pour retrouver les sonorités et programmer tes algorithmes…

Romain Berguin : J’ai écouté le mix du film, et j’ai cru que j’allais pouvoir bosser sur quelques presets, mais j’ai vite déchanté. J’ai alors inséré le Multirack Waves dans mon ProTools en MADI et j’ai fait de l’automation d’envoi comme avec une vraie console.
Cela m’a permis par la suite de livrer deux serveurs pour face et retours avec les instructions pour savoir quelle source est à envoyer dans quel algorithme et à quel niveau.

SLU : Et les Midiverb d’époque ?

Romain Berguin : On ne s’en est pas servi (rires).

Un serveur pas toujours serviable

Lors d’un titre, un vilain clic se fait sentir, ce n’est pas la première fois et il est assez moche pour déclencher une battue pour le débusquer. Pas de bol pour lui, il y a dans le studio Ben, Seb, Max et Romain, il n’a donc aucune chance. Après avoir éliminé un à un les horloges, les sources et le mélange, les regards se posent sur le serveur Waves.
Bingo c’est lui. Lors de la création des effets et leur automation, Romain a programmé un changement de pré-délai à l’une des innombrables réverbérations, mais en cours de titre. Ce qui passait à la maison, est désormais indigeste pour un serveur très sollicité. Quelques manipulations et il passe de clic à trépas.

SLU : L’importation de la session d’effets dans les consoles s’est bien passée ?

Ben Rico : Cela n’a pas été simple. Romain a travaillé en studio sur son ProTools HD et un mac dédié au Multirack, et la SD7 a sa façon de fonctionner qui lui est propre, là où le serveur est exactement le même.

Ben Rico, le livreur de bons retours et de bonnes vannes et l’homme en blanc… à tête de mort !

On a donc dû changer tous les noms des snapshots pour qu’ils soient rigoureusement identiques, il a fallu ajouter le numéro du snapshot dans la session et inversement, faute de quoi on se retrouvait avec la même réverbe partout.
On a aussi eu des problèmes de caractères car dans la console ce sont des virgules et dans le MultiRack ce sont des points. Du coup on a appelé à la rescousse Claude Rigollier de DV2 qui lui-même a pris l’attache de Waves. On n’a pas fait les malins pendant une semaine. (rires !)

Les deux DD4 de la régie face, dans le studio de répétition.

Seb Barbato : Claude nous a aussi bien aidés avec l’Optocore car là encore, nous sommes à la limite.

Maxime Menelec : Cette boucle Optocore nous a permis de véhiculer très simplement le signal entre les deux consoles DiGiCo face et retours et le SD rack, mais aussi via trois DD4, de donner vie au ProTools de Romain, aux MainStages de J-Phi et à la matrice L-Isa.

Quand on fait le total des canaux véhiculant dans la boucle, on dépasse les 504 admissibles. Il a donc fallu downgrader, reconfigurer tous les DD4 un par un, afin que chacun ne fasse que ce dont on avait besoin. Par défaut ils offrent autant de voies dans les deux sens, ce qui ne nous sert à rien.

Ben Rico : Quand on a branché la boucle on a eu une alerte du style « vous avez branché 1500 canaux ! » (rires !)


SLU : Romain, ton Tools fait quoi exactement sur la boucle ?

Romain Berguin : Beaucoup de choses (sourires) J’enregistre et je joue du son. Il faut savoir qu’interpréter sur scène Le Grand Bleu à 7 c’est une prouesse car il y a un grand nombre de sons à envoyer et forcément, pile au bon moment.
Les deux batteurs Loïc et David par exemple jouent de tout en plus de quelques sons de batterie, et peuvent parfois envoyer des pouet-pouet ou des cymbales avec le kick (rires). Pour s’aider, ils enregistrent leur propre voix se donnant des instructions, des ordres qui seront routés dans leurs ears par Ben.

Une partition sur tablette prête à défiler. Elle est ici sur le premier titre, le Big Blue Ouverture.

En plus de cela j’envoie le son du film (5.1 et dialogues), les décomptes de chaque musicien, adaptés à leur instrument, et quelques pistes de sound design qu’il aurait été inutile d’ajouter à ce que les musiciens (Eric a aussi un clavier outre sa basse NDR) doivent envoyer.
La répartition entre la somme de sons à jouer nous l’avons faite en studio, avec une certaine logique, mais sans demander leur avis aux musiciens qui, une fois devant les partitions, se les sont refilés. (rires) Les partitions tiennent compte de la dernière répartition et sont quelque part dynamiques grâce à un serveur web.

SLU : Ta configuration est redondée ?

Romain Berguin : Bien sûr, il y a deux Protools HD qui tournent en parallèle avec deux HD MADI et une bascule automatique en cas de plantage.

SLU : Et quel sera ton rôle le grand soir ?

Romain Berguin : Je surveillerai surtout la synchro avec le média serveur qui délivre l’image pour les 4 vidéoprojecteurs, 2 principaux et deux en spare. Le fichier du film pèse 900 Go. Le serveur délivre aussi une image à chaque musicien dans laquelle est incrusté le compteur de mesures généré depuis le ProTools HD.

SLU : Compteur grâce auquel l’on découvre qu’Eric s’est régalé en changeant de temps à la volée.

Romain Berguin : Ahh c’est sûr qu’il vaut mieux suivre. On passe de 5 à 4 et de 4 à 3 temps très facilement.

Les premières images du film, 24e mesure, 1er temps

Le moment est venu de remonter à la surface, quelques jours avant de replonger à nouveau à la Seine Musicale pour l’interview de Jean-Philippe Schevingt, l’ébéniste du son, puis pour découvrir la Grande Seine, sa toile, le déploiement L-Isa et…savourer cet instant à nul autre pareil où, comme avec un fichier sonore HR, vous redécouvrez un vieux morceau avec une émotion nouvelle et des poils qui se croient le 14 juillet !

Adamson choisi pour l’EDC à Shanghai

La première édition du Electric Daisy Carnival, l’un des festivals EDM les plus appréciés sur la planète, s’est tenue à Shanghai les 29 et 30 avril. Les quatre plateaux où se sont succédés deadmau5, Martin Garrix, Hardwell et Disclosure, ont tous bénéficié des services d’Adamson.

Le kineticFIELD a fait le plein de dB et de festivaliers.

C’est pas dizaines de milliers que les fans d’EDM ont afflué au Shanghai International Music Park pour profiter grâce aux 4 scènes, de deux jours de gros son et de stars aux platines. Immédiatement reconnaissable, la kineticFIELD a été transportée par bateau et érigée pièce par pièce, la plus petite circuitGROUNDS, la bassPOD pour les amateurs de sensations et la Boombox Art Car. Adamson a équipé les 4 scènes face et retours grâce à Real Music, le distributeur chinois de la marque.

Stephen Themps, en charge du son de Martin Garrix n’y va pas par quatre chemins en affirmant que la série E est son système préféré. « Adamson délivre toujours énormément d’impact avec un haut cristallin, des basses qui tapent et une grosse réserve dynamique. C’est exactement ce dont j’ai besoin. » nous dit-il. « Notre dernier set avec Adamson et Real Music au festival ISY a été impeccable, et il en a été de même pour l’EDC ce qui nous a permis de sortir un gros show. »

Hardwell Durant son set, bien entouré par son casque d’écoute en S10 et S119

Le système du kineticFIELD comprenait par côté 15 x E15 prolongées par 3 x E12. Pour renforcer les côtés, Real Music a accroché 9 x E15 et 3 E12 en downfill.
Pour renforcer le bas du spectre, deux lignes de subs passe-bande E218 ont commencé le travail et une armada de 36 x E219 et 12 x T21 alignés devant la scène, l’ont fini.
Pour apporter autre chose que des flots de basses aux premiers rangs, de même que redonner des couleurs au son dans zone VIP, des S-10 ont été choisies. Enfin pour les DJ, le “casque” a été composé avec deux subs S119 surmontés par 3 x S10. Potentiellement 138 dB SPL au point de mix…
Même type d’installation pour le circuitGROUNDS avec 12 x E15 prolongées par 3 x E12 et des lignes de 6 x E12 pour les renforts latéraux. Pour le grave, deux lignes de 8 x E119 complétées par 36 x E219. Pour le champ proche comme pour le DJ, c’est une fois encore la famille S qui a été mise à contribution.

Une vue de détail du renfort latéral de la kineticFIELD et ses 9 x E15 et 3 x E12

Le bassPOD et Boombox ont été quant à eux entièrement équipés à partir de produits issus de la gamme S. En à peine une vingtaine d’années, Insomniac Events a réussi à faire de l’Electric Daisy Carnival un des festivals les plus importants de la planète. Au-delà de la version « originale » qui se tient chaque année à Las Vegas, l’EDC s’est exporté à Tokyo, Mexico City, San Paulo, et désormais, Shanghai.

“Dans l’univers EDM, l’Electric Daisy Carnival est sans nul doute l’événement principal,” précise Zhen “Richie” Wang, président de Real Music. « Les artistes présents, parmi les plus renommées, ne veulent que ce qu’il y a de mieux techniquement sur le marché. Nous pensons que c’est le cas d’Adamson et nombre de mixeurs présents pour ce festival, nous ont dit la même chose. »

Plus d’infos sur le site Adamson et sur le site DV2

Directive ECO Design 2020, le point du 22 Juin 2018

Le 20 juin, la période de consultation publique de la proposition de texte de la future directive ECO Design 2020, conçue pour réglementer tout moyen d’éclairage, est arrivée à son terme. La task force rangée sous la bannière du PEARLE affirme un retour quasi à la normale possible.

Le texte préliminaire amendé a été validé afin de passer vers l’étape suivante et à terme devenir une nouvelle directive très ambitieuse. Son contenu devrait être accessible au cours de l’été.
Le remarquable travail de nos confrères anglais de l’ALD et du PEARLE (Performing Arts Employers Associations League Europe) a permis de faire valoir les arguments de toute l’industrie européenne et au-delà, et a suscité une vague de signatures sans précédent de la pétition que nous avons relayée dans nos colonnes.

Lors d’une visite à Bruxelles, l’ALD et un groupe d’autres associations d’éclairagistes européens placé sour la bannière du PEARLE, ont réussi à faire entendre leurs arguments et à faire amender un certain nombre de points bloquants qui auraient éteint nos métiers dans l’industrie du cinéma, de la TV et du spectacle.

Une liste d’ampoules à filament et à décharge qui ne seront pas inclus dans la directive est en préparation et elle devrait contenir la plupart des références importantes sauf certaines d’entre elles qui sont aussi largement utilisées dans les produits grand public. Enfin une exemption est aussi à l’étude pour les sources colorées mais aucun détail n’a encore filtré.

Le texte de cette directive sera rendu public au plus tard en novembre de cette année pour pouvoir avoir force de loi et devenir applicable en septembre 2020. Dès que de nouvelles informations seront disponibles et certifiées, on les portera à votre connaissance au plus vite. Tout ceci restant encore provisoire, sachons raison garder, restons attentifs et ne relâchons pas la pression le cas échéant.

Adam Bennette (PLASA), Christian Allabauer (OETHG), Randell Greenlee (VPLT) et Silke Lalvani (PEARLE), du groupe de travail sur l’ECO Design.