Bébé K2 ou papa Kara, voici l’écoute de K3

Lancé à la rentrée 2020, K3 a été décrit par Florent Bernard, directeur application de L-Acoustics, comme « un système conciliant performance, portée et rendu full range dans un ensemble compact et accessible, dévolu aux événements et aux salles de petite à moyenne capacité qui représentent le cœur de métier de la plupart des prestataires. »

Un an plus tard, nous avons enfin pu passer une journée à Marcoussis pour le voir de près, découvrir ses accessoires et surtout l’écouter grâce à la participation de Germain Simon et Fred Bailly, et c’est Germain qui ouvre le décibal !

Germain K3 et Fred KS28.

SLU : Qu’est-ce qui vous a conduits à développer K3 ?

Germain Simon : L-Acoustics essaie de ne pas créer trop de produits mais de proposer des modèles versatiles et à la fois capables de satisfaire pleinement une demande précise, en termes par exemple de taille ou de rapidité de déploiement. L’idée derrière K3 c’est de construire une série K qui soit homogène mais à la fois répondre à un certain nombre de besoins terrain.
K1 et K2 sont connus pour les larges et très larges jauges, sont full range et disposent d’une réelle capacité à délivrer du grave, même sans subs. De l’autre côté on a Kara II et Kiva II qui sont des systèmes compacts répondant aussi aux règles de la WST et offrant des avantages en termes de taille, de poids et de portée, mais à SPL et bande passante réduits.
Il manquait donc un maillon, il y avait une demande pour une enceinte qui puisse couvrir un segment assez précis du marché à un prix donné. C’est ainsi qu’est apparu K3 entre les deux modèles full range et les deux compacts, tout en sachant que K3 est rattaché à la famille full range mais avec des dimensions plus réduites.

La réponse en fréquence lissée des trois ensembles de 4 boîtes. Remarquez l’étendue dans le haut du moteur 4”. On y reviendra.

SLU : A quel point full range ?

Germain Simon : C’est une enceinte bi amplifiée qui donne une réponse en fréquence très proche de K2 ou K1 et le même contour que ses deux grandes sœurs, ce qui nous tenait très à cœur. Il fallait que cette boîte en principal ou par exemple en outfill, ait une image sonore très proche. Quand on compare des lignes de quatre K3, K2 et K1 avec une courbure identique, le point pivot est à 400 Hz et on constate que à quelques Hz près, le contour est le même.

SLU : A combien de boîtes le pivot grimpe à 1 kHz ?

Germain Simon : Il en faut 12. C’est un format historique dont on se sert toujours quand on conçoit les enceintes. K3 est donc une boîte pleinement full range qui délivre un SPL Max de 143 dB à 70° et avec un facteur crête de 4 soit à +12 dB. C’est 4 dB de moins que K2 et 6 de moins que K1.

Une fois alignées sur K2 (+4 dB pour K3 et -2 dB pour K1), les trois enceintes démontrent leur absolue compatibilité et même le grave de K3 en rouge affiche une santé étonnante à quelques dB près dans la première octave où par ailleurs les subs ajoutent leur énergie.

SLU : K3 fonctionne donc sans renfort de grave sur la ligne…

Germain Simon : Exactement. Là où Kara II a besoin d’avoir un complément de grave de 18” sur la ligne ou à côté, K3 offre une solution complète plus simple et rapide à mettre en œuvre, plus légère, peu gourmande en canaux d’ampli, moins gênante visuellement et, au final, moins onéreuse. C’est une boîte hyper rationalisée.

SLU : Qu’est-ce qui allège K3…

Germain Simon : Par rapport à K2 il n’y a qu’un moteur, il manque 4 médiums de 6,5” et l’ébénisterie est moins large. Par ailleurs, et comme sur K2, nous avons travaillé les épaisseurs de bois et retiré de la matière là où la pression et les contraintes sont moindres. K3 gagne 13 kg sur K2.

Les deux 12” serrés autour du guide et ses volets Panflex via des pièces de mise en phase, ce qui dégage de la place pour les évents laminaires…

SLU : L-Vent, Panflex…

Germain Simon : On ne pouvait pas faire autrement. Rien que l’évent laminaire a fait gagner 4 dB d’efficacité à KS28 et existe déjà notamment sur K2 dont on a repris les joues courbées pour K3. Les volets sont désormais indispensables puisque avec une seule enceinte on peut avoir quatre dispersions différentes.

L’association du volet, de la fréquence de coupure assez basse du moteur et du preset, donne un guidage actif dès 300 Hz. Aller encore plus bas demanderait d’agrandir le baffle et les volets. Les presets sont au nombre de trois 70°, 90° (asymétrique) et 110°.

SLU : Comment êtes-vous parvenus à concilier SPL et large bande passante ?

Germain Simon : C’est la raison d’être de K3. Full range sans sacrifier le SPL tout en sachant qu’étendre la bande passante influence la sensibilité de l’enceinte. Il y a une ligne très fine sur laquelle on peut bouger entre choix des composants, le volume et le type de charge et aussi, bien sûr, les presets.
La dispersion joue aussi car entre 70° et 110° il y a 2 dB d’écart. Nous avons benchmarké les produits équivalents visant le même marché, et K3 figure en tête grâce à l’équilibre de ses performances et à son prix.

Nous sommes allés chercher par pure curiosité la réponse brute d’un moteur 4” à dôme titane d’un fabricant européen réputé. Bien travaillées, on a 5 octaves, du bas mid et un vrai extrême aigu.

SLU : Le moteur d’aigu de 4” c’est la vedette de cette enceinte. Parvient-il à en faire de l’aigu ? Il y a quelques années les fabricants de ces gros transducteurs avaient du mal…

Germain Simon : On y arrive, vous écouterez avec Fredo (Bailly) dans quelques minutes. On ne prétend pas que K3 puisse projeter l’aigu aussi loin que K2, ne serait-ce que parce que nous n’avons pas, à hauteur de ligne équivalente, le même nombre de moteurs, mais nous avions un choix industriel à faire pour K3 en termes de taille, de poids comme de prix et le moteur 4” fait un excellent travail. On obtient les performances qu’on voulait dans le prix qu’on s’était fixé.

Inutile de préciser que la qualité de finition est au rendez-vous.

SLU : Son choix est essentiel pour cette enceinte. C’est votre premier 4”. Comment procédez-vous…

Germain Simon : On spécifie nos besoins et nos fournisseurs de transducteurs nous font des propositions, parfois en modifiant un modèle existant, parfois en le créant de toutes pièces. On travaille énormément avec eux pour obtenir précisément ce qu’on veut et on fait beaucoup d’écoutes. Le département dont je dépends tout comme Frédéric Bailly est important, puisque dans le temps qu’a demandé le développement de K3, un peu plus de deux ans, il y a des phases d’écoutes très longues où l’on compare les produits, les assemblages, les menuiseries et j’en passe.

K3i avec ses écrans masquant totalement la boîte, ici en blanc.

SLU : Vous confiez à ce transducteur un paquet d’octaves !

Germain Simon : Oui et je suis à titre personnel très impressionné par la cohérence de K3, n’avoir que deux voies ça aide, même si on maîtrise aussi les 4 voies, mais surtout par la qualité de reproduction des voix.
On a beaucoup écouté K2 et K3 et les très grosses ailettes de Panflex les projettent idéalement bien. Une voix de chanteuse passe presque entièrement dans le moteur et ça sonne. Il paraît que « The best sound comes from one source » et c’est beaucoup plus simple à gérer (rires).

SLU : Il n’y a pas beaucoup d’écart en SPL entre Kara II et K3

Germain Simon : Non en effet, le 3” de Kara II est aussi très, très puissant, et si on regarde sur l’intégralité de la plage de puissance, on n’a pas une grande différence de pression entre les deux boîtes (1 dB SPL). K3 a en revanche un contour que Kara II n’a pas. Cela dit, ce n’est pas ce qu’on cherchait. On a positionné K3 en full range. On aurait pu gagner 2 à 3 dB de SPL, mais on aurait perdu 15 Hz.

SLU : Le preset de K3 porte un peu l’aigu de K3 ?

Germain Simon : Plus on va demander électroniquement de l’aigu et plus on va perdre de la sensibilité et ce n’est pas ce que l’on veut. Une ligne de K2 mais aussi de Kara II aura une forme de brillance au lointain que n’a pas K3 qui est conçu pour tirer jusqu’à 60 mètres et perdre un peu de brillance au-delà.

SLU : La version installation apporte des différences acoustiques ?

Germain Simon : Non, aucune, juste d’accroche beaucoup plus simple et discrète sur un frame lui aussi plus simple, de raccordement via un bornier avec presse-étoupe pour l’extérieur et on a repris de la série “A” l’idée des écrans en face avant aussi sur K3 ce qui, avec le programme RAL, offre une grande souplesse d’intégration. Il y a même eu de très belles projections vidéo faites sur la série A avec écran où l’on ne voyait plus du tout les enceintes.

SLU : Quelle est la fourchette de jauge pour K3 ?

Germain Simon : De 1 000 à 10 000 personnes. Au-delà, on ira vers K2 ou K1. En deçà il existe des solutions beaucoup plus rationnelles comme A15 ou en courbure variable Kara II. K3 peut malgré tout être employé dans un stade en système distribué.

Un exemple de mapping en dB-A d’un festival local en 40×40 mètres et 5 000 personnes. Six K3 par côté, six KS28 au total et quatre A10 en front fill.

Une salle de 5 000 places avec orchestre et deux balcons recherchant 105 dB-A. Cela est possible avec 12 K3 par côté, une douche centrale en Kara II pour couvrir l’orchestre, huit X8 en front fills et huit KS28 au total. L’homogénéité et la portée sont dues à Panflex.


Une arène de basket de 60 000 places recherchant 100 dB-A RMS dans une fourchette de ±3 dB. Voici ce que donnent 6 lignes de 15 K3 alimentées par 15 LA12X.

Enfin un projet en L-ISA où l’apport en grave de K3, via 5 lignes de 10 K3i, permet de n’accrocher qu’une antenne centrale de 8 KS28, tout en donnant la possibilité de garder du corps à des sources en dehors du centre. Le SPL est une moyenne de 103 dB-A et la zone L-ISA atteint les 70 % des sièges.


SLU : Que faut-il pour un Zénith typique 6 000 places comme celui de Paris ?

Voici le kit Zénith. L’avantage de travailler avec des boîtes en deux voies est assez visible avec le nombre de LA-RAK II, mais cette densité implique aussi moins de finesse de réglage.

Germain Simon : On a précisément pensé à ce Zénith quand on a conçu K3 (rires). Il faut typiquement le kit comprenant 12 K3 par côté et 8 KS28. Le tout tient sur deux LA-RAK II AVB, un à jardin et l’autre à cour, et cela est valable aussi au niveau des accessoires.

On a beaucoup rationalisé pour encore simplifier et accélérer le déploiement de ce système mais aussi sa manutention et transport.
Cette configuration de 24 têtes, 8 subs et deux racks de contrôleurs sert aussi de sésame pour que nos partenaires soient listés en tant que partenaires KX pour K3 et bénéficient du cross rental.

Les accessoires

Après cette introduction théorique de Germain, on découvre en compagnie de Fred Bailly et de Laurent Lagreve la somme d’accessoires et d’astuces mises au point pour rendre la manutention et l’exploitation de K3 aussi rapides et sûres que possible.

Une façon maligne de bien stabiliser les blocs de 4 têtes dans le camion et de créer une surface plane pour compléter le chargement.

Comme nous le précise Fred, certains accessoires ne sont que la transposition en « vrai » d’une demande, un vœu, parfois émanant d’un gros prestataire étranger.
La quantité d’accessoires est telle qu’on n’évoquera que quelques-uns d’entre eux mais bravo dès à présent à la R&D métal, bois & tissus, c’est mieux que le Lego et le Meccano réunis !

Le chariot pour 4 boîtes (et support pour constituer des stacks de 6 enceintes au sol avec des jacks) qui vient avec le système, peut être complété par un couvercle capable de supporter 400 kg et se fixe à plat sur la mécanique de la boîte du haut.
Pour ceci faire, la housse de protection des 4 enceintes dispose d’autant d’ouvertures sur sa partie supérieure pour laisser passer les balanciers.

Ces 4 ouvertures se referment avec un solide scratch pour garder l’étanchéité requise en extérieur. Il suffit de rentrer les balanciers. Une fois les boîtes en l’air, le couvercle de protection se fixe au chariot. Bien entendu la housse comporte les mêmes arrêts en tissu pour éviter qu’elle ne bascule en arrière en exploitation extérieure.

Impossible de confondre les housses de K3 et K2. Au-delà de la moindre largeur, celle de K3 a quatre ouvertures.

Autre nouveauté, le double verrouillage des grilles. « On a eu une chute et c’est un élément assez lourd. Nous avons donc décidé d’ajouter une sécurité qui maintient la grille en place sous la forme d’un verrou et ce, même en absence de la vis. »

La fixation de la grille de K3 toujours assurée par une vis Torx mais sous le logo prend place un glissoir qui actionne le verrou.

Côté pile, la vis et le verrou.


Un des deux K3-TILT attaché par le balancier de KS28 et prêt à recevoir le stack de K3.

Fred Bailly : Nous avons aussi développé deux fixations appelées K3-TILT afin de pouvoir stacker du K3 sur des KS28 posés au sol et de pouvoir les pointer vers le public en fonction des besoins. Cette patte exploite la rainure de KS28 mais aussi son balancier pour se verrouiller.

Avant de poser la première enceinte, on stabilise le ou les subs avec deux barres appelées KS-28 OUTRIG, une par côté.
On conseille en mode -Safe- et avec les barres, de n’empiler que 5 enceintes, le sub comptant comme K3, mais on peut aller jusqu’à un max de 8 en empilant quatre subs et 4 têtes. Il est donc impératif de bien stabiliser le premier sub.

Je connais des DJ à qui cette -petite- config plairait bien en guise de retours. Remarquez les OUTRIG au sol. Tout en restant dans la safe zone, il est possible d’ajouter un K3 ou un KS28.


Le Bumpflight et deux K3-BAR posés sur le Bumper.

Fred Bailly : On a développé enfin le K3-BUMPFLIGHT qui reprend l’idée des flight-cases pour K1 et K2 si ce n’est qu’on a cette fois-ci structuré son emport et sa taille pour lui permettre, via des encastrements et des étages, de fournir tous les éléments pour un système. On y trouve notamment le K3-BUMP, les K3-BAR, le DELTA et un espace pour les chaînes.

Des bras, ceux de Laurent Lagreve pour aider Fred car il ne s’agit pas de strates de ravioli chinois mais de ferraille française, et ça pèse !

A l’étage du dessous, on a le KARA-DOWNK3, la K3-RIGBAR, les deux K3-TILT, sur les côtés les deux OUTRIG et de la place pour des manilles et des chaînes. On peut aussi embarquer des LA_RAKMOUNT. Deux Bumpflight peuvent être stackés dans le camion, il faut juste quelques bras pour le faire.

Fred Bailly : Et une petite dernière, le K2-LASERMOUNT pour l’inclinomètre, le même donc que pour K2 car les flancs sont identiques sur les deux enceintes, et qui est indispensable quand on n’utilise pas le Bumper mais seulement la Rigbar et qu’il faut donc s’accrocher à même la première boîte. »

La platine sur laquelle se fixent les inclinomètres laser. Tous deux disposent d’élingues individuelles.

K3i et son bumper. Il ne manque plus que le cache venant masquer toute la face avant pour se faire oublier encore plus tout là-haut.

C’est plus fort que nous, on jette un coup d’œil à quelques K3i dont l’absence de mécanique donne un look très fluide ainsi qu’au bumper tout aussi discret. La seule pièce à peine plus complexe est celle qui permet de prendre les angles à l’aide d’un boulon.

L’écoute de K3

Fred Bailly nous emmène enfin faire une balade dans le fameux Bois de la Belle au Bois Hurlant jouxtant les locaux de L-Acoustics et comme d’habitude nous retrouvons au pied du pylône de THT, des enceintes prêtes à vrombir : 4 K3 et une paire de KS28.
Nous faisons connaissance et posons les dernières questions avant de lancer les premiers titres.

Fred Bailly : La différence avec K2 est que K3 n’emploie que deux canaux d’amplification puisque les 12” sont bobinés en 16 ohms et fonctionnent en parallèle et que le deuxième canal alimente le moteur 4”.
Dans K2 au contraire les 12” sont des 8 ohms qui prennent chacun un canal d’ampli, les quatre 6,5” le troisième canal et les deux moteurs de 3” le quatrième.
Cela nous donne la possibilité d’alimenter jusqu’à 6 K3 par LA12X en 2,7 ohms là où, à la même impédance, on ne peut amplifier que 3 K2. On peut aussi mettre jusqu’à 4 K3 sur LA4X.


K3 et KS28. Comme vous le lirez plus loin, ils sont faits l’un pour l’autre.

SLU : L’ébénisterie et la mécanique ressemblent beaucoup à K2, les quatre 6,5” en moins…

Fred Bailly : La mécanique est identique à celle de K2 ; pourquoi changer ce qui marche très bien. Extérieurement les cotes des deux boîtes sont identiques, la hauteur, la profondeur, même les joues latérales sont les mêmes. Ce qui change c’est la largeur qui est à peine plus grande que Kara et bien moins que K2. Pour info, K2 aurait pu être un peu moins large mais nous souhaitions qu’il soit mécaniquement compatible avec K1 et cette relativement grande taille a permis de bien dimensionner les évents et réduire les bruits de turbulence ; entre autres avantages !

Les volets de la boîte du haut sont sortis en mode 70°. On ne peut pas les rater dans la pénombre même sans frontale !

SLU : On est donc en 2 voies. Le rôle des volets L-Fins est plus important car leur action mécanique commence plus bas en fréquence…

Fred Bailly : On a profité du travail effectué pour la série A qui est aussi en 2 voies à une différence près, c’est la première fois qu’on adopte un moteur de 4” qui est en plus coupé à 500 Hz. Jusqu’à maintenant nous n’avons pas été au-delà des 3”.

SLU : Le sub de l’écoute est le KS28

Fred Bailly : Oui, de même que le contrôleur amplifié est LA12X puisque LA8 et SB28 sont officiellement discontinués. K3 et KS28 fonctionnent très bien ensemble filtrés à 60 Hz.
La seule différence est un recouvrement légèrement moindre qu’avec K2, mais il a déjà beaucoup d’énergie dans le grave. On a la volonté de pousser la majorité de la bande passante par la ligne. On a des systèmes qui descendent à 35 Hz, ce n’est pas un hasard.

SLU : Si pour avoir cette énergie dans la ligne, tu arrives trop vite dans les limiteurs de la bande grave ?

Germain Simon : Tu as la possibilité, sans toucher à la fréquence de coupure, de baisser le contour avec les outils du Network Manager comme LFC et de retrouver de la dynamique.

Silence les oiseaux, le contreplaqué va chanter !

L’écoute est organisée comme souvent à Marcoussis avec les stacks posés au sol et la possibilité de tourner autour des enceintes. Des plots métalliques, affleurant du macadam, indiquent l’angle auquel on se trouve par rapport aux boîtes. De la même façon, des marques sur le chemin d’accès au spot d’écoute permettent de savoir très précisément à quelle distance on se trouve des enceintes.

Germain Simon et en second plan Mary-Beth Henson, la Head of Press et Social Media de L-Acoustics.

Les extraits des titres proposés sont diffusés en somme mono, ce qui, sur certains d’entre eux, heureusement très peu, entraîne quelques annulations et un son un peu éteint. L’écoute est conduite par Fred Bailly d’abord les têtes seules, puis avec les subs.
La première impression est positive avec un air de famille. C’est droit, précis, défini, avec une clarté appuyée et une fidélité rassurante. La matière dont l’extrême aigu est bien là. Les titres étant assez connus, les repères ne manquent pas. La promesse full range est bien respectée.
Le niveau a beau être sage, l’impression est toute autre et on se prend à aimer ces 85 dB-A qui vous habillent de la tête aux pieds, des dB bien remplis et enveloppants. Ce qui doit taper, grogner, pousser ou claquer le fait. On sent qu’on n’est pas face à K2 mais il ne manque rien de précis, on n’a simplement pas encore de repères.

Fred nous propose de tester la dispersion de la boîte, d’abord Panflex rentrés à 110°

En s’écartant de l’axe central, on constate le très bon travail de la R&D. La baisse est tellement régulière qu’on se retrouve à 50° sans être frustré et ce n’est qu’approchant les 60° (on effectue cet essai à quelques mètres des boîtes) où l’on ressent un déséquilibre entre les basses omni et le reste du spectre. Il suffit de revenir à 50° pour retrouver de la vie et valider les 110°. Il manque bien entendu un peu de niveau dans le haut sur les bords mais sans creux ni bosses et on prend encore du plaisir.

On commence ensuite à écouter, à l’aide d’un titre assez répétitif, la dispersion à 70° et comme la boîte prend 2 dB, Fred nous propose de baisser d’autant le système pour pouvoir comparer 110° et 70°. Huit -clocs- bien sonores et les paires de volets sont sorties. On n’est plus face à la même enceinte.
Jusqu’à 30° on a du son avec une atténuation minime hors axe, ensuite c’est une chute presque vertigineuse entre 30 et 40°. L’influence de Panflex et celle sans doute du preset sont très importantes ce qui est une bonne nouvelle car ce qui « dépasse » est très éteint, presque inoffensif. Mission accomplie.

Place maintenant à l’essai avec les KS28 et puis à celui plein badin

Les deux sont effectués à 70°. L’arrivée de KS28 sur la 1re octave renforce indéniablement l’air de famille « marron » et donne immédiatement à K3 un son grand format et très dynamique. Je pense que K3 a besoin de ce sub pour densifier et compléter son bas du spectre sans l’alourdir. Les quelques Hertz et dB qui lui manquent avec K2 rendent le raccord plus -constructif- encore.
On s’éloigne à 30 mètres et Fred lâche la cavalerie. Le double stack a beau être petit au bout de l’allée, il fait le job et mathématiquement on atteint les niveaux du décret. Rappelons qu’on n’a que 4 têtes et un effet de sol à se mettre sous la dent. On gagne les derniers dB en clignotant un peu dans le bas et on recule, 40 mètres, 50 mètres, 60 mètres…

On s’éloigne…

K3 se dévoile plus et le moteur 4” laisse transparaître sa personnalité. La distorsion reste étonnamment basse mais l’impact dans le bas médium est plus claquant, plus musclé que celui produit par de la membrane et rappelle, pour ceux qui ont fait du studio, les grandes écoutes. L’aigu est efficace et bien réel jusqu’à 50 mètres, ensuite il commence à perdre son pétillant pour, à 60 mètres et au-delà, s’atténuer progressivement.

Rappelons que K3 n’a qu’un moteur de 4” pour 10° verticaux là où K2 en a deux de 3” et K1 en a 3 de 3”…pour 5° !

Une dernière écoute effectuée un peu plus tard dans la journée à l’aide d’un titre disposant d’une dynamique beaucoup plus importante (du blues rock mixé en direct sur bande demi-pouce par George Massenburg à Ocean Way, merci à Fred de l’avoir chargé dans son serveur) confirme les premières impressions.

K3 est définitivement une boîte fidèle, incisive et nerveuse qui pousse sans mordre avec beaucoup de détail et elle a toute sa place dans la famille des K. On réécoutera ce système en grand format, accroché et en salle dès que possible pour corroborer ces premières impressions positives.

Un grand merci à celles et ceux qui ont rendu ce reportage possible par leur accueil et leur temps.

D’autres informations sur le site L-Acoustics

 

Crédits - Texte : Ludovic Monchat - Photos : LM et L-Acoustics

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