La compagnie fondée par Adrien De Backer en 1920 n’a jamais paru aussi moderne qu’aujourd’hui, encadrée de près par l’exigence allemande d’Osram et la technologie Claypaky. La R&D a travaillé d’arrache-pied pour présenter six produits complètement tendance qui se caractérisent par l’abandon complet des massifs projecteurs conventionnels tout de fer vêtus, au profit d’une gamme de découpes et Fresnel délicatement profilée, aux détails choisis et au faisceau optimisé.
Lexpert Profile L
Le surprenant design tout en courbes et biseaux de la gamme Lexpert. Non seulement la dissipation thermique est optimisée, mais en plus l’esthétique est réussie.
Lexpert Profile L est la première découpe à led d’une série que l’on espère très longue. Équipée d’une source blanche de 280 W, elle se décline en deux températures de couleur.
La première est un blanc chaud typé tungstène à 3200 K avec un IRC supérieur à 90, la seconde un blanc froid calibré à 5600 K et à l’IRC supérieur à 85. Ces deux solutions ont été intégrées dans le corps arrière de la découpe complètement revue.
Clairement aérodynamique, sa carrosserie noir mat est étudiée pour une dissipation thermique maximum, aidée par un système de ventilation et des radiateurs passifs.
les rails de réglage manuel zoom et focus.
En sortie optique, le flux a bénéficié des tout derniers outils d’Osram pour atteindre une homogénéité et une puissance étonnante. ADB n’hésite d’ailleurs pas à annoncer une équivalence aux découpes 1 kW halogène !
Les deux nez de zoom, 15° à 30° ou 25° à 50° sont eux aussi revus et possèdent des réglages de zoom et de focus indépendants, regroupés en ligne sur la partie droite avec la poignée de serrage de la lyre. Les quatre couteaux intégrés s’insèrent jusqu’au trois-quarts avec 45° d’angle de pivot. L’ensemble de la cassette s’oriente de 40°.
Détail du raccord entre la base et le zoom : la molette de serrage du nez est enrobée par le châssis, juste en dessous des volutes thermiques. Le choix d’ADB de rendre les couteaux complètement solidaires de la découpe est justifié par les retours de ses nombreux clients.
Une première trappe permet d’engager un iris 18 lames ou un porte-gobo, et la seconde donne accès aux lentilles pour le nettoyage. L’ensemble se termine par un porte-accessoire ou filtre de 185 mm.
La gestion électronique permet de contrôler finement le dimmer en 8 ou 16 bits, de choisir une des quatre courbes de gradation, ainsi qu’un mode strobe, une émulations tungstène ou la fréquence de scintillement entre 600 et 4800 Hz. Dans tous les cas, la molette d’intensité située à l’arrière de l’appareil permet un réglage manuel. Lexpert Profile L peut se piloter en DMX512-RDM ou Art-Net, par de un à cinq canaux DMX. Le RJ45 donne aussi accès à une WebPage dont les futurs développements permettront d’accéder à l’intégralité des paramètres de la découpe, en plus de sa mise à jour.
L’ensemble pèse un peu plus de 16 kg, consomme au maximum 382 W et s’utilise avec quatre modes de ventilation : Boost, Standard, Silent et Ultra-silent. Dans ce dernier cas, le bruit descend sous les 25 dB à 1 mètre et, suivant la chaleur ambiante, atténue quelque peu la puissance des leds.
Lexpert Fresnel M, un Fresnel revu et corrigé
Donné lui aussi comme équivalent à son homologue tungstène d’1 kW, ce Fresnel ne consomme que 150 W de leds. Il bénéficie de la technologie et du design « Lexpert ». Deux versions en 3200 K ou 5600 K, aux IRC supérieurs à 94 et 90, sont installées dans un adorable corps thermo-profilé, surmonté d’une lentille de 200 mm.
Le Fresnel du futur d’ADB, équipé ici d’un volet 8 feuilles imparable.
Qualité du flux, sélection de fréquence, modes de gradation, strobe et émulation tungstène, dimmer en 8 ou 16 bits, choix de la ventilation, Webpage, DMX-RDM, Art-Net et connectique complète, Lexpert Fresnel reprend toutes les caractéristiques de la Profile dans moins de 9 kg.
Il ajoute en prime un paramètre de zoom sur une plage 8 – 80° géré par moteur. La commande peut être logicielle, via DMX ou manuelle grâce à une molette située elle aussi à l’arrière projecteur. Son porte-accessoire à l’avant permet d’accueillir des filtres de couleur, certes, mais aussi un volet huit feuilles sans fuites de lumière. Cette nouvelle série de projecteurs est une vraie résurrection pour ADB, qui pourra sans doute retrouver ses lettres de noblesse face à une concurrence déjà passée du côté brillant de la led.
La précision donnée par l’emploi des lettres L ou M à la suite du nom des projecteurs permet d’envisager plusieurs déclinaisons dans le futur. Il ne serait donc pas étonnant de voir arriver bientôt des découpes, PC ou Fresnel « L » « XL » ou « XXL » !
Le modèle Fresnel bénéficie d’un zoom motorisé réglable aussi par une molette
Pour les modèles plus petits, une gamme existe déjà, particulièrement adaptée à la muséographie ou en renfort de proximité : « Lexpert Emphasy ». Ces mini-découpes, de 2 kg environ, sont équipées d’une led de 36 W, en 3200 K ou 5600 K, et n’ont pas besoin de ventilateur grâce à leur carrosserie thermo-profilée.
Quatre optiques sont disponibles : 19°, 26°, 36° et 50°. Comme leurs grandes sœurs, les Emphasy possèdent quatre couteaux intégrés, un porte-gobo et un porte-accessoire, un réglage de focale manuel et un contrôle d’intensité par bouton rotatif à l’arrière. Une version DMX est disponible, équipée d’un afficheur avec menu sur le côté droit de la lyre. Les Emphasys existent en coloris blanc ou noir et sont disponibles, comme le reste de la gamme Lexpert, dès maintenant.
Montée en puissance du système de contrôle Hathor
Le logiciel Hathor des consoles ADB passe en version 2.0. Celui-ci est optimisé pour les pupitres Liberty et Freedom, ainsi que pour les nouvelles solution OnPC Imago et Imago Wings présentées l’an dernier. La librairie des projecteurs contient désormais plus de 10 000 templates, mises à jour deux fois par semaine. Parmi les nouvelles possibilités, on appréciera d’affecter des Playback sur les Submaster, des fonctions de park par projecteur ou paramètre, un Color Picker qui passe en HSI ainsi que des choix de GrandMaster, d’Independent ou Field plus larges.
La solution mobile Wily ! est intégrée complètement avec un skin noir ADB. Le principe très élégant de ce software est de permettre d’utiliser un nombre illimité d’IPad ou d’iPhone en client du logiciel Hathor, et de se construire des surfaces de contrôle et de restitution sur-mesure et sans fil. Cette version sera disponible à la rentrée sur le nouveau site ADB, accompagnée de pléthore de tutoriels et de manuels en ligne.
Le RDM manager, software utilisé pour la surveillance et le réglage des armoires de gradateurs ADB, s’améliore aussi avec une réponse instantanée en cas d’erreurs et des tests de courant.
Solutions pour cyclorama et bains de lumière théâtre en leds HRC
Après le Klemantis 1000, voici sa déclinaison en barre de 50 cm, le Klemantis 500. Ses huit sources Led HCR vont venir compléter les seize de son grand frère. Les leds HCR sont la déclinaison ultime d’Osram, déjà mises en œuvre dans les nouvelles K-Eye de Claypaky.
Le Klemantis 500, ici dépourvu de ses deux volets coupe flux. Les quatre vis Torx permettent de rapidement changer les lentilles asymétriques en symétriques.
Ses modules six couleurs (rouge, vert, bleu-violet, orange, cyan et lime) de 35 W, couvrent un vaste espace colorimétrique avec un IRC supérieur à 97, quelle que soit la teinte. La température de couleur s’échelonne linéairement de 2500 K à 8000 K. Ils sont ici utilisés en ligne, sur une barre pivotant manuellement en tilt sur sa base.
derrière le port RJ45 dédié à l’Art-Net, au sACN ou à l’accès par Webpage, on distingue la poignée de serrage du tilt. Grosses paluches s’abstenir.
À l’origine, le Klemantis est dédié à l’éclairage de cyclorama en proximité avec ses lentilles asymétriques en prolongement de ses chambres optiques réflectives. Grâce à son angle latéral très réduit, il délivre une couverture homogène sur toute la hauteur de la toile avec très peu de recul (entre 0,60 et 2 mètres, pour des pans verticaux de jusqu’à 8 mètres.).
Mais en dévissant quatre vis Torx en face avant, il est possible d’échanger la plaque d’optique avec des lentilles symétriques ovalisantes, pour l’utiliser comme un Pebble, ce PC à la lentille martelée. L’angle de diffusion est alors de 28° en hauteur et 18° en largeur, idéal pour un éclairage en contre-jour. Dans cette configuration, un Klemantis 500 tous les 60 centimètres permet d’éclairer une zone deux fois plus haute que large, avec un flux comparable à celui d’un Fresnel 1 kW.
Détail des connecteurs sur la base. Le port USB sera activé dans les prochaines versions de soft
La partie contrôle, DMX512, RDM, Art-Net et sACN, permet toute une gamme de corrections colorimétriques, en RAW, RGB, CMY, HSB ou choix virtuel de gélatines, ainsi que des émulations tungstène, différentes courbes de dimmer et un choix de fréquence anti-scintillement. Dans le futur, l’accès par Webpage donnera accès à tous les paramètres du projecteur par Ethernet.
Son système de refroidissement utilise une ventilation sur l’électronique, couplée à un dissipateur thermique passif autour des leds.
Oksalis, un projecteur d’ambiance dédié au théâtre
Dernière livraison d’ADB, l’Oksalis est équipé de toute la technologie Klemantis exploitée sur une surface beaucoup plus importante.
Le cubique Oksalis FL20, tout zoom dehors. Les ouïes sur les côtés de la base permettent de faire circuler l’air de la ventilation active de l’électronique. Les leds sont, elles, refroidies par convection naturelle.
Les FL20 et FL10 regroupent donc respectivement 32 et 17 leds HCR de 35 W, pour des consommations de 500 et 300 VA et un flux lumineux de 8500 et 4250 lumens. Inutile de revenir sur la définition de ces diodes « High Color Rendering », équivalent couleur de la haute-fidélité dont ADB parsème tous ses nouveaux projecteurs. La qualité des leds est avérée, le flux lumineux est d’ailleurs particulièrement homogène et exempt de réflexions ou d’ombres colorées.
Des algorithmes sophistiqués maintiendront la calibration de chaque projecteur tout au long de sa vie, afin qu’ils restent parfaitement alignés entre eux. L’apport d’un zoom motorisé leur donne une envergure de 6° à 50°. En dehors de cette particularité, la connectique et les modes de contrôle sont strictement identiques à ceux des Klemantis.
gros plan sur les optiques du FL20. Les paires de capuchons en plastiques cachent des inserts prévus pour un porte-accessoire, filtre ou diffuseur.La plaque de support s’accompagne d’inserts quart-de-tour pour crochet Oméga.
Et pour d’autres informations sur les produits visitez le site ADB
1988. J’assiste au Grand Rex à Paris à la projection du Grand Bleu, et comme toute la salle, je ressors conquis, habité par l’histoire mais surtout sa musique en relation étroite avec l’image. 30 ans plus tard l’œuvre majeure du tandem Besson & Serra est reproposée en ciné-concert. Rien n’a changé, mais tout est mieux.
Automne 2017, Maxime Menelec, jeune et talentueux sound designer, ingé système et chef d’équipe nous glisse qu’un potentiel coup en L-Isa se prépare et nous conseille de mettre de côté le vendredi 11 mai 2018. Impossible d’en savoir plus, on lâche donc le morceau, soulagé par le : «…je t’appellerai quand on sera en studio, tu comprendras » habilement glissé. Les semaines passent et fin janvier, rendez-vous est pris dans une petite impasse non loin de Montmartre. On sonne à une porte banale même si blindée. Une fois franchie, le décor, l’odeur d’électronique chaude et plus encore les accords qui y résonnent ne laissent aucune place au doute. Ça sent le Serra à pleines narines.
Romain de dos face à une configuration L-Isa en X8 très ramassée de 5 + 2 extended.
Deux personnages-clef de l’aventure « Le Grand Bleu fête ses 30 ans » viennent à notre rencontre. Maxime qui abandonne quelques minutes sa configuration L-Isa d’encodage basée sur des X8 L-Acoustics et Romain Berguin, un personnage stratégique qui, avec Jean-Philippe Schevingt dont on parlera plus loin, forment le trio qu’Eric Serra remerciera chaudement quelques mois plus tard sur la scène de la Seine Musicale au bout de la projection. A juste titre. Mais chaque chose en son temps.
Le travail auquel nous assistons brièvement cette après-midi d’hiver nous laisse pantois. Oui, tous les éléments musicaux existent, même la session de Performer d’époque, car Eric Serra a méticuleusement tout gardé y compris les MidiVerb, non pardon, les MidiiiiiihhhhhhhVerb, et a pris soin quelques années plus tôt, de faire digitaliser sur ProTools le multipiste d’époque. Oui Eric connaît exactement les claviers, effets et autres combines qu’il a utilisés pour générer ces réverbérations sans fin qui ont eu raison des écrans trans-sonores et des gros moteurs aux courbes tristement académiques des salles obscures, mais voilà, il va falloir tout retrouver, mettre au propre ou recréer pour pouvoir rejouer la BO sur scène en même temps que le film, et le tout en L-Isa. Dit comme ça cela paraît simple, mais rien que d’en parler on a les paupières qui tombent comme celles de Romain et Jean-Phi qui ont passé des semaines à cette tâche !
Ile Seguin. La Seine Musicale vue par le côté où l’on accède aux RIFFX Studios. Le monsieur sur son monocycle électrique est Eric Serra qui se dégourdit les idées.
Discrétion oblige vis-à-vis du producteur, nous avons très peu d’images de ce studio de pré prod, ce qui n’est pas le cas du second double studio de répétition, le RIFFX sur l’île Seguin, intégré au complexe qui comporte la Grande Seine, où aura lieu la projection. Nous y retrouvons début mai notre fine équipe pour le travail de mise en place des titres avec les six musiciens en plus d’Eric Serra qui tient la basse et dirige l’ensemble, une étape cruciale puisque ces derniers ne sont entrés dans la danse que deux semaines avant le jour J. De sacrés pros, soit dit en passant.
Servant aussi à stocker des percussions, du « matériel fragile, ne pas toucher » comme le dit la pancarte, Seb Barbato et Max Menelec découvrent titre après titre du film, tel que joué par les 7 musiciens et mixent pour l’un et placent dans l’espace pour l’autre.
Deux salles séparées sont mobilisées, RIFFX1 et ses 350 m² pour les musiciens, la gestion des images, celle des sons avec Romain Berguin et Jean-Phi Schevingt et la console retours de Ben Rico, et RIFFX3 et ses 80 m² pour la console de mélange de Seb Barbato et la partie encodage tenue par Max Menelec. Entre les deux studios séparés de quelques mètres, deux boucles Optocore font le boulot.
La première impression à l’écoute des enregistrements effectués sur les différents titres qui se mettent en place les uns après les autres, est la quantité peu commune d’effets, essentiellement des réverbérations. Chaque source est réverbérée. Une bascule sur le mix du film, en fait le CD qui a été re-synchronisé avec le film, recale nos oreilles. Programmation, jeu comme mix sont en réalité très proches de l’original, une exigence d’Eric Serra, et il suffit de regarder l’image qui défile sur un grand écran pour que l’ensemble redevienne totalement cohérent et dans les clous par rapport au souvenir qu’on a du film en salle.
Une BO de film et plus encore celle du Grand Bleu, doit faire corps avec l’image, avec l’histoire, car elle est rentrée dans l’inconscient de toute une génération de spectateurs. Impossible donc de changer quoi que ce soit. On verra plus loin que tout le travail de pré-production et d’équilibrage dans un studio assez sain et mat, à l’aide d’enceintes proches du moniteur studio et soutenues par un sub KS28, devra être repris lors des filages en salle où sera déployée une configuration L-Isa Focus. Seb Barbato n’a pas chômé !
Une configuration de travail L-ISA basée sur la X8, une enceinte coaxiale remarquable, à laquelle ne manque que…un KS28. Ca se tente, mais ce n’est pas évident à la maison ;0) Remarquez en vert sur l’écran la battue, une information capitale distribuée à tout le monde en même temps que le film.
Il n’empêche que le son dans le studio est infiniment plus précis, plus fort ; les sonorités sont plus nettes, les textures plus belles, les attaques du grave tapent tellement bien avec une densité, une épaisseur très appréciables des instruments. Seb mixe comme pour un concert sans pour autant charger un contour de dingue. On est à des années-lumière du LFE brouillon des salles obscures. Les voix d’époque et les quelques bruitages trouvent leur place, ne serait-ce que par leur faible dynamique, leur couleur très, mais alors très chaude d’une captation de doublage (le film a été tourné en anglais NDR) loin d’être toujours réussie.
SLU : Ton mix et par exemple ton pied ont cette couleur concert qui fait du bien et renouvelle la BO. Comment trouves-tu la place pour les dialogues ?
Seb Barbato : Cela est dû aux sources qui sont toutes issues des nouvelles machines virtuelles, de captures des originaux et des quelques instruments acoustiques qu’on traite différemment. Il ne faut pas oublier que nous préparons un ciné-concert. Notre mix ne peut pas être exactement celui d’un long métrage classique. La musique doit avoir un rôle prépondérant. Enfin on découvre pas à pas le mixage de ce type d’œuvre.
Seb Barbato au premier plan et derrière Max « je te l’ai mis là », le maître de l’espace ;0)
Jusqu’à la semaine dernière on travaillait les morceaux bruts, ce n’est que depuis peu qu’on a le film, les effets et les dialogues, et encore, quand on travaille sur notre Virtual (l’enregistrement des morceaux joués par les musiciens NDR) on n’a pas l’image et on revient à la musique seule. Il ne faut pas se fier aux équilibres des musiques seules car, une fois laissée la place aux voix en plaçant le PBO quelques dB plus bas, les niveaux des réverbérations sont par exemple insuffisants…
On ferme les yeux, un comble pour une musique de film, afin d’encore mieux appréhender l’espace offert par le matriçage L-Isa qui prend ici une importance nouvelle par l’exploitation de la somme de sonorités qu’envoient les 7 musiciens plus quelques rares boucles pré-enregistrées et les nombreux effets. On a beau n’être que dans un studio de 80m², le retour à la stéréo afin de vérifier constamment la conformité des grands équilibres, est pour le moins sinistre. Et dire qu’on écoute ça tous les jours.
Une pause avant un filage nous permet de cuisiner, disons de saisir pif-paf Max et Seb.
SLU : Qui, à l’origine du projet, est venu vous chercher ?
Seb Barbato : J’ai été appelé par Max pour le mixage, mais ils ont énormément travaillé avec Romain en amont.
Maxime Menelec : Nous sommes effectivement avec Romain à l’origine. Romain est l’assistant d’Eric Serra et moi je suis allé un jour dans son studio analyser et recaler ses écoutes. On est devenu en quelque sorte potes. Quand Cyrille Sebbon son manager et Eric nous ont présenté le projet, on a proposé de prendre en charge toute la technique et le montage de l’équipe à savoir Seb à la face, Ben Rico aux retours et Jean-Philippe Schevingt pour recréer les sons, le tout produit par Gérard Drouot pour qui c’est aussi une première. Et forcément j’ai pensé à un montage en L-Isa. Le prestataire est Dushow avec l’apport d’un certain nombre d’ordinateurs et de petites enceintes appartenant à notre société Upoint.
Max ventilant façon puzzle, les sources dans l’espace L-Isa en parfaite intelligence avec Seb. On voit bien sur l’écran la répartition en trois centrales (plus tard en K2) deux extérieurs (en Kara) deux extended (aussi en Kara) et à l’arrière les deux surrounds (en Kiva II)
SLU : J’imagine que L-Acoustics est de la partie…
Maxime Menelec : Tout à fait. La partie encodage qui s’est déroulée cet hiver à savoir les X8 sauf les deux qui nous appartiennent, les subs, les amplis et le processeur L-Isa ont été prêtés par L-Acoustics. Quand on leur a présenté le projet, ils ont été enthousiastes. Florent Bernard, Fred Bailly qui s’est beaucoup occupé de nous et même Guillaume le Nost (Responsable du développement de L-Isa à Londres NDR). Il n’a pas pu encore venir mais on s’envoie dix textos par jour ! Je l’ai bien soûlé pour faire avancer certains détails.
SLU : Au fait, je vois un KS28, où est le second sub ?
Maxime Menelec : Dans le grand studio avec les musiciens. Un SB28 qui est certainement dans les limiteurs. Comme ils travaillent avec des ears, j’ai préféré leur ajouter de la pression dans le bas, comme ce sera le cas quand ils seront au pied de la toile de 23 m x 10 m avec les enceintes, dont les subs, accrochés derrière eux.
Seb : Ben leur ajoute un dB chaque jour et comme cela fait deux semaines que nous sommes en résidence, cela doit commencer à être bien fort.
Le grand studio de RIFFX avec les 7 musiciens, dont Eric Serra. Face à eux et non visible sur cette photo, Romain Berguin, Jean-Phi Schevingt et Ben Rico les alimentent.
SLU : Seb, quand es-tu rentré dans l’aventure ?
Seb Barbato : En janvier où j’ai appris que cela allait être une opération en L-Isa. Comme je n’avais jamais mixé avec, je suis allé à Marcoussis pour me familiariser et comprendre la philosophie de travail en multivoie et plus simplement en stéréo. Je suis arrivé avec des multis de mes concerts et j’ai passé une journée entière à jouer dans l’auditorium.
Maxime Menelec : Désormais ce studio a troqué ses Kara contre des Syva et Syva Low.
Seb : Cela a été très utile car il faut penser son mix différemment pour tirer la quintessence des ressources placées devant toi.
SLU : Et pourquoi DiGiCo et la SD7 ?
Seb Barbato : C’était inévitable vu les ressources nécessaires, l’utilisation de la boucle Optocore, le fait que Ben aux retours a la même et qu’on a tous les deux des serveurs Waves préprogrammés par Romain. Ce dernier a fait un travail de fou puisqu’il nous a recréé des copies à l’identique des fameuses réverbérations du Grand Bleu, sans avoir besoin de ressortir les vieilles Midiverb. On n’aurait jamais eu le temps de chercher et programmer par nous-même tous ces algorithmes. Il nous a créé 10 réverbes sur 60 snapshots, toutes différentes et correspondant pile poil à l’ambiance de la musique. Cela représente pas loin de 600 presets !
SLU : Apparemment tu as fait toi aussi le choix de déléguer la partie matriçage et spatialisation à une tierce personne…
Le tandem Seb et Max en plein boulot.
Seb Barbato : C’est plus simple et le plug de DiGiCo & L-Acoustics est arrivé la semaine dernière. L’installer implique de sortir les réverbérations Waves de la console alors qu’elles sont parfaitement encodées. On n’a pas pris le risque.
En plus on a un patch en 130 dans la table et on réduit à 96 pour attaquer le processeur qui ne prend pas plus de canaux. On s’est accordé sur le fait que Max fait un pré-placement des sources et moi je fais ma sauce dans la console. On se connaît très bien et on entend la même chose. Tout seul et sur une SD7 full, tu ne peux pas prendre en plus la gestion de L-Isa.
SLU : Même si un jour on imbrique parfaitement L-Isa dans toutes les consoles ?
Maxime Menelec : La complexité de la configuration que nous avons mise en place rend impossible le travail seul. On n’est pas en direct out post-fader, on a dû passer par la solution des 96 auxiliaires, ce qui signifie qu’à chaque titre nous devons y router les 130 pistes dedans, ou plus…
Seb Barbato : L-Isa t’oblige, dans le bon sens du terme, à chercher comment exploiter cet espace, cette immersion à ta disposition, et cela à chaque titre, tout en gardant les sources principales au même endroit.
SLU : Mais il est fort possible que tu doives reprendre tout ou partie quand tu écouteras avec un écran, un système K2/Kara/Kiva II beaucoup plus écarté et dans une grande salle…
Seb Barbato : Ahh c’est clair que tout va changer. J’ai laissé débrayées pas mal de choses pour aller vite. On sait ce qui se passe entre une résidence et une tournée en stéréo. On va le découvrir ici avec un déploiement L-Isa placé derrière un écran, même micro-perforé !
Maxime Menelec : Je me demande même si les KS28 placés à un mètre et demi de la toile ne vont pas la faire vibrer (rires, mais heureusement elle ne vibrera pas NDR)
Romain Berguin, le spéléologue musical
On ne répètera jamais assez l’importance du travail effectué par Romain Berguin, ou plutôt si, on va vous l’expliquer dans quelques lignes mais d’abord…
SLU : Comment as-tu commencé à travailler pour Eric Serra ?
Romain Berguin
Romain Berguin : C’était en 2015 à l’occasion d’un projet qui se préparait pour le Grand Rex, un best of de ses musiques de films jouées par son groupe avec les extraits vidéo des différents films. J’ai été contacté par Eric pour l’aider à retrouver, compiler et d’une certaine manière contribuer à organiser cette date.
Pendant deux mois on a fouillé dans ses archives, très bien tenues, afin de sortir ce qu’il fallait, film par film et j’ai travaillé dans son studio pour fournir aux musiciens ce dont ils avaient besoin. J’ai aussi remixé tous les titres depuis les multitracks, géré l’Ableton, le time-code et, cerise sur le gâteau, j’ai joué sur scène. Après cette date du Rex, la tournée n’a pas eu lieu pour des problèmes de prod, mais je suis officiellement devenu son assistant, et j’ai eu le plaisir depuis de travailler avec lui sur une nouvelle bande originale de film pendant 18 mois. Il faut dire que son studio est une énorme configuration.
Ce que nous avons ce soir doit représenter 10 % de ce dont il dispose là-bas en termes de complexité numérique. Il y a à la fois du matos très ancien et très moderne et il faut parvenir à tout faire marcher. Il y en a autant que dans un studio pro, mais c’est architecturé comme un home studio avec tout à portée de main. On peut tout faire dans tous les sens, d’où la complexité.
SLU : Et avant Eric ?
Romain Berguin : J’ai commencé à venir à Paris assez jeune pour jouer dans les clubs et faire mon réseau en tant que musicien, plutôt jazz sur basse et piano. J’ai abandonné la basse et je me suis installé à Paris.
SLU : Et Max ?
Romain Berguin : On s’est rencontré chez Eric Tourneur (encore lui !! NDR) car nous sommes tous les deux de Périgueux. On est potes depuis longtemps et on est venu à la technique de la même manière.
Jean-Phi Schevingt et en arrière-plan Romain Berguin surpris dans le grand audi RIFFX, chacun devant ses écrans.
SLU : Venons-en au Grand Bleu. C’est toi qui as fouillé, trouvé les sources et qui es le maître du proTools et des effets essentiels à cette BO (sourire). C’est sur ta session qu’on retrouve les pistes séparées de la bande originale studio. Combien de pistes ?
Romain Berguin : 32 pistes digitales (Mitsubishi ou 3M, il y a eu pas mal de ces derniers à Paris à la fin des années 80 NDR). Le problème est que cette bande a été transférée il y a 15 ans sur un ProTools 24 forcément en deux passes, et que malheureusement quelque chose a bougé lors de cette digitalisation, ce qui fait qu’on a dû galérer pour tout réaligner. Il manquait de la matière ! On a tout remis à l’heure.
SLU : Je sens l’embrouille avec le nombre d’images par seconde…
Romain Berguin : Et tu as raison. L’audio a été composé en 25 et le film tourné en 25 images par seconde, en revanche lors de la première projection, Eric a été assez surpris parce que les projos en salle ne tournaient qu’en 24 !
Une partie de la fine équipe lors d’une pause dans les répétitions. De gauche à droite Seb, Romain et Max.
SLU : Donc le film a duré plus longtemps et la tonalité a été plus basse en salle…
Romain Berguin : Oui, mais lorsque le DVD a été fait en frame based, l’image a été passée en 25, mais le son est resté sur la tonalité du 24 tel qu’il a été entendu en salle et pas dans la tonalité originale. Cela paraît évident dit comme ça, mais il m’a fallu un moment pour comprendre. (Baladez-vous sur YouTube et écoutez le générique du début tel que posté par diverses personnes, c’est assez net NDR). On a donc stretché toute la session pour la passer en 24 car la décision a été prise de travailler en 24. Le plus dur a ensuite été de la « clicker » pour pouvoir la jouer en live de façon aussi synchrone qu’elle l’est dans le film. Il faut rappeler que cette bande originale a été composée à l’image près par Eric, mais il n’avait pas prévu qu’un jour elle puisse être jouée en direct sur scène par des musiciens…
SLU : Le nombre de rendez-vous entre son et image est impressionnant. Comment est le son sur le multipiste, travaillé ou sec.
Romain Berguin : Non, flat, sans rien, et la première fois ça choque car ça ne marche pas. Je pense que le mixage a été fait avec 8 chaines de réverbe.
Ahh les vieux racks Dispatch… Les deux serveurs Waves de la face, le principal et le secours.
SLU : Comment as-tu alors fait pour retrouver les sonorités et programmer tes algorithmes…
Romain Berguin : J’ai écouté le mix du film, et j’ai cru que j’allais pouvoir bosser sur quelques presets, mais j’ai vite déchanté. J’ai alors inséré le Multirack Waves dans mon ProTools en MADI et j’ai fait de l’automation d’envoi comme avec une vraie console. Cela m’a permis par la suite de livrer deux serveurs pour face et retours avec les instructions pour savoir quelle source est à envoyer dans quel algorithme et à quel niveau.
SLU : Et les Midiverb d’époque ?
Romain Berguin : On ne s’en est pas servi (rires).
Un serveur pas toujours serviable
Lors d’un titre, un vilain clic se fait sentir, ce n’est pas la première fois et il est assez moche pour déclencher une battue pour le débusquer. Pas de bol pour lui, il y a dans le studio Ben, Seb, Max et Romain, il n’a donc aucune chance. Après avoir éliminé un à un les horloges, les sources et le mélange, les regards se posent sur le serveur Waves. Bingo c’est lui. Lors de la création des effets et leur automation, Romain a programmé un changement de pré-délai à l’une des innombrables réverbérations, mais en cours de titre. Ce qui passait à la maison, est désormais indigeste pour un serveur très sollicité. Quelques manipulations et il passe de clic à trépas.
SLU : L’importation de la session d’effets dans les consoles s’est bien passée ?
Ben Rico : Cela n’a pas été simple. Romain a travaillé en studio sur son ProTools HD et un mac dédié au Multirack, et la SD7 a sa façon de fonctionner qui lui est propre, là où le serveur est exactement le même.
Ben Rico, le livreur de bons retours et de bonnes vannes et l’homme en blanc… à tête de mort !
On a donc dû changer tous les noms des snapshots pour qu’ils soient rigoureusement identiques, il a fallu ajouter le numéro du snapshot dans la session et inversement, faute de quoi on se retrouvait avec la même réverbe partout. On a aussi eu des problèmes de caractères car dans la console ce sont des virgules et dans le MultiRack ce sont des points. Du coup on a appelé à la rescousse Claude Rigollier de DV2 qui lui-même a pris l’attache de Waves. On n’a pas fait les malins pendant une semaine. (rires !)
Les deux DD4 de la régie face, dans le studio de répétition.
Seb Barbato : Claude nous a aussi bien aidés avec l’Optocore car là encore, nous sommes à la limite.
Maxime Menelec : Cette boucle Optocore nous a permis de véhiculer très simplement le signal entre les deux consoles DiGiCo face et retours et le SD rack, mais aussi via trois DD4, de donner vie au ProTools de Romain, aux MainStages de J-Phi et à la matrice L-Isa.
Quand on fait le total des canaux véhiculant dans la boucle, on dépasse les 504 admissibles. Il a donc fallu downgrader, reconfigurer tous les DD4 un par un, afin que chacun ne fasse que ce dont on avait besoin. Par défaut ils offrent autant de voies dans les deux sens, ce qui ne nous sert à rien.
Ben Rico : Quand on a branché la boucle on a eu une alerte du style « vous avez branché 1500 canaux ! » (rires !)
SLU : Romain, ton Tools fait quoi exactement sur la boucle ?
Romain Berguin : Beaucoup de choses (sourires) J’enregistre et je joue du son. Il faut savoir qu’interpréter sur scène Le Grand Bleu à 7 c’est une prouesse car il y a un grand nombre de sons à envoyer et forcément, pile au bon moment. Les deux batteurs Loïc et David par exemple jouent de tout en plus de quelques sons de batterie, et peuvent parfois envoyer des pouet-pouet ou des cymbales avec le kick (rires). Pour s’aider, ils enregistrent leur propre voix se donnant des instructions, des ordres qui seront routés dans leurs ears par Ben.
Une partition sur tablette prête à défiler. Elle est ici sur le premier titre, le Big Blue Ouverture.
En plus de cela j’envoie le son du film (5.1 et dialogues), les décomptes de chaque musicien, adaptés à leur instrument, et quelques pistes de sound design qu’il aurait été inutile d’ajouter à ce que les musiciens (Eric a aussi un clavier outre sa basse NDR) doivent envoyer. La répartition entre la somme de sons à jouer nous l’avons faite en studio, avec une certaine logique, mais sans demander leur avis aux musiciens qui, une fois devant les partitions, se les sont refilés. (rires) Les partitions tiennent compte de la dernière répartition et sont quelque part dynamiques grâce à un serveur web.
SLU : Ta configuration est redondée ?
Romain Berguin : Bien sûr, il y a deux Protools HD qui tournent en parallèle avec deux HD MADI et une bascule automatique en cas de plantage.
SLU : Et quel sera ton rôle le grand soir ?
Romain Berguin : Je surveillerai surtout la synchro avec le média serveur qui délivre l’image pour les 4 vidéoprojecteurs, 2 principaux et deux en spare. Le fichier du film pèse 900 Go. Le serveur délivre aussi une image à chaque musicien dans laquelle est incrusté le compteur de mesures généré depuis le ProTools HD.
SLU : Compteur grâce auquel l’on découvre qu’Eric s’est régalé en changeant de temps à la volée.
Romain Berguin : Ahh c’est sûr qu’il vaut mieux suivre. On passe de 5 à 4 et de 4 à 3 temps très facilement.
Les premières images du film, 24e mesure, 1er temps
Le moment est venu de remonter à la surface, quelques jours avant de replonger à nouveau à la Seine Musicale pour l’interview de Jean-Philippe Schevingt, l’ébéniste du son, puis pour découvrir la Grande Seine, sa toile, le déploiement L-Isa et…savourer cet instant à nul autre pareil où, comme avec un fichier sonore HR, vous redécouvrez un vieux morceau avec une émotion nouvelle et des poils qui se croient le 14 juillet !
La première édition du Electric Daisy Carnival, l’un des festivals EDM les plus appréciés sur la planète, s’est tenue à Shanghai les 29 et 30 avril. Les quatre plateaux où se sont succédés deadmau5, Martin Garrix, Hardwell et Disclosure, ont tous bénéficié des services d’Adamson.
Le kineticFIELD a fait le plein de dB et de festivaliers.
C’est pas dizaines de milliers que les fans d’EDM ont afflué au Shanghai International Music Park pour profiter grâce aux 4 scènes, de deux jours de gros son et de stars aux platines. Immédiatement reconnaissable, la kineticFIELD a été transportée par bateau et érigée pièce par pièce, la plus petite circuitGROUNDS, la bassPOD pour les amateurs de sensations et la Boombox Art Car. Adamson a équipé les 4 scènes face et retours grâce à Real Music, le distributeur chinois de la marque.
Stephen Themps, en charge du son de Martin Garrix n’y va pas par quatre chemins en affirmant que la série E est son système préféré. « Adamson délivre toujours énormément d’impact avec un haut cristallin, des basses qui tapent et une grosse réserve dynamique. C’est exactement ce dont j’ai besoin. » nous dit-il. « Notre dernier set avec Adamson et Real Music au festival ISY a été impeccable, et il en a été de même pour l’EDC ce qui nous a permis de sortir un gros show. »
Hardwell Durant son set, bien entouré par son casque d’écoute en S10 et S119
Le système du kineticFIELD comprenait par côté 15 x E15 prolongées par 3 x E12. Pour renforcer les côtés, Real Music a accroché 9 x E15 et 3 E12 en downfill. Pour renforcer le bas du spectre, deux lignes de subs passe-bande E218 ont commencé le travail et une armada de 36 x E219 et 12 x T21 alignés devant la scène, l’ont fini. Pour apporter autre chose que des flots de basses aux premiers rangs, de même que redonner des couleurs au son dans zone VIP, des S-10 ont été choisies. Enfin pour les DJ, le “casque” a été composé avec deux subs S119 surmontés par 3 x S10. Potentiellement 138 dB SPL au point de mix… Même type d’installation pour le circuitGROUNDS avec 12 x E15 prolongées par 3 x E12 et des lignes de 6 x E12 pour les renforts latéraux. Pour le grave, deux lignes de 8 x E119 complétées par 36 x E219. Pour le champ proche comme pour le DJ, c’est une fois encore la famille S qui a été mise à contribution.
Une vue de détail du renfort latéral de la kineticFIELD et ses 9 x E15 et 3 x E12
Le bassPOD et Boombox ont été quant à eux entièrement équipés à partir de produits issus de la gamme S. En à peine une vingtaine d’années, Insomniac Events a réussi à faire de l’Electric Daisy Carnival un des festivals les plus importants de la planète. Au-delà de la version « originale » qui se tient chaque année à Las Vegas, l’EDC s’est exporté à Tokyo, Mexico City, San Paulo, et désormais, Shanghai.
“Dans l’univers EDM, l’Electric Daisy Carnival est sans nul doute l’événement principal,” précise Zhen “Richie” Wang, président de Real Music. « Les artistes présents, parmi les plus renommées, ne veulent que ce qu’il y a de mieux techniquement sur le marché. Nous pensons que c’est le cas d’Adamson et nombre de mixeurs présents pour ce festival, nous ont dit la même chose. »
Le 20 juin, la période de consultation publique de la proposition de texte de la future directive ECO Design 2020, conçue pour réglementer tout moyen d’éclairage, est arrivée à son terme. La task force rangée sous la bannière du PEARLE affirme un retour quasi à la normale possible.
Le texte préliminaire amendé a été validé afin de passer vers l’étape suivante et à terme devenir une nouvelle directive très ambitieuse. Son contenu devrait être accessible au cours de l’été. Le remarquable travail de nos confrères anglais de l’ALD et du PEARLE (Performing Arts Employers Associations League Europe) a permis de faire valoir les arguments de toute l’industrie européenne et au-delà, et a suscité une vague de signatures sans précédent de la pétition que nous avons relayée dans nos colonnes.
Lors d’une visite à Bruxelles, l’ALD et un groupe d’autres associations d’éclairagistes européens placé sour la bannière du PEARLE, ont réussi à faire entendre leurs arguments et à faire amender un certain nombre de points bloquants qui auraient éteint nos métiers dans l’industrie du cinéma, de la TV et du spectacle.
Une liste d’ampoules à filament et à décharge qui ne seront pas inclus dans la directive est en préparation et elle devrait contenir la plupart des références importantes sauf certaines d’entre elles qui sont aussi largement utilisées dans les produits grand public. Enfin une exemption est aussi à l’étude pour les sources colorées mais aucun détail n’a encore filtré.
Le texte de cette directive sera rendu public au plus tard en novembre de cette année pour pouvoir avoir force de loi et devenir applicable en septembre 2020. Dès que de nouvelles informations seront disponibles et certifiées, on les portera à votre connaissance au plus vite. Tout ceci restant encore provisoire, sachons raison garder, restons attentifs et ne relâchons pas la pression le cas échéant.
Adam Bennette (PLASA), Christian Allabauer (OETHG), Randell Greenlee (VPLT) et Silke Lalvani (PEARLE), du groupe de travail sur l’ECO Design.
Que ceux qui n’ont jamais entendu parler de l’Eurovision lèvent le doigt ! Vous ne devez pas être nombreux et pour cause, il s’agit simplement (si j’ose dire !) du plus grand concours de chant télévisuel (en direct) en termes d’audience au monde. Chaque année environ 200 millions de téléspectateurs assistent à la finale organisée dans le pays vainqueur de l’édition précédente.
Le concours Eurovision de la chanson a été créé en 1956, et comporte aujourd’hui 43 pays participants. C’est une immense machine rodée à la perfection, affichant des chiffres hors-norme : un budget de 23 millions d’euros (pour l’édition 2018), un espace de travail qui prend des allures de petite ville pour plus de 1300 personnes dont 400 bénévoles provenant de 30 pays différents Parmi les sponsors internationaux et nationaux majeurs qui supportent l’évènement, Osram avec Claypaky et ADB est, depuis 4 ans, le partenaire officiel de l’éclairage. Le groupe nous a conviés à Lisbonne pour assister à la grande finale.
Le rendu 3D de la scène de l’Eurovision 2018 imaginé par Florian Wieder et Jerry Appelt. (Photo EBU)
Nous arrivons dans la capitale à J-1 de la finale. L’après-midi est principalement consacrée à une visite du site accueillant le concours : l’Altice Arena, une salle de 20 000 places construite dans le cadre de l’Exposition Universelle de 1998 et dessinée par l’architecte Regino Cruz.
Visite des coulisses : un site en perpétuel mouvement
Le premier point qui attire notre attention concerne la sécurité engagée pour l’événement. Pas moins de 3 cercles de sûreté entourent l’Arena, nous obligeant à plusieurs fouilles (approfondies) de nos sacs dont un passage sous rayons X, nous écoperons aussi d’une palpation et un passage au détecteur de métaux. Ça ne rigole clairement pas et pour cause, avec le climat tendu qui règne en Europe en raison des actes terroristes passés, tout est mis en œuvre pour réduire le risque au plus proche du 0. On nous confie d’ailleurs comme exemple que l’évènement est plus sécurisé qu’une cérémonie des Jeux Olympiques et au moins autant qu’un aéroport !
Quelques-uns des 7 containers abritant les générateurs nécessaires à l’alimentation du matériel, fournis par The Power Shop (Pays Bas)
Sans avoir encore pénétré dans l’espace intérieur de l’Arena nous découvrons à proximité un attroupement de containers, renfermant tous les groupes électrogènes nécessaires pour répondre en totalité aux besoins électriques du show. L’énergie est créée par 7 générateurs de 400 kVA tournant à la moitié de leur capacité, tous doublés pour remédier à une éventuelle défaillance de l’un d’eux. 5 des groupes sont entièrement dédiés à la lumière, les deux autres utilisés pour le son, la vidéo et le broadcast.
Nous continuons notre excursion et au détour d’une allée bordée de flight cases, pénétrons dans les coulisses de l’Arena. C’est un dédale de couloirs, de salles et de recoins remplis de matériels, où fourmille une multitude de personnes qui s’affairent à leur tâche.
Imaginez plusieurs centaines de mètres de ces couloirs regorgeant de stockage, de matériel en mouvement et de personnel.Vue sur l’espace où sont bichonnés les décors scéniques nécessaires à la prestation de chaque délégation.
Reprenons la visite, cette fois dans le vif du sujet. Nous voici à l’intérieur de la salle de spectacle. Un sentiment d’admiration nous envahit, quelque peu troublé par une impression « d’écrasement ». C’est simple, il y en a partout. Nous sommes aux dernières phases des répétitions et d’ajustements, toute la lumière ou presque est envoyée, on ne sait plus vraiment où regarder, notons que nous avons joué le jeu de ne pas consulter à l’avance les images tournées lors des précédentes phases qualificatives afin de préserver cet effet de surprise !
Premier contact visuel avec la scénographie !
Nous disposons de quelques minutes pour scruter l’installation qui nous englobe entièrement. À première vue, l’éclairage est divisé en 4 zones, la première, le fond de scène, garni d’une muraille de MagicPanel-FX Ayrton placé derrière un décor constitué de nervures mobiles géantes de tailles différentes. Ensuite le plateau et ses arches, toutes garnies de ledstrip et de projecteurs. Le regard se lève pour admirer cet enchevêtrement de chaînes et de ponts, une sculpture métallique qui n’a presque rien à envier à la Tour Eiffel ! Une profusion de projecteurs garnit ainsi le plafond de l’Arena, ne laissant que peu de place au son et aux écrans vidéos nécessaires à la retransmission du direct pour le public présent en salle !
Une jungle abondante où les branchages sont en aluminium, les lianes composées de maillons et de câbles.
Venons-en au design de cette scène. Particulièrement soigné, alliant avec finesse une conception très moderne et des influences anciennes, il s’inspire directement de la riche histoire et culture maritime du Portugal (Magellan, Vasco de Gama).
Il se décompose en 4 sources majeures d’inspiration :
La navigation : les arches circulaires englobant la scène représentent des armilles, en référence à la présence d’une sphère armillaire (instrument modélisant la sphère céleste) sur le drapeau portugais.
La mer : elle exprime un sentiment de quiétude et de liberté, le scénographe Florian Wieder ayant utilisé cet élément clé de l’histoire du Portugal pour créer ses décors, notamment l’effet de vagues matérialisé par les nervures à différentes hauteurs décrites ci-dessous.
Les navires : maîtres dans la construction des navires, les Portugais ont pu explorer le monde grâce à cette compétence exceptionnelle. La structure arrière de la scène faite de nervures mobiles de différentes tailles est inspirée par des pièces de la construction navale.
Les cartes : Lisbonne devient le centre du monde.
Rencontre avec Jerry Appelt
La durée de notre visite étant très limitée, nous poursuivons l’excursion tout en prenant de la hauteur pour nous rapprocher de la régie où nous attend le responsable de ce gigantesque attroupement de photons : le lighting designer allemand Jerry Appelt.
Au détour d’une répétition, Jerry Appelt le lighting designer répond à nos questions avant de regagner ses pupitres.
Jerry Appelt : « C’est la 4e année que je suis responsable du design lumière. Bien que présent depuis 2010, je n’avais pas encore cette responsabilité à ce moment-là. Cette édition est marquée par un retour aux sources. En effet, toute la création visuelle est exclusivement concentrée sur la lumière, c’est LA grande nouveauté. Nous n’avons plus à nous battre contre une armée d’écrans à leds qui se déclinaient un peu partout, en murs, au niveau du plancher de la scène, sur les décors. Notre approche en 2018 est plus artistique. Cependant, nous ne sommes pas à 100 % libres de nos choix, et nous devons rester à l’écoute des délégations par rapport à leurs attentes scénographiques en termes de vidéo.
De cette absence d’écrans à leds, nous avons pu exprimer notre art autrement. Il en résulte un des plus gros kits de l’histoire de l’Eurovision en nombre de sources avec pas moins de 2 632 projecteurs jouant sur ce show. Le traditionnel écran qui d’habitude fait partie intégrante du fond de scène a été remplacé par un immense mur de MagicPanel-FX Ayrton (351 au total !).
Tous les projecteurs sont pilotés depuis 6 consoles MA Lighting, toutes doublées en cas de défaillance, pour un total de 14 consoles GrandMA2 (Full Size et Light) en régie. Alors évidemment, il y a tout de même un peu de vidéos, mais de manière très dosée et ponctuelle sur différentes prestations. Au niveau du pupitrage, vous ne serez pas surpris si je vous dis que tout est géré par time code.
Le design et la création lumière commencent bien avant le début de la phase de dialogue avec les délégations, et nous devons être prêts quand ils nous communiquent leur titre et leurs goûts en matière de show. Suite à ça, s’entame une longue phase de propositions, de répétitions et d’ajustements. Nous devons trouver le bon compromis entre les souhaits des délégations et le choix de la conduite lumière adoptée. Certains souhaiteraient uniquement en mettre plein la vue et utiliser à outrance le kit lumière et les effets, mais notre rôle est aussi d’argumenter pour trouver le juste équilibre et laisser de la place aux souhaits des autres pays. Ce rôle peut être plus difficile à honorer certaines années plutôt que d’autres, pour l’édition 2018 la collaboration avec les délégations fut très bonne.
Rien de tel qu’un (ou plusieurs !) faisceau de Mythos 2 pour arracher un effet de contre percutant !
L’Eurovision est un énorme show télévisé, regardé par plusieurs centaines de millions de téléspectateurs, il est clair que notre mise en lumière est avant tout étudiée pour avoir le meilleur rendu possible sur le petit écran. Cependant les fans présents dans l’Arena ne sont pas oubliés, loin de là !
SLU : Êtes-vous totalement libre de vos choix de projecteurs ?
Jerry Appelt : Oui, en général (rires) ! Nous avons de la chance d’ailleurs d’avoir Osram comme partenaire principal au niveau de la lumière, qui possède dans ses rangs deux fabricants majeurs de l’éclairage tels que Claypaky et ADB, et j’ai vraiment pu choisir ce que je voulais dans la gamme Claypaky, les Scenius Profile, Scenius Unico, Axcor 900, Hepikos, Sharpy Wash, Mythos2 et le Klemantis dans la gamme ADB. Mais le kit n’est pas limité à ces deux marques. À titre d’exemple, nous avons pu avoir sur ce show le prototype du GLP KNV Arc, une source strobe/wash/blind très efficace en termes d’effets, ou encore un grand nombre de strobes JDC1.
Subtil mélange de teintes orangées lors du passage de la Serbie.
SLU : La masse de tout ce matériel accroché au plafond de l’Arena n’est-elle pas un problème ?
Jerry Appelt : Oui et non, 220 tonnes de matériel suspendues au toit, ça commence à être important! Nous avons dû faire face à quelques déconvenues. Déjà il y a en permanence un très imposant « mother grill » installé dans l’Arena. La première contrainte fut de le démonter entièrement pour le remplacer par notre grill et inclure cette manœuvre dans le temps qui nous était imparti. Ça s’est avéré être plus compliqué que prévu, car cette structure pèse tout de même 40 tonnes à elle seule.
Le petit problème rencontré avec l’Altice Arena vient du fait que le toit bouge en fonction des conditions climatiques au cours de la journée et sur un tel kit, ça peut fausser nos presets de positions et entraîner des corrections, donc il faut être très vigilant. Outre cet aspect, c’est un lieu très plaisant et parfaitement adapté à un événement de cette envergure. » Nous laissons Jerry retourner à sa mission pour observer la régie. Cet espace est divisé en plusieurs paliers dont la pente entre eux est très abrupte ce qui rend la circulation un peu complexe.
Un bon exemple du gigantisme de l’évènement en prenant place au cœur de la régie surplombant l’Arena ! (Photo Ralph Larmann)
Nous quittons ensuite l’Arena qui va accueillir les dernières répétitions en présence du public avant la grande finale.
L’éclairage interactif des monuments par Osram
L’un des échafaudages abritant des K20 Claypaky dédiés à l’éclairage des monuments de Lisbonne.
La soirée est consacrée à une visite pédestre de Lisbonne au gré des monuments. Visite d’autant plus intéressante que certains sites emblématiques de la capitale font l’objet d’un éclairage interactif imaginé par Osram à l’occasion de la compétition. Devant plusieurs d’entre eux sont installés un ou plusieurs échafaudages qui abritent des projecteurs Claypaky. Jusque-là rien d’innovant. L’originalité réside dans le fait que cet éclairage est directement piloté par les votes des utilisateurs de l’application Eurovision disponible sur smartphone.
Le système de vote chromatique imaginé par Osram, ici au format smartphone.
Pendant la finale et pour chaque titre interprété, les internautes sont invités à donner leur avis en attribuant des points (entre 1 et 12) à la prestation de l’artiste. À ces points correspondent des couleurs variant du bleu (la plus froide) pour 1 point à rouge (la plus chaude) pour 12 points, avec toutes les teintes intermédiaires en fonction de la note attribuée. Le système de vote comptabilise les notes reçues et la moyenne est traduite sur les façades des monuments en couleurs. L’utilisateur peut même vérifier en temps réel grâce à un outil webcam la teinte du monument à n’importe quel moment en cours de finale.
La grande finale
Début du show pour cette finale 2018, les arches du décor aux influences maritimes donnent une belle première impression.
Le moment de la grande finale est arrivé, l’Altice Arena est surchauffée par un public en folie. Nous regagnons nos sièges. Malheureusement installés sur l’un des gradins latéraux, nous ne pourrons pas profiter pleinement de la scénographie imaginée par Jerry Appelt. Le direct commence.
Indispensables aux changements de plateaux, les projecteurs laser sont directement placés à l’aplomb de la scène.
Un petit mot sur les performances musicales, point relativement sensible de ce concours qui est l’une des raisons pour lesquelles cet événement reflète une image souvent péjorative en France (où la musique se voit qualifiée de cheap). J’ai volontairement choisi de ne pas en parler, mon avis sur les différentes prestations étant très divisé.
Tout s’enchaîne très rapidement, nous mettons d’ailleurs le doigt sur l’un des points les plus bluffants du direct, difficile de se rendre compte à la télévision avec quel degré de précision est orchestré ce show. Un changement de plateau doit être terminé en 35 secondes.
Pour caler les éléments scéniques sur scène, l’équipe utilise cette année des projecteurs Laser placés en douche au-dessus du plateau. Le travail de Jerry et de son équipe est parfait. Tout est calé à la perfection, les tableaux sont variés et traduisent bien les ambiances musicales dégagées par les artistes sur scène, il en est de même pour la production vidéo, calée au millimètre.
Zoom sur l’un des arcs garnie de 8 VL4000 BeamWash Vari-Lite, 9 Claypaky Sharpy Wash et, au centre, une cerce de GLP KNV Arc.
Il est d’ailleurs amusant parfois de comparer le rendu vidéo du direct (projeté sur les écrans suspendus de l’Arena), et la lumière ambiante, par exemple sur la prestation de la Suède. Lorsque l’on se concentre sur l’image, on jurerait la diffusion d’un clip vidéo et quand nous nous retournons vers la scène, l’artiste apparaît seul dans son décor lumineux, éclairé en latéral par 4 machines, dans une salle plongée dans le noir.
À l’opposé, certaines prestations regorgent d’effets lumière, tous plus variés les uns que les autres. Durant un titre, des morceaux de structure en arc de cercle descendent du plafond, habilement gérés par des moteurs asservis. D’un côté sont disposées des lyres, de l’autre des projecteurs tungstène Portman, les structures peuvent ainsi basculer de face pour faire jouer tel ou tel type de projecteur.
Les structures mobiles retournées d’un demi-tour lorsque les Portman P1 jouent.
Petite parenthèse pour évoquer la prestation des français. Le duo « Madame Monsieur » et la délégation française on fait le choix de ne pas s’engager dans une démonstration de force en lumière, au profit d’une intro subtile sur un nuage de fumée lourde et de beaux effets monochromes jusqu’au deuxième refrain où l’Arena entière s’éclaire laissant apparaître des spectateurs réagissant avec conviction sur les rythmes du titre « Mercy ». Un choix de scénographie simple, sans artifices (au sens propre comme au figuré), en accord avec le message qu’évoque le titre interprété.
D’autres artistes ont préféré sortir le grand jeu, leurs tableaux pouvant comporter de la pyrotechnie, des jets de flammes sortant du plancher de scène, des effets d’étincelles ou de bulles contenant de la fumée.
Mélange d’effets éblouissants avec les KNV Arc GLP et d’infrarouges émis par les projections de flammes.
Pour l’anecdote, ces bulles se déposant un peu partout ont necessité de multiples nettoyages des projecteurs pendant toute la durée de programmation, de répétition et d’exploitation.
Le danois Rasmussen au cœur d’une vraie tempête ! On détecte les MiniPanel-FX en bas à droite de l’écran incrustés dans le bord de scène centrale.
Quand on connaît le nombre de machines, on comprend aisément le dosage très modéré de certains effets… Ce show version 2018 accueillait pour la première fois les pupitres RoboSpot BaseStation Robe, au nombre de 17, ils contrôlaient 24 projecteurs de type BMFL (BMFL Blade et BMFL WashBeam). Quasiment tout ce que l’on pourrait imaginer en termes de rendu lumière est potentiellement possible avec un tel kit.
De ce raisonnement s’ensuit une question : de tels moyens mis en œuvre pour un concours de chant malgré l’audience générée sont-ils justifiés ? Difficile à dire… Dans tous les cas, nous ne voyons pas le temps passer et la finale touche déjà à sa fin, le show se termine avec un lâcher de plusieurs dizaines de kg de confettis pour célébrer la victoire de l’Israël.
Les gerbes d’étincelles Sparkular explosent de la scène pendant la prestation de la gagnante du concours.
Une fois encore tout s’enchaîne très vite et dès le direct terminé, l’éclairage de service s’allume afin de laisser place aux techniciens qui vont intervenir lors du démontage. Paradoxalement, bien que toute l’installation ait nécessité plus de 20 jours, tout le matériel en place dans l’Arena aura quitté les lieux en 66 heures seulement !
Ampco Flashlight, principal fournisseur du matériel
Nous avons pu nous entretenir avec Rudolf Nagtzaam, responsable de la communication pour Ampco Flashlight (Pays Bas), entreprise qui fournit (avec le concours de leur partenaire local Pixel Light) le matériel lumière pour l’Eurovision.
SLU : Combien de temps avant d’investir les lieux faut-il pour préparer et organiser la disponibilité du matériel, à quel moment connaissez-vous le choix du prestataire ?
Rudolf Nagtzaam : Les équipes de production et de création ont commencé leur travail sur le design à l’automne 2017, la réponse à l’appel d’offres a été rendue peu de temps après. Nous avons appris que nous étions retenus juste avant Noël.
SLU : Comment répondre efficacement aux demandes techniques du lighting designer, vous contentez-vous de fournir tous les projecteurs demandés ou faites-vous des propositions de produits ?
Rudolf Nagtzaam : Le Lighting Designer Jerry Appelt à soigneusement fait le choix de ses outils pour le show. C’était un réel plaisir de travailler avec son équipe, dont Matthias Rau, manager technique lumière. À chaque occasion lorsque différents choix de projecteurs étaient applicables, nous avons dialogué avec l’équipe de Jerry et donné notre avis sur les avantages et les inconvénients de telle ou telle solution technique dans la perspective d’une application la plus définie possible, qui aura le dernier mot sur le type de machine choisie.
SLU : Quels sont les moyens humains déployés par Ampco pour cet événement aux proportions inhabituelles et comment s’organisent-ils ?
Rudolf Nagtzaam : Ampco Flashlight a réalisé ce projet avec le concours de notre partenaire local au Portugal Pixel Light. Le chef de projet Ruud Werkhoven en était responsable et comme un bon entraîneur de football, il a formé une équipe hautement qualifiée répartie sur les différentes spécialités. Le ratio était d’environ 80 techniciens internationaux et 20 locaux. Une centaine de personnes a participé au chargement et déchargement du matériel mais seulement la moitié était présente pendant les journées de programmation, de répétition et d’exploitation, réparties sur au moins 2 quarts de travail par jour.
SLU : Combien de machines de secours prévoit-on pour un événement de cette ampleur?
Rudolf Nagtzaam: Plusieurs centaines! Toutes soigneusement sélectionnées via des critères qui devaient être scrupuleusement respectés au niveau de leur entretien. Fort heureusement, nous n’avons pas eu de mauvaises surprises. Mention spéciale d’ailleurs pour le matériel Ayrton qui fut extrêmement fiable durant toute la durée de cette prestation.
SLU : Avez-vous rencontré des difficultés inattendues sur le chantier et si oui, comment gère-t-on ces aléas ?
Rudolf Nagtzaam : Lors d’un tel évènement, avec autant de techniciens, de personnel de production et d’artistes issus de tant de nationalités et de cultures, il se passe toujours des aléas. Les techniciens sont sur site pendant plus de 5 semaines et les artistes presque 3 semaines. C’est la meilleure façon de traiter rapidement les problèmes possibles, en préservant les intérêts de tout le monde. Ruud et son équipe ont fait un super boulot !
En général, les plus grands défis concernant la plus grande production télévisuelle en direct au monde sont traités dans la phase de pré-production (conception technique, logistique du site), puis la logistique pour obtenir cette énorme quantité d’équipements sur le site arrive en second plan. Tout s’est passé comme prévu. Nous sommes donc très heureux !
Quoique l’on pense de ce concours de chant en lui-même, sur les performances musicales des concurrents, sur l’élection du vainqueur ou encore la nécessité ou non d’une manifestation de cette ampleur, assister physiquement à une finale de l’Eurovision reste tout de même exceptionnel et dénote de manière très marquée avec les impressions pas toujours positives que l’on peut ressentir en visionnant le programme à la télévision.
Cet événement est un showroom géant pour les marques des projecteurs sélectionnés, presque un second concours lorsque l’on voit l’enjeu en termes de quantité de matériel. Pour conclure, c’est un beau résultat technique pour un chantier aux proportions hors-norme qui n’ont rien a envier à celles des plus grands évènements mondiaux.
Liste par marques et types 112 Claypaky Scenius Profile 197 Claypaky Scenius Unico 45 Claypaky Axcor 900 86 Claypaky Hepikos 169 Claypaky Sharpy Wash 143 Claypaky Mythos 2 50 ADB Klemantis 64 Ayrton Mistral 112 Ayrton Ghibli 60 Ayrton NandoBeam S6 351 Ayrton MagicPanel FX 96 Ayrton MiniPanel FX 30 Ayrton MagicDot SX 68 Vari*Lite VL 4000 Wash-Beam 32 Philips Show Line SL 720 ZT 180 GLP X4 L 262 GLP JDC-1 64 GLP KN-V Arc 8 GLP X4 Bar 20 20 SGM P2 89 SGM P5 21 SGM P10 36 Portman P1 12 Portman P3 1 Nova Flower 2k 17 Robe Robospot base station 19 Robe Robospot Motion Camera 22 Robe BMFL Blade 4 Robe BMFL Wash-Beam
231 projecteur en secours 1 Robe Dominator 1200 XT
Contrôle 10 GrandMA2 Full Size, 5 actives, 5 secours en réseau 4 Grand MA 2 light, 2 video, 2 tech ops 39 Grand MA 2 NPU 3 Grand MA 2 VPU MKII 2 Green Hippo Boreal+ Media Server 16 ELC GBX-8 port nodes
Divers 150000 paramètres DMX 300 univers DMX 24 jours de programmation avec une équipe de 7 personnes 200 km de câbles, tous genres confondus (dont 88 dédiés à la lumière) 3910 m de structures 3880m de ledstrip 588 palans de levage électriques 250 poids lourds nécessaires au transport 886 tonnes de matériel 42 jours de présence sur site
Algam Entreprises organise dans ses locaux parisiens une formation gratuite et complète du système de mixage dLive à l’attention des exploitants, prestataires et régisseurs. Pendant une demi-journée, le Mercredi 4 Juillet 2018 matin ou après-midi, vous pourrez tester cette solution de mixage performante et économique. (inscription obligatoire).
Les dLive qui se taillent un vrai succès depuis leur lancement en 2016 équipent désormais de nombreuses productions françaises et internationales. Elles bénéficient notamment d’un moteur audio XCVI de 96kHz et disposent de la technologie de plugins Audio DEEP, qui leur permet d’intégrer à la fois des compresseurs et des émulations de traitement sur les canaux d’entrée et de sortie mix.
Une formation complète et gratuite : Lors de cette demi-journée, vous aurez l’occasion d’échanger avec les équipes d’Allen & Heath et d’Algam Entreprises pour apprendre à maîtriser la prestigieuse console Classe S et la très compacte Classe C.
Au programme de la session :
Les configurations hardware et options
La prise en main des différents types d’exploitation
La découverte des fonctionnalités plus avancées du système
Les dates
Deux sessions de formation sont proposées. En fonction de votre choix horaire :
Pour accrocher des rideaux de scène, on utilise couramment des nouettes ou cordon élastique longs à mettre en place. Le GripponTube apparaît comme une solution de remplacement irrésistible. La BS, qui n’a pas son pareil pour dénicher des produits innovants, propose le GripponTube, un accessoire de plastique moulé (breveté), s’accrochant d’un côté à une perche et de l’autre à l’œillet du rideau.
Il s’adapte à tout tube de diamètre compris entre 32 et 51 mm et présente une capacité de charge ponctuelle de 20 kg, autrement dit peu de configurations lui échappent.
Voici une démo vidéo présentée par Betty, chef produits textiles à la BS :
Le fabricant a même remédié à l’absence d’œillets en lui connectant un autre accessoire appelé Holdon qui pince le tissu, un dernier accessoire, la lanière Kabuki venant assurer un élégant effet de vague ou tombé de rideau.
La lanière kabuki s’accroche rapidement pour un effet de vague
Albert Chauvet, Président fondateur de Chauvet Lighting
L’histoire d’Albert Chauvet, Président Fondateur de Chauvet est l’illustration du rêve américain. A force de travail, l’entreprise qu’il a créée 1990 se positionne aujourd’hui dans le top 3 des ventes mondiales de projecteurs professionnels et semi-pro. Interview.
Albert Chauvet est avant tout un entrepreneur. Il est dans les années quatre-vingt-dix parmi les premiers à démarrer un business avec la Chine, vendant sous sa marque aux USA des projecteurs semi-professionnels, soigneusement sélectionnés et économiques, avec le souci du service. Le succès est immédiat, la gamme séduit les DJ et Disco mobiles américains dans un premier temps puis plus largement à travers un réseau classique de distribution mondial.
Au début des années 2000, Chauvet saisit l’opportunité de se distinguer sur le marché en se spécialisant dans la technologies des projecteurs à LED. Bérénice, son épouse et partenaire, rejoint l’entreprise, mettant à profit son expérience de journaliste pour constituer une équipe de Marketing et Relations Publiques qui fera de la marque une des plus connues dans le monde de l’éclairage. Albert Chauvet investit dans une équipe R&D qui guide les fabricants de ses produits en Chine dans l’adoption et la conception d’effets lumineux. Il lance alors une toute première lyre à LED, le MiN Spot LED, et la gamme Colorado wash connait un succès immédiat sur le marché professionnel en 2006.
Albert Chauvet et son épouse Bérénice Chauvet, qui a rejoint l’entreprise dans les années 2000 pour créer et diriger le département marketing et communication.
La concurrence s’organise, nombre de sociétés de distribution implantées dans chaque pays auront la même démarche, se fournissant en produits identiques siglés de leur marque auprès des mêmes fabricants. Impossible d’exiger l‘exclusivité pour qui ne développe pas ses propres produits.
C’est en 2011 qu’Albert Chauvet, qui au cours des années a développé une vraie passion pour la lumière, et fort du succès de la gamme COLORado, décide alors de créer Chauvet Professional et d’investir dans ses propres moules de projecteurs pour lancer la gamme Rogue, et par la suite, Maverick et Ovation. Derrière l’inspiration de luminaires tendance, il y a un réel développement de la marque américaine qui conduit à des produits performants, avec une touche d’innovation, toujours compétitifs mais cette fois exclusifs.
Puis vient l’urgence de créer des filiales, d’abord en Angleterre, puis au Mexique, en Belgique et dernièrement en France et en Allemagne. L’investissement encore une fois est important, en ressources humaines et logistiques. En France, Chauvet a recruté des professionnels chevronnés : Martin Fournier, Jérôme Garnier, Juliette Masson, Nicolas Pommier, Laurent Ballarin, Stéphane Pélissier, et Victor Faré pour prendre en charge la distribution directe de ses marques.
L’équipe de Chauvet France. En haut, de gauche à droite, Nicolas Pommier (technicien SAV), Laurent Ballarin (Commercial région Sud), Stéphane Pélissier (commercial région Nord-Ouest), Martin Fournier (directeur commercial Europe). En bas de l’image, Jérôme Garnier (chef produits & responsable technique), Juliette Masson (responsable administrative), et Victor Faré (commercial régions IDF et Est). Un deuxième technicien SAV, Hamadi Mkhinini, viendra les rejoindre en juillet.
Comme étape supplémentaire pour continuer à professionnaliser son entreprise, il rachète ChamSys en 2017 qui lui apporte le parfait complément à ses projecteurs, une gamme de pupitres innovants et compétitifs.
Interview d’Albert Chauvet
Malgré un planning super chargé, Albert a accepté de nous accorder une interview en direct de Miami via Skype
SLU : Albert, je pense que peu de personnes en France te connaissent. Peux-tu nous raconter ton histoire liée à Chauvet ?
Albert Chauvet : J’ai commencé à travailler dans le monde de la lumière peu de temps après avoir obtenu mon diplôme de commerce à l’université de Miami (University of Miami Business School). J’ai toujours eu une passion pour l’entreprenariat et l’objectif d’avoir ma propre entreprise. J’ai démarré une fabrication de lampes fantaisie à Miami. Elles étaient à l’époque fabriquées à Haïti où j’ai vécu jusqu’à mon déménagement aux Etats-Unis à l’âge de 13 ans. J’ai commencé à faire des recherches pour connaître l’industrie de la lumière, la technologie des projecteurs, je visitais les salons pour me tenir au courant des nouveautés, des sources d’approvisionnement et à mesure que j’avançais, je développais mon catalogue de produits avec mon réseau de fournisseurs. J’étais au démarrage le seul employé de mon entreprise, assurant à la fois les approvisionnements, les ventes, travaillais dans le dépôt, je faisais la comptabilité et le SAV. Avec le temps j’ai développé une vraie passion pour la lumière. Cela a porté ses fruits car nous sommes finalement passés en 28 ans d’une entreprise unipersonnelle à une société comportant plus de 280 employés (attachés aux ventes, aux achats, au marketing et à la R&D) dans le monde fournissant un panel de marques varié en termes de projecteurs et de pupitres de commande lumière.
Chauvet occupe 2 bâtiments en Floride totalisant plus de 12 000 m2. Ici le bâtiment principal en vue aérienne.
SLU : Combien y a-t-il aujourd’hui de distributeurs exclusifs et de filiales Chauvet dans le monde ?
Albert Chauvet : Les produits Chauvet sont distribués dans plus de 100 pays grâce à un réseau de distributeurs agréés. Nous sommes basés à Miami en Floride avec une succursale en Californie et des filiales au Mexique, au Royaume-Uni, en Belgique pour couvrir le Benelux, ainsi que récemment en Allemagne et en France.
SLU : Comment expliques-tu ce niveau de croissance ?
Albert Chauvet : Il y a plusieurs raisons pour qu’une entreprise, Chauvet y compris, connaisse le succès et se développe. Pour nous, le succès commence par l’humilité et le travail acharné. Nous sommes assez humbles pour ne pas prendre le succès pour acquis, et nous savons que nous devons travailler dur chaque jour pour y arriver.
Au-delà de ces deux ingrédients fondamentaux, l’entreprise Chauvet a réussi car elle est constituée d’une équipe de passionnés engagés et dévoués à la lumière. Nous ne perdons jamais de vue les besoins du marché et sommes très réceptifs à tout ce que nos clients peuvent nous dire afin de proposer des produits qui correspondent à leur manière de travailler, de concevoir et d’entreprendre.
Inauguration de la filiale Chauvet Belgium en 2016
Notre volonté n’a jamais été de concevoir des projecteurs juste pour créer quelque chose de tendance ou différent. Tout ce que nous développons doit répondre à un véritable besoin de nos clients et les aider à mieux travailler, de manière plus intelligente et plus rapidement. Je pense que cette réflexion nous a permis de développer une large gamme de projecteurs très populaires, ce qui a aidé à nous développer passant ainsi d’une petite entreprise jusqu’à un acteur mondial de cette industrie.
SLU : Quel est le chiffre d’affaires de Chauvet ?
Albert Chauvet : Nous pensons faire partie du top trois en termes de chiffre d’affaires sur le marché mondial de l’éclairage professionnel et semi-professionnel. Chauvet Professional et Chauvet DJ se partagent la part du lion, tandis qu’Iluminarc, notre marque spécialisée dans la lumière architecturale et ChamSys, le fabricant de consoles lumière situé au Royaume-Uni que nous avons racheté en 2017, représentent nos plus grosses opportunités de croissance. Nous attribuons notre croissance constante au service que nous fournissons à nos clients, pour faire grandir leur entreprise de manière rentable. Quand nos clients réussissent, nous réussissons.
SLU : Que devient ChamSys ?
La MQ-500, fleuron de la gamme Chamsys, distribuée en France par Sonoss
Albert Chauvet : ChamSys continue à fonctionner comme une activité indépendante à partir de son usine de Southampton, au Royaume-Uni, avec la différence importante qu’elle bénéficie du soutien de l’équipe Chauvet, de notre savoir-faire en distribution et marketing ainsi que de nos ressources financières pour élargir son éventail de produits et servir de nouveaux marchés. Les fondateurs de ChamSys, Chris Kennedy et George McDuff, sont toujours directeurs généraux de l’entreprise et, en collaboration avec Tony Cameron, le directeur des ventes, continuent à diriger l’équipe actuelle d’ingénieurs en logiciels et en matériel, de gestion, de ventes et de services.
SLU : J’imagine que la plus grosse partie du CA est réalisée en Amérique du Nord
Albert Chauvet : Les USA bien sûr représentent une bonne partie de notre chiffre d’affaires mais notre objectif est d’atteindre une balance de 50 % en Amérique du Nord et 50 % à l’export. Nous comptons sur une croissance accélérée en Europe pour réaliser cet objectif dans un futur proche. La filiale Anglaise est en tête et le Benelux obtient aussi des résultats magnifiques. La France et l’Allemagne ont démarré fort en 2018.
SLU : Quelle est la part des produits Chauvet que l’on ne trouve sous aucune marque concurrente ?
Albert Chauvet : C’est une question à laquelle n’importe quel fabricant aurait du mal à répondre avec précision. Vous pouvez avoir un produit unique aujourd’hui et un concurrent présentera quelque chose de similaire demain. Je dirais que comme n’importe quel bon fabricant, nous avons un département RD très actif qui travaille toujours à trouver de nouvelles idées. Pour Chauvet Professional, les produits des gammes Maverick, Rogue et Ovation, sont entièrement développés par Chauvet et exclusifs. Notre RD emploie 22 personnes très impliquées dans l’industrie de la lumière et s’associe à des Lighting Designers et des clients prestataires de services. Ils ont une grande expérience du marché et travaillent à développer des outils innovants et plus performants. Les gens achètent nos produits parce qu’ils ont confiance en nos valeurs et savent qu’ils peuvent compter sur nos projecteurs pour remplir les objectifs et leur apporter un bon retour sur investissement.
Le Pyxis, un nouveau projecteur à leds compact dans la gamme Maverick…… aux effets innovants
SLU : A combien d’usines dans le monde fais-tu appel pour fabriquer les produits Chauvet ?
Albert Chauvet : Nous sommes très proches de 5 usines en Chine dont nous représentons la majorité du chiffre d’affaires. Quand notre R&D a réalisé l’étude d’un nouveau projecteur, son design et ses fonctions, on choisit l’usine qui va le produire en précisant dans le cahier des charges que nous assurons l’ingénierie, le développement du logiciel de gestion, le dessin et l’achat du moule. Nous prescrivons les composants embarqués, principalement les éléments les plus importants comme la lampe ou les sources LED, les optiques. Ces produits sont exclusifs Chauvet.
En début d’année 2017, la tournée de Justin Bieber démarre à Monterrey au Mexique avec des Maverick MK2 Wash en éclairage principal dans les ponts.
SLU : Tu te fournis où pour les optiques ?
Albert Chauvet : Aujourd’hui nous travaillons avec les entreprises les plus performantes. Il y a peut-être 5 ans de ça, ces sociétés n’approchaient pas Chauvet. Elles approchaient les marques les plus établies dans l’éclairage professionnel de haut de gamme. Mais aujourd’hui elles viennent nous présenter leurs nouveautés et nous avons accès à toutes les optiques, quelle que soit leur provenance. C’est pourquoi Chauvet est capable de se positionner dans la compétition en termes de qualité.
SLU : La mécanique est-elle aussi développée par la R&D Chauvet où par les fabricants avec lesquels tu travailles.
Albert Chauvet : C’est une collaboration entre les deux parties. On ne va pas dans le détail de la mécanique mais on prescrit quels types de moteurs et de circuits électroniques …, autrement dit les pièces les plus importantes, comme nous le faisons pour les types d’optiques et de sources lumineuses. Nous avons des relations solides et historiques avec les fournisseurs importants qui travaillent avec nous dans le but d’établir un protocole des meilleures pratiques ainsi qu’un standard de contrôle strict sur la qualité.
Des Nexus 4×4 assurent brillamment l’éclairage public au festival EMD Coachella
SLU : Pourquoi as-tu créé une filiale française ? Cette démarche semble être à l’opposé de la grande tendance de s’appuyer sur de grands partenaires de la distribution.
Albert Chauvet : Le marché français a besoin et mérite un fort soutien en termes de commerce et de service. Avoir une présence sur le territoire nous permet également d’être en contact direct avec le marché français et d’adapter nos offres pour répondre aux besoins sur place. Nous voulons que les retours des professionnels de la lumière nous soient communiqués en direct et sans filtre parce que cela nous rend plus à même de répondre au marché. Un autre point très important qui résultera de notre présence en France est que l’équipe est intégralement dédiée à l’éclairage à la différence d’un distributeur doté d’un grand portefeuille de marques qui considérerait ou non la lumière comme son principal objectif et cœur de métier.
SLU : Quelles marques de Chauvet sont distribuées par cette nouvelle filiale française ?
Albert Chauvet : Chauvet Professional, Chauvet DJ et Iluminarc sont distribuées par Chauvet France. Par contre, ChamSys reste chez notre partenaire Sonoss. Trusst quant à lui n’est pas disponible en Europe.
SLU : Comment le SAV est-il organisé en France ?
Albert Chauvet : Le SAV est réalisé par notre filiale. Nous avons recruté pour cela 2 techniciens expérimentés et avons aussi l’appui d’une plus grande équipe de service établie en Belgique.
SLU : Y a-t-il un stock de matériel en France ?
Albert Chauvet : Le gros stock est situé en Belgique qui est capable de livrer la France en une journée, les produits arrivant directement chez les clients. En France nous maintenons un stock d’urgence en produits Chauvet Professional.
Chauvet répond lui aussi à la demande de lyre Spot à leds et couteaux. Le MK2 Profile est équipé d’un moteur de leds de 440 W, zoom 13 – 37°, CMY + roue de couleurs, roue de gobos rotatifs, prisme… et il communique en DMX-RDM, sACN, ArtNet et DMX sans fil.
SLU : Quelle est ta vision du marché de l’éclairage professionnel ?
Albert Chauvet : Au cœur de notre vision, se trouve la démocratisation de la créativité. Par le passé quand tu voulais bénéficier des technologies les plus avancées, tu devais payer le prix fort. Chauvet a bouleversé ce statut quo et travaillé dur pour apporter les toutes dernières technologies dans des produits abordables et fiables.
Cela a permis à tous les utilisateurs finaux, même ceux disposants d’un budget limité, d’obtenir des résultats illimités. Ce n’est pas seulement bien pour Chauvet, mais aussi pour nos clients et les éclairagistes qu’ils équipent. Cette approche perturbatrice a d’ailleurs inspiré le nom de certaines gammes de Chauvet Professional comme Rogue et Maverick.
SLU : As-tu d’autres projets de création de filiales ?
Albert Chauvet : Aujourd’hui on travaille sur la France et l’Allemagne mais on évalue toujours les possibilités de créer des filiales en fonction des opportunités d’acquisitions stratégiques et de considérations géographiques pour épauler nos distributeurs plus efficacement ou directement servir certains marchés.
Chauvet France : 3, rue Ampère, 91380 Chilly Mazarin. Téléphone : 01 78 85 33 59
Signify (nouveau nom de Philips Lighting), vient d’annoncer que l’Opéra de Los Angeles dont la renommée est mondiale et qui est situé dans le Pavillon Dorothy Chandler au sein du Music Center de Los Angeles a choisi d’intégrer des projecteurs Philips Vari-Lite dans son parc lumière. Le spectacle qui se produit actuellement à l’Opéra de Los Angeles, Rigoletto de Verdi, dont la conception lumière est assurée par Robert Wierzel, est la première production dans l’histoire de ce lieu à être éclairé par une installation lumière où la led est prédominante.
Jeff Kleeman, directeur technique de l’Opéra de Los Angeles nous informe, “Nous étions déjà utilisateurs et possesseurs de VL3500 Spot et Wash, de VL3000 et VL4000 BeamWash, et donc intéressés par les VLZ Profile”. “A l’origine, nous étions attirés par son flux en sortie, plus lumineux que celui du VL3500 et qui produit un faisceau large et particulièrement homogène. Mais il y a tellement de choses à relever au sujet du VLZ. Son spectre coloré, le système de shutter, la faible consommation qui est un élément critique pour les évènements, et bien sûr son fonctionnement silencieux. Le silence étant une qualité essentielle pour nous.”
Il ajoute, “Notre agenda de travail signifie que, bien que nous entamions le processus de conception plusieurs mois en avance, nous n‘avons qu’une semaine pour installer les projecteurs avant l’entrée en scène. Il y a en général une fenêtre assez petite pour le rig, l’installation et le set up de l’éclairage, donc les projecteurs VLZ, compacts et légers, permettent à ce processus d’être le plus facile possible. Ils correspondent véritablement à nos attentes.”
En 1987, l’Opéra de Los Angeles était parmi les premières compagnies d’Opéra à utiliser une installation complète de projecteurs motorisés Vari-Lite, utilisant les VL2 et VL3 pour éclairer Tristan et Iseulte, conçu par David Hockney et dirigé par Jonathan Miller. La compagnie a, depuis ce jour, utilisé des appareils de la marque régulièrement.
Martin Palmer, chef produit Philips Vari-Lite pour Signify, nous confie : “Pour une organisation artistique aussi prestigieuse, choisir les VLZ Profile pour intégrer le kit lumière est un gage de confiance dans la qualité de notre technologie. Nous sommes ravis que l’Opéra de Los Angeles ait choisi de poursuivre sa longue histoire avec la marque Vari-Lite et nous sommes impatients de pouvoir travailler avec eux dans le futur.”
Signify NV est devenu le nouveau nom de Philips Lighting depuis le 16 mai 2018. Le nom légal de Signify sera adopté par l’ensemble des marchés courant 2018-2019. Le groupe lumière pour le spectacle Signify gardera les marques Philips Vari-Lite, Philips Strand Lighting et Philips Selecon, ainsi que Philips Showline pour la commercialisation de ses produits.
AudioScience, Avid, Biamp, d&b audiotechnik, L-Acoustics, Luminex et Meyer Sound s’unissent pour promouvoir Milan, un protocole réseau qui s’appuie sur AVB pour assurer l’interopérabilité en audiovisuel professionnel. L’annonce en a été faite le 5 juin à Las Vegas lors du salon InfoComm.
Milan est le premier protocole de réseau multimédia déterministe, interopérable et évolutif, basé sur des normes et entièrement opérationnel sur le marché de l’audiovisuel pro. C’est un protocole au service des utilisateurs pour les médias professionnels, il offre la garantie que tous les appareils intégrant Milan fonctionneront ensemble avec un niveau optimal de confort, de fiabilité et de fonctionnalité.
Milan a été créé par des acteurs de tout premier plan comme AudioScience, Avid, Biamp, d&b audiotechnik, L-Acoustics, Luminex et Meyer Sound. Il s’appuie sur les avantages techniques des normes ouvertes AVB (Audio Video Bridging, « passerelle audio-vidéo », un standard de l’IEEE), telles que la synchronisation temporelle et la garantie de qualité de service, tout comme la cohabitation sur un même réseau de données de contrôle et de données multimédias.
Milan part de ces caractéristiques, et définit plus en amont les exigences des appareils sur la couche réseau et la couche application* pour garantir la compatibilité des flux média, des formats, des horloges associées aux média, des dispositifs de redondance et des logiciels de contrôle. La certification Milan assurera une interopérabilité sans faille des appareils audiovisuels raccordés en réseau déterministe.
* Cela fait référence au modèle OSI (Open System Interconnection) de l’ISO (ISO 7498), qui définit l’architecture des systèmes communicants selon un schéma stratifié à 7 couches. De bas en haut, le modèle comporte trois couches matérielles : couche physique, couche liaison, couche réseau, et quatre couches dites « hautes » : couche transport, couche session, couche présentation et couche application. Plus la couche est élevée, plus elle est proche de l’utilisateur, mais dans la réalité, la séparation entre les couches n’est pas toujours évidente.
Jeff Rocha, directeur du management produits de L-Acoustics déclare : « Après une analyse approfondie de ce que les utilisateurs essayaient de réaliser, et les problèmes et les risques dus à l’utilisation d’autres protocoles, il nous est apparu évident qu’AVB était le bon choix pour la mise en œuvre d’un réseau de médias de haute qualité. On s’est aussi rendu compte qu’aucune interopérabilité au niveau application n’avait été définie au-dessus du réseau de base.
Le nouvelle plateforme de mesure et de traitement AVB P1 de L-Acoustics, est l’un de premiers produits développé en natif pour l’AVB et pour le protocole de réseau Milan.
Cette interopérabilité au niveau applicatif est essentielle pour tenir les promesses d’AVB : simplicité et fiabilité du fonctionnement du réseau et garantie de performances durables dans le temps. Milan exploite les avantages d’AVB et fournit une solution de réseau audiovisuel orientée utilisateur qui garantit l’interopérabilité entre les appareils AV professionnels »,
Henning Kaltheuner, responsable du développement commercial et du marketing chez d&b audiotechnik ajoute : « Cela fait 18 mois que nous avons commencé à explorer cette solution, et nous avons trouvé un avantage décisif à associer notre vision avec Milan ». « Notre objectif est de changer le discours qui entoure les normes de réseau pour offrir la meilleure expérience possible aux utilisateurs avec une solution pratique, effectivement interopérable et exploitable. Nous avions conscience que, pour nous, la seule manière d’influencer le changement dans cette direction était de nous unir et de mettre nos forces en commun pour faire bouger toute l’industrie. »
John McMahon de Meyer Sound : « L’initiative de Milan est une démarche à long terme. Nous incitons les sociétés à chercher un réseau supérieur sur le plan technique, qui garantisse une interopérabilité en nous rejoignant et en prenant part à la construction de cet écosystème ».
– Les fabricants qui souhaiteraient envisager de mettre en œuvre le réseau de Milan sont invités à consulter le site AVNU ou à contacter [email protected] – Les spécifications de Milan concernant le formatage des médias et les formats sont d’ores et déjà disponibles à l’adresse Avnu Spécifications et la spécification concernant la redondance sera ajoutée dans le courant du mois.
Qu’est-ce que l’Alliance Avnu ? L’Alliance Avnu est un groupement d’industriels qui crée un écosystème interopérable d’appareils en réseau à faible latence, synchronisés en temps et hautement fiables, utilisant des standards ouverts. Avnu crée des programmes de certification complets pour assurer l’interopérabilité des appareils en réseau. La technologie de base permet une mise en réseau synchronisée déterministe basée sur les normes de base AVB (Audio Video Bridging)/TSN (Time Sensitive Networking). En collaboration avec d’autres organismes et groupes de normalisation, L’Alliance fournit un socle de réseau unifié destiné aux secteurs professionnels de l’AV, de l’automobile, du contrôle industriel et du grand public.
Pour éclairer l’Olympia dans le cadre d’un concert privé de Michael Jones, Dimitri Gogos, a choisi un kit Robe constitué d’une centaine de projecteurs parmi lesquels le MegaPointe, le PATT 2013, le BMFL, le LEDBeam 150 et le Spiider.
Samedi 2 juin, la société Proman réunissait ses employés pour un séminaire organisé par l’agence Win-Win. Après une chasse au trésor dans Paris et juste avant de finir au Grand Palais transformé en fête foraine, c’est à l’Olympia que les 1300 collaborateurs de la société ont assisté à un concert privé de Michael Jones.
Stéphane Pain, directeur de projets live et Jacques Jalenques, directeur technique, ont fait appel à Dimitri Gogos d’Electron Libre Design pour mettre en scène l’événement.
A gauche Dimitri Gogos et son opérateur Quentin Villaceque
Ayant déjà travaillé ensemble sur d’autres projets de l’agence, une relation de confiance a permis à Dimitri de choisir son kit sans aucune contrainte pour assurer l’accueil de l’artiste. « La difficulté dans ce type de projets, précise Dimitri Gogos, c’est de créer un design sans interaction avec l’artiste donc suffisamment souple pour satisfaire tout le monde. »
Il a donc mis sur pied un kit polyvalent fourni par Dushow, l’objectif étant d’assurer un rendu visuel impactant avec de la puissance de feu tout en étant capable de s’adapter à l’atmosphère du groupe et de la soirée. Dimitri a su parfaitement opposer la puissance des MegaPointe à la douceur des PATT 2013 dans une parfaite cohérence.
« Le PATT, dit-il, est clairement là pour apporter de la chaleur. Je tiens beaucoup aux lampes à filament alors j’aime forcément placer ce type de produit sur scène. Quant au MegaPointe, j’avais pu l’utiliser sur un événement à Beaubourg mais je voulais le voir sur scène. Je ne doutais ni de sa puissance ni de sa polyvalence. »
Enfin, 17 BMFL Spots apportaient puissance et précision au design. Deux d’entre eux, disposés au lointain et équipés des MotionCamera étaient reliés à 2 RoboSpot BaseStation pour les opérations de poursuite. Dimitri et Quentin Villaceque, son opérateur, ont d’abord travaillé sur la version 41 de Wysiwyg que Dimitri utilise en tant que bêtatesteur et qui contenait déjà toutes les librairies Robe.
Les opérateurs du système de poursuite RoboSpot
Deux jours ont permis de programmer un premier jet avec toutes les intentions artistiques. Ensuite, quelques heures après le montage ont permis de finir de caler le set avec le groupe. Pendant le show, Dimitri et Quentin lançaient alors leurs séquences depuis les 2 * GrandMA 2 light, les mains sur les faders pour jouer en temps réel sur les dimmers. Le tout prenait vie avec une véritable cohérence dans une ambiance survitaminée par des employés ravis d’avoir l’Olympia rien que pour eux !
Beaucoup d’entre vous l’ignorent, mais la fluidité, la rapidité, la qualité, la disponibilité, le conseil, l’assistance, le stock, tout cela fait partie des qualités d’un distributeur, alors en ces temps où l’homme compte moins que la machine, découvrez Algam, un mastodonte discret qui allie avec talent les deux pour le bien de ses clients.
Le siège social d’Algam de Thouaré
L’apparence tranche avec les bureaux parisiens et même avec le siège social « flottant » sur l’eau et dans la verdure de Thouaré-sur-Loire. Face au dépôt d’Algam de Carquefou sorti de terre en 2014, et beaucoup plus qu’un dépôt comme vous allez le découvrir, on a le souffle coupé. Vache, c’est grand, très grand comme nous le confirme Guillaume Parthenay, directeur du marketing d’Algam qui nous accueille pour une passionnante visite des lieux.
Trois blocs composent ce bâtiment qui est la propriété d’Algam, même si c’est Géodis qui en assure une partie du fonctionnement. Sur trois cellules logistiques de 6000 m², deux sont utilisées et la troisième qui est en réserve, est louée à Géodis. « Cela revient moins cher de construire plus grand que d’agrandir ! » nous dit la directrice des opérations logistiques Laure Bridault qui nous a aussi accompagnés et expliqué en mots simples, un travail qui la passionne.
Laure Bridault, la grande prêtresse de la boîte noire de 12 000 m² en pleine explication avec Guillaume Parthenay au second plan.
En quelques minutes on comprend que connaître et aimer la logistique est indispensable quand on est le 36e distributeur mondial du secteur et encore plus lorsqu’on atteint un CA de l’ordre de 100 millions d’euros, qu’on traite 1100 containers, équivalent 20 pieds à l’année et quelque chose comme 600 à 700 camions route par an.
Entre une commande et son arrivée à Carquefou, près de trois mois s’écoulent. Il faut donc savoir quand, combien et quels modèles faire fabriquer et livrer, un travail d’expert confié aux Chefs Produit qui doivent avoir le nez creux et le cœur bien accroché, les périodes des fêtes peuvent faire des ravages dans les stocks, mais il est hélas fréquent aussi que certains produits ne trouvent pas leur public.
Un mini Fen part en quête d’une commande, guidé par un humain les yeux rivés sur un écran lui indiquant quoi prendre et où le trouver.
Inutile de préciser l’importance du système informatique qui est la pierre angulaire d’un logisticien qui est aussi fabricant car, il était une Fa…
Il était une Fa, et un Re aussi..
Avant d’aller plus avant, repartons en arrière quelques minutes pour rappeler d’où vient ce fleuron national de la distribution qu’est Algam.
Madame Giscard d’Estaing en compagnie de Gérard Garnier inaugure les nouveaux locaux de l’entreprise situés près d’Ancenis.
1971, des roseaux, une perceuse Black & Decker et pas mal de talent, se transforment en flûtes de Pan et en Kena. Gérard Garnier vient de tomber amoureux des instruments de musique. Le succès est immédiat et près de 50 ouvriers fabriquent pour la marque Camac, une gamme de plus en plus large dont les remarquables harpes font toujours le bonheur des orchestres aujourd’hui.
Malgré tout, dès 1980 la nécessité de lancer l’importation de produits faits en dehors de l’hexagone se fait sentir et c’est ainsi qu’une marque comme Takamine fait son apparition sur le marché français. Les temps changent, et outre les instruments, arrive aussi du matériel audio professionnel pour le capter, l’enregistrer et le reproduire, voire l’éclairer. Martin Audio en est, depuis plus de 30 ans, le meilleur exemple. Pareil pour Shure arrivé en 2003.
Une brochette peu commune d’artistes. De gauche à droite Farid Medjane, le batteur de Trust, Jean-Jacques Goldman, Gérard Garnier, Hugues Aufray et le regretté Marcel Dadi.
Audia puis Gaffarel rejoignent le groupe qui prend le nom d’Algam. En 2009 SML complète l’offre d’instruments. Dès les années 2000, Algam est N°1 en France et le nombre de ses marques augmente exponentiellement tout comme celui de ses salariés. 2012 voit la naissance d’Algam Entreprises dirigé par Didier Perez à Paris.
En 2014 est bâti le centre logistique de Carquefou, un très gros investissement et, signe des temps, le distributeur revient en force dans la fabrication des instruments au travers de sa nouvelle usine Lâg en Chine, 30 000 guitares par an, par un rapprochement avec Maurice Dupont, immense luthier français, afin de lancer la production d’instruments d’exception et enfin par la reprise d’un autre fleuron national, Pleyel, dont la manufacture va rouvrir en région nantaise.
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Imaginez maintenant 12 000 m² où chaque carton, chaque palette, chaque rayonnage aussi haut qu’un petit immeuble, n’est que bonheur. A l’instant où l’on tape ces lignes 134 marques d’instruments et 30 d’appareils audio pro et d’éclairage se partagent la vedette. A perte de vue, à en perdre la raison.
Des palettes prêtes à être filmées avec notamment une quantité industrielle de Scarlett 2i2 Focusrite et un sub HK.
Des palettes estampillées Nord, Martin Audio, Takamine, Sabian, Lâg, Focusrite, Radial, Pearl, Allen & Heath, Ampeg, Zildjian, Shure, Martin by Harman… La valeur moyenne du stock avoisine les 23 millions d’euros.
Nous sommes rappelés à la raison par des mini Fens qui parcourent ces allées sans discontinuer et à toute allure. On se croirait dans le 5è Élément. Les commandes n’attendent pas. Imaginez que pour immense qu’il est, ce stock tourne 4 fois par an, et pour certains produits européens, jusqu’à 7 fois. Parfois, mais bien plus rarement, des produits partent à la benne, cela a été le cas de logiciels sur CD dont plus personne ne voulait !
Vous êtes du genre à briser dans vos mains des guitaaaaaaaaareeeuuuu comme le chantait Johnny ? Voici de quoi alimenter votre tournée, quatre palettes de grattes Lâg !
Une des forces d’Algam est d’être comme seulement 120 autres entreprises française, accréditée OEA, à savoir autorisée à effectuer seule le dédouanement dès l’arrivée des boîtes au Havre. Cette juste récompense du sérieux de l’entreprise, lui apporte une rapidité et des économies dans le traitement des produits.
Être logisticien c’est aussi livrer du matériel complet, en état de marche, à jour et sans défauts, ce qui fait quelques centaines de cartons à ouvrir chaque jour, de cordes à tendre, d’accords à plaquer, de mises à jour à pousser, de documentations à ajouter ou remplacer, mais le challenge c’est d’avoir 18 000 à 22 000 références au catalogue, 13 000 en stock à l’instant T et faire 600 expéditions comportant un total de 5000 références chaque jour. Ils sont 17 à le faire.
Niché pas loin du SAV, le stock de Sabian et Zildjian, autant dire le paradis d’un batteur…
Un SAV exceptionnel
Pascal Simonnet, l’âme du SAV et l’homme qu’il faut remercier quand il parvient à redonner vie et couleurs à un appareil ancien et récalcitrant. Les pires !
Algam a bien compris l’importance du SAV dans la réussite de l’entreprise. En construisant il y a 15 ans, une extension de 700 m2 à Thouaré dédiée au SAV et en recrutant un ingénieur électronicien Pascal Simonnet pour le diriger, la société a investi dans un outil extrêmement efficace et gage de sérieux vis-à-vis des points de vente et des clients.
Pour réparer aujourd’hui les produits de toutes les marques, il y a plus de 20 personnes, chargées de l’accueil téléphonique, de l’achat de pièces détachées, de la gestion informatique, des réparations et des expéditions.
Trois personnes sont chargées du contact avec la clientèle – qui est exclusivement professionnelle – pour trouver la meilleure solution en sollicitant soit un technicien, soit le service commercial pour un échange standard, soit encore un chef produit qui prescrira l’envoi de pièces si le client est capable de réparer lui-même.
La vraie particularité de ce SAV tient à la pugnacité de Pascal Simonnet à toujours chercher la solution alternative si les pièces détachées sont introuvables chez les fabricants pour les produits hors garantie, quitte à utiliser des composants équivalents et même à refaire une étude complète quand le produit en vaut le coup, entendez par là qu’il est rare et cher.
Une petite partie des pièces de rechange du SAV. Rappelez-vous qu’Algam a au catalogue une moyenne de 20 000 références et que dans chacune il y a nombre de pièces qui peuvent lâcher…
Il a tissé un réseau mondial d’alter égos pour se fournir chez les distributeurs des marques dont il prend soin. Tous les SAV du monde stockent des pièces détachées, mais pas forcément les mêmes. Un vrai travail digne d’un Catalogue Panini. La mondialisation a aussi des effets positifs.
Le remembranage est assuré pour certains haut-parleurs de Martin Audio qui fournit les kits dédiés. Encore une fois quand ça vaut la peine, et bien entendu avec un taux de 100 % de réussite. Pascal a aussi compris très tôt l’essor qu’allaient prendre les alimentations à découpage, maillon faible par excellence et souvent pour lequel les schémas sont inexistants. Il arrive à les remettre en état en partant des notes d’application des composant embarqués !
Tout, il faut savoir tout réparer, depuis le clavier analogique capricieux jusqu’à l’interface audio ultramoderne en CMS. Remarquez la loupe au second plan…
La qualité et l’organisation de ce SAV font qu’un appareil sous garantie qui arrive le matin, est remis en état dans la journée et repart le lendemain. 120 colis quittent Thouaré chaque jour, pour moitié des appareils réparés, pour l’autre moitié des pièces détachées. Grâce au service d’expédition autonome d’Algam, le client n’attend pas. Ca tombe bien, il déteste !
Benjamin, mais pas tant que ça
Benjamin Garnier debout en compagnie de Guillaume Partenay.
Nous avons eu le plaisir d’échanger avec Benjamin Garnier, directeur général d’Algam, dans une salle de réunion mais aussi de démo du siège de Thouaré-sur-Loire. Le business est omniprésent chez Algam, comme la bonne humeur.
SLU : On dit d’Algam que les équipes terrain sont compétentes, efficaces et présentes
Benjamin Garnier : Quand je parle de service, c’est de rendre la vie facile au client, qu’il soit conseillé, puisse commander sereinement, être livré, bénéficier de notre SAV intégré, tout ceci est rassurant, comme d’offrir des produits qualitatifs, j’y suis très attentif. On est présent sur la route, on fait beaucoup de présentations produit, un road show pour présenter des nouveautés intéressantes. On fait aussi des certifications pour les produits les plus techniques, on essaye de former les gens, d’apporter du conseil avant la vente, si nécessaire pendant la phase de mise en route et aussi après. On est là pour développer à l’avenir la maintenance en fonction des marques.
SLU : L’idée d’Algam Entreprises, c’était aussi d’avoir une entité à Paris ?
Benjamin Garnier : Nous avions déjà un bureau en région parisienne. Quand nous avons racheté SML en 2009, que nous avons rapatrié à Nantes, on a installé Bruno Dabard et Ludovic Sardnal dans leurs anciens locaux.
Garnier père et fils, avec dans les mains le saint esprit, la guitare !
La création d’Algam Entreprises répond de manière très professionnelle aux besoins de l’intégration audiovisuelle. Ça bénéficie bien évidemment aussi à la prestation. Le fait d’être dans le centre de Paris, permet aussi les démos, one to one, ou n’importe quel type d’événement. On couvre donc deux canaux de distribution qui sont en synergie.
Nous avons aussi un bureau d’études pour accompagner nos clients intégrateurs sur les projets, ce que l’on ne fait pas en prestation, en revanche, tout le support est à Nantes.
SLU : Comment peut-on expliquer la réussite d’Algam ?
Benjamin Garnier : Flexibilité, réactivité, étroite collaboration avec les fournisseur, capacité à acheter, capacité à stocker, à livrer, force de vente au service des clients, un département marketing innovant et dynamique, un SAV impliqué, une équipe informatique réactive, et une excellente santé financière.
Deux directeurs d’un coup, à gauche Didier Perez pour Algam Entreprises, à droite Benjamin Garnier pour Algam tout court…
Quand on va dans le détail d’Algam Entreprises, tout démarre par une équipe. Il faut passer beaucoup de temps à réfléchir à la bonne organisation, à avoir la bonne structure avec les bonnes personnes. Les ressources humaines c’est la chose la plus importante dans une entreprise. En général c’est vrai, mais dans la distribution ça l’est particulièrement.
Je crois aussi à l’intégration audio vidéo. Avec les nouvelles technologies on voit bien que désormais quand on refait un siège de société, des bureaux ou un hôtel, que l’audiovisuel a une autre dimension. C’est un trend assez solide.
Mastodonte discret, mais redoutablement efficace, Algam nous a donné la possibilité de découvrir ses rouages de distribution et de SAV de l’intérieur, sans secrets ni tabous, et ça en jette. On sait maintenant comment les produits rentrent, sont dispatchés et éventuellement réparés. Dans la seconde partie de notre reportage, vous découvrirez Algam Entreprises, une des grosses branches d’un tronc commun, et celle qui nous intéresse au plus haut point car regorgeant de solutions audio, vidéo et lumière. Comme toujours, patience ;0)
Un séminaire de formation ETC (Education Training Certification) s’est déroulé pour la première fois à La Sirène à La Rochelle, conviant une quarantaine de participants en quête de savoir. Un lieu idyllique où le plaisir d’apprendre, le partage et la bonne humeur étaient au rendez-vous.
L’escalier menant à la Sirène, lieu idéal pour poser avec les 40 stagiaires !
La Sirène est un espace de musiques actuelles situé à La Rochelle, en plein cœur du port de commerce. Ce lieu à l’architecture remarquable offre un espace de 3000m² répartis sur 3 niveaux : une salle pouvant accueillir un public de 1200 personnes, un club de 450 places et 5 studios de répétition. La Sirène est devenue une plaque tournante des musiques actuelles avec 70 dates programmées par saison et accueillant régulièrement des dirigeants de maison de disques ou bien des musiciens qui viennent en résidence avant de partir en tournée.
Une vue de la grande salle appelée Le Cap, équipée par côté de 6 x M28, 3 x B112 et 4 x S118
L’établissement qui multiplie les collaborations avec la scène artistique locale et régionale, a choisi NEXO pour équiper de manière permanente ses salles de diffusion et de répétition. On y trouve ainsi des clusters de GEO S12 sur la scène du club et des clusters de STM M28 dans la salle principale. « Nous nous efforçons d’être en phase avec les nouvelles technologies, d’être toujours à la pointe de la technique et d’investir régulièrement pour renouveler le matériel » indique Christian Parrot, directeur technique de La Sirène.
Nicolas Poitrenaud en pleine explication du rayonnement des sources dans l’un des studios.
La relation de longue date construite avec NEXO ne cesse de se renforcer, avec de nombreuses collaborations et projets communs toujours plus fructueux. L’organisation d’un séminaire ETC était ainsi la suite logique de cette sympathie ; l’équipement de la salle et sa volonté de partager la culture musicale en fait d’ailleurs un lieu de formation idéal.
« Cela fait partie des missions d’une salle que d’être un lieu de formation, de réflexion et de travail sur la partie technique. La formation professionnelle est très ambitieuse dans notre profession puisque le matériel évolue sans cesse » précise David Fourrier le directeur de la salle.
Val Gilbert donnant les clé du design des systèmes.
Menés par l’équipe du support d’ingénierie NEXO, les séminaires ETC forment et certifient gratuitement les techniciens et ingénieurs systèmes débutants ou chevronnés. Avec plus de 30 dates de séminaires planifiées par an dans le monde entier, le projet ETC ne cesse d’évoluer depuis sa création en 2013.
À La Sirène, les candidats ont fait de ce séminaire une belle réussite grâce à leurs talents et leurs profils très diversifiés. L’équipe pédagogique a donc eu le plaisir d’accueillir des étudiants du CNSM, des régisseurs son de lieux prestigieux de l’Ouest (La Coursive, La Sirène), des ingénieurs du son de sociétés prestataires comme Blackline, Melpomen, Prisme ou Sonomax et des ingénieurs du son et ingénieurs systèmes free-lance.
Deux niveaux de formation étaient proposés sur deux jours consécutifs, animés par le département de Support d’Ingénierie NEXO (François Deffarges directeur du service, Nicolas Poitrenaud responsable des formations ETC, Val Gilbert spécialiste Touring et Robin Shamsnejad responsable technique).
ECC Niveau 1
Nicolas Poitrenaud, lors d’un atelier sur les réseaux audio-numériques.
L’ETC de niveau 1 s’adresse aux ingénieurs débutants ou qui sortent d’un cursus universitaire. Ce programme revient principalement sur les bases de la sonorisation et expose les participants à des sujets centrés sur les problèmes d’acoustique. Afin de profiter des atouts des locaux de La Sirène, les studios d’enregistrements ont servi de salles de classe pour enseigner les cours théoriques et vivre pleinement l’expérience.
L’acoustique physique et perceptive, les réseaux audio-numériques et le rayonnement de sources sont les sujets majeurs du programme théorique. Côté pratique, les étudiants ont été formés à la mise en œuvre et la vérification d’enceintes GEO M10 et MSUB15, ainsi qu’à l’amplification, le traitement et le contrôle de systèmes.
ETC Niveau 2
L’ETC de niveau 2 est conçu pour les ingénieurs du son expérimentés. Ce programme intensif, s’articule autour de 4 sujets forts : le design des systèmes en incluant les enceintes sub-graves, la mesure en sonorisation, la gestion et surveillance de systèmes et les procédures de calage et de réglages.
François et val Gilbert à la console, la S6L de la grande salle de la Sirène, lors d’une séance de mesures et de calage.
« Le programme ETC ne forme pas aux produits NEXO, mais aux principes acoustiques fondamentaux et à la conception d’un système de sonorisation, ce qui fait de lui un programme unique » souligne François Deffarges.
Toujours François Deffarges lors d’une écoute comparative de configurations de subs dans la grande salle d’une jauge de 1200 spectateurs
En ce qui concerne le module de design de systèmes, les étudiants sont amenés à se familiariser avec le logiciel NS-1, un outil puissant et intuitif qui permet aux utilisateurs de prédire les niveaux SPL afin d’assurer une couverture sonore régulière. Différents travaux pratiques sont proposés aux étudiants afin d’acquérir les bonnes techniques pour répondre aux enjeux du design sonore.
Les formateurs ont ensuite invité les participants à rejoindre la salle de concert équipée en STM pour diverses écoutes critiques, comparatifs et réglages systèmes ; le but étant de les confronter aux challenges acoustiques récurrents ou inhabituels.
En conclusion plus qu’un devoir, c’est un plaisir de remercier chaleureusement Dan Joulin le président, David Fourrier le directeur, Titian Parrot le directeur technique ainsi que toutes les équipes de La Sirène qui ont été partenaire de l’opération pour les invitations comme pour l’accueil. Accueil ? Quelques images suffisent, la réputation de la Sirène n’est plus à faire !
Dates et détails des prochains séminaires de formation disponibles en ligne avec ce lien
Vous aimez les faders, vous avez besoin de 32 préamplis micros et le tout pour un budget super raisonnable, Allen & Heath a habilement rallongé sa gamme SQ-5 et SQ-6 en créant la SQ-7. Dévoilée à l’InfoComm et embarquant le même moteur FPGA XCVI 96 kHz qui équipe les SQ-5 et 6, la SQ-7 ajoute 32 préamplis micros, 33 faders, 16 custom keys et 8 contrôleurs rotatifs programmables.
Avec ses 48 canaux elle est 100% compatible avec les stages I/O y compris le DX168. Les entrées et les mix peuvent être assignés à 192 fader strips répartis sur 6 strates. Des cartes Dante, Waves et SLink vont encore ajouter du confort d’utilisation, simplifiant d’autant l’intégration, l’expansion, les splits face/retours et l’enregistrement.
32 entrées et 16 sorties. Il y a de quoi faire, notamment des retours et en stéréo.
L’emploi de plugs optionnels DEEP comme des compresseurs ou des émulations de préamplis au sein même des entrées et des mix de la SQ-7, n’ajoute aucun retard à la chaîne de traitement de la table.
Rien de tel que 8 codeurs rotatifs assignables pour retrouver un peu de confort et moins de navigation.
Le système SQ-Drive permet de capturer des fichiers de mix ou multipistes en 96/24 directement sur une clé via une prise USB en face avant. Cette table peut aussi être employée en tant qu’interface audio 32×32 Core Audio ou ASIO sur mac ou PC en utilisant cette même prise USB. A venir, la possibilité de commander du MIDI et une station audionumérique.
Disponible aussi en standard, deux mélangeurs automatiques de micro, une fonction très recherchée et qui prend ici une puissance inédite avec la possibilité de combiner les deux et obtenir ainsi 48 voies automatisées.
Voici comment disposer de 48 entrées micro déportées et d’exploiter tout le potentiel de la SQ-7.
Keith Johnson, le Manageur produit Allen & Heath précise :
Les SQ-5 et 6 avec Keith Johnson.
« La SQ-7 embarque tout ce qui fait le charme de la série SQ, la puissance, la rapidité et l’ergonomie, dans un format plus imposant qui nous a permis d’augmenter encore certaines fonctionnalités. Dès la sortie de cette gamme, nous avons été alertés par nombre de clients potentiels désireux d’avoir plus de commandes et d’entrées. La SQ-7 est notre réponse ! »
Amadeus dévoile une nouvelle série de deux systèmes point source en 12’’ et 15’’, chargés par pavillon, initialement développés pour le Théâtre National de Chaillot, les C12 et C15. Conçue par Amadeus en coordination avec les équipes du Théâtre National de Chaillot dans le cadre du rééquipement de la salle Firmin Gémier, la nouvelle Série C allie identité, innovation et technologie. Rêvée par Jean Vilar, réalisée par Georges Wilson en 1967 et baptisée en hommage au fondateur du Théâtre National Populaire, la salle Firmin Gémier qui était devenue inconfortable pour les artistes comme pour les spectateurs, a été entièrement remaniée avec un vaste plateau de 180 m2, un gradin rétractable de 390 places et un équipement technique de pointe.
La salle Firmin Gémier
Le système de diffusion sonore est articulé autour des nouvelles références C15 ; bi-amplifiées et contrôlées par des amplificateurs à processeurs intégrés et compatibles Dante, développés par la marque Powersoft. Le dispositif est complété par une console de mixage Solid State Logic (SSL) L200.
La nouvelle Série C comprend deux modèles : C12, C15. Une extension de la gamme vers des modèles encore plus compacts est envisagée.
– La C12 accueille deux transducteurs montés sur le même axe. Elle embarque un transducteur néodyme à membrane de 12 pouces et moteur à chambre de compression à bobine de 1.75 pouces. Le filtrage est embarqué et passif.
– La C15 accueille trois transducteurs montés sur le même axe. Elle embarque un transducteur néodyme à membrane de 15 pouces, un moteur à chambre de compression à bobine de 3.5 pouces et un second à bobine de 1.75 pouces. Le filtrage actif par DSP est externe, avec traitement passif interne de la voie extrême aigüe.
Les sections moyennes/hautes fréquences de ces deux enceintes sont chargées par un pavillon exclusif pour chaque enceinte, optimisé pour une directivité horizontale de 90° et verticale de 60° ; pouvant être inversée en tournant le système de 90°.
La C15 sans sa face avant exhibant son haut-parleur tri-axial BMS dont la section médium-aigu est une très belle réussite technique et acoustique.
«Les propriétés acoustiques intrinsèques à la Salle Gémier ne nous permettaient pas d’envisager un système de diffusion point source conventionnel. Nous avons testé in-situ plusieurs systèmes dits ‘coaxiaux’ et notamment les enceintes PMX 15 développées par Amadeus, qui équipent la Salle Jean Vilar.
Leur large directivité, conique (H80° x V80°) et la forme d’expansion de leur guide d’ondes ne répondaient pas à nos besoins. Elles sont en revanche parfaitement optimisées pour la reproduction de champs acoustiques par ‘synthèse de champs acoustiques’ de type WFS ; technique de diffusion utilisée au sein de la Salle Jean Vilar, » explique Marc Piera, Responsable du Département Son au Théâtre National de Chaillot.
« La multiplicité des formes de créations, le recours quasi-systématique à la multidiffusion, parfois immersive, couplé à un temps de réverbération de la salle important, induisaient nécessairement le recours à un système à la directivité contrôlée, sur une large bande spectrale.
Une vue indiscrète du haut-parleur tri-axial BMS débusqué par hasard dans les travées de Francfort. Quand on voit sa réponse en fréquence brute, on imagine aisément le travail qui reste à Michel Deluc pour en faire une enceinte !
Par ailleurs, la dernière rangée de spectateurs située en haut de gradin se trouve à une quinzaine de mètres du nez de scène et à près de 25 mètres du lointain plateau. Installer un système ‘line array’ stéréophonique (certes plus directif et plus cohérent en termes de rapport signal/bruit) était sans objet au regard des lourdes conséquences spatiales, esthétiques et logistiques induites, » poursuit Marc Piera. « Nous souhaitions donc faire cohabiter portée, intelligibilité et contrôle spatial sur une bande spectrale étendue, en conservant les sources acoustiques montées sur le même axe (conception de type point source).
Nous avons ainsi interrogé la société Amadeus et contribué au développement de ce nouveau modèle de haut-parleur (baptisé C 15) intégrant un transducteur tri-axial (à savoir trois voies montées sur le même axe), dont un haut-parleur à aimant néodyme de 15 pouces de diamètre (38 centimètres) et deux moteurs à chambre de compression, hérités de la section moyenne/haute fréquences du nouveau système line array DIVA M². »
De gauche à droite Michel Deluc, le directeur de la R&D d’Amadeus, Gaëtan Byk, le directeur du marketing et Thierry Coduys, un redoutable expert en nouvelles technologies sonores, musicien et spécialiste incontesté de la diffusion non conventionnelle en salle, présent sur le stand Amadeus pour parler comme nul autre du processeur Holophonix. Et tout à droite, la C15 !
« Le niveau de précision offert par cette nouvelle enceinte est remarquable. Sa réponse plus étendue, sa précision, sa directivité davantage optimisée et contrôlée favorisent une meilleure cohérence spatiale et spectrale comparativement à une enceinte coaxiale traditionnelle, » évoque Michel Deluc, Directeur de la Recherche et du Développement chez Amadeus.
Une vue de l’ébénisterie particulière et nécessaire pour pouvoir embarquer l’aimant néodyme des trois transducteurs. La taille reste très compacte, ce qui se paye en termes d’extension dans le grave. La C15 passe malgré tout 65 Hz à -3dB.
« La section moyennes/hautes fréquences de la C15 est articulée autour de deux transducteurs, chargés par un large pavillon unique, optimisé pour une dispersion de 60° dans le plan vertical et de 90° dans le plan horizontal. Un premier moteur à chambre de compression couvre la bande 6 kHz–22 kHz, un second moteur à bobine plus importante couvre la bande 900 Hz–6 kHz. La section basses fréquences est assurée par un haut-parleur de 38 centimètres de diamètre à large bobine (100 millimètres), » poursuit Michel Deluc.
« Je pense sincèrement que cette technologie trouvera des applications au sein de nombreux édifices théâtraux connaissant les mêmes problématiques que les nôtres, mais également dans des cas où le contrôle de la directivité sur une bande spectrale étendue est nécessaire, sans dénaturation des informations spatiales, » conclut Marc Piera.