Nouveau partenaire Bose Professional, A-live Bordeaux a choisi d’étoffer son parc de prestation en ajoutant un kit ShowMatch et deux racks d’amplification Powersoft X8 à son arsenal audio. Prestataire important de la région bordelaise, A-live souhaitait varier son offre en proposant un kit plus polyvalent que ce dont il disposait jusqu’ici.
Un moment toujours génial, l’arrivée des palettes de bois et d’amplis dans le dépôt d’A-live
Son choix s’est porté sur Bose Professional et un kit ShowMatch comprenant douze SM5, quatre SM10, quatre SM20, douze subs RMS118, ainsi que deux racks d’amplification X8 Powersoft.
La configuration complète avec ses deux racks de X8 Powersoft de 8 fois 5 kW
Le nombre de têtes permet de constituer un système à longue portée avec les SM5, mais couvrant aussi le champ proche avec les SM10 et les premiers rangs en posant sur les subs ou le nez de scène les SM20.
Un déploiement quasi complet à la patinoire de Mériadeck à Bordeaux
A-live a également la possibilité de créer deux kits plus modestes afin d’intervenir sur deux prestations simultanément, comme ci-dessous :
Une des « petites » configurations mettant en œuvre 4 têtes sur deux subs.
« Nous sommes actifs sur ce marché depuis plus de 10 ans mais n’avions pas encore de système Line Array, raconte Sébastien Bruneau, directeur d’A-live. J’ai rencontré Philippe Lablanche de Bose Pro pour un projet d’équipement et nous avions réalisé une très belle installation en Bose il y a un an. Je savais que si nous voulions élargir notre cible en termes de prestation, nous devions faire l’achat d’un kit Line Array et c’est à cette période que la marque a lancé son ShowMatch. Nous avons été conquis dès la présentation technique, et les écoutes n’ont fait que renforcer cette impression.
Une configuration plein air en stack et montage cardioïde des subs RMS118.
Aujourd’hui, on s’en sert toutes les semaines, parfois plusieurs fois, essentiellement sur des événements sportifs, des lives ou encore des événements d’entreprise. On a récemment signé pour équiper la scène du Monaco International Clubbing Show en novembre prochain, ainsi que les NRJ Music Awards. Les retours des clients finaux sont très bons, et on ne regrette pas d’avoir choisi de se différencier avec le choix du système ShowMatch ! ».
Après la précédente annonce de la transition entreprise chez Avab, dans la perspective du départ de Jean-Louis Pernette et Christian Rezgui, voici la relève ! Cette nouvelle équipe guidée par Atika El Sayed s’engage dans la continuité de ce savoir-faire dont Avab est porteur.
L’équipe d’Avab Transtechnik France presque au complet, (Christian étant en déplacement). De gauche à droite : Atika, Nicolas, Richard, Sébastien, Jérémy, Pretty, Josiane, Nayewka, Eric, Rudia, Edyson, Chantal, Haroun, Jean-Louis, Jean-François et Virginie.
Avab nous a communiqué le profil des nouveaux nommés à la direction générale, technique et commerciale qui seront accompagnés par Jean-Louis et Christian pendant encore quelques mois.
Atika El Sayed, la nouvelle directrice générale d’Avab Transtechnik France
Atika El Sayed a été nommée Directrice Générale le 3 mai 2018.
De formation technique et commerciale : PhD Biomedical (Université Claude Bernard Lyon) et Marketing Industriel, Atika a une expérience internationale de plus de 20 ans dans le domaine de l’industrie de produits High Tech et de sa distribution.
Nicolas Liabeuf a été nommé responsable des ventes en juillet 2017.
Nicolas Liabeuf responsable des ventes à gauche et Jérémy Laudrin, responsable technique
De formation à l’INSA de Lyon en Ingénierie et traitement du signal, Nicolas a commencé à s’imprégner du monde du spectacle auprès des intégrateurs pendant son activité chez Tech Audio. Il est ensuite venu plus près du scénique en rejoignant Avab en 2002, participant depuis aux plus grands projets tels que la Philharmonie de Paris. Nicolas a été particulièrement impliqué avec Jean Louis Pernette dans l’activité commerciale d’Avab au quotidien.
Jérémy Laudrin et Nicolas Laudrin sont imprégnés du savoir-faire d’Avab depuis quelques belles années déjà : 8 ans pour Jérémy et plus de 15 ans pour Nicolas.
Jérémy Laudrin a été nommé responsable technique début 2018. De formation technique, master électronique et Informatique industrielle, Jérémy a rejoint Avab en 2010 au sein du service SAV et support. Jérémy a depuis accompagné Christian Rezgui dans toutes ses responsabilités techniques lui octroyant une solide connaissance des produits, en particulier les pupitres Cobalt et EOS, ainsi que tous les autres produits qui constituent les solutions ETC.
Nicolas, Jérémy, Atika et toute l’équipe Avab France continuent d’aider les clients en proposant des solutions innovantes et services de qualité, pour leur meilleure satisfaction.
30 ans de carrière, peut-être une des dernières fois ensemble sur scène, l’équipe technique a mis les petits fly dans les grands ! Retrouvez les interviews de quatre supers techniciens glanées lors de la troisième date de NTM à l’AccorHotels Arena de Paris, le show majestueux d’un groupe…Popopop !
Tous les protagonistes de cette seconde partie de notre reportage avec de gauche à droite : Franck Chainais FOH, Jeff Leon mix retours, Gilles Greaud assistant FOH, Romuald Metas assistant retours, Typat ingé système, Stéphane Barba chef d’équipe MPM et David Nulli DirTech MPM.
Après un très vaste tour d’horizon en compagnie de David Nulli que vous pouvez lire (lien ici), retrouvons Franck Chainais qui mixe la face, puis Gilles Gréaud son assistant, Typat au design et exploitation système enfin Jeff Leon aux retours. Tout sur NTM à L’AccorHotels Arena !
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Franck Chainais à la face
SLU : Tout d’abord comment es-tu venu au hip-hop…
[private]
Franck Chainais : J’ai mixé pas mal de tournées pour MPM et un jour on a sonorisé 5 dates de Snoop Dogg en France. Premier show, la Halle Tony Garnier. Je fais l’accueil et j’attends le mixeur. Personne n’arrive. Comme ça répète sur scène, je vais voir l’ingé retours. « Where’s the front guy ? » « Maybe he will come tonight » « Maybe ? » Bref, il me conseille de faire le soundcheck comme si je devais tenir la console le soir même. Banco, on balance. Arrive le soir. Je mixe la première partie.
Franck Chainais
Changement de plateau. Snoop Dogg déboule. Personne ne se pointe en régie…j’ouvre et c’est parti. Le tour manager arrive quelques titres plus tard avec le FOH, apparemment un bon qui mixe aussi les albums. Je le vois marcher signant des autographes dans le public. Tu imagines. Le vrai quoi, pas le petit minet comme moi (rires !) Je lui propose immédiatement la console. « No, just show me the delay » Il l’a balancé sur quelques passages en restant derrière moi. A la fin du show, le tour manager m’a proposé de travailler sur les autres dates en tandem avec lui pour le soulager puisqu’il enregistrait durant les journées en installant un studio dans les loges. Cela m’a lancé, même si je n’ai pas pour autant décidé de ne mixer que ce style musical. Mixer NTM reste un rêve. C’est assez dingue. Même ceux qui n’aiment pas trop le rap et le Hip-hop citent spontanément ce groupe. Je les ai découverts à mes 15 ans…
SLU : A quoi est dû ton choix de Sennheiser plus qu’une autre marque pour tes micros ?
Franck Chainais : Je ne suis pas fixé sur une marque de console ou de micro, ce qui m’intéresse ce sont les résultats et avec les grandes marques, on n’a jamais de mauvaises surprises. Est-ce qu’on a choisi le plus adapté, je ne saurais pas répondre, on ne les a pas tous essayés et le studio et la scène ne sont absolument pas comparables en termes de dynamique des artistes, de pollution et donc de réjection, mais le résultat me plait. Le travail de pré-prod a été utile, j’ai cela dit beaucoup adapté le mix lors des premières dates…
SLU : Tu as fait des essais avec cette liaison au dépôt j’imagine
Les émetteurs numériques Sehhneiser et les récepteurs Shure attendent sagement d’être allumés.
Franck Chainais : Bien sûr, mais sur nos voix, les artistes ont été à l’écoute de nos préconisations. J’aurais cela dit dû passer plus de temps à choisir la tête des deux leads, peut être que j’aurais pris la KK204 cardioïde et pas la 205 qui est hypercardio. Le reste des têtes sont des 9235 sauf une qui est une d:facto DPA pour du beatbox. La clarté Neumann est là, c’est indéniable, mais la 205 demande à être travaillée pour en minimiser sa générosité. J’entends beaucoup de choses dans mes enregistrements (sourires) et je n’ai pas beaucoup de marge avant l’accrochage. Jeff est sage mais on a découvert que les front et lip fills polluaient un peu par l’arrière.
Du coup j’ai monté pour ce soir le coupe-bas à 160 Hz afin de garantir l’intelligibilité (et pourtant les voix gardent une assise suffisante NDR) sans ôter les plosives qui apportent de l’énergie et sont propres au Hip-hop. On a pris un risque mais ça marche. En plus il y a un morceau qui s’appelle popopop, c’est le test (rires) Le grave de la tête 9235 est très beau, mais je le coupe aussi…
SLU : A quel niveau joues-tu ?
Franck Chainais : Normal pour ce style musical. Entre 100 et 103 dBA avec quelques pointes à 105. Tous les morceaux du groupe n’ont pas la même dynamique, il y a des passages plus calmes. Il faudra que je prenne l’habitude de regarder en C, voire de faire inverser les deux parties de l’afficheur en plaçant les dBC dans celle plus grosse.
Les récepteurs EM6000 et le désormais connu triangle rouge signalant que la fréquence attendue…n’est pas là. Mais bientôt !
SLU : Est-ce qu’une liaison numérique te facilite la tâche pour faire une place aux voix dans les mix ?
Franck Chainais : J’ai l’impression que oui. Je ne veux pas mettre la voix au-dessus du mix, je veux qu’on garde cette dynamique grosse caisse / caisse claire essentielle, et que la voix se place au niveau de cette dernière, voire légèrement en dessous. J’ai constaté qu’avec le 6000 je peux garder la voix un peu plus en dedans sans qu’elle ne perde en intelligibilité, sans que la compréhension du texte ne soit altérée. C’est très intéressant. Un gros travail de mastering voire de recréation a été fait sur les boucles, ce serait dommage de devoir les enfoncer maintenant qu’elles sonnent.
SLU : Y a-t-il un compandeur sur les 6000?
Franck Chainais : Non, juste un CODEC. Je n’ai pas fait de véritable test A-B sur du Sennheiser entre une tête en HF numérique et en filaire, en revanche on sait tous que généralement sur les liaisons analogiques, on entend, à capsule identique, une différence entre les choristes en filaire et les artistes en HF. Mais ici encore il faut se méfier de l’état des têtes qui parfois sont un peu âgées et hors gabarit. Rien de tout cela ici, tout est neuf et on tourne avec trois têtes par show pour Kool Shen et Joey starr.
SLU : Trop d’humidité ?
Franck Chainais : Oui. On perd le corps et le haut médium devient plus dur, du coup, comme le show a trois couleurs différentes, on change de micro deux fois. Il faut dire qu’ils envoient très près de la membrane, au point que j’ai presque l’impression qu’elle tord un peu sans qu’électriquement cela ne soit détectable. On entend bien ce phénomène en début de show. Mais j’aime ce son, c’est comme ça qu’il doit être.
SLU : Et ce système qui écarte la main de la boule ?
Dans la main de Jeff Leon, un des micros émetteurs numériques de la tournée avec sa collerette qui masque même le logo Neumann, mais lui permet de mieux sonner.
Franck Chainais : Ahh, c’est Jeff qui a fait ça. Il place des membranes de cloche de chasse d’eau, des sortes de collerettes tout en haut du manche afin que la main ne puisse pas glisser facilement autour de la boule, bouchant les évents arrière des capsules. Ce n’est pas une assurance tous risques, mais ça aide (rires)
Jeff Leon : J’ai utilisé aussi du Dual Lock, la partie qui gratte, en la plaçant juste au bas de la boule pour le chanteur d’une autre tournée qui avait aussi tendance à l’enserrer. Ca a marché !
SLU : Est-ce que le système conçu par Intelligence Audio et Typat te convient ?
Franck Chainais : Oui. Bercy a changé et il faut renforcer un peu les délais pour qu’à salle chaude, on retrouve un aigu de qualité où que l’on soit, du coup on en a cinq lignes qui tapent en hauteur.
La régie son avec la L300 SSL, à gauche le MultiRack et les deux sonomètres Amix, le rouge de la salle et le modèle dernier cri rentré par David Nulli
SLU : Et les subs ?
Franck Chainais : On a de quoi faire entre les 18 au sol qui sont au sol devant la scène, et les 18 accrochés. La répartition est bonne et les subs au sol jouent relativement bas ce qui est bien pour le public. Ce soir qui est le dernier, on a fait des modifs avec Typat pour gagner plus d’énergie.
Une balade en salle
On continue la découverte de l’infrastructure déployée par MPM avec Gilles Gréaud , l’assistant au mix façade.
Un chouette rack à tout faire, surtout du joli son avec en haut la partie enregistrement avec 4 slots pour des disques durs, un MADIface XT servant pour l’analyse et pour le Virtual SoundCheck et un mac mini racké. En dessous deux BSS DPR-901 II, deux Distressor, le Tascam TA-1VP, bref, l’Auto-Tune, deux M7 Bricasti, un LM26 Lake et enfin du jus de secours APC au triste cas où.
SLU : Vous avez gardé pas mal de périphériques…
Gildas Greaud : Par facilité d’accès, ça va quand même plus vite, et puis tout n’est pas émulé aussi bien que les originaux, notamment le Distressor.
Pareil pour les Bricasti qui décollent à peine les voix, c’est très léger, et l’Auto-Tune qui ne sert qu’en effet léger sur quelques titres ragga de Didier. Les BSS sont très utiles aussi et chez MPM ils sortent toujours. Pour ne pas perdre ses réglages il suffit de « Smaarter » avec un bruit rose (expression géniale !) Pour les guests on a un SoundGrid.
J’ai dû sortir un peu d’effets de la console car ce qu’elle embarque sont très bons, mais elle est assez chiche en DSP et dès qu’on attaque des algorithmes complexes, les ressources diminuent rapidement. Mais elle sonne…
Le système efficace et qui n’oublie personne
Typat
Reconnaissable parmi tous pour ses designs sonores et capillaires impeccables, Patrick Passerel, Typat pour les sondiers, nous raconte son installation toute en Adamson à part une paire de MDC12.
SLU : Tu nous décris le système que tu as conçu ?
Typat : On a 15 x E15 prolongés par deux S10 pour le principal, 12 x E15 et deux S10 pour les renforts latéraux et 6 x S10 pour les derniers sièges sur le côté qui ont été ajoutés tardivement et auraient sinon été au bord des E12 qui sont à 55° avec les 15. Pour refermer le centre on a deux lignes de 8 x S10 en douche. Six stacks de 3 x E219 surplombés par 2 x S10 sont alignés devant la scène. Pour les délais on a quatre fois 6 x E12 et pour l’extrémité haute de la salle 6 x S10. Pour les subs il y a deux lignes de 9 x E218 en montage cardioïde placées derrière le système principal.
Le système principal et un bout des retours de jardin. Avec un œil averti, on repère 6 lignes. De droite à gauche on trouve les latéraux en E15, la face en E15, les renforts latéraux à 90° en S10, les subs en E219, les sides en Y10 et enfin un peu dans l’ombre, une des lignes en douche en S10.
SLU : Pourquoi des délais et pas plus de boîtes ?
Perdus dans la fumée rendant si beaux les faisceaux de lumière, les délais. A gauche et droite des E12, au milieu les S10.
Typat : Ajouter plus de boîtes cela complique le grave en le rendant plus interférent et surtout il faut accrocher encore plus haut et la charge augmente d’autant. J’ai préféré couvrir la couronne du haut avec un autre système.
SLU : On se posait la question avec Franck. Les 6 x 3 E219 posés face à la scène sont en ligne ou en arc ?
Typat : Ligne. Le filtrage des subs en haut et en bas est le même, je ne joue qu’avec les délais et la sommation est parfaite dans la fosse et plus loin dans les gradins. Les subs jouent entre 28 et 60 Hz.
SLU : Ca fait longtemps que tu accroches tes subs, ça va devenir une quasi obligation…
Typat : On va dire ça comme ça. Mais plus tu accroches et plus tu excites le plafond et même en en ajoutant ou en les délayant pour les piquer, n’empêche pas l’effet miroir avec le sol donc les perdants seront les shows électro car il va falloir baisser l’ensemble.
SLU : A quel niveau ils sont calés ici ?
Typat : Les subs accrochés jouent à 0 dB et la ligne au sol est à -6 dB. La solution reste la grappe unique mais c’est difficile de concilier son et lumière.
Les ensembles de 3 x E219 en montage cardio surplombés par 2 x S10 sont alignés devant la scène.
SLU : Si tu coupes les subs au sol, tu perds beaucoup de pression ?
Typat : Dans la fosse où ça somme oui, un peu aussi dans le gradin. Dans le reste de la salle, beaucoup moins.
Les retours de Jeff
SLU : Tu disposes de liaisons numériques D6000. Est-ce que ça encaisse ?
Jeff Leon
Jeff Leon : Sans aucun problème. On est à 0 avec la KK205 Neumann et ça ne bronche pas. Sur les 5000 on doit baisser à -4, ici ça roule. Popeye qui a bossé pas mal avec Didier a choisi cette tête et ça lui va bien, d’autant qu’il a parfois tendance à fermer la boule et sur ce capteur le son est moins abîmé que sur un SM58. Ce n’est pas très beau mais ça passe.
SLU : 3 msec de latence, personne ne se plaint ?
Jeff Leon : Non, d’autant que j’en rajoute encore un peu avec ma console où je grimpe à 2,81 msec ce qui ne fait pas loin de 6 msec au total. Pour faire passer ce retard, je propose de basculer la voix hors phase en fonction du ressenti que les artistes ont du son de tête et du retour retardé, et ça marche plutôt bien. Je le fais à vrai dire à tout le monde quelle que soit la source, sans aller expliquer précisément la manip. « Ca te va comme ça ? » Si la réponse est oui, je reste phase inversée pour la voie concernée. Je le fais aussi avec les bassistes ou les guitaristes en fonction de leur position sur le plateau.
La régie de Jeff, une partie de plaisir de l’escalader avec un boitier photo sans bandoulière ;0) Avantage, une vue parfaite sur la scène.
SLU : Tu as trouvé ça ou on t’a filé le plan ?
Jeff Leon : Non c’est Ben Rico qui m’en a parlé. Je sais que Christophe Génix le fait aussi. Quand tu es en phase, effectivement on a l’impression que la voix flotte un peu, quand on la retourne, elle revient plus nette au centre. Mais cela dépend aussi des artistes. Anggun préfère en phase et Tal hors phase, il y a donc une part de perception physique et de goût (rires).
SLU : Est-ce que la latence change en fonction des sorties des récepteurs D6000 ?
Jeff Leon : Non, c’est la même, elle est alignée à 3 msec comme sur les 3732 entre analogique et numérique. Un autre bon point est la possibilité de router le talk vers la sortie de ton choix.
Dans le gros paquet de bois accroché très haut, 8 Y10 nous fixent. Pas facile dans ces conditions d’être en phase avec les wedges et les ears…
SLU : Pour ce qui est de l’aigu, t’as une console numérique, un capteur précis dans le haut et une liaison numérique. Tu t’y retrouves avec tout ça ?
Jeff Leon : Ouiii, en plus j’ai des Vitalizer (rires !) C’est archi précis. Ce genre de liaison t’apporte de l’aigu que tu emploies ou pas, mais surtout de l’air. Pas besoin de mettre des shelve dans l’aigu, ça sort tout seul.
David Nulli : J’ai écouté lors de la préparation le son des liaisons 6000 dans les wedges au travers de la SSL. C’est méga précis et très naturel. Le grave, l’extrême aigu, le bas mid. Tout y est et tu n’as pas besoin de le lâcher sur les EQ.
Jeff Leon : Et la SSL est énorme, j’ai pris un pied fou à mixer Tal avec. Il y avait pas mal de musiciens et ça sonnait grave. Je ne me vois pas partir avec autre chose pour le moment.
SLU : Tu fais un mélange entre ears et wedges…
Jeff Leon : Oui, avec des LE1200 Martin pour les DJ sur leur pratos et quatorze LE 1500 en ligne sur le devant de la scène. Cette ligne est légèrement retardée pour tenir un peu mieux dans les sides en Y10 qui sont très hauts.
Une partie des LE1500 Martin alignés sur le nez de scène. Bi-amplifiés et processés !
SLU : Comment gères-tu leur retard ?
Jeff Leon : Je ne peux rien faire, il y a 30 millisecondes et il est inenvisageable de retarder les ears d’autant.
SLU : Pourquoi des wedges Martin ?
Jeff Leon : D’abord parce que cela marche très bien, ensuite parce que c’est une valeur sûre et enfin parce qu’avec leur forme, ils sont très stables et quand on monte souvent dessus, ça compte !
La bascule entre les deux récepteurs de Didier et Bruno, ou comment ne pas gâcher des entrées sur la console.
SLU : Tu mets quoi dans les ears de Joeystarr et Kool Shen ?
Jeff Leon : Tout ! Les voix, les instrus, les scrtachs, l’ensemble de ce qui sort du plateau.
SLU : Puisqu’ils ont de quoi s’entendre aussi sans ears… déchaussent-ils de temps en temps ?
Jeff Leon : Didier (Morville, JoeyStarr à la scène) non, il a l’habitude et les porte tout le temps. J’ai été appelé sur quelques dates de Caribbean Dandee, sa tournée précédente, et c’est à partir de là qu’il a remis les deux oreilles tout le temps.
SLU : Mais si lui ou Bruno le fait…
Jeff Leon : Je fais toujours attention à bien calibrer wedges et ears pour qu’ils soient à l’aise quand ils les enlèvent, que l’équilibre ne change pas trop. T’es moins enfermé mais la couleur ne change pas trop. J’ai aussi des canons et demi canons Sennheiser qui me permettent de bien restituer l’ambiance dans les ears et d’aérer le mix en restant hyper naturel. C’est vrai aussi qu’en reculant et en sortant des wedges il reste les sides, même si la phase n’est pas parfaite.
SLU : Quel modèle de ears vous utilisez ?
Jeff Leon : On est tous les trois en EM32 Earsonics et Bruno adore. Il avait avant des EM6 et le changement est important. Le 32 est plus riche, plus récent et surtout son rendu correspond plus au type de musique qui est joué sur scène.
SLU : Pas trop bon et hi-fi le son sur une scène ?
Jeff Leon : Bruno le trouve trop confort (rires) et le rendu fait presque trop studio, du coup je rajoute de la pression sur le plateau en ne mettant qu’un filet de voix pour lui redonner de l’énergie pour qu’il aille au combat s’il enlève son casque. Comme on est en KK205 Neumann, je ne peux de toute manière pas trop charger.
Des DSP en pagaille sus la forme de trois Realtime Racks Soundcraft, puis les émetteurs Shure PSM1000 et quelques récepteurs Sennheiser 3532.
SLU : Ton mix n’est pas trop beau (sourires)
Jeff Leon : Non, carré, réverbes courtes !
SLU : Combien de Realtime Racks as-tu?
Jeff Leon : J’en ai 3 en 96 kHz. Sur le premier je n’ai que des Vitalizer. Sur le second j’ai encore des Vitalizer et du traitement pour les voix, notamment celles de Didier et Bruno que je travaille en compression parallèle ce qui me permet d’avoir un son tenu tout en gardant de la dynamique.
Je créé donc une voix quasi droite, disons légèrement compressée et une autre qui est complètement compressée avec un gros niveau de sortie. Il faut comprendre qu’ils souhaitent s’entendre au même niveau et que je ne peux pas laisser la dynamique de Didier arriver telle quelle dans les oreilles de Bruno et inversement.
La compression parallèle rééquilibre donc la voix de l’un dans les oreilles de l’autre, pour le reste chacun garde sa dynamique personnelle dans son casque. Ce traitement est fait avec des compresseurs API dans le Realtime Rack et uniquement pour les ears, les wedges où j’ai un filet de voix, bénéficient d’un traitement plus simple entièrement fait dans la SSL.
SLU : Mais tu pourrais faire la même compression parallèle avec la SSL non ?
Jeff Leon : Bien sûr, mais j’adore l’API, le son que cela apporte aux voix.
Un des pratos DJ avec ses deux LE1200 Martin
SLU : Tu disposes de la L500, j’imagine pour avoir un gros nombre de sorties…
Jeff Leon : Oui. J’ai 208 canaux en full processing, 48 en processing réduit et 64 sorties que j’utilise entièrement. Idem pour les matrices dont je me sers en y faisant passer le solo et en y forçant les talks, comme ça je les entends tout le temps.
SLU : Tu fais des mémoires ?
Jeff Leon : Non, ça va trop vite et il faut être tout le temps dans l’énergie. Comme je ne lâche pas les patrons du regard et qu’ils ne font jamais un morceau de la même manière, c’est plus simple ainsi. Pour le reste j’ai quelques effets de base dont deux M6000 dont une pour les boss dont je me sers avec parcimonie, très atténuée dans le haut et avec un temps très court. Ca sert presque plus comme voice doubler.
Les tranches API telles qu’émulées électroniquement.
SLU : Et ces fameuses collerettes alors…
Jeff Leon : L’avantage est que ce système permet au capteur de respirer par l’arrière ce qui est essentiel pour garder la directivité et le son. Avec Bruno ça marche impec, avec Didier c’est plus difficile, il arrive à passer quand même (rires !) On a quatre émetteurs siglés K1, K2, J1 et J2 ce qui permet de leur faire avoir une tête sèche à trois reprises.
SLU : Tu disposes d’un kit en béton…
Jeff Leon : Oui, j’ai vraiment ce qu’il faut pour bien travailler, le matos est vraiment très propre et David (Nulli NDR) que je ne connaissais pas, m’a suivi sur beaucoup de choses, m’a backé quand il fallait et on s’est arrangé sur le reste. Une vraie belle collaboration. Je ne suis pas un fan de matos, mais je sais exactement comment je veux qu’il soit ergonomiquement parlant pour se simplifier la vie sur la route. Là encore on m’a suivi ce qui fait que ma régie est pile poil comme je la voulais.
Conclusion
On a commencé en précisant qu’on a senti Joeystarr et Kool Shen très émus. On finira en disant qu’ils ont malgré tout pris un gros, gros pied et l’Arena avec. Gros respect. Cette dernière date parisienne où ils ont envoyé la gouache a permis aussi de constater que MPM + Intelligence Audio + Franck Chainais + Jeff Leon = Gros son 100% certifié Hip-hop. Bon à savoir.
Bravo aussi à aux équipes lumière de MPM qui en mélangeant vidéo et faisceaux et en jouant sur la transparence des écrans, ont fini de donner la patate à la soirée. Pas des coups de poing, Franck s’en est chargé, mais une cohésion visuelle très rythmée qui n’a jamais sombré dans la parodie ou la boîte à souvenirs.
L’habituelle balade sonore a rendu un verdict plus que positif, mais on s’en serait douté avec Typat. Phase ajustée aussi bien que possible, aucune zone d’ombre, basses disponibles et pas trop d’accidents malgré un déploiement plus que généreux en nombre de têtes et subs. Bien aussi Franck avec son mix assez imparable et dans la face où les voix ont eu leur mot à dire dans la tenaille pied / snare.
Était-ce la fatigue du troisième show de suite, deux dBA en trop sont venus se joindre à la fête. Gaffe à la maréchaussée en septembre ;0) Chapeau enfin à Intelligence Audio pour le coup de polish sur les sons. Tout ça pour dire qu’on serait bien partant pour un nouvel album de NTM, ils sont loin d’être cuits les deux parrains…
Matériel lumière : – 8 x Starway DATAKOLOR – 55 x ROBE BMFL BLADE – 115 x Ayrton Magic Blade – 14 x Martin ATOMIC3000 – 56 x ClayPAKy Mythos v2 – 101 x SGM Q7 – 18 x FL1300 – 27 x Blinder – 11 x Thomas T36-08 – 6 x Starway ParKolor – 1 x Hungaro Flash Tlight Pro
Matériel diffusion : – 54 x Adamson e15 – 24 x Adamson e12 – 46 x Adamson s10 – 2 x MDC12 – 36 x e219
Monitor : – 1 x SSL L500 – 3 x Real Time Rack – 2 x Réverb 6000MKII – 24 x Liaisons D6000 (KK205 /MMD9235) – 24 x Liaisons PSM1000 + Ears Sonic – 16 x LE1500 – 6 x LE1200 – Side 16 x Adamson Y10 – Virtual soundcheck Waves MGB
FOH : – 1 x SSL L300 – 1 x Soundgrid Waves – 2 x BSS DPR901 – Virtual soundcheck Waves MGB
Design lumière : – Mathieu Delaporte – Jérôme Claude
Equipe lumière MPM : – Chef d’équipe : François Lefèvre – Blockeur : Jean-Philippe Willocq – William Weber – Raphaël Sud – Laurent Chêne – Sylvain Richert – Joshua Chabal – Simon Dufour – Antoine Blanchart – Nelly Beloux – Fabien Duchaussoy – Steeve Madiou – Emile Pino – Jeremy Daillac
Equipe mixage PROD : – Franck Chainais : Mix FOH – Jeff Leon: Mix Monitor – Romuald Metas : Assistant Plateau – Patrick Passerel pour Intelligence Audio : Design diffusion
Equipe son MPM : – Régisseur General MPM : Thomas Iannucci – Chef d’équipe : Gildas Greaud – Opérateur réseaux : Stéphane Barba – Didier Golvin : Responsable montage système – Frédéric Rimbert : Plateau
– Stephane Lebrun – Loïc Ravazy – Morgan Roux – Bruno Viricel – Thibault Leboucher – Yakouba Fofona – Thomas Meynie – Arnaud Pate – Amandine Herbin
La compagnie Luminex, a su imposer ses nodes et ses switches manageables dans les carnets de bord des prestataires et installateurs. N’arrêtant jamais sa recherche de qualité et de fiabilité, elle profite de ce début d’année 2018 pour peaufiner encore plus ses appareils.
Voyage en compagnie de Fabrice Gosnet, chef de gare Luminex
À la station du Prolight+Sound, deux nouveaux hardwares, le RPSU 400 et le Lumisplit 2.10 EtherCon, un nouveaux Offline Editor, pour préparer toutes ses configurations à l’avance, et une version avancée du LumiNet Monitor font leur tour de piste.
Offline Editor
Enfin ! Celui qu’on n’osait plus attendre est enfin arrivé. Un éditeur Offline pour préparer toutes ses configurations à l’avance, aussi bien pour les nodes que pour les switches. On retrouve toute la logique Luminex dans l’application Offline Editor Mac et PC, comme la gestion globale de ses groupes réseaux par défaut, qui s’appliqueront ensuite à tous les profils de Gigacore.
Le soft permet de préparer tous ses réglages de ports Ethernet, ou de sorties DMX pour les convertisseurs, d’affecter ses adresses IP, et ceci par unités ou par lots. De nouveaux outils sont maintenant disponibles pour copier et charger très rapidement les différents profils. L’énorme avantage est d’avoir une interface entièrement revue, très didactique, avec un cheminement clair et précis. Pour faire simple, le soft prend pratiquement l’utilisateur par la main en le guidant à travers tous les ajustements. Le soft est en téléchargement gratuit accompagné de nombreux tutoriels vidéo (Lien ici).
RPSU 400
Le RPSU, ici le deuxième appareil en partant du haut, se branche sur les ports d’alimentation des Gigacore. Trois voyants de contrôle ornent sa face avant.
Les installations fixes les plus importantes en réseaux demandent une redondance parfaite, c’est-à-dire des voies de secours en cas de défaillances des organes principaux. Les switches Ethernet Gigacore 26i et 26iPOE gèrent naturellement une redondance de signal, à condition que l’administrateur ait conçu son schéma de câblages dans ce sens. En cas de rupture d’une des fibres ou liaison Ethernet, le signal basculera automatiquement sur un autre chemin (pour simplifier).
Le dernier point potentiellement sensible concernait leur module d’alimentation. C’est maintenant résolu avec le RPSU 400. Cette unité de secours permet de compenser les alimentations principales et POE des Gigacore en cas de défaillance. Avec 400 W de puissance, un RPSU 400 peut surveiller et intervenir automatiquement en cas de coupure d’un lot de 3 Gigacore, pour répondre à une demande de plus en plus fréquente dans les appels d’offres.
LumiSplit 2.10 Ethercon
Force est de reconnaître que le câblage DMX n’est plus recommandé dans les murs des nouvelles salles de spectacle ou d’événementiel. Les intégrateurs lui préfèrent le RJ45, moins cher et plus polyvalent, quitte à utiliser des adaptateurs à chaque extrémité pour les consoles et projecteurs traditionnels. Dans cet esprit, un splitter DMX avec des connecteurs EtherCon RJ45 vient d’être lancé par Luminex. Ce LumiSplit 2.10 EtherCon reprend toutes les fonctions du LumiSplit 2.10 DMX, sorti il y a un an.
La face avant du LumiSplit 2.10 accueille, quelle coïncidence (!), 2 entrées et 10 sorties.
Ce splitter possède deux entrées différentes, librement affectables aux sorties. Il peut être aussi utilisé en tant que régénérateur DMX, (avec sorties opto-découplées), Mergeur (les deux signaux pourront être mélangés soit en mode HTP, soit en mode LTP) ou en Back-Up, (la deuxième entrée prendra alors le relais de la première en cas de souci). Grâce à sa compatibilité RDM, il peut être surveillé et configuré par un contrôleur RDM. Cependant, pour bénéficier de toutes les fonctions avancées, il est préférable d’associer le logiciel LumiNet Monitor, disponible pour PC et Mac, à un convertisseur Ethernet-DMX Luminex, et à un LumiSplit en dernière version de firmware 5.0.
Parmi toutes les fonctionnalités, qui survolent largement les simples splitters, on peut signaler dans le désordre l’identification, le blocage ou déblocage à distance, un « dark » mode, le choix des modes d’utilisation, l’enregistrement de profils de configurations, la mise à jour par RDM ou encore le contrôle de l’alimentation et de la température de fonctionnement. Il offre également des filtres RDM à chaque entrée et sortie pour ne pas perturber les projecteurs non RDM. Dernier atout, et non des moindres, le LumiSplit peut vous indiquer sur quels ports sont branchés vos projecteurs. Idéal pour le dépannage.
LumiNet monitor 2.2.0
Comme indiqué précédemment, le software LumiNet Monitor est l’un des outils de gestion réseau les plus utiles. Il se révèle rapidement indispensable en management des produits Luminex. La version 2.2.0 amène son petit lot de nouveautés, dix mois après la version 1.6.4. Les projecteurs et convertisseurs RDM sont repérés et montrent leurs infos de façon visible: un plus lorsque plusieurs contrôleurs RDM sont sur le réseau. Un petit indicateur montre ceux déjà patchés, et affiche un accusé de réception lors des changements.
La fenêtre RDM avancé, avec les nouveaux tags d’identification.
Dans le même esprit, un ID propre au logiciel permet d’identifier les projecteurs, pour les faire correspondre au plan de feu. Une fenêtre de monitoring permet de suivre en temps réel l’utilisation de la bande passante et les regroupements de liens, c’est la fonction MultiLinkX, ou Link Aggregation. Le logiciel adapte son contenu et ses options d’affichage en fonction de trois utilisations : Audio, Lumière ou Custom.
Une liste de profils permettra de gérer les réglages des Switches et Nodes, pour les enregistrer, les copier ou les charger à la volée. Enfin, une nouvelle possibilité permettra de mettre plusieurs appareils à jour en même temps. La liste complète des nouvelles fonctionnalités sera dévoilée au moment de la sortie du logiciel, prévu ces jours-ci.
Cette année à PL+S, Chauvet Professional joue la carte IP 65 notamment avec le Maverick Storm 1 Wash, un Wash puissant RGBW, et sur le Well Pad aussi, un panneau fixe ultra plat et surtout autonome, et pour sa barre Colorado Solo Batten offrant une surface de sortie sans ruptures.
Maverick Storm 1 Wash
A peine arrivés sur leur stand nous sommes attirés par le Maverick Storm 1 Wash, cette silhouette noire massive se trémoussant sous une douche. Intégré dans la gamme professionnelle Maverick, cet asservi reprend les points forts du R2 Wash.
Séance de douche discontinue pour le nouveau Storm 1 Wash !
L’atout principal de ce nouveau wash est son indice de protection IP 65. La lumière est émise par 19 sources Led RGBW de 20 W chacune matriçables sur 5 zones.
Le projecteur intègre un paramètre de contrôle de température de couleur sur une plage très étendue de 2800K à 10 000K. Qui dit gamme Maverick dit multiples protocoles de pilotage. En effet le projecteur est contrôlable via DMX, ArtNet, sACN, Kling-Net, RDM et DMX sans fil.
Autre atout de cette machine, son zoom qui s’étend de 7 à 42°. Chauvet Professional nous annonce 11 000 lux à 5 m pour l’ouverture de 7°. Sa disponibilité à la vente est programmée en septembre.
Le Well Pad
Le Well Pad est un projecteur malin dont la tête rectangulaire renferme 96 leds individuelles rouges, vertes, bleues et ambre de 1 à 3 W (suivant la couleur), associées chacune à un collimateur 22°.
Le projecteur autonome Well Pad équipé ici d’un filtre diffuseur.
Les maîtres mots de ce produit sont autonomie et IP 65. Il dispose ainsi d’une batterie au silicium autorisant neuf heures d’utilisation à pleine puissance et jusqu’à 13 heures sur une seule couleur.
Trois filtres de sortie amovibles rendent possible le changement d’angle d’ouverture, de 22° en natif à 51° en passant par 27 et 38°.
Autre point de vue du Well Pad avec son socle renfermant connecteur, batterie, électronique et écran de contrôle.
Ce nouvel appareil classé IP65 se pilote en Wireless DMX ou via une télécommande infrarouge ou encore en manuel via les touches de son menu.
Le rechargement du module passe par un connecteur placé sur la machine qui entre en contact avec un autre dans le flight case prévu à cet effet. Enfin, la tête du projecteur est inclinable en TILT manuellement sur 90°.
le Colorado Solo Batten
Barre à leds fixe offrant une surface de sortie sans rupture, le Colorado Solo Batten referme 144 leds de 3 W contrôlables en 12 sections indépendantes via DMX-RDM ou ArtNet. Le mélange de couleurs s’obtient via des optiques carrées en sortie. Les leds RGBWA permettent une large plage de températures de couleur, variable entre 1800 et 6000 K.
L’imposant Colorado Solo Batten et son cache lumière.
Ici encore nous retrouvons un indice de protection IP 65. Le projecteur se voit équipé d’un cache amovible faisant office de coupe flux, occultant la vision directe de la source de lumière.
Voir JoeyStarr et Kool Shen la larme à l’œil ou presque, c’est idiot mais ça fait plais’, surtout quand on les entend fort et clair, bien éclairés et dans un AccorHotels Arena qui gronde de plaisir. Nous sommes ressortis avec plein de dB dans la courge et de GB dans nos cartes. Deux pères du Hip-hop fêtant 30 ans de carrière, ça vaut bien deux épisodes non ?
Une partie de l’équipe son de MPM avec de gauche à droite : Franck Chainais FOH, Jeff Leon mix retours, Gilles Greaud assistant FOH, Romuald Metas assistant retours, Typat ingé système, Stéphane Barba chef d’équipe MPM et David Nulli DirTech MPM.
Première belle surprise, la présence de David Nulli dans la place, le dirtech de MPM, la « petite » boîte messine qui monte, un mec qui pense ce qu’il dit et dit ce qu’il pense. Une heure d’interview dans une loge pour découvrir le présent et le futur d’une société qui, le jour de l’interview à la mi-mars 2018, a la bagatelle de 26 tournées sur le gaz. Un focus aussi sur les liaisons numériques Sennheiser D6000 qui commencent à fleurir sur les riders, y compris celui de NTM.
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Si MPM m’était conté
SLU : Ca va fort pour MPM…
[private]
David Nulli : On suit notre chemin, mais c’est vrai qu’on a de très belles tournées tout en ne perdant pas de vue la qualité de travail et de service qu’on souhaite amener. C’est plus compliqué vu le nombre simultané de projets, mais on y arrive.
SLU : C’est tendu en personnel, matos ?
David Nulli : Les deux, surtout en personnel mais on prend sur nous, on fait quelques heures en plus et on absorbe les crêtes. Nous sommes tout de même 47 permanents (au 10 mars 2018 NDR)
David Nulli
SLU : Ils sortent un peu ou sont nécessaires au fonctionnement de la boîte elle-même ?
David Nulli : Non, ils sortent. Je forme des gens très jeunes, y compris à l’issue d’un stage. Si je sens un potentiel, je les embauche. Nos cadres alternent entre dépôt et prestation.
SLU : Est-ce qu’ils s’occupent aussi de la partie commerciale ?
David Nulli : Non que de celle technique, c’est une autre équipe qui gère les clients, cela dit, ils sont un peu commerciaux sans le vouloir, tout comme moi. Cette possibilité d’être au cœur de la prestation les rend infaillibles au dépôt car ils savent de quoi ils parlent. Les kits qui partent sont Plug’n’Play.
Sur des grosses opé comme aujourd’hui, il y a 3 ou 4 permanents qui sont dans la salle. Cela me permet des remontées d’infos très rapides et pas un coup de gaffeur avec écrit HS sur une enceinte. Enfin ces permanents représentent idéalement la société et vont constituer à terme un capital de connaissances essentiel que l’emploi des seuls intermittents, ne permet pas. L’échange en revanche entre permanents et intermittents qu’on emploie malgré tout beaucoup, favorise un enrichissement mutuel.
SLU : Est-ce que vous prévoyez un bureau à Paris…
David Nulli : Déjà on double la taille de notre dépôt à Metz, on n’a plus de place pour bien travailler. Ensuite on finit de constituer nos équipes. On commence à peine à disposer des bonnes personnes dans tous les départements. Quand tout sera fait, on envisagera la suite, inutile de s’éparpiller.
SLU : A quoi est dû le succès actuel de MPM selon toi. Le service ? Un système qui plaît ? Des prix intéressants ? Sans doute un peu des trois j’imagine.
David Nulli : Pour ce qui est des prix, c’est vrai qu’il y a 15 ans où je suis rentré comme stagiaire dans la boîte, ils étaient infaillibles. Il fallait bien pénétrer le marché. Quand j’ai lancé Waveform Audio et que j’ai donc pu voir les devis de divers prestataires, sur des chantiers à 200 k€, ils se tenaient à 1000 balles près donc je ne pense pas que l’argument prix soit primordial dans l’engouement actuel.
SLU : Surtout la profession toute entière a des prix bas, trop bas.
David Nulli : C’est vrai. De notre côté on tente de les remonter lentement pour rémunérer notre qualité de service. Je suis arrivé avec des idées et Marc (Morosini, le PDG de MPM NDR) a suivi, mais cela a un coût. On dispose aussi d’un gros parc Adamson qui est de plus en plus recherché et présent sur les fiches françaises.
Un des six stacks de 3 x E219, ici surplombé par 3 x S10 et une MDC12 coaxiale employée pour déboucher en proximité et qui s’est perdue dans cette forêt canadienne.
SLU : Tu nous donnes une idée ?
David Nulli : On a 160 x E15, 120 x E12, 140 x E219 et E119, 170 x S10, d’autres références plus petites et que je ne peux pas encore annoncer, elles sont en beta test, et environ 300 amplis Lab.Gruppen.
SLU : Pour les lights ?
David Nulli : Le département marche aussi très bien. Renaud par exemple c’était MPM. Mon exigence est la même pour les lumières, même si ce n’est pas encore ma spécialité. On a fait un gros travail sur le câblage et on a trouvé les bonnes personnes. L’ensemble de tous ces points tire l’image de la boîte vers le haut et en partie aussi les prix.
SLU : On est encore loin d’être au niveau par exemple des anglais !
David Nulli : C’est sûr. Quand cela m’est arrivé de compléter mon parc à l’étranger, Angleterre comme États-Unis, j’ai mesuré l’écart avec la France. Le matériel coûte cher et le renouvellement est plus rapide. On ne pourra bientôt plus suivre la tendance française en gardant la même qualité de service. Rien que dans la lumière à chaque tournée il faut de nouvelles références, ce qui est tout à fait compréhensible…mais très onéreux.
Les lumières d’NTM, des grandes marques, des références connues, une utilisation habile de la vidéo et plein de bonnes idées et d’énergie communicative.
SLU : Et rien que pour NTM, vous avez rentré des liaisons D6000 Sennheiser.
David Nulli : Exactement. On avait commencé en janvier avec Ben Rico sur Pagny, Ben qui a été ravi : « prends une photo de toute ma régie parce que je veux la même à vie ! » (rires !) on a donc complété le parc pour NTM. On doit avoir 28 liaisons en tout.
SLU : Le choix de Sennheiser est dû à quoi ?
David Nulli : Les fiches techniques. Le D6000 est très demandé et de plus en plus. J’ai en revanche mis du temps à en rentrer car le prix de location est tellement serré qu’on ne peut plus se faire plaisir et se dire qu’on a un nouveau jouet tout beau, et qu’on le louera, ou pas. Cette époque est révolue. Mais je ne doutais pas un instant de la qualité du produit en tant que tel. Mon seul problème ce sont les batteries rechargeables car c’est difficile à gérer dans un parc. Heureusement il s’agit d’accus spécifiques, et qui plus est très abordables, j’ai donc pu répercuter le prix sur la loc et la gestion s’avère facile car on a organisé la traçabilité de chaque élément.
Un rack offrant 22 liaisons D6000 Sennheiser, un splitter antenne ASA 3000 et ; clin d’œil tout en bas, un AXT600 Shure plus l’inévitable onduleur APC.
SLU : D’autres points qui t’ont chagriné ?
David Nulli : Il n’y a pas eu de redondance Dante au début, mais avec un switch ou une XLR on s’en sortait facilement. Le Dante on le connait très bien chez MPM où ce protocole est omniprésent pour le transport du signal vers les amplis. Pense qu’on a commencé à en déployer avec Julien Poirot sur des grosses opérations comme la tournée Indo d’il y a dix ans, c’est dire si c’est fiable. Cela doit faire 3 ans que je n’ai pas basculé mon système en analogique durant un show, en plus maintenant il y a cette redondance.
SLU : Qu’as-tu revendu chez MPM pour te payer ces 24 liaisons Sennheiser ?
David Nulli : (rires) Rien ! Je n’aurais pas pu, tout est dehors. Il doit me rester un UR4D et deux 3732 et encore. On investit quand il le faut et intelligemment. Le D6000 c’est le modèle et la marque qui vont perdurer et vu ce qu’on nous le demande, on a tapé juste. Le prix est à peine supérieur à d’autres liaisons et on ne le louera pas toujours plus cher, mais c’est le genre de produit qu’on amortira assez rapidement et avec lequel on gagnera notre vie. On a d’autres produits achetés pour des tournées qui une fois rentrés au dépôt ne sortent plus. Enfin le support technique de Sennheiser est très efficace et rapide. Ils sont là.
SLU : Les liaisons numériques vont donc devenir standard chez MPM ?
David Nulli : Oui, c’est un besoin d’ergonomie globale. On a les contrôleurs lab.gruppen en Dante, les consoles en Dante, avoir à présent des récepteurs en Dante va dans la suite logique des choses. Je suis convaincu que dans 5 ans on aura plus de câbles Ethernet que de câbles module. C’est super facile, on maitrise la programmation des switchs et c’est plus rapide à mettre en œuvre. Donc on gagne de l’argent.
SLU : Vous avez aussi du Shure et du Beyer ?
David Nulli : Bien entendu. On a pas mal de Beyer car avec le TG 1000 c’est la marque la plus demandée pour le backline. Sur la tournée de Sanson il y en a aussi sur la voix. On a aussi de l’Axient en Shure mais j’avoue avoir été déçu de l’arrêt brutal de l’UR4D.
Une des deux L500 employée pour les retours, ici avec Romuald Metas.
SLU : Pour en revenir au Dante, vous avez les nouveaux stages SSL à ce format ?
David Nulli : Non, pas encore. J’y vais avec parcimonie. On a déjà deux 500, une 300 et deux 200 mais SSL reste une nouvelle marque dans notre parc, on l’apprécie beaucoup mais on continue à la découvrir. Et puis le MADI et le Blacklight marchent très bien donc il n’y a pas d’urgence (sourires). J’ai fait des maj des cartes Dante et de la console, et j’ai compris que la façon de voir les choses chez SSL, n’est pas la plus évidente (rires).
SLU : Comment cela se fait-il que vous ne partagez pas les racks ?
David Nulli : D’abord Franck (Chainais Mix face) et Jeff (Léon Mix retours) ne se connaissaient pas, c’est plus facile à faire quand on a déjà tourné ensemble, et puis il y a des marques ou le partage est limpide et on encourage les techniciens, avec SSL c’est un peu plus complexe et pas assez ergonomique. J’aurais fait des économies d’argent, mais certainement pas de temps. Les questions auraient volé bas !
Le patch analogique et le stage rack SSL
SLU : Tu ne te dis pas qu’avec le Dante tu as mis tous les œufs dans le même panier ?
David Nulli : Non, on n’est pas prisonnier de ce format. On travaille tout aussi bien en MADI, en Optocore, on a des machines qui convertissent dans tous les sens… Pour la durée de l’investissement, on ne risque pas grand-chose.
Si tu évoques un horizon à dix ans, on sait bien que tout aura changé d’autant que l’AVB marche désormais très bien, mais on a investi lourdement dans un protocole dans lequel on croit. J’en veux pour preuve les 300 PLM dans notre parc qu’on prendra le temps d’amortir.
En plus le câblage ne changera pas beaucoup, l’avenir est au RJ45 et à la fibre, au numérique en somme. Jeff a voulu des Vitalizer, on les lui a fournis dans des serveurs Universal Audio. On essaie de ne plus quitter le numérique pour ne pas abîmer et retarder le son par des cascades de conversions.
SLU : En termes de liaison ears ?
David Nulli : PSM1000. 90% de mes tournées partent en Shure et je suis en cela la demande des techniciens. Là pour la peine, on met vraiment tous les œufs dans le même panier. J’ai aussi un peu de Wysicom sur Indo. Ce n’est pas très simple à configurer mais ça marche et il y a une entrée AES. Dès que je pourrai mettre les mains dessus, je mesurerai et je pourrai voir si on gagne quelque chose. Laurent Midas m’a aussi parlé de micros Sony. La concurrence n’a jamais fait de mal à personne. Cela étant on m’a dit un jour : « T’as sûrement raison, mais désormais tu es un loueur de matériel et ton avis, on s’en fout ! » (rires, beaucoup !) Et la concurrence entre prestataires est aussi un bien pour le marché car ça tire la qualité et le service vers le haut. Il faut juste que les prix ne baissent pas.
SLU : Pas plus que les cachets des techniciens.
David Nulli : Vers le bas non, mais ils ne progressent pas non plus.
SLU : Puisqu’on parle techniciens, quel est le parcours de Franck Chainais (mix FOX NDR)
Franck Chainais
David Nulli : Franck a démarré il y a bien longtemps comme assistant de Julien Poirot (Touring support chez DV2 NDR) A la base c’est un très bon musicien qui une grosse culture musicale. Il s’est rapproché de MPM et a tout appris avec nous sans jamais se départir de son sens de la musique. Il a une vraie oreille.
Contrairement à Julien et à moi, il s’est plus rapproché de la console. Il n’empêche qu’il a fait beaucoup de montage, de système, de plateau, de retours. Il n’est vraiment pas là par hasard. Il est conscient de tout ce qui se passe autour de lui techniquement, et c’est une force ! Il mixe General Elektriks et a mixé Charly Winston et c’est très bien qu’il soit avec nous sur NTM Enfin c’est un messin ! (rires).
Le rack orange de drive et mesure de MPM conçu par David où l’on retrouve encore des plaques 1U estampillées WA ! Le LM44, un 2*6 sert surtout de matrice et de convertisseur en Dante, le préampli convertisseur octuple Yamaha AD8HR, sert à la mesure avec les 8 micros qui l’équipent en standard et WinMLS et tout en bas, un PC racké. Pendant le show, c’est SMAART qui prend la relève.
SLU : T’as l’air heureux de ce que tu fais..
David Nulli : Je suis heureux de me lever le matin et j’ai trouvé la bonne structure. Je connaissais MPM depuis très longtemps et au lieu de céder la boîte, Marc a décidé de commencer à passer le relai. Nous sommes rentrés dans le capital avec Hugues Vittone qui est le directeur des tournées et s’occupe du commercial et on forme un très bon binôme où chacun gère sa partie en parfaite harmonie. Plusieurs personnes qui nous connaissent nous ont dit retrouver chez MPM l’esprit Dispatch des origines et rien ne peut me faire plus plaisir, car j’ai connu cette boîte à mes débuts et je trouvais ça génial. Tout le monde sans exception avait le sourire et aimait son travail.
SLU : Et Waveform Audio ?
David Nulli : On a fermé la société cette année. Elle n’avait plus raison d’être. Contrairement à Intelligence Audio qui a élargi la gamme de ses prestations avec, en plus du système, le mastering des samples de cette tournée, un super boulot, et une vraie position de force dans l’electro, nous étions exclusivement axés sur le système. Quoi qu’il en soit nous sommes ravis de cette aventure avec Julien. On nous en parle encore. Et nos racks orange marqués désormais MPM tournent toujours !
SLU : Tu parles comme un patron de boîte (rires)
David Nulli : Je suis à bonne école et j’apprends tous les jours. Après le son et les lumières, je viens de plonger dans le rig et dans le gros câblage. Ce qui s’est passé au Havre où un mother grill est tombé heureusement sans faire de blessés nous a fait réfléchir sur la question et plus généralement sur notre parc de structure.
SLU : Quand tu as besoin de matériel son ou lumière ponctuellement, comment t’y prends tu ?
David Nulli : Pour la lumière on sous-loue en fonction du type de produit, de son prix et de son potentiel d’intérêt. Sur un besoin par exemple de 200 bécanes, on peut panacher achat et sous-location, et jouer sur un ratio entre les deux. On sous-traite pas mal les automatiques. Il est vrai aussi que le service de certains loueurs de racks est minimaliste et quand le matériel arrive et ne marche pas… Il faut se servir de ces loueurs avec parcimonie. On préfère s’adresser à des partenaires en qui on a pleinement confiance, qui offrent du service et avec qui on peut discuter au-delà du prix. Pour le son, on trouve très facilement de l’Adamson en France, notamment chez Lagoona ou S-Group, voire Audiolite même si la distance n’aide pas. Pour les scènes il y a Stacco ou Scenium.
Il y a quelques années ce rack était de la bombe. Deux fP3400 un fP6400 Lab.Gruppen et un XTA DP428. Rien n’a changé. Pour pousser les Sides en Y10, y’a pas mieux ! L’intrus est le Lake LM44 !
SLU : Et dans l’autre sens ?
David Nulli : Nous sommes un gros fournisseur de son pour PRG. Une grosse quantité de notre parc est chez eux l’été. Et historiquement nous sommes aussi de gros fournisseurs de son pour EML et comme ces derniers ont été rachetés par PRG… On loue aussi pas mal de matériel en Hollande.
SLU : Comme dit le dicton, le plus beau dépôt est un dépôt vide ! Vous avez donc une offre complète chez MPM.
David Nulli : Oui, son, light, rig et vidéo. Ce dernier département grossit beaucoup en ce moment. L’art consiste à trouver le meilleur équilibre entre le fait de dire parfois non, et celui de regretter des parcs qui ne sortent pas assez. Il ne faut pas non plus que le matériel aille d’un show à l’autre sans un passage par la case dépôt pour un contrôle complet. Il y a une personne qui ne fait que du test d’enceintes, du contrôle des caisses et de la retouche quand nécessaire. On collabore beaucoup aussi avec Didier Golvin (Didier, si tu nous écoutes !) qui du fait de son état d’esprit et de la qualité de son travail, émane ce que j’ai envie de voir sur le terrain.
SLU : Utilisez-vous un progiciel pour vous aider dans la gestion de votre parc ?
David Nulli : Oui, Locasyst. Marc (Morosini PDG) s’en sert depuis longtemps. On cogite aussi sur le bon produit pour tagger le matériel.
Des E219 en montage cardioïde à deux mètres du public. Quand on sait que théoriquement chacun de ces subs peut atteindre un SPL de 144 dB, je vous laisse compter combien chaque stack peut donner à 2 mètres. Heureusement rien de tout cela lors de ce concert !!
SLU : Il y a beaucoup de matériel accroché haut comme d’habitude dans cette salle, mais aussi beaucoup au sol. Pas évident avec le futur décret 102A/118C. Que prépares-tu pour la rentrée ?
David Nulli : Commençons par le commencement. Déjà j’ai acheté de nouveaux sonomètres Amix, ensuite on va réfléchir aux meilleurs emplacements, aux quantités de boîtes et au dialogue à tenir avec nos clients pour leur expliquer ces nouvelles normes. Il va falloir travailler autrement, surtout avec certaines musiques où la norme c’est d’empiler des subs devant la scène. Il va aussi falloir prendre l’habitude de travailler encore plus pour le public qui n’est pas uniquement dans la fosse où se trouve le mixeur.
Un avant-goût de la deuxième partie de notre reportage. Pour les plus observateurs, l’Amix affiche bien 117 dbC ;0)
On dispose chez MPM d’un important parc de subs pouvant être accrochés, des E219 et des E119 avec lesquels il sera possible de fournir la pression nécessaire dans les clous. Indo tourne avec des E119, ils en ont 70 et pareil pour Pagny. C’est intéressant d’avoir des subs pas trop larges et imposants ce qui permet de composer des lignes assez longues pour bien diriger le signal. On se sert aussi du E119 pour monter des petites lignes discrètes à l’avant de la scène, délivrant une pression plus basse mais plus acceptable par le public.
Fin de cette première partie où MPM a été mis à l’honneur. Quelques jours pour recharger vos accus et on attaquera les interviews, excusez du peu, de Franck Chainais le front man, Gilles Gréaud son assistant, Patrick « Typat » Passerel au design et exploitation système & Jeff Leon aux retours. Tout sur NTM à L’AccorHotels Arena.
Alors que les Mac Encore Performance et Wash démarrent leur carrière, Martin développe la gamme Rush en proposant un petit projecteur Beam Led à effets, le Rush MH10 Beam FX, léger, rapide et puissant et une lyre Beam classique Rush MH 11 à lampe Philips Platinum 11R de 250 W.
Haut comme trois pommes, le MH 10 Beam FX reprend le concept de petit projecteur mono source, association d’une led multipuce RGBW Ostar Stage de 60 W et d’un volumineux collimateur projetant un bâton serré de 4,5°dans une tête montée sur une lyre à rotation pan/tilt continue.
Compact et léger (7,5 kg) le Rush MH 10 s’offre une couronne de led qui simule d’une certaine façon l’effet Aura
L’originalité vient de l’anneau de lumière qui encercle la source beam, garni de 24 leds RGB de 0,25 W contrôlables individuellement. Au regard de leur faible puissance, elles n’ont bien sûr pas vocation à projeter des faisceaux dans l’espace, mais assurent de très jolis effets de roue de couleurs virtuelle, de chases et strobes à vitesse variable. Partant de ces deux types de sources, commandées séparément ou ensemble, une grande variété d’effets couplés à la rotation continue pan et tilt à vitesse variable de la lyre sont proposés en macros restituables en manuel via le menu, ou encodables en DMX-RDM sur 24 ou 93 canaux.
Le secteur arrive sur une prise True1 avec retour et les datas sur connecteurs XLR3 ou XLR5 avec retour également. Le MH 10 Beam FX, projecteur à effet dynamiques efficace et très lumineux, est proposé au prix tout doux de 1025 € HT.
Le Rush MH 11 Beam, plus classique est un beam à lampe Philips Patinum 11R (250 W), dont l’optique assure au faisceau un angle de 2,6°, avec une roue de 8 gobos rotatifs indexables, un prisme à 8 facettes, un focus motorisé et un Frost pour façonner le faisceau, une roue de 13 couleurs qui matchent avec celles du Max Axiom. Proposé au prix de 2393 € HT, ce projecteur beam basique trouvera facilement sa place dans les parcs de prestataires et les clubs.
A droite des Mac Encore Performance et Wash, le Beam Rush MH 11
Vous êtes curieux de découvrir les projeteurs Elation, d’apprécier la qualité de faisceau de L’Artiste Picasso, la puissance du Proteus dans sa livrée IP 65, l’agilité du beam Dartz ? Rendez-vous au Studio de Dushow les 14 et 15 juin où Best Audio & Lighting met en place une démo de tous les produits de la gamme en situation réelle.
Best Audio & Lighting distributeur exclusif en France de la marque américaine Elation depuis février 2018, organise sa première démonstration les 14 et 15 juin, de 9 heures à 18 heures dans le Studio Dushow à Roissy. Les panières de Smarty de la tournée Nekfeu, les Spots IP 65 Proteus, (dont 140 exemplaires accompagnent la tournée mondiale de Beyonce & Jay-Z (au stade de France les 14 et 15 juillet 2018)), les Dartz et Rayzor (sur la tournée Shaka Ponk), l’Artiste Picasso, le DaVinci le Satura Profile, les barres Chorus Line seront impliqués dans un magnifique show lumière.
Vous souhaitez assister à cette démo, contactez Alain Lheriteau au 06 30 44 59 94 ou [email protected]
Studio Dushow – ZAC du Moulin – 18, rue du Meunier – Roissy en France Les 14 et 15 juin De 9 heures à 18 heures
La très originale exposition Capitaine futur et la super nature, qui se tient actuellement à la Gaîté Lyrique, comporte une création interactive très originale : “Fluid Structures 360°”. L’occasion pour nous de rencontrer son auteur Vincent Houzé, un artiste français bourré de talent, d’idées et d’imagination qui a fait du code son premier médium.
La Gaîté Lyrique a consacré sa plus grande salle de projection à une expérience liquide interactive.
Les premières impressions sont saisissantes quand on entre dans cette grande salle de 14 mètres par 7 mètres dont les murs de 6 mètres de hauteur sont couverts de projections. On se sent comme aspergé par une cascade de pixels renforcés du fond sonore. On bouge un bras, l’eau s’écarte, une jambe, elle ruisselle, et puis très vite on se laisse aller à d’autres figures plus artistiques dans une expérience synesthésique. C’est un plaisir de pouvoir interagir en temps réel avec ces projections. On rêve de retrouver ce type d’installation appliqué au spectacle, vivant ou AV.
Vincent Houzé, l’auteur de la création Fluid Structures – 360°
SLU : Vincent, tu es réalisateur indépendant aujourd’hui, quel a été ton parcours ?
Vincent : Après un début de carrière frustrant d’ingénieur informaticien, le master Arts et Technologies de l’Image (ATI) à Paris 8 m’a ouvert les yeux sur les possibilités de création que permettent les outils numériques et la programmation. J’ai alors commencé par travailler plusieurs années dans les effets visuels numériques (VFX) sur des films, de la pub et des productions artistiques indépendantes, entre Paris (Illumination MacGuff) et Londres (Framestore, Field.io), avant de m’installer à New York et me tourner vers les installations interactives, un domaine nouveau qui me semblait prometteur. Après quelques années en design et développement pour le studio AV&C à Manhattan, et des opportunités intéressantes, comme participer aux premières éditions du festival Day for Night à Houston, je me suis mis à mon compte pour développer mes propres installations.
SLU : Quel est le lien entre ton inspiration et les innovations techniques permettant aujourd’hui la simulation de fluide ?
Vincent : Mes années dans le monde des effets spéciaux à étudier comment reproduire de façon numérique des phénomènes naturels complexes m’ont beaucoup influencé. Dans la nature, les mouvements fluides, tels que cascades, rivières ou encore nuages et fumées volcaniques sont détaillés à l’infini sans jamais se répéter à l’identique. Les progrès techniques rapides permettent de nos jours de simuler ces phénomènes de façon interactive ce qui auparavant nécessitait des heures voir des jours de calculs.
Les lois de l’apesanteur évoluent au cours de la projection et la matière se transforme.
Je m’intéresse donc à recréer ces phénomènes en modifiant les lois physiques naturelles pour donner vie à des compositions à la fois familières et surréalistes tout en encourageant le public à prendre part à l’œuvre par le biais de capteurs de mouvements. Le code me permet alors de contrôler ces systèmes interactifs et visuels mais aussi d’intégrer les dernières innovations logicielles disponibles à mes créations. Ces innovations permettent d’imaginer des œuvres à plus grande échelle et dans différents formats. En fonction de différents paramètres tel que le type de création, le lieu, mais aussi le budget, on choisira plutôt les panneaux à leds ou le vidéoprojecteur.
Le temps ralentit et l’apesanteur disparaît à l’occasion de la projection de Fluid Structure 360° en Chine.
SLU : Dans quel cadre Fluid Structure 360° a-t-elle déjà été projetée ?
Vincent : Elle a tout d’abord été projetée sur un mur de 12 mètres par 4 à l’occasion du festival Google I/O 2017 en Californie, USA, puis au centre culturel Mana Contemporary à Jersey City près de New York, dans un format de diptych. A cette occasion, deux projections de 5,5 m x 3 m se faisaient face. Puis elle s’est exportée en Chine, à Shanghai d’abord, puis à Xi’an. Dans les deux cas c’est un mur de leds totalisant 10 m x 3 m qui l’ont accueillie.
Un mur d’eau ruisselle et les spectateurs le contrôlent grâce à la reconnaissance de leurs mouvements devant les panneaux de leds.
SLU : Est-ce que tu avais pensé ton œuvre pour qu’elle puisse être projetée dans une pièce comme celle de la Gaité Lyrique ?
Vincent : La pièce de la Gaîté Lyrique présentait deux challenges. D’abord la taille, ce qui a nécessité plus de capteurs pour scanner toute la pièce, mais également le format à 360°, qui a nécessité de retravailler l’interaction côté logiciel. Cependant, cette œuvre est par nature assez flexible car il n’y a pas de rendus vidéo. Je peux donc changer un certain nombre de paramètres instantanément pour m’adapter au support de projection comme ajuster la taille, la vitesse de la projection, ou encore modifier la position des capteurs. L’œuvre évolue donc au gré des différentes opportunités et j’espère qu’elle continuera à se développer pour d’autres formats !
SLU : Quels sont les logiciels que tu as utilisés pour cette installation ?
Vincent : En premier lieu, j’ai utilisé un logiciel nodal que j’apprécie, TouchDesigner. Par-dessus, j’ai fait pas mal de développements spécifiques comme intégrer la partie physique qui est une librairie de Nvidia. Une fois cette partie développement terminée, ça a été assez rapide de paramétrer les interactions en fonction de l’espace. L’audio est un mix de bruitages de science-fiction et de chutes d’eau. La bande-son suit un cycle calé sur le style de simulation qui est projeté sur les panneaux.
Vidéo Fluid Structure 360 at La Gaîté Lyrique, Paris de vincent Houzé
SLU : On observe en effet différents cycles au cours de l’œuvre, l’eau semble être plus ou moins solide.
Vincent : Il y a essentiellement deux paramètres avec lesquels je joue. Le premier est la vitesse de la simulation. Il y a plusieurs moments où le temps s’étire, puis réaccélère, ce que j’exprime via la simulation de fluide qui ralentit puis étire ses formes. Le deuxième paramètre est un jeu sur la gravité qui permet de créer des paysages surréalistes à base de matière un peu étrange.
SLU : Cette installation fonctionne donc à l’aide de Kinects (capteurs de mouvements) accrochés au plafond pour identifier les personnes qui sont dans la salle ?
Vincent : En effet, il n’y a pas vraiment de reconnaissance de personnes mais plutôt un scan de leurs corps. Ces volumes sont utilisés pour créer des champs de forces qui vont pousser le liquide. Il y a également une analyse simplifiée du mouvement des volumes, ce qui permet aux spectateurs d’avoir un certain contrôle sur les liquides projetés.
Le visuel réagit en fonction du mouvement de la danseuse.
SLU : Penses-tu qu’une application de tes travaux pour des événements scéniques plus orientés spectacle ou concert soit possible ?
Vincent : J’ai eu l’occasion de contribuer à des contenus visuels réagissant aux sons et aux mouvements pour des concerts par le passé, et également avec une danseuse. Effectivement ce sont des choses que j’aimerais explorer davantage.
Pour le concert de NeonIndian, Vincent Houzé a collaboré à la création du contenu vidéo.
SLU : Récemment, tu as eu l’occasion de projeter ton travail sur un écran encore plus grand pour la Société des Arts Technologiques (SAT) de Montréal. Peux-tu nous en dire plus ?
Vincent : En effet, j’ai présenté début mai une nouvelle performance appelée Créatures dans la Satosphère. J’ai travaillé en collaboration avec un duo originaire de Brooklyn qui se prénomme Dave & Gabe et qui s’est occupé du son. La Satosphère est une salle de projection sphérique de 18 m de diamètre et de 12 m de hauteur. Elle est équipée de 8 projecteurs et 157 haut-parleurs.
Une expérience immersive plonge les spectateurs dans une sorte de voyage aux décors sous-marin à la SAT de Montréal – Crédit photo : Sébastien RoyUn voyage poétique et irréel (La SAT située à Montréal) – Crédit photo : Sébastien Roy
Créatures est une expérience audiovisuelle immersive mélangeant graphisme calculé en temps réel et son spatialisé, dans laquelle les visuels et les sons interagissent de manière transparente et mutuelle. Il n’y a pas de liquide dans cette œuvre, mais on retrouve une inspiration de mouvements naturels. C’était ma première œuvre au format dôme et ça a présenté un challenge intéressant de par la taille et la spécificité du format.
SLU : Quels sont les prochains évènements qui accueilleront ton travail ?
Vincent : D’autres événements se profilent à l’horizon mais rien de confirmé, pour l’instant donc retour au studio pour préparer de nouvelles installations !
Le faisceau du Picasso, fraîchement dévoilé au public.
Elation ajoute Picasso à la gamme Artiste, un Spot à leds de grosse puissance typé profile avec couteaux motorisés. Il embarque un moteur de leds blanches de 620 W à 6800 K et un zoom très rapide de grande amplitude 7 à 55°.
La roue de couleurs, qui complète la trichromie CMY et le CTO progressif, comporte un filtre permettant d’élever l’IRC à 87 (au prix d’une petite perte de puissance lumineuse). Les couteaux sont à fermeture totale et orientables sur +/- 45°. Picasso offre aussi le plein d’effets avec deux roues de gobos dont une de rotatifs, une roue d’animation, deux prismes dont un à 4 facettes et un linéaire, un iris, un focus asservi et deux filtres Frost. Elation annonce un flux de 23 000 lumens en sortie du chemin optique de Picasso qui se contrôle en DMX-RDM filaire et HF, sACN, ArtNet.
Seven C’est le nom choisi par Elation pour distinguer ses nouveaux projecteurs fixes à leds utilisant des multipuces de 25 W à 7 couleurs, RGBW, ambre, lime et UV, offrant une palette de teintes très complète, une gestion fine des couleurs un choix de courbes de dimmers et un réglage de la fréquence de rafraîchissement des leds pour éviter le scintillement en prise de vue TV. Cette gamme reçoit trois tailles de barres Wash à leds : Seven Batten 14 (12 sources), Seven Batten 42 (36 sources) et Seven Batten 72 (60 sources), longues de 40 à 180 cm.
L’élégante Seven Batten 72, la version la plus longue de la nouvelle série de barres à LEDs
Les sources sont gérées par zones de 6, pilotables indépendamment en DMX/RDM, ArtNet et Kling-net avec 64 macros de couleurs et 12 programmes d’animation à vitesse variable. Le corps en aluminium moulé des barres reposant sur des doubles supports de montage, est orientable manuellement en tilt sur 220°.
Difficile d’obtenir une belle image du puissant Seven PAR19IP dans un milieu aussi sombre !
La Seven Series accueille aussi deux PAR classés IP 65, dotés évidemment des mêmes leds à 7 couleurs en une : Seven PAR7IP avec 7 sources et Seven PAR19IP à 19 sources et zoom variable de 5 – 45°. Très puissants, ces projecteurs génèrent un faisceau de 25° d’ouverture, se gèrent en DMX et prennent en charge le protocole RDM. L’absence de ventilateur en fait un produit parfaitement silencieux.
Dans le cadre du Mois de la Gestion Sonore qui se déroule chaque année en novembre, Agi-Son coordonne la campagne de prévention des risques auditifs intitulée “HEIN?”. De nombreuses salles de concerts en France participent à cette campagne.
Nous vous proposons l’étude complète. A quelques mois de l’entrée en application du Décret 102, il nous a paru intéressant de relayer cette étude qui détaille les profils des publics des salles de concert en France et leurs rapports aux risques auditifs.
Très complète et instructive, l’enquête a été menée par le cabinet d’études So-Co et Claire Hannecart pour Agi-Son, et repose sur les réponses d’un panel composé de 959 spectatrices et spectateurs de concert en France, grâce à la collaboration active des équipes d’un certain nombre de structures bien connues comme :
Le 109, L’Aéronef, L’Art-Cade, L’Astrolabe, L’Autre Canal, La Belle Électrique, Le Berque Festival, Le Camji, La Carène, La Cartonnerie, Le Chabada, Le Diff’Art, L’Echonova, L’Espace Culturel Django Reinhardt, La Gare de Coustellet, Le Gueulard+, La Luciole, Le Moloco, La Nouvelle Vague, Les Passagers du Zinc, La Rock School Barbey et le Zénith de Limoges.
N’hésitez pas à télécharger cette étude 2017 avec le lien ici et n’oubliez pas que peu de spectateurs ont conscience du danger lié à une écoute prolongée et que ce sont les plus jeunes, les moins de 25 ans, qui se protègent le moins. Enfin, est-ce normal de devoir se protéger les oreilles pour assister à un show, le débat est plus que jamais d’actualité. Nous reviendrons sur les niveaux prochainement sur SLU.
Le concepteur lumière Will Potts s’est inspiré des formes subtiles de la nature pour la conception lumière et le design du spectacle du chanteur Rag’n’Bone Man. Le design de Will Potts intègre donc des formes dites à “géométrie sacrée” et une toile de fond ayant une signification très personnelle pour le chanteur. Pour illuminer ces éléments avec finesse, il a choisi le Claypaky Scenius Unico.
Pour avoir travaillé avec le chanteur pendant un peu plus d’un an, l’éclairagiste s’est plongé dans l’univers des créations musicales de Rory Graham (alias Rag’n’Bone Man), s’inspirant de thèmes récurrents de ce premier album pour concevoir une lumière détaillée.
“Il y a énormément de références religieuses et spirituelles dans les textes de Rory” nous dit Will. “Quand nous avons discuté de ces sujets, il a progressivement révélé qu’il avait toujours eu une fascination pour la vie après la mort, la mort elle-même, la spiritualité et l’âme.
Il fallait donc que je trouve un moyen de mettre ces thèmes en valeur mais de manière subliminale. C’est pour cela que la structure et les proportions de la scène ainsi que la conception lumière sont basées sur un octogone qui symbolise la régénération, l’absolu et la renaissance.” En effet, du début à la fin, le spectacle s’appuie sur les liens et cela est visible à un haut niveau de détail dans le design.
En plus des influences géométriques, le spectacle présente une série de toiles dessinées à la main de caricatures d’amis du chanteur, de membres de sa famille et de héros musicaux.
“Pour les toiles, j’ai travaillé avec Stewart Chromik, un des membres de la filiale de Rory’s Rum” nous explique Will Potts. “Il n’avait jamais travaillé à cette échelle auparavant, cependant il a fait un super travail et ça en jette. Pendant la deuxième chanson, nous avons révélé ce qu’il y avait derrière les draps en faisant chuter les Kabuki les uns après les autres. Pour cela, j’avais besoin d’un projecteur dont le cadrage était parfait.”
Will Potts a choisi le Scenius Unico pour ce travail et n’a pas été déçu du résultat. “J’ai utilisé des gobos indexés, un système de couteaux, des roues de couleurs et la roue animée pour ajouter des textures sur les toiles.” Les toiles ont été illustrées sous la direction de Will et Stewart Chromik s’est assuré que la direction de regard de chacune des caricatures était à peu près sur Rory quand il chanterait.
“C’était impératif que les projecteurs utilisés pour ces toiles gardent une puissance, une brillance et une netteté constante sur chacun des rideaux pour que les détails importants comme les yeux ne soient pas perdus” nous confie Will. “La fonction frost de l’Unico a apporté une jolie lueur douce, le système de découpe, incroyablement précis et flexible, a aidé à focaliser les lumières sur une large variété de scènes où s’est déroulé le spectacle.”
Le directeur lumière Nijita Jakovlev, présent pendant l’organisation et la programmation du show, est resté présent pendant toute la tournée. C’est la compagnie Neg Earth, experte en lumière et en rigging, qui a fourni les Scenius Unico.
Klotz continue d’introduire cette année de nombreuses nouveautés qui correspondent pour beaucoup à des demandes client et font ensuite l’objet d’un référencement au catalogue. C’est notamment le cas du système SpeakerLink avec l’introduction de deux nouveaux modèles correspondant aux philosophies de câblage L-Acoustics et d&b avec les connecteurs pour multipaires HP ad hoc. Mais c’est aussi le cas du système RamCAT5 dédié à la distribution de signaux réseau pour panneaux LED de murs vidéo. Enfin, le système MIS modulaire et entièrement configurable simplifie entre autres la distribution des sources de plateau aux racks de scène des consoles FOH et retours.
Le système de distribution MIS (Modular Interface System)
Le système MIS permet de réaliser différentes configurations de distribution plateau et peut être soit assemblé par le client (DIY) à partir des différents éléments constitutifs catalogue ou encore livré pré-assemblé aussi bien pour des configurations standards (en multiple de 16 canaux selon le « format » Novelty ou en multiple de 12 canaux selon le « format » Dushow) que selon cahier des charges.
Un système MIS configuré en 16 canaux in et 3×16 out
Il permet d’alimenter par exemple les racks déportés des consoles façade et retours utilisant des standards de liaison différents très facilement, ce qui s’avère très pratique par exemple en accueil sur les festivals où les matériels utilisés changent fréquemment selon les intervenants. De plus le système est évolutif.
La vidéo jointe montre la facilité d’assemblage d’un boîtier MISSET en rack 2U (4U/6U) avec les différentes pièces catalogue en 21 unités de largeur (plaques XLR M et F, plaques RM mâle et femelle en 37 (12 paires) et 54 points (16 paires), visserie, plaques nues, plaques transfos de split, câbles de liaison SIL internes, etc.).
Vidéo de présentation d’assemblage
Il peut s’associer aux nouveaux boitiers de scène StraightLink ou TrussLink, qui existent en 8, 12 ou 16 paires, via des multipaires pourvus de connecteurs RMP en différentes longueurs, comme sur le schéma joint (Distri Plateau 16 canaux) représentant un système MIS en 16 canaux, avec un multi K16DM4E et des épanouis Y16OBV4E (qui supportent les signaux analogiques et AES/EBU- Zc = 110 ohms).
Les boitiers de scène StraightLinkLes nouveaux « stage box » TrussLink en 12 et 16 canaux avec connecteurs RMSchema Distri Plateau 16 Canaux
Le système de répartition RamCAT 5, ici en version « Heavy Duty » avec connecteur Neutrik etherCON CAT6A et câble multi RC5-LB5V.
Principalement développé pour la distribution des signaux de données des murs vidéo à panneaux LED, le système RAMCAT multi-conducteurs réseau 5 voies existe en version standard, RC-EBE-V, et « Heavy Duty » (usage intensif), RC-EBE-V-6A, selon les connecteurs de terminaison des épanouis montés, EtherCON CAT5e ou CAT6-A, et pourra bien entendu trouver d’autres applications.
Les câbles réseau sont revêtus d’une gaine en polyuréthane et l’épanoui est doté d’un dispositif anti-traction en aluminium avec manchon caoutchouc. Une gaine d’acier tressée de chaque coté du câble 5 voies extra souple parfait la répartition des forces de traction. Les liaisons standard sont en 25, 40 et 50 m mais il est possible de commander d’autres longueurs. Attention toutefois au type de protocole réseau utilisé pour la limitation de distance selon le type de câble.
Le système SpeakerLink, en bas version L-Acoustics ( LSV2844FMPAC), en haut version d&b (LSV2844FM), au centre version « classique » LSV2844 avec connecteur NL8 mâle des deux cotés.
Pourvu de connecteurs châssis NLT4MP SpeakON, les nouveaux répartiteurs SpeakerLink sont dotés soit de connecteurs pour 4 paires HP en PA COM (M et F) sur les cotés pour le standard L-Acoustics (LSV2844FMPAC) soit de SpeakON NL8 en M/F pour le standard d&b (LSV2844FM).
La version originelle est toujours au catalogue, ce qui permet de couvrir à présent tous les types de raccordement Line Array. Placé derrière les amplificateurs, le boitier rassemble jusqu’à quatre canaux et les envoie sur un connecteur châssis à 8 broches. On peut ainsi faire passer quatre canaux d’amplification par un multipaire HP.
Du côté enceintes, le SpeakerLink distribue les quatre canaux d’amplification transitant via le connecteur 8 points sur quatre NLT4MP. Un schéma de câblage est imprimé sur le boîtier pour comprendre l’interconnexion.
Le robuste boîtier est repris de la série Klotz TrussLink, composé d’un bac et d’une structure en aluminium de 1,5 mm d’épaisseur laqué en noir graphite avec des ouvertures pour les élingues de fixation et des inserts M10 (plus patins caoutchouc) sur la face inférieure.
L’atelier Tex-Styles for the show, sous le soleil de Couronsec dans le sud de la France
La-BS propose depuis 5 ans des rideaux de scène de haute qualité, à poser ou sur mesure, confectionnés par Tex-Styles For the Show dans le sud de la France. Nous avons visité cet atelier et découvert les matériaux proposés, les accessoires et les astuces de cette gamme made in France.
A l’intérieur, une première partie est occupée par les immenses surfaces de coupe
C’est accompagné de l’équipe de La-BS que nous avons pu visiter cette usine haute en couleurs. Beaucoup de noir bien sûr, en cotons grattés et en velours, du bordeaux très classique et maintenant du bleu très moderne. Il y en a d’ailleurs pour tous les goûts et pour tous les usages car l’entreprise propose également des tulles très prisés des concepteurs lumière ainsi que des rideaux d’incruste verts ou bleus pour les plateaux de TV et d’autres encore…
Eric Espaze Dirigeant de LA-BS et de Tex-Styles for the Show
Eric Espaze, Bruno Souchaud, Betty Levillain-Prevel pour la partie business, Laurence Granier et Anne Trombin les couturières nous ont guidés dans l’atelier confection Tex-Styles avant de nous inviter à découvrir leurs rideaux au Théâtre National de Narbonne, qui vient de rhabiller la quasi-intégralité de sa cage de scène.
SLU : Eric, comment est né le projet de créer une usine de textiles scéniques ?
Eric Espaze : Sur la partie textile nous avons longtemps travaillé avec des fabricants car nous n’avions clairement pas vocation à confectionner des rideaux. Cependant nous n’avions pas le service que nous attendions alors que notre métier est justement de fournir un service complet. Un prestataire ou une mairie, recherche toujours la société capable de lui fournir l’ensemble des produits en temps et en heure et dans de bonnes conditions. Un jour, de guerre lasse, nous avons décidé de devenir autonomes sur ce créneau et de faire nous-mêmes. Nous avons donc choisi le bâtiment et recruté des couturières. C’était il y a 5 ans.
Pour ce reportage à Cournonsec, nous avons accompagné l’équipe commerciale et de tournage de la WebTV la BS. De gauche à droite : Eric Espaze, (dirigeant de la BS et de Tex-Styles), Laurence Granier, (chef d’atelier Tex-Styles), Bruno Souchaud, (chef de produit lumière pour la BS et animateur de la WebTV), Betty Levillain-Prevel (Chef produit Tex’Styles) Anne Trombin, (couturière Tex-Styles) et Rodney Steward (vidéaste)
Ensuite nous avons réalisé une étude de l’offre, en analysant techniquement point par point les produits proposés sur le marché avec l’expertise de nos couturières professionnelles. A l’issue de cette étude, nous avons conservé le meilleur, et ajouté nos idées.
Bruno Souchaud : En effet nous effectuons régulièrement un état de l’art pour identifier les points forts et les inconvénients, en plus du retour d’expérience de Betty (chef produit Tex-Styles de La BS), de Laurence (chef couturière) et de nos clients. Cela nous permet de travailler dans le détail et le tout cumulé fait une grosse différence, ce qui était notre objectif car nous envisageons notre produit comme haut de gamme.
SLU : Qu’est-ce qui différencie un rideau Tex-Styles ?
Laurence : Sur la partie supérieure du rideau, est cousue la sangle tenant les œillets pour l’accroche. Afin d’assurer une qualité maximale, nous avons opté pour une sangle noire très large de 80 mm avec de gros œillets, tant en termes de diamètre intérieur qu’extérieur, et de couleur bronze pour la discrétion. Nous livrons aussi des nouettes très longues et donc faciles à accrocher. Les sangles et les nouettes sont marquées Tex-Styles, mais peuvent aussi sur commande être signées du logo de nos clients.
Les différentes tailles d’œillets posés sur les rideaux : 16 mm de diamètre en standard et 40 mm sur commande pour s’adapter aux tringles.
SLU : Quel est le diamètre idéal des œillets pour ces rideaux ?
Bruno : C’est 16 mm interne et 28 externe. Nous avons choisi ce diamètre pour assurer la solidité mais c’est aussi beaucoup plus facile et pratique d’utilisation car les nouettes s’attachent facilement. Le Grippon Tube Curtain, une invention néerlandaise, permet aussi d’accrocher les rideaux facilement et rapidement.
Eric : Au démarrage nous avions choisi des sangles en toile de jute plus économiques. Mais elles sont aussi moins jolies, moins discrètes et moins résistantes. Des petits poils se désagrègent avec le temps et se répandent sur le rideau. Nous sommes donc passés au coton, beaucoup plus qualitatif et esthétique.
SLU : Combien de personnes travaillent ici ?
Eric : Il y a deux personnes en fixe, Laurence et Anne, et nous engageons des intérimaires en fonction des besoins pour la partie confection. La partie commerciale est gérée par Betty Levillain-Prevel.
Les rouleaux de tissus sont livrés sur palettes
SLU : Ou achetez-vous les tissus ?
Eric : Nous les achetons en Allemagne et en Espagne. C’est un choix dicté par la recherche d’un noir profond.
SLU : Quelles sont les différentes matières utilisées
Betty : Nous utilisons en plusieurs grammages, des velours coton et des velours polyester appelés Trevira, du coton gratté, du tissu d’incrustation en grande largeur de 5,20 m, de la toile vélum, du molleton coton et satin, de la toile SPI, de la toile décor, du Calmuc pour traiter l’acoustique également. Les tissus coton sont trempés dans un bain de sels d’ignifugation, alors que pour les velours polyester, c’est la fibre qui est ignifugée donc sans traitement après tissage.
SLU : Quelle est la différence visuelle entre le Trévira et le velours coton ?
Betty : Le polyester est une matière légèrement plus brillante que le coton même si de gros progrès ont été faits par rapport à d’anciens produits. Donc si le besoin est d’avoir un noir vraiment très profond il vaut mieux se tourner vers le coton. Aujourd’hui le polyester (ou Trévira) représente une part importante de nos commandes. Cette matière est particulièrement bien adaptée aux besoins des prestataires par exemple qui stockent leurs rideaux entre deux prestations car la matière marque moins les plis que le coton.
Un échantillonnage des couleurs de velours disponibles en standard
Avec ces matières, nous pouvons faire du sur-mesure mais également du prêt-à-poser, les TAPS, qui sont stockés en grande partie à Ris-Orangis. Les principaux clients des TAPS sont les prestataires car nos rideaux peuvent s’adapter à différents types de configurations. La laie est de 2,90 m mais nous en avons également en 1,90 m de large. Quant à la hauteur elle peut aller de 3 m à 8 m.
Nous les proposons en noir, blanc et rouge théâtre mais également en toile d’incrustation bleue ou verte. Ils sont accompagnés d’un procès-verbal qui atteste qu’ils sont aux normes d’ignifugation. Nous sommes aujourd’hui capables de fabriquer 90% des textiles recherchés sur le marché mais nous ne sommes pas dans de l’exceptionnel. Nous allons donc plutôt avoir une démarche d’assemblage de rideau à partir de matières existantes.
SLU : Vous proposez quels types de finitions ?
Laurence : Il y a la sangle, la ruflette, la cartouchière qui reçoit de grosses attaches flamandes, le velcro, le jonc…
Ruflette …… pour attaches flamandesLe câble garni de plomb pour lester les rideaux. Un mètre pèse 300g
A la base, nous réalisons un ourlet en pliant le tissus 2 fois. Il est lesté de plomb de 300 g/m pour une bonne tenue et le fourreau n’est pas fermé ce qui permet d’y glisser une barre de lestage supplémentaire si besoin.
SLU : Qui sont vos clients ?
Eric : Aujourd’hui, 60 % de nos clients sont des revendeurs et les 40 % restants sont surtout des théâtres. Notre objectif avec cette entreprise est de pouvoir fournir un véritable service de suivi tout particulièrement aux prestataires. Il faut que le produit soit résistant et bien conçu, qu’il ne s’abîme pas, que les sangles ne se décousent pas, que lestage soit bien fixé. Notre fabrication doit être la meilleure possible pour que le client soit content et revienne pour le même produit ou pour autre chose.
SLU : Proposez-vous aussi un service de réparation ?
Dans l’espace couture, cette machine industrielle à triple entraînement pour coudre de grosses épaisseurs de tissus tourne à 2000 tours/minutes.
Eric : Tout à fait, nous réparons nos rideaux et parfois même des rideaux qui n’ont pas été fabriqués par Tex-Styles. Les réparations peuvent consister à repositionner ou changer la sangle, remplacer les œillets, etc… C’est possible, tant que la toile est dans un bon état. Nous intervenons en réparation généralement sur les velours car ces pièces coûtent cher.
Les salles ont aussi besoin de garder le même bain de couleur entre les rideaux, donc si l’un d’entre eux a une usure d’accroche, il n’est pas question de changer une pièce dans un ensemble. Dans certaines économies, le choix de la réparation s’avérera plus rentable.
Table de pliage et d’emballage des TAPS
SLU : Quelle est la durée de vie d’un rideau de scène ?
Eric : Des années, s’il est bien entreposé. La seule problématique qui peut apparaître sur le coton imprégné après tissage d’un produit d’ignifugation, c’est l’humidité. Si les rideaux sont stockés dans un lieu humide, les sels d’ignifugation vont remonter à la surface et créer des taches blanchâtres qui ne se lavent pas à l’eau au risque d‘éliminer tout le traitement.
On peut tout au plus les brosser. D’où l’intérêt des fibres Trevira qui sont lavables. Si les rideaux sont parcourus de taches blanches, cela montre que les sels d’ignifugation ressortent de la matière. L’ignifugation devient donc partielle même si elle est toujours présente. Le velours coton est en effet trempé dans des bains comme on ferait une teinture. Les sels peuvent donc partir avec le temps ou au contact de l’humidité.
SLU : A quand des solutions innovantes contre la poussière ?
Betty : Nous n’avons pas encore trouvé de tissu anti poussière, la meilleure solution reste encore l’utilisation d’un grand balai pour s’en débarrasser (rire).
SLU : Y a-t-il des éléments à prendre en compte lors de la confection de rideaux ?
Laurence, couturière professionnelle et chef d’atelier
Laurence : Il faut faire attention au sens du poil qui doit aller vers le haut pour qu’il prenne le moins possible la lumière et donne un rendu des couleurs qui soit le plus profond possible. On arrive à sentir cela au toucher. Dans un sens le tissu est plus rêche.
SLU : Quelle est votre couleur de rideau préférée ?
Laurence : (rire) Je dois dire que le bleu a ma préférence, d’autant plus que les sels ont tendance à moins ressortir sur le bleu que sur le noir.
SLU : Et en parlant de couleur, quand vous fournissez une cage de scène entière, parvenez-vous à obtenir toute la commande du même bain ?
Laurence : Oui, on le précise sur le bon de commande afin que l’ensemble ait un rendu de couleur homogène. Mais ce n’est pas toujours évident car il est parfois impossible de tout baigner d’un même tenant. Dans le cas du théâtre de Narbonne dont nous avons équipé toute la cage de scène, vu la quantité nécessaire, ce n’était pas possible.
Les bains sont d’abord identifiés par un chiffre qui détermine la couleur et ensuite par une lettre qui définit la tonalité de cette couleur. Entre les lettres, les différences sont minimes mais pour avoir le meilleur résultat possible, nous commandons des rouleaux de même lettre. Cela nous permet de livrer des quantités importantes de rideaux qui s’accordent parfaitement même si ce système créé malheureusement des chutes énormes.
Un rideau de scène est toujours accompagné de son procès-verbal d’ignifugation et il est valable 5 ans.
SLU : Qu’aviez-vous à couvrir au Théâtre National de Narbonne ?
Betty : L’intégralité de la cage de scène pour laquelle 800 mètres linéaires de velours coton d’une densité de 590 g/m2 étaient nécessaires. Nous devions en extraire des pendrillons, des rideaux d’avant-scène, des rideaux de fond de scène et des frises, ce qui correspondait quasiment à la totalité de leurs besoins en tissus scéniques. Nous avons justement prévu de vous emmener à Narbonne pour vous les montrer.
Le Théâtre Cinéma Scène Nationale de Narbonne
Le théâtre de Carbone a une double mission théâtre + Cinéma Art et d’Essais.
En un saut de puce, 80 km, nous rejoignons le Théâtre National de Narbonne où nous sommes accueillis par Nicolas Villenave son nouveau directeur technique et le régisseur général Ali Challel pour une visite quasi exhaustive des lieux, jusqu’au grill perché à 20 m de haut. Inauguré en 1994, Le théâtre National de Narbonne accueille un auditorium de 900 places, une salle moyenne de 276 place à double vocation, théâtre et cinéma, une salle d’exposition et un studio de répétitions.
La petite salle du théâtre de Narbonne offre une jauge de 276 places.
”C’est d’ailleurs la salle la plus petite qui tourne le plus nous explique Ali Challel. Elle peut enchaîner par exemple deux spectacles pour enfant le matin puis se transformer en salle de cinéma le soir grâce à un ingénieux système de double écran qui évite de démonter le décor de théâtre avant la projection. Cela permet de remplir la mission de la scène nationale de Narbonne à savoir théâtre + cinéma labellisé Arts et Essais. C’est une salle très intéressante également pour les créations de one man show car les artistes apprécient de voir les réactions du public.”
La grande salle a une jauge de 900 places assises. Au moment où nous la visitons cette dernière accueille un spectacle pour jeune public. Elle a donc été coupée pour fonctionner en jauge réduite et ne pas dépasser le nombre maximal de 570 spectateurs autorisés pour ce spectacle.
L’Auditorium de 900 places du théâtre de Narbonne
Ali Challel : “En jauge réduite comme ici, la régie son, lumière et vidéo, positionnée en haut des gradins, sort de sa cabine, pour être installée dans la salle grâce au patch situé en milieu de salle. On remarque qu’il y a de plus en plus de vidéos intégrées aux spectacles. Pour le moment, notre seul équipement en vidéo projection est un Panasonic de 7200 lumens. Pour des demandes de sources plus puissantes, nous partons en général sur de la prestation.
SLU : Il y a un réseau fibre entre la régie et le plateau ?
Ali : Non. Aujourd’hui on n’a absolument rien en numérique, hormis en location. On va passer sur de l’achat pour faire du tirage en RJ45, HD SDI fixe afin d’être autonome et avoir les points de branchement en milieu de salle et en cabine, car nous avons de plus en plus de demandes.
Le quai de déchargement du Théâtre situé au niveau du plateau
SLU : Quels sont les spectacles accueillis ici ?
Ali : Ils sont de tous types, concerts symphoniques, pièces de théâtres ballets… C’est une salle dont l’acoustique autorise aussi l’Opéra car elle est dotée d’une fosse d’orchestre et les rangs situés sur la partie basse s’escamotent pour aller se ranger sous la scène. On monte ensuite des panneaux qui permettent d’installer les musiciens en contrebas.
SLU : Tout est motorisé ?
Ali : Non, c’est un lieu très sympathique et pratique qui bénéficie de beaucoup de dégagements, d’un quai de déchargement et un grand portail situé au niveau de la scène pour rentrer les décors, mais tout fonctionne encore beaucoup manuellement. La scène possède une batterie de 45 perches contrebalancées avec 20 mètres de hauteur jusqu’au grill. « Nous avons aussi trois mètres de dégagement sous le plateau qui est formé de panneaux de 2 mètres par 1 mètre, escamotables par un système de platines que l’on visse. C’est donc là encore un système entièrement manuel.”
Les nombreuses perches contrebalancées de la cage de scène.
SLU : Nicolas, tu es celui qui est arrivé le plus récemment à Narbonne ?
Nicolas Villenave : “En effet, je suis à Narbonne depuis le premier septembre 2017, j’ai repris la direction technique laissée vacante depuis plus d’un an.”
SLU : Et toi, Ali ?
Ali : Je suis au Théâtre National de Narbonne depuis l‘ouverture en 1994. Je suis narbonnais et j’adore mon métier. Ma carrière m’a fait passer par plusieurs statuts dont l’intermittence et mon poste actuel est régisseur général.
Nicolas : Nous sommes donc en binôme au quotidien et Ali est vraiment très précieux pour moi car c’est une mémoire technique et affective du lieu. Il a connu des moments super-chouettes, d’autres plus critiques et puis aujourd’hui une espèce de renouveau. C’est un nouveau souffle qui nous porte depuis le 1er janvier car nous avons vécu une période un peu difficile pendant laquelle nous avons dû réduire drastiquement l’activité sur le dernier trimestre de l’année dernière. Nous repartons donc maintenant sur les chapeaux de roues dans notre mission liée au réseau des scènes nationales en France dont nous faisons partie.
Belle hauteur sous grill de 20 m !
SLU : Vous êtes équipés de rideaux Tex-Styles depuis janvier, suite à une inondation…
Nicolas : Oui, lors d’un renouvellement complet de notre Système de Sécurité Incendie il y a quelques années (SSI), les exutoires de fumée sont restés ouverts en fin de chantier sans que personne ne s’en soit rendu compte car il n’y avait pas d’alerte ou de remontées d’information sur ce système. C’était un mois d’août, et il y a eu un orage et de grosses pluies sur cette période.
Ali : Lors de la reprise de notre activité début septembre nous n’avons pu que constater un gros dégât des eaux sur la majeure partie du plateau et de nos tentures.
SLU : N’était-il pas possible de les sécher ?
Nicolas : Les rideaux étant ignifugés par des sels, en contact avec l’eau ils perdent leur certification M1 (matériau non inflammable) qui est une obligation sur nos plateaux.
Ali : Les seules pièces que nous avons pu réutiliser ont été les rideaux de scène et la frise de cadre car ils sont en Trevira. Ils avaient été atteints partiellement par le dégât des eaux et nous n’avons eu qu’à les faire sécher.
SLU : Mais alors, pourquoi avez-vous choisi du velours de coton ?
Ali : Le choix n’a pas été fait par nous directement mais par le précédent directeur technique suite à une concertation avec le régisseur plateau et moi-même. A l’origine, nous souhaitions une draperie très sombre pour avoir quelque chose d’uniforme et surtout que les frises et les pendrillons servent à cacher ce qui se passe en coulisse. Il y avait donc un véritable objectif d’occultation.
SLU : Vous avez une activité de montage/démontage particulièrement intense du fait du nombre d’événements différents produits tout au long de la saison. Comment gérez-vous stockage des tissus pour éviter le marquage.
Nicolas : Finalement on ne les plie plus autant qu’avant. On les stationne sur nos perches car nous avons beaucoup de porteuses, ce qui est très confortable. Il y a ainsi moins de risques que des traces de pliures blanches se créent sur le tissu.
Ali : En effet, d’autant plus que le fait de les plier et les déplier est une perte de temps. Les stationner sur des perches non utilisées est donc plus intéressant pour nous.
Tex-Styles a eu la démarche de faire une étude de marché approfondie avant de se lancer dans la confection de rideaux, d’être à l’écoute de ses clients pour leur proposer un outil très optimisé, fabriqué en France et pourtant très compétitif. Entre velours coton et Trevira, risque ou pas de voir un jour sortir les redoutables taches blanches, noir hyper profond ou un peu moins, stockage plié ou sur perche, région humide ou sèche… Si vous hésitez, confiez-vous à Betty, la chef produit textile de La BS. Cette jeune femme passionnée par son sujet vous apportera le meilleur conseil.
Connu pour ses produits novateurs, amplifiés et à directivité pilotable, le fabricant allemand Fohhn a lancé deux subs passifs et une série d’amplis classiques mais très bien conçus et complémentaires de sa gamme concert et forte puissance tels Focus Venue ou PT-70.
Jusqu’à aujourd’hui, le gros sub de Fohhn était le redoutable PS-9, un seul HP de 21’’ B&C en charge passe-bande, contrôlé et amplifié par un module iPal Powersoft. Désireux de reprendre la main et de lancer leur gamme d’amplificateurs DI, les ingénieurs de Fohhn ont opté pour la simplicité et l’efficacité avec deux enceintes d’une taille et format standard.
La gamme touring de Fohhn avec en accroche à gauche le système Focus Venue, deux modules de grave FV-200 et un d’aigu FV-100 et à droite en montage cardioïde, trois PS-850 équipés des ferrures d’accroche. Au sol et à gauche, un module FV-200 sur son chariot et à droite au sol, le futur sub PS-800. Enfin et à droite une excellente enceinte large bande, cardioïde à la demande, la PT-70.
Double 18’’ ou simple 18’’, ces deux subs à charge reflex sont construits de manière très robuste et accusent donc sur la balance 105 kg sans ferrures d’accroche pour le PS-850 et sans doute un peu plus de la moitié pour le PS-800 qui n’a été qu’annoncé à Francfort. Une attention toute particulière a été portée à l’évent pour diminuer sa turbulence et par ricochet, gagner en SPL et en qualité de rendu. Pour en revenir au PS-850, les HP de 18’’ traités contre l’humidité, sont des modèles à grand débattement et bobine de 4,5’’. La puissance admissible long terme est de 2 kW avec une impédance de 4 ohms, idéale donc pour charger un canal du nouvel ampli DI-2.2000. Le SPL Max en crête 20 msec atteint 142 dB et ce double 18’’ est capable d’atteindre 27 Hz à -10 dB. Bonne nouvelle, il sera disponible à la fin Q2, fin juin en français.
Puisqu’on parle du DI-2.2000, cet ampli et la gamme qui se prépare, concentre tout le savoir-faire acquis par Fohhn depuis 15 ans dans ses enceintes actives à directivité pilotable. Ce n’est pas à Ulli qu’on va apprendre à faire des modules d’amplification et des DSP. Pas plus que des grimaces ;0)
Le DI-22000. Une face avant très épurée et qui conviendra à l’intégration comme au touring. La différence se fait à l’arrière, dans le secret des baies, des panières ou des racks.
Au-delà de la qualité et de la puissance étonnante de l’électronique embarquée et qu’on va décrire plus loin, la trouvaille de Fohhn rendant délicieusement polyvalents ces amplis, repose sur des modules enfichables par l’arrière et leur donnant la capacité de recevoir de l’AES/EBU sur bornier Phoenix ou XLR, mais aussi de l’analogique et du Fohhn AIREA, ou de l’Optocore, ou encore du Dante. Pour les sorties, on peut choisir entre le Speakon ou le bornier.
Au premier plan deux boîtiers d’entrée et au second plan, deux de sortie. Les picots noirs garantissent un parfait alignement, des vis traversantes assurant la tenue.
A l’intérieur c’est du sérieux avec une alimentation acceptant toute tension de 100 à 240 Volt, un PFC et des étages en classe D. L’alimentation dispose d’un processeur et d’un nombre important de senseurs garantissant la protection de l’ensemble. Un DSP de course et une connectivité totale via Fohhn Audio Soft complètent le package ne pesant que 9,4 kilos. Enfin presque, parce qu’il y a la surprise du chef. Et une bonne.
Là où la plupart des amplis professionnels tiennent la puissance max entre 20 et 100 millisecondes et un fabricant français affiche 250 msec, Fohhn a fait le choix de tenir, cramponnez-vous, la PMax durant 10 secondes, mais ce n’est pas fini. Sur tous les canaux, sur une charge de 4 ohms, alimenté en bruit rose et avec un facteur de crête de 6 dB. Autant dire que c’est du très lourd. Deux modèles le DI-2.2000 et le DI-4.1000, le premier chiffre donnant le nombre de canaux d’amplification et le second la puissance délivrée sous 4 ohms par canal, seront disponibles fin juin, mais d’autres sont dans les tuyaux : le DI-2.500, DI-4.500 pour les petites puissances et les DI-2.1000, DI-4.2000 et DI-2.4000 pour les gros mangeurs. Aucune date n’a été annoncée pour ces derniers.
Le DI-4.1000 utilisé lors de la grande démo Fohhn durant les JTSE 2017. Deux modules sont solidaires du châssis, celui d’entrées AES/EBU et Fohhn-Net, et celui de sortie sur Speakon.
Pour plus de renseignements, on vous invite à vous tourner vers Daniel Borreau de Rock Audio qui distribue la marque en France et pour tout savoir sur Focus Venue, cliquez ici et…bonne lecture.