
Et si Chauvet vous proposait un nouveau projecteur préféreriez-vous un Strob, un Blinder ou une petite barre de led matriçable ? Le choix est effectivement compliqué… Sinon je vous propose de découvrir le Strike Bolt 1C qui réunit dans une seule source toutes ces possibilités ! Nous l’avons testé dans le showroom de Chauvet.
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Aujourd’hui, au-delà du prix, il y a trois points essentiels dans le choix d’une source : sa taille, son rendement lumineux et sa polyvalence. Ce dernier point est devenu essentiel quand on parle d’un projecteur à effets. Plus l’utilisation est spécifique moins le projecteur va sortir sur les prestations.
Il faut donc multiplier les possibilités pour augmenter le nombre de locations et la durée de son attrait. La marque Chauvet a parfaitement compris cela et même plus. En effet le Strike Bolt 1C est une machine polyvalente dans ses fonctionnalités, dans son utilisation et aussi dans son intégration comme le montre cette vidéo.
Présentation vidéo
Alex Terrieur
Le design inspire robustesse et efficacité. Pas de « Chichi », beaucoup de lignes pour quelques arrondis soulignent la sobriété et la qualité. J’aime bien l’idée de n’avoir que ce rectangle de lumière sans autre élément quand on est face à la machine.

Le début de la polyvalence est dans son aptitude à pouvoir être implanté dans toutes les positions et sur toutes les scènes grâce à sa certification IP65. Pour rappel, le 6 signifie que l’appareil est protégé contre l’intrusion et la pénétration de poussière. Le second chiffre, ici le 5, indique une protection contre les jets d’eau à la lance. Donc pas d’immersion, même de courte durée et il ne faut pas le nettoyer avec une lance haute pression.
Le corps du projecteur est en alliage de magnésium et l’étanchéité obtenue grâce à des joints et une augmentation de la pression dans le projecteur. Il y a bien entendu des valeurs à respecter et c’est pour cela qu’un appareil nommé IP Testeur qui reconnaît la source, applique une mise sous pression adaptée. IL contrôle également la bonne étanchéité après un remontage. C’est l’énorme avantage de ce système. Revers de la médaille, l’augmentation de l’IP entraîne toujours une légère surcharge pondérale. Le Strike Bolt affiche 8,7 kg.

Ce qui est appréciable, c’est que tout a été fait pour avoir l’essentiel au meilleur tarif sans compromis sur la qualité. On constate que tout le superflu coûteux a été évité pour proposer des éléments incontournables optimisés. Ce parti pris se retrouve sur le panneau arrière du projecteur.
On y trouve les 2 connecteurs Seetronic Powerkon IP65 pour alimenter la source et renvoyer l’électricité vers d’autres éléments. Il y a bien entendu deux prise XLR5 IP 65 pour le signal DMX et aussi un port USB pour la mise à jour du logiciel. Le dernier connecteur permet de contrôler et ajuster la pression dans le projecteur via la valise IP Tester.
Il y a également 4 boutons répartis de part et d’autre de l’écran. Ce dernier est le seul point négatif à mon sens. Il est clair et lumineux mais tellement petit qu’il est plutôt difficile de lire les informations. Un écran un peu plus grand aurait simplifié les réglages.

En plus des deux supports qui servent aussi de « pieds », 2 trous pour Omega ¼ de tours à l’arrière vont permettre d’assembler les sources côte à côte pour créer une matrice par exemple et deux trous pour Omega ¼ de tours au dessus pour l’accroche sur un pont.
Mon premier coup de cœur, avant même d’avoir allumé le projecteur est sa compatibilité avec le système d’accroche des sources Strike Array. Le concept est d’une simplicité déconcertante. Tout s’emboîte et se solidarise avec beaucoup de facilité, pas de pièce externe à ajouter et cela reste discret quand ce n’est pas utilisé. Un vrai sans faute si l’on ajoute qu’il y a des accroches sur toutes les faces, on peut ainsi laisser libre cours à notre imagination.

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Alain Terrieur
Afin de garder une pression constante il faut prévenir toute fuite et un grand nombre de vis réparties autour du panneau assure une étanchéité optimale. Sur ce genre de source, hormis pour corriger une erreur de configuration ou changer un câble défectueux, il est préférable de prévoir du spare en cas de problème sur un événement.

Le corps de Strike Bolt s’ouvre en 2 parties indépendantes suivant ce que l’on doit faire. On commence par le dessus en retirant la vitre qui protège les matrices de leds. Cette dernière est d’ailleurs un élément important du projecteur.

Toutes les leds sont implantées sur la même carte électronique. Elles sont divisées en 3 lignes, au centre se trouvent les 66 leds RGBA SMD 5050, 0.9 – 1,5 W.
En se rapprochant on peut apercevoir les 4 teintes Rouge, Vert, Bleu et Ambre de chaque chip. Elles sont entourées par 392 leds blanches (2 x 196) de 1,5 W et 5660 K.

On démonte ensuite la seconde partie qui comporte la grille de ventilation arrière des deux parties latérales (la pression n’est constante que dans la partie centrale) et le bloc carré.
À l’intérieur, coté source leds, donc sur une plaque située derrière la carte électronique, se trouve une alimentation et dans le bloc une seconde carte ou viennent notamment se connecter les prises DMX.
Le retour d’Alex
Une flopée de vis plus tard, nous sommes fiers d’avoir tout remonté, enfin surtout Nicolas Pommier au SAV parce que nous, on l’a juste regardé et un peu encouragé. Nous avons pu constater que le projecteur fonctionne même sans le « regonfler », mais attention du coup il n’est pas IP65 et rien n’indique le défaut de pression (Attention, un projecteur s’il n’y a pas assez de pression n’est plus étanche). Avant de lancer la machine, on peut ajouter le filtre furtif (Stealth Filter) fourni qui permet d’atténuer la brillance de la plaque avant transparente. C’est un accessoire intéressant pour les plateaux TV ou pour une intégration plus discrète dans un décor ou en fond de scène.


Comme mon contrôleur PC n’a pas de sortie DMX physique, j’ai dû recourir à une astuce de grand-mère et transformer un ancien 2Port Node Pro en interface Artnet / DMX. Pour contrôler les fonctions du Strike Bolt on dispose de 8 modes DMX allant de 10 à 40 paramètres. Ayant un univers complet à ma disposition et 1 seule source, j’ai bien sûr opté pour le plus de possibilités. Je vous conseille une petite lecture du manuel avant de commencer, il n’y a rien de compliqué mais cela permet de comprendre la philosophie du projecteur et connaître toutes les fonctions.
Avec ce mode, on dispose de très nombreuses possibilités comme, par exemple, 3 Dimmers, un général, un pour les leds blanches et un autre pour les leds RgBA. C’est vraiment très pratique pour gérer à tout moment le niveau de chacune des sources ou dimmer l’ensemble du projecteur. Ce n’est pas du luxe car les 588 watts de la matrice centrale ne sont pas là pour amuser la galerie !
Comme un gros bourrin, je suis passé sans transition de 0 à 100 et ça ne rigole pas du tout ! On a une lumière blanche intense et une belle ouverture. Avec ses 99 watts, la luminosité des leds de couleurs est bien sûr plus modeste, mais pas moins très intéressante. Les teintes sont belles et homogènes. On peut aussi bien travailler sur des tonalités saturées ou, au contraire, de légers pastels. Même si la couleur n’est pas la fonction principale de cette source, elle apporte un vrai plus.

Le Strike Bolt est un projecteur à effets et il prend tout son sens avec la superposition des deux matrices. On peut alterner les bumps de couleurs avec des pêches de blanc, On peut intégrer dans un aplat de couleur des vagues de blanc très légères ou au contraire gommer entièrement la couleur avec un grand flash aussi puissant que bref. C’est à ce moment que l’on commence à comprendre l’intérêt des 3 dimmers. Je dis commence car les leds blanches, dans ce mode, peuvent être divisées en 16 sections plus 2 autres pour la partie RGBA.
On dispose d’un générateur d’effets interne sur 2 couches (ligne haute et ligne basse). On peut sélectionner pour chaque niveau une des 89 séquences, faire varier le sens et la vitesse ainsi que la transition entre les pas. Le générateur d’effet interne est toujours un plus qui permet d’obtenir rapidement des effets mais ils sont limités à chaque source. Le mieux, à mon sens, est d’utiliser un générateur d’effets avec matrice. Le principal avantage est que l’on peut travailler pour une source, une partie des projecteurs ou pour l’intégralité du Kit et donner une tout autre dimension à la lumière.
C’est aussi en créant des effets avec plusieurs machines que l’on va ajouter un intérêt supplémentaire aux paramètres de couleurs. Unitairement, le fait d’avoir 2 sections limite les possibilités mais si l’on prend toutes les sources dans une matrice on se retrouve avec un damier géant et une multitude d’effets avec l’évolution ou le dégradé des couleurs. Ce que j’apprécie dans ce type de source c’est que l’on peut transformer la scène sans changer de kit ou ajouter d’autres projecteurs.
La dernière fonction ajoute une option supplémentaire qui correspond parfaitement à cette idée. Chauvet a utilisé une plaque LCD pour opacifier la vitre placée à l’avant de la source. Cette fonction Smart Frost, est incroyable. Non seulement on peut avoir un diffuseur mais en plus il est 100 % graduable ! Ce qui permet également de passer du clair au diffus en instantané ou avec une temporisation. C’est également une bonne fonction pour créer des ambiances de couleurs sur votre scène ou faire des fonds ou des arrière-plans colorés.



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Sur l’écran blanc de mes nuits noires
Même si le Strike Bolt est multicasquettes, il est considéré comme un projecteur à effet. Pour ce type de sources on recherche en priorité l’efficacité, sans pour autant négliger la qualité de la lumière. La preuve arrive dès le premier test. C’est comme toujours le derating, pour contrôler le comportement de la montée en température de la matrice de leds.
On allume l’intégralité des sources et dès les premières secondes on a une excellente surprise, la luminosité reste pratiquement identique, à 2 lux près, durant la première minute. Pour un projecteur qui n’est pas censé rester allumé plus d’une ou 2 secondes, c’est déjà très surprenant. Dans les 4 minutes suivantes on ne perd que 1,06 % et l’on ne dépassera jamais plus de 1,81 %. Autant dire qu’il n’y a pas de derating, car on a fait le test au maximum des possibilités, un cas qui n’est jamais censé se produire.
Impossible de mener à bien nos mesures de photométrie pour un strobe tant l’angle de diffusion est large. Nous avons pu mesurer l’éclairement à 5 mètres au point le plus lumineux. Il atteint jusqu’à 790 Lux ce qui concorde avec le manuel qui annonce 729 lux pour la partie Beam et 66 Lux pour les couleurs. Toutes leds allumées, on mesure un RA de 82 et une température de couleur de 6240 K.
En ce qui concerne les couleurs, c’est le vert qui domine largement avec 84 lux, suivi du rouge 46 lux et le bleu à 12 lux. L’ambre quant à lui est à 64 lux. La mesure d’éclairement des 4 couleurs à 100 % étant de 65 lux, je suppose qu’il y a une limitation soit pour contrôler la température ou pour avoir un blanc homogène plutôt qu’un mélange de couleurs inutilisable.
Présentation vidéo par David Howard, Lighting Designer
Un éclair de génie
Le Strike Bolt est un projecteur très intéressant. Totalement adapté aux demandes actuelles, il est à la fois puissant, multifonction, innovant et bien placé au niveau prix. Le strob, la couleur, le smart frost, les effets de matriçage, la modularité, tout cela contribue à rendre cette source unique. Le rendement lumineux est au rendez-vous, les couleurs sont belles et l’ajout du frost progressif un atout par apport à la concurrence.
Le plus est l’utilisation dans une matrice car seul ou combiné avec un blinder Strike Array c’est un vrai joker pour donner de la dynamique et de l’ampleur à une scène ou un plateau TV ! Toute l’équipe de Chauvet France vous attend pour vous faire découvrir le Strike Bolt 1C, mais attention, l’essayer c’est l’adopter ! (Je parle du projecteur (mais de l’équipe aussi…))
On aime :
- La modularité,
- La puissance,
- La polyvalence.
On regrette :
- La petite taille de l’écran LCD
Tableau général
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