ETC dévoile sa nouvelle génération de pupitres lumière Hog, alliant portabilité, adaptabilité et technologie de pointe, pour assurer toute taille de productions live.
« Avec ETC aux commandes, la Hog est de retour sur le devant de la scène, et ce à travers toute une nouvelle ligne de consoles », explique Sarah Clausen, Senior Product Manager. « Nous avons conservé le design que les utilisateurs Hog connaissent et apprécient, tout en apportant des évolutions pour que la programmation soit plus fuide et intuitive. Cette nouvelle génération s’assoie sur des bases solides pour assurer un avenir radieux à la Hog. »
Présentation vidéo
La Tour Hog est conçue pour ceux qui ont besoin d’une console puissante et flexible en tournée. Dotée des dernières évolutions matérielles et logicielles Hog, elle améliore le flux de travail tout en conservant un format compact. Son ergonomie avec un écran articulé de 24 pouces, 2 écrans de contrôle de 12,5 pouces intégrés à la face, les boutons rétroéclairés en RGB, les faders motorisés et eux aussi rétroéclairés en RGB, assure un accès rapide aux fonctions essentielles, parfait pour des évènements live, dynamiques et rythmés.
Les nouvelles touches de fonctions, avec maintenant de larges afficheurs couleurs, offrent un accès intuitif aux fonctions traditionnelles de la Hog, tandis que huit nouvelles touches personnalisables proposent une configuration sur mesure de la face avant.
Pour ceux qui recherchent de plus de flexibilité, la Stage Hog reprend la même interface que la Tour Hog, offrant la même puissance et la même précision mais sans moniteur.
L’utilisateur a ainsi la possibilité d’intégrer ses propres écrans et accessoires tels que tablettes, ordinateurs portables ou caméras grâce aux supports d’accessoires sur spigot, pour configurer sa console en fonction de ses besoins.
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Plus compacte, la Flex Hog répond aux productions plus petites ou régies plus exiguës. Dépourvue d’écrans intégrés et de tiroir pour le clavier, elle adopte un design minimaliste, tout en conservant la face avant des plus grands modèles.
Pour les techniciens et programmeurs ayant besoin d’une console maniable et compacte, la surface de programmation Gig Hog s’intègre aisément dans n’importe quelle configuration. Elle offre des connections USB-C, Ethernet et USB, une alimentation pour ordinateurs portables allant jusqu’à 100 W, évitant ainsi l’encombrement des câbles superflus. Avec des touches rétroéclairées, 5 faders motorisés et rétroéclairés ainsi que 5 encodeurs rotatifs et cliquables, la Gig Hog offre un poste de travail fonctionnel, s’associant parfaitement au processeur HPU ou à un Hog PC.
Lorsqu’elle est associée à un Hog PC, la Gig Hog débloque immédiatement 12 univers DMX. La Gig Hog et le HPU peuvent être installés dans les racks standards 19 pouces, pour une intégration simple dans des installations déjà existantes. La Gig Hog a également été conçue pour s’adapter dans un PeliCase, facilitant ainsi le transport et le stockage.
Enfin, pour compléter la gamme, le Tour Wing apporte une extension de 10 faders motorisés et rétroéclairés en RGB, ainsi qu’un écran de contrôle intégré. Il est un complément idéal à tout système Hog, y compris le Hog PC et le HPU, et à toutes tailles de productions. Lorsqu’il est associé à un Hog PC, le Tour Wing débloque 12 univers DMX. Quelle que soit la taille de l’évènement, il s’intègre aisément et apporte précision de contrôle.
Le lancement de cette nouvelle génération de consoles est également l’occasion de découvrir le très attendu logiciel Hog version 5.0. Il sera utilisable sur les actuels Hog 4, garantissant ainsi une transition fluide et sans faille. Les utilisateurs pourront directement travailler sur une nouvelle console Hog en version 5, ou mettre à jour leur Hog 4 avec la version 5 sans modifier leur travail ni perdre leurs programmations. De même, les fichiers en version 4.x s’ouvrent normalement dans la version 5.x. Tous les utilisateurs pourront donc aisément transférer leurs données de spectacle dans la nouvelle génération de pupitres et profiter pleinement de ses performances et fonctionnalités. Il ne s’agit pas simplement d’une mise à jour, c’est une nouvelle ère qui commence !
« ETC reste depuis toujours déterminé à soutenir et développer l’univers Hog, pour qu’il continue à être une garantie de puissance et de fiabilité pour les professionnels de la lumière », déclare Tania Lesage, Market Manager. « Nous sommes enthousiastes pour l’avenir et impatients de présenter une gamme complète de nouvelles fonctionnalités logicielles ».
La disponibilité de la nouvelle série Hog est prévue cet été.
La découpe P6 révélée à l’ISE affiche de hautes prétentions techniques avec son moteur a 6 couleurs de leds de 600 W, gérées avec précision, ainsi qu’un module couteaux tournant sur 360°dont l’utilisation est déconcertante de facilité.Nous retrouvons Fabrice Dayan, chef produit chez Cameo pour faire le tour de ce nouveau projecteur qui trône fièrement sur le stand Cameo.
La P6 est une découpe led utilisant un moteur de diodes électroluminescentes à synthèse additive RGB + Ambre + Cyan + Lime drivé à 600 W. Posons les bases de suite, il est annoncé rivaliser avec un projecteur traditionnel à lampe de 2,5 kW avec souplesse et précision et un flux de 18 000 lm, tout en ajoutant les fonctions colorimétriques les plus étendues et une économie d’énergie de près de 70 % par rapport à une découpe classique ! Ce projecteur à donc de la ressource, et les chiffres semblent parler ! Les indices colorimétriques d’IRC et de TLCI atteignent respectivement 97 et 91, des résultats de haut niveau. Le blanc généré par les leds de couleurs, est variable entre 2700 et 6500K. De par le choix des couleurs des leds, on peut s’attendre à une plage colorimétrique très étendue et des mélanges de qualité. Son software nous permet de choisir entre quatre courbes de gradation, la fréquence de modulation des leds est aussi paramétrable entre 1 530 Hz et 25 kHz.
Vue arrière de la P6 : au premier plan l’afficheur puis l’un des couteaux et à sa droite le verrouillage du système de rotation de toute la partie optique.
Nous nous attardons maintenant sur la partie optique du P6. Celle-ci abrite les lentilles de zoom et focus permettant le réglage du net et le choix de l’ouverture du faisceau entre 5° et 50°. Dans le nez de la découpe prennent place la cassette de 4 couteaux, porte gobo, iris et filtre frost. Pour régler l’orientation de l’ensemble des couteaux, il est fréquent de rencontrer des blocs optiques rotatifs (avec plus ou moins de difficulté selon l’âge et l’état de l’appareil) sur +/- quelques dizaines de degrés.
Ici, c’est après un rapide déverrouillage de loquet que la magie opère : l’ensemble tourne sur 360°, avec une facilité déconcertante. La rotation est dotée de crans opposant une légère résistance et permettant un calage du bloc tous les 90°. L’idée est simple, mais brillamment exécutée. Ce produit définitivement “à la page” est doté de tous les standards actuels en termes de pilotage. Avec ses 16 paramètres, il répondra en DMX-RDM, ArtNet, sACN. Il peut aussi être équipé du iDMX stick comme solution de pilotage sans-fil.
La physionomie du P6 est elle aussi bien travaillée, offrant à nos yeux un profil moderne et professionnel. Quant à ses mensurations, ses 73 cm d’envergure hors tout ne font pas exploser le compteur de la balance qui affiche seulement 23 kg.
La découpe P6 devrait être disponible courant mai à un tarif avoisinant les 5 500 € HT (prix conseillé).
Le groupe Caravan Palace fait partie de nos pépites de la French Touch. Aussi inclassable musicalement qu’implacable avec son public, il le fait danser à peu près durant tout le show. Ses albums étant très produits, le même travail doit être effectué sur scène et pour ça, Ivan Herceg est un bon client. Nous sommes allés lui rendre visite lors d’une date du groupe au Zénith de Paris, équipée de la tête aux pieds par Régietek.
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Régis Casu plus jeune que jamais. Que ceux qui affirment que sa barbe a blanchi, sachent que nous sommes en hiver et que ce ne sont que quelques flocons qui s’accrochent.
Reconnaissable parmi mille Régis Casu, le directeur opérationnel de Régietek présent sur place prend quelques instants pour répondre à nos questions et faire un rapide point sur ce prestataire en charge de la tournée.
SLU : Il était question de VGt pour ce soir et on a du KSL. Ça reste cardioïde et bon. Vous allez donc rentrer de l’Adamson ?
Régis Casu : Mais on en a, toute la gamme, et on les suit. On va rentrer notre premier kit VGt au deuxième trimestre 2025. Nous avons écouté ce produit à Port Perry chez Adamson et chez DV2. Lors de la présentation à un stade de prototype au Canada, nous avons été impressionnés comme lors de la sortie du E15. Une grosse claque avec un médium de malade et un bas médium comme on l’aime chez cette marque.
SLU : Vous allez remplacer les E15 ?
Régis Casu : A la longue on va tout basculer en VGt mais pas tout de suite, l’investissement est important. On va continuer la formation de nos équipes puisque nous disposons déjà de CS7, CS7P et CS10P avec le Gateway plus les petites boîtes qui marchent du tonnerre en télé et dont on va augmenter le parc. On va aussi passer dans le futur nos S10 en CS10.
Régis dépense, Cédric lui…
SLU : Donc d&b, Coda, Adamson et L-Acoustics…
Régis Casu : …et on fait encore mieux en consoles avec DiGiCo, Midas, Yamaha où l’on vient de recommander des DM7 qui marchent très fort, SSL, Allen & Heath et Avid avec beaucoup de références et d’exemplaires dans chaque marque. Les consoles et Régietek c’est une vieille histoire d’amour. En lumière aussi on suit nos marques. Depuis le début on a misé sur Robe dont on possède toute la gamme et Martin avec qui on vient de rentrer 24 Viper en plus et dont on dispose là aussi de toutes les références. On va sans doute ajouter un peu d’Ayrton parce qu’il y a de beaux produits.
SLU : Et vos nouveaux locaux ?
Régis Casu : Ils sont sortis de terre juste au-dessus de Goussainville à Puiseux-en-France, et on est en plein déménagement. On a construit nos propres locaux car on ne trouvait pas ce dont on a besoin. Notre nouvel entrepôt a une surface de 4 900 m² et est super beau avec 4 quais de chargement pour les gros porteurs, trois quais VL, une zone pour les tournées, une autre pour la prépa des régies et des consoles par les ingés son, avec deux petits studios pour faire de la répète technique son ou lumière.
On a pensé aussi à l’ergonomie des lieux pour NewLoc dont on triple la surface et on a mis le paquet sur l’isolation thermique ce qui nous donnera le label HQE, Haute Qualité Environnementale. On a même une terrasse de 400 m² ! On était vraiment à l’étroit et les équipes faisaient des miracles à certains moments de l’année. Désormais on va avoir de la place, une meilleure organisation et on pourra être encore meilleurs.
Petit deviendra grand, où quand le talent, le travail et un super état d’esprit font des petits. Des petits mètres carrés bien sûr ! 4 900 tout de même. Le futur est plus qu’en marche chez Régietek.
SLU : Vous êtes combien maintenant en fixe
Régis Casu : En comptant RégieTek, Newloc, Twelve in a Box et Hocco nous sommes en tout 86. On a récemment fait un colloque RégieTek et NewLoc à Lyon et ça faisait du monde, une sacrée équipe qui a découvert le magasin lyonnais et les personnes qui l’animent.
SLU : On est samedi soir et tu es encore là, tu vas te faire attraper
Régis Casu : Non tout va bien, Céline a l’habitude, ça fait 23 ans que je me balade sur toutes nos opérations. Il faut savoir jongler entre la famille et le boulot ce qui n’est pas toujours facile, mais on a une équipe formidable qui travaille aussi beaucoup et nous soulage quand il le faut !
On quitte le bar du Zénith pour s’aventurer dans une fosse baignée dans un brouillard à couper au couteau et on jette un coup d’œil circulaire au système ou ce qu’on parvient à apercevoir. Tout là-haut, ce sont bien 12 GSL (10 GSL8 et deux GSL12, mais ça on nous le dira plus tard), 8 Série V en outfill, un renfort central en douche constitué de 5 V et enfin 12 GSL-SUB en arcsub adossés à la scène.
Douze GSL fraise et huit V8.Quelqu’un a vu douze SL-Sub ?
En guise de infill et outfill on retrouve des vieilles gloires de d&b, une paire de C7-Top empilés sur des C7-Sub (muets, juste là pour surélever les Top en évitant le fly et le coton gratté…). Enfin 4 Y10 soufflent dans le nez des lécheurs de crash depuis le nez de scène et rééquilibrent la puissance des GSL-SUB.
De gauche à droite Ivan Herceg mixeur face, Matthieu Boullenger Ingé système et Giani Mansard, ingé système et concepteur de la diff au Zénith.
Nous retrouvons Giani Mansard l’ingé système de cette date pour avoir confirmation.
Giani Mansard : Oui, les outfills sont du V8. Le gauche / droite c’est du GSL dont les deux boîtes du bas sont des GSL12 et le renfort central en douche est composé de cinq V12. Le choix du C7 en in et out est pour garder du premier plan sans que ce soit agressif et du bas quand on sort de l’antenne des 14” du GSL. Et puis en proximité il faut travailler avec des points source. Enfin c’est bien de garder ce type d’enceinte dans son parc car elle marche toujours et pour des petites diffs, des sides ou comme ici des renforts de proximité, c’est cool, il n’y a besoin de rien d’autre.
SLU : Pourquoi le choix de l’arc sub ? La dispersion et l’homogénéité que l’on obtient se paie en peu en SPL et attaque.
Giani Mansard : C’est une demande de Ivan qui souhaite placer les subs au sol pour avoir un tapis dans la fosse. On n’a pas trop besoin de leur renfort dans les gradins vu la projection et la qualité du bas de GSL. J’ai un arc qui ouvre à 45°.
SLU : Pour l’array Processing ?
Giani Mansard : J’ai fait le choix d’avoir une décroissance max de 5 dB entre le 1er rang et le fond de salle ce qui fait que je maintiens l’énergie jusqu’à 15 mètres du système et puis je laisse décroitre naturellement jusqu’au bout de la salle qui est réduite de 10 mètres environ. A la régie on est à 37 mètres des boîtes, le mur du fond de salle est à 55 mètres. La régie est dans la 7è boîte.
Un arc sub bien pensé avec une polaire d’école où les courbes se confondent entre 32 et 63 Hz. Trois minuscules lobes à 63Hz ont été perçus sur scène par les artistes, un des effets induits par l’angle important de l’arc.On voit que la fosse est effectivement soignée avec un petit dB en moins dos aux gradins et qu’après, la décroissance est de 3 dB par doublement de distance, bref, pas de quoi envoyer les DSP dans le mur.Le rack de drive de Giani avec un super switch Cisco et le LM44.
SLU : Comment véhicules-tu le mix des deux consoles aux contrôleurs amplifiés ?
Giani Mansard : Je reçois le mix d’Ivan et celui de la console de la 1ère partie dans un LM44 qui me sert aussi à générer le Dante et le flux secondaire qui partent vers la scène ou une paire de DS10 alimente en AES/EBU les amplis à cour et jardin. On exploite deux réseaux séparés avec Ivan. Je ne descends qu’un gauche/droite, Ivan n’a pas voulu de départ séparé. Le travail est donc fait dans les D80.
SLU : Quel est ton parcours Giani. Tu as tout appris à la Réunion y compris d&b ?
Giani Mansard : Il commence à y avoir un peu de d&b et toujours beaucoup de Meyer sur l’île, mais peu de line-array. J’ai commencé sur du MSL4 et un peu de Milo en tant que stagiaire bénévole. Je suis arrivé en métropole en 2007 à la fin de mes études et j’ai découvert à ce moment-là d&b en étant embauché chez On-Off et plus tard B Live et j’en ai beaucoup utilisé depuis. Je me suis auto-formé et j’ai complété avec des modules à l’INA. Aujourd’hui je suis intermittent car j’ai envie de prendre la route et bosser sur des tournées et ça se passe bien. Je suis toujours en bons termes avec les gens auprès de qui j’ai appris le métier et quand je rentre à la Réunion, j’essaie de passer les voir. Cela a été mon premier terrain de jeu (sourire)
La régie vue depuis la fosse. On aperçoit le pendard réduisant légèrement la jauge de la salle.
Les balances durant un peu plus que d’habitude en tournée (et ça nous arrange NDR) on fait le tour de la fosse et des gradins pour écouter, certes à salle vide, le système. Le raccord entre les fills et la diff principale se fait autour des 12 mètres du nez de scène très proprement par l’arrivée d’un grave bien articulé et précis qui fleure bon le système « large format ». Les subs assez directifs nourrissent la fosse mais s’aventurent moins dans les gradins. L’ouverture de 18 mètres est bien rattrapée par les quatre Y10, les deux C7 et la douche des cinq V12, le tout ne se marchant pas trop sur les pieds temporellement. Bravo Giani, le public de Caravan Palace qui adore danser, ne va pas se priver.
Les balances terminées, on part à la rencontre d’Ivan Herceg à la face, sa SSL L100+ et ses traitements console, LiveProcessor, racks 19”, demi racks 19”, pédale, table et Lunch Box 500. Les questions vont fuser. Ehhh Ohhhh Ivan tu es oùùùù…
SLU : Il faut partir bien habillé question effets avec Caravan Palace, c’est très produit…
Ivan Herceg : Oui il faut bien écouter les albums et trouver les équivalents à ce qui a été employé en studio ou en phase de création des morceaux. Les boucles rythmiques sont livrées toutes prêtes et servies morceau après morceau, tout le reste et l’esprit même du groupe, il faut le recréer. Le public connaît par cœur les morceaux, on ne peut pas ne pas reproduire le son vintage de certains micros voix et pour ça il faut appliquer une certaine quantité de distorsion. Il en va de même avec les délais courts où les effets ponctuels et très travaillés sur la voix de Sonia, la chanteuse du groupe.
Une des trouvailles d’Ivan, le nouveau VE-22 de Boss, une boite à tout faire pour la voix jusqu’aux filtres résonants, les réverbes barrées, l’auto-tune, les harmonies, les bouclages ou toute sorte de délai pour un prix sympa.
SLU : Sa voix paraît assez travaillée…
Ivan Herceg : Oui, il y a des effets très brefs, et un travail sur sa voix au sens large du terme pour qu’elle soit toujours agréable même passée dans une simulation de téléphone ou une disto bien trash. Pour ça en plus des traitements dynamiques, j’utilise l’égaliseur dynamique Vocal EQ d’Antares inséré au bout du groupe voix Lead. Son avantage c’est de suivre la voix à la façon d’un « trackeur » et d’intervenir via un potentiel de 6 cellules actives à chaque fois qu’une fréquence se manifeste par un niveau excessif. C’est un garde-fou d’une puissance et d’une polyvalence absolue. Par exemple l’effet radio garde son timbre mais n’arrache pas les oreilles quelle que soit la note chantée. Ce système en plus peut intervenir sur la fondamentale sans toucher aux harmoniques ce qui apporte une meilleure définition.
SLU : Comment tu arrives à avoir autant d’effets, de stems, de DCA, d’inserts, de départs et de retours avec les ressources assez limitées de la L100+ ?
Ivan Herceg : Je suis aux taquets des ressources de ma L100 (rires) Il doit rester 2 ou trois Paths disponibles au grand maximum. En plus d’une soixantaine de sources venant du plateau, j’utilise une armada d’effets internes et externes à quoi viennent s’ajouter de nombreux stems mono ou stéréo qui servent un bussing classique, au traitements parallèles ou au pumping via side-chain. Donc oui, la L100+ est un peu à l’agonie mais elle tient le coup ! Il y a bien moins de ressources et de faders qu’avec la L550 et ce manque de faders oblige à une certaine rigueur dans l’organisation des layers, mais aussi dans la méthodologie de mixage.
La L100+, tout SSL dans un bac mini.
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L’avantage de LiveProfessor c’est d’avoir à portée de la main une infinité d’algorithmes et de générer des effets de grande qualité avec un mac mini.
SLU : Et en termes d’effets internes, avec la L100 tu n’es pas un peu serré ?
Ivan Herceg : Oui, et pourtant j’ai la version + de la L100 avec plus d’effets. Je suis rendu au même potentiel que la L200 de base. De là le besoin d’avoir des effets externes dont le LiveProfessor pour avoir entre autres le Blackhole, la réverbération très, très longue d’Eventide dont je me sers sur le sax pour deux petits effets « spatiaux ».
SLU : Tu as aussi des Lexicon, des Bricasti…
Ivan Herceg : En plug oui, ça sonne bien et c’est pratique. J’utilise une 480 à double moteur de chez Relab et différents programmes d’une M7 quasi parfaite de chez Liquidsonics. Il s’agit de réverbérations ayant des personnalités différentes. J’arrive au bout du bout a 6 ms de latence, c’est acceptable
SLU : Tu as d’autres pédales…
Ivan Herceg : Oui, la Golden UAFX. A la base c’est issu de plugins UAD qu’ils ont mis dans une pédale avec les boutons sous la main et notamment le pré-délai ce qui est très intuitif, et elle fait de jolies Plates. Je m’en sers ponctuellement assez ponctuellement mais elle sonne bien. C’est comme le Space Echo Boss. Il existe en plug, mais il est beaucoup moins pratique à utiliser qu’avec des boutons où je tape mon tempo, je coupe à la volée, du coup, je me trimbale la pédale.
L’UAFX Golden, une réverbération remarquable de justesse et une couleur vintage superbement calibrée. Spring, Plate et Hall dans une pédale. Ivan a raison de ne pas s’en priver sans besoin de partir avec le serveur…Le Space Echo, la bande en moins, une 4è tête en plus et une infinité de réglages comme l’âge de la bande magnétique entre neuve et ayant perdu ses oxydes. (Décidément on ne s’en sort pas de la bonne vieille bande qu’on aimait détester, bobiner à l’envers, ne pas oublier près d’un HP ou d’une alim, qui obligeait à calibrer le magnéto, s’usait vite, se gaufrait, partait en torche…)
SLU : Quand tu ouvres dans une salle, tu le fais avec ta chaîne de traitements sur le master et tu t’adaptes à ce que te rend le lieu ou bien c’est inséré nativement et cela fait partie du mix ?
Ivan Herceg : J’ouvre avec. Je ne peux pas faire autrement puisque le mix a été créé avec cette chaîne et en couper une partie, signifierait devoir changer 60 signaux en amont. Si j’enlève ne serait-ce qu’un shelf sur l’aigu, cela influera sur énormément de sons.
Le rack d’Ivan, une sorte de tiroir à épices dont il se sert pour assaisonner son mix. De bas en haut une partie du traitement de la voix, avec le fameux Neve Portico 545 qui offre du niveau avant accrochage sans trop se faire remarquer et un vrai faux 1176 très sollicité. Au-dessus une paire de Fatso pour la basse Fender et la contrebasse. On attaque ensuite le traitement du mix final avec le BAX EQ, sorte de Baxandall à papa mais dont on peut choisir le point d’inflexion et les coupe bas et haut, les deux Neve 542 pour simuler la bande (15 et 30 ips, 15 ramollissant vraiment beaucoup l’attaque du grave) et apporter des harmoniques dans le bas ou le haut mid avec le mode Silk, le compresseur stéréo SSL qui trônait sur les consoles analogiques du même nom et enfin le Fusion de SSL, sans doute la plus redoutable boîte à trop en faire ;0)
SLU : Mais tu pourrais travailler ton mix et le conformer à ton goût sans avoir besoin de le finaliser ainsi.
Ivan Herceg : Bien sûr, mais en studio on est toujours à la recherche de la console ou de l’étage qui sonne le mieux, de l’effet qui apporte, du compresseur le plus musical, des effets induits par la bande magnétique ou des générateurs de brillance ou de distorsion et autres élargisseurs. On aime aussi de l’air dans l’aigu, un peu de pompage sur les transitoires, de chaleur sur le tout…
L’arme fatale, l’Auto-Tune Vocal EQ d’Antares, qui, contre 5 ms de latence, vous offre un traitement vocal dynamique et très complet.
On est à la recherche de tout ça car nous vivons à une époque où le son se fait et s’enregistre différemment et il faut lui redonner ce qui faisait le charme des disques d’une époque où tout sonnait, ou plutôt, avait un son et apportait sa touche.
SLU : Tu penses que le public se rend compte et entend dans une salle toutes les subtilités que tu apportes ?
Ivan Herceg : J’espère, mais c’est important de donner de l’air et une couleur au son pour ne pas se contenter d’un gros bas. Je fais attention aussi à ne pas utiliser des CD pour découvrir une salle mais bien le virtual du show.
Noir Salle
Rien nouveau sous le soleil d’Elidy. Une salle pleine et surtout l’immense fosse, absorbe par les viscères des spectateurs, une part non négligeable de l’infra et du SPL des subs. Cela redonne au GSL la tâche de construire le bas du spectre, chose que le navire amiral de Backnang réalise avec impact et ampleur. Le haut du spectre s’assagit aussi un peu malgré une pression…virile.
Précis, créatif, méticuleux, inventif voire foisonnant et connaissant les SSL comme personne, Ivan cumule les talents, et le fruit de son travail est très intéressant avec une mise en avant des plus petits détails du show grâce à des sonorités sorties de nulle part et, pour avoir écouté les titres originaux, fidèles à l’esprit. On note aussi chez lui comme chez nombre de ses collègues mixeurs, une légère tendance à l’inflation de traitements dynamiques y compris sur les généraux en vue de masteriser le son salle et lui donner un côté analogique, bien glamour et massif, réduisant d’autant la dynamique et apportant, à bon escient, une distorsion « musicale » au tout, d’autant que le projet le demande. Il est vrai que les serveurs de plugs, les effets incorporés dans les consoles et les bons vieux racks à papa sont terriblement tentants, pire qu’un buffet de Club Med le premier soir !
Alors que les nouveaux systèmes de diffusion disposent d’une capacité d’analyse, de dynamique et une fidélité certaine, sans perdre en SPL, on leur envoie un son travaillé, parfois à l’excès où le C et le A peuvent se toucher en tendant le bras. Les amplis offrent de plus en plus de crêtes et nous de moins en moins de dynamique pour les exploiter, avouez que c’est ballot. Il faudrait tirer parti du côté nerveux, précis et presque brutal des derniers transducteurs pour ajouter une nouvelle dimension au mix, tout en ciblant 95 A et 105 C. Cela étant, ne boudons pas notre plaisir. Caravan Palace envoie le bois et Ivan est un très bon charpentier. À l’heure où vous lisez ces lignes, tout ce petit monde dont Yann Garnier aux retours est parti eu Mexique, États-Unis et Canada pour 24 dates où ça va tronçonner de la morosité et donner la French Gouache à everybody, ce que l’on appelle couramment la French Touch. Il va devenir tout colère MadDonald. Vite, de la laque et du fond de teint !
Enfin si vous trouvez les photos du show réussies, le mérite en revient aussi et surtout à Paul Durozey, le drésseur de photons de cette tournée car pas de belle lumière, pas de belles images !
En faisant coïncider une croisière spéciale de 7 nuits avec la finale du célèbre festival de musique de Sanremo – qui choisit chaque année le candidat italien de produisant à l’Eurovision – Costa Cruises et Carnival Maritime ont commandé une installation lumineuse massive à bord de leur navire « Costa Toscana », qui était amarré à environ 1 kilomètre du port de Sanremo pour l’extravagance musicale du samedi soir.
Ce spectacle de très grande envergure a nécessité 60 x Robe iBOLT, le projecteur à source laser le plus puissant du fabricant tchèque. Il a été supervisé par Roberto Lavarone, responsable du divertissement pour la flotte Costa, qui coordonne tout ce qui a trait au divertissement et à la production technique à bord des différents navires de la ligne Costa.
« Nous voulions initialement réaliser ce type de spectacle lumineux monumental pour l’événement de 2024, explique Roberto, mais il n’avait pas été possible de réunir l’équipement adéquat dans le temps imparti.
Cette année, l’objectif était de produire un énorme spectacle, de sorte que le navire de 337 mètres de long et 72 mètres de haut – actuellement le plus grand de la flotte Costa – soit clairement visible depuis le rivage ! »
En plus du spectacle de lumières, un programme spécial de divertissement était prévu dans la salle Colosseo à bord, avec un concert de “Planet Funk”. Certains moments ont été retransmis en direct au Teatro Ariston de Sanremo dans le cadre de la sélection principale du Sanremo Festival ESC.
L’installation est le fruit d’une collaboration entre les concepteurs lumière Amedeo Orfei et Davide Trentacoste de Fix Advanced Entertainment Solution, Roberto, et Paolo Campanelli, le directeur des opérations techniques de Costa Cruises, . Le défi consistait à réunir suffisamment de iBOLT ! Pour ce faire, Ermanno Tontini, directeur commercial de RM Multimedia, les a aidés à entrer en contact avec plusieurs sociétés de location en Italie qui en possédaient.
Les iBOLT étaient tous positionnés le long du pont 18 du Costa Toscana, qui est l’un des ponts supérieurs. De plus, quelques projecteurs supplémentaires, des floods et des Wash étaient installés sur le pont 8 et à la base de la cheminée du navire afin d’éclairer vers le haut et d’illuminer le côté portuaire du navire. L’installation a été réalisée par l’intégrateur Videlio HMS.
« Les résultats sont vraiment étonnants », commente Roberto… les faisceaux iBOLT super lumineux ont été projetés dans le ciel nocturne, visibles à plusieurs kilomètres à la ronde. Nous avons certainement atteint notre objectif d’être clairement vus de tout le long du littoral. »
D’autres appareils Robe ont également été utilisés dans kit du Colosseo pour le spectacle de Planet Funk, loués à la demande de l’équipe de télévision, et des lyres Robe sont également installées dans différents espaces de divertissement à bord du Costa Toscana. Ce navire, construit en 2021, est actuellement le neuvième plus grand navire de croisière au monde. Il peut accueillir 6 554 passagers et 1 645 membres d’équipage.
Fier du succès des découpes et PC/Fresnel Soprano & Tenore à sources led, le fabricant italien DTS propose leur déclinaison dans un format très compact, tout en conservant un très haut niveau de performances.
Ils sont présentés dans cette vidéo par Emilio Cornelli, directeur des ventes de DTS. Il revient en préambule sur les profiles Synergy 6 et Synergy 7 qui sont livrables en deux versions de moteur Led : un privilégiant la puissance que nous connaissons et un nouveau module privilégiant la restitution des couleurs avec un IRC supérieur à 95.
Deux ans après le lancement des deux gammes Tenore et Soprano 3 et 5, nous découvrons les versions 1 de ces appareils qui conservent l’ADN des séries initiales : de hautes exigences techniques pour un rendu de premier ordre. Chez Tenore comme chez Soprano, les cinq nouvelles déclinaisons suivantes sont dorénavant disponibles :
– HQS pour la version fullcolor (Rouge, Vert, Bleu, Ambre, Cyan, Lime). – HDW pour la version blanc variable (entre 1800 et 10000 K). – WH pour les versions blanc fixe (avec trois modèles : 3000, 4000 et 5000 K).
Flexibilité oblige, les optiques du Tenore 1 sont interchangeables. On peut ainsi passer d’un PC à un Fresnel et vice-versa. Le zoom manuel travaille sur les plages de 8/68° et 10/68° respectivement en PC et Fresnel. Côté flux, selon les versions, il s’échelonne entre 3 800 lm et 6 100 lm. Tenore 1 affiche un poids et des dimensions contenus avec 5,6 kg pour 41 cm de long. Si nous basculons chez Soprano (la version découpe), nous découvrons un zoom variable entre 18 et 34°, qui peut passer à 25/46° moyennant une optique optionnelle. Les quatre couteaux qui viennent tailler le faisceau dans la masse sont montés sur une cassette rotative sur 90°. Il accueille un module porte gobo (type D) et un iris optionnel. Le Soprano 1 distille un flux de 3 000 à 3 850 lumens selon les versions. Du fait d’une optique plus proéminente que son confrère, le poids s’en retrouve légèrement augmenté, avec 8,2 kg sur la balance pour 59 cm d’envergure.
Voulant conserver une très haute qualité de lumière, les performances colorimétriques de ces petites sources led de moins de 100 W n’ont pourtant pas été revues à la baisse, en témoignent les valeurs suivantes :
Pour terminer ce petit compte rendu des performances des Tenore et Soprano 1, tous deux intègrent plusieurs modes de ventilation selon le niveau de bruit toléré : 21 dBA en mode Ultra Silent (réduction de puissance de 10 %) contre 23 dBA en mode standard. Plusieurs courbes de dimmer sont intégrées suivant le type d’appareil, “Hi-Q” (haute linéarité sans pas visibles même sur les basses valeurs) ou encore “Tungsten emulation” dont l’inertie et la température du blanc calquent celles d’une lampe halogène. Les versions blanc fixe ont recours à un dimmer PWM plus classique (modulation de largeur d’impulsion).
La famille Arolla Aqua du constructeur italien compte désormais de nouveaux membres classés IP66 avec l’arrivée de l’Arolla Aqua LT (longue portée), de l’Aqua FS (Follow Spot) ainsi que de l’Aqua Wash HC. Giovani Zucchinali, chef produit Claypaky nous présente aussi l’Ultimo Hybrid à lampe.
Arolla Aqua LT et FS
Un peu plus de deux ans après sa sortie, L’Arolla Aqua hérite de la versions LT et de sa déclinaison FS ! Ce nouvel appareil est visuellement quasi identique à la première version, gagne juste quelques centimètres d’envergure. Il utilise la même source lumineuse, une led blanche de 900 W à 7000 Kelvins.
Les nouveaux arrivants de la famille Arolla avec à gauche l’Aqua LT dans sa version FS (pour Follow Spot) et à droite l’Arolla Aqua Wash HC.
LT pour “Long-Throw” ou longue portée, signifiant augmentation de la puissance lumineuse, pour y parvenir, tout le chemin optique a été retravaillé, avec un changement intégral des lentilles. Le zoom augmente ainsi légèrement son amplitude, avec une ouverture variable entre 4 et 52°. Ce nouveau produit bénéficie aussi d’une upgrade du système pan-tilt qui intègre maintenant la fonction de positionnement absolu : il gagne en précision et épargne des mouvements pendant le reset du projecteur. Toujours côté mouvements, l’Arolla Aqua LT est désormais équipé d’un système de freins qui impose une forte résistance aux axes lors de la mise hors tension de l’appareil.
Les connectiques placées sur le côté de la tête de l’Arolla Aqua FS pour recevoir le signal une caméra.
Les fonctions principales sont similaires à celles de l’Arolla Aqua de première génération en termes de trichromie, gobos et effets. Cependant, dernière surprise du LT, il s’enorgueillit désormais du “SunSafe Protection System”, permettant à la lyre d’éviter les rayons directs du soleil à travers la lentille se traduisant par un repositionnement automatique en particulier lorsque l’appareil ne reçoit pas de signal. Pratique pour éviter d’endommager des éléments internes ou la caméra qui peut équiper la version FS (pour “Follow Spot”) de l’Arolla Aqua. Cette version est dotée d’embases externes pour caméra vidéo, se traduisant par la présence d’un port USB et d’un port ethernet sur le côté de la tête de la lyre. Celle-ci devient donc “follow-spot ready”, prête à passer en mode poursuite asservie.
l’Arolla Aqua Wash HC
Attardons-nous maintenant sur l’Arolla Aqua Wash HC, doté également d’une lentille type PC claire. A la base de sa tête se trouve une puissante led de 960 W (6000K) délivrant 28 000 lumens de flux et équipée d’un système de gestion du minus green ou fonction “TrueCurve”, nouveauté majeure de l’appareil. La dénomination HC provient de High CRI pour un indice de rendu des couleurs qui peut grimper jusqu’à 95. La lyre arbore une trichromie CMY particulièrement précise secondée par un CTO variable jusqu’à 2700K, un zoom asservi de 6 à 47°, appuyé par un frost cassant l’ouverture jusqu’à plus de 60°. Enfin un système de 4 couteaux sur deux plans prend place dans la tête de l’appareil.
Ultimo Hybrid
L’Ultimo Hybrid adopte le même look, mais intègre une lampe à arc court de 550 W, idéale pour les effets Beam.
L’Ultimo Hybrid est le projecteur hybride à lampe le plus évolué de la gamme Claypaky. Hybride car il semble tout aussi à l’aise en mode Beam qu’en spot ainsi qu’en profile, voire en wash. Il a recours à une lampe Philips MSD Platinum 500L Flex de 550 W, utilisée pour son arc court afin d’obtenir un faisceau Beam bien percutant. Son zoom variable sur deux plages d’ouvertures selon le mode choisi pourra ainsi générer un Beam serré à 2° comme un Spot ouvrant à 52°.
Ultimo Hybrid intègre un module de couteaux rotatif sur 60° et dont chaque lame est à fermeture totale, deux roues de gobos travaillées pour le mode Beam ou spot, une roue d’animation, un iris, deux prismes rotatifs de quatre et huit facettes, une trichromie CMY secondée par un CTO, une roue de 18 couleurs bien choisies et un frost progressif. L’appareil hérite également du système de positionnement absolu et de l’indice IP66 (comme tous les projecteurs présentés dans cet article).
Sennheiser et Show Code, le leader de la création d’applications sur mesure pour le live, développent SoundBase un puissant soft d’organisation, planification et communication d’un projet audio sans fil en ligne.
Lors de notre visite sur le stand Sennheiser à l’ISE 2025, où le nouveau système Spectera tenait le rôle de vedette (voir notre article Sennheiser Spectera, le nouveau paradigme de l’audio pro sans fil), notre attention s’est portée sur un nouvel outil permettant la gestion de systèmes audio sans fil, le logiciel SoundBase développé par Show Code, une entreprise américaine leader dans la création d’applications sur mesure pour l’industrie du live.
SoundBase reste ouvert à toutes les marques.
SoundBase est un logiciel puissant conçu pour organiser, planifier et communiquer des projets audio dans un espace partagé. Il apporte aux professionnels de l’événementiel des solutions sur mesure répondant à leurs problématiques actuelles d’exploitation de systèmes audio sans fil et d’intercoms, comme la gestion de plans de fréquence de plus en plus complexes.
Avec des caractéristiques uniques telles que la prise en charge de multiples liaisons sans fil de marques différentes, une collaboration partagée et simplifiée ; un accès hors ligne et des rapports en temps réel, SoundBase permet aux équipes en tournée de disposer de tout ce dont elles ont besoin pour rester synchronisées et créer des spectacles réussis. Des petites prestations aux productions à grande échelle, l’application est conçue pour répondre à des besoins variés. À long terme, Sennheiser vise à aligner plus étroitement Show Code sur ses solutions actuelles et futures afin de tirer parti de toutes les synergies potentielles.
Andreas et Daniel Sennheiser.
En septembre 2024, le groupe Sennheiser a investi dans Show Code dans le but de stimuler l’innovation et poursuivre le développement de SoundBase. Sennheiser et Show Code comprennent tous deux les complexités des événements en direct. Cette nouvelle collaboration permet de fournir de nouveaux outils pour créer des expériences sonores remarquables tout en simplifiant leur gestion des événements. Le groupe Sennheiser renforce ainsi sa position de fournisseur de solutions audio professionnelles.
« Nous voulons croître durablement en tant qu’entreprise : Outre les investissements dans nos activités existantes, cela inclut également des investissements dans des domaines prometteurs en dehors de notre entreprise, à condition qu’ils correspondent à notre entreprise et à notre vision », explique le co-PDG Daniel Sennheiser.
Show Code, une équipe d’experts en développement de logiciels basée aux États-Unis, crée des solutions robustes et sur mesure visant à répondre aux besoins uniques des professionnels de l’événementiel. Fondée par Matthew Dale et Donald Kuser, vétérans de l’industrie, Show Code s’appuie sur des décennies d’expérience et un vaste réseau dans l’industrie du live. Tout en continuant à faire progresser sa plate-forme logicielle, Show Code conservera son indépendance.
Grâce à son approche agnostique, le logiciel SoundBase prend en charge tous les principaux modèles ou systèmes de liaisons audio sans fil, quel qu’en soit le fournisseur. « Nous pensons que SoundBase a le potentiel d’émerger comme la plateforme logicielle la plus importante dans l’industrie du live », déclare Andreas Sennheiser, Co-CEO. « Par conséquent, nous sommes très heureux de soutenir les fondateurs de Show Code pour qu’ils consacrent toute leur énergie à cette tâche ».
L’utilisation de SoundBase nécessite la création d’un compte qui ouvre l’accès au logiciel en ligne pour créer des projets partagés et liés à chaque show ou événementiel. L’accès est possible depuis n’importe quel appareil mobile, tablette, ordinateur ou appareil doté d’un navigateur web.
La page de monitoring pour analyser, mesurer et évaluer les signaux audio.
La principale utilisation du logiciel concerne le calcul des plans de fréquence et la gestion de systèmes d’intercom. Tous les projets peuvent être partagés avec des collaborateurs. Toutes les modifications apportées par le propriétaire du compte et ses collaborateurs sont automatiquement mises à jour et synchronisées, de sorte que tout le monde bénéficie de la version la plus récente. Des notifications pour modifications sont envoyées et il est aussi possible de chatter entre collègues sur un même projet.
Sans accès à Internet, l’application de bureau native de SoundBase compatible mac ou PC permet de créer, visualiser et modifier les projets. Tous les changements effectués hors ligne seront automatiquement synchronisés dès qu’une connexion Internet sera à nouveau établie. Des rapports en temps réel permettent de facilement partager les données d’un projet. Chaque rapport possède un lien statique unique qui sera automatiquement mis à jour au fur et à mesure des modifications apportées par les collaborateurs. Les données sont sécurisées et peuvent être exportées ou supprimées facilement pour des sauvegardes sur un serveur séparé. Show Code garantit un niveau de disponibilité de ses données de 99,9 %.
Rechercher, gérer et télécharger des scans.
La version payante SoundBase Pro apporte des fonctionnalités supplémentaires. En cas de problèmes intermittents de connectivité internet, SoundBase Pro permet de travailler hors ligne en utilisant l’application native installée localement et d’effectuer les tâches pré-événementielles les plus fastidieuses avant d’arriver sur le lieu de l’événement. Une gestion avancée des projets (sortie début 2025) permet la création de dossiers et de sous-dossiers personnalisés, tout en enregistrant facilement différents types de fichiers pour améliorer l’organisation des spectacles. SoundBase Pro offre également un support étendu à d’autres fabricants, tels que Shure et Wisycom, ce qui lui permet de les contrôler sur un réseau dédié pour le paramétrage et la surveillance. Des fonctions avancées d’analyse spectrale (analyseur tinySA ou tinySA Ultra requis) permettent une identification et un dépannage rapides et précis des problèmes. Les données sont analysées et sauvegardées comme référence ultérieure.
Il est toujours fascinant de voir arriver un “mouton à cinq pattes”. Dans Zeo, qui décroche un prix de l’innovation SLU, on reconnaît l’imagination fertile de Richard Belliveau un des fondateurs de High End aujourd’hui dans le bastion ETC. Il nous a souvent surpris par des réalisations incroyables. Voici justement l’une de ces « bizarreries » aux caractéristiques improbables et insaisissables ! Test !
L’engin est de prime abord assez étrange. Il s’agit d’une machine sur lyre asservie. Elle a une tête grande ouverte au sein de laquelle loge un ensemble de 4 grandes paraboles formant chacune un huitième de sphère. En son centre, un “pistil” pourvu de sources led promet de diffuser de la lumière sur l’ensemble des miroirs. L’engin est assez compact bien que d’impression imposante, et très léger. Il ne pèse pas plus de 20 kg.
Vue de face. Les paraboles donnent une allure toute particulière et impressionnante au Zeo.
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La colonne de leds (le « pistil ») avec son cache évitant quelques fuites de lumières non désirées vers l’avant.
L’effet est assez difficile à décrire car il ne s’agit ni d’un Beam, ni d’un Wash, ni d’un Spot… C’est un appareil qui « diffuse de la lumière » dans un genre de faisceau à la fois concentré et à la fois diffus, très irrégulier… Un zoom (13° à 55°) permet d’obtenir différents aspects du faisceau et de « l’ouvrir » (on pourrait dire « éclater ») jusqu’à obtenir un cône de lumière.
La puissance est assez importante puisque chaque parabole reçoit la lumière d’un module RGBW de 300 W donc (1 200 W de leds en tout) pour générer cette lumière bien capable de bastonner !
Le faisceau avec le « zoom » offrant différents aspects de lumière.
Le contour de chaque parabole est souligné par une ligne dépolie de quelques millimètres qui suffit à créer une zone lumineuse donnant l’impression qu’ils s’illuminent. C’est un aspect de l‘appareil qui est tout à fait joli et qui sera apprécié lors de son placement dans un champ de caméra. L’habillage lumineux en tant qu’objet éclairé est aussi une application envisageable avec ce projecteur. En dosant subtilement la lumière, l’aspect rapproché est extrêmement esthétique. Il pourra sans nul doute être un élément essentiel d’une signature visuelle affirmée au sein d’une scénographie.
Effets multicolores uniques sur le Zeo.
La lumière de Zeo
Pas de mesures photométriques du Zeo, on est dans le cas d’une pure machine à effets mais la puissance est au rendez-vous. On parle ici de 1 200 W de leds. Le côté indescriptible et si particulier de la lumière produite par Zeo constitue son réel intérêt. On a affaire à un engin qui va produire des visuels tout à fait uniques et originaux pour créer des tableaux de lumière. Dans le brouillard, ce faisceau si étrange prend vie et consistance.
Effets en utilisant les différents secteurs des 4 sources de lumière.
Le jeu du zoom permet tantôt d’accentuer un énorme halo de lumière autour des faisceaux principaux, tantôt de refermer l’ensemble sur un groupe de 4 faisceaux striés qui se rejoignent. Les effets peuvent être redoutables, particulièrement dans un contexte musical assez brutal, lors duquel une ribambelle de Zeo pourraient déchaîner leurs faisceaux, tantôt en contre-jours terribles, tantôt en effets strobes foudroyants.
l’aspect de la parabole avec différentes ouvertures de zoom.différents effets à obtenir avec le Zeo.
La couleur, c’est comment ?
Les couleurs sont très sympas, et bien que toutes les teintes soient possibles, le principe même du Zeo, qui est pour dire les choses comme elles sont “sans optique” ne permet pas d’obtenir lors d’un mélange de couleurs un faisceau parfaitement uniforme.
Couleurs sur le faisceau du Zeo en mode « serré ».Couleurs sur le faisceau du Zeo en mode « ouvert »
Mais justement, cette caractéristique fait partie du concept du projecteur, et elle sera exploitée à fond lors de mélanges de couleurs. Car chacune des 4 paraboles correspondant a une des 4 matrices de leds RGBW, elles sont évidemment pilotables indépendamment. Et là, on ouvre encore le champ des possibles avec cet appareil. ETC a cependant prévu un frost qui se visse devant la lentille de sortie pour améliorer le mélange des couleurs.
Effets bicolores.
Pilotage du ZEO
Zeo dispose de 3 modes de contrôle en DMX :
Le mode « wash » (15 canaux) donne accès à l’usage le plus basique de l’engin et à la gestion globale des couleurs.
Le mode « Reduced » (24 canaux) ajoute 9 canaux permettant d’accéder à différentes fonctions de macros préprogrammées (choix d’une couleur de background pour certains effets, vitesse de l’animation, fading pour choix de la douceur d’attaque de chaque pas d’effets, etc.)
Le mode « standard » (51 canaux) donne accès au contrôle indépendant des 4 secteurs en RGBW + CTO + dimmer individuel 16 bits.
Le Zeo se pilote aussi en Artnet / sACN via la connexion réseau.
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Présentation vidéo
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Fabrication, allez, on démonte pour voir ça !
La machine démontée. On voit la courroie du déplacement TILT, et le squelette de l’engin.
La construction de l’appareil est assez classique du côté base / lyre. La base comporte l’électronique d’alim, le menu sur écran couleur accompagné des 6 boutons de paramétrage habituels chez High-End Systems, un panneau de connecteurs avec une entrée d’alim True1 (pas de recopie compte tenu des 1 650 watts que consomme la machine lorsqu’elle est à full), une entrée-sortie DMX en XLR 5 points, deux connecteurs RJ45 pour le réseau, et un port USB pour les mises à jour du software.
Le panneau des connecteurs.L’afficheur du menu et ses boutons de commande.
Sous l’appareil, ô joie, on trouve différentes possibilités d’accroche. Vous pouvez utiliser les deux types d’omégas proposés par High-End : les longs, et les courts (optionnels).
Avoir les deux modèles dans le flight-case est à mon sens une excellente chose pour parer à tous les problèmes liés aux entretoises de ponts. Deux gros ports d’attache pour élingues de sécu sont aussi présents sous la machine.
le dessous de l’appareil avec ses points d’accroche pour omégas et élingues.Les omégas ETC modèle long et modèle court.Les poignées sur les bras, une signature High-End Systems très pratique !
Sur les bras de la lyre, on retrouve les classiques poignées repliables types « flight-case » qu’High-End Systems installe sur toutes ces grosses machines. Elles sont ici assez petites mais toujours les bienvenues pour manipuler la machine, et les axes pan et tilt sont verrouillables.
Le démontage de la tête se fait par le retrait de quelques vis torx, laissant découvrir le squelette de celle-ci. On ôte la glace de protection qui se trouve devant les paraboles, et on a enfin tout sous les yeux. La construction est particulièrement soignée. Le principe de fonctionnement optique repose sur l’installation des 4 sources à leds sur cette colonne à section carrée (le « pistil » décrit au début) et à sa translation depuis le fond de l’appareil jusqu’à son déploiement vers l’avant. L’un des enjeux du fonctionnement d’un tel dispositif est d’arriver à refroidir les 1 200 Watts de leds alors que les composants sont dos à dos sur une si petite surface, et dans un environnement très exigu.
L’arrière avec le gros ventilateur situé sous le radiateur.
La solution adoptée ici est celle d’un radiateur ventilé par le fond, qui occupe une bonne partie de l’arrière de la tête, et dans un système de fluide en circuit fermé refroidi par ce radiateur et actionné par une pompe qui assure une circulation continue et importante dans le réseau de tuyaux.
Les tuyaux souples qui peuvent suivre le déploiement de la colonne lors de ses déplacements au centre de la parabole font l’objet de dispositions toutes particulières dans le circuit de refroidissement, et leur angle de courbure est toujours maintenu pour ne pas être dépendant de contraintes mécaniques qui pourraient mettre à mal la circulation du fluide lors des mouvements de la colonne. La réalisation est brillante et intelligente.
La pompe électrique alimentant le circuit fermé de liquide de refroidissement. qui circule dans la colonne de leds en mouvement.Le réseau de tuyaux dans lequel circule le liquide de refroidissement et ses connexions souples
Le réflecteur se démonte lui aussi et on constate qu’il est constitué de 4 miroirs en plastique recouvert d’un revêtement réfléchissant. Ils sont clipsés sur 4 éléments de plastique noir qui font office de séparateurs physiques entre les 4 zones de réflexions.
: L’ensemble des réflecteurs démontés. On voit l’assemblage des 4 pièces clipsées de l’autre côté par les entretoises noires.L’inspiration probable du concepteur du Zeo : le module de couleur ETC « Source 4WRD color 2 »
Pour faire quoi ?
La totalité du concept de ce projecteur est vraiment sympa. L’inspiration de son créateur a probablement pris sa source dans l’observation du module de leds ETC «Source 4WRD Color II » (une trappe adaptable sur les découpes Source 4 halogène pour faire un retrofit en leds couleurs), en imaginant ce qu’un dispositif de ce genre peut offrir diffusé sur des réflecteurs. L’idée est brillante et donne un résultat bluffant. Le système de refroidissement du Zeo à beau être ingénieux et de belle réalisation, il n’en est pas moins que la machine est bruyante à pleine puissance en mode standard, ce qui ne posera pas de problème dans un gros set rock, métal, électro, en concert ou en festival si vous multipliez le nombre de ces machines dans votre kit. High End a toutefois prévu un mode Studio qui au prix d’une réduction de flux de 20 % assurera un fonctionnement plus silencieux dans des salles plus restreintes.
Et puis le contrôle linéaire de la ventilation sur un canal DMX permet de doser le bruit en fonction des besoins, le soft adaptant alors la luminosité automatiquement. Car Zeo peut constituer l’élément majeur d’une scénographie, une ressource de base dans un kit bien spécifique. Son faisceau ouvert, notamment dans des couleurs blanches ou proches du blanc peut prendre une allure très agressive et très « brute ». Les dommages collatéraux dans le public sont à prévoir car ça envoie des “fuites” de partout, mais il faut bien comprendre que ce qui est d’habitude perçu comme une imperfection de faisceau est ici à la base même du concept de l’effet du Zeo. Il faut essayer l’engin, jouer un peu avec et quand on y touche, c’est bien fun.
Conclusion
Le Zeo est bel est bien une machine High End Systems, par la qualité de sa réalisation, et par son originalité intrinsèque. Il s’agit une fois de plus d’un appareil singulier, inclassable, et doté de ressources lumière qui sortent des sentiers battus. Ca n’est pas une « machine à tout faire » mais ce qu’elle fait, aucune autre ne le fera.
Les pods construits par MECAoctet sont capables de prendre des positions extrêmes. Ils sont complétés par les faisceaux de “verre” du Starway Baracca 360 Wet choisis par Vincent Lérisson.
Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, duo emblématique de Justice, ont orchestré un show mondial époustouflant. Au cœur de ce spectacle produit par Corida / Genesis, le prestataire B-Live, MECAoctet pour la fabrication des pods et un design lumière signé Vincent Lérisson qui a captivé les foules.
Les pods fabriqués par MECAoctet et le MiToB conçu par Sébastien Sacco et B-Live reçoivent chacun un prix de l’innovation SLU.
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En décembre dernier, Justice a enflammé l’Accor Arena de Paris avec un spectacle à la scénographie hypnotique, où lumière et vidéo se sont mêlées dans une alchimie parfaitement orchestrée. Dès les premières minutes, le show plonge le spectateur dans une explosion de lumière avec effets stroboscopiques multicolores qui laissent pourtant une sensation de noir et de blanc. Un parti pris qui rappelle l’esthétique des clips du groupe.
« Justice est un dossier particulier » explique Vincent Lérisson, éclairagiste du duo depuis 2007. : « Il n’y a jamais eu d’autre cahier des charges que « on veut que ça rende sourd et que ce soit aveuglant ». Depuis, le brief n’a pas changé, par contre le show s’est affiné et amélioré avec les découvertes de chacun et une confiance qui s’est construite au fil du temps. En vieillissant, on a peut-être envie d’être moins brutal et plus fin. » ajoute-t-il dans un sourire.
Vincent Lérisson (à gauche), éclairagiste du groupe Justice depuis 2007, et Jérémy Dufeux (à droite), assistant lumière, pour un design résolument cool, puissant et aveuglant un public complètement fan de cette expérience nouvelle pulsée au laser !
A partir des musiques que Xavier et Gaspard lui envoient, Vincent démarre son design. « Au début, je vais avoir plein d’idées et proposer de grosses directions différentes sous la forme de plans. A ce moment, je travaille avec quelques personnes proches en fonction des besoins et notamment avec mon frère » (Gilles Lérisson, directeur d’exploitation à la Cigale ndlr).
Il propose alors un projet aux artistes qui sera le point de départ d’un travail collaboratif. Le show évolue alors, souvent loin des idées initiales mais tout en conservant des influences fortes. La dominante de lumière en noir et blanc chère au duo électro depuis leur première tournée est toujours présente même si elle est aujourd’hui ponctuée de touches de couleurs.
« Justice a une identité visuelle très reconnaissable » explique-t-il, « Xavier et Gaspard sont graphistes de formation, ils ont une culture de l’image et ils anticipent les rendus de la caméra, dans un téléphone ou sur Internet. Ils savent ce qu’ils veulent et surtout ce qu’ils ne veulent pas ». Leur vision artistique est donc claire, et Vincent cherche à la concrétiser par la lumière mais aussi à marquer les temps forts et émouvoir le public. Il explique : « La lumière est comme leur chanteuse, elle parle pour leur musique. »
Cette gestion singulière des couleurs, oscillant entre éclats flamboyants et moments plus sobres, structure véritablement la narration visuelle du concert. Le groupe cherche à créer une interaction émotionnelle et la réflexion est minutieuse pour trouver la formule parfaite. Un exercice de style auquel Vincent est fier de pouvoir contribuer grâce à une expression visuelle puissante.
Vincent Lérisson nous en dit plus dans cette interview vidéo :
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Armand Beraud réalisateur des médias : Une Collaboration Clé sur la Tournée Justice Live
Armand Beraud accompagne Justice depuis plusieurs années, travaillant sur leurs clips et pochettes. L’équipe de graphistes de C14 studio a utilisé les logiciels Smode, After Effects et Unreal Engine pour créer les médias.
La simplicité des médias diffusés tranche avec le niveau d’émotion que leur synergie avec la musique est capable de créer sur scène. Une expérience indicible mais très chaleureuse « l’objectif est d’enlacer le public pour lui dire qu’on pense fort à lui » exprime Armand.
SLU : Un des choix majeurs du show était de donner une impression de noir et blanc. Peux-tu nous en parler ?
Armand Beraud : Les artistes voulaient une esthétique monochrome. Le noir et blanc renforce l’impact visuel rock’n’roll qu’ils souhaitent donner quand trop de couleurs peuvent évoquer un effet type disco. L’idée principale était de jouer sur des contrastes radicaux en allumant et en éteignant la lumière, comme un interrupteur, pour marquer les temps forts du spectacle. D’ailleurs, ils font la même chose avec la musique où les breaks servent à redescendre pour mieux réattaquer. Le spectacle doit être comme une sorte de roller-coaster pour créer du relief émotionnellement parlant.
SLU : Un des moments marquants pour moi a été sur le titre One Night/All Night où il y a une forte transition qui fait passer du noir salle à des aplats de couleurs en rampe, particulièrement chaleureux et modernes.
Armand Beraud : C’est une volonté du spectacle que de ne faire que de l’émotion et jamais de la démonstration technique, donc on se concentre ici sur un effet dont l’objectif est d’enlacer le public pour lui dire qu’on pense fort à lui. Personnellement mon approche est plus artistique que technique et mon travail avec Justice a commencé avec des clips minimalistes basés sur des jeux de lumière.
Armand et Vincent envoient de la poudre de Perlimpinpin dans la face Elidy des MiToB pour ambiancer le public et créer à la demande une sorte de diadème au-dessus des Justice.
SLU : Vous jouez donc avec la perception visuelle ?
Armand Beraud : Toujours. Sur « One Night/All Night », on alterne couleur et blanc très rapidement, et en amenant de la couleur, c’était intéressant car on avait encore plus la perception d’une scène en noir et blanc. De plus cette tournée est très axée techno avec des inspirations Thunderdome et donc à la différence de la tournée précédente où les gens regardaient ébahis, là ils sont très actifs et dansent. Ce n’est pas la même façon de penser un spectacle. Ici on est axé sur la lumière plus que sur la vidéo qui est quasi invisible mais qui prolonge la lumière. C’est une intention qui fait partie de la collaboration que j’ai eue avec Lewis (Vincent Lérisson).
SLU : Comment avez-vous travaillé avec Vincent ?
Armand Beraud : La musique arrivait au fur et à mesure, et on s’adaptait en temps réel. Lewis sait comment structurer le spectacle et maintenir l’intérêt du public. Nous avons donc créé les motifs visuels qui accompagnent la mélodie, en utilisant des chorégraphies de pixels et des éléments visuels qui s’intègrent dans l’ensemble. L’urgence en résidence a servi le spectacle en le rendant un peu brut. Souvent, je soulignais la boucle pendant que Lewis fabriquait le tableau et donc la partie dynamique du titre.
On peut avoir des discussions sur le placement de la vidéo dans la scénographie et bien sûr on prend en compte le brief de Xavier et Gaspard qui peuvent nous dire par exemple « Ce titre c’est une boule à facette » et donc Lewis va se servir des miroirs et je vais essayer de donner le goût de ce qu’est une boule à facettes en vidéo en créant des bords RGBW autour des lumières blanches par exemple. D’une manière générale les artistes adorent la poudre de Perlimpinpin c’est-à-dire une espèce de scintillement crépitant, une dynamique que Lewis ne peut pas créer seul avec les lumières. C’est par contre une rémanence que je peux apporter en vidéo quand il éteint ses lumières.
Armand Béraud est le directeur artistique de la création des médias de la tournée Justice Live 2024, il a également collaboré avec le duo pour des projets de clips et de pochettes d’album.
Armand Beraud est un artiste et réalisateur français, spécialisé dans le domaine de l’animation. Il a commencé sa carrière dans les années 2000, période où la technologie 3D devient accessible grâce à la puissance des ordinateurs personnels. Il travaille sur divers projets, notamment des clips musicaux et des publicités puis pour le duo Justice, en 2007, à l’occasion de la réalisation du clip DVNO présent sur leur premier album. Son approche qui met l’accent sur la simplicité et l’émotion plutôt que sur la technique plaît au duo qui le fera intervenir sur plusieurs de leurs créations, y compris leurs deux dernières tournées. Comme il le décrit lui-même « J’aimais les vidéos d’artistes qui travaillaient sur les primitifs de la vidéo et où les gars peignaient sur des pellicules. Ce sont des aspects que je trouve complètement abstraits et extrêmement émotionnels dans des œuvres qui sont presque des vidéos de laboratoires mais qui donne des rendus hyper beaux ».
Les Pods par MECAoctet
Pour l’ingénierie des Pods, MECAoctet reçoit un prix de l’innovation SLU. Les éléments scéniques ne sont pas cachés, au contraire : les mouvements du matériel et de la scénographie font partie du spectacle, donnant un aspect presque mécanique et robotique, parfaitement en phase avec la musique électronique du duo. Les barres lumineuses et les écrans vidéo sculptent l’espace avec précision, jouant avec des motifs géométriques et un usage malin du stroboscope.
Fabriqués par la société française MECAoctet, les pods sont souvent mis en valeur dans la scéno pour créer des tableaux aux influences industrielles et animer l’espace grâce à des mouvements numérisés très gracieux.
Créer ces objets scéniques tout en gardant une certaine ergonomie est un défi relevé par l’équipe de MECAoctet qui réalise pour cette tournée des ponts intégrés, conçus pour être installés en moins d’une heure et demie sur des scènes de festivals, de Zénith et d’Aréna. Un gain de temps très utile dont bénéficie aussi l’étape de démontage.
Les Pods se déplient et se replient pour la mise en place et le transport. Il n’y a pas de flight case et le câblage reste au-dessus.
Philippe « L’Ecu » Ducouret faisant partie de l’équipe de fabrication des pods chez MECAoctet explique : « Un pod comprend un pont avec les projecteurs et un support avec les moteurs d’automatisation. L’équipe monte d’abord les lignes de pont, puis déclipse deux éléments et lève l’ensemble qui se retourne pour passer de la position transport (avec roulettes) à la position show. Une fois à la bonne hauteur selon les salles, il suffit de câbler et tout est prêt. Une échelle permet d’étendre les ponts pour acheminer les « câbles pick » plus loin pour une installation propre ».
Chaque pod est équipé d’un pont de 4 mètres supportant un pod de 3 mètres afin à la fois de protéger le matériel pendant le transport tout en prévoyant une installation pont mère/pods prête à être déployée pour plus de rapidité.
Ce projet a été réalisé en partenariat avec Vincent Lérisson, Sébastien Sacco de B-Live, Manu Mouton et l’équipe motion. Tous ont contribué à l’optimisation du processus pour concevoir 14 pods de 250 kg chacun. Deux kits existent : le kit US, testé en premier, a permis d’améliorer le kit européen, notamment en optimisant la position des tubes Led Martin Sceptron et en renforçant la sécurité pour le transport.
Philippe « L’écu » Ducouret : « Nous avons aussi travaillé sur le mur de fond de scène, développé de deux manières différentes. L’accent a été mis sur l’ergonomie, la facilité de montage et la rapidité, permettant à l’équipe de se concentrer davantage sur la qualité du show. Cela rend le travail beaucoup plus fluide et moins stressant. L’équipe peut arriver plus tard, installer plus rapidement, et accéder à des scènes avec des limites de poids, ce qui est un avantage. »
SLU : Et pour la sécurité ?
Philippe « L’écu » Ducouret : « On a amélioré le logiciel développé par Julien Bodart pour que le contrôle de fasse de manière toujours plus sûre. Les installations sont monitorées en permanence grâce à de multiples capteurs de transferts de charge et de mouvements de freins. Au début cela a pu être pénible et limitant car dès qu’il y avait une suspicion de problème, tout s’arrêtait. C’était compliqué pour l’éclairagiste. Maintenant que l’on maîtrise les dangers possibles, on a la possibilité de tout arrêter mais si ça ne pose pas d’enjeu de sécurité, nous allons plutôt le gérer que bloquer complètement le motion. Ces décisions sont possibles grâce au concours d’Antoine Certain qui nous a rejoints il y a deux ans et a permis d’être moins binaire sur cette partie du logiciel. »
L’équipe rigging, motion (de gauche à droite) Rick Ducouret, Chef d’équipe, Aurélien « Angelo » Rougerie, assistant asservi, Adrien Bertrand, opérateur asservi, Quentin Lejeune, assistant asservi.
Rick Ducouret, déjà croisé sur la tournée Planète Terre de Louise Attaque est chef d’équipe et opérateur pour le Motion. Il nous explique comment sont alimentés les pods :
Rick Ducouret : « Nous avons conçu le système avec trois enrouleurs : un pour le courant, et deux pour les arrivées RJ45 dont un pour la lumière et un pour la vidéo. Les moteurs sont fixés avec des accroches courtes grâce à des braquettes spéciales, au lieu des habituels Steelflex, ce qui permet de gagner en hauteur. »
SLU : Pourquoi est-ce important d’optimiser ?
Rick Ducouret : Dans un kit festival, les scènes peuvent être basses, autour de 7-8 mètres. Chaque centimètre compte pour optimiser l’espace ou pour éviter d’avoir à démonter pendant les changements de scène. Si un mouvement doit passer de 10 mètres à 2 mètres de course, cela crée des incohérences. On va donc ajuster la vitesse pour garder une constance dans le timing des mouvements. Il y a une quinzaine de mouvements différents. On s’adapte en fonction des Zénith, car leur hauteur varie. Parfois, on est à 12 mètres, le lendemain à 10 mètres, et la hauteur peut aussi différer en Arena. Bercy, par exemple, est beaucoup plus haut que le Zénith de Paris.
Une équipe technique ultra-rodée pour une installation en Or
Manu Mouton, Directeur Technique, anticipe tous les problèmes avant l’arrivée des équipes pour une tournée des festivals fluide.
Manu Mouton est un des fidèles de la première heure de l’équipe de tournée du duo Justice et son expérience d’une optimisation aussi bien financière que logistique a bénéficié au projet à tous les niveaux. Un ange gardien auquel l’équipe fait souvent référence pour louer son talent de directeur technique.
Avec l’explosion des coûts de transport en fret aérien liée à la guerre en Ukraine, Manu Mouton et son équipe ont opté pour une solution plus efficace sur la partie américaine de la tournée mais sans compromis sur la qualité. La décision de construire deux kits identiques et d’en envoyer un aux USA par conteneur en bateau est prise. Manu Mouton explique : » C’était le début de la guerre en Ukraine. Les avions de transport étant majoritairement russes, ils avaient interdiction d’atterrir aux États-Unis ce qui a entraîné une explosion des prix, d’où notre décision de construire un deuxième kit et de le faire transiter par bateau ».
Le transport maritime prend environ un mois entre Paris et New York et divise les coûts de transport par dix. De plus, transporter un équipement déjà monté permet à la production d’être plus flexible sur les dates de la tournée et de répondre positivement à plus de demandes. « On a beaucoup travaillé sur l’ergonomie du montage. Les ponts qui composent le design ont été optimisés pour être dépourvu de flight case et peuvent rentrer dans trois semis de matériel. Ils devaient par ailleurs pouvoir être montés dans un temps record d’une heure et demie. »
Pour mettre de l’huile dans les rouages, Manu se rend sur les sites en avance pour préparer l’installation et anticiper les difficultés. En Amérique du Sud, cette préparation se complexifie car elle nécessite une veille constante sur la sécurité des trajets à l’aide de contacts locaux. « Parfois, on a eu des escortes armées. Ce sont des réalités avec lesquelles il faut composer. Quand tu travailles sur un projet de cette ampleur, il faut des gens en qui tu as une totale confiance sinon c’est ingérable. » Aujourd’hui très impliqué dans la professionnalisation de la construction des décors et du matériel de tournée, il a récemment mis en place une remorque atelier mobile pour ajuster et finaliser les décors sur place, évitant ainsi des bricolages de dernière minute. « On peut maintenant faire des adaptations propres et efficaces sur place, sans être à quatre pattes à découper du bois n’importe comment. »
Justice Live 2024 représente pour lui un projet de maturité, fruit de nombreuses années d’expérience et d’optimisation technique. Il souhaite d’ailleurs désormais se consacrer à la création et au développement technique en amont pour mettre à profit son expérience de la logistique et de l’optimisation technique tout en conservant une qualité de production de haut niveau.
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Elie Druez, chef électro, Lucas Devinaz, technicien lumière, Jérémy Dufeux, assistant lumière et opérateur, et Théo Ritleng, technicien lumière.
SLU : Comment apportez-vous le courant vers les pods ?
Elie Druez : On a une montée de pont classique puis le courant est redistribué à des enrouleurs qui ont une course de 14 mètres maximum pour alimenter chaque pod. Il y a un enrouleur pour l’électricité, un enrouleur pour la vidéo et un enrouleur pour le data. Il fallait qu’on trouve un système compact où le câble soit fin pour qu’il se voie le moins possible.
Jérémy Dufeux : Dans chaque pod il y a un PRT intégré au-dessus. Il vient se poser sur le pod qui lui-même est sur roulette. Étant donné le design qui forme un losange, il fallait qu’on puisse faire une continuité du pont pour fixer les câbles pick (drisses ou moteurs pour rattraper le câble ndlr).
Lucas Devinaz : Comme ça ils ne tombent pas directement sur scène et c’est plus discret. Car le câblage redescend hors cadre.
SLU : En cas de casse d’un câble RJ, est-ce qu’une sécurité est prévue ?
Elie Druez : Au niveau du câblage, du spare est câblé pour le Art-Net car les nodes sont intégrés dans les ponts. Par contre pour la vidéo et le data, il n’y a pas de redondance. On aurait pu en prévoir une pour le data mais il aurait fallu rajouter des enrouleurs et ça ne rentrait plus dans le pont. On a changé un enrouleur qui avait été sectionné lors du montage démontage, mais sinon c’est très stable d’autant plus sur le kit Europe qui a bénéficié des retours du kit US, en plus d’un câblage très récent avec des câbles RJ live qui sont plus gros, plus costauds car mieux protégés par leur blindage. Ceux du kit US sont un mélange entre les catégories 6 et 5E mais ils fonctionnent quand même bien.
Lucas Devinaz : Quand on a besoin de rajouter des longueurs par contre ce choix peut se sentir car on est au maximum des possibilités pour la vidéo.
Elie Druez : En effet, on estime la distance à 110 mètres avec tous les raccords, donc on est loin de la valeur de sécurité qui est plutôt aux alentours de 80 mètres pour la vidéo. Les enrouleurs disposent d’un double enroulement pour éviter que les câbles ne se torsadent. Avec ce système on a une perte de longueur qui fait baisser cette distance de sécurité max.
Le MiToB, un projecteur custom
Le MiToB est un projecteur construit spécialement pour la tournée Justice par Vincent et l’équipe B-Live emmenée par Sébastien Sacco. Il a été récompensé par de multiples prix et SLU lui décerne un prix de l’Innovation.
Vue explosée du projecteur MiToB créé spécifiquement pour la tournée.
Cette idée prend son origine bien plus tôt lors du développement d’un mur sur MediaSpinner avec une face Elidy et une face vidéo d’écrans Screentech de 30 x 17 cm. « Cela me permettait de passer facilement d’un mur vidéo à un mur d’Elidy S et d’obtenir un décor hybride. » explique Vincent.
En 2017, la tournée de Justice leur permet de repenser cette idée pour lui ajouter une face miroir. « Nous avons obtenu un projecteur en forme de Toblerone d’1,20 m avec trois faces. Il y en avait quatre par cadre pour un total de 13 cadres ». Lors du débrief, Vincent très content de cette nouvelle possibilité envisage déjà une évolution avec un mouvement en pan et des projecteurs plus petits pour remplir le volume scénique avec plus d’unités. 2022 sera l’occasion de concrétiser ce projet quand Justice décide de repartir en tournée.
Les MiToB peuvent au choix présenter une face vidéo, Elidy blanc chaud ou miroir au public.
Chez B-Live un stock de VL 2500 inutilisé sert de base à Sébastien Sacco pour la réalisation d’un prototype. Vincent explique : « Les MiToB sont en déport (en perroquet ndlr) ce qui apporte plus de poids de traction sur les moteurs. Il fallait donc de la puissance pour que quand la face Led, la plus lourde, est en bas, on puisse arriver à la retourner ».
Sébastien, fort de son expérience en mécanique, conçoit des pièces sur Vectorworks et donne vie au MiToB. Vincent précise : « Globalement, Justice en a l’exclusivité même s’ils n’en sont pas propriétaires. Par contre, ils seront ensuite disponibles à la location chez B-Live. »
Sébastien Sacco : « Aujourd’hui ce projecteur est très typé justice, mais il peut aussi être modifié si besoin et c’est pour cela que nous avons prévu des arrivées en Neutrik, de l’électricité en 4 points et du RJ45 pour se laisser une marge de manœuvre, ce qui a été une des bases dans notre réflexion chez B-Live. »
Le MiToB est assez spécifique car ses trois faces sont successivement un projecteur Elidy blanc chaud, une face vidéo classique et une face dibond miroir argent. « Je rêverais d’y installer de la LED multicolore avec la même puissance. » confie Vincent. « Il y a des projecteurs qui y ressemblent mais ils ne sont pas aussi polyvalents. MiToB est peu coûteux du fait du recyclage des éléments qui le composent. Cela nous a permis de rentrer dans le budget prévu et je remercie Corida / Genesis et Manu Mouton pour leur adhésion et leur aide sur ce projet ».
Pour l’anecdote, le nom de « MiToB » a été choisi en référence au nom de son grand frère le « Toblerone ».
SLU : Avez-vous rencontré des difficultés pour fabriquer le MiToB ?
Sébastien Sacco : « La phase de prototype s’est bien passée car on avait tout en stock chez B-Live. Le problème a été de fabriquer une série de 130 dans un délai d’un mois pour respecter le calendrier de la tournée. Il a donc fallu coordonner l’approvisionnement en matières premières, les coupes laser, l’assemblage envoyé en peinture époxy et les temps de transport. Nous avons aussi dû faire refabriquer des cartes de pilotage par un fabricant chinois à hauteur d’une quarantaine d’unités qui devaient être des copies afin de compléter nos stocks. Puis on a monté des équipes pour constituer des chaînes de montage chez B-Live qui s’est équipé d’outils pneumatiques.»
Sébastien Sacco, chargé de projet chez B-Live, accompagne Vincent dans toutes ses idées scénographiques les plus exigeantes.
Sébastien Sacco commence tôt dans une société locale à Annecy tout en poursuivant un bac S et un BTS Informatique et Réseau pour l’Industrie et les Services (IRIS ndlr), complétés par une école d’infographie. Son père, tourneur fraiseur, lui transmet son savoir-faire pour réparer sa moto et préparer ses compétitions de Trial.
Ses expériences professionnelles l’amèneront à travailler avec Nicolas Savigny en serveur vidéo, puis avec Cyril Pratt. En 2012 il rejoint la tournée de Justice et retravaille avec Vincent Lérisson, rencontré sur un projet précédent. Leurs créations ne feront que prendre de l’ampleur, Sébastien étant un de ses fidèles complices de fabrication.
Kit sur scène
160 x Starway Baracca 360 se répartissent sur scène, sur le pont de douche et à cours et jardin pour les deux dates de l’Accor Hôtel Arena.
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SLU : Tu utilises les Starway Baracca 360 en successions de faisceaux colorés très rapides ce qui bizarrement renforce par contraste la dominante en noir et blanc du show.
Vincent Lérisson : C’est né d’une erreur de programmation. J’avais les Baracca de Starway en test et j’ai découvert cet effet de défilement de couleur ultra rapide. Xavier et Gaspard ont adoré, et on l’a intégré sur “One Night/All Night”. Le défilé de couleurs est tellement rapide qu’à l’œil nu, on perçoit du blanc ou du gris, mais c’est en clignant des yeux que les couleurs apparaissent. En vidéo, le rendu est moins bon, seule la vision humaine capte pleinement cet effet et c’est aussi ce qui nous a séduits.
Le Starway Baracca 360 Wet envoie du bâton laser à tout va pour dynamiser la foule, La Patte Vincent Lérisson.
SLU : Que penses-tu de ces nouvelles sources laser ?
Vincent Lérisson : Je suis hyper content du Baracca ! Je cherchais un projecteur compact, avec un bâton extrêmement pêchu et efficace sans les défauts des projecteurs dits « à effets » c’est-à-dire pas d’ouverture de faisceau et un point chaud très marqué donc pas joli et au final, pas réellement adapté pour éclairer des gens. Par ailleurs, je voulais me passer des lampes qui nécessitent plus d’entretien. Le Baracca 360 répond parfaitement à ces critères avec son faisceau laser ultra-puissant et son faible encombrement. Son poids, 22 kg, dû à la certification IP65, le ralentit un peu, mais avec des moteurs plus puissants, il serait parfait. Il a aussi une rotation infinie et d’autres fonctions que je n’exploite pas, mais son potentiel est énorme, tout en restant sûr à l’utilisation.
Sur ce tableau, les Baracca jouent avec la face miroir des MiToB dans une sorte de mise en abîme : quid du faisceau ou de la réflexion.
Le Starway Baracca 360 WET est un projecteur Beam équipé d’une source laser de 260 W, offrant un angle d’ouverture de 1,7° grâce à une lentille de 145 mm de diamètre. Il est capable d’un éclairement de 190 000 lux à 20 mètres, produisant un faisceau extrêmement dense dans l’espace. Intégrant un système de couleurs CMY, une roue de 17 couleurs, une roue de 19 gobos fixes, 2 prismes cumulables, et un frost, le Baracca 360 WET bénéficie d’une rotation pan/tilt infinie, soutenue par la technologie CK EFFECT.
Cette technologie brevetée par la marque simplifie la programmation des mouvements pan et tilt des projecteurs, qu’ils soient en rotation continue ou en mouvements conventionnels. Avec seulement deux paramètres pour le Pan et deux pour le Tilt, il est possible de définir la zone d’éclairement du projecteur, indépendamment de la vitesse des déplacements.
Avec finesse les Baracca créent comme une abbaye de faisceau de glace dans l’enceinte de l’Accor Hôtel Arena pour une belle communion dans le public de Justice.
SLU : Tu es parmi les premiers à utiliser la technologie laser, dont le faisceau est bien plus défini que celui d’une source Led. Peux-tu nous en parler ?
Vincent Lérisson : Le laser donne l’impression d’un faisceau « en verre » qu’on pourrait attraper et casser, c’est une lumière visuellement très différente de celle émise par les Beams à lampe ou à leds. Je ne dirais pas que c’est mieux ou moins bien mais en Beam, je préfère le laser pour sa netteté et sa puissance sur la distance. Par contre, en éclairage, il n’est pas forcément supérieur au trad, qui a toujours eu ma préférence d’ailleurs. On en voit moins car la consommation d’électricité est devenue un vrai sujet. Il faudrait beaucoup plus de projecteurs pour un même design en trad, ce qui n’est pas possible. Le trad était superbe mais il faut changer de modèle.
Sur chaque pod on trouve 4 x MiToB, 2 x Rogue Outcast X2 Wash Chauvet Professional et 3 x Sceptron Martin.
Les Martin Sceptron, en plus de souligner la forme des pods dans un motion qui évoque un logo des années des 90’s, créent une ambiance “indus” chère au duo Justice et à leur éclairagiste Vincent qui apprécie par ailleurs leur faible poids et leur forte puissance.
Vincent Lérisson : J’ai ajouté les Martin Sceptron pour la sensation du plafond néon qu’on aime bien et ce dès le deuxième titre. On évoque un univers industriel souhaité par Xavier et Gaspard. Avec tous les écrans vidéo, on assume un câblage apparent mais discret. Le Sceptron est léger, peut accueillir de la vidéo et on l’utilise ponctuellement pour rehausser les tableaux. On connaît bien ce projecteur : ses tailles de tubes, son poids très pratique, sa fiabilité et la possibilité de les piloter via média serveurs ou par le P3 de Martin en DMX.
Le Sceptron a été contrôlé uniquement par Média Serveurs pour éviter de surcharger le réseau du show. Jérémy Dufeux, l’assistant de Vincent Lérisson, explique : « Les Sceptron, pour une raison liée au réseau qui est conséquent sur ce show, ont été contrôlés par Smode et non pas par la grandMA pour ne pas alourdir le synopsis réseau ».
Le Martin VDO Sceptron 10 est un tube LED conçu pour s’intégrer dans des configurations variées, notamment les décors scéniques et architecturaux. Disponible en deux longueurs (1 000 mm et 320 mm) et d’une largeur de 27 mm, il offre un pas de pixel de 10 mm, permettant un affichage fluide et précis des contenus visuels. Ses leds RGB assurent un mélange de couleurs variés. Grâce à sa compatibilité avec les protocoles P3 et DMX, il peut être intégré dans différentes configurations de contrôle. Son indice de protection IP65 garantit une utilisation en extérieur, et sa conception modulaire permet de lui associer différents diffuseurs pour divers effets visuels.
SLU : Et les Rogue Outcast 2X Wash de Chauvet Professional ?
Vincent Lérisson : Je les adore. J’avais besoin d’un wash léger pour rentrer dans la limite des 250 kg en accroche sur les pods et qui soit puissant, le mot d’ordre de la tournée Justice. Il y a 30 machines au-dessus des artistes et je voulais qu’elles fassent aussi un beau bâton de lumière. Le prestataire nous les a proposés et après les avoir testés j’ai constaté qu’ils dépassaient mes attentes. Je trouve que c’est un très bon projecteur. Il est IP65, ce n’était pas nécessaire pour nous mais ça reste un plus car nous sommes beaucoup en festival et soumis à de la poussière. J’en suis tellement content que j’en ai mis sur la tournée de l’Impératrice où les artistes m’ont même demandé de les baisser un peu.
Les Chauvet Professional Rogue Outcast 2X Wash ont particulièrement plu à Vincent qui en a placé sur deux de ses tournées. Il les a ici installés sur les pods sans dépasser la charge totale max tout en ayant accès à une forte puissance.
Le Chauvet Professional Rogue Outcast 2X Wash est un projecteur asservi multisource IP65. Il est équipé de 19 LED RGBW de 25 W chacune, offrant une large palette de couleurs et une intensité lumineuse significative. Le zoom motorisé permet une ouverture de faisceau variable de 8° à 66°. Sa température de couleur est ajustable entre 2 800 K et 10 000 K. Il est contrôlable selon 5 zones de LED pour des effets de pixel mapping créatifs. La gradation 16 bits assure des transitions lumineuses douces. Sa construction robuste en alliage d’aluminium et de magnésium assure durabilité et légèreté dans des dimensions compactes (303 x 218 x 361 mm) et un poids de 10,6 kg.
Mur de fond de scène
La vision de la technique est parfois complètement assumée et devient même un tableau quand le matériel est éclairé par les écrans du mur de fond de scène pour dévoiler le décor. Vincent précise : « Ça donne une sensation de rétroprojection, comme un positif négatif.
Le mur de fond de scène imaginé par Vincent et fabriqué par MECAoctet devait pouvoir être reconnaissable pour laisser une signature de la tournée sur les réseaux sociaux.Pour le constituer Vincent a choisi les Prolights EclPanel TWCXL recouverts d’un film de leds transparent habituellement utilisé sur les devantures de luxe.
Vincent Lérisson : L’idée du mur vient d’une précédente tournée où une installation similaire m’avait ouvert de nouvelles possibilités. Pour Justice, je voulais un élément emblématique qui rattache visuellement n’importe quelle photo au groupe. Xavier et Gaspard adorent les miroirs, alors j’ai proposé un mur composé d’énormes projecteurs dont les volets seraient en miroir, pour un rendu cinématographique.
Le mur de projecteurs fait face au public avec des volets miroirs. Une vision poétique de la technique toujours très présente dans l’imaginaire de son designer.
J’avais déjà utilisé les Prolights EclPanel, dont j’avais apprécié la finition et la possibilité de les contrôler en matriçage. Quand la marque m’a présenté leur modèle TWCXL, j’ai trouvé qu’il apporterait un look très moderne au show et B-Live, via sa branche cinéma Transpalux, m’a suivi sur ce projet.
Le Prolights EclPanel TWCXL est un projecteur soft light haute puissance (1 500 W) à leds RGB+blanc chaud, conçu pour les productions cinématographiques et télévisuelles. Il produit un flux lumineux de 130 725 lumens et une température de couleur ajustable de 1800 K à 20 000 K, avec un excellent rendu des couleurs (IRC > 93, TLCI > 93).
Son système optique large de 109° assure un éclairage homogène, avec des effets dynamiques préprogrammés et un contrôle en 16 bits. Il se contrôle en DMX, RDM, Art Net, sACN et CRMX (sans fil), avec un pilotage précis sur 48 sections. Physiquement, il est robuste (48,7 kg, aluminium moulé), dispose d’un refroidissement actif silencieux, et est optimisé pour une utilisation en studio avec une interface intuitive. Idéal pour les shows live et le cinéma.
Entre ces panels, des barres Led Robe Tetra2 montées sur Robe MediaSpinner ont été prévues par Vincent. Il ne tarit pas d’éloge sur cette machine : « J’aime beaucoup ces barres car elles sont puissantes et contrôlables Led à Led. Nous avons décidé de les merger dans le serveur pour créer des effets impossibles à faire uniquement à la console.
Il me manquait une rotation en pan et même si j’étais au courant de la sortie du Tetra X plus petit en taille, je voulais éviter un gros investissement supplémentaire. Avec Seb nous avons pensé au Robe MediaSpinner et cette association de même marque nous a paru faisable. Le test de notre proto a validé cette idée car en le bougeant dans tous les sens, on s’est rendu compte que ça marchait super. »
Les Robe MediaSpinner étant présents en quantité dans les stocks de B-Live grâce à la précédente tournée de Justice, cette idée leur a permis de capitaliser une fois de plus sur ces investissements.
Tetra2 dématérialisent la célèbre croix de Justice pour une géométrie martiale très appréciée par le groupe.
Il ajoute « On en est hyper contents. C’est vrai que c’est un petit peu plus fragile car je les fais jouer en déport et donc travailler dans un axe qui n’est pas natif mais ça fonctionne et on n’a pas énormément de soucis. »
SLU : Ce sont elles qui produisent la croix emblématique de Justice ?
Vincent Lérisson : Effectivement, les Robe Tetra2 sont en forme de croix dans le setup de base mais elles évoluent tout au long du show même si Xav et Gaspard ne sont pas très friands des formes un peu « psychées ». D’une manière générale ils aiment le côté droit et martial donc sur ce design, elles ne bougent pas beaucoup mais quand c’est le cas, le motif de lumière fait qu’on n’a plus la perception de l’objet pour éviter une sensation désorganisée. »
Les barres Robe Tetra2 sont ici monté sur Robe MediaSpinner pour plus de flexibilité dans le mur de fond de scène. Ici elles rehaussent un superbe ciel étoilé.
Le Robe Tetra2 est une barre linéaire équipée de 18 LED RGBW de 40 W chacune. Elle génère des faisceaux ultra-serrés de 4° qui peuvent s’élargir jusqu’à 45° grâce à son zoom motorisé. Cette fonctionnalité permet de passer sans transition d’une lame de faisceaux à un éclairage wash global. Le Tetra2 intègre également deux sources d’effets exclusifs brevetés par Robe, le Multi-Coloured Flower Effects (MCFE), qui crée des animations volumétriques multicolores spectaculaires.
Mathieu « Krouton » Faver (à gauche) et Rémi Kuperas (à droite). Rémi explique « Mon job est de faire monter le Wall (mur de fond de scène) tous les matins et de le démonter tous les soirs. En plus j’assiste Krouton dans la logistique des camions ».
En termes de connectivité, le Tetra2 est doté d’un switch Ethernet intégré et prend en charge divers protocoles tels que sACN, Art-Net et Kling-Net, facilitant ainsi son intégration dans des installations réseau complexes et son contrôle par Média Serveur ou console DMX. Le Robe MediaSpinner 50 AT est un dispositif conçu pour entrainer en rotation d’écrans plasma, d’écrans LCD, de projecteurs ou de haut-parleurs jusqu’à une charge maximale de 50 kg. Il alimente et assure le transfert des données. Il est entièrement contrôlable en DMX, offre une rotation bidirectionnelle à vitesse variable, y compris une rotation continue. Un système de fixation utilisant deux pinces Omega assure une installation sécurisée.
Kit en salle
Un kit de 92 GLP JDC1 et tout autant de Robe MegaPointe animent la salle de l’Accor Hôtel Arena dans la profondeur.
À Bercy, des ajouts gérés par PRG ont renforcé le dispositif, notamment avec 92 x GLP JDC1 placés sur quatre énormes ponts traversant la salle pour des effets de profondeur. Vincent explique, « Ils servent à faire l’éclairage public standard, l’entrée public, les blinders lors des appels publics et ils me servent aussi de strobes classiques ». Ces célèbres strobes matriçables avec crayon lumineux central sont aussi présents au sol sur scène dans le kit de la tournée pour assurer un contre puissant.
Vincent Lérisson se rappelle son coup de cœur pour ces machines quand il les découvre en 2017 lors d’un show de Justice pour Google aux États-Unis. Il apprécie leur puissance et leur polyvalence, « C’est cool d’avoir un projecteur sur tilt en strobe car dans la bonne position, tu peux faire des fonds de scène voire des cyclos avec des couleurs qui sont assez jolies.
Mais on peut aussi sortir du strobe en mode blinder public qui fait mal aux yeux et les utiliser en douches. D’une manière générale, son tilt démultiplie les possibilités ». Pour cette date de Bercy, ils étaient accompagnés par tout autant de Robe MegaPointe.
Technique de diffusion vidéo et réseau
Avec un gros melting-pot entre lumière et vidéo envoyé dans le mur de fond de scène, c’est-à-dire dans les EclPanel, les Tetra2, les MiToB, les Sceptron et les Elidy de la mini-scène sur laquelle se tiennent les artistes, le kit de Justice a bénéficié d’une équipe dédiée à sa bonne diffusion. Tous ces appareils ont été patchés dans le média serveur.
Mel et Seb s’occupent de la diffusion des médias vidéo. Mel qui a déjà travaillé sur plusieurs projets au sein de B-Live et qui connaît bien Sébastien a su adapter le travail des graphistes aux différentes scènes de la tournée, qui comprend de nombreuses dates en festival. Chaque type de diffusion étant spécifique, sa formation de graphiste et son expérience technique lui permettent de les intégrer correctement dans le serveur.
L’équipe en charge de la diffusion technique des médias (de gauche à droite) Marie-Lénaïc Bui Armagnac, technicienne Média Serveur, Geoffrey Giot, technicien mécanique et vidéo, et Sébastien Sacco, Ingénieur fabrication et chef réseau / vidéo.
Sébastien Sacco : Le principe était d’avoir un mur composé de plusieurs éléments en vidéo pour obtenir une continuité avec la lumière. Par exemple, quand on envoie un ciel étoilé dans les écrans LED au fond, les Tetra2 projettent aussi des petits éclats en vidéo.
SLU : Quand les Robe Tetra2 matérialisent la croix de Justice, quel média leur envoyez-vous ?
Sébastien Sacco : On envoie du blanc et une figure de croix. On a fait un étalonnage dans le Smode car le blanc des Tetra2 ne rendait pas comme celui d’un écran LED qui fonctionne en RGB alors que le Tetra2 possède un canal dédié pour le blanc qu’on est obligé d’utiliser sinon on obtient un blanc qui tire sur le rose. Pour avoir une image blanche, il fallait que le serveur puisse gérer ce quatrième canal de blanc.
Marie-Lénaic Bui Armagnac : On a fait une sorte de merge avec des courbes colorimétriques pour que ce soit acceptable en injectant une content map RGB dans une content map white par un processus de Smode.
Sébastien Sacco : Comme ils sont en simultané, cela permet d’avoir ce canal en plus. Tu récupères la luminance du RGB qui est mise sur le calque white ce qui signifie qu’on utilise le RGB comme si c’était un white comme pour faire du blanc sur un écran standard. Sauf que ça peut faire du rouge, du vert et du bleu. Ça permet d’obtenir une correspondance à peu près et surtout d’éviter que le blanc soit fait en trichromie et donc tire sur le rose au profit d’un blanc LED.
SLU : Quelles sont les couleurs qui reviennent souvent en vidéo ?
Sébastien Sacco : Justice au départ, c’était très blanc avec un titre qui est historiquement rouge : « Stress ». Il y avait parfois un peu de CTO mais très léger. Je trouve que sur cette tournée beaucoup de couleurs ont été ajoutées même si on a toujours l’impression que c’est noir et blanc. Ce ne sont pas des couleurs flashy mais il y a des teintes chaudes et froides. C’est aussi dû aux projecteurs qui ont été choisis comme le Elidy qui est chaud avec le Baracca 360 qui est une source laser froide. Le studio C14 qui a créé les médias sous la direction d’Armand Beraud et de Vincent Lérisson est parti dans cette direction.
Marie-Lénaic Bui Armagnac : On voit aussi beaucoup de blancs irisés.
SLU : Est-ce que vous avez la main sur tous les projecteurs ?
Sébastien Sacco : La console et le Smode peuvent contrôler les Elidy, les Tetra2 ou les panels du mur de fond de scène. Dans un même tableau, on peut avoir de la lumière ou de la vidéo fusionnées.
Marie-Lénaic Bui Armagnac : Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de mapper les commandes du projecteur, mais juste les couleurs et un dimmer ou un strobe si nécessaire.
SLU : Et qui prend le dessus entre la console et le Smode ?
Sébastien Sacco : C’est un merge en http dont la règle est que c’est la valeur la plus haute sur le rouge, le vert, le bleu ou le dimmer qui prend la main. La manière dont ça a été encodé fait que ça fonctionne sans problème. On reçoit toutes les infos en réseau, et après dans le node, on lui dit que cet univers-là, qui vient de la console par exemple doit être mergé avec cet univers-là qui vient du Smode. Et à la fin le projecteur reçoit le merge des deux.
Une petite scène complètement intégrée en vidéo et Elidy (…)(…) éclaire les artistes en contre-plongée totale pour de superbes silhouettes.
Du point de vue du matériel réseau, les nodes sont du Obsidian EN12 ports standards. Ces appareils sont facilement paramétrables via des pages web. Les Switches quant à eux sont en Netgear de la série AV avec deux références différentes car les cœurs de réseau entre la régie et la scène sont des switches avec 16 cages SFP en 10 Giga. Puis la redistribution se fait sur des switches plus petits.
SLU : Quel protocole avez-vous utilisé ?
Sébastien Sacco : On est en sACN entre la console et le serveur car suite à des essais, ça s’est avéré plus performant pour le Média Serveur que s’ils étaient reliés en Art-Net. Sinon on sort de la console et du Média Serveur en Art-Net par le réseau puis dans un node pour être transmis au kit en DMX. Au total, il y a environ 300 univers entre la console et le Média Serveur dont 100 pour la vidéo uniquement.
SLU : Quels processeurs sont utilisés pour la diffusion du signal dans chaque écran LED?
Sébastien Sacco : Les processeurs transforment le signal vidéo en signal informatique propriétaire pour chaque écran. Sur ce projet, on a de nombreuses marques parmi lesquelles Nova Star pour les petits projecteurs, du Linz pour les flight case sur scène, du Color Light pour la couche vidéo superposée devant les panels du mur de fond de scène, du Megapixel pour l’écran de fond et du KTL pour les bandeaux devant la mini-scène.
Racks de diffusion vidéo
« Les panières sont des racks de tournée conçus pour pouvoir être transportés en avion, en bateau et sur les différents festivals électros. (…)(…) Parfois, cela surprend les équipes techniques qui sont plus habituées à voir les DJs arriver avec une simple clé USB quand Justice débarque avec trois semi-remorques. Il fallait donc que notre approche soit extrêmement compacte. » confie Sébastien Sacco
Les racks réseau du kit France et du kit US sont exactement identiques, sachant que tous les autres nodes sont directement intégrés aux ponts, avec uniquement un RJ pour les connecter au réseau.
Des caméras PTZ Sony FR7 situées en Zénithal et en face sont équipées d’optiques interchangeables et d’un grand capteur cinéma, ce qui leur permet de bien capturer l’image même dans des zones sombres, sans générer trop de bruit. Sébastien explique « Les artistes n’aiment pas particulièrement être filmés et préfèrent un plan large. Nous utilisions donc les IMAG mais le résultat était souvent décevant, car les festivals avaient déjà des plans larges sur les côtés de la scène. Sur cette tournée, étant donné que les artistes bougent peu, nous leur avons proposé une approche différente avec une captation balayée d’un léger flash conçu par Vincent, qui évite de les afficher en continu ce qu’ils ont apprécié. »
L’IMAG est une abréviation de « Image Magnification », utilisée dans l’industrie audiovisuelle. Elle désigne la projection vidéo à grande échelle lors de spectacles ou concerts afin de permettre au public, assis à une grande distance de la scène, de voir en gros plan les artistes sur scène.
SLU : Vous pouvez faire des réglages à la volée depuis votre poste ?
Sébastien Sacco : Oui, nous ajustons le cadrage, l’étalonnage, etc. Pour les concerts à Bercy, c’est un peu différent, car notre captation est récupérée par un car régie en log pour la retransmission en direct. Tout est donc étalonné dans les cars.
La tournée Américaine
Aux États-Unis qui réglementent drastiquement l’utilisation de faisceaux laser sur scène, et pour éviter de nombreuses formalités administratives, le kit US de Justice utilise des Robe MegaPointe pour remplacer les Baracca. Vincent Lérisson explique : « Cette autre source Beam homologuée à lampe s’est largement imposée auprès de nombreux prestataires à travers le monde. Ces projecteurs sont facilement disponibles en Amérique du Nord et du Sud, un critère essentiel en cas de problème technique. Si une panne survient à Bogotá, je dois pouvoir trouver une solution rapidement, car j’ai une obligation de résultat vis-à-vis du producteur et des artistes, qui exigent que le show soit identique partout. J’ai donc misé sur la sécurité. »
Les pods conçus par MECAoctet se permettent même un mikado sur scène pour une émotion au max sur le rythme de Justice.
SLU : Aux USA, vous avez obligation de recourir à des techniciens américains et qui plus est syndiqués. Est-ce que leurs pratiques correspondaient à votre manière de travailler ?
Elie Druez : C’était un peu différent car il y a des équipes vidéo et lumière dédiées. Sur ce kit qui est mixte, ça a pu parfois donner lieu à quelques discussions pour se coordonner et la barrière de la langue n’a pas aidé. Mais globalement ça s’est très bien passé.
Lucas Devinaz : À la première date pour Coachella, on a appris comment ils travaillaient. Par exemple, toutes les deux heures il y a un quart d’heure de pause obligatoire d’un point de vue contractuel. De notre côté on a l’habitude que ça aille vite, on tire les câbles, mais pour eux c’était important que l’on reste dans notre rôle de donneur d’ordre et que ce soient les équipes américaines qui manipulent le matériel.
SLU : Parmi tous les lieux où vous vous êtes produits, est-ce qu’il y a des anecdotes qui vous ont marqués ?
Elie Druez : Coachella était assez sport parce qu’on a passé trois semaines à monter le système pour le corriger et l’améliorer. Quand nous sommes arrivés après une pause dans la tournée, il a fallu remonter ce système dans un temps record et dans des conditions compliquées, c’est-à-dire avec un vent très fort, ce qui n’est pas idéal avec des éléments suspendus. Au final, nous avons réduit la hauteur du kit pour avoir moins de balancements et l’installation s’est terminée avec 12 minutes de retard seulement ce qui est une bonne performance.
SLU : Vous êtes passés dans un lieu mythique, le Hollywood Bowl. Comment avez-vous géré les câbles sur cette scène hors du commun ?
Lucas Devinaz : Pour ne pas gâcher la scénographie, les câbles sont prévus pour passer le long des gouttières qui suivent l’arrondi du bowl. Ça permet de les cacher au maximum.
Elie Druez : C’était un des lieux les plus complexes pour l’installation et Manu nous a bien aidés par son travail de prépa pour que l’on puisse prendre nos marques facilement en arrivant.
Jérémy Dufeux : Ça a été une belle date et sans soucis mais j’ai eu le kit très tard et seulement une heure pour encoder.
SLU : Ça te prend combien de temps normalement ?
Jérémy Dufeux : C’est difficile à évaluer car ça dépend de l’avancement de chaque pôle. Je suis dépendant de l’équipe motion, des asservis et de l’installation du kit au sol. En festival reprendre le kit me prend une demi-heure à une heure. Mais il y a aussi toutes les positions du kit à réencoder.
SLU : Tu pupitres en grandMA3 ?
Jérémy Dufeux : Oui, mais on a démarré le projet quand la nouvelle version du Soft 3 n’était pas encore sortie et était encore un peu fébrile. J’ai préféré partir avec un système que je connaissais, le show est donc en soft 2.
Vincent Lérisson se transforme en boule à facette sous les applaudissements déchaînés du public qui remercie chaleureusement le designer et son équipe lumière au grand complet. Bravo !
La tournée Justice Live 2024 illustre parfaitement l’équilibre entre une vision artistique forte et une maîtrise des outils techniques. Du design lumière entraînant de Vincent Lérisson à la conception des médias d’Armand Beraud, en passant par l’ingénierie scénique et l’optimisation logistique de Manu Mouton et de l’équipe technique, chaque élément du spectacle a été minutieusement pensé pour servir les compositions du duo. Loin d’une simple démonstration technique, ce show repose avant tout sur une expérience immersive, où la lumière devient un langage. Le noir et le blanc, omniprésents, contrastent avec des éclats de couleurs soigneusement distillés, renforçant l’impact émotionnel du concert et plongeant le spectateur dans un véritable vortex visuel et sonore. La conception et la fabrication des Pods par MECAoctet permettent un montage / démontage en un temps record. De son côté, Sébastien Sacco et le prestataire de la tournée, B-Live, ont conçu et fabriqué le MiToB, un projecteur ultra-polyvalent qui constitue une des clés de l’impact visuel du show.
Le Starway Baracca 360, avec son faisceau laser ultra puissant et ultra bâton structure les moments clés du show avec un effet inédit de passage de couleurs rapides. Les Prolights ECLPanel TWCXL envoient leur plus belle ambiance pour brûler la rétine du public qui est automatiquement envoyé dans un autre univers. Les Chauvet Rogue Outcast 2X Wash, choisis eux aussi pour leur puissance, assurent une immersion lumineuse enveloppante sur scène tout en étant capable d’envoyer du Beam grâce à leur plage de zoom large. Les Martin Sceptron, renforcent l’univers graphique du duo, tandis que les Robe Tetra2, intégrés au mur de fond de scène et sur MediaSpinner assurent le logo emblématique du groupe tout en étant capables de jouer les caméléons quand il le faut.
Ce projet d’envergure ne serait pas possible sans le travail d’une équipe hautement qualifiée, où la fidélité et l’expérience ont permis d’assurer la livraison du show le plus cool de l’année et c’est sans surprise nous attribuons un prix de l’innovation SLU à MECAoctet pour l’ingénierie des pods. Un prix de l’innovation SLU pour l’économie circulaire du MiToB et bien sûr, un prix de l’innovation SLU pour le design bluffant de Lewis en symbiose avec l’identité des artistes 😉 Justice prouve une fois de plus son génie du live, transformant la musique en une expérience sensorielle inédite. Un gros bravo à toutes les personnes qui nous ont offert ce show total !
Équipe
Production : CORIDA / Genesis Fabrication et asservissement : MECAoctet Prestataire : B-Live
Dir-prod tournée : Manu Mouton Tourman : Pierre Alexandre Marie Stageman : Mathieux Faver
Production design : Vincent Lérisson
Ingénieur fabrication / chef réseau / chef vidéo : Sébastien Sacco Assistant lumière / opérateur : Jérémy Dufeux Chef Electro : Elie Druez Technicien lumière : Lucas Devinas Technicien lumière : Théo Ritleng Technicien Mécanique / vidéo / assistant Sacco : Geoffrey Giot Media serveur : Marie-Lénaïc Bui Armagnac Assistant stage / chef déco : Rémi Kuperas
Chef Moteur asservis : Rick Ducouret Opérateur asservis : Adrien Bertrand Technicien asservis : Aurelien Rugery Technicien asservis : Quentin Le Jeune
Son FOH : Seb Robelin Assistant FOH : Lucas Guérin Responsable Ableton : Nicolas Fradet Son Retours : Kaj Oppenheim
Powersoft et Cohesion, une entreprise de conception et de fabrication d’enceintes professionnelles au sein de Clair Global Group, ont annoncé un partenariat stratégique qui façonnera l’avenir de la production de spectacles vivants et au-delà. Sous le nom de Cohesion, Powersoft deviendra un partenaire technologique clé qui fournira des plates-formes d’amplification et de traitement de pointe, idéales pour les tournées et l’événementiel, ainsi que pour les systèmes son intégrés, et ce dans le monde entier.
Luca Lastrucci, PDG de Powersoft.
La collaboration entre Powersoft et Cohesion sert de base à de nouvelles technologies qui offriront des performances, une efficacité et une fiabilité sans précédent pour les applications les plus exigeantes et les plus ambitieuses, et garantiront une flexibilité et un contrôle ncore plus grands pour les professionnels de l’audio. Les ingénieurs des deux sociétés ont notamment mis au point une nouvelle plate-forme d’amplification personnalisée qui repose sur la technologie Unica de Powersoft.
Luca Lastrucci, PDG de Powersoft, a commenté : « Je suis enthousiasmé par ce nouvel accord stratégique avec Cohesion, une étape qui marque une évolution significative dans notre mission de fournir des solutions audio de pointe. Cet accord nous positionne comme un partenaire technologique de référence pour le développement et la fourniture de plateformes d’amplification et de traitement audio de haute performance. Il représente également une reconnaissance de notre technologie innovante et nous permet de renforcer encore notre leadership dans le segment des tournées grâce à un partenaire mondial prestigieux. »
Jeff Rocha, président de la division produits de Clair Global et directeur général de Cohesion.
Cohesion conçoit et fabrique des produits audio de premier plan, contribuant ainsi à un écosystème en pleine croissance dans le domaine de la production d’événements en direct et de l’intégration de systèmes son. Le partenariat avec Powersoft renforce cet écosystème en permettant à Cohesion d’accéder à de nouvelles voies pour fournir des solutions audio de pointe.
« Nous sommes enthousiastes à l’idée de faire passer le son live au niveau supérieur », a déclaré Jeff Rocha, président de la division produits de Clair Global et directeur général de Cohesion. « Avec Powersoft et Cohesion comme puissants partenaires technologiques, nous allons redéfinir les normes du secteur tout en enrichissant nos offres. Nous avons la responsabilité de répondre aux besoins de nos clients, voire de les devancer, et la mise en place de cette collaboration à long terme garantit que nous continuerons à le faire. »
Du 8 au 11 avril, Prolight+Sound pour ses 30 ans enregistre l’intérêt constant des fabricants d’équipement scénique et d’éclairage et un net regain des exposants audio.
On ne va pas se le cacher, la compétition entre l’ISE Barcelone et Prolight+Sound, est torride ! D’une part l’ISE historiquement célèbre dans le domaine de l’intégration a gagné des parts du marché audio lors des années Covid où seuls les projets d’investissements venaient de l’installation fixe. Les fabricants lumière pour le spectacle, y exposaient “pour voir”, fascinés par la foule de visiteurs, un peu moins par les retombées commerciales. Suite à ce méchant coup du sort, Prolight+Sound a su garder intacte l’adhésion de l’ensemble des exposants lumière, et d’équipements scéniques qui réservaient leurs lancements de produits, et leurs shows fabuleux à ce salon bienfaiteur pour leur chiffre d’affaires. Fidèles aussi quelques fabricants audio qui reviennent chaque année.
Chaque année, Robe produit à PLS un show live époustouflant.
Pour le monde du spectacle, jusqu’à 2024, cette situation semblait entérinée, l’audio à Barcelone noyée dans l’immensité du monde de l’intégration, la lumière et le scénique chouchoutés à Francfort. C’était sans compter sur l’appétit grandissant de l’ISE pour le marché du spectacle et son ambition de devenir LE plus grand salon mondial, tous marchés confondus, soutenu par la bienveillance de la ville de Barcelone envers un si gros rapporteur de business en tout genre. En février 2025, l’ISE ouvrait pour la première fois un hall à l’abri de la lumière du jour pour valoriser les shows des exposants…
Prolight+Sound cette année reste droit dans ses bottes, maintient intacte son offre lumière et structure et enregistre même un regain d’intérêt de l’audio, prouvant une fois de plus que le spectacle est un métier, une niche de marché dont les décideurs ont tout intérêt envisager leurs futurs investissements dans un cadre qui leur est dédié. Le nord de l’Europe serait-il plus porteur que le sud ?
Le show de démo Claypaky en 2024.
Prolight+Sound pour ses 30 ans…
Sur la base de nombreuses discussions avec les exposants, le prochain Prolight+Sound s’articulera autour de trois thèmes principaux qui se refléteront dans le programme d’ateliers et de séminaires spécialisé et dans les solutions produits.
– ProGreen : les dernières tendances qui favorisent les solutions écologiques pour un secteur événementiel plus durable – FuturScapes : les possibilités des applications de technologie immersives et de l’intelligence artificielle au service de la création de spectacles – MultiTech : les technologies et concepts innovants et polyvalents et leur influence sur l’industrie de l’événementiel.
Les nouveaux formats audio
les exposants audio reviennent chaque année un peu plus nombreux.
L’espace Pro Audio accueillera sur ses 3 000 m2, les exposants (Adam Hall, DAS Audio, d&b Technologie, KV2, L Acoustics, Electro Voice, RCF, Yamaha music Europe, etc.), l’espace MixLab avec des ateliers de mixage live et de mixage studio/mastering et le nouvel espace MusicOneX.
L’espace MusicOneX, Photo : Robin Kirchner
MusicOneX est créée en collaboration avec le Sample Music Festival (SMF). Elle combine musique, conférences et expositions dans un espace interactif et interdisciplinaire avec une approche orientée vers la pratique. L’accent est mis sur la combinaison de la créativité et de la technologie ainsi que sur la mise en réseau de l’industrie, des communautés et des entreprises. Le format propose des technologies pratiques, des ateliers, des événements live, des séances de questions-réponses avec des experts, des vitrines et la création de contenu.
Et toujours la Live Sound Arena, scène en extérieur réservée à la démonstration de systèmes de diffusion de concert.
La Live Sound Arena.
L’éclairage durable et innovant
A l’heure où l’industrie de la lumière fait des pas de géants en termes de rendement lumineux par l’utilisation de nouvelles sources comme le Laser phosphore et se consacre à développer des projecteurs à leds toujours plus compacts, légers et durables, les lancements à Prolight+Sound promettent de belles surprises.
Le Laser phosphore investit les projecteurs. A gauche le iBolt Robe, à droite le Kyalami Ayrton
Vous retrouverez en direct tous les acteurs de l’éclairage événementiel, concert, théâtre dans les halls 12, (Astera, Avolites, Ayrton, Cameo, Capture, Chauvet, Claypaky, DTS, Elation, GLP, Innled, Lumen Radio, Martin, Minuit Une, Portman, Prolights, Robe, Robert Juliat, RVE, SGM, Vari-Lite, etc.), les pupitres Avolites, ChamSys, Compulite, ETC, MA Lighting, Zactrack… Et les shows fabuleux des sociétés premium du secteur. »
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Le LightLab
Dans cet espace situé dans le hall 12.0, quatre thèmes de conférences sur la lumière seront traités par Fabian Oving, B.Sc., Université des sciences appliquées de Hambourg (HAW), Faculté DMI – Département de technologie des médias, Light Lab, à raison de quatre conférences par jour, deux en allemand et deux en anglais.
Le LightLab.
Voici le programme : – Les propriétés particulières des sources lumineuses modernes, leurs particularités et la manière de les traiter – Comparaison, évaluation et mesure de la source lumineuse, – Aides à la décision pour choisir la bonne source lumineuse, – Les limites de la technologie LED moderne et la manière de les reconnaître et de les évaluer à l’aide de données photométriques. Et le Women in Lighting Lounge point de rencontre central pour les professionnelles et les nouvelles venues intéressées, d’espace pour des entretiens avec des personnalités sources d’information sur les scénarios de carrière.
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L’équipement scénique
Altimate, une télécommande moteur intelligente et innovante lancée en 2024.
De Altimate, la marque française de contrôle intelligent de moteurs, à Verlinde, en passant par CM, Doughty, Eurotruss, Global Truss, Guillet, Layher, Litec, Milos, Moveket, Protos, Sixty82, TAF… Tous les spécialistes de la structure, de la scène et du levage vous attendent à Prolyte dans le hall 12.0 avec des produits toujours plus intelligents, sécurisés, optimisés pour le transport et l’installation.
Les après salon
Les 30 ans de Prolight c’est aussi un fantastique programme de festivités, 3 soirées de concerts live, et de performances de DJ organisées Les 8, 9 et 10 avril. Découvrez ici le programme
Vous l’avez compris, pour ses 30 ans Prolight+Sound a mis en place de nombreux programmes de conférences, des spectacles live, démonstrations de produits, opportunités de réseautage, ateliers et bien plus encore, toutes les offres étant gratuites et accessible avec le pass Prolight+Sound.
Mira Wölfel
Pour Mira Wölfel, directrice de Prolight+Sound : « Le 30e anniversaire de Prolight+Sound est avant tout une occasion de regarder l’avenir avec beaucoup de motivation. Nous voulons offrir aux exposants, aux visiteurs et aux partenaires un cadre particulièrement inspirant, avec une orientation technique plus marquée et des possibilités de réseautage optimisées. Je tiens à remercier sincèrement notre nouveau conseil consultatif, qui nous apporte un soutien important dans la poursuite du développement du salon.
Les systèmes de micros sans fil SLX-D de Shure, avec un audio numérique en 24 bit, des performances HF éprouvées et une grande facilité de configuration, répondent parfaitement à une large variété d’utilisations. En complément des options déjà existantes, récepteurs un et deux canaux, émetteurs main, boîtier et plug-ons, Shure permet de voir encore plus grand en complétant la gamme par un nouveau récepteur quatre canaux SLX-D Quad, disponible en versions standard (SLXD4Q+) ou Dante (SLXD4QDAN+).
Associés aux émetteurs SLX-D existants, ses nouveaux récepteurs numériques SLX-D Quad enrichissent la gamme de fonctionnalités du système numérique sans fil SLX-D avec de nouvelles capacités améliorées, y compris une bande de fréquences étendue à 138 MHz. Ils sont compatibles avec les logiciels Shure Wireless Workbench™ et ShurePlus Channels ainsi que les accessoires de distribution et de déport d’antenne UHF Shure.
Le récepteur 4 canaux Shure SLXD4Q+ face avant et arrière et, en dessous, la version Dante SLXD4QDAN+.
Avec ce nouveau récepteur quatre canaux, les prestataires exploitant des systèmes SLX-D peuvent dès à présent optimiser l’espace de rack et de stockage, limiter l’utilisation d’accessoires, simplifier l’installation et le câblage, centraliser le contrôle et la surveillance, tout en améliorant la gestion et la synchronisation des plans de fréquences. Ces nouveaux récepteurs, en apportant à la série SLX-D un gain de place et d’efficacité ainsi qu’une connexion au réseau Dante, la transforme en une solution séduisante pour les prestataires désireux d’optimiser le déploiement de solutions HF, complètes, flexibles et économiques.
Chaque récepteur SLX-D QUAD est livré avec une alimentation, deux antennes ¼ onde, deux câbles BNC, deux supports de montage en rack, deux adaptateurs BNC, un câble Ethernet et des pieds adhésifs.
La nouvelle dalle Prolights à double matrice de pixels RGBW et faisceaux blanc chaud, l’HaluPix Duo.
La marque italienne Prolights a développé un luminaire étonnant HaluPix Duo, une dalle à led double couche (pixel/faisceau) très efficace et fort bien pensée. Il est présenté en vidéo par Fabio Sorabella, DG de Prolights.
Le concept de projecteur hybride n’est pas nouveau et régulièrement réinterprété du côté des appareils asservis comme fixes, cependant Prolights a su tirer son épingle du jeu avec cette nouvelle mouture de panneau combinant une matrice de pixels RGBWW avec une autre matrice “Beams” en blanc chaud générant des faisceaux… Mais l’innovation ne s’arrête pas là ! Reprenons.
En détail, la surface du projecteur avec ses leds de couleurs dont certaines se retrouvent au centre des collimateurs des pixels générant les faisceaux en blanc chaud.
L’HaluPix Duo est le fruit de la combinaison d’un projecteur HaluPix (déjà au catalogue depuis quelques années) et d’une matrice d’écran vidéo led (pitch 24 mm), le tout intégré dans une dalle de 50x50cm. La densité de pixels RGBW est suffisamment importante (441 pixels par module) pour créer une vraie surface permettant de diffuser des médias élaborés, certains pixels se retrouvent même au centre de ceux de la seconde matrice de leds. Parlons en justement, elle est composée de 49 sources led en blanc chaud (2700K) dont la lumière est collimatée pour obtenir un vrai faisceau de 4° d’ouverture. Nous obtenons ainsi un appareil réellement hybride, utilisable pour le live comme pour des applications plus axées TV et captations.
Le système de couplage et de réglage angulaire des dalles HaluPix Duo, efficace, innovant et surtout, intégré d’origine !
Un des points forts de l’HaluPix Duo est sa modularité. Son installation a été pensée de la même manière que celle d’un écran vidéo, disposant du même type de fixations rapides mais intégrant aussi les classiques lyres d’accroches pour suspendre ses 16 kg à un tube de 50 mm. Il est également pourvu de l’embase spigot. De plus, le produit intègre en natif un système de réglage de l’angle d’accroche (-15/+10°), se passant ainsi d’accessoires optionnels pour réaliser autre chose que des surfaces planes, une excellente surprise !
Assemblage d’HaluPix Duo à l’entrée du stand Prolights démontrant les capacités d’une telle combinaison d’appareils !
Si nous nous attardons à son fonctionnement, nous découvrons que les deux matrices peuvent être pilotées de manière totalement indépendantes avec deux adresses DMX distinctes. Le mode le plus restreint n’aura besoin que de 12 canaux pour être exploité, à l’inverse en full pixel l’HaluPix Duo offrira 1 855 paramètres de contrôle. Média Serveur et protocole réseau indispensables !
Côté puissance, la consommation est limitée à 500 W au total. Cependant, selon le mode et la configuration interne choisis, la luminosité de la matrice de Beams pourra être relevée si l’autre surface de leds n’est pas ou peu utilisée.
Pour parfaire la liste des aptitudes de l’appareil déjà détenteur de trois brevets, il est IP65 et dépourvu de ventilation active, opérant ainsi dans le plus grand silence ! Un joli palmarès pour ce luminaire.
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Astra Hybrid 260IP à source laser
L’Astra Hybrid 260IP
Cette lyre asservie de 34 kg est équipée d’une source laser au phosphore de dernière conception et tirera son épingle du jeu de par son faisceau Beam ultra-concentré aux bords quasi-parallèles. Son ouverture minimale est ainsi annoncée à 0,6° ! En tant qu’asservi complet il est équipé d’une trichromie CMY secondée par deux roues de couleurs.Son faisceau peut passer au travers de pas moins de 41 gobos (29 gobos fixes, 12 rotatifs), huit prismes rotatifs répartis sur deux roues distinctes mais aussi un duo de filtres frosts. En tant qu’appareil arborant le macaron hybride, celui-ci est doté d’un zoom pour convertir le faisceau en spot et ainsi ouvrir jusqu’à 52°, mais au prix d’une perte de luminosité, ce qui est au passage tout à fait normal vu la puissance modérée de la source.
Taillée pour l’effet avec en plus les fonctions pan/tilt infinis, l’Astra Hybrid 260 IP ne bronchera pas lors d’une utilisation en extérieur grâce à son habillage en alliage de magnésium empêchant les intrusions de liquides et solides à la hauteur de l’indice IP65. Dernier détail qui attire notre attention, les poignées amovibles rétractables disposées sur les bras du projecteur, idée simple mais redoutablement efficace.
Jet Profile 300 LT
Le 300 LT est un appareil de type profile très complet pour utilisations de petites/moyennes envergures doté d’un moteur led de 300 W / 6500 K. Disposant de tout l’attirail des appareils haut de gamme, il arbore un module de quatre couteaux asservis et rotatifs, un zoom 4/44°, une trichromie CMY avec canal de CTO supplémentaire et roue de couleur additionnelle, les roues de gobos rotatifs et fixes, une roue d’effets, deux prismes rotatifs et un frost variable. Le tout dans un appareil d’une vingtaine de kilos et pour moins de 500 W de puissance active en crête.
Au centre l’Astra Profile 900, à droite le Jet Profile 300 LT, deux nouvelles lyres asservies propulsées à la led à respectivement 900 et 300 W de puissance.
Astra Profile 900
Enfin l’Astra Profile 900 est la plus puissante des nouveautés Prolights en ce début 2025. Cette lyre type profile est équipée d’une led de 1 000 W drivée à 900 W maximum pour préserver ses performances et sa durée de vie. Sa large palette d’effets, de gobos, sa trichromie et sa puissance (43 000 lumens maximum) s’avéreront être de bons alliés lors d’utilisations de moyennes et longues portées. L’appareil est doté du nouveau système Prolights “MotiOs” qui assure une plus grande précision des moteurs du projecteur et un fonctionnement absolument identique après une calibration d’un même groupe d’asservis.
Pour découvrir toutes les fonctionnalités de ces nouveautés, rendez-vous sur le site Prolights et sur le site ESL distributeur de la marque.
Le Bizipoz bar vient d’ouvrir ses portes au public, marquant l’aboutissement d’un projet d’envergure porté par le groupe Hetzi et ses filiales de Promotion Immobilière et d’Hôtellerie & Restauration, soutenu par la mairie de Saint-Jean-de-Luz. Porté par Daniel Hiribarren, P.-D.G. du groupe Hetzi, l’édifice a été dessiné par l’architecte Luc Vaichère associé à Cyril Houplain à la direction artistique. Le design lumière est signé Jean-Paul Haure.
Le Bizipos est un restaurant-club situé à Saint-Jean-de-Luz faisant partie d’un projet immobilier de grande envergure qui inclut un hôtel, des appartements, des maisons basques de luxe, des boutiques, une place piétonnisée et un parking.
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L’inauguration en juin 2024 du Bizipoz pour les fêtes de la Saint-Jean marque l’aboutissement d’un projet de grande envergure de transformer un des cœurs de la ville de Saint-Jean-de-Luz en zone piétonne avec construction d’un parking sous-terrain et réaménagement d’un pâté d’habitations en appartements, maisons basques, Hôtel, boutiques et club. L’objectif de dynamisme et la piétonnisation des lieux s’ancrent dans un projet politique d’urbanisation globale lancé par le maire de la ville de l’époque aujourd’hui décédé M Peyuco Duhart et poursuivi par le maire actuel Mr Jean-François Irigoyen.
Les Luziens et Luziennes ont été patients et le résultat semble dépasser les espérances de par la beauté de l’architecture voulue art déco qui s’intègre à merveille dans ce paysage destiné à devenir un lieu de vie central. « Il y avait une volonté de quasiment recréer un quartier pour le faire revivre. Les restaurants et les rues sont en cours de rénovation et le réseau de bus a été modifié. » Explique Jean-Paul Haure éclairagiste de renom ayant évolué dans l’univers du luxe, de la mode et de la télévision durant toute sa carrière. Il signe ici un design dont il nous livre les secrets. Jean-Paul se penchera également sur l’éclairage de l’hôtel avec ses 45 chambres, son hall d’accueil et les espaces de circulation.
Une partie de l’équipe en charge du projet (avec de gauche à droite) Arnaud Lègue, responsable communication & marketing pour LedBox, Jean-Paul Haure, designer lumière du Bizipoz, Baptiste Deboaisne, responsable Affaire pour Cofely Ineo, Sébastien Gaye, chef de projet pour Axilon, Mélissa Laroche, chargée de communication & marketing pour Axilon.
Le Bizipoz, un bar-restaurant club qui ponctue la construction avec une magnifique vue sur le port affiche une jauge de 300 personnes à l’intérieur et la même à l’extérieur. Jean-Paul, son designer lumière, a pris soin de mettre en scène chaque élément « Ce qui me plaît c’est de raconter une histoire avec la lumière de manière sensible. Pour moi ce n’est pas le matériel qui fait la lumière mais ce que l’on va faire avec la technique pour diriger le regard. »
Jean-Paul Haure designer lumière du Bizipoz.
Jean-Paul Haure est un plasticien de la lumière. A 10 ans il bricole déjà ses propres sources dans la cave de ses parents et à l’atelier de son oncle électricien. Avec il éclairera une partie des 1 200 artistes qui se produisent au festival d’art traditionnel et folklorique organisé par son père tous les ans. « Pour faire des couleurs, je peignais les ampoules avec du vernis. Les capots étaient des boîtes de conserve géantes de collectivité. » Puis il s’intéresse aux nouveaux projecteurs Mazda Toucan qu’il utilise avec des filtres et des gélatines dont il connaît les nuances par cœur.
Pour donner plus de réalité à ce monde de rêve, il intègre la seconde promotion du BTS Audiovisuel Cassin. L’institution encore en construction de son programme devient un terrain de jeu « Je suis arrivé avec mes caisses de lumière et ça m’allait bien. » Une longue carrière, qui le mènera sur des plateaux de TV, dans le monde du luxe et de la mode, sera interrompue par un accident de vie le laissant malentendant. Si on le sent aujourd’hui affecté par ce drame, sa sensibilité et son inspiration restent intactes.
Avec son fils, il s’intéresse aux possibilités de l’IA et développe de nouveaux projets sur Midjourney et Vectorworks « Écrire pour créer une image est pour moi un exercice dans lequel je suis à l’aise et qui correspond à mon approche. Cela m’aide à structurer et alimenter la cafetière comme je le dis souvent car j’ai toujours eu des cahiers d’inspiration où je colle de belles photos. » Il travaillera ainsi sur Burning Man en 2023 et sur l’édition 2025. Au hasard des rencontres, il reprend contact de manière fortuite avec Marc Dannenmüller un ami de longue date aujourd’hui décédé qui lui propose de reprendre le design lumière du projet Bizipoz.
Une lumière évolutive qui fait vivre le lieu en rythmant la journée
Alors que les murs sont en construction, Jean-Paul s’approprie les archives et les plans du projet pour essayer d’apporter des idées et déceler les problèmes d’ergonomie passés inaperçus lors de la conception des plans quelques mois seulement avant le démarrage des travaux d’intégration. Les techniciens lui en sont d’ailleurs reconnaissants : « Dès le départ, j’ai nommé distinctement les espaces et les circuits. Cela m’a paru important de proposer cette méthode d’autant plus que les délais étaient serrés et les discussions s’en sont trouvées facilitées. Quand nous sommes arrivés à la programmation, nous avions clos les étapes en amont. »
Jean-Paul poursuit : « Globalement les besoins étaient ambitieux mais il avait manqué une réflexion préalable pour que tout s’enchaîne correctement ». Pour communiquer efficacement il prend la main sur le projet via Vectorworks et intègre les enceintes de manière esthétique en plus d’implémenter les sources : « Le bureau d’études a ensuite repris mon travail pour tout retracer mais au moins j’étais sûr de ce qui serait prévu et cela a évité de mauvaises surprises lors des travaux. »
Le cahier des charges, strict, prévoit que la salle puisse changer d’ambiance en 1/4 de seconde, et la jauge passer à une cinquantaine de personnes pour assurer conférences ou soirées, et ce, sans l’intervention de techniciens. Partant de ce principe, la petite scène ronde présente dans cet espace doit pouvoir se métamorphoser grâce à des rideaux dont l’ouverture et la fermeture sont contrôlées via un iPad. Partant de ces éléments, Jean-Paul créé une brochure qui retrace toutes les ambiances qui animeront le lieu en cours de journée.
SLU : Dans le document descriptif de votre projet lumière, les différentes ambiances sont nommées après des émotions comment sont-elles retranscrites dans la réalité ?
Jean-Paul Haure : Pour moi la lumière s’écrit, et sans mots il n’y a pas de sensation. Que ce soit sur une scène, dans un espace ou à la télévision. C’est de cette sensibilité-là que va découler l’implantation des murs et les équipements que l’on choisira d’y intégrer. Enfin, ce travail me permet d’écrire une histoire qui donne lieu à des ambiances. Je préfère appréhender les projets dans ce sens ce qui me permet ensuite de spécifier avec précision le matériel.
Le sourcing du matériel d’éclairage dans le catalogue LedBox
« Je suis allé chercher dans l’énorme catalogue LedBox pour trouver les sources nécessaires ayant la bonne température de couleur, etc. » explique Jean-Paul Haure.
SLU : Cela a été facile de vous y retrouver ?
Jean-Paul Haure : Je trouve le site LedBox facile à consulter grâce à son moteur de recherche. La température de couleur est importante pour moi et quand on effectue des prospections dans ce sens, c’est Noël en ce qui concerne les références possibles. Puis il faut bûcher et tout regarder, ce qui prend du temps. J’ai créé des symboles avec les références des rubans, les températures de couleur, la puissance et mes notions de lumière pour les préciser sur le plan.
Arnaud Lègue, responsable communication et marketing pour LedBox confirme : « Le catalogue est vaste en effet. Entre les références RVB, RVBW, la température du blanc, les appareils matricés et non matricés, les technologies SMD ou COB. Tous ces filtres de recherche rendent la partie sourcing importante. Pour inspirer les professionnels sur les possibilités de la Led nous présentons des projets du monde entier dans notre blog (https://ledbox.fr/blog/) ».
Au niveau du bar principal et pour rendre les plats et boissons plus appétissants Jean-Paul, malin, a prescrit des projecteurs américains miniaturisés à Led les Gantom PR16 précision Z Spot. Il explique « L’effet néons ou Led, dans les rendus 3d d’architecture, ça fonctionne toujours bien visuellement mais dans le prisme de l’œil, cela manque de relief, de chaleur surtout lorsque l’on éclaire des offres de restauration et de boissons.
Le bar prévoit un éclairage du nom du lieu façon néon à l’aide de rubans Leds.
J’ai donc repéré une source Led qui se rapproche de l’halogène pour donner du relief aux plats et cocktails en attente d’être servis. » Il poursuit « Sur des projets comme celui du Bizipoz, il y a bien sûr le souci de l’esthétique du luminaire que les gens vont voir dans l’environnement mais la réflexion que l’on pourrait avoir au sujet des indices de rendu des couleurs est une culture que l’on ne retrouve que dans l’hôtellerie de luxe ce qui est dommage je trouve.
Une mini-scène très polyvalente pour accueillir concerts et conférences
Six écrans professionnels ultrafins de 75 pouces, assurent une diffusion à 360° de tout type de contenu.
Trois cerces concentriques assurent respectivement le support des rideaux mobiles, du kit lumière et de six écrans intégrés en motion. Ces derniers peuvent descendre et rayonner dans toute la zone restaurant et bar. La scène est également capable de se surélever pour créer une gigantesque table. Jean-Paul explique : « pour qu’on puisse y manger, on peut la lever de 30 cm et la partie fixe devient un banc. Ce choix, décidé au départ, laisse malheureusement un « grand vide » au centre en dehors des événements. »
Une petite scène, donc les ponts en cerce en motion, peut accueillir petits groupes et conférences. Elle constitue le point d’horizon de ce lieu particulièrement ludique.
Huit lyres Ayrton Zonda 3 FX ont été spécifiées pour animer cette scène. Ce projecteur capable d’effets innovants est avant tout un puissant wash multisources. Équipé de 7 LED RGBW délivrant un flux de 5 000 lumens, et d’un zoom dont la plage s’étend de 4° à 56°, le Zonda se décline en deux versions : une version FX aux pan et tilt infinis accompagnée du LiquidEffect grâce à un réseau de diodes vidéo autour des sources LED et une version uniquement Wash. Combinant puissance et très faible encombrement, le Zonda 3 convient particulièrement bien à cette petite scène très polyvalente.
Le Ayrton Zonda 3 FX, aux sources RGBW, assure un wash puissant capable de 5 000 lumens.
SLU : Les Ayrton Zonda Fx sont avant tout des washs mais aussi des projecteurs à effets. Qu’est-ce qui vous a plu dans ces machines ?
Jean-Paul Haure : L’idée de départ était qu’au jour le jour, c’est-à-dire sans événement d’aspect scénique, on puisse avoir des effets d’architecture décoratifs pour que la zone située sous la cerce ne reste pas noire. Nous avons enregistré une petite animation visuelle pour que lors des repas la scène et son plafond soient dans la continuité esthétique de l’ensemble du décor lumière. C’est censé être un lieu de vie et donc c’est important de garder une cohérence visuelle globale.
Huit Showtec Stage Blinder permettent de dynamiser les shows qui se déroulent sur scène et 3 panels Cameo S2 IP assurent une face large pour des prises de paroles.
Sébastien Gaye : Les effets permettent d’obtenir un espace qui n’est pas statique visuellement, donc c’est un chouette produit. Pour la programmation, nous avons repris une des macros LiquidEffect et changé les couleurs. Ils sont complétés par huit Showtec Stage Blinder ainsi que trois panels Cameo S2 IP disposant de 272 LED SMD (RGBWW). Leur plage de température de couleur est réglable de 1 800 à 10 000 K avec des valeurs élevées d’indice de rendu des couleurs (CRI 95) assurant une couverture sur plus de 85 % de l’espace couleur Rec. 2020 pour des captations fidèles. L’appareil est aussi IP65 même si dans ce cas de figure, cette certification est inutile.
SLU : Vous avez également spécifié des panels Cameo S2 IP ?
Jean-Paul Haure : Pour assurer l’éclairage d’une petite conférence ou d’une remise de médaille par exemple, il fallait accompagner ces événements avec une ambiance conviviale de niveau télévisuel tout en restant facile et rapide à mettre en place. De plus comme il n’est pas prévu qu’un technicien soit présent au jour le jour, elle doit pouvoir être activée sans apporter de modifications. Nous avons donc prévu trois panels pour y répondre. Ils sont le meilleur compromis car ils couvrent rapidement l’espace scénique mais sans en faire trop, et à une température couleur choisie au préalable.
Des lettres construites en volume bois avec à l’intérieur un ruban matricé de chez LedBox sont animées par une programmation spécifique.
SLU : Sans technicien, c’est ambitieux. Quelle est votre astuce ?
Jean-Paul Haure : Toutes les ambiances peuvent être activées à l’aide d’un iPad. Pour gérer une ambiance qui évolue tout au long de la journée (pour marquer le petit-déjeuner, la matinée, le déjeuner, le début d’après-midi et la fin de la journée), un iPad permet d’activer les mémoires encodées sur grandMA3 et enregistrées dans des restituteurs DMX qui contrôlent les Ayrton Zonda Fx et les panels. Tous ces scénarios d’ambiances ont été imaginés par Jean-Paul et encodés par Sébastien Gaye et son équipe. C’est un Automate AMX contrôlé par un IPad qui est utilisé pour rappeler les mémoires de programmation.
Sébastien Gaye Chef de projet chez Axilon.
L’Automate AMX
Sébastien explique : « L’iPad sert à rappeler les mémoires des restituteurs grâce à un automate AMX. Cet automate centralise le contrôle de la vidéo, d’une partie du son qui concerne des différents presets de mémoire dans les amplis qui déterminent le niveau sonore sur scène. Il commande aussi les rideaux que l’on déclenche grâce à des contacts secs. La montée/descente de la cerce vidéo avec ses 6 moniteurs TV est contrôlable pour les soirées match ou pour une conférence. L’automate AMX gère enfin les mémoires lumières pour appeler les différentes ambiances. L’iPad envoie les informations au réseau via deux VLANs. Dans le local technique, une télécommande filaire dont le câble est assez long pour descendre près de la scène permet d’assurer la maintenance en cas de besoin.
Les mémoires lumière sont contrôlables à l’aide d’un iPad avec toujours la flexibilité de pouvoir réimaginer de nouvelles ambiances en faisant réintervenir une console de manière ponctuelle.
L’application proposée par AMX a été personnalisée avec la charte graphique du lieu en fonction des besoins. Si la décision est prise de modifier la programmation, il faut faire venir une console pour réenregistrer de nouvelles ambiances dans les restituteurs.
Cette solution est évolutive comme l’explique Sébastien : « Sur l’automate AMX, on peut ajouter des modules pour piloter plus de choses. Tout se fait en réseau, à l’exception de l’allumage des écrans TV par exemple, mais sinon on ajoute autant de boîtiers que nécessaire pour avoir des contacts supplémentaires. »
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Le local technique comprend l’ampli d’une boucle d’induction magnétique destinée aux malentendants, 2 micros HF et un lecteur CD. Sébastien précise « On a ajouté une console Allen & Heath à côté de la scène pour mixer les petits concerts. A la base tout devait être programmé via l’iPad avec un certain nombre de micros mais l’idée a évolué. Nous nous sommes tournés vers cette console car elle est compacte. »
Une console Allen & Heath SQ5 a intégré le kit de contrôle pour assurer un mix parfait des concerts qui dynamisent le lieu.La baie vidéo avec un iPad de secours. Les boxs Canal Plus alimentent les moniteurs TV lors des événements sportifs, le foot par exemple.L’ampli de la boucle d’induction magnétique destinée aux malentendants, 2 micros HF et un lecteur CD.La baie qui accueille l’Automate AMX.
Les espaces Bars et Zone de restauration
Le bar est éclairé par du ruban LED LedBox LB-5050-RVBW-DBL-5 RVBW Double > 900 lumens/m intégré en bas et en haut du ruban Led blanc Proled L6820803 – 80 3-en-1 Variable de 2400 à 6000 K avec une puissance supérieure à 450 lumens/m.
De petits projecteurs en blanc 2700K viennent mettre en valeur les plats et boissons en attente. Jean-Paul ne perd pas de vue la dimension commerciale du lieu.
SLU : On trouve beaucoup de carreaux de verre sur ce projet, comment les avez-vous éclairés ?
Jean-Paul Haure : Les architectes souhaitaient évoquer le style Art déco contemporain en utilisant ces matériaux. Il y en a beaucoup, et particulièrement au niveau du bar. J’ai pris le parti d’y intégrer du ruban Led pour créer des effets d’horizon par exemple en éclairant non pas le carreau de verre mais une surface blanche en arrière-plan.
En plus, de petits projecteurs en blanc 2 700 K mettent en valeur les plats.Jean-Paul Haure explique : « Pour moi, l’IRC, est intéressant mais c’est surtout la température qui va mettre en valeur la nourriture et les boissons car il ne faut pas oublier l’objectif commercial du lieu. Je voulais aussi que l’on retrouve la chaleur du plan de travail en bois. De nuit il faut imaginer les cocktails et les bouteilles avec une ambiance chaleureuse et conviviale qui constitue le décor en arrière-plan. Finalement, on vient créer une mise en lumière sur les bouteilles exposées en les éclairant de pied et en rétroéclairage par des rubans leds orientés à 45° et intégrés dans la menuisière.
Jean-Paul précise : « Cet éclairage ne change pas en couleur quand l’ambiance bascule dans un autre tableau de lumière mais son intensité évolue en fonction du tableau global. J’ai toujours cette réflexion de composer une image lumière y compris pour tout ce qui concerne l’éclairage de service. Les luminaires au plafond, au-dessus des tables, sont graduables seul quatre lustres circulaires, habillant les poteaux porteurs, ont été bloqués à un certain niveau de luminosité nous servant ainsi de repère et de vigie pour le déclenchement de l’éclairage de sécurité au besoin.
Pour obtenir une courbe parfaite, un profilé aluminium fin et cintré permet d’épouser la forme du mur avec la difficulté d’adapter le rayon de courbure pour éviter la rupture. Ce système accueille le Flextube, un tube en silicone, dans lequel est intégré un ruban de Led, recouvert d’un capot diffuseur également cintré.
SLU : Les toilettes sont également très cinématographiques, pouvez-vous nous en dire plus
Jean-Paul Haure : C’était une forte volonté de l’équipe de conception, avec un sas d’immersion entre couleurs et reflets de miroirs. Ce sont des lieux qui bénéficient également de bascules de couleurs et ils sont sonorisés en d&b pour un effet immersif. Il y a même une boucle d’induction magnétique pour les malentendants, un sujet qui me touche particulièrement et qui était non négociable dans ma participation à ce projet.
SLU : Comment fonctionne une boucle d’induction magnétique ?
Jean-Paul Haure : C’est important pour moi que les lieux de vie soient accessibles à tous et l’accessibilité sonore est peu prise en compte dans sa dimension, culturelle, intellectuelle ou simplement dans le divertissement. Techniquement, le son est transmis vers un amplificateur puis via un câble en boucle, coulé dans la chape de béton, qui émet les ondes dans la zone délimitée. Ces dernières sont captées par les prothèses auditives des personnes malentendantes qui contiennent une bobine permettant de capter le champ magnétique pour le transformer en son.
Elles peuvent ainsi ressentir la musique ce qui est beaucoup pour elles. Ce système peut également servir lors de conférences à des personnes qui ne sont pas handicapées via des casques adaptés. Les lieux festifs en général en sont malheureusement rarement équipés mais ici, 2 personnes ont déjà manifesté leur plaisir d’avoir pu en bénéficier. C’est très encourageant et j’espère que ce mouvement inclusif inspirera d’autres lieux.
SLU : Je vois aussi des panneaux de Led en basse résolution. De quoi s’agit-Il ?
Arnaud Lègue : Ce sont des tiles de la marque Mosaïque en 20 x 20 cm disposant de 100 Leds. Ils ont été assemblés, amenés sur site et programmés sur place. La partie graphique est contrainte par la résolution car on est dans du Pixel Art avec un capot qui lui donne ce rendu un peu vintage.
SLU : Comment est-il contrôlé ?
Sébastien Gaye : On lui envoie des éléments vidéo ou simplement des images que l’on fait défiler mais ça reste du DMX. Les séquences sont enregistrées à l’aide d’Arkaos dans les restituteurs DMX et sont donc rappelées depuis les mémoires lumière. Il est également piloté depuis l’iPad.
Les Tiles Mozaik permettent d’afficher le nom des stands de manière graphique en ajoutant une petite touche jeux vidéo à l’attention d’une clientèle branchée.
Le « Mozaïk Tile » avec capteur de mouvements est un panneau vidéo mural qui utilise la création Pixel Art pour décorer, divertir et communiquer. Cette technologie brevetée basée sur une intelligence artificielle rend les produits interactifs avec leur environnement. Ce sont des dalles (200x200mm) de LED RGB à fixer au mur en matrices afin de composer un panneau complet à la taille désirée et libéré de toute contrainte de forme. Un diffuseur noir semi-transparent vient s’ajuster pour assurer la finition et un rendu lumineux unique Pixel Art. La technologie « Led’s Chat » assure une interconnexion entre les dalles Mozaïk, sans aucune limite de taille.
Jean-Paul Haure précise : « Étant donné l’envergure du projet, la quantité de matériel et le nombre d’intervenants, il fallait que ça soit fluide. Nous avons travaillé sur différents plans successifs et Sébastien est intervenu pour définir techniquement comment sont alimentés et contrôlés les appareils en partenariat avec le bureau d’études. Finalement, nous n’avons eu que trois pannes qui étaient en réalité des inversions de câbles ce qui est plus que raisonnable ».
SLU : Quand tu parles d’inversion, cela correspond à quoi Sébastien ?
Sébastien Gaye : Il y avait des longueurs au niveau du câblage entre la sortie du driver et le début des rubans LED et à ce niveau des inversions de couleurs de câbles.
SLU : Est-ce que certains appareils sont difficiles d’accès auquel cas cela serait un problème en cas de dysfonctionnement ?
Baptiste Deboaisne : Effectivement à certains endroits l’accessibilité technique et la maintenance future en exploitation ont été reléguées au second plan du fait de l’importance du matériel de cuisine et du parti pris de favoriser un joli rendu visuel, notamment au niveau des carreaux de verre. Mais l’intervention reste possible car des trappes ont été prévues.
Jean-Paul Haure : Pour pallier ce type de problème sur ces zones, j’ai proposé de doubler les rubans LED. Cela permet à la fois d’agrémenter des effets et d’avoir un secours.
SLU : Pour vous c’était important de travailler avec des professionnels comme LedBox ?
Baptiste Deboaisne : Il nous faut absolument du matériel de qualité pour réduire au maximum les interventions après chantier.
Alimentation et réseau câblage
En partant de la puissance électrique, chaque stand est alimenté par deux armoires de distribution. Elles sont situées en quatre points du site, le local technique se réservant les blocs dédiés à l’éclairage de la scène, du plafond et des tables. Pour le bar l’une est consacrée aux tireuses, à la machine à laver, etc. et une autre gère l’éclairage avec les drivers déportés pour alimenter et contrôler les projecteurs et rubans à leds.
L’armoire de gestion d’éclairage avec les différents drivers et gradateurs qui alimentent et contrôlent les rubans de Led et projecteurs.
Le câblage passe par le plafond et par le sol. Baptiste explique « Les informations de Jean-Paul nous ont permis d’anticiper et de déterminer précisément le nombre de câbles à tirer entre l’armoire et le bar pour intervenir conjointement avec l’avancée des travaux ».
SLU : Comment avez-vous choisi les câbles ?
Baptiste Deboaisne : Ce sont des câbles multiconducteurs choisis en fonction des types de ruban Led (RGB) et de la nécessité de gradation. Un certain nombre de conducteurs est donc prévu dans le câble que l’on dimensionne selon la puissance du ruban de LED. Nous avons de plus prévu une marge importante pour que l’installation ne chauffe pas. Il y a un câble par sections de 5 mètres de ruban LED. Visuellement on obtient une impression de continuité mais en réalité c’est discontinu.
SLU : Quel protocole est utilisé ?
Sébastien Gaye : Du DMX arrive dans chaque armoire jusqu’aux drivers, puis, part directement sur les rubans LED.
SLU : Quelle console avez-vous utilisée pour la programmation ?
Sébastien Gaye : A partir du travail de Jean-Paul sur Vectorworks nous avons tout importé en 3D dans la grandMA3 ce qui était pratique pour la sélection et la programmation des différentes ambiances que Jean-Paul avait en tête.
Baptiste Deboaisne de la société Ineo.
Baptiste Deboaisne, de la Société Ineo, est spécialisé en électricité. Il a travaillé conjointement avec Jean-Paul Haure pour prévoir l’alimentation des rubans Led et projecteurs qui donnent vie à l’espace.
Il explique « Quand on a commencé le projet, Jean-Paul m’a aidé à appréhender ce type de projet plus axé scénique, c’est-à-dire avec des ambiances, ou des variations. Mon équipe et moi nous sommes appuyés sur l’expérience de Sébastien pour comprendre le contrôle des projecteurs en DMX dont ils n’ont pas l’habitude en temps normal.
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A l’extérieur la façade
Les carreaux de verre Art déco ont été traités en couleurs. Les deux blocs prévus sur la façade changent selon l’ambiance à l’intérieur du bar tout comme les encastrements verticaux prévus dans le béton qui sont subtilement soulignés pour rester dans un esprit urbain à la demande d’architecte. L’éclairage extérieur est allumé le soir uniquement et selon la saison. Pour de plus gros événements des boîtiers événementiels avec les connectiques adaptées pour exporter le son, la lumière et apporter de l’électricité, ont été prévus. Il sera donc facile de brancher une console pour plus de contrôle ponctuel.
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L’ouverture du Bizipoz à Saint-Jean-de-Luz marque un tournant important dans l’urbanisation de la ville, alliant modernité, esthétique art déco et innovations techniques. Ce projet ambitieux, soutenu par la mairie et signé par des experts comme Jean-Paul Haure accompagné de Sébastien Gaye pour la société Axilon et Baptiste Deboaisne pour Ineo, a métamorphosé ce secteur clé en un lieu dynamique et convivial, où lumière et architecture se répondent pour créer une atmosphère unique.
Le design lumière, véritable signature de Jean-Paul Haure, transforme chaque instant de la journée en une scène pour des moments de vie de toute nature grâce à des rubans à leds particulièrement performants sourcés dans le catalogue en ligne du distributeur LedBox. Des sources performantes et originales se rappellent dans l’espace de restauration pour donner une touche moderne et chaleureuse comme les panneaux de Led Mozaik Tile avec leur design en Pixel Art. La petite scène prévue pour diffuser les événements sportifs de toutes natures ou pour accueillir groupes de musique et conférences donne le ton grâce à un kit live particulièrement pêchu avec ses wash Ayrton Zonda 3 FX, ses blinders Briteq et ses panels Cameo S2 IP. Le son n’est pas en reste car le système d&b s’exporte jusque dans les espaces secondaires pour assurer une immersion complète des visiteurs du lieu sans parler de l’inclusivité chère à Jean-Paul qui aura eu une attention toute particulière pour les personnes malentendantes avec la présence d’une boucle d’induction magnétique.
Avec une vue complètement dégagée sur le port, les couchers de soleil luziens sur la terrasse promettent d’être animés grâce à l’équipe hors norme qui aura mené ce projet fou à son terme. Un grand Bravo !
Showlight est ravi d’annoncer la dernière vague d’intervenants internationaux qui présenteront leurs conférences à Dijon. Voici les sujets d’expériences qui seront partagés avec le public par Elanor Higgins, Saffran Popille, Christina Thanasoula, Willie Williams, le Dr Yaron Abulafia, et Brad Schiller.
Les intervenants avec de gauche à droite, en Haut : Willie Williams, Dr Yaron Abulafia, Christina Thanasoula. En bas : Saffran Popille, Elanor Higgins, Brad Schiller.
L’avenir visuel du spectacle vivant : Trop ou pas assez ?
Willie Williams, principalement connu pour sa collaboration créative de 40 ans avec le groupe de rock U2, parmi ses nombreux autres projets et compétences, partagera les enseignements tirés de son vaste travail combinant visuels immersifs et performances live. Aujourd’hui, les artistes ont les outils pour façonner la perception d’un public entier lors d’une prestation live. Williams pose alors la question : qu’est-ce que cela signifie pour un artiste ? S’agit-il de l’avenir ou d’une simple distraction ? Trop ou pas assez ?
« Travailler la lumière » : Réaliser des espaces lumineux dans l’esprit des spectateurs
L’artiste visuel et chercheur Dr Yaron Abulafia, dont le travail explore l’intersection dynamique entre lumière et espace, partagera sa vision esthétique de la création de danses lumineuses immersives visant à éveiller le corps et l’esprit des spectateurs. Il présentera des conceptions scénographiques innovantes intégrant des éclairages cinétiques et sculpturaux au sein de certaines des plus grandes compagnies de ballet du monde, notamment le Dutch National Ballet et le Stuttgart Ballet.
Conception lumière et projection live sur la scène théâtrale du XXIe siècle
Christina Thanasoula, qui a conçu l’éclairage de plus de 250 productions d’opéra, de théâtre et de danse, analysera comment la dramaturgie de la lumière est influencée par la projection en live du spectacle capté par caméras. En combinant le design lumière et captations, elle explorera comment cet outil agit comme une « loupe » qui dirige l’attention des spectateurs vers des zones ou des actions spécifiques sur scène.
Les Reflets d’Or – Regards dorés sur le patrimoine architectural de Dijon
Dans une présentation spéciale consacrée à Dijon, la ville qui accueille Showlight, la conceptrice lumière Saffran Popille parlera du projet d’éclairage de la rue de la Liberté. Depuis la phase initiale du projet, confié par la ville de Dijon, jusqu’à la mise en œuvre technique, en passant par le concept d’éclairage, elle mettra particulièrement en lumière l’aspect dynamique de cette conception lumineuse.
Sortir de sa zone de confort
Basée au Pays de Galles, Elanor Higgins éclaire des productions de théâtre, d’opéra, de danse, de comédies musicales et de spectacles pour enfants depuis plus de 25 ans. En revenant sur son rôle de conceptrice lumière principale pour Galwad (2022), une performance transmédiatique, multiplateforme et spécifique au site, Elanor expliquera comment elle a collaboré étroitement avec le directeur de la photographie et l’artiste de l’installation lumière. Ensemble, ils ont mêlé éclairage théâtral, cinématographie en plan-séquence et projection sur l’eau afin de créer une expérience visuelle unique.
Transformer l’industrie : promesses et potentiels du GDTF
Brad Schiller, autoproclamé « geek de l’éclairage », revient à Showlight pour nous plonger dans l’univers fascinant du GDTF (General Device Type Format). Ce format standardisé est une véritable révolution dans l’industrie du spectacle, permettant de décrire facilement les propriétés des projecteurs et autres dispositifs d’éclairage. Mais attention, certaines mises en œuvre actuelles comportent encore des pièges ! Découvrez comment optimiser votre workflow grâce au GDTF et aux conseils avisés de Brad.
Congrès/expositition Showlight 2025, du 19 au 22 mai au Parc des expositions de Dijon